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Title: L'institution des enfans, ou conseils d'un père à son fils - Imités des vers que Muret a écrits en latin, pour l'usage - de son neveu, et qui peuvent servir à tous les jeunes - écoliers
Author: François de Neufchâteau, Nicolas, 1750-1828
Language: French
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images generously made available by the Bibliothèque
nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)



                             L'INSTITUTION
                              DES ENFANS,

                                   OU

                           CONSEILS D'UN PERE
                              A SON FILS.

_Imités des vers que Muret a écrits en latin, pour l'usage de son neveu,
et qui peuvent servir à tous les jeunes Ecoliers._

                   PAR N. FRANÇOIS (de Neufchâteau.)


                                A PARIS,

               De l'imprimerie du cit. H. AGASSE, rue des
                           Poitevins, nº. 13.

                   An VI de la République Française.



                       L'INSTITUTION DES ENFANS,
                                   OU
                     CONSEILS D'UN PERE A SON FILS.

L'auteur de ces quatrains ne s'est point proposé de rendre la précision,
mais le sens et le sentiment des distiques latins du célebre Muret.
Occupé d'un ouvrage intitulé: _Leçons des Ecoles primaires_, il en a
détaché ce morceau, qui pourra servir également dans les classes latines
et dans les écoles françaises. Il avait publié, dès 1783, l'Anthologie
morale, recueil du même genre, qui a eu du succès, et qui doit
reparaître corrigé avec soin.



        M. ANTONII MURETI
        INSTITUTIO PUERILIS,

        _Comprehensa versibus ad captum Puerulorum, qui primis litteris
        imbuuntur, accommodatis._

        Ad M. ANTONIUM Fratris Filium.



1.

  Mon fils, pour être heureux, comment faut-il s'y prendre?
  Si tu veux l'écouter, ton pere t'en instruit.
  Retiens bien sa leçon; mais c'est peu de l'apprendre:
  Il faut que ta conduite en exprime le fruit.

          Dum tener es, Murete, avidis hæc auribus hauri:
          Nec memori modò conde animo, sed et exprime factis.

2.

  Avant tout, rends hommage au Créateur suprême.
  Après Dieu, de tes jours révere les auteurs.
  Honore tes parens. Dans tes maîtres, de même,
  Vois tes premiers amis et tes vrais bienfaiteurs.

          Imprimis venerare Deum: venerare parentes:
          Et quos ipsa loco tibi dat natura parentum.

3.

  Garde-toi de mentir: cette habitude est vile.
  Elle aggrave les torts qu'elle veut déguiser.
  La fraude est toujours basse et n'est jamais utile,
  Au lieu qu'un franc aveu peut tout faire excuser.

          Mentiri noli: numquam mendacia prosunt.
          Si quid peccaris, venia est tibi prompta fatenti.

4.

  Chaque jour, sans manquer, exerce ta mémoire.
  Est-il rien de plus doux que de beaucoup savoir?
  L'étude peut donner la fortune et la gloire;
  La science est encore au-dessus du pouvoir.

          Disce libens. Quid dulcius est, quàm discere multa?
          Discentem comitantur opes, comitantur honores.

5.

  Si quelqu'un d'une faute a daigné te reprendre,
  Rends-lui grace, et surtout tâche de profiter
  Du service amical qu'il a voulu te rendre,
  En ne l'exposant pas à te le répéter.

          Si quis te objurget, malè cùm quid feceris, illi
          Gratiam habe, et ne iterùm queat objurgare, caveto.

6.

  Ne crois pas, en aveugle, à la feinte caresse
  De celui qui te flatte, et qui veut te trahir.
  On corrige un enfant, quand il nous intéresse:
  Ménager ses défauts, mon fils, c'est le haïr.

          Ne temerè hunc credas, tibi qui blanditur, amicum.
          Peccantem puerum quisquis non corrigit, odit.

7.

  Mais l'adulation tend des piéges qu'on aime,
  Qu'une fois on y tombe, on n'en peut échapper.
  L'art des flatteurs n'est rien, sans notre faible extrême;
  Ils ne trompent que ceux qui se laissent tromper.

