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Title: Quelques recherches sur le tombeau de Virgile au mont Pausilipe (1840)
Author: Peignot, Gabriel, 1767-1849
Language: French
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*** Start of this LibraryBlog Digital Book "Quelques recherches sur le tombeau de Virgile au mont Pausilipe (1840)" ***


by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica)



QUELQUES RECHERCHES
SUR
LE TOMBEAU DE VIRGILE
AU MONT PAUSILIPE

PAR G. PEIGNOT

CHEZ VICTOR LAGIER, LIB.-ÉDITEUR, DIJON.

1840

       *       *       *       *       *

*Mémoire lu à l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon,
dans la Séance publique du 17 août 1840.*

       *       *       *       *       *

*MESSIEURS*,

Un rameau du laurier qui ombrage le tombeau de Virgile près de Naples,
m'étant dernièrement parvenu, j'ai cru devoir faire quelques recherches
sur l'histoire de ce tombeau dont on parle beaucoup, mais qu'en réalité
l'on connaît peu, parce qu'aucun écrivain, du moins que je sache, ne
s'en est occupé spécialement. Comme ce sujet rappelle le souvenir de
l'un des plus beaux génies de l'antiquité, il m'a semblé que le résultat
de ces recherches ne serait peut-être pas indigne de fixer un instant
votre attention; je me hasarde donc, Messieurs, à vous faire part de ce
faible travail, et à prier l'Académie d'en agréer l'hommage.

Dans cet opuscule, j'exposerai en premier lieu les opinions des savants
sur l'origine du tombeau de Virgile; je parlerai ensuite de certains
pélerinages dont il a été l'objet, et du laurier merveilleux qui le
couvre; enfin je terminerai par le récit de quelques honneurs
particuliers rendus à la mémoire du divin poète.

Voyons d'abord si le vieux monument dont il existe encore une partie en
ruine sur le revers du mont Pausilipe, à l'entrée du chemin souterrain
qui conduit de Naples à Pouzzol[1], est réellement le tombeau de
Virgile. Quoique la tradition lui ait constamment donné ce nom, la chose
n'en est pas moins douteuse et la question assez difficile à résoudre,
car si rien ne prouve que ce soit véritablement le tombeau du poète, il
faut convenir aussi que rien ne prouve le contraire. On pourrait
peut-être pencher pour l'affirmative, d'après les détails rapportés dans
une _Vie de Virgile_ qui date du IVe siècle[2], et où il est dit que ce
grand homme, revenant d'Athènes, mourut à Brindes, sous le consulat de
C. Sentius et de Q. Lucretius, le 10 des calendes d'octobre,
c'est-à-dire le 22 septemb. de l'an 19 av. J.C.[3]. L'auteur nous
apprend ensuite que peu de jours avant sa mort, Virgile avait exigé par
l'une des clauses de son testament[4] que son corps fut transporté de
Brindes à Naples; ce qui fut exécuté non seulement en vertu de cette
clause, mais par un ordre exprès d'Auguste; enfin le biographe ajoute
que les cendres du poète furent déposées sur le chemin de Pouzzol, près
de la seconde pierre militaire, _sepulta fuêre ossa in vid puteolanâ
intrà lapidem secundum_. Or cet emplacement désigné par _intra lapidem
secundum_, annonce une distance qui s'accorde assez bien avec celle qui
sépare Naples du vieux monument dont les restes subsistent encore. Voilà
une première induction en faveur de l'opinion qui place là le mausolée
de Virgile. Mais bien plus, ce monument dont l'intérieur annonce un
véritable tombeau, est, ainsi qu'on le voit par ses débris, revêtu en
_mattoni_, ou briques en losanges, sorte de construction romaine qui, au
dire de tous les antiquaires, était en usage du temps d'Auguste.
Ajoutons que Silius Italicus, poète du premier siècle de l'ère vulgaire,
avait fût acquisition du lieu où reposaient les cendres de Virgile sur
le chemin de Pouzzol, qu'il fit des réparations à ce mausolée et qu'il
s'y rendait comme à un temple. Rien ne répugnerait donc à penser que le
vieux monument qui nous occupe, remontant à des temps peu éloignés de la
mort du poète, pourrait bien être réellement son tombeau. Cependant
quelques savants modernes, et entre autres Cluvier, dans son _Italia
antiqua_, lib. IV, c. 3, p. 1153, prétendent que les restes de Virgile
n'ont point été déposés au mont Pausilipe, et qu'il faut chercher leur
emplacement à l'orient de Naples dans le voisinage du Vésuve; ils
s'étaient de ce passage de Stace:

... Maronei sedens in margine templi,
Sumo animum ac magni tumulis accanto magistri...
... Fractas ubi Vesbius egerit undas.

Le pied du Vésuve aurait donc été dépositaire des cendres de notre
poète. Cette opinion a été partagée par Addison et par plusieurs autres
écrivains. Il est encore un autre objet qui pourrait faire douter que le
monument actuel fût le tombeau de Virgile; c'est l'aspect de son
intérieur. L'abbé Romanelli, antiquaire napolitain, mort en 1819, nous
en a donné la description: Le tombeau, dit-il, est maintenant détérioré,
mais l'intérieur est conservé; il consiste en une chambre carrée,
surmontée d'une voûte en maçonnerie grecque; chaque coté de cette
chambre est d'environ 18 palmes[5] de large, et elle porte près de 15
palmes dans sa plus grande hauteur. Sur les côtés, on remarque onze
niches propres à recevoir des urnes sépulcrales. Autrefois on en voyait
une en marbre, qui, placée au milieu sur une base soutenue par neuf
petites colonnes également en marbre, renfermait, dit-on, les cendres du
poète. D'après cette description de l'abbé Romanelli, ces onze niches
annonceraient un lieu de sépulture, non pas pour un seul homme, mais
pour une famille entière; c'est ce que les Romains appelaient
_columbarium_; or Virgile était des environs de Mantoue, et son tombeau
élevé près de Naples n'avait besoin que d'une niche ou d'un autel pour
recevoir son urne; donc le monument avec ses onze niches ne peut être le
tombeau du poète. Ce raisonnement n'est pas rigoureusement conséquent,
car Virgile a pu avoir des amis, des affranchis, des esclaves dévoués
qui, en faisant construire son tombeau, auraient pris des précautions
pour qu'un jour leurs cendres y fussent déposées autour de celles du
grand homme qu'ils avaient tendrement chéri.

Quoi qu'il en soit, on peut dire que monument du Pausilipe a été, depuis
les temps les, plus anciens, et est encore aujourd'hui en possession de
l'honneur d'avoir renfermé les cendres de Virgile; aucun autre lieu
spécialement désigné dans les environs de Naples ne le lui a disputé.
Pétrarque, qui est mort en 1374, dit qu'à la fin du sentier obscur,
c'est-à-dire du chemin souterrain qui conduit de Pouzzol à Naples, dès
que l'on commence à voir clair, on aperçoit sur une éminence le tombeau
de Virgile, qui est d'un travail fort ancien. On ne faisait donc aucun
doute dans le XIVe siècle et longtemps auparavant, que les cendres de
Virgile ne reposassent dans cet endroit.

Il est fâcheux que l'urne qui contenait les cendres du poète ait
disparu, ainsi que sa base. On y voyait écrit à l'entour le fameux
distique:

Mantua me genuit, Calabri rapuêre, tenet nunc
Parthenope: cecini pascua, rora, duces.

