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Title: L'Illustration, No. 3249, 3 Juin 1905
Author: Various
Language: French
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*** Start of this LibraryBlog Digital Book "L'Illustration, No. 3249, 3 Juin 1905" ***


L'Illustration, No. 3249, 3 Juin 1905

[Illustration: LA REVUE COMIQUE, par Henriot.]

Avec ce numéro, réclamer les suppléments suivants:
1º Quatre pages sur la Visite du roi ALPHONSE XIII.--
2º Quatre pages sur les ESCADRES RUSSES ET JAPONAISES.
3° Une gravure de double page, en couleurs, hors texte et remmargée.
4º Notre nouveau roman: CADET OUI-OUI.

[Illustration: L'ILLUSTRATION
_Prix du numéro: 75 Centimes._
SAMEDI 3 JUIN 1905
63e Année.--N° 3249]

[Illustration: _Phot. Leon Douet._
BONJOUR, PARIS!
Le premier salut du roi Alphonse XIII sortant de la gare du Bois de
Boulogne.]



NOS SUPPLÉMENTS

Nous avons retardé de quelques heures l'apparition de ce numéro
exceptionnel afin de pouvoir donner à nos lecteurs, dès cette semaine,
une importante série de photographies et de dessins sur les premières
journées de séjour à Paris de S. M. Alphonse XIII.

Notre numéro, quoique vendu sans augmentation de prix, ne contient pas
moins de quatre suppléments. Nous n'avons pas voulu, en effet, que les
fêtes franco-espagnoles nous empêchent de consacrer les pages
nécessaires aux autres grandes actualités de la semaine.

PREMIER SUPPLÉMENT:

Quatre pages de gravures relatives à la visite du roi d'Espagne, et qui
n'ont pu trouver place dans le numéro lui-même.

DEUXIÈME SUPPLÉMENT:

Quatre pages sur la bataille navale du détroit de Corée.

TROISIÈME SUPPLÉMENT:

La reproduction en couleurs, hors texte et remmargée, du tableau
d'Albert Guillaume, _UN BRIDGE_. Ce tableau, en plus de sa haute valeur
artistique, présente, pour les dilettantes du jeu de Bridge, l'intérêt
tout particulier d'un problème à résoudre. Nous posons ce problème à nos
abonnés joueurs de Bridge, d'une façon précise, à la page 10 des
feuilles de garde de ce numéro, et nous offrons la peinture originale à
celui qui donnera la solution la meilleure.

QUATRIÈME SUPPLÉMENT:

NOTRE NOUVEAU ROMAN

Nous commençons avec ce numéro la publication d'un nouveau roman: CADET
OUI-OUI, par Claude Lemaître. Ce récit, original et pittoresque,
comportant de très nombreuses illustrations, nous avons renoncé pour lui
à la gravure unique et hors texte qui accompagnait nos romans
précédents. Le texte de CADET OUI-OUI sera illustré de dessins de Simont
dont nous n'avons pas à faire l'éloge: ceux que contient le premier
fascicule suffisent à montrer combien l'oeuvre de Claude Lemaître a
heureusement inspiré le dessinateur.



Courrier de Paris

JOURNAL D'UNE ÉTRANGÈRE

On dirait que les Parisiens ont renoncé, pour une semaine, à leurs
amusements ordinaires et que brusquement leur curiosité s'est
désintéressée de tout. Ne leur parlez point de politique en ce moment;
ils ne savent pas ce que c'est et jamais les choses qu'on dit au
Palais-Bourbon ne leur ont paru plus vaines et plus obscures. Ils ont
oublié déjà les surprises délicieuses de l'exposition de Whistler et les
étonnantes ferronneries qu'on leur montre au musée Galbera les laissent
indifférents. Voilà presque une semaine que les anecdotes sur Rothschild
leur semblent démodées et ce n'est que d'un oeil distrait qu'ils
«suivent» ce qui s'imprime au sujet du mariage du kronprinz. Un concours
de «balcons fleuris» s'est ouvert lundi dernier: ils l'ignorent; demain
la Fête des Fleurs égayera, parfumera le bois de Boulogne: que leur
importe? Ils ne vont depuis trois jours que là où ils ont chance de
rencontrer leur nouvel hôte, de sourire à ses dix-neuf ans, de
l'acclamer. Alphonse XIII est, à cette heure, l'occupation principale et
l'unique joie de Paris.

C'est le premier voyage qu'entreprend à l'étranger le jeune roi; et
Paris est content--un peu fier aussi--d'être la première grande
«station» où Alphonse XIII ait voulu s'arrêter. Paris a des coquetteries
charmantes; il me fait penser en ce moment à ces femmes belles et déjà
mûres qui ne s'intéressent plus que «maternellement» aux très jeunes
gens, mais qui ne sont pas fâchées tout de même qu'un gentil garçon de
vingt ans les trouve jolies.

Notre ville a donc revêtu pour ce gala ses plus exquises toilettes de
printemps; et jamais je ne l'ai trouvée plus belle, en effet, plus
élégamment accueillante et tutélaire avec plus d'esprit.

On racontait ces jours-ci (mais l'anecdote est trop gentille pour être
vraie) que la reine Christine, un peu inquiète de voir ainsi s'en aller
loin d'elle, pour la première fois, son enfant, avait adressé à M.
Loubet une lettre privée où, dans le simple langage d'une maman qui
écrit à un papa, elle lui recommandait son fils, exprimait le voeu que
tout le monde, chez nous, eût bien soin de lui... Je voudrais que cette
lettre-là ait été écrite; elle n'est pas très protocolaire et le «geste»
n'est pas de ceux qu'approuve, sans doute, l'étiquette des cours; mais
il eût été si naturel et si humain, ce geste-là; il eût exprimé avec
tant de vérité les secrètes angoisses dont ces existences royales sont
troublées...

Paris n'a point trompé la confiance que cette mère avait mise en lui. Il
a fait au roi d'Espagne un accueil dont je suis sûre que son imagination
demeurera, pour longtemps, éblouie.

