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Title: La ruelle mal assortie - ou entretiens amoureux d'une dame éloquente avec un cavalier - gascon plus beau de corps que d'esprit et qui a autant - d'ignorance comme elle a de sçavoir
Author: Marguerite, Queen, consort of Henry IV, King of France, 1553-1615
Language: French
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*** Start of this LibraryBlog Digital Book "La ruelle mal assortie - ou entretiens amoureux d'une dame éloquente avec un cavalier - gascon plus beau de corps que d'esprit et qui a autant - d'ignorance comme elle a de sçavoir" ***


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                LE TRÉSOR DES PIÈCES RARES OU INÉDITES.

                        LA RVELLE MAL ASSORTIE.



                               LA RVELLE
                              MAL ASSORTIE

                                   OV

                          ENTRETIENS AMOVREVX
                          D'VNE DAME ELOQVENTE
             Auec vn Caualier Gascon plus beau de corps que
                  d'esprit et qui a autant d'ignorance
                        comme elle a de sçauoir,

                       PAR MARGVERITE DE VALOIS.

                                A PARIS,
                     CHEZ AVGVSTE AVBRY, LIBRAIRE,
                          RVE DAVPHINE, Nº 16.
                               M DCCC LV.



                  Texte conforme à l'édition de 1644.



Tallemant des Réaux, dans l'historiette qu'il a consacrée à Marguerite
de Valois, première femme de Henri IV, s'exprime ainsi: «Elle parloit
_phébus_ selon la mode de ce temps-là, mais elle avoit beaucoup
d'esprit. On a une pièce d'elle qu'elle a intitulée _La Ruelle mal
assortie_, où l'on peut voir quel était son style de galanterie».
Suivant les éditeurs de Tallemant, «cette pièce ne paroissoit pas avoir
été imprimée.» Aussi M. F. Guessard, chargé par la Société de l'histoire
de France, de donner une édition des Mémoires et des Lettres de
Marguerite[1], fit, pour retrouver le texte de _la Ruelle_, de
nombreuses recherches qui aboutirent enfin à la découverte d'une copie
conservée dans les manuscrits de Fontanieu, à la Bibliothèque royale.
Mais la Société, un peu trop prude de sa nature, ne permit pas à M.
Guessard de joindre _la Ruelle_ à son volume. Il put seulement la
publier à part, et des exemplaires en furent distribués aux membres de
la Société qui en firent la demande.

A l'époque où M. Guessard publia cette pièce, qu'il avait tant de
raisons de croire inédite, un littérateur distingué, feu M. A. Bazin,
adressa à M. Paulin Paris une lettre que celui-ci a donnée, il y a
quelques mois, dans son édition de Tallemant des Réaux. «_La Ruelle_,
disait-il, existait déjà imprimée, tout juste depuis deux siècles, dans
un volume publié par le fécond Charles Sorel, et ayant pour titre:
_NOVVEAV RECVEIL DES PIECES LES PLVS AGRÉABLES DE CE TEMPS, EN SVITE DES
IEVX DE L'INCONNV ET DE LA MAISON DES IEVX. Paris, chez Nicolas de
Sercy, 1644._» _La Ruelle_ en effet y figure à la page 95, et à la Table
des pièces elle est annoncée en ces termes: _La Ruelle mal assortie, ou
Entretiens amoureux d'vne Dame Eloquente auec vn Caualier Gascon, plus
beau de corps que d'esprit, et qui a autant d'ignorance comme elle a de
sçauoir; Dialogue vulgairement appellé _la Ruelle de la R. M._

M. Bazin ajoute ensuite avec raison que, «comparé au texte donné par M.
Guessard, le texte de Sorel offre de nombreuses variantes, presque
toujours à l'avantage de celui-ci.» De plus, les répliques du cavalier y
sont non pas en français, mais en ce langage franco-gascon que l'on
retrouve dans le _Baron de Foeneste_, et enfin, la dame y est désignée
par le nom d'_Uranie_. L'auteur du _DIVORCE SATYRIQUE_ faisait
probablement allusion à _LA RUELLE_, lorsqu'il reproche à la princesse
d'avoir «usurpé à tort le nom d'_Uranie_».

Sorel, comme on vient de le voir, s'est borné à désigner la reine
Marguerite, c'est-à-dire l'auteur de _la Ruelle_, par les deux initiales
R. M. que ses contemporains expliquaient sans difficulté.

Il semble même, par un motif facile à concevoir, avoir cherché à
déguiser encore l'origine de cet écrit assez compromettant pour la vertu
d'une princesse de sang royal, première femme de l'aïeul du roi régnant:
car dans une autre pièce de son recueil, _le Jeu du Galand_, qui précède
immédiatement _la Ruelle_, il raconte les amusements «_d'vne agreable
compagnie, où quelques personnes récitoient des Dialogues qu'elles
sçauoient par coeur, comme, par exemple, celui du Caualier Gascon et
d'Vranie, fut representé par Dorilas et Bellinde; car Dorilas
contrefaisoit le Gascon à merueilles, et Bellinde s'accorda à
contrefaire la Dame amoureuse, pourueu que l'on exceptast les baisers et
autres douceurs, voulant que l'on se contentast du recit, sans qu'aucune
action au moins trop licencieuse y fut jointe: Toutefois Dorilas ne s'en
contentoit guere, disant que c'estoit là vne comedie imparfaite... On
prit,_ ajoute l'auteur, _beaucoup de plaisir à entendre leurs discours
qui estoient tresnaïfs et qui ont esté faits, à ce que l'on croid, pour
quelque Dame d'autorité qui auoit vn galand et fauory; mais cela peut
aussi bien être attribué à vne autre sans la scandaliser. Il suffit que
l'on se represente vne Dame sçauante et vn Amant dont l'esprit luy soit
fort disproportionné, mais dont elle ayme neantmoins aueuglement le
visage et le corps, à cause de leur beauté excellente. Vn tel rencontre
se peut faire en plusieurs lieux_».