Selon l'auteur du IVe siècle, déjà cité, c'est Virgile lui-même qui, sur
le point de mourir, a composé cette épitaphe: _extremâ valetudine hoc
sibi epitaphium fecit_, et peu après le biographe ajoute que ce distique
fut inscrit sur le tombeau du poète: _suoque sepulcro id distichon quod
fecerat, inscriptum est_[6]. Si cette inscription subsistait encore, on
pourrait en comparer les caractères avec ceux qui sont employés dans
d'autres inscriptions du temps d'Auguste; mais elle a disparu. Le
dernier savant italien qui prétend l'avoir vue, est Pietro de Stephano,
qui l'affirme dans sa _Descrizione de' laoghi più sacri della cità di
Napoli_; 1560, in-4°. Il en est de même d'Alphonse de Heredia, évêque
d'Ariano, mentionné par le Cappacio, dans son _Historia puteolana_; il
assure également l'avoir encore vue. Dès-lors l'intérieur du monument a
été dépouillé de l'urne, de la base qui la soutenait et des neuf petites
colonnes. Cette disparition date donc du XVIe siècle.

Quelques-uns pensent que les Napolitains, craignant que les ossements du
poète ne leur fussent dérobés, les ont fait mettre sous terre dans le
Château neuf; Jean Villani, chroniqueur napolitain, n'est point de cet
avis; il croit que l'urne a été portée à Mantoue; Alphonse de Heredia,
que nous avons déjà cité, dit que c'est à Gènes; d'autres prétendent
que les Lombards l'ont enlevée. Mais ces diverses assertions sont
dénuées de preuves. Il résulte de cette disparition que le tombeau
n'offre plus le même intérêt qu'autrefois, ni la même magnificence;
l'intérieur a été totalement négligé, et l'extérieur tombe en ruine.
Montfaucon, qui écrivait au commencement du XVIIIe siècle, dit: «On
trouve encore aujourd'hui du coté de la montagne, vis-à-vis l'entrée du
mausolée, un marbre à demi déterré sur lequel sont gravés ces deux vers:

Qui cineres? tumuli haec vestigia? conditur olim
Ille hoc qui cecinit pascua, rura, duces.»

Un écrivain plus moderne assure que cette inscription portant la date de
1504, a succédé à l'ancienne _Mantua me genuit_, etc., qui a été
enlevée, dit-on, par un anglais; et cet enlèvement suggère à l'auteur
cette judicieuse réflexion: «Je ne sais pas de quel prix peut être une
telle antiquité lorsqu'elle est déplacée, et si le plaisir de la
possession peut se faire pardonner la criminelle dégradation d'un
monument sur lequel elle donnait sinon des certitudes, au moins de
précieuses probabilités.»

Mais il est temps d'arriver à l'histoire des lauriers qui ont
constamment ombragé le tombeau de Virgile, et que, par cette raison,
l'on a regardés comme merveilleux; aussi les poëtes napolitains les
ont-ils célébrés à l'envi, mais leurs chants nous instruiraient peu sous
le rapport historique; recourons plutôt aux écrivains et aux voyageurs,
qui dans leurs relations n'ont pas négligé cet embellissement naturel du
monument qui nous occupe. Quoique leurs récits ne soient pas unanimes
sur l'histoire de ces lauriers, il est bon de les connaître.

Montfaucon dit, dans ses _Antiquités _, tom. V, p. 131, que l'on regarde
comme une merveille ces lauriers nés sur la coupole du mausolée de
Virgile, et qui semblent couronner l'édifice. Quoiqu'on en ait coupé à
la racine deux qui étaient les plus grands, ajoute-t-il, ils renaissent
et poussent des branches de tous côtés. L'édifice est couvert de toutes
parts de myrtes et de lierre, il semble que la nature ait voulu
elle-même célébrer la mémoire du grand poète. L'auteur ne dit rien de
l'origine de ces lauriers, ils seraient donc aussi anciens que le
tombeau.

Misson, dans son _Nouveau voyage d'Italie_, tom. II, p. 87, s'exprime
ainsi: Quoique le mausolée soit bâti de gros quartiers de pierre, il ne
laisse pas d'être presque tout couvert de broussailles et d'arbrisseaux
qui y ont pris racine. On remarque entre autres un laurier qui est sur
la cime, et, d'après l'opinion commune, on a beau le couper et
l'arracher, il revient toujours. Mais on n'a encore rien décidé sur la
vertu occulte qui cause cet effet surprenant, Virgile passant chez le
peuple de Naples tantôt pour un magicien, tantôt pour un saint. Comme
sorcier, disent les bonnes gens du pays, c'est lui qui, par art magique,
a percé le mont Pausilipe; et il a fait bien d'autres prodiges. Comme
saint, dit le jardinier, propriétaire du lieu où est le mausolée, il
allait tous les jours entendre la messe à une petite chapelle dont on
voit encore les débris dans le voisinage: L'anachronisme est un peu fort
de la part de ce brave jardinier. Mais passons cette petite facétie au
protestant Misson.

Selon le président de Brosses, savant dijonnais, qui a visité l'Italie
en 1739, «le tombeau de Virgile est tout solitaire dans un coin, au
milieu d'une broussaille de lauriers dont le Pausilipe est farci, ce qui
diminue un peu le prodige dont la nature avait honoré le prince des
poètes en faisant croître un laurier sur son tombeau. J'y trouvai,
continue plaisamment l'auteur, une vieille sorcière qui ramassait du
bois dans son tablier, et qui paraissait avoir 80 siècles; il n'y a pas
de doute que ce ne soit l'ombre de la sibylle de Cumes qui revient
autour du tombeau; cependant je ne jugeai pas à propos de lui montrer
_ramum qui veste latebat._» Il paraît que le président a rapporté la
petite relique dont tous les voyageurs sont jaloux de se munir en
quittant le tombeau.

Grosley de Troyes, dans ses _Observations sur l'Italie_, a donné plus de
détails sur les lauriers en question; il nous apprend que «la surface
extérieure de la coupole qui termine le mausolée de Virgile, offre un
prodige célèbre dans le pays; c'est un laurier dont elle est exactement
couronnée. Cet arbuste n'a de nourriture que celle que ses racines
cherchent dans les jointures des pierres. Tous les voyageurs en
détachent, ou plutôt en arrachent des branches au moyen d'une corde à
l'extrémité de laquelle on attache une pierre. Le flanc de la montagne
où ce tombeau est situé, loin d'avoir des arbustes de cette espèce,
n'est couvert que d'ifs et de sapins. Cependant le laurier de Virgile,
toujours vigoureux, toujours renaissant, se perpétue et répare ses
pertes journalières. Il n'avait dans le XVIe siècle qu'une tige unique
qui occupait le milieu de la coupole, où elle avait sans doute été
plantée par quelque napolitain admirateur de Virgile. Vers le
commencement du XVIIe siècle, un sapin de la partie collatérale de la
montagne, renversé par le vent, donna de sa cime sur cette tige qu'il
étouffa. La nature semble avoir voulu réparer cet accident en marcottant
elle-même les racines comprimées qui se sont étendues sur toute la
surface de la coupole.»

L'un des collaborateurs _du Voyage pittoresque de Naples et Sicile _,
tom. I, p. 83, ne s'étend pas beaucoup sur l'arbrisseau, objet de nos
recherches. «Nous montâmes, dit-il, sur la voûte du tombeau, nous y
cherchâmes le laurier fameux et ne le trouvions pas; je commençai à
croire qu'il en était de ce laurier comme de beaucoup de célébrités qui
croissent, se perpétuent et se racontent sur parole; cependant à force
de fouiller la terre, en écartant les ronces et les feuilles d'acanthe,
nous trouvâmes le tronc du véritable laurier qui n'était pas encore
mort, car il en sortait un tendre rejeton que je ménageai, tout en
coupant un morceau du vieux bois. Si j'étais poète, je dirais pourquoi
j'ai eu du plaisir à recueillir cette relique, mais je sentis que je la
prenais avec une sorte de dévotion.»