Qui est cet enfant? Vers quelle destinée va-t-il? Je doute qu'aucune
chiromancienne ait eu la permission de lire les lignes de sa main; mais
Mme Génia Loubow--une spécialiste--a regardé ses traits attentivement et
nous renseigne.

Mme Génia Loubow aperçoit, dans la forme du front d'Alphonse XIII,
l'indice d'une «intelligence ouverte, active, douée surtout de
merveilleuses qualités d'assimilation». Les sourcils, «agréablement
conditionnés», lui semblent bien exprimer «quelque versatilité dans les
désirs»; mais les yeux, «fort beaux», dénotent, outre «une frémissante
et inassouvissable curiosité», la sensibilité d'une âme «presque
féminine en sa manière de désirer, de sentir et d'aimer».

Le nez, nous affirme cette dame (et je n'ai nulle raison de douter de sa
science), laisse supposer «le goût inné de l'ordre pompeux, de la parade
brillante et des chevaleresques aventures»; la bouche décèle une
«cordiale bonté» en même temps qu'un penchant aux «plaisirs raffinés» et
l'amour du luxe,--de tous les luxes.

Si le menton fait présumer «un inflexible et tranquille autoritarisme»
et le sens pratique de la vie, par contre (et voilà de quoi nous
rassurer) le cou, «de ligne pure et fière, mais de galbe délicat, dit
une absence complète d'agressivité», un penchant à préférer les
«solutions pacifiques» aux violentes.

Mme Génia Loubow aperçoit dans le dessin de l'oreille la marque d'une
«impétuosité latente et contenue»; mais la chevelure révèle une urbanité
infinie et la plus enjouée «bonne grâce...»

Tout cela est excellent, mais c'est autre chose qui m'intrigue. Je
n'éprouve aucun besoin d'avoir une opinion personnelle sur la
«mentalité» d'Alphonse XIII et rien ne m'intéresse moins que ce que mes
voisins pensent de ce jeune roi; ce que je voudrais savoir, c'est ce
qu'il pense de nous.

Car nous lui donnons des spectacles qui, sûrement, le bouleversent; et
ce qui étonne, et déconcerte, et peut-être tourmente le plus, depuis
trois jours, le jugement de ce roi de vingt ans, ce ne sont pas les
choses qu'on lui montre (il ne rencontrera, de ce côté, que des raisons
de se réjouir et d'admirer); ce sont je suppose, _les dessous_ de ces
choses-là.

Roi, il a vu venir à lui, la main tendue, un souriant vieillard qui
n'est point roi et que la population de la plus illustre capitale de
l'univers semble entourer du même respect et salue des mêmes
acclamations que s'il l'était; et peut-être l'idée qu'Alphonse XIII
s'était faite du prestige de la dignité monarchique s'est-elle trouvée
gênée un peu par cette première constatation... Mais il est vrai que
tout aussitôt d'autres spectacles l'ont dû rassurer singulièrement.

On l'avait averti, sans doute, des sentiments professés par la
municipalité parisienne à l'égard du principe de gouvernement qu'il
représente; et il a dû être délicieusement surpris par la respectueuse
cordialité que lui témoignèrent ces jacobins... Il a vu l'Hôtel de
Ville; et il a dû observer qu'en aucun de ses palais ne règnent une
discipline plus pompeuse, un plus minutieux souci de «l'apparat», une
plus parfaite entente des règles suivant lesquelles il convient qu'un
monarque en visite soit accueilli et traité...

On lui avait dit aussi, je pense, que l'irréligion sévit cruellement en
ce pays-ci; on a même pu lui en fournir quelques preuves douloureuses...
Cependant les ministres par qui cette religion est combattue l'ont
conduit à Notre-Dame, et il a pu remarquer que, de tous nos monuments,
ce n'est pas celui dont ils se montrent le moins fiers. Il a vu ces
ministres se mêler durant cette visite à l'imposant cortège des chefs de
l'Église; et il a pu se demander si le divorce dont on parle tant est
aussi près de s'accomplir que le bruit en court en Espagne.

J'imagine qu'Alphonse XIII n'ignore pas non plus certains vilains
traitements dont l'armée de ce pays fut naguère victime de la part
d'hommes influents que le prestige militaire agace. Et cependant ce sont
ces hommes-là qui le conduisaient hier au camp de Châlons; demain,
l'escorteront à Saint-Cyr; après-demain, feront orgueilleusement défiler
devant lui, à Vincennes, les troupes de la garnison de Paris. Et voilà
encore de quoi troubler un peu cette âme d'étranger...

Après Châlons, Saint-Cyr et Vincennes, il verra Cherbourg. On lui montre
aujourd'hui des soldats, on lui montrera des marins tout à l'heure.
Est-ce que le bruit n'a pas couru aussi, hors de France, qu'entre
certain ministre civil et cette autre armée-là récemment d'inquiétants
désaccords ont éclaté? Si le jeune roi n'ignore point ces choses, il ne
sera pas peu surpris de constater que la marine, en ce pays, demeure une
des institutions dont le prestige rend le plus justement fiers les
«radicaux» qui le gouvernent.

Alors le jeune roi, peut-être, interrogera les hommes d'expérience qui
l'entourent, leur demandera l'explication de ces spectacles troublants
et contradictoires; et, sans doute, il s'en trouvera bien un parmi eux
qui le rassurera. Il lui dira:

--Sire, n'ayez pas peur de ce peuple-ci. Faites comme tous les étrangers
qui se sont approchés de lui. Aimez-le. La France est un pays que les
révolutions amusent, mais qui a l'amour de l'ordre et de la beauté. Et,
comme il y a beaucoup d'ordre et beaucoup de beauté dans les traditions
dont ce peuple a toujours vécu, il demeure orgueilleux--malgré lui--de
son passé et de l'histoire dont il est sorti. Il ne veut plus aller à la
messe, mais il aime ses cathédrales; il ne veut plus aller au régiment,
mais il acclame le drapeau qui passe; il dit du mal des rois, mais il
n'y a pas une ville au monde où les rois en promenade soient plus
amoureusement choyés qu'à Paris...

Et le jeune roi continuera de ne pas comprendre; mais pourquoi
comprendrait-il? De plus vieux que lui ne comprennent pas.

