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Title: Le Tour du Monde; En Roumanie - Journal des voyages et des voyageurs; 2e Sem. 1905
Author: Various
Language: French
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*** Start of this LibraryBlog Digital Book "Le Tour du Monde; En Roumanie - Journal des voyages et des voyageurs; 2e Sem. 1905" ***


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(BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)



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Journal des voyages et des voyageurs" (2e semestre 1905).

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aux différentes zones géographiques, ce fichier contient les articles
sur la Roumanie.

Chaque fichier contient l'index complet du recueil dont ces
articles sont originaires.

La liste des illustrations étant très longue, elle a été déplacée et
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                    LE TOUR DU MONDE



                         PARIS
                IMPRIMERIE FERNAND SCHMIDT
                  20, rue du Dragon, 20



                NOUVELLE SÉRIE--11e ANNÉE
                       2e SEMESTRE



                    LE TOUR DU MONDE

                         JOURNAL
              DES VOYAGES ET DES VOYAGEURS



                     Le Tour du Monde
             a été fondé par Édouard Charton
                         en 1860



                         PARIS
              LIBRAIRIE DE HACHETTE ET Cie
             79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
         LONDRES, 18, KING WILLIAM STREET, STRAND
                          1905

Droits de traduction et de reproduction réservés.



TABLE DES MATIÈRES


L'ÉTÉ AU KACHMIR

Par _Mme F. MICHEL_

  I. De Paris à Srînagar. -- Un guide pratique. -- De Bombay à
     Lahore. -- Premiers préparatifs. -- En _tonga_ de
     Rawal-Pindi à Srînagar. -- Les Kachmiris et les maîtres du
     Kachmir. -- Retour à la vie nomade.                             1

  II. La «Vallée heureuse» en _dounga_. -- Bateliers et
     batelières. -- De Baramoula à Srînagar. -- La capitale du
     Kachmir. -- Un peu d'économie politique. -- En amont de
     Srînagar.                                                      13

  III. Sous la tente. -- Les petites vallées du Sud-Est. --
     Histoires de voleurs et contes de fées. -- Les ruines de
     Martand. -- De Brahmanes en Moullas.                           25

     IV. Le pèlerinage d'Amarnâth. -- La vallée du Lidar. -- Les
     pèlerins de l'Inde. -- Vers les cimes. -- La grotte sacrée.
     -- En _dholi_. -- Les Goudjars, pasteurs de buffles.           37

  V. Le pèlerinage de l'Haramouk. -- Alpinisme funèbre et
     hydrothérapie religieuse. -- Les temples de Vangâth. --
     Frissons d'automne. -- Les adieux à Srînagar.                  49


SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE

Par _le docteur LAMY_

_Médecin-major des troupes coloniales_.

  I. Voyage dans la brousse. -- En file indienne. -- Motéso.
     -- La route dans un ruisseau. -- Denguéra. -- Kodioso. --
     Villes et villages abandonnés. -- Où est donc Bettié? --
     Arrivée à Dioubasso.                                           61

  II. Dans le territoire de Mopé. -- Coutumes du pays. -- La
     mort d'un prince héritier. -- L'épreuve du poison. -- De
     Mopé à Bettié. -- Bénie, roi de Bettié, et sa capitale. --
     Retour à Petit-Alépé.                                          73

  III. Rapports et résultats de la mission. -- Valeur
     économique de la côte d'Ivoire. -- Richesse de la flore. --
     Supériorité de la faune.                                       85

  IV. La fièvre jaune à Grand-Bassam. -- Deuils nombreux. --
     Retour en France.                                              90


L'ÎLE D'ELBE

Par _M. PAUL GRUYER_

  I. L'île d'Elbe et le «canal» de Piombino. -- Deux mots
     d'histoire. -- Débarquement à Porto-Ferraio. -- Une ville
     d'opéra. -- La «teste di Napoleone» et le Palais impérial.
     -- La bannière de l'ancien roi de l'île d'Elbe. -- Offre à
     Napoléon III, après Sedan. -- La bibliothèque de l'Empereur.
     -- Souvenir de Victor Hugo. Le premier mot du poète. -- Un
     enterrement aux flambeaux. Cagoules noires et cagoules
     blanches. Dans la paix des limbes. -- Les différentes routes
     de l'île.                                                      97

  II. Le golfe de Procchio et la montagne de Jupiter. -- Soir
     tempétueux et morne tristesse. -- L'ascension du Monte
     Giove. -- Un village dans les nuées. -- L'Ermitage de la
     Madone et la «Sedia di Napoleone». -- Le vieux gardien de
     l'infini. «Bastia, Signor!». Vision sublime. -- La côte
     orientale de l'île. Capoliveri et Porto-Longone. -- La gorge
     de Monserrat. -- Rio 1 Marina et le monde du fer.             109

  III. Napoléon, roi de l'île d'Elbe. -- Installation aux
     Mulini. -- L'Empereur à la gorge de Monserrat. -- San
     Martino Saint-Cloud. La salle des Pyramides et le plafond
     aux deux colombes. Le lit de Bertrand. La salle de bain et
     le miroir de la Vérité. -- L'Empereur transporte ses pénates
     sur le Monte Giove. -- Elbe perdue pour la France. --
     L'ancien Musée de San Martino. Essai de reconstitution par
     le propriétaire actuel. Le lit de Madame Mère. -- Où il faut
     chercher à Elbe les vraies reliques impériales. «Apollon
     gardant ses troupeaux.» Éventail et bijoux de la princesse
     Pauline. Les clefs de Porto-Ferraio. Autographes. La robe de
     la signorina Squarci. -- L'église de l'archiconfrérie du
     Très-Saint-Sacrement. La «Pieta» de l'Empereur. Les
     broderies de soie des Mulini. -- Le vieil aveugle de
     Porto-Ferraio.                                                121


D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE

Par _M. VICTOR CHAPOT_

_membre de l'École française d'Athènes._

  I. -- Alexandrette et la montée de Beïlan. -- Antioche et
     l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. -- La route
     d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. -- Premier aperçu
     d'Alep.                                                       133

  II. -- Ma caravane. -- Village d'Yazides. -- Nisib. --
     Première rencontre avec l'Euphrate. -- Biredjik. --
     Souvenirs des Hétéens. -- Excursion à Resapha. -- Comment
     atteindre Ras-el-Aïn? Comment le quitter? -- Enfin à Orfa!    145

  III. -- Séjour à Orfa. -- Samosate. -- Vallée accidentée de
     l'Euphrate. -- Roum-Kaleh et Aïntab. -- Court repos à Alep.
     -- Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. -- Huit jours trappiste! --
     Conclusion pessimiste.                                        157


LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES

Par _M. RAYMOND BEL_

     À qui les Nouvelles-Hébrides: France, Angleterre ou
     Australie? Le condominium anglo-français de 1887. --
     L'oeuvre de M. Higginson. -- Situation actuelle des îles. --
     L'influence anglo-australienne. -- Les ressources des
     Nouvelles-Hébrides. -- Leur avenir.                           169


LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE

Par _M. ALBERT THOMAS_

  I. -- Moscou. -- Une déception. -- Le Kreml, acropole
     sacrée. -- Les églises, les palais: deux époques.             182

  II. -- Moscou, la ville et les faubourgs. -- La bourgeoisie
     moscovite. -- Changement de paysage; Nijni-Novgorod: le
     Kreml et la ville.                                            193

  III. -- La foire de Nijni: marchandises et marchands. --
     L'oeuvre du commerce. -- Sur la Volga. -- À bord du
     _Sviatoslav_. -- Une visite à Kazan. -- La «sainte mère
     Volga».                                                       205

  IV. -- De Samara à Tomsk. -- La vie du train. -- Les
     passagers et l'équipage: les soirées. -- Dans le steppe:
     l'effort des hommes. -- Les émigrants.                        217

  V. -- Tomsk. -- La mêlée des races. -- Anciens et nouveaux
     fonctionnaires. -- L'Université de Tomsk. -- Le rôle de
     l'État dans l'oeuvre de colonisation.                         229

  VI. -- Heures de retour. -- Dans l'Oural. -- La
     Grande-Russie. -- Conclusion.                                 241


LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES

Par _M. GERSPACH_

     La petite ville de Lugano; ses charmes; son lac. -- Un peu
     d'histoire et de géographie. -- La cathédrale de
     Saint-Laurent. -- L'église Sainte-Marie-des-Anges. --
     Lugano, la ville des fresques. -- L'oeuvre du Luini. --
     Procédés employés pour le transfert des fresques.             253


SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE

Par _M. ÉMILE DESCHAMPS_

  I. -- Woo-Sung. -- Au débarcadère. -- La Concession
     française. -- La Cité chinoise. -- Retour à notre
     concession. -- La police municipale et la prison. -- La
     cangue et le bambou. -- Les exécutions. -- Le corps de
     volontaires. -- Émeutes. -- Les conseils municipaux.          265

  II. -- L'établissement des jésuites de Zi-ka-oueï. --
     Pharmacie chinoise. -- Le camp de Kou-ka-za. -- La fumerie
     d'opium. -- Le charnier des enfants trouvés. -- Le
     fournisseur des ombres. -- La concession internationale. --
     Jardin chinois. -- Le Bund. -- La pagode de Long-hoa. --
     Fou-tchéou-road. -- Statistique.                              277


L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS

Par _M. BARGY_

     Le problème de la civilisation des nègres. -- L'Institut
     Hampton, en Virginie. -- La vie de Booker T. Washington. --
     L'école professionnelle de Tuskegee, en Alabama. --
     Conciliateurs et agitateurs. -- Le vote des nègres et la
     casuistique de la Constitution.                               289


À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE

Par _le Major PERCY MOLESWORTH SYKES_

_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan_.

  I. -- Arrivée à Astrabad. -- Ancienne importance de la
     ville. -- Le pays des Turkomans: à travers le steppe et les
     Collines Noires. -- Le Khorassan. -- Mechhed: sa mosquée;
     son commerce. -- Le désert de Lout. -- Sur la route de
     Kirman.                                                       301

  II. -- La province de Kirman. -- Géographie: la flore, la
     faune; l'administration, l'armée. -- Histoire: invasions et
     dévastations. -- La ville de Kirman, capitale de la
     province. -- Une saison sur le plateau de Sardou.             313

  III. -- En Baloutchistan. -- Le Makran: la côte du golfe
     Arabique. -- Histoire et géographie du Makran. -- Le Sarhad.  325

  IV. -- Délimitation à la frontière perso-baloutche. -- De
     Kirman à la ville-frontière de Kouak. -- La Commission de
     délimitation. -- Question de préséance. -- L'oeuvre de la
     Commission. -- De Kouak à Kélat.                              337

  V. -- Le Seistan: son histoire. -- Le delta du Helmand. --
     Comparaison du Seistan et de l'Égypte. -- Excursions dans le
     Helmand. -- Retour par Yezd à Kirman.                         349


AUX RUINES D'ANGKOR

Par _M. le Vicomte DE MIRAMON-FARGUES_

     De Saïgon à Pnôm-penh et à Compong-Chuang. -- À la rame sur
     le Grand-Lac. -- Les charrettes cambodgiennes. -- Siem-Réap.
     -- Le temple d'Angkor. -- Angkor-Tom -- Décadence de la
     civilisation khmer. -- Rencontre du second roi du Cambodge.
     -- Oudong-la-Superbe, capitale du père de Norodom. -- Le
     palais de Norodom à Pnôm-penh. -- Pourquoi la France ne
     devrait pas abandonner au Siam le territoire d'Angkor.        361


EN ROUMANIE

Par _M. Th. HEBBELYNCK_

  I. -- De Budapest à Petrozeny. -- Un mot d'histoire. -- La
     vallée du Jiul. -- Les Boyards et les Tziganes. -- Le marché
     de Targu Jiul. -- Le monastère de Tismana.                    373

  II. -- Le monastère d'Horezu. -- Excursion à Bistritza. --
     Romnicu et le défilé de la Tour-Rouge. -- De Curtea de Arges
     à Campolung. -- Défilé de Dimboviciora.                       385

  III. -- Bucarest, aspect de la ville. -- Les mines de sel de
     Slanic. -- Les sources de pétrole de Doftana. -- Sinaïa,
     promenade dans la forêt. -- Busteni et le domaine de la
     Couronne.                                                     397


CROQUIS HOLLANDAIS

Par _M. Lud. GEORGES HAMÖN_

_Photographies de l'auteur._

  I. -- Une ville hollandaise. -- Middelburg. -- Les nuages.
     -- Les _boerin_. -- La maison. -- L'éclusier. -- Le marché.
     -- Le village hollandais. -- Zoutelande. -- Les bons
     aubergistes. -- Une soirée locale. -- Les sabots des petits
     enfants. -- La kermesse. -- La piété du Hollandais.           410

  II. -- Rencontre sur la route. -- Le beau cavalier. -- Un
     déjeuner décevant. -- Le père Kick.                           421

  III. -- La terre hollandaise. -- L'eau. -- Les moulins. --
     La culture. -- Les polders. -- Les digues. -- Origine de la
     Hollande. -- Une nuit à Veere. -- Wemeldingen. -- Les cinq
     jeunes filles. -- Flirt muet. -- Le pochard. -- La vie sur
     l'eau.                                                        423

  IV. -- Le pêcheur hollandais. -- Volendam. -- La lessive. --
     Les marmots. -- Les canards. -- La pêche au hareng. -- Le
     fils du pêcheur. -- Une île singulière: Marken. -- Au milieu
     des eaux. -- Les maisons. -- Les moeurs. -- Les jeunes
     filles. -- Perspective. -- La tourbe et les tourbières. --
     Produit national. -- Les tourbières hautes et basses. --
     Houille locale.                                               433


ABYDOS

dans les temps anciens et dans les temps modernes

Par _M. E. AMELINEAU_

     Légende d'Osiris. -- Histoire d'Abydos à travers les
     dynasties, à l'époque chrétienne. -- Ses monuments et leur
     spoliation. -- Ses habitants actuels et leurs moeurs.         445


VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES

Par _M. JULES BROCHEREL_

  I. -- De Tachkent à Prjevalsk. -- La ville de Tachkent. --
     En tarentass. -- Tchimkent. -- Aoulié-Ata. -- Tokmak. -- Les
     gorges de Bouam. -- Le lac Issik-Koul. -- Prjevalsk. -- Un
     chef kirghize.                                                457

  II. -- La vallée de Tomghent. -- Un aoul kirghize. -- La
     traversée du col de Tomghent. -- Chevaux alpinistes. -- Une
     vallée déserte. -- Le Kizil-tao. -- Le Saridjass. --
     Troupeaux de chevaux. -- La vallée de Kachkateur. -- En vue
     du Khan-Tengri.                                               469

  III. -- Sur le col de Tuz. -- Rencontre d'antilopes. -- La
     vallée d'Inghiltchik. -- Le «tchiou mouz». -- Un chef
     kirghize. -- Les gorges d'Attiaïlo. -- L'aoul d'Oustchiar.
     -- Arrêtés par les rochers.                                   481

  IV. -- Vers l'aiguille d'Oustchiar. -- L'aoul de Kaende. --
     En vue du Khan-Tengri. -- Le glacier de Kaende. -- Bloqués
     par la neige. -- Nous songeons au retour. -- Dans la vallée
     de l'Irtach. -- Chez le kaltchè. -- Cuisine de Kirghize. --
     Fin des travaux topographiques. -- Un enterrement kirghize.   493

  V. -- L'heure du retour. -- La vallée d'Irtach. -- Nous
     retrouvons la douane. -- Arrivée à Prjevalsk. -- La
     dispersion.                                                   505

  VI. -- Les Khirghizes. -- L'origine de la race. -- Kazaks et
     Khirghizes. -- Le classement des Bourouts. -- Le costume
     khirghize. -- La yourte. -- Moeurs et coutumes khirghizes.
     -- Mariages khirghizes. -- Conclusion.                        507


L'ARCHIPEL DES FEROÉ

Par _Mlle ANNA SEE_

     Première escale: Trangisvaag. -- Thorshavn, capitale de
     l'Archipel; le port, la ville. -- Un peu d'histoire. -- La
     vie végétative des Feroïens. -- La pêche aux dauphins. -- La
     pêche aux baleines. -- Excursions diverses à travers
     l'Archipel.                                                   517


PONDICHÉRY

chef-lieu de l'Inde française

Par _M. G. VERSCHUUR_

     Accès difficile de Pondichéry par mer. -- Ville blanche et
     ville indienne. -- Le palais du Gouvernement. -- Les hôtels
     de nos colonies. -- Enclaves anglaises. -- La population;
     les enfants. -- Architecture et religion. -- Commerce. --
     L'avenir de Pondichéry. -- Le marché. -- Les écoles. -- La
     fièvre de la politique.                                       529


UNE PEUPLADE MALGACHE LES TANALA DE L'IKONGO

Par _M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ_

  I. -- Géographie et histoire de l'Ikongo. -- Les Tanala. --
     Organisation sociale. Tribu, clan, famille. -- Les lois.      541

  II. -- Religion et superstitions. -- Culte des morts. --
     Devins et sorciers. -- Le Sikidy. -- La science. --
     Astrologie. -- L'écriture. -- L'art. -- Le vêtement et la
     parure. -- L'habitation. -- La danse. -- La musique. -- La
     poésie.                                                       553


LA RÉGION DU BOU HEDMA

(sud tunisien)

Par _M. Ch. MAUMENÉ_

     Le chemin de fer Sfax-Gafsa. -- Maharess. -- Lella Mazouna.
     -- La forêt de gommiers. -- La source des Trois Palmiers. --
     Le Bou Hedma. -- Un groupe mégalithique. -- Renseignements
     indigènes. -- L'oued Hadedj et ses sources chaudes. -- La
     plaine des Ouled bou Saad et Sidi haoua el oued. -- Bir
     Saad. -- Manoubia. -- Khrangat Touninn. -- Sakket. -- Sened.
     -- Ogla Zagoufta. -- La plaine et le village de Mech. --
     Sidi Abd el-Aziz.                                             565


DE TOLÈDE À GRENADE

Par _Mme JANE DIEULAFOY_

  I. -- L'aspect de la Castille. -- Les troupeaux en
     _transhumance_. -- La Mesta. -- Le Tage et ses poètes. -- La
     Cuesta del Carmel. -- Le Cristo de la Luz. -- La machine
     hydraulique de Jualino Turriano. -- Le Zocodover. -- Vieux
     palais et anciennes synagogues. -- Les Juifs de Tolède. --
     Un souvenir de l'inondation du Tage.                          577

  II. -- Le Taller del Moro et le Salon de la Casa de Mesa. --
     Les pupilles de l'évêque Siliceo. -- Santo Tomé et l'oeuvre
     du Greco. -- La mosquée de Tolède et la reine Constance. --
     Juan Guaz, premier architecte de la Cathédrale. -- Ses
     transformations et adjonctions. -- Souvenirs de las Navas.
     -- Le tombeau du cardinal de Mendoza. Isabelle la Catholique
     est son exécutrice testamentaire. -- Ximénès. -- Le rite
     mozarabe. -- Alvaro de Luda. -- Le porte-bannière d'Isabelle
     à la bataille de Toro.                                        589

  III. -- Entrée d'Isabelle et de Ferdinand, d'après les
     chroniques. -- San Juan de los Reyes. -- L'hôpital de Santa
     Cruz. -- Les Soeurs de Saint-Vincent de Paul. -- Les
     portraits fameux de l'Université. -- L'ange et la peste. --
     Sainte-Léocadie. -- El Cristo de la Vega. -- Le soleil
     couchant sur les pinacles de San Juan de los Reyes.           601

  IV. -- Les «cigarrales». -- Le pont San Martino et son
     architecte. -- Dévouement conjugal. -- L'inscription de
     l'Hôtel de Ville. -- Cordoue, l'Athènes de l'Occident. -- Sa
     mosquée. -- Ses fils les plus illustres. -- Gonzalve de
     Cordoue. -- Les comptes du _Gran Capitan_. -- Juan de Mena.
     -- Doña Maria de Parèdes. -- L'industrie des cuirs repoussés
     et dorés.                                                     613



  TOME IX, NOUVELLE SÉRIE.--32e LIV.         Nº 32.--12 Août 1903.

[Illustration: La petite ville de Petrozeny n'est guère originale;
elle a de plus un aspect malpropre (page 375).--D'après une
photographie.]



EN ROUMANIE

Par M. TH. HEBBELYNCK.

     I. -- De Budapest à Petrozeny. -- Un mot d'histoire. -- La vallée
     du Jiul. -- Les Boyards et les Tziganes. -- Le marché de Targu
     Jiu -- Le monastère de Tismana.


[Illustration: Paysan des environs de Petrozeny et son fils.--D'après
une photographie.]

Ces messieurs sont ingénieurs?--Pardon, Madame.--Inspecteurs des
forêts?--Pas davantage: nous sommes de simples voyageurs.--Des
voyageurs? Ici, en Roumanie, et sans que cela puisse rien vous
rapporter?--Rien que la satisfaction d'observer des moeurs
intéressantes, d'admirer un beau pays, d'en emporter d'agréables
souvenirs.

C'est dans ces termes que nous fûmes, un jour, interviewés par une
personne de distinction, femme d'un général roumain, en villégiature
dans une localité charmante, au coeur des montagnes de la Valachie.
Cette interview prouve assez que les excursionnistes n'ont guère
visité jusqu'ici la Roumanie, et que, ni le Club Alpin, ni les agences
Cook n'ont point encore pris possession de ces belles forêts des
Carpathes et de ces poétiques vallées qui en descendent vers le
Danube.

Notre voyage date du mois d'août 1901. Tout d'abord, nous avons
parcouru cette Roumanie, encore primitive, restée jusqu'en ces
derniers temps à peu près telle qu'elle était il y a vingt siècles, et
qu'on retrouve dans les régions montagneuses de la Valachie. Ensuite,
nous avons visité la Roumanie moderne, industrielle, née avec le
nouveau régime, et dont Bucharest est l'âme et le centre.

L'art en Roumanie n'a laissé à travers les âges que de bien faibles
traces. Tous les souvenirs anciens qu'on croirait devoir rencontrer
dans un pays colonisé par les Romains, ont été anéantis par le flot
barbare qui, se déversant dans ces provinces pendant douze siècles, a
tout balayé, tout emporté. Seuls, quelques monastères, construits au
moyen âge sous les princes ou voïvodes, et dont celui de Curtea de
Arges est le plus célèbre, attirent aujourd'hui l'attention. Mais le
grand attrait pour le voyageur consiste dans le paysage souvent
grandiose, toujours poétique, dans l'originalité des costumes et dans
les moeurs des habitants.

Nous partons par Budapest, la superbe capitale de la Hongrie, qui,
depuis 1896, s'est mise au rang des plus belles villes de l'Europe.
Elle fêtait alors, par une brillante exposition et par l'inauguration
d'une série de monuments nouveaux (le Parlement entre autres), le
millénaire de la prise de possession de la Hongrie par les hordes
magyares, sous la conduite d'Arpad.

Au sortir de Budapest, le train nous emporte à travers les plaines
fertiles de la Hongrie, entre des champs de blond maïs, dont on
n'aperçoit pas la fin. D'immenses meules de blé sont groupées autour
des fermes, où fonctionnent des batteuses à vapeur et où s'agite tout
un peuple de travailleurs et de travailleuses, habillés de blanc. Plus
loin, d'innombrables troupeaux de boeufs, aux grandes cornes largement
écartées, puis des porcs aux longues soies frisées, très drôles sous
leur «toison panachée», et qu'à distance on prendrait pour des
moutons.

C'est dans ces plaines hongroises, aux environs d'Arad, que pour la
première fois nous voyons des buffles domestiques. Tandis que les
boeufs promènent leur mélancolie dans la prairie, les buffles se
baignent avec volupté dans les eaux tièdes de la rivière. Ces animaux
sont très recherchés en Hongrie et en Roumanie; leur lait est
excellent, ils sont durs à la fatigue, s'attellent, tout comme les
boeufs, aux chariots des paysans; mais ils sont également sensibles à
la chaleur et au froid, réclament beaucoup d'eau en été, et demandent
en hiver des étables spéciales. Aussi, en Transylvanie et en Roumanie,
où les hivers sont rigoureux, les loge-t-on sous les fermes, dans des
caves bien abritées.

Cette portion de la Hongrie, la «Puzsta», est fort peu habitée, mais
le sol est très fertile et bien cultivé; si les corps de ferme y sont
rares, ils sont généralement importants. C'est la grande culture, dans
toute l'acception du terme.

Mais nous voici aux confins de la plaine: nous approchons des forêts
de la Transylvanie. À Piski, où nous avons nos premières impressions
sur ces rudes montagnards que nous allons voir de près pendant
quelques jours, nous quittons la grande voie pour entrer
définitivement dans la montagne et gravir cette portion des Carpathes
du sud qui, dans toute son étendue, n'offre qu'une seule brèche
naturelle, celle de la Tour Rouge. Plus on s'élève, plus les fermes
prennent un aspect misérable. Ce ne sont que des habitations en
torchis, recouvertes de roseaux ou de tiges de maïs desséché, et
groupées autour de pauvres églises, entièrement en bois. Bientôt toute
trace d'habitation disparaît, et la route prend un aspect vraiment
grandiose. C'est un chaos qu'il nous faut traverser.

[Illustration: Carte de Roumanie pour suivre l'itinéraire de
l'auteur.]

Les tunnels succèdent aux tunnels, et des corniches hardies sont
accrochées au flanc des rochers. Il fait nuit lorsque nous nous
arrêtons à deux pas de la frontière roumaine, dans un centre houiller,
dominé par des rochers de 2 500 mètres: nous sommes à Petrozeny. La
ville est à quelque distance de la gare. À peine deux ou trois
fiacres, sitôt envahis, se trouvent-ils à la disposition des
voyageurs, et sans l'extrême obligeance d'un inconnu, qui, fort
gracieusement, nous cède son équipage, nous aurions dû faire la route
à pied.

Vingt minutes au trot rapide de nos chevaux, et nous voilà sur la
grande place, devant le principal hôtel de la localité, où un joyeux
concert rassemble l'élite des habitants.

Vers deux heures du matin, des clameurs, des cris de détresse, nous
réveillent en sursaut. Une flamme énorme s'élève de la grande place.
C'est une baraque tzigane, accolée à l'hôtel, qui flambe.