          Qui semel incautum blando sermone fefellit,
          Ille idem, dabitur quoties occasio, fallet.

8.

  Un misantrope aigri ne se fie à personne;
  Un fou croit tout le monde. Ils ont tort tous les deux.
  Le soupçonneux mérite aussi qu'on le soupçonne,
  Et le sort du crédule est toujours hasardeux.

          Nec cuivis sapiens, nec nulli credere debet.
          Fallitur alter sæpè, fidem sibi detrahit alter.

9.

  Si tu commets le mal, seulement en idée,
  Songe de quels regards tu dois être apperçu.
  La vigilance humaine est, en vain, éludée:
  Dieu voit tout; l'oeil de Dieu ne peut être déçu.

          Si quid fortè mali facies, aut mente volutes,
          Ut lateas homines, certè Deus omnia cernit.

10.

  D'un secret confié respecte le mystere.
  Des amis éprouvés ont sur toi du crédit;
  Tu leur ouvres ton coeur; mais, toi-même il faut taire
  Ce que tu ne veux pas qui puisse être redit.

          Non nisi spectatis arcana sodalibus effer:
          Quodque tacere voles alios, priùs ipse taceto.

11.

  Garde ta vue, afin de garder ta pensée.
  Des objets indécens ne sois pas curieux.
  Lorsque l'honnêteté d'un spectacle est blessée,
  Le coeur des spectateurs se corrompt par leurs yeux.

          Nil cupidè specta, nisi quod fecisse decorum est:
          Turpia corrumpunt teneras spectacula mentes.

12.

  A tout discours impur ferme aussi ton oreille,
  Et de qui s'en amuse évite l'entretien.
  Quand la pudeur s'endort, la débauche s'éveille;
  Jamais son style affreux ne doit être le tien.

          Averte impuris procul à sermonibus aures:
          Et qui illis gaudent, horum consortia vita.

13.

  C'est l'étude, ô mon fils! qu'il faut que tu préferes.
  Combien de ses trésors tu dois être jaloux?
  Ses racines, d'abord, te sembleront ameres;
  Mais, dans peu, tu verras que les fruits en sont doux.

          Principio studii radix inamoena videtur,
          Sed profert dulces parvo post tempore fructus.

14.

  As-tu joué?.... du tems c'est un abus frivole;
  Que t'en reste-t-il? Rien; peut-être des regrets.
  As-tu lu?.... de l'emploi de ce tems qui s'envole,
  L'utile souvenir ne s'efface jamais.

          Ludo indulsisti? Subitò evolat illa voluptas.
          Legisti? Utilitas studio percepta manebit.

15.

  On ne peut pas toujours se livrer à l'étude;
  Un repos ménagé remonte nos ressorts;
  Mais son excès produit une autre lassitude
  Qui ruine l'esprit, en énervant le corps.

          Ut moderata quies prodest, viresque ministrat,
          Sic hebetat corpus nimia, ingeniumque retundit.

16.

  Mon fils, les soins d'autrui se reglent sur les nôtres,
  Et l'on fait son bonheur, en faisant des heureux.
  Tu ne peux être aimé, si tu n'aimes les autres.
  Veux-tu qu'ils soient pour toi? montre-toi donc pour eux.

          Si prodesse aliis studeas, tibi proderis ipsi:
          At nisi ames alios, et te quoque nullus amabit.

17.

  Du méchant, quelquefois, la fortune est prospere;
  Mais son éclat ne peut éblouir ton regard.
  Sois sûr qu'au fond du coeur, il porte une vipere
  Qui le ronge, et qui doit l'étouffer tôt ou tard.

          Successus faustos numquam admirare malorum:
          Sera licet, tamen olim illos sua poena sequetur.

18.

  Aimes-tu le repos, travaille en ta jeunesse;
  De ton loisir futur jette les fondemens.
  Ce laurier respectable ombrage la vieillesse,
  Quand on l'a cultivé dès les premiers momens.