SONIA.



[Illustration: Buste de saint Louis (XIV siècle) en bois sculpté plaqué
d'argent, surmontant un reliquaire.]

[Illustration: Les grandes reliques: la couronne, un clou et un morceau
de la sainte croix, enfermés dans des reliquaires de cristal et d'or
fixés sur un crucifix d'olivier.]

LES PIÈCES PRINCIPALES DU TRESOR DE NOTRE-DAME DE PARIS PRÉSENTÉES A S.
M. ALPHONSE XIII.

ALPHONSE XIII A NOTRE-DAME

Alphonse XIII, «Majesté Catholique», ne pouvait venir à Paris sans
visiter Notre-Dame, où, avant lui, s'était arrêté le tsar, souverain
d'un pays schismatique, chef même d'une religion schismatique.

L'accueil qui a été fait mardi au jeune souverain par le vénérable
cardinal-archevêque de Paris, à la tête de tout le chapitre en habits de
choeur, a été d'une imposante solennité.

La basilique est toute remplie des souvenirs des rois de France,
ancêtres lointains du roi d'Espagne, et M. l'abbé Pousset, archiprêtre
de Notre-Dame, qui était, aux côtés du cardinal Richard, le cicerone
désigné d'Alphonse XIII, les évoquait à chaque pas.

Parmi les richesses du trésor de Notre-Dame sur lesquelles on a plus
particulièrement attiré l'attention du roi, il est des reliques qu'à
l'occasion de cette auguste visite on avait exposées comme aux jours des
plus grandes fêtes, où elles sont offertes à la vénération des fidèles.
Ce sont les reliques de la Passion, celles qu'on appelle les «grandes
reliques», et une relique de saint Louis, aïeul d'Alphonse XIII.

C'est dans le petit choeur, à la chapelle qui occupe l'extrémité de
l'abside et qu'éclairent de belles verrières, qu'Alphonse XIII a pu leur
rendre ses dévotions.

Les reliques de la Passion avaient été placées sur l'autel que couronne
une statue de la Vierge. La relique de saint Louis était sur une petite
crédence revêtue de dentelles, à côté de l'autel et un peu en arrière,
car la liturgie catholique ne permet pas d'exposer sur le même autel,
près de reliques du Christ, des reliques de saints.

[Illustration: (partition musicale) MARCHE NATIONALE ESPAGNOLE]

Les grandes reliques de Notre-Dame comprennent la couronne du Christ, un
des clous de la crucifixion et un morceau de la sainte Croix. La
couronne est celle que saint Louis acheta, en 1209, de Baudoin II,
empereur d'Orient. Il alla la chercher jusqu'à Sens, la rapporta pieds
nus, en robe de bure, et, pour l'abriter, construisit cet admirable
reliquaire, la Sainte-Chapelle.

Les trois reliques sont disposées sur une croix de bois d'olivier très
simple, qui fut construite sous la Restauration.

La couronne n'est nullement, comme on le dit couramment, une couronne
d'épines. C'est une sorte de lien, de fibres de jonc marin assemblées,
un bout de licol, peut-être, qui servit à assujettir sur la tête du
Christ une poignée d'épines. Elle est enfermée dans un précieux
reliquaire de cristal, d'or et d'émaux, et retenue à la croix par une
agrafe ciselée. Le clou est enfermé également dans un étui de verre à
monture d'or. Il occupe le centre de la croix, entre deux faux clous de
vermeil ou d'or. Enfin, la gaine de cristal qui protège le bois de la
vraie croix--également acquis par saint Louis de Baudoin II--vient se
poser au-dessous de la couronne, retenue dans des armatures d'or. La
croix porte-reliquaires est posée elle-même sur un socle très simple,
revêtu de velours pourpre.

La relique de saint Louis, sa mâchoire, est exposée dans un reliquaire
doré, de style gothique, tout moderne, mais surmonté d'une très belle
oeuvre d'art du quatorzième siècle, l'une des plus précieuses que
conserve le trésor de Notre-Dame. C'est, un buste du saint roi, le front
ceint de la couronne de France, et vêtu d'un manteau fleurdelisé. La
physionomie est d'un grand caractère, à la fois grave et douce et très
simple.

Le travail est exécuté en lames d'argent repoussées sur une âme de vieux
chêne, et relevées de cabochons. Il est superbe, et tout à fait digne du
renom que s'étaient acquis nos vieux artisans. C'est un spécimen
remarquable de l'art français ancien.

[Illustration: L'arrivée à Paris: le roi monte en voiture.]

[Illustration: Le cortège partant de la gare de la porte Dauphine.]

[Illustration: Promenade dans Paris.]

[Illustration: Écoutant le discours des étudiants devant le Panthéon.]

[Illustration: Promenade dans Paris.]

Attitudes et expressions de physionomie d'Alphonse XIII, d'après des
photographies instantanées.

[Illustration: Sortie du Panthéon.]

[Illustration: Arrivée à l'Hôtel de Ville.]

[Illustration: Les forts de la Halle attendant le roi.]

[Illustration: L'arc de triomphe de l'Alimentation.]

[Illustration: La muse de l'Alimentation et ses demoiselles d'honneur.]

LE ROI ALPHONSE XIII A PARIS.--Instantanés des deux premières journées
(30 et 31 mai).

LE ROI ALPHONSE XIII A PARIS.--La visite à Notre-Dame (31 mai). Le roi
agenouillé devant les grandes reliques dans le petit choeur (chapelle de
N.-D. de la Compassion).

LES HAUTS PERSONNAGES
DE LA SUITE DU ROI.

[Illustration: M. de Villa-Urrutia, ministre des Affaires
étrangères.--_Phot. Alexandre._]

[Illustration: Le duc de Sotomayor, grand maître de la Cour.--_Phot.
Franzen._]

[Illustration: Le duc de Santo-Mauro, gentilhomme de la Chambre.--_Phot
Franzen._]

[Illustration: Le général de Bascaran, chef de la maison
militaire.--_Phot. Nieto_.]