Déjà l'escalier de sortie de l'hôtel est menacé, et le personnel de la
maison, sans songer à réveiller les voyageurs, encombre les corridors
d'armoires, de matelas, de tapis. C'est à grand'peine que nous pouvons
nous frayer un passage pour gagner la cour intérieure, où, après
cette chaude alerte, nous sommes en lieu sûr.

[Illustration: Vendeuses au marché de Targu-Jiul (page 382).--D'après
une photographie.]

La population de Petrozeny est, en grande partie, roumaine. Cependant,
comme la ville est industrielle, une foule d'étrangers se mêle à la
population primitive; voilà pourquoi, à côté des frais et gracieux
costumes roumains, on trouve bon nombre de gens vêtus d'une façon
quelconque.

La petite ville n'est guère originale. Des maisons en brique, en
torchis ou même en bois bordent les rues, et de chacune de ces
devantures sortent des perches où se balancent, ici une enseigne, là
des peaux de mouton, des casseroles, des saucissons, voire des
chemises. C'est un vrai concours d'étalages.

Petrozeny a un aspect malpropre. L'habitant n'y a que la coquetterie
du linge blanc. Chez l'homme, le pantalon et la chemise sont d'une
blancheur éclatante; chez la femme, la chemise et le voile sont
également irréprochables. Seul, le Tzigane se permet du linge de
nuance douteuse, et je crois volontiers qu'il ne quitte sa chemise que
lorsque celle-ci le quitte, c'est-à-dire lorsqu'elle tombe en
lambeaux. L'intérieur des habitations est dépourvu de tout confort.
Ces gens se contentent de si peu, qu'ils ne comprennent rien aux
légitimes exigences des rares voyageurs qui s'égarent au milieu d'eux.

La place du marché offre un genre d'animation tout particulier. On se
croirait dans la cour d'une ferme. Les oies, les porcs, y ont droit de
cité; ceux-ci présentent une variété infinie. Il y en a de blancs, de
noirs, de roux, de toute nuance et de toute dimension, suivant qu'ils
appartiennent à la race moldave, serbe, ou à la race des cochons de
marais, qu'on trouve surtout aux environs du Danube. Ces intéressants
animaux vivent en liberté et vont chercher des glands dans les
immenses forêts de chênes, qui couvrent les hauteurs voisines.

D'après les relevés statistiques du ministère des Finances, la
population de la Roumanie était, en 1894, de 5 millions d'habitants.
Mais les calculs de M. Stourdza, plus exacts, dit-on, en accusent
6 100 000 à la même époque[1].

         [Note 1: Benger. _La Roumanie en 1900_, p. 2.]

L'histoire du peuple roumain est celle d'un peuple malheureux, auquel
l'oppression, les guerres, le servage, ont enlevé toute initiative;
d'un peuple dont l'intelligence et l'énergie ont été énervées par le
joug séculaire des Turcs.

La Roumanie actuelle, Valachie, Moldavie et Dobrudja, se compose de la
plus grande partie de la Dacie ancienne, conquise par Trajan à la fin
du Ier siècle de l'ère chrétienne. Comme le pays était fort dépeuplé
par les guerres, Trajan y établit des colons romains qui, se mêlant à
la population primitive, formèrent la race encore aujourd'hui
existante des Daco-Romains ou des Roumains. Bientôt les Goths, les
Huns, les Bulgares, les Hongrois, les Tartares, passent tour à tour
sur l'ancienne Dacie, qu'ils ravagent, et tandis que de nombreux
Daco-Romains franchissent les Carpathes et se retirent en
Transylvanie, l'autre partie de la jeune nation, après une lutte
désespérée, consent à partager un territoire qu'elle ne peut plus
disputer.

Au XIIIe siècle, les Tartares envahissent la Hongrie et la
Transylvanie. Fuyant ces hordes barbares, les Daco-Romains, qui
s'étaient réfugiés en Transylvanie, font un nouvel exode, et
retraversant les Carpathes, s'en retournent dans leur ancienne
patrie[2]. Radu-Negru, Rodolphe le Noir, chef de la colonie de
Fogaras, se fixe à Campolung et devient le premier voïvode de la
Valachie, tandis qu'un autre chef, du nom de Bogdan, se fait
reconnaître voïvode de la Moldavie. Voilà les deux principautés
roumaines indépendantes, mais cette indépendance n'est pas de longue
durée.

         [Note 2: L'exode de Fogaras est cependant contesté par
         plusieurs auteurs. Ils soutiennent que Radu-Negru n'est
         qu'une figure légendaire. D'après eux, ce serait Tugomer
         Bassarab qui fonda une dynastie en Valachie, et son fils
         Alexandre Bassarab qui transforma en nation indépendante ce
         peuple de pasteurs. (Voir A. de Bertha, _Magyars et Roumains
         devant l'histoire_, 1899, livre II, p. 98 et 99.)]

En 1393 la Valachie, et en 1511 la Moldavie deviennent vassales de la
Porte. Tout d'abord, ces provinces sont gouvernées par des chefs
indigènes sous la suzeraineté des sultans de Byzance. Mais au XVIIIe
siècle, ceux-ci leur imposent des princes étrangers, qu'ils
choisissent parmi les gros financiers grecs établis au Phanar de
Constantinople. C'est l'époque dite Phanariote (1716 à 1822). À leur
avènement, les princes Phanariotes étaient tenus de fournir, outre le
tribut annuel, une somme importante à la Porte. Dès lors, les charges
les plus lourdes pèsent sur les populations et, tout en conservant
nominalement leur indépendance, elles sont rançonnées de la façon la
plus inhumaine.

[Illustration: La nouvelle route de Valachie traverse les carpathes et
aboutit à Targu Jiul (page 377).--D'après une photographie.]

En 1820, toutefois, le Roumain, fatigué du joug, sort de sa torpeur,
se soulève contre le sultan et réclame, avec une énergie dont on ne
l'aurait pas cru capable, ses princes indigènes qui lui sont rendus.
Ceux-ci relèvent le sentiment national et, après la guerre de Crimée,
obtiennent pour les provinces roumaines une semi-indépendance,
garantie par les puissances signataires du traité de Paris (1856).

L'union des provinces est proclamée en 1861, et le colonel Couza est
élu prince sous le nom d'Alexandre-Jean Ier. D'accord avec son
gouvernement, il décrète à la fois la sécularisation des monastères,
qui possédaient le quart du territoire, et l'émancipation des paysans.
Mais en 1866, il est forcé d'abdiquer, et les Chambres, après une
démarche infructueuse auprès de S. A. R. le Comte de Flandre,
proclament le prince Charles de Hohenzollern, prince de Roumanie.

À son avènement tout était à créer. Les villes présentaient un aspect
de pauvreté absolue. Partout régnaient la corruption et le vol. Aussi
le prince s'occupe-t-il immédiatement de la réorganisation des divers
services de l'État, et en 1877, lors de la guerre turco-russe, la
Roumanie qui s'est avancée à grands pas est de taille à fournir un
puissant appoint à la Russie.

[Illustration: C'est aux environs d'Arad que pour la première fois
nous voyons des buffles domestiques (page 374).--D'après une
photographie.]

Elle ne fut que médiocrement récompensée de son généreux concours. On
lui donna la Dobroudja avec le port de Constanza; mais, en échange,
elle dut céder la partie de la Bessarabie acquise en 1856, et que la
Russie convoitait depuis longtemps. Il est vrai que l'indépendance
complète de la Roumanie fut reconnue par les divers États de l'Europe,
et en 1881, le prince Charles de Hohenzollen obtint le titre de roi de
Roumanie.

Nous pénétrons en Valachie par la nouvelle route qui traverse les
Carpathes et aboutit à Targu Jiul. Puis, après nous être arrêtés
successivement aux monastères de Tismana, d'Horezu, de Curtea de
Arges, de Campolung, nous nous dirigeons vers Bucharest, capitale de
la Roumanie, d'où nous visiterons la contrée pétrolifère de Doftana et
les mines de sel gemme de Slanic. Nous terminerons par Sinaïa, la
poétique résidence des souverains de Roumanie.

Actuellement, on ne voyage en Roumanie qu'en victoria, avec deux,
trois ou quatre chevaux attelés de front. Sous la capote, se trouve un
grand râtelier où l'on emmagasine le fourrage de la journée, et auquel
on attache le seau destiné à faire boire les chevaux, toutes choses
qu'on ne trouverait pas en route. Le sac contenant le maïs, qui se
donne au lieu d'avoine, se place à côté du cocher, qui, après s'être
pourvu d'amples munitions, daignera enfin s'occuper de caler vos
bagages.

Les chevaux sont très fringants et très résistants à la fatigue. Ils
font 80, voire 100 kilomètres par jour, à raison de 10 kilomètres à
l'heure. Les cochers ont une manière spéciale de les stimuler, en
accompagnant leurs coups de fouet de cris sauvages, très particuliers.

Il y a vingt-cinq ans, la victoria était inconnue dans le pays, et
l'on ne voyageait qu'en birdj, la voiture nationale, encore utilisée
aujourd'hui par les paysans. Le birdj est une caisse en bois, à
claire-voie et sans ressorts, supportée par quatre roues avec, à
l'arrière, l'inévitable râtelier à fourrage et, au-dessus, une grande
bâche, soutenue par de larges cerceaux. On y entre par une ouverture
étroite et basse, ménagée entre les roues, et l'on trouve à
l'intérieur comme banquette ses colis ou une botte de foin.

La vallée du Jiul, qui s'ouvre devant nous au départ de Petrozeny, a
été longtemps réputée impraticable, et il fallait qu'elle fût bien
mauvaise, car les montagnards eux-mêmes la regardaient comme
infranchissable, et pour traverser cette portion des Carpathes, ils
préféraient encore, au milieu des obstacles de toute nature, gravir le
rude sentier qui traverse le col du Vulcan. Mais grâce à de superbes
travaux, dus en grande partie à des ingénieurs belges, elle est
aujourd'hui traversée par une des routes les plus majestueuses et les
plus sûres qu'on trouve dans les Carpathes du sud. On s'enfonce dans
une étroite crevasse dominée de chaque côté par des pics élevés,
absolument nus dans le haut, et couverts dans le bas d'admirables
forêts inexploitées, qui leur font une superbe et sombre parure. Tout
au fond de la crevasse le Jiul hongrois, grossi du Jiul roumain, roule
ses eaux tumultueuses au milieu de tous les obstacles qui encombrent
son lit de rochers. Tantôt étranglé entre les parois rocheuses, il
écume et bondit, tantôt il s'étale calme et tranquille au milieu des
flots de verdure qui s'abaissent jusque dans ses eaux.

Parfois la rivière est si furieuse qu'elle emporte avec elle une
partie de la route nouvelle construite à grands frais. On ne peut dans
nos pays se faire une idée de ces crues subites des rivières. Elles se
produisent non seulement au printemps, lors de la fonte des neiges sur
les hauts sommets, mais encore au plein coeur de l'été.

Cette route n'est certes pas comparable aux merveilleux défilés de la
Suisse; mais elle rappelle, avec un caractère plus sauvage et plus
grandiose, les plus belles vallées de la Forêt-Noire et du Jura.

Presque à la sortie de la passe, au fond d'un enclos, se trouve blotti
le modeste monastère de Naïch. Ce petit monastère, tout blanc, dont la
curieuse église, aux fenêtres trilobées, est décorée, sur tout le
pourtour, de jolies fresques, est encore occupé aujourd'hui par
quelques moines.

[Illustration: Montagnard roumain endimanché.--Cliché Anerlich.]

Bientôt, les montagnes s'abaissent et s'écartent. Le Jiul, débarrassé
de ses entraves de pierre, coule dans un lit dix fois trop large pour
ses eaux, et les forêts disparaissent pour faire place à de modestes
cultures. Ce n'est qu'après avoir parcouru 30 kilomètres que nous
rencontrons quelques maisonnettes de bois, avec des toits pointus à la
turque, et recouvertes de planchettes de bouleau. Si pauvres qu'elles
soient, toutes sont séparées les unes des autres et entourées d'une
clôture. En Roumanie, comme dans la plupart des pays d'Orient, les
haies vives sont inconnues. On se clôture au moyen de planches, de
pieux, de branches mortes ou de clayonnage. Ces petites fermes, en
dépit de leur aspect misérable, constituent, du reste, une réelle
amélioration dans le sort du Roumain. Il a aujourd'hui son habitation
à lui, ses étables, son grenier à maïs, sa porcherie, alors que,
pendant des siècles, sous la domination des boyards, il a vécu dans de
véritables tanières creusées à 2 mètres de profondeur dans le sol, et
sous un toit de clayonnage couvert de mottes de terre. Devant chacune
de ces demeures s'ouvre une véranda, où la famille dort en été, alors
que les fortes chaleurs rendent l'intérieur inhabitable. Le soir on y
place matelas et couvertures, que l'on a soin de faire disparaître au
matin.

Autrefois, une coutume pieuse voulait que chaque paysan plaçât devant
la porte de sa demeure une écuelle d'eau, à l'usage des passants et
des voyageurs; aujourd'hui, devant chaque ferme, on voit se dresser,
comme d'énormes potences, des pompes à levier, et chacun peut à loisir
y étancher sa soif.

La porte monumentale, qui ferme les enclos, est un des ornements de
l'habitation roumaine; on la trouve partout, dans les grandes fermes
comme dans les plus petites, dans les villas comme dans les
monastères. Ces portes sont très curieusement et parfois artistement
découpées.

La boyarie ne fut réellement établie dans le pays qu'à la fin du XIVe
siècle. Radu ou Rodolphe XIV, aidé par le patriarche grec Niphon,
conçut l'idée de créer une noblesse, sur le modèle de la noblesse
byzantine, et transforma en titres nobiliaires les offices de la
Cour[3]. Ce fut l'origine de la boyarie. Plus tard, sous les
Phanariotes, une foule d'aventuriers grecs envahit le pays à la suite
des princes qui, de préférence, les élevaient aux honneurs. Il se créa
ainsi au sein du pays une aristocratie étrangère, avilie, corrompue,
âpre au gain, pressurant les indigènes et les pillant sans vergogne.
Cette nouvelle noblesse était héréditaire jusqu'à la seconde
génération.

         [Note 3: Ubicini (_Provinces Danubiennes et Roumaines_).]

[Illustration: Derrière une haie de bois blanc s'élève l'habitation
modeste.--D'après une photographie.]

[Illustration: Nous croisons des paysans roumains (page
382).--D'après une photographie.]

Chaque titre de boyard donnait droit à un certain nombre de paysans,
redevables uniquement à leur seigneur. Soixante mille familles furent
ainsi mises au service des boyards. Ces malheureux cultivateurs, sans
être précisément attachés à la glèbe, n'avaient pas le droit de
changer de maître, et ne pouvaient quitter leur terre qu'avec
l'autorisation du propriétaire. «Encore en 1856, nous dit Elisée
Reclus[4], les maîtres du sol et de ses habitants étaient environ 5 à
6 000 boyards. Mais parmi eux existait une grande inégalité; la
plupart n'étaient que de petits propriétaires, tandis que 70
feudataires en Valachie et 300 en Moldavie, se partageaient, avec les
monastères, la possession du territoire presque tout entier.»

         [Note 4: _Nouvelle Géographie Universelle._]

En 1864, lors de la sécularisation des monastères, le servage des
paysans prend fin. Chaque famille reçoit un lot de terre variant de 3
à 6 hectares, suivant qu'elle a une vache, deux boeufs et une vache,
ou quatre boeufs et une vache. L'hectare s'acquiert au prix de 120
francs payables à l'État par quinze annuités.

Le nombre de paysans, devenus propriétaires de cette manière, s'élève
au début à 450 000; mais en 1880, lors d'une nouvelle distribution de
terres par l'État, il s'accroît encore de 100 000.

Malgré cette réforme, les grandes sources de richesse appartiennent
encore à l'État et aux anciens boyards. L'État, en effet, exploite
lui-même les mines inépuisables de sel gemme, il est maître des
terrains pétrolifères, maître en grande partie des forêts qui couvrent
le cinquième du territoire. Quant aux boyards, ils ont entre les mains
d'immenses propriétés que les voïvodes leur ont cédées, et dont
l'étendue varie de 4 000 à 8 000 hectares.

Ces propriétés ne peuvent être vendues ou aliénées en bloc; la loi en
défend le morcellement. Au reste, en vertu de l'article 7 de la
Constitution, l'acquisition de la propriété immobilière est interdite
aux étrangers. Toutefois, ils peuvent hériter d'un Roumain; mais, dans
ce cas, l'État est en droit de les obliger à vendre leurs propriétés,
à moins qu'ils n'obtiennent la naturalisation. Celle-ci s'acquiert à
la suite d'un vote du Parlement et après dix années de séjour. Il
existe encore d'autres tempéraments à la règle qui vise les étrangers.
Ils peuvent notamment avoir des maisons en ville, et des projets de
réforme, dit M. Benger[5], tendent à rendre possible l'acquisition des
propriétés immobilières aux sociétés étrangères, dans le cas où la
majorité des associés se compose de citoyens roumains.

         [Note 5: _La Roumanie en 1900_, p. 30, note.]

[Illustration: Costume national de gala roumain.--Cliché Cavallar.]

La manière dont on exploite ces grands domaines est assez originale. À
jour fixe, le maïeur convoque les familles de son village et répartit
entre elles, moyennant un salaire souvent dérisoire, les terres que
chacune d'elles pourra cultiver. Ce salaire est payé d'avance, mais la
récolte entière revient au propriétaire. Dois-je le dire, ces
malheureux paysans, si maltraités autrefois, le sont encore
aujourd'hui, et en maintes circonstances on ne se fait pas faute de
les brutaliser et de les frapper.

Beaucoup d'anciens boyards, spécialement en Moldavie, dirigent
eux-mêmes leurs exploitations agricoles, et occupent de vastes corps
de ferme, où ils séjournent pendant dix mois de l'année. Mais au coeur
de l'hiver ils voyagent, et vont dépenser leurs revenus à Bucharest,
Vienne et Paris.

Sur la route de Targu Jiul, nous croisons de grands attelages. Sept à
huit couples de boeufs, les uns derrière les autres et dirigés par des
paysans tout habillés de blanc, traînent des machines agricoles et de
lourds chariots remplis d'articles perfectionnés ayant trait à
l'agriculture. Autrefois le battage se faisait en Roumanie à l'aide de
boeufs qui foulaient le blé sur l'aire. Aujourd'hui la machinerie
agricole a pénétré partout et les petits propriétaires s'associent
dans le but de faire l'acquisition de batteuses à vapeur.

Des hommes, des femmes à cheval se dirigent vers la ville, des enfants
absolument nus s'enfuient à notre approche. Les villages deviennent
plus importants, les maisons plus soignées, et sur les pieux des
clôtures, de curieux vases, de formes variées et d'une décoration
toute particulière, sont retournés pour égoutter et pour sécher. La
poterie est en effet une des branches les plus intéressantes de la
petite industrie roumaine. Il se tient même des foires de poterie, et
l'on se demande vraiment comment les Roumains peuvent utiliser cette
infinie variété d'ustensiles.

[Illustration: Dans les vicissitudes de leur triste existence,
les tziganes ont conservé leur type et leurs moeurs (page
383).--Photographie Anerlich.]

À l'entrée de la ville, des familles entières prennent le frais au
dehors. Elles sont là, au bord du chemin, accroupies en cercle, dans
le plus grand laisser-aller. La modestie n'est certes pas la vertu par
excellence des Roumaines campagnardes. Peut-être ont-elles à ce sujet
des notions différentes des nôtres. Il est vrai que plus on s'approche
de l'Orient, plus le déshabillé est toléré.

Nous voici à Targu Jiul, la première localité importante de la
Roumanie. C'est une grosse bourgade de trois mille habitants, dont le
principal monument est une école en construction, signalée comme une
école-modèle.

L'hôtel où nous descendons est très bien tenu, et, surprise fort
agréable, le propriétaire parle le français. Mais il nous faut faire
connaissance avec la cuisine roumaine. Oh! la cuisine roumaine! Des
potages acides, dans lesquels nagent une demi-douzaine de sardines.
N'est-ce pas à vous enlever du coup le plus bel appétit?... Ni
roastbeef, ni beefsteak.... On ne tue pas les boeufs, ils servent
uniquement de bêtes de trait. Les porcs, ils courent les rues, mais on
ne les tue pas davantage en été, sous prétexte que la viande ne se
conserve que deux ou trois jours. Des poulets on en a à satiété, mais
ceux qu'on nous présente à table sont des poussins étiques, grillés à
tel point qu'ils sont presque desséchés. Le mouton au paprika, le
koukouroute, grappes de maïs bouillies, sont les plats les plus
recommandables du menu.

Dans les hôtels, on dîne au son de la musique. Si vous avez
l'orchestre tzigane, la musique sera sauvage, ardente, passionnée; si
vous avez l'orchestre roumain, l'ardeur, la fougue disparaissent pour
faire place à la complainte et à la mélancolie. C'est triste à faire
pleurer, c'est la douleur mise en musique.

Au milieu de la nuit, nous sommes réveillés par un orage furieux,
comme on n'en connaît guère dans nos pays. C'est une succession de
longs éclairs blafards, partant à la fois de tous les points de
l'horizon, et illuminant, sans discontinuer, la place et les rues de
la ville. En même temps, toutes les cataractes du ciel se déversent
sur la terre, et les rues se transforment en vrais torrents. Au matin,
les rues sont sèches, l'air est pur et embaumé.

Malgré l'orage de la nuit, dès quatre heures le marché, qui se tient
en face de notre hôtel, offre une animation extraordinaire. Rien de
plus gracieux, de plus pittoresque que ces marchés qui réunissent les
habitants des vallées voisines. Ceux-ci arrivent à la ville en
charrette attelée d'une paire de boeufs, ou à dos de mulet, les femmes
à califourchon, tout comme les hommes, tenant une enfilade d'une
quinzaine de poulets liés les uns aux autres par les pattes, et
qu'elles présentent dans le plus piteux état. Quelques femmes arrivent
au marché les mains vides, mais le corsage fort rebondi. À peine en
place, elles plongent la main dans leur chemise entr'ouverte sur le
devant, et qui d'ailleurs leur tient toujours lieu de poche, et en
retirent qui un poulet, qui un canard: j'en ai même vu qui en
retiraient un petit cochon de lait qu'elles portaient ensuite
maternellement dans les bras. Mais les plus originales sont celles qui
s'en retournent de la ville avec les provisions les plus disparates
dans leur poche improvisée. Celle-ci s'allonge alors d'une façon
démesurée et pend en sac sur le tablier, sonnant à chaque pas d'un
bruit de vaisselle ou résonnant du chant triomphant d'un coq qui a
trouvé preneur. Au marché, les femmes, debout ou accroupies, sont
rangées le long des trottoirs, leurs marchandises étalées devant
elles. La vente de ces produits n'est guère rémunératrice. On leur
paie un poulet 30 centimes, quatre oeufs 10 centimes et 4 litres de
vin 15 centimes. Cependant elles n'ont nullement l'air de souffrir de
la misère. Elles sont gaies et aimables et viennent au marché comme à
une véritable fête.

Leur costume, d'une propreté irréprochable, ne manque pas d'élégance.
Elles portent une chemise de toile très ample, ornée de broderies de
laine bleue ou rouge. Devant et derrière flotte un tablier, la
«catrinza» en laine, à larges rayures. Dans d'autres localités, elles
s'enveloppent en guise de jupe d'une pièce d'étoffe en tissu très
raide et décorée de riches motifs en couleur. Les jeunes filles vont
toujours nu-tête, la tresse tombant sur le dos. Seules, les femmes
mariées se couvrent la tête et les épaules d'un voile de tissu très
léger, et dans certaines localités elles ont adopté le chapeau
d'homme, ce qui n'est pas d'un effet fort gracieux.

Les vêtements des hommes rappellent l'ancien costume des Daces,
reproduit sur la colonne Trajane. Il se compose d'une chemise en
grossière toile de chanvre, fixée à la taille par une large ceinture
de cuir qui tient lieu de poche. Sous la chemise, le pantalon de
toile, serré généralement du genou à la cheville.

Le Roumain de la plaine, et surtout le Valaque, a les yeux noirs, le
teint basané, la physionomie douce et expressive. De nos jours encore,
il porte l'empreinte de la triste condition à laquelle il fut si
longtemps réduit. Il est à la fois timide, patient, superstitieux et
fataliste.

De grand matin, notre victoria attelée de trois chevaux nous attend à
la porte de l'hôtel, et après nous être munis de provisions pour la
journée, nous nous mettons en route pour Tismana.

[Illustration: On rencontre près de Padavag d'immenses troupeaux de
boeufs.--D'après une photographie.]

Le pays que nous traversons est très pittoresque. Aux bosquets touffus
de haut taillis de chêne succèdent des forêts immenses, des futaies
magnifiques, où les arbres atteignent des dimensions superbes. Ces
forêts qui seraient une source de richesse si on les exploitait
normalement, sont abandonnées. Les villages sont misérables, pauvres
et sales, et l'on éprouve une impression pénible, lorsqu'on parcourt
ces fertiles vallées des Carpathes, en constatant que l'activité y
fait totalement défaut. Mais le pauvre, dans ce pays, n'a guère de
besoins: il a dans sa maison du maïs, des oignons, du pain, un bloc de
sel, du fromage, et cela lui suffit. La forêt lui fournit le bois, et
ses vêtements sont filés, tissés et confectionnés chez lui par les
femmes[6]. Chaque habitation a, en effet, son métier à tisser. Le
chanvre fournit la toile grossière qui est l'élément principal de tout
costume féminin ou masculin. La laine filée s'emploie à la fabrication
des manteaux de drap grossier du paysan et des couvertures du ménage.
Teinte à la garance ou au tournesol, cette laine sert aussi à tisser
ces tabliers multicolores dont s'ornent les femmes, et à décorer le
haut des chemises de broderies curieuses et artistiques.

         [Note 6: Jusqu'en ces dernières années cet usage s'étendait
         même à la classe des boyards, et les dames nobles tissaient
         et brodaient de leurs propres mains les vêtements de leur
         famille.]

J'ajouterai que jusqu'à l'âge de six à sept ans, la plupart des
enfants courent absolument nus, ce qui est éminemment économique. Le
soir seulement, on leur passe une chemise, pour les préserver de la
fraîcheur des nuits.

Tout près de Tismana, nous rencontrons de nombreux groupes
nonchalamment couchés sur le seuil de leur porte. Instinctivement, en
nous voyant approcher, ils se lèvent et se tiennent debout en signe de
respect jusqu'après notre passage. Ces groupes sont pour la plupart
des Tziganes.