Sorel, du reste, n'a pas été le seul à attribuer _la Ruelle_ à
Marguerite. Nous avons déjà cité le témoignage de Tallemant. Il faut y
ajouter encore celui qu'on peut tirer du manuscrit de Fontanieu, publié
par M. Guessard, et où la pièce est intitulée: _Dialogue d'amour entre
Marguerite de Valois et sa bête de somme_. Enfin l'examen du texte même
de la pièce vient encore confirmer ces conjectures; ainsi, on retrouve
dans _la Ruelle_ des expressions bizarres que Marguerite a employées
dans ses _Mémoires_, et que l'on aurait grand'peine à retrouver
ailleurs[2]. Enfin, c'est bien une reine qui parle, quand Uranie dit à
son amant: «_Moy sous qui tout flechit, moy coutumiere de donner des
loix à qui bon me semble, moy qui n'obeïs qu'à moy-mesme... Vous que
i'ay esleué de la poussiere et du limon de la terre._»[3] Nous croyons
donc pouvoir, sans hésitation, reconnaître Marguerite comme l'auteur de
_la Ruelle_.

Le recueil de Sorel est excessivement rare; nous n'avons pu le
rencontrer dans aucune des bibliothèques de Paris, et c'est seulement
après de longues recherches que notre libraire M. Aubry, a pu se le
procurer. Nous pensons donc faire plaisir aux bibliophiles en leur
donnant de nouveau le texte original de cette charmante pièce[4], où
Marguerite s'est peinte tout entière. On y retrouve son esprit raffiné
et ce libertinage qui fit d'elle la reine la plus dévergondée de son
siècle. Le sujet de la pièce s'explique assez par le titre même que nous
avons rapporté plus haut, et que nous lui conservons. Mais quel est ce
galant favorisé, si sot et si beau, que Marguerite a mis en scène? Pour
que le lecteur soit à même de le chercher avec nous, nous allons dresser
une liste, certainement incomplète, des amants de Marguerite. Ce sera le
_Divorce satyrique_ qui nous en fournira la plus grande partie:

1, 2. Quel est le premier amant de Marguerite? Il est aussi difficile de
le dire que de décider quel a été le dernier; car cette vertueuse
princesse commença, dit-on, à faire l'amour à onze ans, c'est-à-dire en
1563, et ne cessa qu'à sa mort, arrivée le 27 mars 1615. On prétend
toutefois que Antragues et Charins peuvent se disputer l'honneur de
l'avoir initiée à la galanterie.

3. Martigues.

4. Le duc de Guise, tué à Blois en 1588.

5, 6. Suivant le _Divorce satyrique_, Marguerite «ajouta de bonne heure
à ses conquêtes celles de ses trois jeunes frères, Charles IX, Henri
(III) et François». Son inceste avec Charles n'est point prouvé. Il n'en
est pas de même de sa liaison avec le duc d'Alençon, liaison qui dura
jusqu'à la mort de celui-ci. Quant à Henri III, le passage suivant d'une
lettre publiée dans le Bulletin de la Société de l'histoire de France,
ne peut, à ce que nous croyons, laisser subsister aucun doute. Cette
lettre, tirée des manuscrits Béthune (nº 8698), est sans date ni
signature[5] et adressée au roi, probablement dans l'année 1578. Elle a
été certainement écrite par une femme attachée à la suite de Catherine
de Médicis.

  _«Sire,_

_»Ma fidellité seroit trop cachée si ie ne vous faisoys entendre
promptement le soupçon en quoy ie suys de quelque entreprinse qu'a la
Royne, vostre seur, laquelle ie ne puys descouurir; mais vous qui auez
cognoissance parfaite d'elle, ie m'asseure que vous l'entendrez soubdain
qu'aurez vu ceste lettre. Il y a troys iours qu'elle se tient renfermée,
et n'a que troys femmes de chambre auec elle, l'vne auec le glaiue,
l'autre auec la paste, et la derniere auec le feu. Tousiours dans
l'eaue, blanche comme lys, sentant comme basme, se frotte et se
reffrotte, faict encensemens, de sorte que l'on diroit que c'est vne
sourciere auec charmes, lesquelz elle maintient à ses plus familieres
amyes que ce n'est pour plaire à aultruy, mais à elle seule. Ie vous
supplie treshumblement, Sire, que pour cest aduertyssement vous ne
laissez de croire que vous estes son coeur, son tout, et que tous ses
dictz charmes se font pour votre seruice,» etc._

7. La Mole, qui fut décapité en Grève en 1574, avec Coconas, pour crime
de conspiration. Marguerite et son amie la duchesse de Nevers, maîtresse
de Coconas, firent enlever et embaumer les têtes des suppliciés.

8. Saint-Luc, l'un des mignons de Henri III.

9. Le célèbre Bussy d'Amboise. «Quelque reputation qu'il eust d'être
brave parmi les hommes, il ne l'estoit guere parmi les femmes, à cause
de quelque colique qui le prenoit ordinairement à minuit[6].»