[Illustration: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12.
1. M. Leon y Castillo fils.--2. M. Y. La Torre.--3. M. Douga.--4. M. La
Huerta.--5. M. Leon y Castillo, marquis del Muni.--6. M. Douga.--7.
Marquis de Viana.--8. H. Riano.--9. M. Echagüe. 10. Comte de Aguera. 11.
Marquise del Muni.--12. Mme Riano. A L'AMBASSADE D'ESPAGNE A PARIS.--Le
marquis et la marquise del Muni, entourés des secrétaires et attachés de
l'ambassade. _Phot. Munoz de Baena._]

[Illustration: Buste d'Alphonse XII. AU MINISTÈRE DES AFFAIRES
ÉTRANGÈRES.--Chambre à coucher de S. M. Alphonse XIII.]

[Illustration: Vasque fleurie.] [Illustration: Le vaisseau de la Ville
de Paris.] [Illustration: Vase dit de l'Alhambra.]

LES MOTIFS DE DÉCORATION FLORALE DE LA PLACE ET DE L'AVENUE DE L'OPÉRA

[Illustration: AU CAMP DE CHALONS (1er juin).--Sur la crête Niel:
l'artillerie de 75 tire sur la cavalerie et l'infanterie simulées par
des silhouettes. Photographie prise de la tente royal.]

[Illustration: L'ARRIVÉE DU ROI ALPHONSE XIII (30 mai).--Vue panoramique
du cortège sur le pont et la place de la Concorde. Photographie prise du
toit du Palais-Bourbon.--_Cliché le Deley._]



[Illustration: Le tournant du Gendarme et ses abords vus à vol
d'oiseau,--Phot. de M. Bliès.]

[Illustration: Le tournant du Gendarme vu de l'extérieur].

[Illustration: Deux vues du tournant de la Baraque].

AVANT LA COUPE GORDON-BENNETT: LES "TOURNANTS DANGEREUX" DU CIRCUIT
D'AUVERGNE _Photographies de notre envoyé spécial._

[Illustration: Descente et tournant dans le village de Rochefort.]

[Illustration: Le tournant de la Remise, vu de l'intérieur.]

[Illustration: Le tournant de la Remise, vu de l'extérieur.]

[Illustration: Le Grand Tournant.

AVANT LA COUPE GORDON-BENNETT: LES "TOURNANTS DANGEREUX" DU CIRCUIT
D'AUVERGNE _Photographies de notre envoyé spécial._]



[Illustration: Le baron Alphonse de Rothschild.]

[Illustration: Tombeau de la famille de Rothschild au Père-Lachaise.]

[Illustration: Devant l'hôtel de Rothschild, 19, rue Laffitte: la levée
du corps.]

[Illustration: 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1. Baron James-Armand de Rothschild.--2. Baron Léopold de
Rothschild.--3. M. Maurice Ephrussi.--4. Baron Albert de Rothschild.--5.
Baron Leonino.--6. Dr Henri de Rothschild. 7.--Lord Rothschild.--8.
Baron Édouard de Rothschild, fils du baron Alphonse.--9. Baron Gustave
de Rothschild.

Les membres de la famille de Rothschild suivant le cortège funèbre. LES
FUNÉRAILLES DU BARON ALPHONSE DE ROTHSCHILD, MORT A PARIS LE 26 MAI.]



[Illustration: M. Coppolani en conférence avec des chefs indigènes, dans
son cabinet, à Saint Louis du Sénégal.]

Parmi les nombreuses missions qui sillonnent actuellement le territoire
de notre empire africain, l'une des plus pacifiques, mais non l'une des
moins utiles, était celle que M. Roume, gouverneur général de l'Afrique
occidentale française, avait confiée, depuis quelques mois déjà, à M.
Coppolani, secrétaire des colonies de première classe.

Elle consistait à réorganiser, sous le nom de Mauritanie occidentale, ce
qu'on appelait auparavant le protectorat des Maures de la rive droite du
Sénégal; en réalité, ces tribus maures échappaient à notre influence et
ne permettaient à nos négociants de commercer avec elles que moyennant le
payement à leurs chefs, par notre gouvernement, de certains subsides
appelés «coutumes».

Le côté précaire de cette situation, qui laissait le champ libre aux
pillages fréquemment exercés par ces tribus, n'avait point échappé à M.
Roume, qui désirait supprimer les coutumes, mais appointer en échange
les chefs chargés désormais de percevoir, à notre profit, les impôts
usités en pays musulman. C'est au cours des négociations toutes
pacifiques engagées dans ce but avec les Maures du Tagant que M.
Coppolani a été tué à bout portant d'un coup de fusil à l'avant-bras
droit et à la poitrine, par un groupe de Maures dissidents qui ont fait
irruption dans le poste de Tikidja.

[Illustration: M. Coppolani.--_Phot. Pierre Petit._]

Les agresseurs ont d'ailleurs été repoussés après une courte lutte qui a
coûté aux nôtres deux tirailleurs tués et onze blessés. Le capitaine
Frèrejean a pris immédiatement le commandement de la mission en
attendant l'arrivée du lieutenant-colonel Montané, chef d'état-major,
nommé commissaire de Mauritanie par M. Roume.

L'oeuvre de la mission, qui avait déjà réussi à gagner plusieurs chefs
religieux et à créer sept petits postes militaires, ne sera point
compromise par la mort de son chef.

Les Trarzas et les Braknas, en effet, avaient déjà été gagnés à notre
cause et, seuls, les Edouaïchs restaient à convaincre. Duallata, dans
l'Adrar, dernier objectif de la mission, ne sera pas atteint.

Mais il faut surtout déplorer vivement la disparition du fonctionnaire
d'avenir qu'était M. Coppolani, arabisant distingué, connaissant à fond
le monde de l'islam, homme de décision et d'énergie autant que de
prudence.

[Illustration: M. Coppolani conférant en plein air avec les chefs des
Maures Trarzas.]

[Illustration: L'artillerie de la mission.--_Photographies communiquées
par la famille de M. Coppolani._]

L'ASSASSINAT DE M. COPPOLANI PAR DES MAURES DE LA RIVE DROITE DU
SÉNÉGAL.