[Illustration: Les femmes de Targu Jiul ont des traits rudes et
sévères sous le linge blanc.--D'après une photographie.]

L'origine de cette race singulière a été longtemps contestée. Il
semble établi aujourd'hui qu'ils viennent de l'Hindoustan. De vieilles
chartes retrouvées à Tismana signalent, au XIVe siècle, les Tziganes
réduits en esclavage en Valachie.

En effet, alors que partout ailleurs les Tziganes sont libres, ceux de
Roumanie restent plongés dans un asservissement honteux pendant des
siècles. Ils restent la chose de l'État, des boyards et des
monastères, jusqu'en 1827, date de leur affranchissement. Leur nombre
est assez restreint, et dans toute la Roumanie on n'en compte
aujourd'hui que 260 000.

Au milieu des vicissitudes de leur triste existence, les Tziganes ont
conservé leur type, leur langage, leurs moeurs. Le langage qu'ils
emploient toujours entre eux est un dialecte hindou se rapprochant des
idiomes sanscrits. Leur type est souvent remarquable et s'est conservé
très pur à travers les âges. Ce n'est guère que depuis leur
émancipation, qu'ils sont alliés aux autres Roumains. Ils ont le
visage ovale, d'admirables yeux noirs étincelants. Les cheveux, très
noirs aussi, sont portés en broussailles, et jamais un peigne n'a
passé par là. Le nez est droit, légèrement aquilin, les dents d'une
blancheur que rien ne peut altérer, pas même l'abus du tabac dont
hommes et femmes font un usage insensé.

Beaucoup d'entre eux sont cultivateurs ou exercent le métier de
forgeron et de maréchal ferrant. Mais ils sont surtout musiciens, et,
sans aucune connaissance théorique, ils exécutent avec une délicatesse
et un sentiment exquis des mélodies suaves.

Nous traversons maintenant des sous-bois ravissants. De tous côtés,
des ruisseaux cachés dans les taillis descendent en cascades des
hauteurs voisines, et murmurent le long de la route poudreuse.

À notre gauche, le monastère de Tismana, adossé à la montagne touffue
et campé sur un ressaut de la roche, domine le paysage. Une chute
d'eau sort tout écumeuse de dessous le monastère, et se précipite d'un
seul jet au fond de la vallée, où, frémissante encore, elle poursuit
sa course au milieu des sombres bosquets que nous côtoyons.

L'abbaye de Tismana, si renommée autrefois, n'a plus aujourd'hui pour
toute richesse que sa position merveilleuse, son cadre superbe.

Une quinzaine de moines y abritent encore leur misère. Depuis la
sécularisation des monastères en 1861, c'est-à-dire depuis l'époque où
ils furent dépouillés de leurs trésors et de leurs biens, le
Gouvernement se borne à allouer à chaque religieux 70 centimes par
jour pour la nourriture, et 50 francs par an pour l'habillement. Les
ornements riches et les icônes précieux leur ont été enlevés et sont
exposés aujourd'hui au musée de Bucharest où ils ont perdu tout leur
intérêt. Aussi quelle misère dans ces couvents: la cellule d'un des
moines, où l'on nous mène pour jouir du magnifique coup d'oeil qu'on a
sur la vallée, est un misérable taudis sans autre meuble qu'un grabat.

Autrefois, au temps de leur splendeur, alors que les auberges étaient
inconnues en Roumanie, les monastères d'hommes et de femmes offraient
l'hospitalité la plus large et la plus gracieuse à tout étranger qui
venait frapper à leur porte. Ils étaient même devenus des endroits de
villégiature où la société des villes se donnait rendez-vous pour y
passer la belle saison. Il y eut beaucoup d'abus, et cette existence
oisive et mondaine, qui peu à peu s'insinua au sein de la vie
monastique, fut même, paraît-il, un des prétextes de la sécularisation
de leurs biens. Aujourd'hui que les moines sont réduits à la misère,
et qu'ils doivent se livrer eux-mêmes à tous les travaux des champs,
les cloîtres sont devenus déserts et silencieux. Quelques familles
tranquilles, fuyant la température torride des plaines, viennent
pourtant encore y chercher le repos et la fraîcheur. Les moines leur
louent des appartements, mais ils n'offrent plus que le gîte. Leurs
hôtes doivent pourvoir eux-mêmes à tous leurs autres besoins.

On pénètre dans le couvent par une première cour carrée où se trouvent
les bâtiments destinés aux étrangers. Ils sont occupés actuellement
par deux familles aisées de Craïova, dont les dames, fort aimablement,
nous servent d'interprètes auprès du portier, superbe moine à la
longue chevelure et à la barbe noire.

Une table se trouve placée dans le cloître à l'usage des visiteurs qui
désirent prendre leur collation au monastère. Mais vraiment, nous
pouvons nous estimer heureux d'avoir songé à apporter nos provisions
et de ne pas nous être fiés à la règle, ancienne il est vrai, qui
oblige les couvents à héberger et à nourrir les étrangers pendant
trois jours. Le portier qui nous servait n'avait pas même de pain à
nous offrir. Il n'avait que des biscuits ronds, durs et plats, comme
d'énormes médailles, avec le chiffré du monastère sur une face, et sur
l'autre l'effigie de saint Nicodème, patron de l'abbaye.

Les moines s'adonnent aux ouvrages les plus simples et aussi les plus
fatigants. Mais ils conservent, même dans les occupations les plus
modestes, une dignité qui impose le respect. Pauvreté n'est pas vice.

Ils appartiennent à la religion grecque orthodoxe. Jusqu'en 1864,
l'Église était soumise au patriarcat de Constantinople; depuis lors,
elle devint une Église nationale indépendante. Son chef est le
Métropolitain primat de Roumanie, qui réside à Bucharest. Le clergé
roumain se divise en deux catégories: les moines de Saint Basile,
astreints au célibat, et les prêtres séculiers, pouvant se marier.
C'est dans la première catégorie seule que se recrute le haut clergé.
La religion grecque fut pendant des siècles la religion dominante en
Roumanie. Même sous le protectorat ottoman, les Roumains parvinrent à
faire respecter le traité qui défendait de construire des mosquées sur
leur territoire. Jamais les Turcs, il faut le dire à leur louange, ne
firent la moindre tentative pour contrevenir à cette défense.

  _(À suivre.)_                         Th. HEBBELYNCK.

[Illustration: En Roumanie on ne voyage qu'en victoria (page
377).--D'après une photographie.]

Droits de traduction et de reproduction réservés.



  TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--33e LIV.         Nº 33.--19 Août 1905.

[Illustration: Dans la vallée de l'Olt, les «castrinza» des femmes
sont décorées de paillettes multicolores (page 392).]



EN ROUMANIE[7]

         [Note 7: _Suite. Voyez page 373._]

Par M. TH. HEBBELYNCK.

     II. -- Le monastère d'Horezu. -- Excursion à Bistritza. --
     Romnicu et le défilé de la Tour Rouge. -- De Curtea de Arges à
     Campolung. -- Défilé de Dimboviciora.


[Illustration: Dans le village de Slanic (page 395).--D'après une
photographie.]

À 65 kilomètres de Targu Jiul se trouve le monastère d'Horezu, tout
près de la petite ville du même nom. Comme la route est assez
fatigante, on a attelé à notre petite voiture habituelle, quatre
chevaux, tous de front. Nous suivons une direction tout opposée à
celle de Tismana; mais, comme hier, nous côtoyons le haut massif des
Carpathes, et nous coupons transversalement une infinité de vallées
qui descendent de la grande chaîne principale pour aller se perdre
dans la puzsta Roumaine. Les vallées mêmes n'offrent guère d'aperçus
remarquables, mais à chaque col nous découvrons des horizons immenses,
empreints d'une poétique mélancolie. Tour à tour, nous dépassons de
superbes forêts de chênes atteignant des hauteurs colossales, et de
ravissants bois de bouleaux aux troncs d'argent et au feuillage
frémissant. Nous faisons halte, tantôt sous un bosquet bien ombragé,
où s'abrite un de ces puits à levier dont le bras unique se dresse
vers le ciel, et où nos pauvres chevaux boivent à longs traits une eau
pure et cristalline, tantôt à une modeste auberge de village, où nous
pénétrons pour nous dégourdir un peu et aussi pour nous donner une
idée de ces intérieurs villageois. Et tandis que, dans la salle
commune, notre cocher prend sa petite bouteille de tzuica[8], liqueur
de prunes, que les Roumains qualifient d'apéritif, l'hôte nous
introduit dans la salle du fond, la salle d'honneur. Nous y trouvons
comme meuble principal un grand lit-divan, scellé dans le plancher. Il
est recouvert d'un beau tapis à rayures et de coussins ornés de
broderies et d'initiales rouges et blanches. Aux murailles sont
accrochées des chromolithographies alternant avec de gros noeuds de
toile blanche, toujours brodés de la même façon et portant des
initiales et des dates. Il n'y a dans toute la maison ni armoire ni
commode. Elles sont remplacées par des coffres en bois de forme
allongée, à la mode turque et serbe, dans lesquels on entasse
pêle-mêle bijoux, souliers, vaisselle, toute la richesse. La salle du
milieu est occupée par la famille. On y voit les métiers à tisser, des
divans-lits, des poteries de toutes les formes, de très primitifs
ustensiles de cuisine et un long baquet, creusé en forme de barque
dans un tronc d'arbre. Ce baquet, qu'on retrouve dans toutes les
maisons, s'emploie aux usages les plus divers. C'est le berceau
portatif des enfants, le cuveau à laver des mamans et le bac à
fourrage des bestiaux.

         [Note 8: La tzuica est servie dans de très petites bouteilles
         que l'on vide à même le goulot.]

En général, durant la belle saison, les Roumains font la cuisine en
plein air. Le soir, des familles entières se groupent près d'un
brasier sur lequel bout la mamaliga[9], et à la nuit tombante la lueur
rougeâtre du foyer, éclairant tous ces spectres blancs qui se meuvent
alentour, donne au paysage un aspect effrayant et sinistre.

         [Note 9: La mamaliga, plat national, est une pâte épaisse de
         farine de maïs, bouillie dans de l'eau salée.]

L'hôte, après nous avoir fait les honneurs de sa maison, nous présente
son meilleur vin, qui, par parenthèse, n'était pas buvable; puis il
nous mène à la cour de son établissement, où se dresse une
roue-balançoire, la Grande Roue de l'Exposition de Paris, dans sa plus
simple et sa plus rustique expression. Ces roues se rencontrent assez
fréquemment, aussi bien en Moldavie qu'en Valachie.

Les villages que nous traversons--les rares villages devrait-on dire,
car le pays est peu habité--se ressemblent tous. Ce sont toujours les
mêmes fermes aux toits recouverts de planchettes de bouleau et devant
lesquelles circulent des porcs de toutes les couleurs, munis d'une
cangue triangulaire, ainsi que des groupes d'oies et de canards,
entremêlés d'enfants nus. De l'intérieur de ces fermes, s'élancent de
grands chiens qui aboient à la voiture et nous poursuivent, jusqu'à ce
que le cocher, d'un bon coup de fouet, les rappelle à la bienséance.

Les églises de village, uniformément les mêmes, sont de style
néo-byzantin et frappent de loin l'attention par leurs coupoles
métalliques et leurs hauts tambours octogones, percés de larges baies
cintrées.

[Illustration: Roumaine du défilé de la tour rouge (page
392).--D'après une photographie.]

Beaucoup d'entre elles sont décorées à l'extérieur de grandes
fresques, qui leur donnent un cachet tout particulier. Les cimetières,
généralement isolés au milieu des campagnes, sont plantés de lourdes
croix byzantines peintes et décorées d'images pieuses sur fond or. Le
long des routes se dressent aussi des croix sans origine funèbre, des
croix élevées, comme dans beaucoup de pays montagneux, par la simple
piété des fidèles. C'est ainsi qu'on voit fréquemment une croix
plantée à côté d'une source, où même d'un puits isolé.

À midi, nous faisons halte à Podovraj, localité fort agréable, centre
de plusieurs excursions intéressantes. Nous y trouvons plusieurs
familles roumaines en villégiature.

Les Roumains ont adopté un genre de villégiature aussi simple
qu'économique. Ils ne possèdent guère comme séjour d'été que Sinaïa,
résidence royale où se réunit l'élite de la société, quelques stations
balnéaires, telles que Slanic en Moldavie et Calimanesti, quelques
grosses bourgades, situées au milieu des montagnes, comme Campolung,
Ocna, etc. Aussi les familles dont les ressources sont restreintes, et
qui doivent fuir la chaleur torride de la plaine, se rendent-elles de
préférence dans des villages. Là, elles font accord avec l'un ou
l'autre Tzigane, qui leur cède toute son habitation pour un ou deux
mois. C'est dans ces logements primitifs qu'elles s'installent et
passent leurs vacances, vivant au milieu des bois et de la nature
sauvage des Carpathes, heureuses si elles habitent à proximité d'une
auberge qui puisse leur fournir la nourriture. Pendant ce temps, le
Tzigane campe où il peut. Il n'est, du reste, pas exigeant sous le
rapport du gîte.

À Horezu, nous devions nous fier à notre cocher pour le choix d'un
logement. Il nous mène dans une sorte de ferme que nous trouvons
absolument vide. Personne dans la salle d'auberge, personne à l'étage,
où nous jetons un coup d'oeil rapide et furtif. Mais tout nous paraît
si sale, si affreusement sale, que nous ne pouvons nous résigner à y
passer la nuit, et nous nous mettons en quête d'un logement plus
convenable. Après bien des recherches, nous trouvons une auberge moins
préhistorique, presque moderne. L'hôtelier nous montre des
appartements où les lits, il est vrai, sont remplacés par des divans à
la mode roumaine, mais où les draps sont d'une blancheur d'excellent
augure.

[Illustration: La petite ville d'Horezu est charmante et
animée.--D'après une photographie.]

Hélas! l'augure avait menti. Toute la nuit, des insectes sauteurs
dansèrent leur sarabande. L'ammoniaque, l'eau de Cologne, rien ne put
en avoir raison, et nous fûmes obligés de passer notre nuit sans
sommeil.

La petite ville d'Horezu est charmante et animée. Les habitations,
moins quelconques qu'à Targu Jiul, ont un certain relief avec leurs
larges balcons qui s'avancent sur la rue. Les habitants, les femmes
surtout, ont l'air plus gai, avec je ne sais quoi de plus gamin. Le
soir, à l'extrémité de la grande artère, des chants étranges, entonnés
par des jeunes filles revenant de leur travail, parviennent jusqu'à
nous. Ce sont des mélodies turques, avec des modulations toutes
particulières, et ce chant est vraiment captivant, si captivant que
nous suivons ces groupes jusqu'au moment où ils disparaissent à nos
yeux, chantant toujours, et faisant retentir au loin les échos, de
leurs trilles et de leurs notes élevées.

À vingt minutes de la ville se trouve le monastère d'Horezu. On se
rend en voiture par la grande route jusqu'à la colline, que dominent
les masses imposantes de la vieille abbaye. Là, le chemin devient si
raide et si rocailleux, qu'il nous faut mettre pied à terre. À
mi-côte, nous apercevons un moine de taille moyenne, qui gravit avec
nous ce calvaire. Nous le suivons pas à pas, comme semble nous y
convier le gentil sourire qui se dessine sous sa fine moustache, et
bientôt, après lui, nous pénétrons dans la grande cour centrale du
monastère, très animée en ce moment. Un laïque s'approche de nous, et
après un court colloque avec le moine qui nous avait introduits,
s'adressant à nous en un français très correct: «Madame la supérieure,
nous dit-il, vous invite à passer au salon.» Nous étions stupéfaits.
Nous ignorions que le monastère d'Horezu qui, de tout temps, avait été
un couvent d'hommes, fût devenu un couvent de femmes, et le costume et
la moustache de la supérieure nous avaient totalement induits en
erreur. En effet, le costume des religieuses de Roumanie est
complètement copié sur celui des moines. C'est la même robe noire,
très ample, à larges manches, serrée à la taille par un cordon de
laine noire qui retient le chapelet, et sur la tête, aux cheveux
courts, c'est la même toque ronde et rigide, un peu moins haute
toutefois que celle des hommes.

Pour des profanes comme nous, l'erreur était presque fatale, d'autant
plus qu'au moment de la rencontre, la supérieure n'avait pas le voile
qui se revêt seulement dans les grandes circonstances et pour la
toilette du choeur.

Voulant accomplir à notre égard les devoirs de l'hospitalité, elle
nous conduit à l'étage, dans un modeste salon meublé à l'orientale,
c'est-à-dire garni, sur tout le pourtour, de larges divans. Une jeune
religieuse, conformément à l'usage turc, fait circuler à la ronde un
plateau avec des confitures et des verres d'eau glacée. Après quelques
minutes d'entretien, comme nous manifestons le désir de prendre
quelques photographies, la supérieure, spontanément, rassemble la
communauté, qui vient se réunir, en costume de cérémonie, devant la
porte principale de l'église.

L'abbaye d'Horezu est un des monastères les plus imposants et les
mieux conservés de la Roumanie. Couvent d'hommes, autrefois, il est
transformé aujourd'hui en hôpital, sous la direction des religieuses
grecques orthodoxes. Aussi ne faut-il pas être surpris du triste
spectacle qu'offrent les cours et les abords du monastère. Les misères
humaines, dans tout ce qu'elles ont de plus hideux, de plus
repoussant, viennent chercher ici un soulagement à leurs souffrances.
Les religieuses ne reçoivent, chacune, de l'État, que la somme de 35
centimes par jour, alors que les moines en touchent 70; le
Gouvernement prétend, qu'à raison du genre de travaux auxquels elles
se livrent, elles parviennent plus aisément à subvenir à leurs
besoins.

Le monastère d'Horezu fut fondé, dans la dernière moitié du XVIIe
siècle, par Constantin Brancovan, avant-dernier voïvode indigène de
Valachie, qui, aspirant en secret à délivrer son pays du joug ottoman,
fut livré au sultan par les boyards, et périt à Constantinople dans
les plus affreux supplices.

De loin, le monastère ressemble à un château féodal, avec son énorme
donjon et ses quelques restes de fortifications. Mais à peine a-t-on
pénétré dans la cour centrale que tout change d'aspect.

Des arbres magnifiques y projettent leur ombre sur les vastes
constructions dont l'étage s'ouvre sur une ravissante galerie à
colonnes, et à côté des anciens appartements princiers se dresse un
délicieux petit pavillon formant avant-corps.

L'église, comme dans presque tous les monastères, occupe le centre de
la cour. Elle est de style roumain très pur, nous dit-on là-bas. Somme
toute, c'est du byzantin, d'aspect simple et sévère, sans surcharge
d'ornements. Le portique est très richement décoré de peintures sur
fond or. Cette jolie église servit, avec celle de Curtea de Arges, de
type au pavillon roumain de la dernière Exposition de Paris.

[Illustration: La perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche,
scintillante sous ses coupoles dorées (page 393).--D'après une
photographie.]

Sur la route de Romnicu, beaucoup de villages présentent un petit air
de fête. Rien n'est si original que ces fêtes paisibles, qui se
passent dans un «dolce far niente». Les femmes sont groupées d'un côté
de la route, les hommes de l'autre. À l'heure de la danse, tout ce
monde s'entremêle, et l'on peut difficilement se faire une idée du
charme et de la poésie de ces scènes villageoises. Mais ces gens sont
timides à l'excès, et si l'on veut assister à leurs ébats, il faut
user d'une très grande discrétion.

Nous faisons halte au village de Tomsani, et, autant par nécessité que
pour nous dégourdir les jambes, nous quittons la voiture pour faire à
pied la visite de l'abbaye de Bistritza.

Cette excursion, très vantée par nos guides, et qui, nous disait-on,
ne comportait qu'une heure de marche, nous prend trois grandes heures.
Entreprise en plein midi, sous un soleil de plomb, elle nous met
vraiment à bout.

[Illustration: Une ferme près du monastère de Bistritza.--D'après une
photographie.]

Certes, la vallée ne manque pas de poésie: de hautes montagnes,
couvertes de forêts, se dessinent à l'horizon, et des fermes, où tout
respire le bien-être et l'aisance, sont échelonnées le long de la
route. Au fond des cours rustiques et ombragées, des femmes, en leur
costume biblique, tenant en main de lourds fuseaux, filent la laine
destinée à la famille.

Mais la vue de ces tableaux charmants ne dédommage pas de la fatigue
que l'on éprouve sur cette route mal tracée, en partie défoncée, où
l'ombre fait totalement défaut.

L'abbaye de Bistritza, aujourd'hui transformée en école militaire,
nous cause une désillusion complète. À l'entrée, les bâtiments
présentent une masse imposante, mais ils sont sans style et,
disons-le, sans intérêt. L'officier de service en est si convaincu
qu'il se borne à nous proposer la visite de la cascade, cachée dans un
creux du rocher, derrière l'abbaye. Après le mécompte que nous venons
d'éprouver, cette entreprise ne nous tente guère, et nous avons hâte
de rebrousser chemin.

Nous avisons un paysan qui, après quelques pourparlers, consent à nous
prêter sa charrette et son cheval, tandis que son voisin nous fournira
un poney pour compléter l'équipage. La charrette est une sorte de
birdj; deux planches attachées de chaque côté par des cordes forment
les banquettes, et en guise de tapis, nous avons un épais lit de foin
parfumé.

Nous nous mettons en route cahin-caha. À chaque ornière, et Dieu sait
si elles sont nombreuses, nous sommes lancés les uns sur les autres,
et par deux fois notre cocher, un petit bonhomme d'une quinzaine
d'années, est projeté hors de la charrette; mais il s'accroche aux
brancards et rebondit sur son siège avec une légèreté d'écureuil.
Quant à nous, nous nous cramponnons aux banquettes avec la perspective
de nous sentir les reins brisés lorsque nous arriverons à destination.

Tout à coup, crac!... la banquette d'arrière cède, et nous voilà
gigotant sur le tas de foin au fond de la voiture. C'est dans ce
piteux état que nous rejoignons notre cocher d'Horezu qui, inquiet de
notre longue absence, était venu à notre rencontre aussi loin que le
mauvais état de la route le lui avait permis.

De Tomsani à Romnicu, le trajet est superbe de sauvage poésie. C'est
un énorme désert rocheux qu'il faut traverser. La haute chaîne des
Carpathes continue à dominer à gauche, et rares sont les passants,
rares sont les habitations qu'on rencontre en route. Des chiens
errants parcourent ces plaines rocailleuses, et l'on en voit se
nourrir de cadavres d'animaux abandonnés au détour des chemins. Il y a
dans l'ensemble du paysage quelque chose de sinistre, de lugubre. Ce
n'est qu'aux abords de la vallée de l'Olt, que la campagne prend un
autre aspect, et les grandes croix, plantées ça et là, nous annoncent
l'approche des villages et la fin du désert.

À l'un de ces villages, nous faisons halte devant une ferme-auberge, à
l'aspect malpropre. À l'entrée, des débris saignants, déchets de
boucherie, sont accrochés aux charpentes basses de la toiture, et des
chiens, toujours des chiens, rôdent tout alentour, prêts à se jeter
sur cette proie dégoûtante.

Dans la vallée de l'Olt, le paysage devient gai et riant, et à
l'horizon s'estompent des montagnes richement boisées. Des birdj,
couverts d'une lourde bâche et attelés de petits chevaux pleins
d'entrain, reviennent de la ville, et de la large ouverture de devant
surgissent de curieux petits minois bronzés, où brillent de grands
yeux noirs intelligents. Plus loin, de lourds chariots remplis de
blocs de sel gemme nous indiquent le voisinage des célèbres salines
d'Ocna. Nous nous étions proposé de les visiter, mais déjà le jour
baisse, et à six heures du soir les salines sont fermées. Nous aurons,
du reste, l'occasion de voir celles de Slanic en Prahova, qu'on dit
être les plus importantes et les plus belles de la Roumanie.

La petite ville d'Ocna, dont bientôt nous traversons l'unique et large
artère, paraît fort intéressante et animée. Dois-je le dire? après les
mauvais logements des jours derniers, nous éprouvons un petit
serrement de coeur de ne pouvoir nous arrêter dans les délices d'Ocna,
au milieu de ces riantes villas, dont une foule élégante encombre les
terrasses. Nous avons à peine le temps de formuler nos regrets que
nous voilà de nouveau en pleine campagne, au milieu de tentes
déchirées et rapiécées, autour desquelles s'agite tout un peuple de
Tziganes. Ils ont un aspect extrêmement sauvage et audacieux, et leur
allure contraste avec la physionomie douce des Tziganes que nous avons
rencontrés jusqu'ici en Roumanie.

[Illustration: Entrée de l'église de Curtea (page 393).--D'après une
photographie.]

Après trois quarts d'heure de route, nous pénétrons dans Romnicu.
C'est une ville bien roumaine. Les hôtels, avec leurs galeries au
premier étage, contournant les cours intérieures comme de vrais
caravansérails; les théâtres en plein air, où se jouent des drames et
des vaudevilles; les restaurants où circulent des Turcs avec des
pastilles du sérail, et jusqu'aux veilleurs qui, la nuit, à des
intervalles réguliers, lancent des sifflements stridents et aigus, se
répercutant dans la ville comme les appels des sentinelles dans les
forteresses, tout cela donne à Romnicu une physionomie spéciale.

Adossée à la montagne, Romnicu voit s'étendre devant elle la riche
plaine de l'Olt, avec d'énormes champs de froment et de maïs. La
Roumanie, on le sait, produit des céréales en abondance, et exporte
annuellement quantité de ses produits. Mais le paysan cultive mal; il
brûle les engrais et se fie uniquement à la richesse du sol. De plus,
comme il n'a aucune idée d'épargne ni d'économie, si les récoltes
viennent à manquer par suite d'inondation, de grêle ou de sécheresse,
la famine sévit dans le pays.

En Serbie, une loi de 1889 impose à chaque commune rurale
l'établissement de greniers communaux, destinés à parer aux effets de
la disette et devant servir, en cas de guerre, au ravitaillement des
armées.

[Illustration: Les religieuses du monastère d'Horezu portent le même
costume que les moines (page 387).--D'après une photographie.]

Tout contribuable serbe est tenu de verser, chaque année, 90 kilos de
maïs et autant de kilos de blé. Si un cultivateur, par suite d'un
accident quelconque, manque de vivres, il lui est livré par les
greniers communaux ce qu'il lui faut pour sa nourriture et ses
semailles, à condition de restituer l'année suivante ce qu'il a
prélevé pour ses besoins momentanés.

