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Title: Femmes Rêvées
Author: Ferland, Albert, 1872-1943
Language: French
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Pour lire à la femme aimée.

[Illustration]

ALBERT FERLAND

FEMMES RÊVÉES

_ Préface de M. Louis Fréchette_
Lauréat de l'Académie française.

MDCCCXCIX



Préface

Femmes rêvées, très joli titre, mais encore plus joli sujet. Les rêves,
les femmes! La poésie, la jeunesse! Toutes les sonorités du coeur, tous
les rayonnements de l'intelligence!

En dehors de cela, c'est-à-dire du Beau--sous ses formes les plus
subtiles comme les plus tangibles--et de l'Art qui en est la formule et
la plus sublime manifestation symbolique, qu'est-ce que la vie, sinon la
végétation de la plante ou l'inconsciente croissance du mollusque? Oui,
joli titre, joli sujet, et je puis ajouter: joli petit volume, qui
possède, entre autres qualités, celle d'être modeste comme son auteur,
et sans prétention comme les précédents écrits tombés de la même plume.

Je ne sais si M. Ferland est un sentimental; il doit l'être un peu: tous
les poètes et les fervents de l'Art le sont plus ou moins. Mais il a le
bon esprit, ce dont je ne saurais trop le féliciter, de ne pas exhiber
devant le public les recoins intimes de son être, de son _moi_--pour me
servir d'une expression en vogue--et de ne pas arrêter les passant par
les basques de leur habit pour leur seriner sur tous les tons la gamme
de ses joies et de ses tristesses.

Il n'appartient pas à cette catégorie de poètes saules-pleureurs qui
semblent ne pouvoir respirer ni soupirer sans servir à tout propos et à
tous venants les fragments avariés de leur coeur rangés sur un plateau
comme des tranches de melons; de ces poètes qui ne peuvent savourer un
moment d'ivresse ni éprouver un accès de chagrin, sans être piqués du
désir d'épancher tout cela dans le sein de la publicité; un de
ces poètes qui ne saurait aimer ni être aimés sans mettre leurs
contemporains dans leurs confidences, afin que nul n'en ignore.

Chacun son goût, mais moi j'ai peu de sympathies pour ces poètes à
consciences déboutonnées, à commencer par Alfred de Musset, qui, lui au
moins, semait du génie dans ses jérémiades d'amoureux déconfit.

Vous avez aimé, la belle affaire! On vous a aimé, la belle histoire!
Vous avez pleuré... Est-ce quelque chose de si rare? et vous croyez-vous
une exception pour cela?

A mon avis, on doit aimer dans l'ombre et pleurer en silence,--surtout
les poètes qui, dit-on, ont le privilège d'aimer te partant de pleurer
plus souvent qu'à leur tour.

M. Ferland a aimé, je n'en doute pas; il a dû pleurer quelquefois, on
n'a pas l'âme d'un artiste sans cela. Mais sa plume est trop discrète
pour nous révéler le mystère de ses intimités. Il connaît trop le
public, du reste--surtout celui de notre époque et de notre pays--pour
s'imaginer un instant qu'on puisse ressusciter...
. . . . Page illisible .
. . . . Page illisible .
...n'est plus que le rêve du souvenir, hélas!

Lorsque Zeuxis eut à peindre sa JUNON LACINIENNE, les Agrigentins lui
permirent de choisir pour modèles les plus belles femmes de leur ville.

Elles défilèrent toutes devant lui, et son choix tomba sur cinq d'entre
elles, qu'il fit poser ensemble ou séparément, prenant à chacune la
principale caractéristique de sa beauté propre, et réunissant le tout
dans une seule et même conception idéale, afin d'arriver le plus près
possible de la perfection des formes et des couleurs.

Il en résultat un chef-d'oeuvre qui, bien que détruit depuis des
milliers d'ans, vit encore dans la tradition des siècles et des
générations.

M. Ferland a usé du même procédé: et c'est ce qui fait que tous peuvent
reconnaître dans son oeuvre quelques-uns des traits qu'ils on adorés,
quelques-unes des facettes particulières aux diamants de leur écrin;
que chacun peut retrouver, comme égarées dans ces feuillets, quelques
réminiscences des parfums qu'ont laissés derrière eux les chers et doux
fantômes qui ont illuminé sa vie.

Maintenant, si je me permettais un reproche, je dirais au jeune poète:

«Vous avez célébré la femme dans sa beauté plastique, dans sa beauté
païenne--un peu trop païenne peut-être. J'aimerais, dans vos strophes,
entendre chanter un peu plus clair, un peu plus sonore, cet harmonieux
clavier qui est l'_âme_ de la femme.»

Cela viendra sans doute.

LOUIS FRÉCHETTE.