Lalande, dans son _Voyage en Italie_, tom. VII, p. 302, s'étend encore
moins que l'auteur précédent sur le fameux arbuste. Il dit qu'au-dessus
du tombeau qui n'est plus qu'une masure située à l'entrée de la grotte
du Pausilipe, dans la vigne du marquis de Salcitro, il existait parmi
beaucoup de ronces un ancien laurier dont tous les voyageurs ont parlé;
les uns disent qu'il avait crû de lui-même, d'autres qu'on l'avait
planté et même replanté dans ce siècle (le XVIIIe), il était mort en
1776.

Enfin un amateur dijonnais qui cultive les arts avec succès[7], et qui,
dans une excursion faite à Naples en 1833, a visité le Pausilipe et
examiné le monument avec la plus scrupuleuse attention, nous a causé
quelque surprise en nous annonçant que depuis longtemps il n'existait
plus de laurier ni sur le tombeau, ni dans ses environs, et que ce que
l'on donnait pour tel, était du chêne vert d'Italie dont la feuille
ressemble beaucoup à celle du laurier. Ce chêne est le seul arbre qui se
trouve maintenant sur le tombeau. Nombre d'années se sont écoulées
depuis que le véritable laurier a disparu sous la main des nombreux
visiteurs, qui n'ont pas mis la cognée au pied de l'arbre, mais qui ont
fini par le détruire entièrement, à force d'en emporter des feuilles et
des rameaux. Ce sont surtout messieurs les Anglais qui se sont signalés
dans cet honorable pillage. Il y a environ douze ans que M. Casimir
Delavigne, notre célèbre poète, si fidèle à la pureté de goût de
Virgile, a fait, m'a-t-on dit, rétablir un véritable laurier sur le
tombeau; mais deux ans après, il n'en restait pas brin, tant le
fanatisme virgilien est encore dans toute sa ferveur. On a annonce
récemment que M. Eichhoff, savant distingué, voulant consacrer par un
monument durable le tombeau en question, y a fait élever une colonne de
marbre blanc ombragée d'un laurier, et portant l'épitaphe ordinaire
_Mantua me genuit_, etc.; c'est très-bien; passe pour la colonne, elle
sera sans doute respectée, car elle ne peut pas, comme une feuille
d'arbuste, se glisser dans la poche ou dans le porte-feuille; mais pour
le laurier, il court de grands risques, à moins que M Eichhoff n'ait
trouvé le moyen de mettre ses feuilles et ses rameaux à l'abri de la
rapacité des pélerins toujours si zélés et si avides de remporter la
petite relique, constatant la visite qu'ils ont rendue aux mânes du
grand homme.

A propos de ces pélerins, nous dirons que, parmi eux, plusieurs
personnages connus ont parlé eux-mêmes du résultat de leur pèlerinage;
et nous citerons à cet égard quelques faits qui prouveront le prix que
l'on a attaché en différents temps à ces légères curiosités.

En 1755, M. Bordes, littérateur lyonnais très-connu, voyageant en
Italie, se rendit au mont Pausilipe, visita le monument de Virgile,
détacha une feuille du laurier, et, à son retour en France, la plaça en
tête d'un exemplaire du VIRGILE, _Elzevir_, 1676, _pet. in-_12, qu'il
possédait dans sa bibliothèque; il y ajouta cette inscription:

«Feuille du laurier qui couvre le tombeau de Virgile, dans le royaume de
Naples, près de Naples, cueillie en 1755, par M. Bordes, de l'Académie
des sciences, belles-lettres et arts de Lyon.»

Ce petit volume, lors de la vente des livres de M. Firmin Didot, en
1810, a été adjugé pour la somme de 366 fr.[8].

M. Grosley de Troyes, dont nous avons déjà parlé, exécuta, en 1758, son
pèlerinage au mont Pausilipe, et cueillit sur le tombeau deux branches
du laurier; revenu dans sa patrie en 1759, il offrit l'une de ces
branches à l'Académie des sciences, à Paris; et il disposa de l'autre, à
Troyes, en faveur d'un jeune rhétoricien, qui, à la distribution des
prix du collège, avait remporté celui de poésie. Quelques jours après,
le jeune lauréat adressa un remercîment en vers latins à Grosley, qui en
fut tellement satisfait qu'il embrassa l'auteur et lui remit un
exemplaire du beau VIRGILE _de la Rue_, en lui disant: «Vous avez la
sauce; tenez, voilà le poisson.» Ce jeune élève, plein de mérite, était
M. Bouillerot, qui se fit ecclésiastique. Le clergé du diocèse de Troyes
et la Société académique de l'Aube l'ont toujours compté au nombre de
leurs membres les plus distingués.

Mme la Margrave de Bareuth, sœur de Frédéric-le-Grand, roi de Prusse,
n'a pas dédaigné d'aller aussi rendre visite au monument du mont
Pausilipe et d'en rapporter le rameau sacré. De retour dans ses Etats,
elle l'envoya au roi son frère, avec ce billet:

«J'arrive d'Italie, je désirais vous rapporter quelque chose de ce beau
pays; je n'y ai rien trouvé de plus digne de vous être offert qu'une
branche du laurier qui ombrage le tombeau de Virgile.»

C'était un compliment flatteur pour un prince qui se délassait des
travaux de Bellone avec sa lyre, lyre dont Voltaire, soit dit entre
nous, remontait quelquefois les cordes, pour en rendre les accords plus
parfaits.

On trouve dans le _Magasin encyclopédique_, 1795, tome I, p. 271, une
épître en 46 vers, adressée à l'abbé Delille, par un anonyme qui, comme
tant d'autres, était allé faire près de Naples, sa petite récolte au
mont sacré. Cette épìtre a pour titre: «_à Virgile-Delille_, en lui
envoyant un morceau de laurier coupé sur le tombeau de Virgile.» Nous
allons rapporter quelques vers de cette pièce, parce que l'auteur y
peint l'état actuel du monument: il parle d'abord du lieu, ainsi que de
Virgile, et dit:

«Je croyais retrouver de sa gloire embellis
Ces bois qu'il enchantait du nom d'Amaryllis,
Tandis que sous l'ormeau, de jeunes tourterelles
Y roucoulaient d'amour leurs plaintes mutuelles;
Le charme a disparu; rien ne s'offre en ce lieu
Qu'un triste souvenir et du temple et du dieu.
De ronces, de cailloux cette terre semée
Est par un pâtre obscur sans respect affermée.
Pour y gravir l'œil cherche un pénible sentier;
Plus d'ombrage à l'entour, plus d'oiseaux; ce laurier
Qui, fier de ses mille ans, s'élevait si superbe,
Coupé dans sa racine, est ignoré dans l'herbe;
Un mercenaire avide et prompt à l'outrager
Trafique de sa gloire et l'offre à l'étranger...»

Puis s'adressant à l'abbé Delille:

«Cet arbre t'appartient; ton nom sut m'enhardir
A saisir ce débris pour un talent que j'aime;
Je l'ai pris à Virgile et le rends à lui-même.»

Ces vers ne sont pas du premier mérite, mais l'à-propos est bien; il est
certain que personne n'était plus digne d'un tel présent que le
traducteur des Géorgiques.

M. De Châteaubriand est aussi l'un de ces curieux amateurs qui ont
moissonné dans le champ sacré du Pausilipe. Sa belle lettre sur la ville
éternelle (Rome), adressée à M. de Fontanes, le 10 janvier 1804, en fait
foi. Elle commence ainsi: «J'arrive de Naples, mon cher ami, et je vous
porte des fruits de mon voyage sur lesquels vous avez des droits. _Tenet
nunc Parthenope_ ...» L'illustre écrivain n'en dit pas davantage.