Cette institution fut d'une utilité incontestable lors de la guerre
serbo-bulgare, et lors des inondations de 1897 qui furent aussi
désastreuses pour la Serbie que pour la Roumanie. Chez les Roumains,
rien de pareil, et ce défaut de précaution les place dans une
situation d'infériorité incontestable[10].

         [Note 10: Un projet de loi, inspiré de la loi serbe, vient
         d'être déposé.]

Les céréales ne sont pas les seules ressources du district de Romnicu.
Toute cette portion des Carpathes contient des minerais en abondance:
or, argent, mercure, fer, cuivre, arsenic, plomb; mais jusqu'ici,
toutes ces richesses ne sont que peu ou point exploitées.

C'est de Romnicu que l'on entreprend l'excursion de la passe de la
Tour Rouge. Cette route a de tout temps été la grande ligne
stratégique de la Valachie, et elle traverse les Alpes à un endroit où
elles atteignent leur plus grande élévation et où elles prennent
l'aspect le plus sauvage. C'est la route naturelle des invasions,
celle que suivit Trajan pour vaincre les Daces, celle que suivirent
les Turcs pour envahir la Hongrie.

Ce long défilé, dans lequel nous allons nous engager, a été, à tous
les âges de l'histoire, le témoin de luttes héroïques. Mais de tout ce
passé de sang et de gloire il ne reste aujourd'hui que bien peu de
souvenirs. Quatre petits chevaux fringants, attelés de front, nous
mènent en quatre heures et demie au Rotherthurm, distant de 64
kilomètres de Romnicu. Au sortir de la ville, on jouit d'une vue fort
étendue sur la vallée de l'Olt, très large en cet endroit. Puis on
approche rapidement des sombres Carpathes, et l'on ne tarde pas à
s'arrêter dans la jolie petite ville de Calimanesti, située dans un
site charmant, et où des sources minérales sulfatées, iodées et
ferrugineuses attirent, chaque année, bon nombre de baigneurs.

La toilette des femmes a un caractère spécial dans cette partie de la
vallée. Leurs «castrinza» sont décorées de paillettes multicolores qui
scintillent sous les feux du soleil, et leurs voiles, toujours en
tissus très légers et vaporeux, ont toutes sortes de nuances: on en
voit de jaunes, de verts, de roses et de mauves.

Vers Cozia le paysage devient grandiose; des rochers volcaniques, aux
formes bizarres et contournées, se rapprochent et dominent la route.
Nous traversons le monastère de Cozia, dont la petite église domine le
rocher de gauche, tandis qu'à droite s'élèvent les anciens cloîtres,
aujourd'hui restaurés et transformés en pénitencier. Au delà de Cozia,
de hautes falaises découpées à pic resserrent la route, le long de
laquelle bouillonne l'Olt, dont nous suivrons désormais le cours tout
le long du défilé.

Sur la rive opposée, le cocher attire notre attention sur les traces
encore très visibles de la grande chaussée romaine et sur une large
pierre isolée qui, détachée de la montagne, s'avance en cap dans la
rivière. C'est la Table de Trajan. La légende dit que, du haut de
cette pierre où il avait dressé sa tente, Trajan assista au défilé de
ses légions victorieuses.

[Illustration: Devant l'entrée de l'église se dresse le baptistère de
Curtea (page 394).--D'après une photographie.]

Des aigles planent au-dessus de nos têtes, et s'abattent entre les
rochers convulsionnés qui nous entourent. Des arbres touffus ombragent
la route solitaire, et tout à côté l'Olt, étroitement encaissé, écume
et bondit en torrent furieux.

La route conserve ce caractère sauvage et grandiose sur une distance
de 17 à 18 kilomètres. C'est toujours la lutte entre le torrent qui
veut s'ouvrir un passage et le rocher qui lui barre le chemin; d'où
les courbes et les circuits sans nombre qu'il faut faire pour suivre
les zigzags de la rivière.

[Illustration: Au marché de Campolung.--D'après une photographie.]

Puis peu à peu les montagnes s'écartent, et de pauvres villages
viennent s'échelonner sur les rives de l'Olt devenu moins impétueux.
Voici, tout contre la rivière, les ruines d'une forteresse romaine,
devant laquelle une auberge est venue s'installer. Plus haut, au
sommet d'une colline, les restes du château de Landskron, d'où l'on
jouit d'une vue superbe sur le fond de la vallée. De nombreux
troupeaux de boeufs, de buffles et de moutons trouvent ici un
excellent pâturage. La vallée se resserre une fois encore. Nous
approchons des montagnes de Fogaras, du Surul et du Négoï, aux cimes
aiguës, dont les fines dentelures grises projettent sur le ciel chargé
d'orage leurs sombres silhouettes. À un étranglement de la vallée,
accroché au rocher et suspendu au-dessus de la route, le Rotherthurm,
qui a donné son nom au défilé, nous apparaît dans ses ruines
majestueuses.

Cette forteresse, s'il faut en croire la légende, fut un jour si
couverte du sang des Turcs que son badigeon blanc disparut sous
l'affreuse couleur rouge, et c'est en mémoire de cette journée
sanglante que depuis l'on a peint ses murailles en rouge vif.

34 kilomètres séparent Romnicu de Curtea de Arges. Curtea de Arges
doit son nom à Radu Negru, le premier voïvode de Valachie, qui vint,
en 1244, y établir sa cour (curtea) sur la rivière Argis. Il n'est
cependant pas, comme le prétend la légende, le fondateur du monastère,
qui ne date que de 1512. L'église, bâtie par Radu Negru, est la
«Biserica Domneasca», église princière, située au centre de la ville,
et qui, pour le moment, menaçant ruine, et devant subir des
réparations urgentes, est fortement étançonnée.

Mais la perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche, toute
scintillante sous ses coupoles dorées, qui se dresse à un quart de
lieue de la ville, au sommet d'un monticule isolé; c'est l'église du
monastère, dont on a dit qu'à elle seule elle valait le voyage de
Roumanie.

Le créateur de ce bijou architectural, où s'épanouit l'art byzantin,
avec des réminiscences d'art arabe et d'art persan, est le prince
Neagu Voda Bessaraba, qui régna en Valachie en 1513. Dans son enfance,
il fut amené comme otage à Constantinople. Le sultan le prit en
affection et lui fit enseigner l'architecture par un homme de talent
nommé Manoli de Niaesia, avec lequel il bâtit, entre autres, une des
grandes mosquées de Constantinople. De retour dans le pays, il
construisit l'église du monastère. Il y employa un grès calcaire très
fin, provenant des carrières voisines d'Albesci. C'est dans ces mêmes
carrières que M. Lecomte de Nouy, l'architecte français qui, en 1875,
restaura l'édifice, put encore aisément trouver les matériaux qui lui
étaient nécessaires pour son travail.

D'une blancheur de marbre, rehaussée par le bleu des émaux et par la
dorure des ornementations et des coupoles, l'église s'élève au milieu
d'une esplanade, entrecoupée de jardins fleuris et clôturée par un
grillage artistique. Les tourelles, ainsi que les hémicycles de la
partie postérieure, sont couronnées par des dômes en cuivre doré, à
grand relief et à nervures, d'où partent des chaînes dorées, qui vont
relier les croix à bras multiples, surmontant chaque coupole. Les murs
extérieurs disparaissent sous les torsades, les écussons, les arceaux
et les panneaux à décoration mauresque, qui les recouvrent. Toute
cette profusion d'émaux bleus, rehaussés de dorures, est d'une
richesse, d'une variété de détails telle, qu'un critique a dit
«qu'elle était plutôt digne d'une châsse que d'une église». Les
portes, dans le style des mosquées arabes, sont encadrées de nombreux
ornements plats, or sur azur. Dans le tympan, de superbes mosaïques,
qu'entoure un arceau de pierre blanche, découpé en fer de lance.
L'intérieur, éclairé d'un demi-jour mystérieux, tombant des voûtes, a
été totalement restauré. Les peintures murales, fort détériorées, ont
dû être refaites entièrement. On s'est borné à rafraîchir et à raviver
le reste, et on a respecté en tout le bizarre assemblage des styles
divers, réunis ici. Des chapiteaux persans surmontent de ravissantes
colonnes, surchargées d'émaux azur et or. Des marbres rares, des onyx,
se mêlent aux métaux les plus précieux, pour parer l'iconostase.

Devant l'entrée principale se dresse une gracieuse construction
appelée le baptistère. C'est une sorte de pavillon ouvert, formé par
quatre colonnes en pierre blanche soutenant quatre arceaux en plein
cintre, découpés en fer de lance barbelé. De lourdes torsades en émail
bleu et des arabesques d'or sur fond d'azur décorent le haut du petit
édifice. Une coupole de cuivre doré et à chaînettes, comme celles de
l'église, émerge d'un couronnement de pierres blanches finement
dentelées.

Derrière l'église s'élèvent le monastère, les bâtiments du palais
épiscopal et l'église du séminaire, le tout absolument neuf. Car lors
de la restauration de la célèbre église, il a fallu, pour l'isoler,
démolir toutes les anciennes constructions qui l'enserraient
complètement.

À part ses églises, Curtea de Arges offre peu d'attrait pour
l'étranger. Des moines à longs cheveux et à longue barbe noire
circulent de tous côtés. Leur toilette est irréprochable et contraste
singulièrement avec le dénûment de la plupart des religieux des autres
monastères. Leur allure est fort simple, et ils s'entretiennent
volontiers avec le peuple, qui semble les avoir en haute estime, et
leur témoigne le plus profond respect.

Dans l'unique rue de la ville, se tient en ce moment un grand marché
de poisson. Il y a là des monceaux de carpes colossales, recouvertes
de gros blocs de glace, des carpes que le Danube, à la suite des crues
de ces derniers jours, a refoulées dans ses affluents, et qui sont
bientôt tombées dans les filets des pêcheurs. Ces poissons, dont le
poids moyen est de dix à vingt kilos, sont débités en grosses tranches
et se vendent trente centimes le kilo.

Il nous reste une dernière étape à franchir avant d'arriver à
Bucarest, c'est celle qui nous mène à Campolung. Généralement les
voyageurs s'y rendent par chemin de fer, en descendant jusqu'à Pitesci
et en remontant ensuite par Golesci; mais nous préférons la route de
voiture, qu'on dit être originale et accidentée.

[Illustration: L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément
obligé d'un séjour à Campolung (page 396).--D'après une photographie.]

À sept heures et demie du matin nous sommes prêts pour notre
expédition. À peine sommes-nous partis depuis une heure, que nous
éprouvons une série de déboires. Les eaux, fortement gonflées par les
dernières pluies, ont emporté les ponts, et il nous faut suivre une
route impraticable, descendre en plein lit des torrents, parfois très
rapides, au risque d'être inondés dans la voiture. Tout autour de
nous, le paysage révèle la plus grande misère. Les fermes, les huttes,
les chapelles sont dans le plus triste état de délabrement, et l'on se
demande vraiment si quelque cataclysme a secoué ce coin de terré où
plus rien n'est debout et où tout semble voué à la destruction. À part
quelques pêcheurs descendus dans les torrents et qui retiennent de
grands filets pour capturer les poissons, nous ne voyons pas un seul
habitant. Ce n'est qu'à Domnesci que l'animation reprend.

Domnesci n'est qu'un pauvre village, mais, à l'occasion du dimanche,
tous les habitants ont revêtu leurs plus coquets atours. Dès que nous
exhibons nos appareils de photographie, on nous entoure de la façon la
plus sympathique. Nous n'avons qu'un geste à faire et ces braves gens
se mettent en groupe, enchantés de poser devant nous. Il y a même
certaines jeunes personnes pour qui l'objectif a un tel attrait
qu'elles nous suivent pas à pas et que nous sommes obligés d'user
d'artifices pour ne pas les retrouver constamment sur nos clichés.
L'église du village, poétiquement abritée par un bouquet de grands
arbres, est entourée d'une cour dans laquelle on pénètre par une porte
de style très curieux. Cette porte, quoique appartenant à la plus
misérable commune, perdue au fond des montagnes, est décorée
d'adorables figurines d'anges et de saints, d'inscriptions et de
guirlandes vraiment artistiques. Ces décorations sont dues à des
artistes nomades qui, à force de reproduire les mêmes figurines,
acquièrent de l'habileté et même un vrai talent.

[Illustration: Dans le défilé de Dimboviciora.--D'après des
photographies.]

Le pope du village traverse en ce moment la route et regagne le
domicile conjugal, un pain sous le bras. Il est déguenillé; il paraît
si misérable, sous sa houppelande déteinte et sa haute toque brune,
qu'instinctivement nous dirigeons notre objectif vers lui. Mais
l'avouerai-je, nous sommes retenus par un certain respect devant cette
pauvreté digne et fière, qui semble vouloir se dérober à nos regards
peut-être indiscrets. Ces popes de village sont de très braves et très
dignes gens, peu instruits, généralement aimés des populations dont
ils partagent la triste condition, mais sur lesquelles ils n'exercent
cependant que peu d'influence.

En remontant les pentes de la vallée de Domnesci on aperçoit,
presqu'au sommet d'une colline, les coupoles scintillantes d'une
église de village. C'est l'église de Slanic, charmante localité propre
et coquette, en contraste frappant avec la région misérable et peu
habitée que nous venons de traverser. Tout ce village respire
l'aisance et la gaieté. D'énormes fermes étalent leurs vastes
bâtiments, leurs larges et belles cours d'une propreté irréprochable.
Des jeunes filles, fort jolies et à la mise élégante, vont, viennent,
vaquant aux soins du ménage, au milieu des poulets, des dindons, des
canards, qui sont les seuls hôtes actuels de ces grandes fermes. Le
gros bétail en est absent. Durant tout l'été, il pâture en liberté
dans les montagnes. Le soir, on le parque dans des enclos, et pas un
abri ne le protège contre les intempéries.

Au sortir de Slanic, c'est la solitude qui recommence. Des pasteurs
conduisant leurs troupeaux, des groupes de travailleurs tout blancs,
se reposant sous les arbres des rudes fatigues de la fenaison, sont
les seuls êtres vivants que nous rencontrions en chemin pendant la
dernière partie du trajet qui nous sépare de Campolung. La route
traverse une série de vallées poétiques qui descendent des Carpathes.
Dans les lointains, de ravissants bois de bouleaux abritent de leur
ombre les boeufs errant sur les coteaux. À gauche, toujours la chaîne
bleuissante et vaporeuse des Alpes de Transylvanie. Mais plus une
habitation, plus une hutte; et tout autour de nous c'est un silence de
mort. Enfin, vers quatre heures de l'après-midi, nous faisons notre
entrée à Campolung.

Campolung est une jolie localité dont l'importance remonte à Radu
Negru, fondateur de la principauté de Valachie. Il n'existe plus
aujourd'hui que de faibles traces de l'ancien palais de ce prince;
mais le grand monastère qu'il fonda à l'entrée de la ville, bien
qu'ayant subi d'importantes restaurations, subsiste encore. Une tour
romane, haute de 40 mètres, large de 6, donne accès à la cour
intérieure du monastère. Cette tour imposante, dont le style rappelle
l'influence lombarde, a beaucoup de caractère. C'est un des monuments
les plus anciens et les plus appréciés de la Roumanie. La ville est si
propre, si bien située, l'air y est d'une pureté si remarquable que,
chaque année, bon nombre de citadins viennent y passer une partie de
l'été.

Des hauteurs qui environnent la ville, on découvre un superbe panorama
de montagnes. Nous sommes d'ailleurs tout proche des Carpathes, et les
vallées qui en descendent sont autant de buts d'excursions agréables
et variées. La ville, quoique peu étendue, a pourtant son quartier
tzigane: une rue entière non loin du monastère. Quelle rue singulière,
surtout vers la soirée, alors que de toutes les habitations largement
ouvertes se projettent les lueurs rouges et sinistres des feux de
forge, devant lesquels circulent de superbes femmes en haillons, au
teint mat et aux yeux noirs, et des amours d'enfants demi-nus, qu'on a
revêtus, par décence sans doute, d'une courte veste descendant jusqu'à
la ceinture. Des hommes grands et minces, à la figure bronzée,
éclairée par la lueur des foyers, frappent le fer; d'autres dans
l'ombre agitent des soufflets de forge. C'est l'heure du travail pour
ces parias. Leur rude métier n'est pas supportable pendant les
chaleurs du jour, et ce n'est qu'à la nuit tombante que ce quartier se
réveille.

L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément obligé de tout
séjour à Campolung. Cette gorge est une des plus célèbres et des plus
visitées de cette partie des Carpathes.

Depuis le départ de Campolung, c'est une succession ininterrompue de
points de vue superbes, d'horizons étranges, où les chaînes de
montagnes s'étagent les unes par-dessus les autres, jusque dans un
lointain infini. Au village de Rocaru, nous traversons la Dimbovitza,
que nous côtoierons dans le défilé jusqu'à la grotte de Dimboviciora.
La roche blanche qui émerge de son lit, entremêlée de touffes de
verdure sombre, encadre merveilleusement cette petite rivière aux eaux
pures et cristallines. Puis nous approchons rapidement de la haute
muraille déchiquetée qui, depuis quelque temps, borne notre horizon,
et au milieu de laquelle se dissimule l'entrée du célèbre défilé. À
peine pénétrons-nous dans la gorge, qu'un spectacle réellement
admirable se découvre à nos yeux. Des tours massives, des aiguilles
élancées, des murailles inaccessibles, des gradins en ruine, le tout
d'une superbe teinte blanc rosé, nous enserrent dans l'étroite
crevasse; et dans le haut, une frange de verdure se dessine sur le
ciel bleu.

À la sortie du défilé, le paysage devient moins sévère, plus alpestre,
et l'on rencontre quelques pâturages et quelques huttes de bois. À
l'une de ces huttes nous mettons pied à terre, et un jeune garçon nous
mène jusqu'à la grotte de Dimboviciora, à travers un nouveau dédale de
rochers éboulés. La grotte s'ouvre au milieu d'un décor des plus
sauvages; mais malgré les descriptions enthousiastes des guides, elle
vaut à peine une visite. À l'entrée, des montagnards affairés, munis
de quelques maigres chandelles, s'offrent à nous précéder. On s'attend
à quelque chose d'un peu fantastique, et l'on n'a devant soi qu'une
caverne de 15 à 20 mètres de profondeur, avec quelques stalactites et
quelques stalagmites d'un blanc jaunâtre.

Au retour de cette excursion remarquable, dont certains sites
rappellent la célèbre Bastei de la Suisse saxonne, nous visitons une
bien modeste petite abbaye de religieuses, l'abbaye de Namaesci qui
présente un détail curieux: son église est entièrement creusée dans un
monolithe. Seuls la tour et un petit avant-corps sont en maçonnerie.
Tout l'intérieur est taillé dans le rocher, au-dessus duquel on peut
circuler à l'aise, et d'où l'on jouit d'un panorama magnifique. Nous
disons adieu à Campolung. Un embranchement de chemin de fer nous mène
à Golesci, où nous retrouvons la grande ligne de Bucarest.

  (_À suivre._)                         Th. HEBBELYNCK.

[Illustration: Dans les jardins du monastère de Curtea.]

Droits de traduction et de reproduction réservés.



  TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--34e LIV.         Nº 34.--26 Août 1905.

[Illustration: Sinaïa: le château royal, castel Pélès, sur la montagne
du même nom (page 406).--D'après une photographie.]



EN ROUMANIE[11]

         [Note 11: _Suite. Voyez pages 373 et 385._]

Par M. TH. HEBBELYNCK.

     III. -- Bucarest, aspect de la ville. -- Les mines de sel de
     Slanic. -- Les sources de pétrole de Doftana. -- Sinaïa,
     promenade dans la forêt. -- Busteni et le domaine de la Couronne.


[Illustration: Un enfant des Carpathes.--D'après une photographie.]

L'entrée à Bucarest est une déception pour l'étranger. De la gare au
centre de la ville, on traverse des rues dignes des villages les plus
primitifs, des rues bordées de masures en ruine et de boutiques
infectes, où les trottoirs disparaissent sous des monceaux de fruits
et de légumes. Mais l'impression se modifie bientôt. À ces faubourgs
malpropres succèdent de superbes artères, où des édifices luxueux
rappellent ceux des plus grandes villes d'Europe.

Les Roumains sont très fiers de leur capitale, et vantent volontiers
le confort qu'on y trouve. Ils comparent, avec un visible amour-propre
national, leurs voies publiques, admirablement pavées, aux abominables
rues de Belgrade, où, après un quart d'heure de voiture, on a les
reins brisés. Aussi se plaisent-ils à appeler Bucarest le Paris de
l'Orient. Déjà en 1884, M. de Blowitz, revenant d'une promenade en
Orient, disait: «Je ne crois pas qu'il existe au monde une ville qui
représente aussi fidèlement que Bucarest le pays dont elle est la
capitale.... La ville de Bucarest, à cette heure, c'est l'image
vivante et curieuse de la Roumanie. Elle se dégage de son incohérence
d'hier, et aspire aux splendeurs de demain. Le haillon se teint en
pourpre, l'ambition va grandissante: c'est la capitale naissante d'un
royaume qui naît.»

Avec non moins de vérité, Carmen Sylva, la reine de Roumanie, disait
en 1892: «Le Bucarest oriental et pittoresque, le Bucarest aux petites
maisons enfouies dans la verdure, où l'on disait: la maison de
Monsieur un tel ou de Madame une telle (en nommant ces gens par leur
nom de guerre), disparaît pour faire place à une ville comme toutes
les autres. Il ne paraît oriental qu'à ceux qui viennent de
l'Occident. Ceux qui viennent de l'Asie, traversent le Danube avec un
soupir de satisfaction.--Ah! disent-ils, nous voici en Europe.»

Encore aujourd'hui Bucarest nous apparaît avec tout l'orgueil, toute
l'ambition de l'affranchi d'hier, qui cherche, par son luxe nouveau, à
faire oublier son trop récent état de servage. De là, ces contrastes
frappants auxquels on se heurte à chaque pas dans la cité: ici des
maisons basses, vrais taudis de bohémiens, d'où s'échappent des gens à
peine vêtus; là des palais somptueux, comme ceux de la Caisse
d'épargne et de l'Hôtel des Postes, des cafés richement décorés, où
s'étale toute la haute société roumaine. D'un côté, des boutiques de
ferblanterie, comme celles de la rue de Leipzig, où les détaillants
exhibent toutes leurs marchandises sur les trottoirs; de l'autre côté,
des magasins luxueux, du goût le plus moderne, pouvant rivaliser avec
les plus beaux magasins de Paris.

Les différentes classes de la société présentent la même antithèse.
D'une part, la caste inférieure, qui n'a pu encore se dépouiller de
l'allure craintive et timide que lui a laissée son long esclavage; et
d'autre part, la classe riche qui, voulant tout d'un coup s'élever au
niveau de la civilisation moderne, s'inspire des moeurs et de la
littérature étrangères, et qui, à cause de cela, n'a aucune
physionomie propre. Dès qu'on est au centre de la ville, on ressent
cette impression du plagiat de Paris, Paris l'idéal, copié dans ses
monuments, dans ses magasins et même dans l'allure de ses habitants.
Mais si les plus beaux édifices publics sont bâtis en style parisien,
les maisons particulières ne sont malheureusement pas toujours
construites dans le goût le plus pur. La fortune privée est peu
importante, et pourtant chacun veut créer du monumental. De là, ces
vieilles constructions tout habillées de plâtre neuf, à grand relief,
qui s'effritent aux premières rigueurs de l'hiver, et qui sont en
perpétuelle réparation.

De par sa situation au milieu d'une grande plaine largement ouverte au
nord-est, Bucarest a tous les inconvénients du climat sibérien.
L'hiver y est si long et si dur qu'on n'y circule qu'en traîneau
pendant trois mois. En été, le thermomètre monte parfois jusqu'à 40
degrés, et les températures extrêmes peuvent présenter des écarts de
70 degrés. Aussi les beaux arbres sont-ils fort rares: ceux du Nord ne
résistent pas aux chaleurs torrides de l'été, et ceux du midi et de
l'Orient succombent sous les froids rigoureux de l'hiver.

[Illustration: Une fabrique de ciment groupe autour d'elle le village
de Campina (page 404).--D'après une photographie.]

Les voitures publiques, très nombreuses, sont légères, commodes,
toujours attelées de deux chevaux fringants, russes ou moldaves, et
conduites par des cochers à longue robe de velours serrée à la taille
par une ceinture de couleur, et la tête couverte d'une casquette
plate. Les voitures les plus propres, les chevaux les plus vifs
appartiennent à des cochers russes de la secte des «lipovanes», secte
religieuse qui pratique le malthusianisme le plus barbare. Ces
cochers, vulgairement appelés à Bucarest «castrati», se reconnaissent
à ce signe caractéristique que tous s'épilent la figure, tandis que
les cochers roumains non affiliés se contentent de se raser la
moustache. Ils sont bons, honnêtes, fort habiles, et bien qu'ils aient
des tarifs plus élevés que les cochers roumains, ils sont très
recherchés.

Bucarest n'a qu'une population de 250 000 habitants, et cependant sa
superficie est égale à celle de Vienne: 30 kilomètres carrés. Aussi,
lorsque de l'une ou de l'autre colline, on jette un regard sur la
ville, on est frappé du grand nombre de jardins et de terrains vagues
que l'on y aperçoit. Les constructions, les rues, les places
publiques, n'occupent que le quart de son étendue. Aux extrémités de
la ville, se trouvent disséminés de misérables faubourgs; la ville
proprement dite s'étend dans le voisinage de la Dimbovitza. Sur la
rive gauche, se concentrent les ministères, les palais, le quartier
commerçant; sur la rive droite, se groupent des monuments religieux et
des établissements de bienfaisance.

[Illustration: Vue intérieure des mines de sel de Slanic.--D'après une
photographie.]

Nous commençons la visite de la ville par une de ses plus anciennes
églises, la Métropole, construction en style néo-byzantin, datant de
1656. Elle est située sur une colline de la rive droite, et l'on y
jouit d'une vue admirable sur une partie de la ville. Tout autour se
trouvent les bâtiments de l'ancien monastère, modifiés et transformés
aujourd'hui, ceux de gauche en résidence du métropolitain, ceux de
droite en Chambre des députés.