A la femme

  Qu'en tous lieux où l'on s'aime,
  Feuillets, un vent vous sème!
  Sans trêve et sans retour,
  Allez! et que dans l'ombre
  Des retraites sans nombre
  Où l'on rêve d'amour,
  Mélancolique, un jour,
  La Femme vous recueille,
  Comme une fleur des bois
  Qu'un vent d'octobre effeuille
  Et fait rouler parfois
  Humide et parfumée
  Sous les pas de l'aimée.
                      A. F.


Femmes Rêvées



Adoration


Exaltation

  Quant on exalterait les femme d'Occident
  Ou des mystérieux royaumes de l'Asie,
  Le galbe de l'almée ou le regard ardent
  Des filles de Florence et de l'Andalousie,

  Quand on exalterait les brunes cancenis
  Dont la danse aux palais des radjahs se déroule
  Et l'hétaïre hellène immolant à Cypris
  Sa parfaite beauté de femme hiérodoule,

  Quand on exalterait les grâces de Lia
  L'héroïque Judith, Susanne et Madeleine,
  Les charmes de Lucrèce et de Marozzia,
  La reine de Lemnos ou la princesse Hélène

  Je douterais encor qu'un poète ait chanté,
  Dans ses heures d'extase et d'amoureuse ivresse,
  Une femme du siècle ou de l'antiquité
  Plus que toi gracieuse, aimante et charmeresse.


Litanies de la Femme

  O toi que l'Eternel forma des chairs de l'homme
  Et qui fais tressaillir nos coeurs dès qu'on te nomme

  Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!

  Souveraine des coeurs et gloire de l'hymen,
  Toi dont nous sommes nés, tige du genre humain,

  Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!

  Chef-d'oeuvre du Très-Haut, toi par qui sa féconde
  Et sage omnipotence a terminé le monde,

  Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!

  O toi qui sans unir la force à la fierté,
  Sais régner par l'attrait, la grâce et la bonté

  Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!

  Toi par qui s'accomplit, adorable mystère,
  La génération des peuples de la terre,

  Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!

  Toi dont l'amour élève et fait l'homme plus fort
  Pour combattre le mal et marcher vers la mort

  Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!

  O toi seule qui sais d'un baiser de tes lèvres
  Pacifier nos coeurs et tempérer nos fièvres,

  Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!

  Toi qui portes dans l'âme et dans ta chair en feu
  Le vestige éclatant du passage de Dieu,

  Femme, daigne répondre au noble amour de l'homme!


PRIÈRE

  O femme, gloire à toi! Qu'en son idolâtrie,
  Chacun des fils d'Adam se prosterne et te prie
  D'agréer le tribut de sa virilité!
  Fais que tout homme aspire à devenir ton prêtre
  Et sans cesse altéré des charmes de ton être
  Soit à jamais heureux d'exalter ta beauté!


Holocauste

  Puisque vous ne sauriez vous lasser, ô mes yeux,
  D'admirer la splendeur de sa beauté charnelle,
  Subissez à jamais son charme impérieux
  Et soyez obsédés des feux de sa prunelle.

  Puisqu'il m'est douloureux d'oser, en mon amour,
  Vous sevrer du nectar de sa bouche incarnate,
  Mes lèvres, brûlez donc de boire chaque jour
  Son baiser qui parfume ainsi qu'un aromate.

  Puisque en moi s'est accru le désir obsesseur
  D'étreindre follement ses mains d'impératrice,
  O mes mains, recherchez leur contact enchanteur
  Jusqu'à ce que le temps pour toujours les flétrisse.



CHANTS D'AMOUR

  _Tirés du «Cantique des Cantiques»_

  Va, mange et bois; parce qu'à Dieu plaisent
  tes oeuvres. Qu'en tout temps tes vêtements
  soient blancs et que l'huile parfumée
  ne manque pas sur ta tête. Jouis de la vie
  avec la femme que tu aimes, pendant tous
  les jours de ta vie de vanité que Dieu t'a
  donné sous le soleil, car il n'y a ni oeuvre,
  ni pensée, ni sagesse, dans le séjour des
  morts, où tu vas.
  ECCLÉSIASTE IX, 7, 10.



Chants d'Amour

  I

LES FILLES DE JÉRUSALEM

  Dis-nous, ô jeune femme
  Dis-nous ton bien-aimé
  L'aimé qui, d'un pur cinname,
  Ton lit doit être parfumé.

L'ÉPOUSE

  Celui que mon coeur aime est un bouquet de myrrhe;
  Son baiser dont l'ardeur est celle du midi
  Est non moins odorant que le nard de Palmyre
  Et meilleur que le sang des vignes d'Eugaddi.