10. Le duc de Mayenne, «bon compagnon, gros et gras, et voluptueux comme
elle».

11. Le vicomte de Turenne, depuis duc de Bouillon. Tallemant des Réaux a
raconté, à propos des amours de ce seigneur avec Marguerite, une
anecdote assez dégoûtante, qu'on nous dispensera de rapporter.

12. Jacques de Harlay, seigneur de Chanvallon, grand écuyer du duc
d'Alençon, grand maître de l'artillerie pendant la ligue, mort en 1630.
On l'appelait _le beau Chanvallon_. De son intrigue avec Marguerite
naquit un fils qui fut capucin sous le nom de _Père Archange_[7].
Suivant le _Divorce satyrique_, il fut d'abord élevé sous le nom de
Louis de Vaux, comme fils d'un sieur de Vaux, parfumeur, demeurant près
de la Madeleine, à Paris[8].

13. Choisnin, chanoine de N.-D. de Paris.

14. Duras.

15. Son cuisinier, dont on ne sait pas le nom.

16. Saint-Vincent.

17. Aubiac, l'un de ses domestiques, dont elle eut un fils sourd-muet,
qui «a longtemps gardé les oisons en Gascogne. Aubiac estoit vn escuyer
chetif, rousseau, et plus tauelé qu'vne truite, dont le nez, teint en
escarlate, ne s'estoit iamais promis au miroir d'estre vn iour trouué
dans vn lit auec vne fille de France, ainsi qu'il le fut à Carlat». Il
fut pendu à Aigueperse; et au moment de son supplice, «au lieu de se
souuenir de son ame et de son salut, il baisoit vn manchon de velous raz
bleu, qui lui restoit des bienfaits de sa dame».

18. Le marquis de Canillac.

19. Pomony, fils d'un chaudronnier d'Auvergne[9], qui, «par le moyen
d'vne assez belle voix, qui le discernoit d'auec ses semblables à la
musique de cette reine, s'introduisit enfin de la chapelle à la chambre,
et de la chambre au cabinet pour secretaire... C'est pour lui qu'elle
fit faire les lits de ses dames d'Usson, si hauts qu'on y voyoit dessous
sans se courber, afin de ne s'escorcher plus, comme elle souloit, les
espaules ni les fesses, en s'y fourrant à quatre pieds, toute nue, pour
le chercher[10]».

20. Dat de Saint-Julien, fils d'un charpentier d'Arles. Il fut tué, le 5
avril 1606, par un jeune gentilhomme, qui deux jours après eut la tête
tranchée devant l'hôtel de Sens, où logeait Marguerite.

21. Bajaumont, de la maison de Duras, «mets nouveau de cette affamée,
idole de son temple, le veau d'or de ses sacrifices, et le plus parfait
sot qui soit iamais arriué dans la cour».

22. Le Mayne ou le Moine.

23. Villars ou le Villars, musicien. Suivant Tallemant, on l'appelait
vulgairement _le roi Margot_.

Cette liste, quoique fort longue, doit être très-incomplète. Charles IX
disait: «En donnant ma soeur Margot au roi de Navarre, ie la donne à
tous les huguenots du royaume.»--«O prophetie trop veritable et digne
d'vne sainte et diuine inspiration, s'écrie l'auteur du _Divorce
satyrique_, s'il eust mis le general et non le particulier, et qu'au
lieu des huguenots seuls il eust compris tous les hommes!»

On voit que si nous voulions décider quel est celui de ces amants qui
peut être le héros de _la Ruelle_, nous serions aussi embarrassé qu'en
commençant, et le lecteur conviendra avec nous que c'est chercher une
aiguille dans une botte de foin. Pourtant le nº 21 nous semble avoir
quelque chance d'avoir servi de type à la reine pour dépeindre son
cavalier gascon.

Et Henri IV, qui ne répudia Marguerite que par des motifs politiques,
comment prenait-il les escapades de sa femme? Sauval va nous
l'apprendre.--«Un iour, dit-il, que le roi s'amusoit à regarder Paris du
haut de Montmartre entre ses iambes (de cette maniere, les obiets
paroissent beaucoup plus singuliers), et comme il vint à dire:--Que ie
vois de nids de cocus! Gallet aussitôt, ce grand ioueur, se mettant dans
la même posture, lui cria:--Sire, ie vois le Louvre! Dont il se prit à
rire.»

  L. L.



NOTES


  [1] Cette édition a paru en 1842.

  [2] Voy. p. 5.

  [3] Voy. p. 14.

  [4] Nous avons eu soin d'ajouter en note les variantes les plus
    importantes que le texte de M. Guessard présente avec celui de
    Sorel.

  [5] Voy. le texte complet et la notice qui précède la lettre dans le
    Bulletin du mois de novembre 1852, p. 343.

  [6] _Le Divorce satyrique_.

  [7] Il est appelé Père Ange dans les _Mémoires de Bassompierre_.

  [8] M. Guessard a publié dix-sept lettres de Marguerite à Chanvallon,
    et deux lettres de celui-ci à la princesse.

  [9] Henri III disait en pleine cour: «Les cadets de Gascogne n'ont pu
    soûler la reine de Navarre: elle est allée trouver les muletiers et
    les chaudronniers d'Auvergne».

  [10] _Le Divorce satyrique_.



                         LA RVELLE MAL ASSORTIE

                                   OV

               ENTRETIENS AMOVREVX D'VNE DAME ELOQVENTE,
            Auec vn Caualier Gascon, plus beau de corps que
                  d'esprit et qui a autant d'ignorance
                      comme elle a de sçauoir[11].