Au bas de la colline, au premier plan du panorama qui se déroule
devant nous, s'élève, au milieu de jardins fleuris, l'église de Domna
Balasa, la plus belle et la plus luxueuse des églises de Bucarest.
Cette église, qui après celle de Curtea de Arges passe pour la plus
remarquable de la Roumanie, est un chef-d'oeuvre de style
néo-byzantin.

Domna Balasa est entourée d'hôpitaux fondés, ainsi que l'église même,
par la fille de Constantin Brancovan, l'avant-dernier voïvode indigène
de la Valachie.

Le nombre des hôpitaux est très considérable à Bucarest, et de tout
temps de riches particuliers ont légué leur fortune pour la création
et l'entretien de ces établissements de bienfaisance, qui font la
gloire de la Roumanie. Leur nécessité s'explique par les maladies
épidémiques qu'amène annuellement le contact de la Roumanie avec les
ports d'Orient.

Tout près de Domna Balasa se trouve l'église de Spiritou Nou,
remarquable par ses vastes proportions. Cet édifice, qui date de 1858,
a remplacé une ancienne basilique où les princes phanariotes se
faisaient couronner à leur retour de Constantinople.

Hormis ces quelques édifices religieux, la rive droite de la
Dimbovitza n'offre que peu d'intérêt; et pour se donner une juste idée
du Bucarest moderne, il faut se rendre dans l'artère principale de la
ville, la Calea Victoriei, ainsi appelée au lendemain de la victoire
russo-roumaine sur la Turquie, en 1877-78.

Ici, se concentre tout le mouvement, et dans cette rue interminable
s'échelonnent le Palais, l'Évêché, l'Athénée, le Théâtre, les
Ministères, les Ambassades. Les magasins les plus luxueux s'ouvrent
sur la Calea Victoriei, et, devant les principaux hôtels, le long des
trottoirs, sont attablés de nombreux consommateurs, dégustant des
glaces et des confitures exquises et variées. Tout à l'extrémité de la
Calea Victoriei, s'ouvre la fameuse chaussée de Kisselef.

Cette chaussée, qui est pour ainsi dire le Bois de Boulogne de
Bucarest, est la promenade favorite et presque obligatoire de la
société élégante et mondaine. Tous les jours, en hiver, alors que la
neige recouvre la ville, et au printemps qui brusquement succède aux
hivers rigoureux, c'est dans ces grandes avenues, de deux à quatre
heures, un luxe inouï de traîneaux et d'équipages. En été, la chaussée
est absolument déserte, et cette longue avenue solitaire, sans ombre,
brûlée par le soleil, encadrée d'arbres sans vigueur, n'est pas faite
pour enthousiasmer le voyageur.

À l'entrée de la chaussée s'élève le palais de l'ancien ministre
Stourdza, chef du parti libéral. Ce palais colossal, bien qu'un peu
surchargé d'ornements, n'en est pas moins une construction fort
imposante. Il fait face au boulevard Coltei, de création récente, où
l'on rencontre une série d'hôtels nouveaux, tout blancs, à l'aspect
original. La plupart de ces constructions appartiennent à des
particuliers riches; mais, de même que la chaussée, ce boulevard est
désert, et les propriétaires de ces riantes habitations sont dispersés
dans les lieux de villégiature recherchés en Roumanie.

Mais tous ces quartiers nouveaux, quelque riants qu'ils apparaissent,
n'ont aucun cachet original, et l'on se prend à regretter que les
Roumains, dans leur légitime ambition de placer Bucarest à la hauteur
des grandes villes occidentales, se soient laissé entraîner à une
véritable rage de démolition, au point d'effacer, pour ainsi dire,
toute trace du passé. Ce que les guerres ont épargné, les Roumains,
pour l'esthétique de leur capitale, le détruisent tous les jours.

Il reste pourtant un petit bijou d'église qui, malgré son état de
vétusté, est encore appropriée au culte grec: c'est le Straviopolis.
Cette construction, vieille de deux cents ans, est en style byzantin
bâtard, avec un curieux péristyle arabe, aux arcades trilobées,
empruntées au style mauresque. Les emprunts au style arabe sont,
d'ailleurs, très fréquents en Roumanie, et constituent un des traits
distinctifs de l'architecture roumaine.

Terminons notre promenade à travers la ville, par une visite à
l'Université, qui renferme, outre les locaux destinés aux facultés de
théologie, de médecine, etc., une grande salle réservée au Sénat
roumain, ainsi que différents musées. Au musée d'archéologie, nous
retrouvons les superbes fresques anciennes enlevées aux monastères,
les manuscrits précieux, les tapisseries brodées. Mais la perle de ce
musée est le trésor de Petrossa, autrement dit le trésor des Goths. Ce
trésor se compose de dix pièces en or massif, datant du IIe siècle de
notre ère. Il fut découvert en 1837 par des ouvriers qui le vendirent
à vil prix à des bohémiens de passage. Ceux-ci, pour reconnaître la
nature du métal, fendirent à coups de hache plusieurs de ces objets,
entre autres un plat merveilleux, décoré de figurines à relief, qui se
trouve au musée. Parmi les pièces qui échappèrent au massacre, il faut
citer un diadème orné de gros grenats, une coupe enrichie de
pierreries, une grande aiguière, un anneau massif. La découverte de ce
trésor constitue une très importante révélation archéologique.

[Illustration: Entre Campina et Sinaïa la route de voiture est des
plus poétiques (page 404).--D'après une photographie.]

On ne peut quitter Bucarest sans visiter Cotroceni, le premier palais
du roi de Roumanie, aujourd'hui résidence du prince-héritier Ferdinand
de Hohenzollern. Le palais, entouré de jardins, est situé un peu en
dehors de la ville, sur une colline boisée.

C'est un ancien monastère fondé en 1679 par un Cantacuzène, et quoique
transformé et considérablement embelli il a conservé son aspect
monacal: il est froid, sévère et triste. On y pénètre par une grande
porte voûtée qui mène dans une première cour, où les cellules et les
cloîtres sont convertis en communs. Au milieu d'une seconde cour, se
trouve l'église, derrière laquelle s'abrite le palais, artistement
orné de guirlandes et de cabochons en majolique. L'intérieur, qu'on
nous permet de visiter en détail, est fort riche, et décoré avec tout
le goût, le luxe et le confort modernes. Le grand hall est peuplé des
victimes cynégétiques du prince: ours, sangliers, aigles, coqs de
bruyère. Dans le cabinet de travail, de nombreuses cartes marines, des
coupes, des plans de navires, indiquent les goûts et les études
préférées de l'héritier de la Couronne. À l'étage, on trouve le home:
les boudoirs, les salons privés de la famille, les chambres d'étude
des jeunes princes, leurs salles de jeux, encombrées de jouets
luxueux. Tout cela est gai, riant, séduisant, et forme contraste avec
l'aspect austère de la façade extérieure. Entre Bucarest et Sinaïa, se
rencontre Slanic, qui possède une des exploitations de sel gemme les
plus importantes de la Roumanie. Un tronçon de chemin de fer, greffé
sur la ligne principale, nous y mène directement.

[Illustration: Un coin de Campina.--D'après une photographie.]

Les couches de sel gemme s'étendent d'une manière ininterrompue, mais
à des niveaux très différents, sur tout le versant moldave et valaque
des Carpathes. Ainsi, à Rimnik-Sarat, en Moldavie, on voit une
montagne de sel scintillant au soleil; dans d'autres régions, le
gisement affleure le sol; mais le plus souvent il faut creuser à dix,
vingt, et même trente mètres de profondeur. Certaines couches n'ont
qu'une épaisseur de deux mètres et demi à trois mètres, mais la
plupart ont une épaisseur beaucoup plus considérable.

Le sel roumain constitue une des grandes richesses du pays, et il
pourrait, pendant des siècles, approvisionner l'Europe entière. En
général, il est très blanc et cristallin, mais la qualité n'est pas
partout la même, et l'on trouve, dans les meilleures salines, des
veines striées de rubans noir bleuté. Ces stries indiquent la présence
de l'argile, et le sel qui en provient n'est pas livré à la
consommation: on s'en sert uniquement pour les besoins de
l'agriculture. Parfois aussi, dans certaines couches, se rencontrent
des poches pétrolifères qui communiquent au sel une saveur très
caractéristique que l'on retrouve même dans le pain auquel on ajoute
de ce sel.

Depuis 1862, l'État a monopolisé l'exploitation du sel gemme. Comme la
production était trop importante en ces derniers temps, il a arrêté le
travail dans les mines de Doftana, dont le produit annuel était de
25 000 tonnes, mais dont le sel était plus bleuâtre et de qualité
inférieure à celui de Slanic. Il ne reste donc plus en activité
aujourd'hui que les exploitations de Slanic, de Targul-Ocna et
d'Ocna-Mare.

La profondeur actuelle de la mine de Slanic est de 100 mètres. Au
passage de la cage de descente, on aperçoit à 20 ou 30 mètres une
première galerie, puis bientôt on arrive au niveau de la grande salle,
taillée en voûte comme une superbe ogive, de 60 mètres de hauteur. On
se croirait dans une cathédrale de marbre, dont les murs scintillent
sous les reflets blafards des grandes lampes électriques. Les parois
ressemblent, en effet, à s'y méprendre, au marbre dépoli, et, comme
pour rendre l'illusion plus grande encore, on a ménagé le long de ces
énormes murailles des parties saillantes, formant contrefort, et
représentant des piliers carrés.

Trois cents ouvriers, tout habillés de blanc, travaillent dans cette
grande salle; quelques-uns ne conservent que le pantalon, car la
besogne est rude. L'extraction se fait dans le bas dans le sol même,
qui va ainsi toujours s'approfondissant. Depuis la muraille jusqu'au
petit chemin ménagé au centre de la galerie pour la circulation des
wagonnets, on creuse, à la pioche, des sillons parallèles, distants de
60 centimètres et ayant 20 centimètres de largeur sur 50 de
profondeur. Puis, au moyen de lourds leviers actionnés par deux ou
trois hommes, on détache du sol de gros blocs qu'on divise ensuite en
morceaux de 25 à 50 kilos. Dans la salle que nous visitons, le
travail est exécuté par des hommes libres, mais dans des galeries
séparées, il est fait par des forçats. Avant 1848, ces malheureux, une
fois descendus dans la mine, ne remontaient plus au jour, et bien peu
d'entre eux survivaient à trois ou quatre années de ce régime barbare.
Aujourd'hui, leur vie est devenue supportable et, tous les jours,
après huit heures de travail en hiver et douze heures en été, ils
rentrent au pénitencier. En outre, ils reçoivent une gratification de
60 à 80 bani par jour.

Le sel de Slanic est réputé le plus beau de la Roumanie, et ses
salines seules fournissent au commerce 300 000 kilos par jour. On le
débite sous deux formes: ou bien en gros blocs informes, ou bien pilé
sur place et mis en sac. Après la Serbie, les principaux débouchés
sont la Bulgarie et la Russie.

À peine avons-nous quitté Slanic, que nous entrons dans la région
pétrolifère. Toutes les gares sont encombrées de wagons-réservoirs qui
répandent au loin une odeur nauséabonde. Nous sommes dans le district
de Prahova, qui occupe le premier rang dans la production totale du
pays.

De Campina, où nous faisons arrêt, nous nous rendons en voiture à
Doftana pour visiter les puits et les raffineries. Aux approches du
village, de larges conduites, longeant la route et suintant un liquide
gras et boueux, annoncent le voisinage de la région industrielle. Il
nous faut mettre pied à terre devant la Doftana, dont les eaux sont si
basses qu'elles forment une série d'îlots rocailleux entre lesquels se
précipitent des courants impétueux. Un pont en bois traverse la
rivière. Pour y aboutir, il faut marcher pendant cinq minutes sur la
crête étroite d'un mur qui longe la rivière, et qui retient ses eaux
aux époques des crues. Mais notre équipage, qui ne peut naturellement
suivre cette route d'acrobate, doit descendre dans la rivière,
chercher les endroits guéables, et, par de nombreux circuits, gagner
la rive opposée. Nous voici dans la région des exploitations. À droite
et à gauche, un peu partout autour de nous, d'énormes pylônes en
charpente nous indiquent les puits en activité. Tout le sol est
imprégné de pétrole, l'air est saturé de ses émanations, et les arbres
tout alentour sont sans feuillage. Comme au Caucase et en Amérique, le
forage des puits se fait au moyen du derrick. Mais on ne rencontre que
rarement, en Roumanie, ces sources où, sous la pression des gaz
emmagasinés, la soude fait jaillir violemment le liquide au-dessus du
sol. Généralement on a affaire à des nappes souterraines non
jaillissantes, ou à des couches d'argile ou de schiste qui retiennent
le pétrole à la façon d'une éponge. Dans ce dernier cas, on fore le
sol en plusieurs endroits, et le pétrole va se réunir, par exsudation,
au fond d'un puits creusé au moyen d'une pompe à succion.

[Illustration: Les villas de Sinaïa (page 404).--D'après une
photographie.]

Mais que l'on se trouve en présence d'une nappe souterraine, ou que le
pétrole se dépose par suintement au fond d'un puits artificiel, la
manière de l'amener au jour est la même. On descend dans les trous de
sonde, garnis au préalable de tuyaux en fonte comme les puits
artésiens, un cylindre de 4 à 5 mètres de longueur sur 15 à 20
centimètres de diamètre, et muni d'un clapet à son extrémité
inférieure. Ce cylindre est suspendu à une longue chaîne qui,
s'enroulant autour d'une poulie, au sommet du pylône, redescend et va
se fixer à un balancier à contrepoids. Un ouvrier, à l'aide du
balancier, fait agir tout le mécanisme, descend le cylindre dans le
puits, et le remonte ensuite à la surface. Alors un second ouvrier
ouvre la soupape, et le liquide se déverse dans des conduites de bois
qui le mènent dans des réservoirs larges et peu profonds.

Le pétrole, à la sortie du puits, est un liquide épais, trouble et
onctueux, de couleur brun-rouge avec des reflets verdâtres.

Des réservoirs, où on le déverse à sa sortie du sol, on le conduit, à
l'aide de pipelines, aux usines de raffinage qui se trouvent dans la
vallée. La pente du sol ne suffirait pas pour faire voyager le liquide
chargé de matières étrangères, et on doit le refouler au moyen de
pompes spéciales, parfois très puissantes.

[Illustration: Vues de Bucarest: Le boulevard Coltei. -- L'église du
Spiritou Nou. -- Les constructions nouvelles du boulevard Coltei.
--L'église métropolitaine. -- L'université. -- Le palais Stourdza. --
Un vieux couvent. -- D'après des photographies.]

À la raffinerie, on soumet le pétrole à des températures s'élevant
jusqu'à 270 degrés centigrades. Pour les opérations de distillation,
on l'enferme dans des cornues d'où les gaz ne peuvent s'échapper. Il
s'y transforme en naphte, gazoline, etc., etc.

La profondeur des forages varie considérablement, car le pétrole est
distribué, dans toute la région des Carpathes, à des différences de
niveau très sensibles. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, on ne creusait
guère au delà de 30 mètres, pour recueillir ce liquide, dont on se
servait uniquement pour le graissage des voitures. Aujourd'hui, on
fore les puits à une profondeur variant de 130 à 400 mètres, et la
production qui, déjà, en 1900, avait été de 247 000 tonnes, a
notablement augmenté en 1901, grâce surtout à l'extension prise par la
Steana Romana, la plus importante des Sociétés roumaines pour
l'exploitation du pétrole.

Mais les progrès de l'exploitation ne sont pas en rapport avec
l'importance des gisements pétrolifères; et les vices d'organisation
des Sociétés exploitantes, l'absence de dividendes rémunérateurs,
éloignent les capitaux étrangers cependant si nécessaires à la
prospérité industrielle de la Roumanie.

La promenade de Campina à Sinaïa par la route de voiture est une des
plus poétiques qu'on puisse rêver. Une série de paysages riches, d'un
coloris superbe, se déroule à nos yeux, tandis que nous remontons la
vallée de la Prahova. La rivière est bordée de rochers rougeâtres
couverts de maigres prairies, dans le bas. Dans le haut, des touffes
de saules, d'un gris d'argent, sont jetées en désordre sur leurs
flancs. Les fermes sont plus grandes, mieux construites, bien
entretenues, et les habitants n'ont plus l'aspect servile et craintif,
l'air de chien battu que nous avons remarqué chez presque tous les
campagnards.

[Illustration: Le monastère de Sinaïa se dresse derrière les villas et
les hôtels de la ville (page 406).--D'après une photographie.]

Une importante fabrique de ciment groupe autour d'elle tout un village
aux habitations blanches, recouvertes de tuiles rouges. C'est la
richesse qui pénètre dans la région; mais avec elle le charme, la
poésie disparaissent, et bientôt cette route sera souillée et ternie
par les fumées des usines qui ne tarderont pas à s'installer sur ses
bords.

Au fond de la vallée, large et profonde, roule la Prahova, dont les
méandres et les circuits innombrables vont se perdre dans la plaine
lointaine. Ses eaux, divisées en une infinité de minces filets,
scintillent au soleil comme de longues et capricieuses traînées
d'argent, escortées des deux rubans d'acier de la voie ferrée.
Franchissant des ravins sauvages, côtoyant de sombres précipices, nous
entrons dans la forêt, suivant à mi-côte les sinuosités de la
montagne.

Au coeur de la forêt, au pied d'un énorme rocher de 2 500 mètres, tout
dentelé, tout dénudé, s'abrite Sinaïa.

Sinaïa, villégiature de création récente, doit sa prospérité au séjour
du roi et de la reine de Roumanie, qui choisirent un des sombres
vallons de la Prahova comme résidence d'été. Autour d'eux, se groupa
bientôt toute la haute société du royaume: ministres, députés,
ambassadeurs, dignitaires de la Cour et de l'armée. Aujourd'hui, tout
ce que Bucarest a de plus distingué passe l'été à Sinaïa.

Nous pénétrons dans Sinaïa par une large et somptueuse avenue, bordée
de villas magnifiques, qui aboutit à un jardin tout émaillé de fleurs,
égayé de jets d'eau, avec de vastes pelouses, courtes et serrées,
servant de plaines de jeux. Les hôtels de Sinaïa sont établis dans ce
jardin. Ils ne sont guère nombreux, du reste: trois, quatre,
peut-être. Aussi sont-ils bondés d'étrangers, et nous avons de la
peine à y trouver logement.

[Illustration: Une des deux cours intérieures du monastère de Sinaïa
(page 406).--D'après une photographie.]

À l'hôtel Sinaïa, qu'on nous a spécialement recommandé, l'hôtel
Caraïman étant en reconstruction, il ne reste plus que des mansardes
au second. Comme nous hésitons à accepter ce logement, on nous montre
des chambres voisines, disposées de la même manière et occupées par
des ambassadeurs. Cela nous décide.

L'hôtel est bon, mais d'une propreté orientale à laquelle
malheureusement nous ne parvenons pas à nous faire. Dans la plupart
des appartements, on ne trouve que des divans, qui, pour la nuit, sont
transformés en lits, et qui, le jour, servent de sièges.

Au restaurant, toutefois, on se croirait encore à Paris. Tout le monde
parle français; on sert la cuisine française, et seule la mignonne
tasse de café turc, qu'on vous présente à la fin du repas, vous
rappelle que vous êtes aux portes de l'Orient.

Les vins roumains sont généralement fins et délicats. Les vins blancs
de Dragashani et de Cotnar surtout, conquièrent immédiatement nos
suffrages. Nous apprécions moins favorablement les vins rouges, dont
on semble faire beaucoup de cas, et qu'on cherche à mettre sur le même
pied que les vins du Bordelais. Bien que les Roumains aient fait de
louables efforts pour faire prospérer leurs vignobles, qu'ils aient
même fait venir de France de nombreux vignerons pour la préparation de
leurs vins rouges, ceux-ci ne pourront jamais supporter la comparaison
avec les vins français.

À Sinaïa, la vie est luxueuse et chère; d'ailleurs, le Roumain riche
est dépensier: il aime la toilette, le plaisir: c'est un civilisé dans
toute la force du terme.

Le monde qui nous entoure à l'hôtel est du monde officiel. C'est
l'hôtel des ambassadeurs, des ministres à portefeuille. Il y a là des
familles roumaines qui mènent grand train, et se distinguent par des
allures fort mondaines.

Les grands noms qu'elles portent me rappellent une des particularités
de l'état civil roumain. Ce n'est pas qu'on puisse mettre en doute
l'authenticité de leur haute origine; mais, jusqu'en ces dernières
années, l'hérédité des noms n'existait pas. Généralement même on
s'appelait tout simplement Jean fils de Philippe, Philipesco, comme on
dit en Serbie Pavitsh, fils de Paul, et chacun pouvait à son gré
ajouter à son prénom le nom de son voisin, voire le nom d'un prince ou
d'un général illustre, qu'il faisait sien, et transmettait à ceux de
ses héritiers qui voulaient l'accepter. De sorte que ces grands noms,
qui nous rappellent des personnages célèbres, ne doivent pas nous
faire croire qu'on se trouve nécessairement en présence de leurs
descendants, mais plutôt des descendants d'un admirateur de leur nom
illustre.

Une rafale épouvantable, accompagnée d'une pluie diluvienne, a secoué
nos fenêtres durant la nuit entière, et le matin, à notre lever, nous
voyons les routes, lamentablement boueuses, se perdre dans un
brouillard de triste augure. Que faire à Sinaïa quand il pleut? On n'y
voit ni kursaal, ni casino; et dans les hôtels, trop étroits déjà pour
le nombre de voyageurs qui s'y entassent, on trouve à peine un salon
de lecture et une salle de billard. Malgré la pluie fine et
persistante, nous nous décidons à faire une promenade d'exploration.

Montant un peu dans les bosquets derrière l'hôtel, nous arrivons
bientôt au monastère. Fondé en 1695 par Michel Cantacuzène, il se
compose, comme tous les monastères de quelque importance, de deux
cours autour desquelles sont distribuées les habitations des moines et
les dépendances du couvent. Au centre de chacune des deux cours, se
trouve une petite église byzantine. L'une d'elles est aujourd'hui en
voie de restauration, et, grâce au concours du roi, la restauration
promet d'être fort belle.

Longtemps le monastère servit d'asile, dans les temps de troubles, aux
habitants de la plaine, qui cherchaient un abri dans les montagnes;
plus tard, il offrit encore l'hospitalité aux voyageurs.

Lorsque le roi Carol et la reine Élisabeth, attirés par le charme
puissant, l'étrange poésie de la forêt de Sinaïa, la plus verte et la
plus touffue des Carpathes, vinrent pour la première fois y passer une
partie de la belle saison, c'est dans les dépendances du monastère
qu'ils s'installèrent d'abord.

Ce n'est qu'après quelques années de villégiature qu'ils se décidèrent
à construire, dans un vallon poétique, derrière le couvent, un château
de plaisance qui, grâce au goût artistique de la reine, devint un des
joyaux de la Roumanie. Bientôt, cet exemple fut suivi, et du sein de
la forêt s'élevèrent, de tous côtés, de gracieuses villas, de
ravissants chalets. Le Gouvernement construisit deux hôtels de passage
pour les voyageurs: Sinaïa était créé.

[Illustration: Une demeure princière de Sinaïa.--D'après une
photographie.]

Le château royal, Castel Pélès, prend son nom de la montagne sur
laquelle il est situé. Vu de loin, il surgit d'une épaisse forêt de
sapins que dominent les arêtes nues et rosées des monts Bucegi. Cette
superbe construction, en briques et en bois, où le gothique se mêle au
byzantin, est un ensemble harmonieux et séduisant de tourelles
élancées, de pignons tronqués, avec de vastes terrasses et des balcons
hardis. C'est un rêve d'artiste, de poète, et cet artiste, ce poète,
c'est Carmen Sylva. En effet, qui parle de Sinaïa évoque immédiatement
l'image de la souveraine, de la créatrice de cette charmante station
d'été. La reine de Roumanie, on le sait, est une de ces femmes
supérieures vivant de poésie, d'art et de mélancolie. Elle parcourt
volontiers la forêt, elle en connaît tous les détours, et, pour
pouvoir y rêver plus à loisir, elle s'est fait construire une demeure
aérienne, un chalet suspendu dans des arbres, tout au sommet d'un de
ces pics nombreux qui dominent Sinaïa. C'est le Nid de la Princesse,
comme on l'appelle ici. De là, son regard s'étend sur tous les
environs.

Il y a quelques années, il n'était pas rare de la voir errer dans les
bois, revêtue, ainsi que les dames de sa suite, du charmant costume
national, qui seyait à merveille à sa taille haute et majestueuse.
Mais cette noble tentative pour remettre en honneur, parmi les dames
de la haute société, le gracieux costume blanc, semé de broderies
byzantines, n'a pas rencontré le succès qu'elle méritait. Les
Roumaines, moins poétiques que leur souveraine, sont fascinées par les
modes de Paris, et le costume national aujourd'hui fait tache à
Sinaïa. On ne le retrouve plus guère que comme article de curiosité,
au marché qui se tient le dimanche matin, le long de la grand'route.
Des paysannes y étalent sur le gazon, au bord du chemin et sur les
clôtures des jardins, leurs broderies superbes, des chemises aux
dessins riches et variés, des voiles vaporeux et des articles de
toilette travaillés avec un goût exquis et tout à fait artistique.
Vraiment Sinaïa est un lieu de villégiature étrange! On croirait
devoir rencontrer ici des succursales de toutes les grandes maisons de
Bucarest, des magasins où la foule élégante puisse satisfaire tous ses
caprices. Erreur!

[Illustration: Busteni (les villas, l'église), but d'excursion pour
les habitants de Sinaïa (page 408).--D'après une photographie.]

Nous avons parcouru Sinaïa-village. Il ne se compose que d'une ruelle
tortueuse et fort en pente. On n'y voit qu'une modeste épicerie à côté
de quelques misérables échoppes où l'on vend du poisson et des
légumes. À Sinaïa même, vous trouverez un coiffeur, un photographe,
des pâtissiers; mais tous les articles de nécessité première y font
absolument défaut.

