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Title: Manuel pratique de Jardinage - contenant la manière de cultiver soi-même un jardin ou - d'en diriger la culture
Author: Courtois-Gérard, unknown
Language: French
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*** Start of this LibraryBlog Digital Book "Manuel pratique de Jardinage - contenant la manière de cultiver soi-même un jardin ou - d'en diriger la culture" ***


(This file was produced from images generously made
available by the Bibliothèque nationale de France
(BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)



  MANUEL PRATIQUE DE JARDINAGE



L'auteur et l'éditeur se réservent le droit de traduire ou de faire
traduire cet ouvrage en toutes langues. Ils poursuivront
conformément à la loi et en vertu des traités internationaux toute
contrefaçon ou traduction faite au mépris de leurs droits.

Le dépôt légal de cet ouvrage a été fait à Paris en temps utile et
toutes les formalités prescrites par les traités sont remplies dans
les divers États avec lesquels il existe des conventions littéraire.

Tout exemplaire du présent ouvrage qui ne porterait pas, comme
ci-dessous, ma griffe, sera réputé contrefait, et les fabricants et
débitants de ces exemplaires seront poursuivis conformément à la
loi.

[Illustration: Signature]

Typ. Rouge frères, Dunon et Fresné, r. du Four-St.-Germ., 43.



  BIBLIOTHÈQUE DES PROFESSIONS INDUSTRIELLES ET AGRICOLES
  Série H. N. 41.

  MANUEL PRATIQUE
  DE
  JARDINAGE

  CONTENANT
  LA MANIÈRE DE CULTIVER SOI-MÊME UN JARDIN
  OU D'EN DIRIGER LA CULTURE

  PAR COURTOIS-GÉRARD
  Marchand grainier, horticulteur.

  SEPTIÈME ÉDITION

  PARIS
  LIBRAIRIE SCIENTIFIQUE, INDUSTRIELLE ET AGRICOLE
  Eugène LACROIX, Éditeur

  LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS CIVILS
  QUAI MALAQUAIS

  Tous droits réservés.



INTRODUCTION

À LA SEPTIÈME ÉDITION


Les progrès que le temps amène à sa suite, plus rapidement encore
dans la pratique de l'horticulture que dans les autres branches du
travail humain, se sont produits en grand nombre, non-seulement
depuis la première édition du _Manuel de Jardinage_, mais encore
depuis la sixième, à l'épuisement de laquelle celle-ci vient
suppléer. Nous devons donc prévenir que plusieurs parties ont été
remaniées à fond, pour être ramenées au niveau des connaissances
horticoles du moment; toutes les lacunes que le cours des années
pouvait avoir fait naître, ont été soigneusement comblées; nous en
signalerons les principales.

Le calendrier, révisé et refondu, a été augmenté de détails nouveaux
et importants. D'intéressantes et lucides explications complètent
le chapitre du jardin potager. L'article _Assolement_, le premier
qui ait été publié sur le jardinage, peut être consulté avec
avantage par toutes les personnes qui veulent obtenir les récoltes
les plus abondantes qu'un jardin potager bien tenu puisse produire;
car pas un fait avancé par l'auteur n'a été pris en dehors de ce qui
est consacré par la pratique. Dans celui du jardin fruitier, l'on
trouve, outre l'exposé plus développé de quelques opérations, les
listes des arbres fruitiers les plus estimés de chaque série, listes
que les nombreuses conquêtes de la Pomologie viennent incessamment
enrichir, et des données d'une grande utilité pratique pour le
traitement des maladies des arbres.

Mais c'est surtout dans la partie consacrée au jardin d'agrément que se
rencontrent les améliorations les plus remarquables au _Manuel de
Jardinage_, dans sa septième édition, depuis la composition de gazons,
écueil où viennent échouer tant de jardiniers inexpérimentés, jusqu'à la
direction des plantes les plus difficiles à obtenir dans tout l'éclat de
leur beauté.

En effet, il ne suffit point à l'amateur de floriculture
d'entasser, dans les massifs ou dans les plates-bandes de son
parterre, cette infinie variété de belles plantes d'ornement de
chaque saison que tient à sa disposition l'horticulture
contemporaine; il faut surtout que ces plantes croissent et
fleurissent avec tout le charme qui leur est propre; hors de là, au
lieu d'engendrer les plaisirs les plus inoffensifs et les plus
variés, la floriculture n'offre qu'une longue suite de mécomptes et
de déboires.