VRANIE.

Ha Dieu vous gard, beau Soleil, Que veut dire qu'auiourd'huy plus tard
qu'à l'acoutumée vous ayez esclairé mes yeux?

LE CAVALIER GASCON.

Ie ne sais.

VRANIE.

Comment ie ne sçay? vos desirs, vos souhaits[12] et toutes vos actions
ne tendent-elles pas à me plaire, et ne sçauez vous point qu'absente de
vous, ie suis en de perpetuelles tenebres, et en atente continuelle[13]
que vous me rameniez le iour?

LE CAVALIER GASCON.

Ie biens quand bous me mandez benir.

VRANIE.

Et si ie ne vous enuoyois iamais querir[14], vous ne viendriez donc
point et me laisseriez consommer parmi mes ennemis[15]. Ie vous aprens
qu'vn vray amant doit estre touiours en impatience, bruslant de desir de
voir la chose aimee, et n'atendre point de message, de semonce, ny
d'heure comme vous.

LE CAVALIER GASCON.

Ie suis captif, et ne despens que de bos bolontez.

VRANIE.

Vous apelez donc captivité[16] ma prison au lieu d'vn Paradis[17] de
delices, et trouuez vne grande contrainte de dependre de mes volontez.
Ie veux desormais estre[18] vn peu plus rigoureuse, si ie puis, afin que
vous sçachiez quel il fait quand ie suis en mauuaise humeur.

LE CAVALIER GASCON.

Ie prendray patience en mon tourmant.

VRANIE.

O Dieu! quelle Responce! mais laissons ce discours. Vous estes
auiourd'huy trop beau pour se mettre en colere contre vous; Que vos
cheueux sont bien frisez[19], et que vostre rabat est bien mis!

LE CAVALIER GASCON.

Bous me defrisez et m'auatez[20] toute ma rotonde[21].

VRANIE.

Elle en sera mieux toute la iournee, puis que ces belles mains ont passé
pardessus; Mais parlons vn petit[22], n'auriez vous point quelque
nouueau dessein? Ces Dames, sur qui vous tournez si souuent les yeux,
vous auroient elles point donné dans la veuë? Respondez; ie sçay bien ce
que peut vn nouuel obiect sur vne ame inconstante.

LE CAVALIER GASCON.

Ce sont touiours de bos oupinions.

VRANIE.

Mais il faut le sçauoir; En vain auriez vous pris auiourd'huy cette
bonne mine; il est croyable[23] que vous auez quelque nouuel Oracle à
consulter.

LE CAVALIER GASCON.

Cela, moy, rien nullement quelconque.

VRANIE.

Mais dites sans mentir, petit rusé, Qui deuez vous voir auiourd'huy?

LE CAVALIER GASCON.

Ie ne pense à boir que bous.

VRANIE.

Qui moy? Ie vous ay donc semblé plus belle qu'à l'acoutumee; Çà, mon
miroir, qu'en dites-vous? certes il me temoigne qu'il en est quelque
chose, encor que ma perruque soit toute defrisee, et mon rabat bien
noir, que vous en semble, n'ay-ie pas dequoy donner de la passion à vn
honeste homme?

LE CAVALIER GASCON.

Bous me semblez la velle Benus.

VRANIE.

Et vous me semblez son petit Adonis bien plus doüillet et coffeté[24]
qu'il n'estoit, mais bien moins amoureux que luy, qu'en est-il? dois-ie
croire que vous m'aimiez, et que les demonstrations que vous en faites
soient à mon ocasion, ou bien pour l'amour de vous-mesmes? car les
ieunes gens de ce temps ont beaucoup de considerations en leurs
desseins, et cette douce Philaftie[25] a vn grand pouuoir sur leur
ame[26].

LE CAVALIER GASCON.

Que beut dire Filafetie?

VRANIE.

Ce sont des mots dont on ne deieune point[27] en vostre pays, demandez
le à ces sottes que vous aymez si fort[28]; ie croy qu'elles vous
l'interpreteront promptement[29]; mais, mon peton[30], quand ie vous
regarde ie vous trouue fort bien vestu, et faut dire qu'à la verité ces
couleurs claires donnent vn grand lustre au visage, et les bas
d'atache[31] agencent fort vne belle taille.

LE CAVALIER GASCON.

Ils contraignent vien en recompenses.

VRANIE.

Hô, ie voy bien que c'est, vous voudriez que ie vous laissasse porter
des vanitez[32] pour estre à vostre aise; il n'en sera pas ainsi; il
vous faut des bas entiers, vne fraize, vne plume, vne espee, et sçauoir
parler, si vous voulez ressembler vn homme.

LE CAVALIER GASCON.

Il m'est vien abis que ie suis fait comme vn homme.

VRANIE.

Vous vous imaginez d'en ressembler vn quand[33] personne ne vous y
contredit; mais considerez vous bien; Quand vous ne dites mot, qui est
le plus souuent, et vous verrez combien il y a[34] de diference entre
vous et vne statuë.

LE CAVALIER GASCON.

I'en bois vien d'autres qui ne parlent point.

VRANIE.

Ainsi voit-on faire quelques oyseaux et quelques perroquets, qui ne
voulant pas parler donnent plus d'enuie de les entendre: Plus la chose
est rare plus elle est désiree, mesmement de moy qui suis enfin[35] de
l'humeur des bellettes et des coulombes, et qui prens plaisir comme
elles à faire l'amour du bec.

LE CAVALIER GASCON.