_Mouvement littéraire_.

_Lettres et Papiers du chancelier comte de Nesselrode_ (Lahure, 3
volumes à 7 fr. 50 chacun).--_Mon Journal pendant la guerre 1870-1871_,
par la comte d'Haussonville (Calmann-Lévy, 7 fr. 50).

Le comte de Nesselrode.

Guillaume de Nesselrode, père du chancelier, était d'origine allemande.
Après avoir servi le saint-empire romain, il vint en France sous le
patronage de Choiseul, et se rendit à la cour de Frédéric, où il trouva
beaucoup d'honneurs, mais peu d'argent, si bien qu'il la quitta pour se
présenter à la grande Catherine. A partir de ce moment, il appartint
complètement, ainsi que sa famille, à la Russie, qui lui confia
plusieurs missions diplomatiques. Il finit par se retirer à
Francfort-sur-le-Mein, par où passaient tant de voyageurs et où
affluaient toutes les nouvelles.

C'était un homme instruit, expérimenté bel esprit même, possédant la
science de la vie, que Guillaume de Nesselrode. Il écrivait dans un
français assez correct et toujours fort piquant. Son fils Charles, qui
devait mener, pendant tant d'années, sous Alexandre 1er et sous le grand
Nicolas, la politique étrangère de la Russie, s'y prépara de bonne
heure, dans les légations et les ambassades. En 1801 et 1802, nous le
voyons à Berlin, en sous-ordre, mais examinant les hommes, jugeant les
événements et rendant compte de tout à son père Guillaume qui, avec une
sagesse souriante et détachée, continue de le guider. De Berlin, à la
fin de 1802, il est transféré à la Haye, d'où il observe fort bien tout
ce qui se passe en Europe. Pas plus que son père il n'aime Bonaparte,
qu'il appelle M. Bonaparte, comme Joséphine Mme Bonaparte. Mais il rend
justice aux grandes qualités de l'empereur, à son esprit de décision, à
la promptitude de son action, si fort opposés aux lenteurs de l'Autriche
et de la Russie. Comme Charles de Nesselrode a habité Berlin, il sait la
duplicité qui y règne et combien il faut peu compter sur un concours
effectif de la Prusse. Avant Ulm et Austerlitz (1805), le gouvernement
prussien tergiverse, promet et ne tient pas. A Vienne, qu'il traverse; à
Paris, où nous l'apercevons en 1807 comme secrétaire d'ambassade,
Charles de Nesselrode achève de faire ses études de _Psychologie des
peuples_, et de se préparer à sa grande fortune. En 1810, il a
l'agrément d'assister au mariage de Napoléon avec Marie-Louise; il
s'empare, moyennant finances, de certaines pièces importantes; il se
renseigne secrètement sur les vues de Napoléon et sur ce qui se passe
dans l'entourage de l'empereur; il loue la modération de Fouché et
regrette sa disgrâce (1810); il sent, en 1811, l'orage qui va fondre sur
la Russie et surveille, sur le visage même de Napoléon, les marques
croissantes de mauvaise humeur. Dans ses lettres à M. de Spéranski il a
déposé toutes ses observations. Ce fut dans l'automne de 1811 qu'il
quitta Paris d'où il avait envoyé à son gouvernement tous les faits
qu'il avait pu recueillir et deviner. Là s'arrête le troisième volume
publié par les soins de la famille de Nesselrode.

1870-1871.

M. d'Haussonville fut le confident de M. Thiers. Avec soin il note, au
début de la guerre, ses visites à l'homme d'État et reproduit ses
conversations. Après les premiers désastres, M. Thiers qui les avait
prévus et qui, dès 1866, avant Sadovva, avait marqué les moyens de les
conjurer, était devenu le centre de tout. Républicains, conservateurs,
avaient les yeux sur lui et prenaient ses conseils. Cette situation
unique apparaît vivement dans les souvenirs de M. d'Haussonville. La
pensée politique qui guida M. Thiers, des préliminaires de paix signés,
se dessine déjà dès le mois d'août 1870. Les princes d'Orléans, venant
offrir leurs services et accourant à Paris, le gênent considérablement.
Il les engage au départ. Sa voix prend même, dans la circonstance, un
accent d'irritation fort marqué. Tout ce qui peut amener quelque
division et déranger le terrain d'entente qui lui semble être la
république, M. Thiers fait tout pour l'écarter. Peut-être même, à
l'égard des princes, va-t-il plus loin et n'a-t-il pas à leur endroit
beaucoup de sympathie. Au fond, le siège de M. Thiers est fait, son plan
bien tracé. Tel il est ici, tel nous le verrons, de 1871 à 1873,
luttant, à l'Assemblée nationale, contre la droite et contre tout projet
de restauration monarchique. Bien différent se montre M. d'Haussonville:
il est plein de déférence pour le futur président de la République; il
voit M. Jules Favre, M. Jules Simon, le général Trochu lui-même,
s'attache au gouvernement de la défense nationale, essaye de le
conseiller, le soutient parce qu'il le regarde comme un préservatif
contre la violence et contre l'anarchie, mais reste en même temps dévoué
à ses princes et les voudrait acceptés dans l'armée, ce qui leur serait
utile probablement pour leurs projets ultérieurs. M. d'Haussonville
porte le képi de garde national, se rend aux remparts, assiste aux
scènes du 31 octobre, passe par toutes les espérances, participe à l'âme
commune et illusionnée de la foule. Avec son livre, qui s'arrête à la
fin de janvier 1871, on fait avec sûreté la psychologie de Paris pendant
le siège et, malgré les tristesses du sujet, on ne laisse pas que
d'éprouver une vive satisfaction littéraire à la lecture de ces pages
rapides, élégantes, aiguës par endroits et où s'affirme une belle
conscience d'honnête homme, un peu hautain parfois, mais singulièrement
impartial.