LES FILLES DE JÉRUSALEM

  Dis-nous, ô jeune femme
  Dis-nous ton bien-aimé
  L'aimé qui, d'un pur cinname,
  Ton lit doit être parfumé.

L'ÉPOUSE

  Que ne m'est-il donné d'être à son ombre assise!
  Son aspect est pareil à celui de l'Hermon;
  Des filles de Sion plus d'une en est éprise;
  C'est une huile épandue et rare que son nom.

LES FILLES DE JÉRUSALEM

  Dis-nous, ô jeune femme
  Dis-nous ton bien-aimé
  L'aimé qui, d'un pur cinname,
  Ton lit doit être parfumé.

L'ÉPOUSE

  Admise en ses celliers, j'inclinerai l'amphore,
  Et, vous distribuant le nectar des festins,
  Je me plairai, joyeuse, à vous redire encore
  Que son baiser vainqueur est meilleur que les vins.

LES FILLES DE JÉRUSALEM

  Dis-nous, ô jeune femme
  Dis-nous ton bien-aimé
  L'aimé qui, d'un pur cinname,
  Ton lit doit être parfumé.

L'ÉPOUSE

  Je suis brune et pourtant mon roi m'a comparée
  A ses coursiers traînant le char de Pharaon;
  Je suis belle à ses yeux, quoique décolorée,
  Plus que les pavillons du sage Salomon.

LES FILLES DE JÉRUSALEM

  Dis-nous, ô jeune femme
  Dis-nous ton bien-aimé
  L'aimé qui, d'un pur cinname,
  Ton lit doit être parfumé.

L'ÉPOUSE

  Ne considérez plus que je me sais hâlée,
  Dans les flots lumineux qui baignaient les sentiers,
  Lorsqu'en mai je m'en suis septante fois allée
  Garder ma vigne en fleur au jardin des noyers.

LES FILLES DE JÉRUSALEM

  Dis-nous, ô jeune femme
  Dis-nous ton bien-aimé
  L'aimé qui, d'un pur cinname,
  Ton lit doit être parfumé.

L'ÉPOUSE

  Celui que mon coeur aime est un bouquet de myrrhe;
  Son baiser dont l'ardeur est celle du midi
  Est non moins odorant que le nard de Palmyre
  Et meilleur que le sang des vignes d'Engaddi.


II

Beauté des Epoux

L'ÉPOUX

  Vois donc, ma soeur, épouse, ô fontaine scellée,
  Comme ton corps est svelte et d'aspect gracieux!

L'ÉPOUSE

  Vois donc, ô mon époux, ô lis de la vallée,
  Comme en toi toute chose est parfaite à mes yeux!

L'ÉPOUX

  Tes cheveux sont pareils à des troupeaux de chèvres
  Poursuivant sur les monts leurs chemins coutumiers.

L'ÉPOUSE

  La myrrhe, ô bien-aimé, distille de tes lèvres,
  Tes cheveux sont pareils aux pousses des palmiers.

L'ÉPOUX

  Tes mains qui des couleurs de l'aurore sont teintes
  Semblent deux papillons autour de toi volant.

L'ÉPOUSE

  Tes mains, faites au tour, sont pleines d'hyacinthes,
  Et ta tête superbe est un or excellent.

L'ÉPOUX

  Tes yeux dont le regard a blessé ma prunelle
  Sont purs comme les flots des vasques d'Hésébon.

L'ÉPOUSE

  Tes yeux à qui mon corps chastement se révèle
  Sont clairs comme les eaux des puits de Salomon.



  FEMMES RÊVÉES

  A l'idéal ouvre ton âme,
  Mets dans ton coeur beaucoup de ciel,
  Aime une nue, aime une femme,
  Mais aime!--C'est l'essentiel!
                   THEOPHILE GAUTHIER



L'Inconnue

  Cette femme qui passe au lever de la lune,
  Voilée et dont le voile est le jouet du vent,
  Cette femme qui passe et se deult sur la dune,
  Me disais-je rêvant,

  Est-elle une beauté brune, blonde ou châtaine,
  Cachant, le coeur ému, sous un voile jaloux,
  Des épaules de neige ou des tresses d'ébène,
  Ou des yeux andalous?

  Vient-elle de l'Attique ou de l'Occitanie,
  Du Nil ou de l'Indus, de Rome ou de Paris,
  Ou se dit-elle enfant de la Lusitanie
  Ou d'un autre pays?

  Se nomme-t-elle Ea, Bérénice ou Pauline,
  Armide ou Madeleine, Eliane ou Ninon,
  Isaure, Iole, Ida Nohémie, Jacqueline,
  Ou d'un plus joli nom,

  Cette femme qui passe au lever de la lune,
  Voilée et dont le voile est le jouet du vent
  Cette femme qui passe et se deult sur la dune?
  Me disais-je en rêvant...