Non pas toussiours non.

VRANIE.

C'est donc pour satisfaire à vos brutaux desirs, et pour complaire au
corps de ie ne sçay quoy dont il a besoin; car mon inclination ne tend
qu'à ces petites voluptez qui prouiennent des yeux et de la parole, qui
sont sans comparaison d'vn goust plus sauoureux et de plus de duree que
ces plaisirs que nous auons communs[36] auec les bestes.

LE CAVALIER GASCON.

Ie prens grand plaisir à faire la veste moy.

VRANIE.

Vous auez raison, car c'est sans contrainte et sans y prendre grande
peine; croyez qu'il faut bien veu l'antipathie de nos humeurs, la
discordance de nos Genies, et dissemblance de nos idées, qu'il y ait
quelqu'autre vertu secrette et incognuë[37] qui agisse pour vous; car
autrement, à vous bien prendre, vous estes plustost digne de ma haine
que de mon affection[38]. Quoy, vous me respondez des espaules, et
sacrifiez au silence plustost qu'aux graces? N'entendez vous point ce
langage, auez-vous si peu profité aupres de moy, et si peu retenu les
preceptes d'amour que vous en ignoriez les principes?

LE CAVALIER GASCON.

Yé bous aime vien sans tant filousoufer.

VRANIE.

Mais mon mignon[39], ne sçauriez-vous à tout le moins respondre pour me
contenter, Que vous reconnoissez en moy[40] de nouuelles graces qui
augmentent vostre amour; Que cette amour vous cause des desirs si
insupportables que vous estes contraint d'auoir recours à ma
misericorde, et que si vous ne la pouuez meriter, vous aimez mieux la
mort qu'vne vie si ennuyeuse?

LE CAVALIER GASCON.

La beuë en découbre le fait.

VRANIE.

La veuë peut errer; car vos souspirs peuuent aussi-tost prouenir de
quelque difficulté suruenuë aux conduits de la respiration, comme pour
le trop attentif arrest que vous ait causé[41] la contemplation de mes
beautez; vostre couleur blesme peut naitre aussi-tost de quelque
indisposition cachee, comme de ce que le sang qui deuroit colorer vostre
teint, est accouru au secours du coeur qui palpite[42] à mon occasion.
Quant aux larmes qu'on voit[43] prendre origine en la propre source
d'amour, outre[44] qu'elles peuueut estre aussi-tost feintes que
veritables, elles ne sont pas moins indices d'vn coeur colere,
despit[45] et malicieux, que d'vn coeur traitable, doux et benin. Ie
vous ay tant de fois dit que vous feriez bien mieux d'employer le temps
à lire Marius Equicola, Leon Hebreu[46], ou les oeuures de nos
Poëtes[47], qu'en l'entretien de ces coquettes qui parlent touiours, et
ne disent rien qui vaille. O que ie suis lasse de vous tant crier[48].

LE CAVALIER GASCON.

Bous ne me donnez pas le loisir de dormir.

VRANIE.

Vous le sçauez bien prendre pour entretenir vos maistresses: Ie sçay vos
heures, vos reduits, et les bons tours que vous y ioüez, et si ie le
soufre, c'est que ie vous dedaigne, et que ie ne desire pas vous punir
autrement que de vous voir en mauuaise compagnie[49].

LE CAVALIER GASCON.

Mon reduit[50] est ma chambre ou bous me tenez toussiours enfermez.

VRANIE.

L'amour est maistre des inuentions; les aisles lui sont donnees pour
aller partout; la tour d'airain d'Acrise[51] est mieux[52] fermee que
vostre chambre, et toutefois il entre dedans[53]: Tout est remply de
Iupiter, et puis où est-ce qu'vn beau Soleil comme vous n'entre point?

LE CAVALIER GASCON.

Ne direz bous onques vien d'aucunes femmes?

VRANIE.

Ie ne blasme point celles qui se contentent d'estre seruies d'vn honeste
homme[54], et lors qu'il ne s'agit que d'vn honeste conversation de la
parole et du regard: I'en blasme seulement l'effusion de sang et
ceux[55] qui comme vous sont gladiateurs à outrance.

LE CAVALIER GASCON.

Sans cela lé reste est jû[56] de petis enfans.

VRANIE.

Ainsi le tiennent les grossiers et les ignorans tels que vous qui, comme
vrays Satyres et n'ayant pas de quoy[57] continuer longuement vn
discours veulent aussi-tost venir aux prises, interrompans mille petites
delicatesses qui s'espreuuent[58] dans l'entretien et la communication
des esprits.

LE CAVALIER GASCON.

I'aime vien autant[59] le corps qué l'esperit.

VRANIE.

L'esprit pourtant est bien plus à aimer; c'est luy qui tient le coeur
quand la beauté l'a pris: mais il faut malgré la raison que chacun aime
son semblable; et pour vous sans tant subtiliser, la cause en est[60]
que vous estes tout corps, et n'auez point d'esprit; et ne sçauriez
iuger des vrayes voluptez en tant qu'elles prouiennent de l'ame par
raison et science[61], mais oüy bien des fausses voluptez, parce
qu'elles procedent des sens exterieurs, et encore en iugez vous bien mal
le plus souuent, lors que vous vous laissez coifer à toutes les laides
qui se presentent.

LE CAVALIER GASCON.

Aussi bray[62] yé ne suis coifé que de bous.

VRANIE.