Ce qui fait l'attrait, le charme spécial de la localité, ce sont les
ravissantes promenades qu'on peut varier à l'infini dans les vallées
et sur le flanc des montagnes. Dès qu'on quitte la grand'route, on
s'engage dans des sentiers parfaitement entretenus qui mènent au coeur
même de la forêt; et c'est ici que l'on comprend le royal caprice de
Carmen Sylva. On ne peut rien rêver de plus sauvage, de plus poétique,
de plus idéal. C'est la forêt vierge, dans toute l'acception du mot.
Des arbres de six mètres de pourtour à la base et hauts de cinquante
mètres au moins, se pressent les uns contre les autres. Ce sont pour
la plupart des sapins et des hêtres, dont la sombre verdure habille
les rochers sur une grande altitude.

Tout le sol est tapissé d'immenses fougères et de mousse. Ça et là,
d'énormes troncs renversés restent abandonnés sur le sol. Personne ne
les enlève. La forêt fait partie du domaine royal, et le roi, qui
ailleurs exploite très intelligemment ses propriétés, ne veut pas
qu'on y touche, qu'on enlève quoi que ce soit à cette nature
superbement sauvage; et l'ouragan seul peut renverser les géants de la
forêt.

Chaque sentier de la montagne aboutit à un site différent. Le hasard
nous mène à la promenade Sainte-Anne, à la limite de la forêt. Au
delà, au-dessus de nos têtes, c'est une arête nue, d'un gris rosé, une
arête qui paraît infranchissable; et pourtant, tout en haut, nous
apercevons un pavillon qui semble nous narguer.

Mais il se fait tard, et le temps est incertain. Nous n'osons pas nous
aventurer plus loin. Du haut d'un refuge, adossé d'un côté au rocher,
tandis que de l'autre il repose dans les branches d'un de ces grands
sapins que nous avons tant admirés, nous jouissons d'une vue
remarquable sur les vallées profondes et verdoyantes qui s'ouvrent
au-dessous de nous. Castel Pélès est à nos pieds, comme un minuscule
jouet d'enfant, perdu dans l'immensité sombre. Sinaïa tout entier est
caché par la forêt, et tout autour de nous c'est la solitude, le
silence majestueux et profond.

La brave femme, gardienne du refuge, nous présente du meilleur coeur
son manteau de fourrure pour nous protéger contre le froid piquant de
la montagne; mais nous nous contentons de la délicieuse tasse de café
turc qu'elle nous offre, et qui, pris tout brûlant, calme promptement
le frisson que nous avions ressenti à notre arrivée. Et pendant les
quelques moments que nous passons encore chez elle, elle chante, en
s'accompagnant de la mandoline, les mélancoliques chants nationaux
roumains.

Si, par les jours de pluie, Sinaïa semble désert et maussade, dès que
le soleil paraît quelles joyeuses envolées vers tous les coins de la
forêt! La musique militaire éclate en bruyantes fanfares dans les
jardins, tandis que la musique tzigane fait retentir les échos de la
montagne de ses accents sauvages et passionnés.

Une des plus intéressantes excursions aux environs de Sinaïa est celle
de Busteni, jolie localité située à quelque distance de là. Si l'on a
le choix, il faut s'y rendre le dimanche dans l'après-midi. Busteni
est alors le rendez-vous des paysans et des paysannes, qui viennent y
prendre leurs ébats.

La route qui y mène est resserrée entre de superbes rochers rosâtres
qui s'élancent vers le ciel, et la rivière Prahova, dont le lit énorme
et en grande partie desséché est sillonné par une infinité de petits
filets d'eau. C'est certainement un des coins les plus sauvages des
Carpathes du sud. On est immédiatement au-dessous de ces énormes
masses nues et dentelées, dont les premiers contreforts seuls sont
couverts par la forêt.

Les habitants de Busteni ont revêtu aujourd'hui dimanche leurs plus
beaux atours, et les paysannes scintillent sous les feux des
paillettes qui recouvrent leurs toilettes de fête. C'est que tous les
dimanches il y a des danses publiques dans le village. Aussi, de tous
côtés, on entend les violons et les flûtes lancer leurs notes aiguës,
et à chaque auberge les groupes se forment. Mais les vraies danses
n'ont lieu que le soir.

Nous assistons ici, à une des curieuses petites scènes qui
accompagnent les mariages roumains. À l'abri de la véranda d'une ferme
se trouvent les parents et amis des futurs mariés. Tout à coup, la
fiancée, en toilette voyante, le voile semé de paillettes d'or,
s'échappe de la maison en courant, et se précipite sur la grand'route,
feignant de fuir. Aussitôt le fiancé et deux de ses amis se mettent à
sa poursuite, la rattrapent et l'entraînent de force dans la maison.
Cette scène est, paraît-il, conservée dans les mariages roumains en
souvenir de l'enlèvement des Sabines.

À Busteni, se trouve une des douze propriétés faisant partie du
Domaine de la Couronne. On s'est plu à y ériger des écoles-modèles,
des maisons-modèles, des fermes-modèles. On y trouve aussi des
scieries, des fabriques de tissus: bref, c'est un modeste village en
voie de devenir une vraie cité industrielle et riche.

Le Domaine de la Couronne exerce partout, du reste, une influence
salutaire sur les campagnards. Grâce aux nombreuses écoles construites
par l'Administration du Domaine, les paysans sont mis au courant de la
manière rationnelle de cultiver la terre, et d'utiliser les derniers
perfectionnements de l'agriculture. On leur enseigne ce qui concerne
les plantations, l'élevage des bestiaux, l'agriculture. Tous les
efforts de la Couronne, puissamment secondés par des auxiliaires
intelligents, sont dirigés vers l'amélioration des classes rurales.
Dans le cours de son règne, le roi a multiplié les voies de
communication, tracé des grand'routes, fait appel aux ingénieurs
étrangers pour construire des chemins de fer. D'autre part, rien n'a
été négligé pour instruire le paysan, pour assainir son habitation,
pour lui procurer l'outillage nécessaire, pour l'affranchir de ses
nombreux exploiteurs. Mais, on ne saurait assez le répéter, le servage
a laissé des traces profondes; et si certaines régions centrales, et
notamment celle qui s'étend de Prédéal à Bucarest, se sont
merveilleusement et intelligemment développées, les confins montagneux
de la Roumanie sont encore, à peu de chose près, ce qu'ils étaient
sous la domination turque.

                                        Th. HEBBELYNCK.

[Illustration: Slanic: un wagon de sel.--D'après une photographie.]

Droits de traduction et de reproduction réservés.


       *       *       *       *       *


TABLE DES GRAVURES ET CARTES


L'ÉTÉ AU KACHMIR

Par _Mme F. MICHEL_


  En «rickshaw» sur la route du mont Abou.
    (D'après une photographie.)                                      1

  L'éléphant du touriste à Djaïpour.                                 1

  Petit sanctuaire latéral dans l'un des temples djaïns du mont Abou.
    (D'après une photographie.)                                      2

  Pont de cordes sur le Djhilam, près de Garhi. (Dessin de Massias,
    d'après une photographie.)                                       3

  Les «Karévas» ou plateaux alluviaux formés par les érosions du
    Djhilam. (D'après une photographie.)                             4

  «Ekkas» et «Tongas» sur la route du Kachmir: vue prise au relais
    de Rampour. (D'après une photographie Jadu Kissen, à Delhi.)     5

  Le vieux fort Sikh et les gorges du Djhilam à Ouri. (D'après une
    photographie.)                                                   6

  Shèr-Garhi ou la «Maison du Lion», palais du Mahârâdja à Srînagar.
    (Photographie Bourne et Sheperd, à Calcutta.)                    7

  L'entrée du Tchinar-Bâgh, ou Bois des Platanes, au-dessus de
    Srînagar; au premier plan une «dounga», au fond le sommet du
    Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)          7

  Ruines du temple de Brankoutri. (D'après une photographie.)        8

  Types de Pandis ou Brahmanes Kachmirs. (Photographie Jadu Kissen,
    à Delhi.)                                                        9

  Le quai de la Résidence; au fond, le sommet du Takht-i-Souleiman.
    (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)                            10

  La porte du Kachmir et la sortie du Djhilam à Baramoula.
    (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)                            11

  Nos tentes à Lahore. (D'après une photographie.)                  12

  «Dounga» ou bateau de passagers au Kachmir. (Photographie Bourne
    et Shepherd, à Calcutta.)                                       13

  Vichnou porté par Garouda, idole vénérée près du temple de
    Vidja-Broer (hauteur 1m 40.)                                    13

  Enfants de bateliers jouant à cache-cache dans le creux d'un
    vieux platane. (D'après une photographie.)                      14

  Batelières du Kachmir décortiquant du riz, près d'une rangée de
    peupliers. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.)       15

  Campement près de Palhallan: tentes et doungas. (D'après une
    photographie.)                                                  16

  Troisième pont de Srînagar et mosquée de Shah Hamadan; au fond,
    le fort de Hari-Paryat. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)    17

  Le temple inondé de Pandrethan. (D'après une photographie.)       18

  Femme musulmane du Kachmir. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)  19

  Pandit Narayan assis sur le seuil du temple de Narasthân.
    (D'après une photographie.)                                     20

  Pont et bourg de Vidjabroer. (Photographie Jadu Kissen, à
    Delhi.)                                                         21

  Ziarat de Cheik Nasr-oud-Din, à Vidjabroer. (D'après une
    photographie.)                                                  22

  Le temple de Panyech: à gauche, un brahmane; à droite, un
    musulman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)                  23

  Temple hindou moderne à Vidjabroer. (D'après une photographie.)   24

  Brahmanes en visite au Naga ou source sacrée de Valtongou.
    (D'après une photographie.)                                     25

  Gargouille ancienne, de style hindou, dans le mur d'une mosquée,
    à Houtamourou, près de Bhavan.                                  25

  Temple ruiné, à Khotair. (D'après une photographie.)              26

  Naga ou source sacrée de Kothair. (D'après une photographie.)     27

  Ver-Nâg: le bungalow au-dessus de la source. (D'après une
    photographie.)                                                  28

  Temple rustique de Voutanâr. (D'après une photographie.)          29

  Autel du temple de Voutanâr et accessoires du culte. (D'après une
    photographie.)                                                  30

  Noce musulmane, à Rozlou: les musiciens et le fiancé. (D'après
    une photographie.)                                              31

  Sacrifice bhramanique, à Bhavan. (D'après une photographie.)      31

  Intérieur de temple de Martand: le repos des coolies employés au
    déblaiement. (D'après une photographie.)                        32

  Ruines de Martand: façade postérieure et vue latérale du temple.
    (D'après des photographies.)                                    33

  Place du campement sous les platanes, à Bhavan. (D'après une
    photographie.)                                                  34

  La Ziarat de Zaïn-oud-Din, à Eichmakam. (Photographie Bourne et
    Shepherd, à Calcutta.)                                          35

  Naga ou source sacrée de Brar, entre Bhavan et Eichmakar.
    (D'après une photographie.)                                     36

  Maisons de bois, à Palgâm. (Photographie Bourne et Shepherd, à
    Calcutta.)                                                      37

  Palanquin et porteurs.                                            37

  Ganech-Bal sur le Lidar: le village hindou et la roche
    miraculeuse. (D'après une photographie.)                        38

  Le massif du Kolahoi et la bifurcation de la vallée du Lidar
    au-dessus de Palgâm, vue prise de Ganeth-Bal. (Photographie
    Jadu Kissen, à Delhi.)                                          39

  Vallée d'Amarnâth: vue prise de la grotte. (D'après une
    photographie.)                                                  40

  Pondjtarni et le camp des pèlerins: au fond, la passe du
    Mahâgounas. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)                41

  Cascade sortant de dessous un pont de neige entre Tannin et
    Zodji-Pâl. (D'après une photographie.)                          42

  Le Koh-i-Nour et les glaciers au-dessus du lac Çecra-Nag.
    (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)                            43

  Grotte d'Amarnâth. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)           43

  Astan-Marg: la prairie et les bouleaux. (D'après une
    photographie.)                                                  44

  Campement de Goudjars à Astan-Marg. (D'après une photographie.)   45

  Le bain des pèlerins à Amarnath. (D'après une photographie.)      46

  Pèlerins d'Amarnâth: le Sâdhou de Patiala; par derrière, des
    brahmanes, et à droite, des musulmans du Kachmir. (D'après une
    photographie.)                                                  47

  Mosquée de village au Kachmir. (D'après une photographie.)        48

  Brodeurs Kachmiris sur toile. (Photographie Bourne et Shepherd,
    à Calcutta.)                                                    49

  Mendiant musulman. (D'après une photographie.)                    49

  Le Brahma Sâr et le camp des pèlerins au pied de l'Haramouk.
    (D'après une photographie.)                                     50

  Lac Gangâbal au pied du massif de l'Haramouk. (Photographie Jadu
    Kissen, à Delhi.)                                               51

  Le Noun-Kôl, au pied de l'Haramouk, et le bain des pèlerins.
    (D'après une photographie.)                                     52

  Femmes musulmanes du Kachmir avec leurs «houkas» (pipes) et leur
    «hangri» (chaufferette). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)   53

  Temples ruinés à Vangâth. (D'après une photographie.)             54

  «Mêla» ou foire religieuse à Hazarat-Bal. (En haut, photographie
    par l'auteur; en bas, photographie Jadu Kissen, à Delhi.)       55

  La villa de Cheik Safai-Bagh, au sud du lac de Srînagar. (D'après
    une photographie.)                                              56

  Nishat-Bâgh et le bord oriental du lac de Srînagar. (Photographie
    Jadu Kissen, à Delhi.)                                          57

  Le canal de Mar à Sridagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)  58

  La mosquée de Shah Hamadan à Srînagar (rive droite). (Photographie
    Jadu Kissen, à Delhi.)                                          59

  Spécimens de l'art du Kachmir. (D'après une photographie.)        60


SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE

Par _le docteur LAMY_

_Médecin-major des troupes coloniales_.


  La barre de Grand-Bassam nécessite un grand déploiement de force
    pour la mise à l'eau d'une pirogue. (D'après une photographie.) 61

  Le féminisme à Adokoï: un médecin concurrent de l'auteur.
    (D'après une photographie.)                                     61

  «Travail et Maternité» ou «Comment vivent les femmes de
    Petit-Alépé». (D'après une photographie.)                       62

  À Motéso: soins maternels. (D'après une photographie.)            63

  Installation de notre campement dans une clairière débroussaillée.
    (D'après une photographie.)                                     64

  Environs de Grand-Alépé: des hangars dans une palmeraie, et une
    douzaine de grands mortiers destinés à la préparation de l'huile
    de palme. (D'après une photographie.)                           65

  Dans le sentier étroit, montant, il faut marcher en file indienne.
    (D'après une photographie.)                                     66

  Nous utilisons le fût renversé d'un arbre pour traverser la Mé.
    (D'après une photographie.)                                     67

  La popote dans un admirable champ de bananiers. (D'après une
    photographie.)                                                  68

  Indigènes coupant un acajou. (D'après une photographie.)          69

  La côte d'Ivoire.--Le pays Attié.                                 70

  Ce fut un sauve-qui-peut général quand je braquai sur les
    indigènes mon appareil photographique. (Dessin de J. Lavée,
    d'après une photographie.)                                      71

  La rue principale de Grand-Alépé. (D'après une photographie.)     72

  Les Trois Graces de Mopé (pays Attié). (D'après une
    photographie.)                                                  73

  Femme du pays Attié portant son enfant en groupe. (D'après une
    photographie.)                                                  73

  Une clairière près de Mopé. (D'après une photographie.)           74

  La garnison de Mopé se porte à notre rencontre. (D'après une
    photographie.)                                                  75

  Femme de Mopé fabriquant son savon à base d'huile de palme et de
    cendres de peaux de bananes. (D'après une photographie.)        76

  Danse exécutée aux funérailles du prince héritier de Mopé.
    (D'après une photographie.)                                     77

  Toilette et embaumement du défunt. (D'après une photographie.)    78

  Jeune femme et jeune fille de Mopé. (D'après une photographie.)   79

  Route, dans la forêt tropicale, de Malamalasso à Daboissué.
    (D'après une photographie.)                                     80

  Benié Coamé, roi de Bettié et autres lieux, entouré de ses femmes
    et de ses hauts dignitaires. (D'après une photographie.)        81

  Chute du Mala-Mala, affluent du Comoé, à Malamalasso. (D'après
    une photographie.)                                              82

  La vallée du Comoé à Malamalasso. (D'après une photographie.)     83

  Tam-tam de guerre à Mopé. (D'après une photographie.)             84

  Piroguiers de la côte d'Ivoire pagayant. (D'après une
    photographie.)                                                  85

  Allou, le boy du docteur Lamy. (D'après une photographie.)        85

  La forêt tropicale à la côte d'Ivoire. (D'après une
    photographie.)                                                  86

  Le débitage des arbres. (D'après une photographie.)               87

  Les lianes sur la rive du Comoé. (D'après une photographie.)      88

  Les occupations les plus fréquentes au village: discussions et
    farniente Attié. (D'après une photographie.)                    89

  Un incendie à Grand-Bassam. (D'après une photographie.)           90

  La danse indigène est caractérisée par des poses et des gestes
    qui rappellent une pantomime. (D'après une photographie.)       91

  Une inondation à Grand-Bassam. (D'après une photographie.)        92

  Un campement sanitaire à Abidjean. (D'après une photographie.)    93

  Une rue de Jackville, sur le golfe de Guinée. (D'après une
    photographie.)                                                  94

  Grand-Bassam: cases détruites après une épidémie de fièvre jaune.
    (D'après une photographie.)                                     95

  Grand-Bassam: le boulevard Treich-Laplène. (D'après une
    photographie.)                                                  96


L'ÎLE D'ELBE

Par _M. PAUL GRUYER_


  L'île d'Elbe se découpe sur l'horizon, abrupte, montagneuse et
    violâtre.                                                       97

  Une jeune fille elboise, au regard énergique, à la peau d'une
    blancheur de lait et aux beaux cheveux noirs.                   97

  Les rues de Porto-Ferraio sont toutes un escalier (page 100).     98

  Porto-Ferraio: à l'entrée du port, une vieille tour génoise,
    trapue, bizarre de forme, se mire dans les flots.               99

  Porto-Ferraio: la porte de terre, par laquelle sortait Napoléon
    pour se rendre à sa maison de campagne de San Martino.         100

  Porto-Ferraio: la porte de mer, où aborda Napoléon.              101

  La «teste» de Napoléon (page 100).                               102

  Porto-Ferraio s'échelonne avec ses toits plats et ses façades
    scintillantes de clarté (page 99).                             103

  Porto-Ferraio: les remparts découpent sur le ciel d'un bleu
    sombre leur profil anguleux (page 99).                         103

  La façade extérieure du «Palais» des Mulini où habitait Napoléon
    à Porto-Ferraio (page 101).                                    104

  Le jardin impérial et la terrasse de la maison des Mulini
    (page 102).                                                    105

  La Via Napoleone, qui monte au «Palais» des Mulini.              106

  La salle du conseil à Porto-Ferraio, avec le portrait de la
    dernière grande-duchesse de Toscane et celui de Napoléon,
    d'après le tableau de Gérard.                                  107

  La grande salle des Mulini aujourd'hui abandonnée, avec ses
    volets clos et les peintures décoratives qu'y fit faire
    l'empereur (page 101).                                         107

  Une paysanne elboise avec son vaste chapeau qui la protège du
    soleil.                                                        108

  Les mille mètres du Monte Capanna et de son voisin, le Monte
    Giove, dévalent dans les flots de toute leur hauteur.          109

  Un enfant elbois.                                                109

  Marciana Alta et ses ruelles étroites.                           110

  Marciana Marina avec ses maisons rangées autour du rivage et
    ses embarcations tirées sur la grève.                          111

  Les châtaigniers dans le brouillard, sur le faite du Monte
    Giove.                                                         112

  ... Et voici au-dessus de moi Marciana Alta surgir des nuées
    (page 111).                                                    113

  La «Seda di Napoleone» sur le Monte Giove où l'empereur
    s'asseyait pour découvrir la Corse.                            114

  La blanche chapelle de Monserrat au centre d'un amphithéâtre de
    rochers est entourée de sveltes cyprès (page 117).             115

  Voici Rio Montagne dont les maisons régulières et cubiques ont
    l'air de dominos empilés... (page 118).                        115

  J'aperçois Poggio, un autre village perdu aussi dans les nuées.  116

  Une des trois chambres de l'ermitage.                            117

  L'ermitage du Marciana où l'empereur reçut la visite de la
    comtesse Walewska, le 3 Septembre 1814.                        117

  Le petit port de Porto-Longone dominé par la vieille citadelle
    espagnole (page 117).                                          118

  La maison de Madame Mère à Marciana Alta.--«Bastia, signor!»--La
    chapelle de la Madone sur le Monte Giove.                      119

  Le coucher du soleil sur le Monte Giove.                         120

  Porto-Ferraio et son golfe vus des jardins de San Martino.       121

  L'arrivée de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du
    temps.)                                                        121

  Le drapeau de Napoléon roi de l'île d'Elbe: fond blanc, bande
    orangé-rouge et trois abeilles jadis dorées.                   122

  La salle de bains de San Martino a conservé sa baignoire de
    pierre.                                                        123

  La chambre de Napoléon à San Martino.                            123

  La cour de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du
    temps.)                                                        124

  Une femme du village de Marciana Alta.                           125

  Le plafond de San Martino et les deux colombes symboliques
    représentant Napoléon et Marie-Louise.                         126

  San Martino rappelle par son aspect une de ces maisonnettes à
    la Jean-Jacques Rousseau, agrestes et paisibles (page 123).    126

  Rideau du théâtre de Porto-Ferraio représentant Napoléon sous la
    figure d'Apollon gardant ses troupeaux chez Admète.            127

  La salle égyptienne de San Martino est demeurée intacte avec ses
    peintures murales et son bassin à sec.                         127

  Broderies de soie du couvre-lit et du baldaquin du lit de Napoléon
    aux Mulini, dont on a fait le trône épiscopal de l'évêque
    d'Ajaccio.                                                     128

  La signorina Squarci dans la robe de satin blanc que son aïeule
    portait à la cour des Mulini.                                  129

  Éventail de Pauline Borghèse, en ivoire sculpté, envoyé en
    souvenir d'elle à la signora Traditi, femme du maire de
    Porto-Ferraio.                                                 130

  Le lit de Madame Mère, qu'elle s'était fait envoyer de Paris à
    l'île d'Elbe.                                                  130

  Le vieil aveugle Soldani, fils d'un soldat de Waterloo,
    chauffait, à un petit brasero de terre jaune, ses mains
    osseuses.                                                      131

  L'entrée du goulet de Porto-Ferraio par où sortit la flottille
    impériale, le 26 février 1815.                                 132


D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE

Par _M. VICTOR CHAPOT_

_membre de l'École française d'Athènes_.