De nombreux exemples de massifs composés des plantes qui peuvent
avantageusement concourir à l'ornementation des jardins permettront
aux amateurs qui consulteront cet ouvrage de tirer souvent un
meilleur parti des ressources dont ils disposent.

Les livres qui, comme le _Manuel de Jardinage_, aplanissent la
route, mettent l'amateur à même de prévoir les difficultés et de les
vaincre, et lui assurent l'heureux succès de ses amusants travaux:
ces livres sont d'importants services rendus à l'horticulture tout
entière; car, en écartant les obstacles, ils en propagent le goût;
et l'extension du goût de l'horticulture dans tous les rangs sociaux
profite à tout le monde. Quant aux soins donnés à l'exécution
matérielle, en écartant un luxe qui rendrait inutilement trop élevé
le prix d'un ouvrage qui doit par sa nature être à la portée de
tous, ils sont ce qu'ils doivent être, comme dans les éditions
précédentes, au point de vue de la netteté et de la plus scrupuleuse
correction typographique. Cette édition nouvelle du _Manuel de
Jardinage_ réunit, comme on le voit, tout ce qui peut mériter à ce
livre la continuation de la faveur dont il est en possession depuis
sa naissance.



MANUEL PRATIQUE

DE JARDINAGE



CHAPITRE PREMIER.

Disposition générale d'un jardin potager.


Les conseils que nous donnons ici pour l'établissement d'un jardin
pourront paraître superflus aux personnes qui sont forcées
d'accepter des emplacements déterminés, des expositions bâtardes et
des dispositions faites d'avance; mais nous avons cru devoir exposer
les conditions qu'il est essentiel de remplir chaque fois qu'on sera
maître de choisir ou d'aménager son terrain. Quant aux dispositions
intérieures, elles sont calculées pour la plus grande commodité du
travail, et ont pour objet de montrer comment on peut faire succéder
sans interruption les cultures les unes aux autres, ce qui est
très-rare dans les jardins cultivés par les personnes étrangères à
l'horticulture, et ce qui n'exige cependant qu'un peu d'attention et
de pratique, et un livre auquel elles puissent avoir confiance.

Le terrain le plus convenable à la culture est celui qui a 1 mètre
de profondeur de bonne terre, la surface composée de terre franche
et douce, et le sous-sol de sable propre à la végétation. Avec un
terrain de cette nature, du fumier et de l'eau, on est sûr de
cultiver avec succès tous les végétaux qui entrent dans la culture
courante. Nous ne prétendons pas dire que les terrains de nature
différente soient impropres à la végétation; car tous lui
conviennent quand ils sont assez légers pour être perméables à
l'air, sans que l'humidité y séjourne trop longtemps, et qu'ils sont
assez frais cependant pour que les racines aient le temps d'absorber
les fluides nécessaires à leur nutrition. Nous avons simplement
voulu faire connaître les terrains les plus fertiles et ceux dont la
culture récompense le plus amplement le jardinier de ses soins.

Dans le cas où le terrain ne serait pas tel que nous l'indiquons,
des fumiers, des amendements et des labours suppléeront aux qualités
qui lui manquent.

Le potager que nous représentons (fig. 1, à la fin du volume) forme
un parallélogramme de 54 ares 52 centiares; mais cette étendue,
choisie arbitrairement, afin d'avoir des exemples de culture plus
variés, pourra changer sans qu'il y ait la moindre altération dans
l'assolement ou succession de cultures que nous indiquons;
seulement, quand le terrain sera moins grand, on ne fera qu'une
planche de chaque légume, au lieu de deux ou trois. Pour la facilité
du travail, nous avons réuni, autant qu'il était possible, les
cultures de même espèce.

L'assolement devra être conduit de telle sorte qu'une planche ne
produise pas deux années de suite les mêmes légumes.