Il parest du contraire en vos yeux pleins d'inquietude et
d'impatience[63], qui sont toujours en queste de nouuelle proye, et qui
semblent aller chantans avec Ronsard, _Qu'il n'y a rien si sot qu'vne
vieille amitié_[64]; mais ie suis encore plus sote de m'en soucier,
comme si vous en valiez bien la peine, moy sous qui tout flechit, moy
coutumiere de donner des loix à qui bon me semble, moy qui n'obeïs qu'à
moy-mesme[65]. Vraiment ie l'aimerois de vous[66], Monsieur l'ignorant,
de me faire seruir de couuerture, vous que i'ay esleué de la poussiere
et du limon de la terre: vous que i'ay fait naistre en vne nuit[67] sot,
niais, fascheux, melancolique, et bref, pour le dire en vn mot, le plus
grossier[68] Gascon qui soit iamais sorty de son pays: Auez vous point
encore reconu que ce que i'en ai fait[69] estoit pour me moquer de vous,
et pour vous precipiter en mesme temps que vous auriez commencé
d'esperer; Aprenez si vous ne le sçauez que ie ne puis ny ne veux aimer
vn sot et vn ignorant.

LE CAVALIER GASCON.

Si bous poubiez pis, bous le diriez.

VRANIE.

Ie suis comme les soldats de Philippe qui nommoient toutes choses par
leur nom; tant que vous persisterez en vos folles amours[70], vous
n'aurez autre nom de moy que de sot, et tant que vous serez sans sçauoir
parler ie vous nommeray ignorant.

LE CAVALIER GASCON.

Si yé ne suis sçabant patience.

VRANIE.

Si croy-ie qu'en vostre age le temps et la peine pouroient enfin faire
quelque chose de bon de vous, et qu'ainsi que d'vn champ fertile i'en
retirerois quelque moisson vtile: mais ie m'aperçois bien que vostre
terroir est sterile par vostre faute, Qu'en vain i'y seme, puis que
vostre rude naturel ne s'est pû deffricher et changer[71]. Voyez vous
pas que l'extase vous tient, et qu'aussi muet qu'vn poisson, vous estes
le symbole du silence? Estes-vous empierré[72]? l'obiect present est-il
si peu digne de vos regards et de vos paroles, que vous teniez ainsi la
bouche close, et les yeux fermez? Coupez ce filet de grace, et ne soyez
plus si long temps disciple de Pytagore. La Pie Romaine après auoir
medité quelques iours, saçuoit imiter les sons qu'elle auoit entendus:
C'est en fin faire son profit des leçons que l'on a oüyes, de parler
apres s'estre teu[73]. Sçachons donc en vn mot, pourquoy ne parlez vous
point?

LE CAVALIER GASCON.

Vous en estes la cause.

VRANIE.

Comment en serois-ie la cause? ne vous conuiay-ie pas assez de parler,
et ne vous en donnay-ie pas assez de suiet[74]? Expliquez vostre
Laconisme, ou bien permetez moy que ie iouë[75] deux personages, et que
ie responde pour vous. Est-ce qu'offencé de mes veritez, et de ce
que[76] ie me moque ordinairement de vous, la colere et le mal que vous
m'en voulez vous ostent l'enuie de rien dire, ou bien est-ce que
naturellement sot et honteux, vous ne sçachiez ny proferer ni exprimer
vos conceptions; ou peut estre que[77] le trop d'amour lie vostre
langue, et occupe vos sens, de façon que ce qu'vn autre moins amoureux
employeroit à dire, vous l'employez à désirer?

LE CAVALIER GASCON.

Boilà la pure berité.

VRANIE.

Si n'en croy-ie rien[78] que sur bons gages. Toutefois cette petite
rosee qui distile le long de vos ioües veut que i'y adiouste quelque
foy; Cà, que ie la ramasse dans ce mouchoir, et que i'en arouse[79]
l'autel de ma vanité. Mais auoüez aussi[80] qu'il n'y a que ces belles
mains qui soient dignes de cette offrande. Voyez les bien, et encore que
ie ne les aye point descrassees depuis huict iours, gageons qu'elles
effacent les vostres, et que toutes mal soignees qu'elles sont, elles
leur font perdre leur lustre. Causons, causons, ie ne veux plus vous
fascher.

LE CAVALIER GASCON.

Yé bous en aimeray dabantage.

VRANIE.

C'est tout ce que ie demande de vous, car imitant les Dieux, i'aime
beaucoup mieux obeïssance que sacrifice, et me plaisant ainsi qu'eux à
mes oeuures, ie voudrois vous pouuoir rendre tel que i'eusse de
l'honneur à ma nourriture[81], et par mesme moyen me payer par mes mains
de ma peine, auec le plaisir que ie tirerois de vostre parlante
conuersation. Cà donc venez à l'adoration de tant de beautez, et baisant
ces mains que ie vous presente, escoutez et retenez ce que vous me
deuriez dire[82].

_Pourquoy ne voulez vous pas belle Reyne de mes pensees fortifier mon
coeur contre tant d'aprehensions qui l'assaillent, affermissant en telle
sorte ma felicité, que ie puisse desormais viure sans crainte d'estre
depossedé? Pourquoy consentez vous que le doute continuel ou ie suis de
vous perdre, rende ma vie moins contente, mon aise moins acomply, et ma
gloire moins parfaite. Suis-ie pas cet adorateur de vos graces, qui ne
respire que vostre nom, et qui estant en action perpetuelle de desirer
ce que ie vois, et d'admirer tout ce que i'oys, suis rauy de tant de_
_merveilles que ie ne scay lequel eslire, ou d'estre tous yeux pour vous
regarder, ou pour vous oüyr tout oreilles?_

LE CAVALIER GASCON.