          Si tibi grata quies, juvenis ne parce labori:
          Dux ad honoratam est homini labor ipse quietem.

19.

  Lorsque dans un miroir tu trouves ta figure,
  Des dons extérieurs si tu peux t'applaudir,
  Songe que la vertu doit être leur parure;
  O mon fils! par tes moeurs trembles de t'enlaidir.

          Inspice te in speculo: et bona seu tibi forma videtur,
          Moribus obscoenis illam foedare caveto.

20.

  Si la nature ingrate, en formant ton visage,
  Ne t'a pas des dehors accordé l'agrément,
  Embellis ton esprit, polis tes moeurs, sois sage;
  Répare, par le fonds, le défaut d'ornement.

          Seu tibi subtraxit vultus natura decorem,
          Ingenio ut formæ compenses damna, labora.

21.

  Ce dont tu peux rougir, tu ne dois pas le faire,
  Le mal, même secret, en existe-t-il moins?
  A soi-même, jamais on ne peut se soustraire,
  Et, dans sa conscience, on a mille témoins.

          Nil facito quod turpe putes fecisse videri:
          Et cura, ut multis tibi sis pro testibus ipse.

22.

  Nous n'avons qu'une bouche, et notre oreille est double.
  En nous formant ainsi, quel fut le but de Dieu?
  L'homme, pour éviter la discorde et le trouble,
  Doit écouter beaucoup, et doit parler très-peu.

          Ut nos pauca loqui, plura autem audire moneret,
          Linguam unam natura, duas dedit omnibus aures.

23.

  Mon fils, sois attentif, soigneux en toute chose:
  Il faut revoir souvent ce qu'on veut conserver.
  Vigilant sur ses biens, l'oeil du maître s'oppose
  A ce que des voleurs les viennent enlever.

          Quæ servare voles, ne crebrò invisere parce.
          Namque minùs furem metuunt, quæ sæpè videntur.

24.

  La paresse, d'abord, nous séduit et nous flatte;
  Elle avilit bientôt qui s'en laisse enivrer.
  Du pénible travail l'apparence est ingrate;
  Mais il comble d'honneurs, quand on veut s'y livrer.

          Blanditur primò, sed perdit inertia famam:
          Aspera res primò est, sed fert industria laudem.

25.

  Sois sobre; la sagesse, à tout âge, l'ordonne;
  Mais, au tien, point de vin, s'il n'est noyé dans l'eau.
  Au nectar de Bacchus, l'enfant qui s'abandonne,
  Dans un brâsier ardent jette un brâsier nouveau.

          Aut vinum ne tange, aut multâ prolue lymphâ:
          Cùm vino indulges, igni puer adjicis ignem.

26.

  Joindre un air de douceur, avec un ton modeste,
  C'est le moyen de plaire et d'avoir des amis.
  On chérit la candeur; mais l'orgueil, qu'on déteste,
  Gâte les plus beaux dons qu'en nous le ciel a mis.

          Fac tibi sit vultus comis, sermoque modestus:
          Sic multos facilè tibi conciliabis amicos.

27.

  L'amour de l'or, mon fils, est d'une ame commune;
  C'est l'amour des vertus que tu dois embrasser.
  Elles peuvent toujours remplacer la fortune;
  La fortune, jamais, ne peut les remplacer.

          Semper opum studio præfer virtutis amorem:
          Non opibus virtus, sed opes virtute parantur.

28.

  De ce qu'on veut savoir la trace ineffaçable,
  Quand on lit avec fruit, reste dans le cerveau:
  Si tu lis en courant, tu graves sur le sable,
  Ou tu veux, dans un crible, aller puiser de l'eau.

          Disce, et quæ discis memori sub pectore conde,
          Aut facies tantumdem ac si cribro hauseris undam.

29.

  Evite la colere, abhorre la vengeance,
  Haineuses passions dont la honte est le prix.
  Souvent ce qui nous fâche, est digne d'indulgence;
  A l'injure il est beau d'opposer le mépris.