  Dans une sorte de cirque se dressent les pans de muraille du
    Ksar-el-Benat (page 142). (D'après une photographie.)          133

  Le canal de Séleucie est, par endroits, un tunnel (page 140).    133

  Vers le coude de l'Euphrate: la pensée de relever les traces de
    vie antique a dicté l'itinéraire.                              134

  L'Antioche moderne: de l'ancienne Antioche il ne reste que
    l'enceinte, aux flancs du Silpios (page 137).                  135

  Les rues d'Antioche sont étroites et tortueuses; parfois, au
    milieu, se creuse en fossé. (D'après une photographie.)        136

  Le tout-Antioche inonde les promenades. (D'après une
    photographie.)                                                 137

  Les crêtes des collines sont couronnées de chapelles ruinées
    (page 142).                                                    138

  Alep est une ville militaire. (D'après une photographie.)        139

  La citadelle d'Alep se détache des quartiers qui l'avoisinent
    (page 143). (D'après une photographie.)                        139

  Les parois du canal de Séleucie s'élèvent jusqu'à 40 mètres.
    (D'après une photographie.)                                    140

  Les tombeaux de Séleucie s'étageaient sur le Kasios. (D'après
    une photographie.)                                             141

  À Alep une seule mosquée peut presque passer pour une oeuvre
    d'art. (D'après une photographie.)                             142

  Tout alentour d'Alep la campagne est déserte. (D'après une
    photographie.)                                                 143

  Le Kasr-el-Benat, ancien couvent fortifié.                       144

  Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une taupinière
    (page 147). (D'après une photographie.)                        145

  Stèle Hittite. L'artiste n'a exécuté qu'un premier ravalement
    (page 148).                                                    145

  Église arménienne de Nisib; le plan en est masqué au dehors.
    (D'après une photographie.)                                    146

  Tell-Erfat est peuplé d'Yazides; on le reconnaît à la forme des
    habitations. (D'après une photographie.)                       147

  La rive droite de l'Euphrate était couverte de stations romaines
    et byzantines. (D'après une photographie.)                     148

  Biredjik vu de la citadelle: la plaine s'allonge indéfiniment
    (page 148). (D'après une photographie.)                        149

  Sérésat: village mixte d'Yazides et de Bédouins (page 146).
    (D'après une photographie.)                                    150

  Les Tcherkesses diffèrent des autres musulmans; sur leur personne,
    pas de haillons (page 152). (D'après une photographie.)        151

  Ras-el-Aïn. Deux jours se passent, mélancoliques, en négociations
    (page 155). (D'après une photographie.)                        152

  J'ai laissé ma tente hors les murs devant Orfa. (D'après une
    photographie.)                                                 153

  Environs d'Orfa: les vignes, basses, courent sur le sol. (D'après
    une photographie.)                                             154

  Vue générale d'Orfa. (D'après une photographie.)                 155

  Porte arabe à Rakka (page 152). (D'après une photographie.)      156

  Passage de l'Euphrate: les chevaux apeurés sont portés dans le
    bac à force de bras (page 159). (D'après une photographie.)    157

  Bédouin. (D'après une photographie.)                             157

  Citadelle d'Orfa: deux puissantes colonnes sont restées debout.
    (D'après une photographie.)                                    158

  Orfa: mosquée Ibrahim-Djami; les promeneurs flânent dans la cour
    et devant la piscine (page 157). (D'après une photographie.)   159

  Pont byzantin et arabe (page 159). (D'après une photographie.)   160

  Mausolée d'Alif, orné d'une frise de têtes sculptées (page 160).
    (D'après une photographie.)                                    161

  Mausolée de Théodoret, selon la légende, près de Cyrrhus.
    (D'après une photographie.)                                    162

  Kara-Moughara: au sommet se voit une grotte taillée (page 165).
    (D'après une photographie.)                                    163

  L'Euphrate en amont de Roum-Kaleh; sur la falaise campait un petit
    corps de légionnaires romains (page 160). (D'après une
    photographie.)                                                 163

  Trappe de Checkhlé: un grand édifice en pierres a remplacé les
    premières habitations (page 166).                              164

  Trappe de Checkhlé: la chapelle (page 166). (D'après une
    photographie.)                                                 165

  Père Maronite (page 168). (D'après une photographie.)            166

  Acbès est situé au fond d'un grand cirque montagneux (page 166).
    (D'après une photographie.)                                    167

  Trappe de Checkhlé: premières habitations des trappistes
    (page 166). (D'après une photographie.)                        168


LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES

Par _M. RAYMOND BEL_


  Indigènes hébridais de l'île de Spiritu-Santo. (D'après une
    photographie.)                                                 169

  Le petit personnel d'un colon de Malli-Colo. (D'après une
    photographie.)                                                 169

  Le quai de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté. (D'après
    une photographie.)                                             170

  Une case de l'île de Spiritu-Santo et ses habitants. (D'après
    une photographie.)                                             171

  Le port de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté, présente
    une rade magnifique. (D'après une photographie.)               172

  C'est à Port-Vila ou Franceville, dans l'île Vaté, que la France
    a un résident. (D'après une photographie.)                     173

  Dieux indigènes ou Tabous. (D'après une photographie.)           174

  Les indigènes hébridais de l'île Mallicolo ont un costume et
    une physionomie moins sauvages que ceux de l'île Pentecôte.
    (D'après des photographies.)                                   175

  Pirogues de l'île Vao. (D'après une photographie.)               176

  Indigènes employés au service d'un bateau. (D'après une
    photographie.)                                                 177

  Un sous-bois dans l'île de Spiritu-Santo. (D'après une
    photographie.)                                                 178

  Un banquet de Français à Port-Vila (Franceville). (D'après
    une photographie.)                                             179

  La colonie française de Port-Vila (Franceville). (D'après
    une photographie.)                                             179

  La rivière de Luganville. (D'après une photographie.)            180


LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE

Par _M. ALBERT THOMAS_


  Les enfants russes, aux grosses joues pales, devant l'isba
    (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)         181

  La reine des cloches «Tsar Kolokol» (page 180). (D'après une
    photographie de M. Thiébeaux.)                                 181

  Les chariots de transport que l'on rencontre en longues files
    dans les rues de Moscou (page 183).                            182

  Les paysannes en pèlerinage arrivées enfin à Moscou, la cité
    sainte (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)  183

  Une chapelle où les passants entrent adorer les icônes
    (page 183). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)         184

  La porte du Sauveur que nul ne peut franchir sans se découvrir
    (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)        185

  Une porte du Kreml (page 185). (D'après une photographie de M.
    Thiébeaux.)                                                    186

  Les moines du couvent de Saint-Serge, un des couvents qui
    entourent la cité sainte (page 185). (D'après une photographie
    de M. J. Cahen.)                                               187

  Deux villes dans le Kreml: celle du XVe siècle, celle d'Ivan,
    et la ville moderne, que symbolise ici le petit palais
    (page 190).                                                    188

  Le mur d'enceinte du Kreml, avec ses créneaux, ses tours aux
    toits aigus (page 183). (D'après une photographie de M.
    Thiébeaux.)                                                    189

  Tout près de l'Assomption, les deux églises-soeurs se dressent:
    les Saints-Archanges et l'Annonciation (page 186). (D'après une
    photographie de M. Thiébeaux.)                                 189

  À l'extrémité de la place Rouge, Saint-Basile dresse le fouillis
    de ses clochers (page 184). (D'après une photographie de M.
    Thiébeaux.)                                                    190

  Du haut de l'Ivan Véliki, la ville immense se découvre (page 190).
    (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)                    191

  Un des isvotchiks qui nous mènent grand train à travers les rues
    de Moscou (page 182).                                          192

  Il fait bon errer parmi la foule pittoresque des marchés moscovites,
    entre les petits marchands, artisans ou paysans qui apportent là
    leurs produits (page 195). (D'après une photographie de M. J.
    Cahen.)                                                        193

  L'isvotchik a revêtu son long manteau bleu (page 194). (D'après
    une photographie de M. J. Cahen.)                              193

  Itinéraire de Moscou à Tomsk.                                    194

  À côté d'une épicerie, une des petites boutiques où l'on vend le
    kvass, le cidre russe (page 195). (D'après une photographie de
    M. J. Cahen.)                                                  195

  Et des Tatars offraient des étoffes étalées sur leurs bras
    (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)         196

  Patients, résignés, les cochers attendent sous le soleil de midi
    (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)         197

  Une cour du quartier ouvrier, avec l'icône protectrice (page 196).
    (D'après une photographie de M. J. Cahen.)                     198

  Sur le flanc de la colline de Nijni, au pied de la route qui
    relie la vieille ville à la nouvelle, la citadelle au marché
    (page 204). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)         199

  Le marché étincelait dans son fouillis (page 195). (D'après une
    photographie de M. J. Cahen.)                                  200

  Déjà la grande industrie pénètre: on rencontre à Moscou des
    ouvriers modernes (page 195). (D'après une photographie.)      201

  Sur l'Oka, un large pont de bois barrait les eaux (page 204).
    (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)                    202

  Dans le quartier ouvrier, les familles s'entassent, à tous les
    étages, autour de grandes cours (page 196). (D'après une
    photographie de M. J. Cahen.)                                  203

  Le char funèbre était blanc et doré (page 194). (D'après une
    photographie.)                                                 204

  À Nijni, toutes les races se rencontrent, Grands-Russiens, Tatars,
    Tcherkesses (page 208). (D'après une photographie de M. J.
    Cahen.)                                                        205

  Une femme tatare de Kazan dans l'enveloppement de son grand châle
    (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)        205

  Nous avons traversé le grand pont qui mène à la foire (page 205).
    (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)                    206

  Au dehors, la vie de chaque jour s'étalait, pêle-mêle, à
    l'orientale (page 207). (D'après une photographie de M. J.
    Cahen.)                                                        207

  Les galeries couvertes, devant les boutiques de Nijni (page 206).
    (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)                    208

  Dans les rues, les petits marchands étaient innombrables
    (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)         209

  Dans une rue, c'étaient des coffres de toutes dimensions, peints
    de couleurs vives (page 206). (D'après une photographie de M.
    J. Cahen.)                                                     210

  Près de l'asile, nous sommes allés au marché aux cloches
   (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)          211

  Plus loin, sous un abri, des balances gigantesques étaient pendues
    (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)         211

  Dans une autre rue, les charrons avaient accumulé leurs roues
    (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)         212

  Paysannes russes, de celles qu'on rencontre aux petits marchés
    des débarcadères ou des stations (page 215). (D'après une
    photographie de M. J. Cahen.)                                  213

  Le Kreml de Kazan. C'est là que sont les églises et les
    administrations (page 214). (D'après une photographie de M.
    Thiébeaux.)                                                    214

  Sur la berge, des tarantass étaient rangées (page 216). (D'après
    une photographie de M. Thiébeaux.)                             215

  Partout sur la Volga d'immenses paquebots et des remorqueurs
    (page 213). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)        216

  À presque toutes les gares il se forme spontanément un petit
    marché (page 222). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)  217

  Dans la plaine (page 221). (D'après une photographie de M.
    Thiébeaux.)                                                    217

  Un petit fumoir, vitré de tous côtés, termine le train
    (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)        218

  Les émigrants étaient là, pêle-mêle, parmi leurs misérables
    bagages (page 226). (D'après une photographie de M. J.
    Cahen.)                                                        219

  Les petits garçons du wagon-restaurant s'approvisionnent
    (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)        220

  Émigrants prenant leur maigre repas pendant l'arrêt de leur train
    (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine)           221

  L'ameublement du wagon-restaurant était simple, avec un bel air
    d'aisance (page 218). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 222

  Les gendarmes qui assurent la police des gares du Transsibérien.
    (Photographie de M. Thiébeaux.)                                223

  L'église, près de la gare de Tchéliabinsk, ne diffère des isbas
    neuves que par son clocheton (page 225). (Photographie extraite
    du «Guide du Transsibérien».)                                  224

  Un train de constructeurs était remisé là, avec son wagon-chapelle
    (page 225). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.)          225

  Vue De Stretensk: la gare est sur la rive gauche, la ville sur
    la rive droite. (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.)      226

  Un point d'émigration (page 228). (Photographie de M. A. N. de
    Koulomzine.)                                                   227

  Enfants d'émigrants (page 228). (D'après une photographie de M.
    Thiébeaux.)                                                    228

  Un petit marché dans une gare du Transsibérien. (Photographie de
    M. Legras.)                                                    229

  La cloche luisait, immobile, sous un petit toit isolé (page 230).
    (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)                    229

  Nous sommes passés près d'une église à clochetons verts (page 230).
    (Photographie de M. Thiébeaux.)                                230

  Tomsk a groupé dans la vallée ses maisons grises et ses toits
    verts (page 230). (Photographie de M. Brocherel.)              231

  Après la débâcle de la Tome, près de Tomsk (page 230). (D'après
    une photographie de M. Legras.)                                232

  Le chef de police demande quelques explications sur les passeports
    (page 232). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)        233

  La cathédrale de la Trinité à Tomsk (page 238). (Photographie
    extraite du «Guide du Transsibérien».)                         234

  Tomsk: en revenant de l'église (page 234). (D'après une
    photographie de M. Thiébeaux.)                                 235

  Tomsk n'était encore qu'un campement, sur la route de l'émigration
    (page 231). (D'après une photographie.)                        236

  Une rue de Tomsk, définie seulement par les maisons qui la bordent
    (page 231). (Photographie de M. Brocherel.)                    237

  Les cliniques de l'Université de Tomsk (page 238). (Photographie
    extraite du «Guide du Transsibérien».)                         238

  Les longs bâtiments blancs où s'abrite l'Université (page 237).
    (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».)           239

  La voiture de l'icône stationnait parfois (page 230). (D'après une
    photographie de M. Thiébeaux.)                                 240

  Flâneurs à la gare de Petropavlosk (page 242). (D'après une
    photographie de M. Legras.)                                    241

  Dans les vallées de l'Oural, habitent encore des Bachkirs
    (page 245). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)        241

  Un taillis de bouleaux entourait une petite mare. (D'après une
    photographie.)                                                 242

  Les rivières roulaient une eau claire (page 244). (D'après une
    photographie.)                                                 243

  La ligne suit la vallée des rivières (page 243). (D'après une
    photographie de M. Thiébeaux.)                                 244

  Comme toute l'activité commerciale semble frêle en face des eaux
    puissantes de la Volga! (page 248.) (D'après une photographie
    de M. G. Cahen.)                                               245

  Bachkirs sculpteurs. (D'après une photographie de M. Paul
    Labbé.)                                                        246

  À la gare de Tchéliabinsk, toujours des émigrants (page 242).
    (D'après une photographie de M. J. Legras.)                    247

  Une bonne d'enfants, avec son costume traditionnel (page 251).
    (D'après une photographie de M. G. Cahen.)                     248

  Joie naïve de vivre, et mélancolie.--un petit marché du sud
    (page 250). (D'après une photographie de M. G. Cahen.)         249

  Un russe dans son vêtement d'hiver (page 249). (D'après une
    photographie de M. G. Cahen.)                                  250

  Dans tous les villages russes, une activité humble, pauvre de
    moyens.--Marchands de poteries (page 248). (D'après une
    photographie de M. G. Cahen.)                                  251

  Là, au passage, un Kirghize sur son petit cheval (page 242).
    (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)         252


LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES

Par _M. GERSPACH_


  Lugano: les quais offrent aux touristes une merveilleuse
    promenade. (Photographie Alinari.)                             253

  Porte de la cathédrale Saint-Laurent de Lugano (page 256).
    (Photographie Alinari.)                                        253

  Le lac de Lugano dont les deux bras enserrent le promontoire de
    San Salvatore. (D'après une photographie.)                     254

  La ville de Lugano descend en amphithéâtre jusqu'aux rives de son
    lac. (Photographie Alinari.)                                   255

  Lugano: faubourg de Castagnola. (D'après une photographie.)      256

  La cathédrale de Saint-Laurent: sa façade est décorée de figures
    de prophètes et de médaillons d'apôtres (page 256).
    (Photographie Alinari.)                                        257

  Saint-Roch: détail de la fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges
    (Photographie Alinari.)                                        258

  La passion: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges
    (page 260). (Photographie Alinari)                             259

  Saint Sébastien: détail de la grande fresque de Luini à
    Sainte-Marie-des-Anges. (Photographie Alinari.)                260

  La madone, l'enfant Jésus et Saint Jean, par Luini, église
    Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari.)     261

  La Scène: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges
    (page 260).                                                    262

  Lugano: le quai et le faubourg Paradiso.
    (Photographie Alinari.)                                        263

  Lac de Lugano: viaduc du chemin de fer du Saint-Gothard.
    (D'après une photographie.)                                    264


SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE

Par _M. ÉMILE DESCHAMPS_


  Les quais sont animés par la population grouillante des Chinois
    (page 266). (D'après une photographie.)                        265

  Acteurs du théâtre chinois. (D'après une photographie.)          265

  Plan de Shanghaï.                                                266

  Shanghaï est sillonnée de canaux qui, à marée basse, montrent
    une boue noire et mal odorante. (Photographie de Mlle Hélène
    de Harven.)                                                    267

  Panorama de Shanghaï. (D'après une photographie.)                268

  Dans la ville chinoise, les «camelots» sont nombreux, qui débitent
    en plein vent des marchandises ou des légendes extraordinaires.
    (D'après une photographie.)                                    269

  Le poste de l'Ouest, un des quatre postes où s'abrite la milice
    de la Concession française (page 272). (D'après une
    photographie.)                                                 270

  La population ordinaire qui grouille dans les rues de la ville
    chinoise de Shanghaï (page 268).                               271

  Les coolies conducteurs de brouettes attendent nonchalamment
    l'arrivée du client (page 266). (Photographies de Mlle H. de
    Harven.)                                                       271

  Une maison de thé dans la cité chinoise. (D'après une
    photographie.)                                                 272

  Les brouettes, qui transportent marchandises ou indigènes, ne
    peuvent circuler que dans les larges avenues des concessions
    (page 270). (D'après une photographie.)                        273

  La prison de Shanghaï se présente sous l'aspect d'une grande cage,
    à forts barreaux de fer. (D'après une photographie.)           274

  Le parvis des temples dans la cité est toujours un lieu de
    réunion très fréquenté. (D'après une photographie.)            275

  Les murs de la cité chinoise, du côté de la Concession française.
    (D'après une photographie.)                                    276

  La navigation des sampans sur le Ouang-Pô. (D'après une
    photographie.)                                                 277

  Aiguille de la pagode de Long-Hoa. (D'après une photographie.)   277

  Rickshaws et brouettes sillonnent les ponts du Yang King-Pang.
    (D'après une photographie.)                                    278

  Dans Broadway, les boutiques alternent avec des magasins de belle
    apparence (page 282).                                          279

  Les jeunes Chinois flânent au soleil dans leur Cité.
    (Photographies de Mlle H. de Harven.)                          279

  Sur les quais du Yang-King-Pang s'élèvent des bâtiments, banques
    ou clubs, qui n'ont rien de chinois. (D'après une
    photographie.)                                                 280

  Le quai de la Concession française présente, à toute heure du
    jour, la plus grande animation. (D'après une photographie.)    281

  Hong-Hoa: pavillon qui surmonte l'entrée de la pagode. (D'après
    une photographie.)                                             282

  «L'omnibus du pauvre» (wheel-barrow ou brouette) fait du deux à
    l'heure et coûte quelques centimes seulement. (D'après une
    photographie.)                                                 283

  Une station de brouettes sur le Yang-King-Pang. (D'après une
    photographie.)                                                 284

  Les barques s'entre-croisent et se choquent devant le quai
    chinois de Tou-Ka-Dou. (D'après une photographie.)             285

  Chinoises de Shanghaï. (D'après une photographie.)               286

  Village chinois aux environs de Shanghaï. (D'après une
    photographie.)                                                 287

  Le charnier des enfants trouvés (page 280). (D'après une
    photographie.)                                                 288


L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS

Par _M. BARGY_


  L'école maternelle de Hampton accueille et occupe les négrillons
    des deux sexes. (D'après une photographie.)                    289

  Institut Hampton: cours de travail manuel. (D'après une
    photographie.)                                                 289

  Booker T. Washington, le leader de l'éducation des nègres aux
    États-Unis, fondateur de l'école de Tuskegee, en costume
    universitaire. (D'après une photographie.)                     290

  Institut Hampton: le cours de maçonnerie. (D'après une
    photographie.)                                                 291

  Institut Hampton: le cours de laiterie. (D'après une
    photographie.)                                                 292

  Institut Hampton: le cours d'électricité. (D'après une
    photographie.)                                                 293

  Institut Hampton: le cours de menuiserie. (D'après une
    photographie.)                                                 294

  Le salut au drapeau exécuté par les négrillons de l'Institut
    Hampton. (D'après une photographie.)                           295

  Institut Hampton: le cours de chimie. (D'après une
    photographie.)                                                 296

  Le basket ball dans les jardins de l'Institut Hampton. (D'après
    une photographie.)                                             297

  Institut Hampton: le cours de cosmographie. (D'après une
    photographie.)                                                 298

  Institut Hampton: le cours de botanique. (D'après une
    photographie.)                                                 299

  Institut Hampton: le cours de mécanique. (D'après une
    photographie.)                                                 300


À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE

Par _le Major PERCY MOLESWORTH SYKES_

_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan._


  Une foule curieuse nous attendait sur les places de Mechhed.
    (D'après une photographie.)                                    301

  Un poney persan et sa charge ordinaire. (D'après une
    photographie.)                                                 301

  Le plateau de l'Iran. Carte pour suivre le voyage de l'auteur,
    d'Astrabad à Kirman.                                           302

  Les femmes persanes s'enveloppent la tête et le corps d'amples
    étoffes. (D'après une photographie.)                           303

  Paysage du Khorassan: un sol rocailleux et ravagé, une rivière
    presque à sec; au fond, des constructions à l'aspect de fortins.
    (D'après une photographie.)                                    304

  Le sanctuaire de Mechhed est parmi les plus riches et les plus
    visités de l'Asie. (D'après une photographie.)                 305

  La cour principale du sanctuaire de Mechhed. (D'après une
    photographie.)                                                 306

  Enfants nomades de la Perse orientale. (D'après une
    photographie.)                                                 307

  Jeunes filles kurdes des bords de la mer Caspienne. (D'après une
    photographie.)                                                 308

  Les préparatifs d'un campement dans le désert de Lout. (D'après
    une photographie.)                                             309

  Le désert de Lout n'est surpassé, en aridité, par aucun autre de
    l'Asie. (D'après une photographie.)                            310

  Avant d'arriver à Kirman, nous avions à traverser la chaîne de
    Kouhpaia. (D'après une photographie.)                          311

  Rien n'égale la désolation du désert de Lout. (D'après une
    photographie.)                                                 312

  La communauté Zoroastrienne de Kirman vint, en chemin, nous
    souhaiter la bienvenue. (D'après une photographie.)            313

  Un marchand de Kirman. (D'après une photographie.)               313

  Le «dôme de Djabalia», ruine des environs de Kirman, ancien
    sanctuaire ou ancien tombeau. (D'après une photographie.)      314

  À Kirman: le jardin qui est loué par le Consulat, se trouve à un
    mille au delà des remparts. (D'après une photographie.)        315

  Une avenue dans la partie ouest de Kirman. (D'après une
    photographie.)                                                 316

  Les gardes indigènes du Consulat anglais de Kirman. (D'après une
    photographie.)                                                 317

  La plus ancienne mosquée de Kirman est celle dite Masdjid-i-Malik.
   (D'après une photographie.)                                     318

  Membres des cheikhis, secte qui en compte 7 000 dans la province
    de Kirman. (D'après une photographie.)                         319

  La Masdjid Djami, construite en 1349, une des quatre-vingt-dix
    mosquées de Kirman. (D'après une photographie.)                320

  Dans la partie ouest de Kirman se trouve le Bagh-i-Zirisf,
    terrain de plaisance occupé par des jardins. (D'après une
    photographie.)                                                 321

  Les environs de Kirman comptent quelques maisons de thé. (D'après
    une photographie.)                                             322

  Une «tour de la mort», où les Zoroastriens exposent les cadavres.
    (D'après une photographie.)                                    323

  Le fort dit Kala-i-Dukhtar ou fort de la Vierge, aux portes de
    Kirman. (D'après une photographie.)                            324

  Le «Farma Farma». (D'après une photographie.)                    325

  Indigènes du bourg d'Aptar, Baloutchistan. (D'après une
    photographie.)                                                 325

  Carte du Makran.                                                 326

  Baloutches de Pip, village de deux cents maisons groupées autour
    d'un fort. (D'après une photographie.)                         327

  Des forts abandonnés rappellent l'ancienne puissance du
    Baloutchistan. (D'après une photographie.)                     328

  Chameliers brahmanes du Baloutchistan. (D'après une
    photographie.)                                                 329

  La passe de Fanoch, faisant communiquer la vallée du même nom et
    la vallée de Lachar. (D'après une photographie.)               330

  Musiciens ambulants du Baloutchistan. (D'après une
    photographie.)                                                 331

  Une halte dans les montagnes du Makran. (D'après une
    photographie.)                                                 332

  Baloutches du district de Sarhad. (D'après une photographie.)    333

  Un fortin sur les frontières du Baloutchistan. (D'après une
    photographie.)                                                 334

  Dans les montagnes du Makran: À des collines d'argile succèdent
    de rugueuses chaînes calcaires. (D'après une photographie.)    335

  Bureau du télégraphe sur la côte du Makran. (D'après une
    photographie.)                                                 336

  L'oasis de Djalsk, qui s'étend sur 10 kilomètres carrés, est
    remplie de palmiers-dattiers, et compte huit villages.
    (D'après une photographie.)                                    337

  Femme Parsi du Baloutchistan. (D'après une photographie.)        337

  Carte pour suivre les délimitations de la frontière
    perso-baloutche.                                               338

  Nous campâmes à Fahradj, sur la route de Kouak, dans une
    palmeraie. (D'après une photographie.)                         339

  C'est à Kouak que les commissaires anglais et persans s'étaient
    donné rendez-vous. (D'après une photographie.)                 340

  Le sanctuaire de Mahoun, notre première étape sur la route de
    Kouak. (D'après une photographie.)                             341

  Cour intérieure du sanctuaire de Mahoun. (D'après une
    photographie.)                                                 342

  Le khan de Kélat et sa cour. (D'après une photographie.)         343

  Jardins du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.)     344

  Dans la vallée de Kalagan, près de l'oasis de Djalsk. (D'après
    une photographie.)                                             345

  Oasis de Djalsk: Des édifices en briques abritent les tombes
    d'une race de chefs disparue. (D'après une photographie.)      346

  Indigènes de l'oasis de Pandjgour, à l'est de Kouak. (D'après
    une photographie.)                                             347

  Camp de la commission de délimitation sur la frontière
    perso-baloutche. (D'après une photographie.)                   348

  Campement de la commission des frontières perso-baloutches.
    (D'après une photographie.)                                    349

  Parsi de Yezd. (D'après une photographie.)                       349

  Une séance d'arpentage dans le Seistan. (D'après une
    photographie.)                                                 350

  Les commissaires persans de la délimitation des frontières
    perso-baloutches. (D'après une photographie.)                  351

  Le delta du Helmand.                                             352

  Sculptures sassanides de Persépolis. (D'après une photographie.) 352

  Un gouverneur persan et son état-major. (D'après une
    photographie.)                                                 353

  La passe de Buzi. (D'après une photographie.)                    354

  Le Gypsies du sud-est persan.                                    355

  Sur la lagune du Helmand. (D'après une photographie.)            356

  Couple baloutche. (D'après une photographie.)                    357

  Vue de Yezd, par où nous passâmes pour rentrer à Kirman. (D'après
    une photographie.)                                             358

  La colonne de Nadir s'élève comme un phare dans le désert.
    (D'après une photographie.)                                    359

  Mosquée de Yezd. (D'après une photographie.)                     360


AUX RUINES D'ANGKOR

Par _M. le Vicomte De MIRAMON-FARGUES_


  Entre le sanctuaire et la seconde enceinte qui abrite sous ses
    voûtes un peuple de divinités de pierre.... (D'après une
    photographie.)                                                 361

  Emblème décoratif (art khmer). (D'après une photographie.)       361

  Porte d'entrée de la cité royale d'Angkor-Tom, dans la forêt.
    (D'après une photographie.)                                    362

  Ce grand village, c'est Siem-Réap, capitale de la province.
    (D'après une photographie)                                     363

  Une chaussée de pierre s'avance au milieu des étangs. (D'après
    une photographie.)                                             364

  Par des escaliers invraisemblablement raides, on gravit la
    montagne sacrée. (D'après une photographie.)                   365

  Colonnades et galeries couvertes de bas-reliefs. (D'après une
    photographie.)                                                 366

  La plus grande des deux enceintes mesure 2 kilomètres de tour;
    c'est un long cloître. (D'après une photographie.)             367

  Trois dômes hérissent superbement la masse formidable du temple
    d'Angkor-Wat. (D'après une photographie.)                      367

  Bas-relief du temple d'Angkor. (D'après une photographie.)       368

  La forêt a envahi le second étage d'un palais khmer. (D'après
    une photographie.)                                             369

  Le gouverneur réquisitionne pour nous des charrettes à boeufs.
    (D'après une photographie.)                                    370

  La jonque du deuxième roi, qui a, l'an dernier, succédé à Norodom.
    (D'après une photographie.)                                    371

  Le palais du roi, à Oudong-la-Superbe. (D'après une
    photographie.)                                                 371

  Sculptures de l'art khmer. (D'après une photographie.)           372


EN ROUMANIE

Par _M. Th. HEBBELYNCK_


  La petite ville de Petrozeny n'est guère originale; elle a, de
    plus, un aspect malpropre. (D'après une photographie.)         373

  Paysan des environs de Petrozeny et son fils. (D'après une
    photographie.)                                                 373

  Carte de Roumanie pour suivre l'itinéraire de l'auteur.          374

  Vendeuses au marché de Targu-Jiul. (D'après une photographie.)   375

  La nouvelle route de Valachie traverse les Carpathes et aboutit
    à Targu-Jiul. (D'après une photographie.)                      376

  C'est aux environs d'Arad que pour la première fois nous voyons
    des buffles domestiques. (D'après une photographie.)           377