Il est convenable, sous tous les rapports, que le potager soit clos
de murs au nord, à l'est et à l'ouest; ce qui nous donnera à
l'intérieur les expositions du sud, de l'ouest et de l'est. Au sud
extérieur, on peut à la rigueur remplacer le mur par une haie. Les
murs devront avoir au moins 2m,65 au-dessus de terre, et ils seront
crépis intérieurement. S'ils sont construits en plâtras ou en
pierre, on y pourra palisser les espaliers à la loque; mais s'ils
étaient en moellon dur, il faudrait les faire préalablement garnir
de treillage. Le chaperon sera garni de tuiles formant une saillie
de 0m,12 à 0m,15, pour garantir les fruits contre les fâcheuses
influences des pluies, ce qui permettra également de conserver le
raisin jusqu'à une époque assez avancée.

En y suspendant des toiles ou des paillassons, qu'on tiendra écartés
du mur, on pourra garantir les Pêchers en fleur contre les gelées du
printemps. Les murs du _sud_ seront garnis de Pêchers.

À l'_est_ on plantera de la Vigne, qui sera conduite à la Thomery.

À l'_ouest_ se trouveront des Pêchers, et dans l'intervalle on
plantera des Poiriers.

Au _nord_, les murs seront garnis de Poiriers, et, pour planter à
cette exposition, il faut avoir soin de choisir les variétés les
plus hâtives, afin que les fruits puissent atteindre leur parfaite
maturité.

On peut aussi planter des Pruniers et quelques Cerisiers tardifs,
qui mûrissent à une époque où l'on est ordinairement privé de ces
fruits.

C'est dans un endroit écarté du potager, et le moins en vue, qu'on
creusera un trou pour jeter les sarclures, les épluchures de légumes
et les débris végétaux, qui pourront être employés comme engrais
après leur réduction en terreau.

Un point important à observer dans l'établissement d'un jardin,
c'est la distribution de l'eau. Dans le potager, elle doit avoir
lieu par des conduits souterrains, que l'on fera passer dans les
allées, de telle sorte qu'il soit possible d'y faire les réparations
nécessaires sans déranger les plantations.

L'eau sera reçue dans un ou plusieurs bassins placés au milieu du
jardin, ou, comme nous l'indiquons sur le plan, dans un bassin au
centre n. 62, et dans des tonneaux placés à l'extrémité des
planches n. 8, 9, 24, 25, 34, 35, 50 et 51.

Ces dispositions sont d'autant plus importantes que l'on connaît
l'utilité indispensable des arrosements non-seulement dans les temps
de sécheresse, mais encore pour accélérer la germination des semis
et faciliter la reprise des plants nouvellement repiqués.

L'allée du milieu aura 3 mètres de largeur, l'allée circulaire et
celles de traverse n'en auront que 2.

Les petites allées pratiquées autour des planches devront avoir
0m,60 de largeur, et seront bordées d'Oseille, de Civette, de
Cresson alénois, de Persil, de Cerfeuil, de Chicorée sauvage, de
Pimprenelle, de Fraisiers, etc.

La largeur des planches sera de 1m,33, avec un sentier de 0m,35
entre chacune, ce qui suffira pour le passage; car le premier rang
de chaque planche doit toujours être au moins à 0m,10 du bord.

Les plates-bandes n. 61 de chaque côté de l'allée du milieu et de
celles de traverse auront 1m,65 de largeur, et seront bordées de
Buis. On y plantera un rang de Poiriers en quenouille, espacés entre
eux d'environ 8 mètres, et un Pommier nain entre chaque Poirier.

Le carré formé par les huit premières planches est destiné à faire
les semis et le repiquage des plantes potagères et des fleurs
nécessaires pour garnir les plates-bandes et les massifs du jardin
d'agrément.

N. 9 à 29 et 30 à 50. Planches à mettre en culture.

N. 51. Emplacement pour faire les couches.

N. 52. Plantation de Groseilliers.

N. 53. Plantation de Framboisiers.

N. 54. Côtière de 2m,75 de largeur à mettre en culture potagère.

N. 55. Plate-bande de 2 mètres de largeur, où l'on plantera un rang
de Rhubarbe anglaise.

N. 56 et 57. Plate-bande de même largeur à mettre en culture.

N. 58. Contre-espalier de Vignes, dont on peut chauffer une partie
chaque année.

N. 59. Plate-bande d'environ 1 mètre de largeur.

N. 60. Rangs de Vignes soutenues par des échalas placés au bout de
chaque planche, et de manière à ne pas obstruer les sentiers.