Bous me labez osté de la vouche.

VRANIE.

A la verité c'est tout vostre style: mais voyons comme vous me l'eussiez
dit, et auec quelle grace vous sçauez proportionner vos paroles à vostre
passion. Dites:

LE CAVALIER GASCON.

Pourquoy velle Reyne de mes menues pensees[83], né frutifiez[84] bous
mon coeur d'aprehensions, assaillant et affermissant en sorte la mienne
felicité, que puisse bibre sans estre poussedé[85], pourquoy consentez
bous que doute continuel[86] de bous perdre rende contente ma bie,
gloire parfaite et moins accomplie[87]? suis-ie pas cet adorateur de bos
Dieu graces, qui empire[88] bostre renom en perpetuel desirer ce que yé
bois, ruiner[89] ce que i'oys, qui raby de merbeilles né say lequel
lire[90], ou d'estre tous yeux pour bous oüir, ou pour bous regarder
tout oureilles.

VRANIE.

Voylà bon galimatias, et faut confesser qu'il n'y a pas grande peine à
vous faire declarer vne beste, auoüant que i'ay tort de vous faire
parler, puis que vous auez meilleure[91] grace à vous taire. Il faut
donc employer desormais cette belle bouche[92] à vn autre vsage, et en
retirer quelqu'autre sorte[93] de plaisir, pardonant à la nature qui
employant tout à polir le corps, n'a peu rien reseruer pour l'esprit;
gardez ce beau langage pour vos autres maistresses[94], et tandis que
cette ruelle est vuide de ces fascheus qui viendront bien tost
interompre nos contentemens, ie veux tirer quelque satisfaction de cette
muette qui ne respond point, et n'en pouuant aracher des paroles, ie
veux au moins en tirer quelqu'autre douceur. Aprochez-vous donc mon
mignon[95], car vous estes mieux prest que loin; et puis[96] vous estes
plus propre pour satisfaire au goust qu'à l'oüye. Recherchons d'entre vn
nombre infiny de baisers celuy qui[97] sera le plus sauoureux pour le
continuer. O qu'ils sont doux et bien assaisonez[98]. Cela me rauit, et
n'y a si petite partie en moy qui n'y participe, et ou ne furrette et
n'ariue quelque petite etincelle de volupté! mais il en faut mourir:
i'en suis toute esmeuë, et en rougis iusques dans les cheueux. Ha, vous
excedez vostre permission, et quelqu'vn s'aperceura de vostre
priuauté[99]. Hé bien, vous voylà dans vostre element et ou vous
paroissez plus qu'en toute autre chose[100]. Ha! i'en suis hort
d'haleine, ie ne m'en puis rauoir, et il faut (n'en deplaise à la
parole) auoüer que, pour beau que soit le discours, cet esbastement le
surpasse, Et peut-on bien dire, sans se tromper, que rien ne se
trouueroit de si doux, si cela n'estoit point si court[101].


FIN.



NOTES


  [11] Voici le titre dans l'édition Guessard: _La Ruelle mal assortie,
    dialogue d'amour entre Marguerite de Valois et sa bête de somme._

  [12] _Var._ Vos soleils.

  [13] _Var._ En tenebres continuelles et en attente perpetuelle.

  [14] _Var._ Et si ie n'enuoyois vers vous.

  [15] _Var._ «Assommer parmy mes ennuis,» leçon qui me paraît
    préférable. Je crois qu'on pourrait mettre: «consommer parmy mes
    ennuis.»

  [16] _Var._ Captive.

  [17] _Var._ D'vn doux paradis.

  [18] _Var._ Deuenir desormais.

  [19] Ces six mots manquent dans l'édition Guessard.

  [20] _Var._ Gastés.

  [21] Collet empesé monté sur du carton.

  [22] _Var._ Parlons.

  [23] _Var._ Est-il pas croyable que vous auez nouuel oracle...

  [24] _Var._ Affeté.

  [25] _Philaftie_, du grec [Grec: Philautia], amour-propre. Comme l'a
    fait observer M. Guessard, Marguerite a employé ce mot dans la
    première phrase de ses Mémoires: «Ne voulant qu'on attribue la
    louange que i'en ferois plustost à la philaftie qu'à la raison.»

  [26] _Var._ Sur les ames.

  [27] _Var._ Ce sont mots dont on ne se doute point.

  [28] _Var._ Tant.

  [29] _Var._ Proprement.

  [30] _Var._ Mon petit peton.

  [31] _Var._ Les bas attachés.--Tallemant des Réaux, dans l'historiette
    de Marguerite, dit en parlant de Villars, le dernier amant ou l'un
    des derniers amants de cette princesse «qu'il falloit que celui-ci
    eust toujours des chausses troussée et des bas d'attache, quoique
    personne n'en portast plus». (Edit. Paulin Paris, t. I, p. 148.)

  [32] _Var._ Des valises.

  [33] _Var._ D'en ressembler vn grand. Personne...

  [34] _Var._ Combien peu de difference il y a de vous à vne statue.

  [35] _Var._ Aussi voit-on force oiseaux et peu de perroquets: plus la
    chose est rare et plus elle est désirée, et mesmement de moy qui
    suis en cela...

  [36] _Var._ Que nous auons de commun.

  [37] _Var._ Quelque vertu secrette qui...