Nous ne prolongerons pas cette liste des personnages connus, qui
eux-mêmes ont parlé de leur pélerinage au mausolée du grand poète; mais
combien d'autres amateurs, tant nationaux qu'étrangers, ont fait la même
excursion, et conservent silencieusement dans leur cabinet la feuille
dont ils ont dépouillé l'arbre sacré!

On avouera que ces pélerinages multipliés presqu'autant que les feuilles
du fameux laurier si souvent renouvelé, sont la plus grande preuve de
l'enthousiasme qu'ont excité dans tous les temps et les chants mélodieux
du cygne de Mantoue et ses qualités personnelles. Il avait une si belle
âme! non seulement on l'admire, mais on l'aime; et dès son vivant, il
avait inspiré ces nobles sentiments à ses contemporains, surtout aux
plus illustres, entre autres, Auguste, Mécène, Horace, Varus, Gallus,
Pollion, etc., qui le chérirent tendrement. Chez les Modernes comme chez
les Anciens, il a été l'objet de la plus grande vénération; mais
quelquefois on a honoré sa mémoire par des particularités assez
singulières. Par exemple, à Mantoue, le croira-t-on? on est allé jusqu'à
regretter hautement et solennellement à l'église que le prince des
poètes latins n'ait pas été chrétien, et cela est consigné dans un hymne
que l'on chantait à l'office le jour de la fête de saint Paul. Voici ce
que nous apprend à ce sujet l'abbé Martinelli, dans son _Discours sur
l'état des lettres et des arts à Mantoue_, 1775, in 4°. L'anecdote est
tirée d'un manuscrit de Jean Piccinardi de Crémone:

«Au XVe siècle, dit l'auteur, on avait coutume à Mantoue, de chanter à
la messe de saint Paul, un hymne en l'honneur de Virgile. On y supposait
que l'apôtre des nations, arrivant à Naples, tourna ses regards vers le
mont Pausilipe où reposent les cendres de ce grand poète, et qu'il
regretta de n'avoir pu ni le connaître, ni le convertir; c'est ce
qu'exprime la strophe suivante tirée de cet hymne et où l'on parle de
saint Paul en ces termes:

Ad Maronis mausoleum
Ductus, fudit super eum
Piæ rorem lacrymæ:
Quem te, inquit, reddidissem,
Si te vivum invenissem,
Poctarum maxime!

On peut dire que cet hommage, quoique bizarre, prouve plus que tout
autre, le cas que l'on faisait du poète dans un siècle tout de foi, mais
où le goût était encore loin d'être épuré[9].

L'épitaphe suivante, quoique bien postérieure à la strophe que nous
venons de rapporter, peut rivaliser avec elle par son ridicule et par sa
niaise simplicité:

Cy dessous gist monsieur Virgile
Fort honneste homme et fort habile;
Sur sa tombe un laurier est né;
Priez Dieu pour le trespassé.

Ce rimailleur ne se bornait pas, comme saint Paul, à désirer que Virgile
fût chrétien; il le traitait comme tel.

Le cardinal Bembo [10] a réussi bien autrement dans l'épitaphe qu'il a
consacrée au célèbre poète Sannazar, qui est enterré près du mausolée de
Virgile.

Cette épitaphe est ainsi figurée:

D. O. M.

Da sacro cineri flores: hic ille Maroni
Sincerus[11] musâ proximus et tumulo.

VIXIT ANN. LXII. AN. DOM. M.D. XXX.

Cette épitaphe a été ainsi délayée en français dans le _Voyage
pittoresque_ de Saint-Non, t. I, p. 87:

Passant, jetez ici des fleurs à pleines mains,
L'immortel Sannazar repose en cet asile;
Il est sur le Parnasse assis près de Virgile,
Et leurs deux tombeaux sont voisins.

On aurait pu mieux faire; et la traduction de notre célèbre Lamonnoye,
sans être parfaite, est cependant préférable à la précédente:

Ci gît dont l'esprit fut si beau,
Sannazar, ce poète habile,
Qui, par ses vers divins, approche de Virgile
Plus encor que par son tombeau.

D'Alembert rapporte dans _l'Histoire de l'Académie française_, t. III,
p. 517, que la ville de Mantoue, pour honorer d'une manière plus
spéciale son poète chéri, fil placer sa tête dans ses armoiries. Quant
au véritable portrait de Virgile, on n'a pas la certitude de le
posséder[12]. Un ancien buste en marbre dont nos conquêtes en Italie
avaient enrichi le musée de Paris, rend assez bien cette expression
douce et mélancolique que la tradition donne à la figure de Virgile,
d'après son caractère connu. Mais on n'a aucune preuve que ce buste soit
véritablement antique et fait sur le modèle vivant, pas même sur le
portrait qu'Alexandre Sévère avait dans son oratoire, avec ceux
d'Homère, d'Orphée, d'Abraham, de Jésus-Christ, d'Appollonius de
Thyanes, etc., etc.

Enfin les derniers hommages publics rendus à Virgile datent de la fin du
dernier siècle. Pendant les guerres qui ont eu lieu en Italie, la
mémoire du grand poète n'a point été indifférente à plusieurs de nos
généraux, surtout dans les lieux où des souvenirs particuliers le
signalent davantage à la postérité. Par exemple, le général Miollis,
commandant à Mantone en 1797, ordonna qu'une fête solennelle fût
célébrée en l'honneur de Virgile, et il créa dans cette ville un _forum_
auquel il donna le nom du poète. En outre, il fit élever un obélisque
dans le lieu présumé de sa naissance.

Le général Championnet, s'étant emparé de Naples, le 23 janvier 1799,
profita des premiers instants de la victoire pour s'occuper de la
restauration du tombeau de notre poète. Si cette restauration a eu lieu,
elle a malheureusement laissé peu de traces.

Nous terminons ici cette notice, dont le seul but a été de faire
connaître un peu plus en détail la vieille ruine du Pausilipe, connue
dans tous les temps sous le nom de tombeau de Virgile[13], et de mettre
sur la voie ceux qui voudraient approfondir davantage la question de
savoir si ce monument remonte réellement au siècle d'Auguste.


       *       *       *       *       *

*Notes*


[1: Une note sur le mont Pausilipe est renvoyée à la fin du Mémoire.]

[2: Cette vie est attribuée Ælius Donatus, célèbre grammairien qui
vivait en 354, et qui a été le précepteur de St. Jérôme. On pense que
cette biographie peut bien avoir été composée dans le principe par cet
Ælius Donat, mais qu'ensuite elle a été altérée par un autre Donat,
nommé Tiberius Claudius Donatus, qui a vécu postérieurement à Ælius, et
plus altérée encore par les copistes et par les légendaires qui y ont
ajouté des prodiges attribués à Virgile dont ils ont fait un magicien,
un homme à sortilège.

Cependant il faut convenir que les détails de la vie de ce poète ne sont
connus que par cet ouvrage, et qu'ils paraissent très-avérés dans tout
ce qui ne tient point aux fables et aux superstitions dont on a
surchargé ce livre dans le moyen âge.]