Rêve

  Les cheveux flottants et la gorge nue,
  Au sein d'un val où j'étais seul,
  Une femme est venue

  Calme, en traversant l'ombre d'un tilleul,
  Elle s'embellit d'un sourire
  Quand elle me vit seul,

  Et, parfumant l'air d'une odeur de myrrhe,
  Elle vint s'asseoir près de moi
  Ne cessant de sourire.

  Puis elle m'offrit, vibrante d'émoi,
  Le baiser de sa lèvre rose,
  En s'inclinant sur moi,

  Les cheveux flottants, la bouche mi-close.


La Chasseresse

  J'aime à fantasier la sereine beauté
  De cette virginale et blonde chasseresse
  Que, telle qu'aux accents d'un sylvain redouté
  Fuyaient dans les roseaux les nymphes en détresse,
  En me voyant, furtif, près d'elle, en tapinois,
  Oeillader sa démarche altière, s'est enfuie
  Adorablement belle, à travers les grands bois,
  Un jour que le soleil souriait dans la pluie.


Chant des Pleureuses

  Ayons comme les jours de la triste saison
  Nos heures de soleil et de mélancolie;
  Autant qu'il nous est doux de rire à la folie,
  Qu'il nous plaise parfois de pleurer sans raison.

  Pleurons, pleurons pleureuses que nous sommes
  Pleurons, pleurons, loin du regard des hommes,
  Pleurons quand la tristesse enténèbre nos yeux,
  Pleurons lorsque le coeur s'énamoure et s'ennuie;
  Que nos chagrins, pareils aux nuages des cieux,
  Se dissipent en pleurs comme ils tombent en pluie!

  Qu'il est plaisant de voir, ainsi que brusquement
  S'ensoleille en avril l'azur après l'ondée,
  Une pleureuse encor de larmes inondée
  S'illuminer soudain d'un sourire charmant!

  Pleurons, pleurons pleureuses que nous sommes
  Pleurons, pleurons, loin du regard des hommes,
  Pleurons quand la tristesse enténèbre nos yeux,
  Pleurons lorsque le coeur s'énamoure et s'ennuie;
  Que nos chagrins, pareils aux nuages des cieux,
  Se dissipent en pleurs comme ils tombent en pluie!

  Dolentes et les yeux empreints de nonchaloir
  Sachons parfois, ainsi qu'à l'ombre des platanes
  Le coeur alangouri soupirent les sultanes,
  Même au doux mois des fleurs gémir et nous doloir.

  Pleurons, pleurons pleureuses que nous sommes
  Pleurons, pleurons, loin du regard des hommes,
  Pleurons quand la tristesse enténèbre nos yeux,
  Pleurons lorsque le coeur s'énamoure et s'ennuie;
  Que nos chagrins, pareils aux nuages des cieux,
  Se dissipent en pleurs comme ils tombent en pluie!


Le Bois

  Vous souvient-il qu'un jour auprès des flots tranquilles,
  Sous le dais de ces bois moussus et parfumés
  Ainsi que les pastours des anciennes idylles,
  Nous nous sommes aimés?

  Vous souvient-il encor des bois où nous allâmes
  Alors qu'aux vents de mai neigeaient les églantiers,
  Alors que sans retour s'allumait en nos âmes
  L'amour que vous chantiez?

  Le divin souvenir de ces heures lointaines,
  Doux, triste, vous fait-il quelquefois regretter
  De n'avoir plus au coeur les espérances vaines
  Qui vous faisaient chanter?

  Hélas! nos corps ainsi que ces bois séculaires
  Par les soleils d'avril ne sont plus rajeunis,
  Car, ô femme, à jamais sont mortes nos chimères
  Et nos fronts sont ternis!


Les Préceptes de l'Amour

  Adolescent ta chair dompteras,
  Afin de vivre longuement.

  Vierge ton corps tu garderas
  Jusqu'à l'hymen jalousement

  Honnête point ne marcheras
  Devers la tombe isolément.

  Nulle femme ne connaîtras
  Hors de l'hymen charnellement.

  Selon ton coeur tu choisiras
  Une femme discrètement.

  Chrétien tu te multiplieras
  Par le sang et l'enseignement.



Table des Matières

PRÉFACE

DÉDICACE

ADORATION
  Exaltation
  Litanies de la Femme
  Holocauste

CHANTS D'AMOUR
  I  Dis-nous, ô jeune femme
  II Beauté des Époux

FEMMES RÊVÉES
  L'inconnue
  Rêve
  La Chasseresse
  Chant des Pleureuses
  Les Bois
  Préceptes de l'Amour

TABLE.





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