N. 61. Plate-bande de 1m,65 de largeur.

N. 62. Bassin.

N. 63. Porte pour entrer les fumiers.

N. 64. Allée de communication avec le jardin d'agrément.



CHAPITRE II.

Calendrier.


Nous avons eu en vue, en faisant ce calendrier, d'indiquer d'une
manière à la fois succincte et précise les diverses opérations qui
doivent se succéder sans interruption dans le cours d'une année,
pour que les productions en légumes, fruits et fleurs soient
toujours abondantes, et que jamais le sol ne repose. Pour arriver à
ce résultat, il fallait faire plus qu'énoncer sommairement les
travaux propres à chaque mois; il fallait encore indiquer avec
précision l'époque du semis, celle de la récolte, la place occupée
par chaque genre de culture, et la nature des végétaux qui doivent
succéder à ceux qui ont accompli leur période de végétation.

Nous pensons avoir atteint ce dernier but en renvoyant aux numéros
portés sur le plan (voir pl. 1), ce qui ne laisse pas d'incertitude
sur le choix de l'emplacement à assigner à chaque plante; et comme
les indications du calendrier eussent été insuffisantes sous la
forme que nous leur avons donnée, ou bien qu'elles eussent exigé
des développements que ne comporte pas un tableau synoptique, nous
renvoyons, pour la culture propre à chaque espèce, à l'article
spécial qui y est consacré.

Nous commençons, contrairement à la coutume, l'année par le mois
d'août, parce que c'est à cette époque que commence en effet l'année
horticole, tandis qu'en commençant par le mois de janvier, ainsi que
cela a lieu communément, on sépare les travaux d'automne de ceux de
printemps, avec lesquels ils sont intimement unis, puisqu'ils en
sont la préparation nécessaire.


AOÛT.

  Hauteur moyenne du baromètre, 756 mill. 380[1].
  Température moyenne, maximum + 21°,20.
                       minimum + 16°,46.
  Quantité de pluie, 48 mill. 59.
  État de l'hygromètre, 70°,5.

[Note 1: BOUVART, _Observations météorologiques faites à
l'Observatoire de Paris_.]


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Ce mois est un de ceux qui réclament de la part
du jardinier tous ses soins et son activité. Non-seulement il
entretient, par des arrosements et des bassinages, la végétation des
plantes dont il attend la récolte vers la fin de la saison, mais
encore il s'occupe déjà des semis et des plantations des végétaux
destinés à passer l'hiver et à donner leur produit l'année suivante.


JARDIN POTAGER. _Couches._--Les couches sont peu nécessaires dans ce
mois, et les seuls travaux à faire consistent à planter des
Choux-fleurs sur les couches à Melons, et à faire une meule à
Champignons au n. 8.

_Côtière_ n. 9.--Dans la seconde quinzaine, on plante de la Scarole,
semée en pleine terre dans la seconde quinzaine de juillet.

N. 11. On sème des Mâches.

_Pleine terre_, n. 14.--On sème des Épinards de Hollande.

N. 23. On plante des Choux de Milan, semés en juillet.

N. 32. On sème des Navets.

N. 37. On plante du Céleri turc, semé dans la première quinzaine de
juin.

On sème du Cerfeuil bulbeux et des Radis roses.

Dans la seconde quinzaine, on sème des Oignons blancs, de la Romaine
rouge d'hiver, de la Laitue de la Passion, de la Chicorée de la
Passion, du Cerfeuil, des Choux d'York, coeur-de-boeuf et
pain-de-sucre.

On récolte les graines de Carottes, Laitues, Oignons, Ciboule,
Poireaux, Panais, Persil, Crambé maritime.


JARDIN FRUITIER.--Terminer le palissage des espaliers; supprimer les
branches qui tendraient à s'emporter.

Arroser les Pêchers et découvrir les fruits qui approchent de la
maturité.

Greffer à oeil dormant les arbres fruitiers et les arbres et
arbustes d'ornement.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Tous les soins consistent à arroser, ratisser,
biner, couper les gazons, mettre en place les fleurs d'automne,
telles que les Balsamines, Reines-marguerites, Oeillets d'Inde,
etc., si ces travaux n'ont pas encore eu lieu; terminer les
marcottes d'Oeillets.