[3: Virgile avait alors 51 ans 11 mois et 8 jours, étant né dans les
environs de Mantoue, sous le consulat de Licinius Crassus et de Cn.
Pompeius Magnus, le jour des ides d'octobre, l'an 684 de R.,
c'est-à-dire le 15 octobre de l'an 70 av. J.-C. Si l'on est d'accord sur
cette date, on ne l'est pas également sur le lieu précis de sa
naissance. Les Anciens ont tous nommé _Andes_ comme devant être ce lieu;
mais où était cet _Andes_? Maffei l'a cherché aux environs de Cavriana
et de Volta dans le Véronnais; l'historien Visi de Mantoue le suppose à
sept lieues de cette ville, près de Rivalta. Les savants étaient
partagés entre ces deux opinions, quand M. Casali, dans son Mémoire _Del
Inogo natale di Virgilio_; Mantoue, 1800, _in_-4° de 40 _p._, a cherché
à prouver par des autorités et des arguments difficiles à réfuter, que
Maffei et Visi se sont trompés, et que l'endroit autrefois appelé
_Andes_ est le même village qui porte aujourd'hui le nom de _Peiola_. Il
faut cependant convenir que cette opinion n'est pas nouvelle; elle avait
été soutenue par plusieurs savants italiens; mais l'autorité de Maffei
et de Visi l'avait fait révoquer en doute; M. Casali l'a rétablie et
appuyée de raisonnements qui paraissent sans réplique.]

[4: On peut consulter les détails que nous avons donnés sur le testament
de Virgile, dans notre Choix _des Testaments anciens et modernes,
remarquables par leur importance, leur singularité_, etc.; Paris,
Renouard, 1829, 2 _vol. in_-8°. (VOY. tom. II, _pp._346-49.)]

[5: Le palme de Naples est de 9 pouces 7 lignes.]

[6: M. Lemaire, éditeur de la grande _Bibliotheca classica latina_,
Parisiis, 1819-1833, 142 _vol, in_-8°, n'est point d'avis que ce
distique soit de Virgile, ou du moins il le critique très-sévèrement:
_Distichon hoc_,dit-il, _passim laudatur; est tamen tam jejunum, tam
ineptum ut nemini facilè fraudem faciat._ (VOY. l'édition du Virgile de
sa collection; _Parisiis_, 1822, 7 _vol in_-8°; tom. VII, _p._ 281, en
note.) Nous dirons cependant que cette épitaphe a toujours été attribuée
à Virgile; et même que, rédigée avec simplicité, sans ostentation, sans
orgueil, elle nous semble conforme au caractère et à la modestie du
poète. Ce qu'il y a de singulier, c'est que ses travaux poétiques ont
commencé par une épitaphe, et qu'il les a finis par la sienne propre.]

[7: Cet amateur est M. Liégeard fils, à l'obligeante générosité duquel
nous devons le rameau dont nous avons parlé en tête de ce Mémoire; nous
le prions de recevoir ici l'expression de notre reconnaissance, tant
pour ce curieux présent, que pour les détails plus curieux encore qu'il
a bien voulu nous donner sur l'état actuel du tombeau, de la montagne,
de la grotte, etc.]

[8: Cette édition des Elzévirs, de 1676, quoique moins belle que celle
de 1636, est très-recherchée parce qu'elle est beaucoup plus correcte.
Voici quelques prix auxquels certains exemplaires de cette édition ont
été portés dans des ventes publiques.

Chez M. Crévenna, en 17789, _exempl. rel. en mar. bl._, n° 3823 de son
catalogue; adjugé au prix de 375 fr.

Chez M. de Cotte, en 1804, _exempl. rel. m. r._, n° 969 de son
catalogue; vendu 320 fr.

Chez M. Larcher, en 1814. _exempl. rel. m. violet_, n° 999 de son
catalogue, vendu 280 fr.

Chez M. de Mac-Carthy, en 1817, _exempl. rel. v. doré_, n° 2553 de son
cat., adjugé au prix de 365 fr.

Chez M. Bérard, en 1829, _exempl. rel. m. bl._, n° 542 du catalogue,
vendu 221 fr.

Nous pourrions citer beaucoup d'autres prix, mais inférieurs, tels que
163 fr., 130 fr., 128 fr., etc. (Extrait de notre *Bibliographie
Spéciale* _des Elzévirs de choix, les plus précieux, et les seuls dignes
de figurer dans le cabinet d'un véritable amateur_; ouvrage encore
inédit, présentant la description, condition et valeur des plus beaux
exemplaires adjugés dans les ventes les plus remarquables depuis 1738.)]

[9: Cette strophe en rappelle une plus ridicule encore, qui fait partie
d'un hymne ancien en l'honneur de S. Christophe dont la statue colossale
était jadis à l'église Notre-Dame de Paris. De quel siècle est cet
hymne? Nous l'ignorons; mais on va voir que la latinité des Santeuil de
ce siècle différait beaucoup de celle de notre Santeuil moderne:

O magne Christophore,
Qui portasti Jesu-Christe
Per mare Rubrum
Et non franxisti crurum!
Sed hoc non est mirum,
Quia tu es magnum virum.

Nous avons vu des actes latins des Xe et XIe siècles, où les règles de
la grammaire sont observées comme dans cette strophe.]

[10: Ce cardinal, l'une des illustrations littéraires du XVIe siècle et
qu'on regarde comme le restaurateur de la bonne latinité, était si
scrupuleux sur la pureté de son style, qu'il avait, dit-on, dans son
cabinet quarante tiroirs par lesquels il faisait passer ses écrits à
mesure qu'il les avait corrigés; et il ne les publiait qu'après qu'ils
avaient subi ces quarante épreuves épuratoires. Ce rigorisme de longue
épuration de style ne conviendrait guère aujourd'hui, époque où l'on
desserre chaque jour volume sur volume avec une telle rapidité que le
premier tiroir du cardinal serait vraiment superflu.]

[11: Sannazar avait pris le nom d'Actius Sincerus à la sollicitation de
Pontanus qui, lui-même, avait changé son prénom Jean en celui de
Jovianus, lorsqu'il fut élu Président de l'Académie Napolitaine. C'était
alors l'usage parmi les gens de lettres.]

[12: Il avait cependant été mis, ainsi que celui de Tite-Live, dans
toutes les bibliothèques publiques, du temps des empereurs; il n'y a que
ce brutal et insensé Caligula qui eut l'idée de les ôter et de détruire
les ouvrages de Virgile; ce n'est certes pas la moins absurde de toutes
ses extravagances.

On a parlé dans le _Musée des familles_, 1838, tom. V, p.221, d'un
portrait de Virgile, que l'on dit le seul authentique et qui aurait été
copié sur un manuscrit des œuvres du poète, datant du IVe siècle; cette
copie qui appartenait d'abord à l'abbaye de Saint-Denis, serait passée
dans la bibliothèque du Vatican. Il suffit de lire cet article et
surtout les détails de la physionomie, pour être convaincu que ce n'est
point là le portrait de Virgile; c'est une espèce de caricature hideuse,
griffonnée et enluminée dans le moyen âge. L'auteur finit ainsi sa
description: «La tête a la forme triangulaire d'un van; le front imite
la partie la plus large, le menton la plus étroite, une expression
moutonnière règne dans l'ensemble de son visage; on dirait qu'un
bêlement va sortir de la bouche ...» L'article du Musée est écrit avec
beaucoup d'érudition; il nous semble que l'auteur, au lieu d'admettre
l'authenticité d'un tel portrait, eût mieux fait d'employer son
érudition à la combattre. Au reste l'opinion générale est bien prononcée
sur l'impossibilité d'avoir un vrai portrait de Virgile.]

[13: Voyez plus loin une note sur l'indication des ouvrages à gravures
où est représentée cette ruine.]


       *       *       *       *       *


*Note sur le mont Pausilipe.*


Le Pausilipe est une colline de _tufa_ volcanique ou pipérine, située le
long du bassin de Naples, au S.-O. de cette ville. Son nom tiré du grec
παισι λιπασ, signifie cessation de tristesse, à raison sans doute de la
charmante vue que l'on découvre en sortant du long et sombre chemin
souterrain qui traverse la montagne et qui conduit de Naples à Pouzzol.