E. LEDRAIN



LES THÉÂTRES

Le _Chérubin_ de M. Massenet, qui avait, paraît-il, soulevé des
transports d'admiration à Monte-Carlo, a été accueilli avec plus de
calme sur la scène de l'Opéra-Comique. L'éminent compositeur de
_Werther_ et du _Jongleur de Notre-Dame_, pour ne parler que de ses
grands succès les plus récents, peut mettre au service d'une oeuvre
légère, comme l'est la bluette de MM. F. de Croisset et H. Cain, tous
les trésors de son imagination spirituelle et ardente, et l'éclat d'une
facture brillante, variée à l'infini, il ne parvient pas à donner la
sensation de la gaieté. Il est presque inutile de dire que
l'interprétation est excellente. Mlle Carré chante avec infiniment de
grâce; M. Fugère se montre, comme toujours, artiste accompli. Quant à
Mlle Garden, chargée du rôle de Chérubin, elle est espiègle à souhait,
et la gentillesse un peu exotique de sa prononciation n'est pas pour
nuire à son succès.

L'Opéra-Italien, installé au théâtre Sarah-Bernhardt, va bientôt
atteindre le terme fixé à sa brillante carrière. Le succès de la _Zaza_,
de M. Leoncavallo, s'est accentué aux représentations suivantes, et l'on
vient d'acclamer le vieux et toujours jeune chef-d'oeuvre de Rossini, le
_Barbier de Séville_, interprété par le célèbre ténor Masini et Mlle
Parini. Nous reparlerons de cette représentation.

Le théâtre Trianon a représenté les _Vautours_, de M. A. Fresquel, une
pièce dramatique dont l'intérêt serait plus marqué si elle ne prenait
trop souvent le caractère de pamphlet dirigé contre la religion
catholique, il était inutile d'imaginer, à la cantonade, je ne sais quel
mystérieux personnage chargé de souffler la discorde au sein d'un ménage
de braves gens: la Foi suffisait pour creuser un abîme entre le député
socialiste Dariot et sa fille, élevée chrétiennement. M. Brausset, Mlle
Besson soutiennent avec vaillance cette lutte qui, je l'espère pour le
théâtre, se prolongera longuement. A. de L.

[Illustration: La villa Arnage, que M. Edmond Rostand vient de se faire
construire à Cambo pour y résider.--_Phot. Ouvrard_.]



_Documents et Informations_

LA MAISON DE M. EDMOND ROSTAND A CAMBO.

Depuis plusieurs années qu'il a fixé sa résidence à Cambo, sous le
bienfaisant climat du pays basque, M. Edmond Rostand habitait, avec sa
famille, un des chalets loués aux baigneurs; mais ce n'était là qu'une
installation provisoire; tout de suite, l'auteur de _Cyrano_ avait
acheté un terrain, ayant formé le projet d'avoir une maison à lui,
construite et aménagée à son gré. Ce projet est aujourd'hui réalisé et
la confortable maison rêvée s'élève sur la colline, dans un site
délicieux, fait à souhait pour le plaisir des yeux et pour l'inspiration
du poète.

UN COUP DE FOUDRE À PARIS.

Un violent orage s'est abattu sur Paris, vers 3 h. 1/2 du soir, le jeudi
18 mai, au cours duquel un coup de foudre a frappé un arbre de l'avenue
du Maine, en face le numéro 199, à l'angle du passage Rimbaut.

La décharge a atteint l'arbre (un orme) à environ cinq mètres du sol et
a suivi le tronc, faisant éclater l'écorce, jusqu'à une distance d'un
demi-mètre du trottoir où le sillon se termine. Une personne qui a vu le
coup de foudre déclare qu'une boule de feu est partie du pied de l'arbre
et a sauté jusqu'au milieu de la chaussée, sans doute sur les rails du
tramway, excellents conducteurs du fluide.

Comme on le voit sur la photographie ci-dessous, le sillon est très
contourné. Il n'entoure pas l'arbre en spirale comme cela arrive
souvent, mais est entièrement situé au sud-ouest, au sud et à l'ouest.

Dès le lendemain matin de l'orage, les ouvriers de la Ville de Paris ont
arrangé tout le sillon de la foudre, coupant l'écorce régulièrement et
passant le tout au goudron pour protéger l'aubier. C'est ce qui explique
la régularité de la blessure sur la photographie et les reflets
brillants sur la couche de goudron encore fraîche.

[Illustration: Arbre stigmatisé par la foudre à Paris, avenue du Maine,
le 18 mai 1905. _Phot. de M. Em. Touchet._]

A quelques mètres de l'arbre se trouve une maison de six étages dont la
toiture, les conduites de descente, les tuyaux d'eau et de gaz
constituent des conducteurs parfaits. L'étincelle atmosphérique a
préféré l'arbre. La foudre a parfois des caprices bien bizarres!

LA PROPORTION DES SEXES AUX ÉTATS-UNIS.

On sait que, chez tous les peuples civilisés, c'est le sexe féminin qui
domine. Les naissances masculines sont toujours un peu plus nombreuses
que les naissances féminines, mais il meurt plus de petits garçons que
de petites filles et, de 15 à 25 ans, le sexe masculin est en minorité.
Les victimes que fait la maternité lui rendent ensuite la majorité
jusque vers cinquante ans. Finalement, la durée de la vie étant moindre
chez l'homme que chez la femme, le sexe féminin finit par dominer. Ceci
est la loi classique en démographie. Mais voici que le dernier
recensement des États-Unis semble apporter à cette loi un démenti fort
grave. Dans la totalité de la nation, on a, en effet, enregistré un
excédent de 1.638.621 individus mâles.

Sans doute, dans certains États, il y a un peu moins d'hommes que de
femmes: de 47 à 49 pour 100 habitants; mais dans quelques autres, par
exemple dans le Wyoming et le Montana, on constate un excès masculin
parfois considérable, pouvant aller jusqu'à 63.

Toutefois, cette contradiction avec la loi reconnue n'est peut-être
qu'apparente; car il est certain que l'émigration, si importante aux
États-Unis, et qui n'y introduit guère que des éléments masculins, est
sans doute la cause de cette inversion numérique des sexes.

D'ailleurs, les femmes sont en grand excès dans les villes. Dans 1.861
villes, on compte un excédent de plus de 200.000 femmes.