Greffer les Pivoines en arbre sur des tubercules de Pivoines
herbacées. (Voir page 74, l'article _Greffe_.)

Séparer et replanter les Juliennes doubles, mettre les Oeillets de
semis en planche ou les planter dans les plates-bandes.

Planter les Couronnes impériales et les Lis martagons.

Semer les graines de Pivoines herbacées; ce mode de multiplication
est extrêmement long, et l'on ne sème guère que pour obtenir de
nouvelles variétés.

Semer les Pensées à grandes fleurs, en septembre, on les repique en
pépinière à bonne exposition, pour ne les mettre en place qu'au
printemps; on sème aussi, mais en pots et sous châssis, les
Pélargoniums, les Calcéolaires, les Cinéraires, les Mimulus, les
Giroflées quarantaines.


SERRES.--Vers la fin du mois, rabattre et rempoter les Pélargoniums
et les plantes dont les pots ont été enterrés pendant l'été, afin
qu'elles soient reprises à l'époque où on les rentrera dans la
serre. On fait des boutures de Pélargoniums, de Calcéolaires, de
Chrysanthèmes à fleurs blanches, Cuphéa, Ageratum Mexicanum,
Fuchsia, Véroniques ligneuses, Verveines.


SEPTEMBRE.

  Hauteur moyenne du baromètre, 756 mill. 399.
  Température moyenne, maximum  +17°,87.
                       minimum  +13°,74.
  Quantité de pluie, 57 mill. 26.
  État de l'hygromètre, 75°,2.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Les travaux de jardinage commencent à diminuer,
car l'année approche de sa fin, et les soins d'entretien exigent
moins d'assiduité. Les arrosements deviennent moins fréquents, et
n'ont plus lieu que le matin; on doit, à cause de la fraîcheur des
nuits, cesser ceux du soir. C'est, en revanche, l'époque des
récoltes; les graines sont mûres ou sur le point de l'être, et il
faut songer à les cueillir. Le jardinier soigneux disposera ses
serres et son fruitier pour rentrer ses fruits, ses légumes et ses
plantes quand le moment sera venu. Il faut aussi faire les
réparations nécessaires aux coffres et aux panneaux, afin qu'ils
soient en état dès que les froids viendront.


JARDIN POTAGER. _Couches_, n. 3.--Dans la seconde quinzaine, on
recharge la couche avec du terreau et on plante de la Laitue gotte,
semée dans la première quinzaine du mois. À l'approche des froids,
on couvre ces Laitues avec des châssis, on donne autant d'air que
possible, afin d'éviter la pourriture; avec des soins, on peut en
conserver jusqu'en décembre.

_Côtière_, n. 10.--Dans la première quinzaine, on plante de la
Laitue de la Passion, de la Chicorée de la Passion et de la Romaine
rouge d'hiver, semées dans le courant d'août.

_Pleine terre._--Dans les premiers jours du mois, on sème des
Choux-fleurs, des Choux d'York et coeur-de-boeuf. On sème de la
Chicorée fine sous cloches, mais à froid. On sème la Pimprenelle,
des Radis roses sur ados, et on continue de semer du Cerfeuil
ordinaire, du Cerfeuil bulbeux, des Mâches et des Épinards. On fait
blanchir des Cardons et du Céleri.

N. 56. On sème de la Carotte hâtive.

N. 41. On sème du Poireau long.

N. 42, 43, 44 et 45. On plante cinq rangs de Fraisiers des quatre
saisons dans chaque planche, et on les met à 0m,35 sur la ligne.

N. 46 et 47. On plante quatre rangs de Fraisiers Queen's seedling,
ou toute autre espèce à gros fruit, dans chaque planche, et on les
met à 0m,50 sur la ligne.

On récolte les graines de Chicorées, Céleri, Betteraves, Poirées,
Choux-fleurs.