          Irasci noli temerè: nil foedius irâ;
          Quam quæcunque movere solent, ea temnere laus est.

30.

  Sur les monts élevés, l'aquilon brise, arrache,
  Déracine les pins, les chênes, les ormeaux;
  Dans le creux du vallon, l'arbrisseau qui se cache,
  Voit fleurir, à l'abri, ses paisibles rameaux.

          Venti agitant celsis positas in mentibus ornos,
          A quibus in mediâ tuta est arbuscula valle.

31.

  L'ambition, de même, exposée aux tempêtes,
  A de plus grands périls condamne la grandeur.
  Des Pénates obscurs protégent mieux nos têtes,
  Et la sécurité vaut mieux que la splendeur.

          Sic et opes agitant majora pericula magnas:
          Tutior angustos comitatur vita Penates.

32.

  Un enfant ne doit pas usurper la parole:
  Son lot est d'écouter, de répondre à propos.
  On connaît la sottise à son babil frivole,
  Le véritable esprit s'explique en peu de mots.

          Pauca loqui puero, sed tempestiva, decorum est:
          Hac etenim ingenium res indicat, illa pudorem.

33.

  Veux-tu savoir, mon fils, le chemin de la gloire,
  De celle qui, du moins, tente un esprit bien fait?
  Aux hommes, garde-toi d'en vouloir faire accroire;
  Ce que tu veux paraître, il faut l'être en effet.

          Scire cupis, quæ sit famæ via certa parandæ?
          Talem te præsta, qualem te poscis haberi.

34.

  A son maître, l'enfant qui tremble de déplaire,
  Ne craint pas de souffrir un honteux châtiment.
  Mais s'il ose braver une juste colere,
  La rigueur, à regret, supplée au sentiment.

          Verbera non metuet, metuet qui jussa magistri;
          Hæc qui contemnet, meritò miser ille timebit.

35.

  Heureux le jeune éleve animé d'un beau zele,
  En qui la vertu brille et devance les ans!
  De tous ses compagnons, c'est le digne modele,
  L'honneur de son logis, l'amour de ses parens:

          Quàm felix puer est, virtus in quo anteit annos!
          Illum omnes meritis certatim laudibus ornant.

36.

  On le recherche, on l'aime, à le voir on s'empresse,
  Et par les voeux publics, il se voit seconder.
  Mais pour le lâche enfant qu'enchaîne la paresse,
  En lui parlant, hélas! on croit se dégrader.

          Et spectant cupidè, et felicia cuncta precantur;
          At contrà nemo alloquio dignatur inertes.

37.

  Malheureux, par sa faute, on le fuit, on le chasse.
  Il est bientôt l'objet d'un mépris éternel;
  Et son pere lui-même, (ô comble de disgrâce!)
  Ne le voit presque plus d'un regard paternel.

          Spernuntur cunctis, et vulgi fabula fiunt;
          Vix oculis pater ipse illos satis aspicit æquis.

38.

  Une chûte premiere entraîne une autre chûte;
  Si l'on ne se corrige, on s'habitue au mal.
  Mon fils, dès le principe, il faut qu'on s'exécute,
  Ou l'on ne peut plus vaincre un penchant trop fatal.

          Non tantùm in præsens obsunt peccata: sed hoc plus,
          Ad mala quod proclivem animum adsuetudine reddunt.

39.

  Mais ce n'est pas assez que d'être exempt de vice.
  Quelques difficultés dont on soit combattu,
  Rien ne doit écarter, d'un coeur jeune et novice,
  Le desir, le besoin, le goût de la vertu.

          Quæ bona sunt, sectare: etiàm si dura videntur
          Principio: longus paulatim ea molliet usus.

40.

  Du bien que l'on t'a fait, conserve la mémoire;
  En toute occasion, tu dois le relever.
  Mais du bien que tu fais ne tire point de gloire;
  Laisse à d'autres que toi le soin de l'observer.

          Acceptum officium memora atque extolle: sed abs te
          Collatum extenua, et potiùs sine prædicet alter.