Ce chemin qu'on appelle _la grotta di Pozzuoli_ ou _grotta di Posilipo_,
a 363 toises de longueur; sa hauteur est au moins de 50 pieds, et sa
largeur en a 18. Il est présumable que cette grotte fut commencée par
une carrière d'où l'on tirait de la pierre et du sable, et elle fut
continuée pour abréger et faciliter le chemin de Pouzzol à Naples qui
passait jadis sur la montagne. Le peuple croit que ce chemin fut fait
par les enchantements de Virgile; cette fable est même rapportée dans la
chronique de Villani. Les savants ne sont point d'accord sur l'origine
de cette grotte: Celano dit qu'elle fut creusée par les habitants de
Cumes. Varron, _De re rustica_, lib. III, c. 17, semble l'attribuer à
Lucullus. Strabon, lib. V, en fait honneur à Marcus Cocceius; cela est
répété dans une inscription qu'y fit placer le duc de Medina Las Torres.
Enfin Martocelli assure qu'elle fut faite du temps d'Auguste.

Dans les temps anciens elle était moins large et moins commode qu'elle
ne l'est maintenant. C'est Don Juan d'Aragon, vice-roi de Naples, et
Pierre de Tolède, sous Charles-Quint, qui l'ont fait élargir et mettre
dans l'état où elle est à présent. Deux ouvertures ou soupiraux de la
voûte y répandent un peu de jour; et dans le milieu est une petite
chapelle à la Vierge, près de laquelle on entretient une lampe ou
lanterne qui répand aussi un peu de clarté.

La direction de cette avenue souterraine est telle, que vers la fin
d'octobre, le soleil couchant l'éclairé un instant dans presque toute sa
longueur; d'où il suit, dit Lalande, qu'elle fait un angle de 18 degrés
vers le sud avec la ligne de l'ouest, ou de 72 degrés avec la méridienne
vers le couchant.

On trouve, en descendant du tombeau de Virgile, une côte appelée
Mergellina; elle fait partie du Pausilipe.

Les journaux ont annoncé récemment (août 1840), la découverte d'une
nouvelle grotte sur le mont Pausilipe. Cela paraît assez singulier,
surtout d'après les objets que l'on prétend avoir trouvés dans les
décombres, et qui donneraient à penser que ce lieu a été habité, car on
y voit, dit-on, des traces d'ornements sculptés sur des murs; on y a
découvert des statues, des monnaies, etc. Comment l'histoire n'a-t-elle
rien révélé sur ce lieu, qui sans doute a prêté jadis à des événements?
Au reste, quoi qu'il en soit, voici le récit auquel le lecteur ajoutera
le degré de foi qui lui paraîtra convenable.

«On vient de découvrir sur le versant sud-est du mont Pausilipe une
nouvelle grotte qui paraît très profonde, dont l'ouverture a 16 pieds de
largeur et qui, jusqu'aux 3/4 de sa hauteur qui est de 45 pieds, est
remplie de terre, de sable fin et de beaucoup de décombres. Les parois
intérieures sont composées en partie de grès, en partie de murs élevés
par la main de l'homme et sur lesquels on découvre par-ci par-là les
traces d'ornements sculptés qui semblent avoir eu la forme de réseaux. A
environ 400 pas de l'entrée, se trouvent douze statues colossales en
marbre, qui sont enterrées jusqu'aux épaules dans les décombres, mais
dont les têtes sont tellement mutilées, qu'il est impossible de
déterminer ce que ces statues étaient destinées à représenter. On a
aussi trouvé parmi les décombres quelques petites monnaies grecques et
romaines en cuivre et en argent. On ne peut entrer dans cette grotte que
lorsque le vent du côté de la mer vient de l'enfiler, car autrement
l'air y est tellement raréfié, que la respiration se trouve gênée, et
que quelquefois la lumière s'éteint.»

Tel est le récit des journaux sur cette découverte récente qui, si elle
existe réellement, sera sans doute l'objet de savantes recherches de la
part des archéologues italiens. Il faut donc en attendre le résultat,
pour juger de son importance.


       *       *       *       *       *


*Indication de quelques ouvrages à gravures dans lesquels est représenté
le Tombeau de Virgile dans son état actuel.*


Si beaucoup d'amateurs ont visité le tombeau de Virgile au mont
Pausilipe, il en est un bien plus grand nombre qui ont été privés de
cette satisfaction: c'est pour les dédommager de cette privation que
nous allons leur indiquer quelques ouvrages enrichis de planches, dans
lesquels ils trouveront représentée la vue de ce monument et quelquefois
celle de l'entrée de la grotte du Pausilipe. Parmi ces ouvrages, les
principaux sont:

*L'Antiquité* expliquée et représentée en figures, par B. de Montfaucon
(français-latin). _Paris_, 1719, 5 _tomes en_ 10 _vol. in-fol_., avec
977 pl. (VOY. tom. V, chap. XII, vis-à-vis la page 132; la planche 119
représente le tombeau de Virgile de forme ronde, posé sur sa base
carrée, et couvert de branches de laurier.)

*Antichita* di Pozzuoli, Cumo e Baia, auctore P. Ant. Paoli
(italien-latin), _Florentia_, 1768, _in-fol. avec_ 65 _fig._ (VOY. 10 et
suiv.)

*Campi phlegræt*: Observations sur les volcans des deux Siciles, par
Will. Hamilton (anglais-français); _Naples_, 1776, 2 _parties in-fol.
avec_ 54 _pl._ (VOY. 2e part., 1, 16).

*Voyage Pittoresque*, ou description du Royaume de Naples et de Sicile
(par Richard, abbé de Saint-Non); _Paris, Lafosse_, 1781-1786, _4 tomes_
en 5 _vol. in-fol._ avec 371 pl. dont 22 offrent des sujets doubles.
(VOY. tome 1er, trois planches à doubles gravures. La première,
vis-à-vis la page 81, représente, dans la gravure inférieure, _l'Entrée
de la grotte du Pausilipe en y arrivant du coté de Naples._ On aperçoit
au-dessus de la grotte, un peu à gauche, dans le lointain, un petit
groupe d'arbres et de ruines, confus; c'est le tombeau de Virgile. La
seconde planche, vis-à-vis la p. 82, représente à droite _l'Entrée de la
grotte du Pausilipe près de Naples_, et à gauche le _chemin creux qui
conduit à la grotte_. La troisième planche, vis-à-vis la page 83, offre,
dans la gravure du bas, la _rue du tombeau de Virgile près de Naples_.
Une quatrième planche, vis-à-vis la page 85, donne le _tombeau de
Sannazar_, dans la gravure à gauche).

*Nouveau* voyage d'Italie (par Misson). _La Haye_, 1702, 4 _vol. in-_12,
_fig._ (VOY. tome II, vis-à-vis la p. 87; le tombeau de Virgile est
représenté isolé, hérissé de branches de laurier).

*Le Magasin* universel, _Paris_, 1836-1837, in-4°, avec 52 pl. et
beaucoup de vignettes. (VOY. page 9, pl. 2. C'est _Pétrarque visitant le
tombeau de Virgile sous le roi Robert, en_ 1341: dessin de fantaisie,
représentant l'intérieur du tombeau de Virgile, tel qu'on suppose qu'il
devait être à cette époque).

Tels sont les ouvrages, dont les gravures, excepté celle du dernier,
nous représentent l'aspect extérieur du tombeau de Virgile dans ces
temps modernes; il paraît que les artistes ne l'ont pas tous pris du
même point de vue, car plusieurs de leurs dessins offrent des
différences, quoique tous annoncent un monument en ruine.