  Montagnard roumain endimanché. (Cliché Anerlich.)                378

  Derrière une haie de bois blanc s'élève l'habitation modeste.
    (D'après une photographie.)                                    379

  Nous croisons des paysans roumains. (D'après une photographie.)  379

  Costume national de gala, roumain. (Cliché Cavallar.)            380

  Dans les vicissitudes de leur triste existence, les tziganes ont
    conservé leur type et leurs moeurs. (Photographie Anerlich.)   381

  Un rencontre près de Padavag d'immenses troupeaux de boeufs.
    (D'après une photographie.)                                    382

  Les femmes de Targu-Jiul ont des traits rudes et sévères, sous
    le linge blanc. (D'après une photographie.)                    383

  En Roumanie, on ne voyage qu'en victoria. (D'après une
    photographie.)                                                 384

  Dans la vallée de l'Olt, les «castrinza» des femmes sont
    décorées de paillettes multicolores.                           385

  Dans le village de Slanic. (D'après une photographie.)           385

  Roumaine du défilé de la Tour-Rouge. (D'après une photographie.) 386

  La petite ville d'Horezu est charmante et animée. (D'après une
    photographie.)                                                 387

  La perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche,
    scintillante sous ses coupoles dorées. (D'après une
    photographie.)                                                 388

  Une ferme près du monastère de Bistritza. (D'après une
    photographie.)                                                 389

  Entrée de l'église de Curtea. (D'après une photographie.)        390

  Les religieuses du monastère d'Horezu portent le même costume
    que les moines. (D'après une photographie.)                    391

  Devant l'entrée de l'église se dresse le baptistère de Curtea.
    (D'après une photographie.)                                    392

  Au marché de Campolung. (D'après une photographie.)              393

  L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément obligé
    d'un séjour à Campolung. (D'après une photographie.)           394

  Dans le défilé de Dimboviciora. (D'après des photographies.)     395

  Dans les jardins du monastère de Curtea.                         396

  Sinaïa: le château royal, Castel Pelés, sur la montagne du même
    nom. (D'après une photographie.)                               397

  Un enfant des Carpathes. (D'après une photographie.)             397

  Une fabrique de ciment groupe autour d'elle le village de Campina.
    (D'après une photographie.)                                    398

  Vue intérieure des mines de sel de Slanic. (D'après une
    photographie.)                                                 399

  Entre Campina et Sinaïa la route de voiture est des plus
    poétiques. (D'après une photographie.)                         400

  Un coin de Campina. (D'après une photographie.)                  401

  Les villas de Sinaïa. (D'après une photographie.)                402

  Vues de Bucarest: le boulevard Coltei. -- L'église du Spiritou
    Nou. -- Les constructions nouvelles du boulevard Coltei. --
    L'église métropolitaine.--L'Université.--Le palais Stourdza.
    -- Un vieux couvent. -- (D'après des photographies.)           403

  Le monastère de Sinaïa se dresse derrière les villas et les
    hôtels de la ville. (D'après une photographie.)                404

  Une des deux cours intérieures du monastère de Sinaïa. (D'après
    une photographie.)                                             405

  Une demeure princière de Sinaïa. (D'après une photographie.)     406

  Busteni (les villas, l'église), but d'excursion pour les habitants
    de Sinaïa. (D'après une photographie.)                         407

  Slanic: un wagon de sel. (D'après une photographie.)             408


CROQUIS HOLLANDAIS

Par _M. Lud. GEORGES HAMÖN_

_Photographies de l'auteur._


  À la kermesse.                                                   409

  Ces anciens, pour la plupart, ont une maigreur de bon aloi.      409

  Des «boerin» bien prises en leurs justins marchent en roulant,
    un joug sur les épaules.                                       410

  Par intervalles une femme sort avec des seaux; elle lave sa
    demeure de haut en bas.                                        410

  Emplettes familiales.                                            411

  Les ménagères sont là, également calmes, lentes, avec leurs
    grosses jupes.                                                 411

  Jeune métayère de Middelburg.                                    412

  Middelburg: le faubourg qui prend le chemin du marché conduit
    à un pont.                                                     412

  Une mère, songeuse, promenait son petit garçon.                  413

  Une famille hollandaise au marché de Middelburg.                 414

  Le marché de Middelburg: considérations sur la grosseur des
    betteraves.                                                    415

  Des groupes d'anciens en culottes courtes, chapeaux marmites.    416

  Un septuagénaire appuyé sur son petit-fils me sourit
    bonassement.                                                   417

  Roux en le décor roux, l'éclusier fumait sa pipe.                417

  Le village de Zoutelande.                                        418

  Les grandes voitures en forme de nacelle, recouvertes de bâches
    blanches.                                                      419

  Aussi comme on l'aime, ce home.                                  420

  Les filles de l'hôtelier de Wemeldingen.                         421

  Il se campe près de son cheval.                                  421

  Je rencontre à l'orée du village un couple minuscule.            422

  La campagne hollandaise.                                         423

  Environs de Westkapelle: deux femmes reviennent du «molen».      423

  Par tous les sentiers, des marmots se juchèrent.                 424

  Le père Kick symbolisait les générations des Néerlandais
    défunts.                                                       425

  Wemeldingen: un moulin colossal domine les digues.               426

  L'une entonna une chanson.                                       427

  Les moutons broutent avec ardeur le long des canaux.             428

  Famille hollandaise en voyage.                                   429

  Ah! les moulins; leur nombre déroute l'esprit.                   429

  Les chariots enfoncés dans les champs marécageux sont enlevés
    par de forts chevaux.                                          430

  La digue de Westkapelle.                                         431

  Les écluses ouvertes.                                            432

  Les petits garçons rôdent par bandes, à grand bruit de sabots
    sonores....                                                    433

  Jeune mère à Marken.                                             433

  Volendam, sur les bords du Zuiderzee, est le rendez-vous des
    peintres de tous les pays.                                     434

  Avec leurs figures rondes, épanouies de contentement, les petites
    filles de Volendam font plaisir à voir.                        435

  Aux jours de lessive, les linges multicolores flottent partout.  436

  Les jeunes filles de Volendam sont coiffées du casque en dentelle,
    à forme de «salade» renversée.                                 437

  Deux pêcheurs accroupis au soleil, à Volendam.                   438

  Une lessive consciencieuse.                                      439

  Il y a des couples d'enfants ravissants, d'un type expressif.    440

  Les femmes de Volendam sont moins claquemurées en leur logis.    441

  Vêtu d'un pantalon démesuré, le pêcheur de Volendam a une allure
    personnelle.                                                   442

  Un commencement d'idylle à Marken.                               443

  Les petites filles sont charmantes.                              444


ABYDOS

dans les temps anciens et dans les temps modernes

Par _M. E. AMELINEAU_


  Le lac sacré d'Osiris, situé au sud-est de son temple, qui a été
    détruit. (D'après une photographie.)                           445

  Séti Ier présentant des offrandes de pain, légumes, etc. (D'après
    une photographie.)                                             445

  Une rue d'Abydos. (D'après une photographie.)                    446

  Maison d'Abydos habitée par l'auteur, pendant les trois premières
    années. (D'après une photographie.)                            447

  Le prêtre-roi rendant hommage à Séti Ier (chambre annexe de la
    deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.)          448

  Thot présentant le signe de la vie aux narines du roi Séti Ier
    (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une
    photographie.)                                                 449

  Le dieu Thot purifiant le roi Séti Ier (chambre annexe de la
    deuxième salle d'Osiris, mur sud). (D'après une photographie.) 450

  Vue intérieure du temple de Ramsès II. (D'après une
    photographie.)                                                 451

  Perspective de la seconde salle hypostyle du temple de Séti Ier.
    (D'après une photographie.)                                    451

  Temple de Séti Ier, mur est, pris du mur nord. Salle due à
    Ramsès II. (D'après une photographie.)                         452

  Temple de Séti Ier, mur est, montrant des scènes diverses du
    culte. (D'après une photographie.)                             453

  Table des rois Séti Ier et Ramsès II, faisant des offrandes aux
    rois leurs prédécesseurs. (D'après une photographie.)          454

  Vue générale du temple de Séti Ier, prise de l'entrée. (D'après
    une photographie.)                                             455

  Procession des victimes amenées au sacrifice (temple de
    Ramsès II). (D'après une photographie.)                        456


VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES

Par _M. JULES BROCHEREL_


  Le bazar de Tackhent s'étale dans un quartier vieux et fétide.
    (D'après une photographie.)                                    457

  Un Kozaque de Djarghess. (D'après une photographie.)             457

  Itinéraire de Tachkent à Prjevalsk.                              458

  Les marchands de pain de Prjevalsk. (D'après une photographie.)  459

  Un des trente-deux quartiers du bazar de Tachkent. (D'après une
    photographie.)                                                 460

  Un contrefort montagneux borde la rive droite du «tchou».
    (D'après une photographie.)                                    461

  Le bazar de Prjevalsk, principale étape des caravaniers de
    Viernyi et de Kachgar. (D'après une photographie.)             462

  Couple russe de Prjevalsk. (D'après une photographie.)           463

  Arrivée d'une caravane à Prjevalsk. (D'après une photographie.)  464

  Le chef des Kirghizes et sa petite famille. (D'après une
    photographie.)                                                 465

  Notre djighite, sorte de garde et de policier. (D'après une
    photographie.)                                                 466

  Le monument de Prjevalsky, à Prjevalsk. (D'après une
    photographie.)                                                 467

  Des têtes humaines, grossièrement sculptées, monuments funéraires
    des Nestoriens... (D'après une photographie.)                  467

  Enfants kozaques sur des boeufs. (D'après une photographie.)     468

  Un de nos campements dans la montagne. (D'après une
    photographie.)                                                 469

  Montée du col de Tomghent. (D'après une photographie.)           469

  Dans la vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.)         470

  Itinéraire du voyage aux Monts Célestes.                         470

  La carabine de Zurbriggen intriguait fort les indigènes. (D'après
    une photographie.)                                             471

  Au sud du col s'élevait une blanche pyramide de glace. (D'après
    une photographie.)                                             472

  La vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.)              473

  Le col de Karaguer, vallée de Tomghent. (D'après une
    photographie.)                                                 474

  Sur le col de Tomghent. (D'après une photographie.)              475

  J'étais enchanté des aptitudes alpinistes de nos coursiers.
    (D'après une photographie.)                                    475

  Le plateau de Saridjass, peu tourmenté, est pourvu d'une herbe
    suffisante pour les chevaux. (D'après une photographie.)       476

  Nous passons à gué le Kizil-Sou. (D'après des photographies.)    477

  Panorama du massif du Khan-Tengri. (D'après une photographie.)   478

  Entrée de la vallée de Kachkateur. (D'après une photographie.)   479

  Nous baptisâmes Kachkateur-Tao, la pointe de 4 250 mètres que
    nous avions escaladée. (D'après une photographie.)             479

  La vallée de Tomghent. (D'après une photographie.)               480

  Des Kirghizes d'Oustchiar étaient venus à notre rencontre.
    (D'après une photographie.)                                    481

  Kirghize joueur de flûte. (D'après une photographie.)            481

  Le massif du Kizil-Tao. (D'après une photographie.)              482

  Région des Monts Célestes.                                       482

  Les Kirghizes mènent au village une vie peu occupée. (D'après
    une photographie.)                                             483

  Notre petite troupe s'aventure audacieusement sur la pente
    glacée. (D'après une photographie.)                            484

  Vallée supérieure d'Inghiltchik. (D'après une photographie.)     485

  Vallée de Kaende: l'eau d'un lac s'écoulait au milieu d'une
    prairie émaillée de fleurs. (D'après une photographie.)        486

  Les femmes kirghizes d'Oustchiar se rangèrent, avec leurs
    enfants, sur notre passage. (D'après une photographie.)        487

  Le chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.)                488

  Nous saluâmes la vallée de Kaende comme un coin de la terre des
    Alpes. (D'après une photographie.)                             489

  Femmes mariées de la vallée de Kaende, avec leur progéniture.
    (D'après une photographie.)                                    490

  L'élément mâle de la colonie vint tout l'après-midi voisiner
    dans notre campement. (D'après une photographie.)              491

  Un «aoul» kirghize.                                              492

  Yeux bridés, pommettes saillantes, nez épaté, les femmes de
    Kaende sont de vilaines Kirghizes. (D'après une photographie.) 493

  Enfant kirghize. (D'après une photographie.)                     493

  Kirghize dressant un aigle. (D'après une photographie.)          494

  Itinéraire du voyage aux Monts Célestes.                         494

  Nous rencontrâmes sur la route d'Oustchiar un berger et son
    troupeau. (D'après une photographie.)                          495

  Je photographiai les Kirghizes de Kaende, qui s'étaient, pour
    nous recevoir, assemblés sur une éminence. (D'après une
    photographie.)                                                 496

  Le glacier de Kaende. (D'après une photographie.)                497

  L'aiguille d'Oustchiar vue de Kaende.                            498

  Notre cabane au pied de l'aiguille d'Oustchiar. (D'après des
    photographies.)                                                498

  Kirghizes de Kaende. (D'après une photographie.)                 499

  Le pic de Kaende s'élève à 6 000 mètres. (D'après une
    photographie.)                                                 500

  La fille du chirtaï (chef) de Kaende, fiancée au kaltchè de la
    vallée d'Irtach. (D'après une photographie.)                   501

  Le kaltchè (chef) de la vallée d'Irtach, l'heureux fiancé de
    la fille du chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.)     502

  Le glacier de Kaende.                                            503

  Cheval kirghize au repos sur les flancs du Kaende. (D'après
    des photographies.)                                            503

  Retour des champs. (D'après une photographie.)                   504

  Femmes kirghizes de la vallée d'Irtach. (D'après une
    photographie.)                                                 505

  Un chef de district dans la vallée d'Irtach. (D'après une
    photographie.)                                                 505

  Le pic du Kara-tach, vu d'Irtach, prend vaguement l'aspect d'une
    pyramide. (D'après une photographie.)                          506

  Les caravaniers passent leur vie dans les Monts Célestes,
    emmenant leur famille avec leurs marchandises. (D'après une
    photographie.)                                                 507

  La vallée de Zououka, par où transitent les caravaniers de Viernyi
    à Kachgar. (D'après une photographie.)                         508

  Le massif du Djoukoutchiak; au pied, le dangereux col du même nom,
    fréquenté par les nomades qui se rendent à Prjevalsk. (D'après
    une photographie.)                                             509

  Le chaos des pics dans le Kara-Tao. (D'après une photographie.)  510

  Étalon kirghize de la vallée d'Irtach et son cavalier. (D'après
    une photographie.)                                             511

  Véhicule kirghize employé dans la vallée d'Irtach. (D'après une
    photographie.)                                                 511

  Les roches plissées des environs de Slifkina, sur la route de
    Prjevalsk. (D'après une photographie.)                         512

  Campement kirghize, près de Slifkina. (D'après une
    photographie.)                                                 513

  Femme kirghize tannant une peau. (D'après une photographie.)     514

  Les glaciers du Djoukoutchiak-Tao. (D'après une photographie.)   515

  Tombeau kirghize. (D'après une photographie.)                    516


L'ARCHIPEL DES FEROÉ

Par _Mlle ANNA SEE_


  «L'espoir des Feroé» se rendant à l'école. (D'après une
    photographie.)                                                 517

  Les enfants transportent la tourbe dans des hottes en bois.
    (D'après une photographie.)                                    517

  Thorshavn apparut, construite en amphithéâtre au fond d'un petit
    golfe.                                                         518

  Les fermiers de Kirkeboe en habits de fête. (D'après une
    photographie.)                                                 519

  Les poneys feroïens et leurs caisses à transporter la tourbe.
    (D'après une photographie.)                                    520

  Les dénicheurs d'oiseaux se suspendent à des cordes armées d'un
    crampon. (D'après une photographie.)                           521

  Des îlots isolés, des falaises de basalte ruinées par le heurt
    des vagues. (D'après des photographies.)                       522

  On pousse vers la plage les cadavres des dauphins, qui ont
    environ 6 mètres. (D'après une photographie.)                  523

  Les femmes feroïennes préparent la laine.... (D'après une
    photographie.)                                                 524

  On sale les morues. (D'après une photographie.)                  525

  Feroïen en costume de travail. (D'après une photographie.)       526

  Les femmes portent une robe en flanelle tissée avec la laine
    qu'elles ont cardée et filée. (D'après une photographie.)      527

  Déjà mélancolique!... (D'après une photographie.)                528


PONDICHÉRY

chef-lieu de l'Inde française

Par _M. G. VERSCHUUR_


  Groupe de Brahmanes électeurs français. (D'après une
    photographie.)                                                 529

  Musicien indien de Pondichéry. (D'après une photographie.)       529

  Les enfants ont une bonne petite figure et un costume peu
    compliqué. (D'après une photographie.)                         530

  La visite du marché est toujours une distraction utile pour le
    voyageur. (D'après une photographie.)                          531

  Indienne en costume de fête. (D'après une photographie.)         532

  Groupe de Brahmanes français. (D'après une photographie.)        533

  La pagode de Villenour, à quelques kilomètres de Pondichéry.
    (D'après une photographie.)                                    534

  Intérieur de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 535

  La Fontaine aux Bayadères. (D'après une photographie.)           536

  Plusieurs rues de Pondichéry sont larges et bien bâties.
    (D'après une photographie.)                                    537

  Étang de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.)     538

  Brahmanes français attendant la clientèle dans un bazar.
    (D'après une photographie.)                                    539

  La statue de Dupleix à Pondichéry. (D'après une photographie.)   540


UNE PEUPLADE MALGACHE

LES TANALA DE L'IKONGO

Par _M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ_


  Les populations souhaitent la bienvenue à l'étranger. (D'après
    une photographie.)                                             541

  Femme d'Ankarimbelo. (D'après une photographie.)                 541

  Carte du pays des Tanala.                                        542

  Les femmes tanala sont sveltes, élancées. (D'après une
    photographie.)                                                 543

  Panorama de Fort-Carnot. (D'après une photographie.)             544

  Groupe de Tanala dans la campagne de Milakisihy. (D'après une
    photographie.)                                                 545

  Un partisan tanala tirant à la cible à Fort-Carnot. (D'après
    une photographie.)                                             546

  Enfants tanala. (D'après une photographie.)                      547

  Les hommes, tous armés de la hache. (D'après une photographie.)  548

  Les cercueils sont faits d'un tronc d'arbre creusé, et recouverts
    d'un drap. (D'après une photographie.)                         549

  Le battage du riz. (D'après une photographie.)                   550

  Une halte de partisans dans la forêt. (D'après une
    photographie.)                                                 551

  Femmes des environs de Fort-Carnot. (D'après une photographie.)  552

  Les Tanala au repos perdent toute leur élégance naturelle.
    (D'après une photographie.)                                    553

  Une jeune beauté tanala. (D'après une photographie.)             553

  Le Tanala, maniant une sagaie, a le geste élégant et souple.
    (D'après une photographie.)                                    554

  Le chant du «e manenina», à Iaborano. (D'après une
    photographie.)                                                 555

  La rue principale à Sahasinaka. (D'après une photographie.)      556

  La danse est exécutée par des hommes, quelquefois par des femmes.
    (D'après une photographie.)                                    557

  Un danseur botomaro. (D'après une photographie.)                 558

  La danse, chez les Tanala, est expressive au plus haut degré.
    (D'après des photographies.)                                   559

  Tapant à coups redoublés sur un long bambou, les Tanala en tirent
    une musique étrange. (D'après une photographie.)               560

  Femmes tanala tissant un lamba. (D'après une photographie.)      561

  Le village et le fort de Sahasinaka s'élèvent sur les hauteurs
    qui bordent le Faraony. (D'après une photographie.)            562

  Un détachement d'infanterie coloniale traverse le Rienana.
    (D'après une photographie.)                                    563

  Profil et face de femmes tanala. (D'après une photographie.)     564


LA RÉGION DU BOU HEDMA

(sud tunisien)

Par _M. Ch. MAUMENÉ_


  Les murailles de Sfax, véritable décor d'opéra.... (D'après une
    photographie.)                                                 565

  Salem, le domestique arabe de l'auteur. (D'après une
    photographie.)                                                 565

  Carte de la région du Bou Hedma (sud tunisien).                  566

  Les sources chaudes de l'oued Hadedj sont sulfureuses. (D'après
    une photographie.)                                             567

  L'oued Hadedj, d'aspect si charmant, est un bourbier qui sue la
    fièvre. (D'après une photographie.)                            568

  Le cirque du Bou Hedma. (D'après une photographie.)              569

  L'oued Hadedj sort d'une étroite crevasse de la montagne.
    (D'après une photographie.)                                    570

  Manoubia est une petite paysanne d'une douzaine d'années.
    (D'après une photographie.)                                    571

  Un puits dans le défilé de Touninn. (D'après une photographie.)  571

  Le ksar de Sakket abrite les Ouled bou Saad Sédentaires, qui
    cultivent oliviers et figuiers. (D'après une photographie.)    572

  De temps en temps la forêt de gommiers se révèle par un arbre.
    (D'après une photographie.)                                    573

  Le village de Mech; dans l'arrière-plan, le Bou Hedma. (D'après
    une photographie.)                                             574

  Le Khrangat Touninn (défile de Touninn), que traverse le chemin
    de Bir Saad à Sakket. (D'après une photographie.)              575

  Le puits de Bordj Saad. (D'après une photographie.)              576


DE TOLÈDE À GRENADE

Par _Mme JANE DIEULAFOY_


  Après avoir croisé des boeufs superbes.... (D'après une
    photographie.)                                                 577

  Femme castillane. (D'après une photographie.)                    577

  On chemine à travers l'inextricable réseau des ruelles
    silencieuses. (D après une photographie.)                      578

  La rue du Commerce, à Tolède. (D'après une photographie.)        579

  Un représentant de la foule innombrable des mendiants de Tolède.
    (D'après une photographie.)                                    580

  Dans des rues tortueuses s'ouvrent les entrées monumentales
    d'anciens palais, tel que celui de la Sainte Hermandad.
    (Photographie Lacoste, à Madrid.)                              581

  Porte du vieux palais de Tolède. (D'après une photographie.)     582

  Fière et isolée comme un arc de triomphe, s'élève la merveilleuse
    Puerta del Sol. (Photographie Lacoste, à Madrid.)              583

  Détail de sculpture mudejar dans le Transito. (D'après une
    photographie.)                                                 584

  Ancienne sinagogue connue sous le nom de Santa Maria la Blanca.
    (Photographie Lacoste, à Madrid.)                              585

  Madrilène. (D'après une photographie.)                           586

  La porte de Visagra, construction massive remontant à l'époque
    de Charles Quint. (Photographie Lacoste, à Madrid.)            587

  Tympan mudejar. (D'après une photographie.)                      588

  Des familles d'ouvriers ont établi leurs demeures près de
    murailles solides. (D'après une photographie.)                 589

  Castillane et Sévillane. (D'après une photographie.)             589

  Isabelle de Portugal, par le Titien (Musée du Prado).
    (Photographie Lacoste, à Madrid.)                              590

  Le palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.)        591

  Statue polychrome du prophète Élie, dans l'église de Santo Tomé
    (auteur inconnu). (D'après une photographie.)                  592

  Porte du palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.)  593

  Portrait d'homme, par le Greco. (Photographie Hauser y Menet,
    à Madrid.)                                                     594

  La cathédrale de Tolède.                                         595

  Enterrement du comte d'Orgaz, par le Greco (église Santo Tomé).
    (D'après une photographie.)                                    596

  Le couvent de Santo Tomé conserve une tour en forme de minaret.
    (D'après une photographie.)                                    597

  Les évêques Mendoza et Ximénès. (D'après une photographie.)      598

  Salon de la prieure, au couvent de San Juan de la Penitencia.
    (D'après une photographie.)                                    599

  Prise de Melilla (cathédrale de Tolède). (D'après une
    photographie.)                                                 600

  C'est dans cette pauvre demeure que vécut Cervantès pendant son
    séjour à Tolède. (D'après une photographie.)                   601

  Saint François d'Assise, par Alonzo Cano, cathédrale de Tolède.  601

  Porte des Lions. (Photographie Lacoste, à Madrid.)               602

  Le cloître de San Juan de los Reyes apparaît comme le morceau le
    plus précieux et le plus fleuri de l'architecture gothique
    espagnole. (Photographie Lacoste, à Madrid.)                   603

  Ornements d'église, à Madrid. (D'après une photographie.)        604

  Porte due au ciseau de Berruguete, dans le cloître de la
    cathédrale de Tolède. (Photographie Lacoste, à Madrid.)        605

  Une torea. (D'après une photographie.)                           606

  Vue intérieure de l'église de San Juan de Los Reyes.
    (Photographie Lacoste, à Madrid.)                              607

  Une rue de Tolède. (D'après une photographie.)                   608

  Porte de l'hôpital de Santa Cruz. (Photographie Lacoste,
    à Madrid.)                                                     609

  Sur les bords du Tage. (Photographie Lacoste, à Madrid.)         610

  Escalier de l'hôpital de Santa Cruz. (D'après une photographie.) 611

  Détail du plafond de la cathédrale. (D'après une photographie)   612

  Pont Saint-Martin à Tolède. (D'après une photographie.)          613

  Guitariste castillane. (D'après une photographie.)               613

  La «Casa consistorial», hôtel de ville. (D'après une
    photographie.)                                                 614

  Le «patio» des Templiers. (D'après une photographie.)            615

  Jeune femme de Cordoue avec la mantille en chenille légère.
    (D'après une photographie.)                                    616

  Un coin de la Mosquée de Cordoue. (Photographie Lacoste,
    à Madrid.)                                                     617

  Chapelle de San Fernando, de style mudejar, élevée au
    centre de la Mosquée de Cordoue. (D'après une photographie.)   618

  La mosquée qui fait la célébrité de Cordoue, avec ses dix-neuf
    galeries hypostyles, orientées vers la Mecque. (Photographie
    Lacoste, à Madrid.)                                            619

  Détail de la chapelle de San Fernando. (D'après une
    photographie.)                                                 620

  Vue extérieure de la Mosquée de Cordoue, avec l'église
    catholique élevée en 1523, malgré les protestations des
    Cordouans. (D'après une photographie.)                         621

  Statue de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.)       622

  Statue de doña Maria Manrique, femme de Gonzalve de Cordoue.
    (D'après une photographie.)                                    623

  Détail d'une porte de la mosquée. (D'après une photographie.)    624





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