JARDIN FRUITIER.--Les travaux de ce mois se bornent à peu de chose.
Néanmoins, on surveille la végétation des Pêchers, afin de maintenir
l'équilibre de la sève. On greffe les arbres qui végétaient trop
vigoureusement dans le cours du mois précédent, et l'on garantit les
fruits contre la voracité des oiseaux et des insectes. On donne le
dernier binage.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Mêmes travaux de soins et d'entretien que dans
les mois précédents. C'est l'époque la plus favorable pour semer les
pelouses de gazon, car il reste encore assez de temps pour qu'il
couvre la terre avant l'hiver, et au printemps il est en état de
résister à la sécheresse, qui lui est très-contraire. C'est
également l'époque de tondre les bordures de Buis. Semer les
Clarkias, Collinsias, Coréopsis, Crépis, Énothères, Alyssum
maritimum, Gilias, Mufliers, Némophiles, Oeillets de Chine, Silènes,
Saponaire de Calabre, Thlaspis, etc., et repiquer avant l'hiver les
plants en pépinière, pour ne les mettre en place qu'au printemps.
Semer en pots, que l'on hiverne sous châssis, les Anagallis,
Brachycomes, Centranthus, Eucharidium, Leptosiphon, Nemesia,
Nycterinia, Malopes, Phlox Drummondi, Schizanthus, Trachymènes,
Viscaria.

Planter aussi les Iris Germanica, semer des Giroflées quarantaines
pour les repiquer sur ados, ou dans des pots, qu'on rentre dès que
le froid se fait sentir. Semer les Renoncules et Anémones en terrine
ou en pleine terre.

Séparer et replanter les Pivoines herbacées, mais de telle sorte que
les bourgeons ne soient recouverts que d'environ 0m,5 ou 0m,3 de
terre.

Planter les Pancratiums Illyricum, les Fumeterres bulbeuses et les
Alstræmerias, qui peuvent supporter la pleine terre; planter aussi
les Jonquilles à 0m,5 ou 0m,6 de profondeur, ainsi que les Muscaris,
les Jacinthes, les Crocus, les Tulipes hâtives et les Narcisses que
l'on veut chauffer pendant l'hiver.

On peut encore faire des boutures de Calcéolaires, Ageratum
Mexicanum, Chrysanthèmes à fleurs blanches, Verveines.


SERRES.--Vers le 15, on rentre les plantes de serre chaude, qui
souffriraient de l'abaissement de la température. On rempote les
plantes de serre tempérée et d'orangerie, afin qu'elles soient
reprises avant qu'on les rentre, et l'on remet les panneaux sur les
serres et sur les bâches.


OCTOBRE.

  Hauteur moyenne du baromètre, 754 mill. 465.
  Température moyenne, maximum +14°,73.
                       minimum + 9°,46.
  Quantité de pluie, 48 mill. 10.
  État de l'hygromètre, 82°,5.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Commencer les labours d'hiver, les travaux de
plantation et les modifications à faire dans la disposition du
jardin; faire les trous d'arbres, planter même si l'on est pressé.
Séparer les bordures et les touffes des plantes vivaces, élaguer les
arbres rustiques, commencer à tondre les haies, couvrir les plantes
délicates; récolter les graines, les fruits, les légumes. Si l'on a
des terres à remuer pour certaines dispositions du jardin, on peut
commencer. Le soir, on fait des paillassons, afin d'être en mesure
de couvrir les châssis et les serres dans le courant du mois
suivant.


JARDIN POTAGER. _Couches._--On commence à chauffer les Asperges
vertes, et on plante les oeilletons d'Ananas dans des pots
proportionnés à la force de chacun; aussitôt après la plantation, on
enfonce les pots sur une couche, et, à partir de cette époque
jusqu'au printemps, il faut remanier les réchauds tous les mois. Il
faut aussi relever de pleine terre ceux qui ont été plantés l'année
précédente à la même époque, puis les mettre dans la serre.

Dans la première quinzaine, on sème sous cloches et sur ados de la
Laitue petite noire; on élève ces Laitues sans jamais leur donner
d'air. À la même époque, on sème de la Romaine verte maraîchère, et
dans la seconde quinzaine de la Laitue rouge, de la Laitue gotte et
de la Romaine blonde ou grise maraîchère. Lorsque le plant
commencera à avoir quelques feuilles, on placera trois rangs de
cloches sur toute la longueur de l'ados, et l'on repiquera sous
chacune d'elles une trentaine de plants. Pendant la première
huitaine qui suivra la plantation, on donnera un peu d'air au plant
en soulevant les cloches d'environ 0m,3, puis après ce temps, on
augmentera progressivement jusqu'à 0m,8, et il ne faudra rabattre
les cloches que lorsqu'il gèlera à 2 ou 3 degrés. Ce plant, étant
convenablement soigné, servira à faire toutes les plantations qui
auront lieu depuis le mois de décembre jusqu'à la fin de février.