La mortalité des hommes est, aux États-Unis comme partout, supérieure à
celle des femmes, dans la proportion de près d'un septième.

COMMENT ÉVITER LE MAL DE MER.

Mille méthodes, procédés et remèdes ont été préconisés pour combattre le
mal de mer; quelques-uns font un certain bien; mais, de façon générale,
pour beaucoup de personnes, le mal de mer reste un mal odieux et
inévitable. Il semble toutefois, d'après M. Legrand, médecin principal
de la marine en retraite, que la théorie de la thérapeutique du mal de
mer la plus ancienne est encore la meilleure; la vieille théorie
mécanique de Kéraudren, de la contention des viscères abdominaux.
«Immobilisez le ventre», disait notre compatriote il y a soixante-dix
ans. Et l'on répète, aujourd'hui: immobilisez le ventre. Le mal de mer
serait essentiellement une asphyxie due à la contracture du diaphragme
et au retentissement réflexe de celle-ci sur les grandes fonctions.
Avant tout, il faut faciliter la respiration, et c'est pourquoi l'air
pur du pont convient mieux que l'atmosphère renfermée de la cabine. Mais
il faut aussi immobiliser les viscères: autrement ils viennent frapper
le diaphragme et le contracturer. Pour éviter ce choc, il faut sangler
l'abdomen. C'est du moins la conclusion à laquelle arrive la Ligue
contre le mal de mer. Il faut comprimer le tronc, du pubis aux fausses
côtes, au moyen d'une bande de flanelle par exemple, large de 10 ou 15
centimètres, longue de 10 ou 15 mètres, avec laquelle on comprime le
ventre de bas en haut, 4 ou 5 heures après les repas. Et il est bon de
s'être exercé au sanglage avant de s'embarquer.

[Illustration: A ATHÈNES.--Une représentation d'"Antigone" en présence
de la reine d'Angleterre dans le Stade panhellénique.--_Phot.
Macropoulos._]

[Illustration: A ALEXANDRIE.--La statue de Méhémet-Ali illuminée pour
les fêtes du centenaire.--_Ph. Damadian._]

L'ÉPARGNE FRANÇAISE.

Dans une communication faite à la Société de statistique de Paris, M. A.
Neymarck a établi que l'épargne française possède plus de 23 milliards
en actions et en obligations des six grandes compagnies de chemins de
fer, actions et obligations réparties et morcelées à l'infini. En outre,
cette épargne possède un capital de 26 milliards en rente 3% perpétuelle
et en rente 3% amortissable. Le même morcellement s'observe dans ce
capital, la même diffusion dans les plus petits portefeuilles. 75% des
titres des obligations des chemins de fer et des rentes sur l'État sont
au nominatif et constituent un placement en quelque sorte définitif.

UNE REPRÉSENTATION D'«ANTIGONE» À ATHÈNES.



[Illustration: A VENISE.--La salle française à la 6e exposition d'Art
international.]

[Illustration: EN MER.--Le canot automobile "Camille" retrouvé et
remorqué par un paquebot.

_Le_ Camille, _abandonné en course par son équipage à cause de la
tempête, fut, depuis, rencontré, errant au gré des flots, le 23 mai au
soir, par le paquebot_ Tafna, _qui mit son you-you à l'eau pour lui
attacher une remorqua, et c'est ce que montre notre première
photographie. Un officier et deux matelots prirent même place à bord du_
Camille, _qui fut ainsi remorqué toute la nuit. Mais, le lendemain, il
piquait dangereusement_ le nez dans la plume _et faisait eau. Son
équipage provisoire dut remonter à bord du_ Tafna. _Et le_ Camille _fut
ainsi abandonné une seconde fois, à 15 milles au sud-ouest de Toulon._]

Au cours de sa récente croisière dans la Méditerranée, la reine
Alexandra, qui vient de rentrer en Angleterre, est allée, on le sait,
visiter son frère, le roi Georges de Grèce. Pendant son séjour à
Athènes, elle eut l'occasion d'assister à une représentation
_d'Antigone_, donnée au Stade panhellénique, où l'annonce de la présence
de la très sympathique souveraine avait contribué à attirer une
affluence extraordinaire. Ce fut devant une salle comble, si l'on peut
ainsi dire du vaste théâtre en plein air, reconstitué sur le modèle
antique, que se déroulèrent les péripéties du chef-d'oeuvre de
Sophocle, et, si le décor naturel de la scène était merveilleux, tous
ces gradins chargés de spectateurs offraient, sous la splendeur du ciel
ensoleillé, un immense tableau vivant d'un pittoresque achevé.

LE CENTENAIRE DE MÉHÉMET-ALI PACHA.

Le 13 mai on a célébré, à Alexandrie, la commémoration solennelle du
centenaire de l'avènement du vice-roi d'Égypte, Méhémet-Ali Pacha, mort
en 1849. Tout a été mis en oeuvre pour rehausser l'éclat des fêtes
organisées à cette occasion: décoration et pavoisement des édifices
publics, construction d'un arc de triomphe, etc., et, le soir,
l'électricité, apportant aux illuminations son précieux concours,
inondait de sa vive clarté la statue équestre de Méhémet-Ali, érigée sur
la place des Consuls.



[Illustration: A 'WASHINGTON.--Garden-party offerte, le 12 mai, par le
président Roosevelt aux délégués du Congrès des chemins de fer, dans le
parc de la Maison-Blanche.--_Copyright Underwood and Underwood._]



La petite ville de Ludwigslust, ne comptant guère plus de 6.000
habitants, n'offre en elle-même rien de bien remarquable; mais elle
possède un château historique auquel s'attache actuellement un intérêt
particulier, à la veille du mariage de la princesse Cécile de
Mecklembourg-Schwerin avec le kronprinz Frédéric-Guillaume. Cette
résidence grand-ducale est, en effet, le «home» familial de la future
impératrice d'Allemagne: c'est là qu'elle a passé jusqu'à présent la
majeure partie de sa vie, aux côtés de son père, Frédéric-François III,
mort en 1897; de sa mère, la grande-duchesse Anastasie, cousine de
l'empereur de Russie; de son frère, Frédéric-François IV, le grand-duc
régnant. Situé près de la route de Berlin à Hambourg, le château de
Ludwigslust date du dix-huitième siècle; le caractère de son
architecture, le dessin de son parc magnifique, coupé de larges avenues,
agrémenté d'étangs, de bassins, de jets d'eau, de cascades, lui ont valu
l'appellation assez justifiée de «Versailles du Mecklembourg». Dans les
appartements se trouvent de nombreux souvenirs de Guillaume 1er, qui
venait fréquemment y visiter sa soeur, la grande-duchesse Alexandrine.