41.

  S'il faut te décider, quand l'honnête et l'utile,
  Paraissant opposés, te tiennent en arrêt,
  Ta regle est dans ton coeur, c'est ton premier mobile;
  L'honneur, sans balancer, doit vaincre l'intérêt.

          Utilitas quoties pugnare videtur honesto,
          Ne dubitare quidem fas est, quin vincat honestas.



ENVOI.

        EPILOGUS.


42.

  Je ne veux pas lasser ton oreille attentive;
  Je m'arrête. C'est peu que ces premiers avis;
  Mais, mon fils, que ton coeur s'en pénetre et les suive;
  Mes yeux, de tes progrès, seront bientôt ravis.

          Pauca quidem hæc: sed quæ studio servata perenni
          Mirificos fructus progressu temporis edent.

43.

  Commence seulement, commence avec courage;
  Des obstacles, enfin, tu seras triomphant.
  Obtiens que l'Eternel bénisse ton ouvrage;
  Offre à Dieu tes efforts, et deviens son enfant.

          Adspiret tantum coeptis Deus, omnia cujus
          Consilio æterno et certâ ratione reguntur.

44.

  Le matin, quand du lit tu sors avec l'aurore,
  Le soir, quand le besoin t'invite au doux sommeil,
  Dis-lui, du fond du coeur: «Dieu bon, Dieu que j'adore,
  »Dirige mon travail, mon repos, mon reveil.»

          Quem tu et luce puer primâ, cum strata relinquis
          Impiger, et dulcem repetis cum vespere somnum,

45.

  Ah! si ton coeur est pur, si ton zele est sincere,
  Le ciel, n'en doute pas, exaucera tes voeux.
  Oui, mon fils; l'Eternel, touché de ta priere,
  T'enverra le bonheur des enfans vertueux.

          Supplicibus facito places ante omnia votis.
          Ille tibi ingeniumque sagax, corpusque salubre,

46.

  Dieu sait ce qu'il te faut beaucoup mieux que toi-même;
  Il te préservera de tout mauvais penchant,
  Si tu te souviens bien que ce juge suprême
  Doit couronner le juste et punir le méchant.

          Et multò meliora dabit. Diffidere noli.
          Tu modò ad illius semper refer omnia laudem.



EXTRAIT DE L'ANTHOLOGIE MORALE.

1. _D'un plan de vie._

  Prescris-toi pour toujours une regle certaine,
  Un plan fixe et constant qui te serve de loi;
  Qui te suive au-dehors, quand le monde t'entraîne,
  Et, quand tu restes seul, qui demeure avec toi.

2. _Pour qui sommes-nous nés?_

  Ce n'est pas à nous seuls qu'appartient notre vie.
  De ces momens si courts il faut faire trois parts:
  La premiere, en tribut, se doit à la Patrie;
  Une autre à l'Amitié, la troisieme aux Beaux-Arts.

3. _De l'Amitié._

  L'homme veut partager sa joie et sa tristesse;
  Son coeur cherche un ami, surtout dans le malheur;
  Et le besoin d'aimer est, après la Sagesse,
  Ce que Dieu même à l'homme a donné de meilleur.

4. _La vraie grandeur._

  Adorons un seul Dieu. Chérissons tous les hommes.
  Servons la République. Honorons nos parens.
  Sachons faire du bien dans la sphere où nous sommes.
  Soyons justes surtout. Nous serons assez grands.

5. _Examen de chaque journée._

  Je suis plus vieux d'un jour. En quoi suis-je plus sage?
  Quel bien ai-je produit? quel mal ai-je évité?
  Du jour qui vient de fuir ai-je fait quelque usage,
  Et puis-je m'endormir avec sécurité?

6. _De la Conscience._

  Contre la Conscience il n'est point de réfuge:
  Elle parle en nos coeurs. Rien n'étouffe sa voix,
  Et de nos actions elle est, tout à-la-fois,
  La Loi, l'Accusateur, le Témoin et le Juge.





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