  [38] On trouve dans l'édition Guessard cette phrase omise dans
    l'édition Sorel: «Qu'en pensés-vous? Croiés-vous que l'antheros que
    vous elevés augmente ainsi mon amour et que leurs mutuels regards et
    leurs volontés réciproques contribuent à leur accroissement?»

  [39] _Var._ Mais, peton.

  [40] _Var._ Que vous reconnoissés tous les jours.

  [41] _Var._ Que vous peuuent causer les contemplations de mes beautez.

  [42] _Var._ Qui patit.

  [43] _Var._ Qu'on croit.

  [44] _Var._ On tient.

  [45] _Var._ Depité.

  [46] Mario Equicola, auteur de _Della natura d'Amore_, traduit en
    français par Chappuys, Paris, 1554, in-8º.--R. Juda, dit Léon
    Hébreu, savant rabbin espagnol du XVe siècle, auteur de _Dialoghi de
    Amore_, Rome, 1535, in-4º.

  [47] _Var._ Ou Marcel Ficin.--Marsilio Ficino, célèbre philosophe
    platonicien du XVe siècle, auteur d'un commentaire sur le Banquet
    de Platon, commentaire intitulé: _De Voluptate_, traduit en
    français, sous le titre de L'Honneste Amour, par G. Lefevre de la
    Boderic, Paris, 1588, in-8º.

  [48] _Var._ Ne disent rien, que ie suis lasse de vous en tant crier.

  [49] Voici comment ce paragraphe est imprimé dans l'édition de M.
    Guessard: «Vous le sçavés bien prendre pour entretenir vos
    maîtresses à vos heures. Ie sçay vos anabaptistes déduits et le
    temps que vous prenés pour vous iouer. Que si ie le souffre, c'est
    que ie vous desdaigne et que ie ne desire pas mieux vous punir que
    de vous sçauoir en mauuaise compagnie.»

  [50] _Var._ Mon déduit.

  [51] Acrisius, père de Danaé.

  [52] _Var._ Etoit bien mieux fermée.

  [53] _Var._ Iupiter entra dedans.

  [54] _Var._ D'vn si honneste.

  [55] _Var._ L'effusion de sang de ceux.

  [56] Jeu.

  [57] _Var._ Les ignorans comme vous qui n'ayant de de quoy.

  [58] _Var._ Qui se trouuent.

  [59] _Var._ I'ayme bien mieux.

  [60] _Var._ Et pour vous, la cause en est sans gueres subtiliser.

  [61] _Var._ Par raison de science.

  [62] _Var._ Aussi bien.

  [63] _Var._ En vos inquietudes et en vos yeux pleins d'impatience.

  [64] _Var._ Qu'il n'est rien de si sot qu'vne vieille amitié.

  [65] _Var._ Moi qui n'obeis iamais qu'à mon seul plaisir.

  [66] _Var._ Vrayment me dois-ie plaindre de vous.

  [67] _Var._ En vne nuit parmi les grands, ours mal leché, niais, fat,
    etc.

  [68] _Var._ Le plus goffe (de l'italien _goffo_, lourdaud).

  [69] _Var._ Iusques icy.

  [70] _Var._ En vos sottes amours.

  [71] _Var._ Mais ie m'aperçoys bien que le terroir est sterile, et
    qu'en vain i'ay semé et que vostre rude nation ne se peut defricher
    ni changer.

  [72] _Var._ Et, vous en prie.

  [73] _Var._ Et tout, hormis vous, sait enfin faire son profit des
    leçons qu'il oit et qu'on lui dicte.

  [74] _Var._ Et ne vous ouvré-ie assés de suiets?

  [75] _Var._ Que ie fasse.

  [76] _Var._ Et de quoy.

  [77] _Var._ Ou bien est-ce que.

  [78] _Var._ Ie n'en croiray rien.

  [79] _Var._ Dans ce linge et que i'en asperge...

  [80] _Var._ Mais adioutés aussi.

  [81] C'est-à-dire: que votre éducation me fît honneur.

  [82] _Var._ Et retenez ce que vous deuriés dire et ce que ie voudrois
    ouir et dites comme moy.

  [83] _Var._ Des miennes pensées.

  [84] _Var._ Fortifiés vous.

  [85] _Var._ Depossédé.

  [86] _Var._ Qu'vn doute perpetuel... conteste ma vie.

  [87] Ces cinq derniers mots manquent dans l'édition Guessard.

  [88] _Var._ De vos disgraces qui ne respire que.

  [89] _Var._ Ruminer.

  [90] _Var._ Eslire.

  [91] _Var._ Trop plus de graces.

  [92] _Var._ Et faut donc occuper desormais vostre bouche.

  [93] _Var._ Quelque sorte.

  [94] _Var._ Pour vos maitresses et le silence pour moy.

  [95] _Var._ Mon peton.

  [96] _Var._ Et puisque.

  [97] _Var._ De baisers diversifiés lequel sera.

  [98] _Var._ Bien assaisonez pour mon goust.

  [99] _Var._ Et quelqu'vn s'en apercevra de cette porte.

  [100] _Var._ Plus qu'en chaire.

  [101] Le texte porte, et évidemment par erreur: _si cher_.--On lit
    dans l'édition Guessard: «Et peut-on bien dire, sans se tromper:
    Rien de si doux, s'il n'estoit si court.»



TIRÉ A 180 EXEMPLAIRES:


  150 sur papier vergé;
   20 sur papier de couleur;
   10 sur papier vélin;
    3 sur peau de vélin.


Evreux, A. HÉRISSEY, imprimeur.--M DCCC LV.





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