1. La princesse en promenade dans le parc de Ludwigslust. 2. La
princesse Cécile de Mecklembourg-Schwerin. 3. Le kronprinz. 4. Le
château grand-ducal de Ludwigslust.

LE "HOME" FAMILIAL DE LA FUTURE IMPÉRATRICE D'ALLEMAGNE.



[Illustration: Jardy (2e) Cicero (1er) Signorino (3e).]

[Illustration: "Cicero", le vainqueur, appartenant à lord Rosebery.]

L'ARRIVÉE DU DERBY D'EPSOM.



[Illustration: COMBAT DE TORPILLEURS, par Henriot.]


_NOUVELLES INVENTIONS_

_(Tout les articles compris sous cette rubrique sont entièrement
gratuits.)_

NOUVELLE MARQUE DE "BRIDGE"

On sait combien sont compliquées la comptabilité et, par suite, la
marque du jeu de _Bridge_; on sait aussi quel intérêt ont les joueurs à
connaître constamment l'état de la partie, aussi bien du camp adverse
que de leur propre camp.

[Illustration: La nouvelle marque de Bridge.]

Voici un petit appareil dans lequel le problème semble avoir été résolu
d'une manière pratique, par la combinaison du principe de la marque de
billard, avec chiffres qu'on entraîne à la main avec les aiguilles d'un
double cadran, et de la marque de piquet, avec touches, qu'on lève ou
qu'on abat. Sous le nom de _Marque Chevalet_, l'appareil en question a
la forme d'un petit tableau que l'on place en évidence sur la table de
jeu; il sert à l'enregistrement des «points et des honneurs» des deux
camps et accuse les manches gagnées; la garantie de son exactitude
résulte du contrôle incessant et intéressé des joueurs eux-mêmes.
D'ailleurs, on recommande de confier le maniement de la marque à un seul
joueur, qui inscrit les résultats des deux camps.

Les «points», qui apparaissent en gros chiffres dans les fenêtres
ménagées sur la marque, sont indiqués aux yeux exercés par la seule
position des aiguilles de commande: celle de gauche, sur le cadran des
dizaines; et celle de droite, sur le cadran des unités. Lorsqu'on
observe la division de ces cadrans et les petits chiffres qui y sont
gravés, on se rend compte que la manoeuvre pour marquer est des plus
simples, en poussant chaque aiguille à la position voulue, sans qu'il
soit besoin, pour ainsi dire, de regarder.

A la fin de la manche, on reporte les «points» de chaque camp avec les
«honneurs» que l'on marque au moyen de touches à ressorts, après quoi,
l'on ramène les aiguilles des cadrans à zéro pour la manche suivante.
Lorsque la «belle» est jouée, il reste à écrire les comptes individuels
des joueurs de la même manière qu'à la fin d'une partie de whist. Cette
marque se trouve en vente, simple, au prix de 28 francs; avec touches
ivoire, 35 francs, chez _M. Lefranc, 109, faubourg du Temple, Paris._

LE POLYORAMA BOURGUER

Cet original appareil a été établi pour répondre aux desiderata de la
majorité des collectionneurs de cartes postales, gravures,
photographies, etc., ainsi que des éditeurs de cartes, soucieux de
conserver intactes leurs collections. Il permet de faire passer, sans
effort ni fatigue, successivement, sous les yeux des spectateurs, des
séries illimitées de gravures, cartes postales, etc. Il possède tous les
avantages de l'album sans en avoir les inconvénients.

[Illustration: Fig. 1.--Le Polyorama Bourguer.]

Au moyen de la glace dont le Polyorama est muni, on obtient des reflets
et une animation du plus charmant effet qui donnent à l'oeil une
illusion de la réalité. Nos gravures montrent la disposition intérieure
de l'appareil. Le tambour-boîte que représente la figure 2 présente, en
tournant devant la fenêtre vitrée, la collection de cartes postales qui
sont simplement fixées dans des encoches pratiquées dans une bande de
papier spécial enroulée sur ce tambour. L'appareil fermant à clef, la
collection se trouve ainsi, non seulement à l'abri de la poussière, mais
encore du toucher et de toute soustraction possible; il est pourvu
d'encoches qui permettent la pose et le changement faciles de tous les
objets classés, par séries, si on le désire, verticalement ou
horizontalement, sur des tambours-boîtes pouvant recevoir de 120 à 150
cartes et se substituer les uns aux autres, avec plus de facilité même
qu'un changement de cylindre ou de disque dans les appareils
phonographes. Les boutons actionnant ces tambours de l'extérieur sont
fixes ou mobiles, au choix; dans ce dernier cas, une fois retirés,
l'appareil ne peut plus fonctionner; le propriétaire, de ce fait, est
absolument maître de sa collection.

Le Polyorama peut être actionné par un enfant; c'est un petit meuble
élégant et nouveau qui ne déparera aucun salon; il peut se fabriquer,
sur demande, dans toutes les dimensions, de manière à recevoir des
gravures et estampes de toutes grandeurs, les photographiés de divers
formats, les autographes, etc.

[Illustration: Fig. 2.--Boîte-tambour interchangeable.]

Les prix de ces appareils varient de 25 à 30 francs, suivant qualités.
Les boîtes-tambours interchangeables valent 1 fr. 75 la pièce. Pour
renseignements plus complets, s'adresser à _M. Chosseler, 10, rue des
Dominicains, Nancy._





*** End of this LibraryBlog Digital Book "L'Illustration, No. 3249, 3 Juin 1905" ***

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