       *       *       *       *       *


*Liste de quelques ouvrages et opuscules publiés depuis 1830 par Gabriel
Peignot*

NOTA. Cette liste fait suite à la *notice* _des ouvrages de bibliologie,
d'histoire, de philologie, d'antiquités et de littérature, tant imprimés
que manuscrits de Gab. P.; Paris, Crapelet, 1830, _in-_8° _de_ VIII-52
p.--VOY. p. 19 de ladite Notice, où le dernier ouvrage indiqué porte le
n° LI.

LII. Précis historique, généalogique el littéraire de la Maison
d'Orléans. _Paris, Crapelet_, 1830, _in-_8° _de_ XXII-172 pp. _avec
portrait._

On a tiré de cette édition CINQUANTE exempl. sur gr. pap. vélin-jésus.

LIII. Voyage de Pirou à Beaune, publié pour la première fois séparément,
et avec toutes les pièces accessoires, etc. _Dijon, Ch. Brugnot,
imprimeur-éditeur_, 1831, _gr. in-_8° _de_ 47 _pag._

Vingt exempl. de cette édition sont augmentés du _Compliment des Dames
poissardes de Paris au Roi_, rédige par Piron en 1744, gr. in-_8° de 6
pag.

LIV. Virgille virai en borguignon: choix des plus beaux livres de
l'Enéide, suivis des principaux épisodes tirés des autres livres, par
divers auteurs bourguignons, avec un discours préliminaire par G. P., et
des sommaires et notes par C.-N. Amanton. _Dijon_, 1831, _in-_ 18 de
XLVIII-323 pp.

Edition très-belle et trés-soignée, tirée en tout, (aux frais d'un
amateur de Dijon, M. Bern. Jol ...), à 244 exempl. sur pap. fin gr.
raisin, et 6 sur pap. fort de Hollande.

LV. Nouvelles Recherches littéraires, chronologiques et philologiques
sur la vie et les ouvrages de Lamonnoye. _Dijon, chez Vict. Lagier_,
1831, _in_-8° de XII-80 _pag. avec portrait et fac simile._ Tire à 100
exempl. dont douze sur pap. vélin.

LVI. Notice sur vingt-deux grandes miniatures ou tableaux en couleur,
réunis en tête d'un manuscrit du XVe siècle, précédée de quelques
recherches sur l'usage d'enrichir les livres de ces sortes d'ornements
chez les Anciens et au moyen âge. _Dijon_, 1832,_in_-8°_ de _56 _pag._

Tiré à 100 exemplaires.

LVII. Essai historique sur la liberté d'écrire chez les Anciens et au
moyen âge, et sur la liberté de la presse depuis le XVe siècle, etc.;
suivi d'un tableau synoptique de l'état des imprimeries en France, en
1704, 1739, 1810 et 1830, et d'une chronologie des lois sur la presse,
de 1789 à 1831. _Paris, Crapelet,_ 1832, in-8° de XXI-218 p.

LVIII. Tableau de mœurs au Xe siècle, ou la Cour et les lois de
Hoel-le-Bon, roi d'Aberfraw, de 907 à 948, etc. _Paris, Crapelet, _1832,
_gr. in-_8°,_pap. vélin-jésus_, de X-104 _pag._

Edition de luxe.

LIX. L'illustre Jaquemart de Dijon, détails historiques, instructifs et
amusants sur ce haut personnage domicilié en plein air dans cette ville
depuis 1382 jusqu'en 1832, etc. _Dijon_, 1832, _in-_8° _de_ XVI-91
_pag., fig_.

Tiré à 250 exemplaires.

LX. Histoire morale, civile, politique et littéraire du Charivari,
depuis son origine vers le quatrième siècle jusqu'à l'an de grâce 1833,
etc., par le docteur Calybariat de Saint-Fiour. _Paris, Crapelet_, 1833,
_in-_8° _de_ VIII-326 p.

LXI. Détails historiques sur le château de Dijon, depuis le XVe siècle,
époque de sa construction, etc., suivis d'une Notice chronologique sur
les entrées des rois et des reines à Dijon. _Dijon, Vict. Lagier_, 1833,
_in-_8° _de_ 47 _pag._

LXII. Essai historique sur la reliure des livres et sur l'état de la
librairie chez les Anciens. _Dijon, Vict. Lagier_, 1834, _in-_8° de 84
_pag._

Tiré à 200 exempl.

LXIII. Essai sur l'origine de la langue française et sur un recueil de
monuments authentiques de cette langue, classés chronologiquement depuis
le neuvième siècle jusqu'au dix-septième, avec notes, tableau et quatre
fac-simile. _Dijon, Vict. Lagier_, 1835, _in-_8° _de_ 112 _pag._

Tiré à 150 exempl.

LXIV. Les Bourguignons salés: diverses conjectures sur l'origine de ce
dicton populaire, etc. _Dijon, Vict. Lagier, libraire-éditeur_, 1835,
_in-_8° _de_ 43 _pag._

Tiré à 150 exempl.

LXV. Recherches historiques et bibliographiques sur les autographes et
sur l'autographie. _Dijon, Vict. Lagier_, 1836, _in-_8° _de_ 90 _pag_.

Tiré à 180 exempl. avec une épître lithographiée adressée à mon digne
ami, M Beru. Jol---- t.

LXVI. La Selle chevalière. _Dijon, Vict. Lagier_, 1836, _in-_8° _de_ 17
_pag_.

Tiré à 80 exempl.

LXVII. D'une pugnition divinement envoyée aux hommes et aux femmes pour
leurs incontinences désordonnées (en 1493); par Stephen Aliberg, D. M.
_A Naples et en France. Paris, Téchener_, 1836, _in-_8° _de_ 62 _pag_.

LXVIII. Recherches historiques et philologiques sur la philotésie ou
usage de boire à la santé, chez les Anciens, au moyen âge, et chez les
Modernes. _Dijon, Vict. Lagier_,1836, _in-_8° _de_ 51 _pag_.

Tiré à 150 exempl.

LXIX. Nouvelles Recherches sur le dicton populaire FAIRE RIPAILLE.
_Dijon, Vict. Lagier_, 1836, _in-_8° _de_ 15 _pag_.

Tiré à 200 exempl.

LXX. De la liberté de la presse à Dijon au commencement du dix-septième
siècle; ou Histoire de l'impression d'un opuscule en patois, publié en
1609 sur la démolition du château de Talant. _Dijon, Vict. Lagier _,
1836, _in-_8° _de_ 12 _pag_.

Tiré à 150 exempl.

LXXI. Souvenirs relatifs à quelques bibliothèques des temps passés.
_Dijon, Vict. Lagier_, 1836, _in-_8° _de_ 23 _pag_.

Tiré à 170 exempl.

LXXII. De Pierre Aretin. Notice sur sa fortune, sur les moyens qui la
lui ont procurée et sur l'emploi qu'il en a fait. _Dijon, Vicl. Lagier_
1836, _in-_8° _de_ 14 _pag_.

Tiré à 100 exempl.

LXXI1I. Souvenirs relatifs à Saint-Paul de Londres, etc. _Paris, Vict.
Lagier_, 1836, _in__8° _de_ 15 _pag_.

Tiré à 100 exempl.

LXXIV. Recherches sur le luxe des Romains dans leur ameublement, etc.
_Dijon, Vict. Lagier_, 1837, _in-_8° _de_ XII-94 _pag_.

Tiré à 150 exempl.

LXXV. Nouveaux détails historiques sur le siège de Dijon par les
Suisses, en 1513, etc. _Dijon, Douillier_, 1837, _in-_4° _de_ VIII-47
_pag., avec fac-simile._

LXXVI. Notice sur la vie et les ouvrages de C. N. Amanton, membre de
plusieurs Académies et Sociétés savantes, etc. _Dijon_, 1837, _in-_8°
_de_ 23 pag.

LXXVII. Histoire de la fondation des hôpitaux du Saint-Esprit de Rome et
de Dijon, représentée en vingt-deux sujets gravés d'après les miniatures
d'un manuscrit du quinzième siècle. _Dijon, de l'imprimerie et fonderie
de Douillier_, 1838, _in-_4° _de_ 100 _pag. avec_ 22 _grav. au trait._

LXXVIII. Recherches sur les diverses opinions relatives à l'origine et à
l'étymologie du mot PONTIFE. _Dijon, Vict. Lagier_, 1838,_in-_8° _de_ 28
pag.

Tiré à 130 exempl.

LXXIX. Quelques recherches sur d'anciennes traductions françaises de
*L'Oraison dominicale* et d'autres pièces religieuses, des 9e, 10e, 11e,
12e, 13e, 14e, 15e et 16e siècles. _Dijon, Vict. Lagier_, 1839, _in-_8°
_de_ 59 _pag_.

LXXX. Notice sur un bas-relief, représentant les figures mystérieuses et
symboliques dont les quatre évangélistes sont ordinairement accompagnés,
suivie de Recherches sur l'origine de ces symboles. _Dijon, de
l'imprimerie et fonderie de Douillier_, 1839, _in-_4° _de_ 16 _pag.,
fig._

LXXXI. Quelques recherches sur le tombeau de Virgile, au mont Pausilipe.
_Dijon, Vict. Lagier_,1840, _in-_8° _de_ 36 _pag._

LXXXII. Le Livre des Singularités. _Dijon, Victor Lagier_, 1840: _un
vol. _in-_8° _de_ XVI-464 _pag._


       *       *       *       *       *


*Articles insérés, depuis 1830, dans divers journaux littéraires, par
Gabriel Peignot*

Ces articles font suite aux vingt-un, qui sont mentionnés dans la
*Notice* _des ouvrages de bibliologie, d'histoire, _etc. Paris,
Crapelet, 1830, _in-_8°. (VOY. p. 19-26 de ladite Notice.)

22. De quelques dates bizarres, singulières et énigmatiques, qui se
rencontrent dans les souscriptions d'anciens ouvrages et ailleurs. (VOY.
le _Bulletin du bibliophile et de l'amateur_. Paris, Téchener, 1834,
_in-_8°, n° 12, p. 14-16.)

23. Anecdotes bibliographiques. Chapitre des regrets causés par
l'ignorance. (VOY. le _Bulletin du bibliophile et de l'amateur_. Paris,
Téchener, mars 1835, _in-_8°, n° 15, p. 13-15.)

24. Du célèbre concile de Mâcon, tenu en 585. (VOY. la _Revue des deux
Bourgognes_, 1836, tom. I, p. 189-197.)

25. Histoire des dédicaces d'Erasme, racontées par lui-même.--Ont-elles
beaucoup contribué à augmenter sa fortune? (VOY. le _Bulletin du
bibliophile et de l'amateur_. Paris, Téchener, 1836, 2e série, p. 18 et
19.)

26. Sur les incunables exécutés au quinzième siècle dans les villes de
France, par des ouvriers d'Allemagne, typographes ambulants. (VOY. le
_Bulletin du bibliophile et de l'amateur_. Paris, Téchener, 1836, 2e
série, p. 18 et 19.)

27. Sur un Missel curieux. (VOY. le _Bulletin du bibliophile, _ etc.
Paris, Téchener, 1836, 2e série, p. 59 et 60.)

28. Quelques anecdotes sur un original, espèce d'amateur de livres, dans
les XVIe et XVIIe siècles. (VOY. le _Bulletin du bibliophile_, etc.
Paris, Téchener, 1836, 2e série, p. 251-254.)

29. Nouveau renseignement sur la date de l'introduction de l'imprimerie
en Amérique. (VOY. le _Bulletin du bibliophile_, etc. 2836, 2e série, p.
332 et 333.)

30. Synode tenu à Auxerre en 578. (VOY. la _Revue de la Côte-d'Or_.
Dijon, 1836, tom. II, p. 379-383.)

31. Du gouvernement féodal; de la prestation de foi et hommage, et de la
réunion des grands fiefs à la couronne. (VOY. la _Revue des deux
Bourgognes_, 1837, gr. _in-_8°, tom. III, p. 162-181.)

32. Dissertation historique et philologique sur un poisson d'argent, et
sur un œuf d'autruche, exposés dans une cathédrale dans les treizième et
quatorzième siècles. (VOY. la _Revue de la Côte-d'Or_,1837, tom. III, p.
115-126.)

33. Notice historique et bibliographique sur l'imprimerie particulière,
établie par sir Thom Johnes à Hafod, vers 1800. (VOY. le _Bulletin du
bibliophile_, etc. Paris, Téchener, 1837, p. 524-526.)

34. Singulière relique. [La queue de l'âne qui porta le Sauveur, lors de
son entrée triomphante à Jérusalem; laquelle queue est conservée dans le
trésor du couvent des Dominicains de Gênes]. (VOY. le _Bulletin du
bibliophile_, etc. Paris, Téchener,1838, p. 252-254).

35. Sottises incroyables des errans touchant la vie de l'autre monde; ou
observations critiques du père Garasse sur le paradis de Papias, de
Mahomet, de Luther, de Brentius, etc. (VOY. le _Bulletin du
bibliophile_, etc. Paris, Téchener, 1838, 3e série, p. 255-259.)

36. Origine du petit cochon de saint Antoine, selon les anciennes
légendes. (VOY. le _Bulletin du bibliophile_, etc. Paris, Téchener,
1838, 3e série, p. 306-308.)

37. Notice sur Gilles de Rome, et sur son traité du gouvernement des
Princes. (VOY. le _Bulletin du bibliophile_, etc. Paris, Téchener, 1838,
3e série, p. 358-366.)

38. Notice sur quelques prières manuscrites de la fin du seizième
siècle. (VOY. le _Bulletin du bibliophile_, etc. Paris, Téchener, 1839,
3e série, p. 588-591.)

39. Sur un passage de la vie de Pétrarque, relatif au Pape Benoît XII.
(VOY. le _Bulletin du bibliophile,_, etc. Paris, Téchener, 1839, 3e
série, pp. 727-729.)

40. Du mois de juillet considéré comme fatal aux provocateurs de
révolutions. (VOY. le _Spectateur de Dijon_, du 28 juillet 1839, n°
101.)

Le feuilleton de ce numéro est composé de neuf articles relatifs:

1. A Jacques Artavelle, massacré le 17 juillet 1343.
2. A Etienne Marcel, tué le 31 juillet 1358.
3. A Balthazard Gérard, supplicié le 15 juillet 1584.
4. A Thomas Aniello, massacré le 13 juillet 1647.
5. Au duc de Monmouth, décapité le 25 juillet 1685.
6. A Jean-Paul Marat, poignardé le 13 juillet 1793.
7. A Maximilien Robespierre, supplicié le 28 juillet 1794.
8. A Louis Alibaud, supplicié le 11 juillet 1836.
9. A Armand Barbès, condamné le 12 juillet 1839.

41. Notice et extraits d'un livre intitulé: _Exhortation aux Dames
vertueuses; en laquelle est desmontré le vray poinct d'honneur._ Paris,
Lucas Breyet, 1598, _petit in-_12. _de_ 46 _pag._ (VOY. le Bulletin du
bibliophile,_ etc. Paris, Téchener, 1839, 3e série, pp 885-893.)





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