On repique les Choux-fleurs et les Choux cabus hâtifs en pépinière.

N. 6. Vers la fin du mois ou au commencement de novembre, on plante
sur terre, mais sous châssis, de la Chicorée fine semée dans la
première quinzaine de septembre, et deux rangs de Choux-fleurs semés
dans les premiers jours de septembre.

Si, vers la fin du mois, on craignait la gelée, il faudrait mettre
les panneaux sur les Laitues plantées n. 3.

_Pleine terre_, n. 19.--On sème les Épinards pour le printemps. Dans
la seconde quinzaine, on repique au n. 18 de l'Oignon blanc semé
dans la seconde quinzaine du mois d'août, et on sème du Cerfeuil ou
des Mâches dans l'intervalle. On fait les derniers semis de Cerfeuil
bulbeux.

Vers la fin du mois, ou au commencement de novembre, il faut couper
les vieilles tiges d'Asperges, et donner à chaque planche un léger
binage à la fourche, puis étendre un bon paillis de fumier.

On continue de faire blanchir du Céleri et des Cardons.


JARDIN FRUITIER.--Il ne reste plus rien à faire aux arbres jusqu'au
moment de la taille; on peut cependant marquer ceux qu'on se propose
de déplanter pour les lever le mois suivant. C'est l'époque de
cueillir les fruits et de les déposer dans le fruitier, ce qu'il ne
faut faire que par un temps bien sec et au fur et à mesure que les
arbres cessent de végéter.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Couper les tiges des plantes vivaces qui ont
cessé de fleurir. Nettoyer les plates-bandes, les fumer et les
labourer avant de mettre en place les plantes qui devront fleurir au
printemps. Ramasser les feuilles qui tombent dans les allées,
auxquelles on donne une dernière façon.

Semer en place des Cynoglosses, Pieds-d'alouette, Pavots, Giroflées
de Mahon, Adonides, etc. Refaire les bordures de Mignardise, de
Buis, de Marjolaine, de Thym et d'Hysope; sevrer les marcottes
d'Oeillets, et les planter en pots ou en pleine terre. Planter les
Jacinthes à 0m,10 de profondeur, et planter en pots celles que l'on
destine à être chauffées. Planter les Iris d'Espagne et
d'Angleterre, à 0m,3 de profondeur; les Crocus en pots, en bordures
ou dans les gazons, où ils produiront au printemps un effet charmant
et seront défleuris avant qu'il soit nécessaire de couper le gazon.
Mettre en terre les Tulipes, à environ 0m,6 de profondeur. Il faut
aussi planter l'Ail doré et les Scilles agréables et d'Italie;
relever de terre les Glaïeuls plantés au printemps.

Dès les premières gelées, il faut relever de terre les Dahlias, les
Érythrines, les Balisiers, et les déposer dans l'orangerie ou dans
une cave bien sèche, pour passer l'hiver; en faire autant de toutes
les plantes de serre qu'on a mises en pleine terre au printemps pour
garnir les massifs et plates-bandes. Il faut les tailler et les
empoter; puis, pour les rétablir, on les met pendant quelque temps
sous un panneau.


SERRES.--Dans la première quinzaine, on rentre les Pélargoniums; et
dans la seconde, à moins de froid prématuré, les Orangers, les
Grenadiers et les Lauriers-roses. Les plantes les plus délicates,
celles qui ont besoin d'air et de lumière, se mettent près du jour,
et les plus rustiques se placent derrière. Lorsque toutes les
plantes sont rentrées, on bine la terre des pots ou des caisses, et
on donne un léger arrosement.


NOVEMBRE.

  Hauteur moyenne du baromètre, 755 mill. 614.
  Température moyenne, maximum + 10°,15.
                       minimum +  4°,74.
  Quantité de pluie, 55 mill. 87.
  État de l'hygromètre, 82°,2.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--On commence les plantations et les labours, ainsi
que le défoncement du terrain qu'on destine à une nouvelle
plantation. On veille à la conservation des végétaux qui craignent
la gelée, et on ramasse les feuilles pour faire les couches et
couvrir les châssis. Lorsqu'on a le choix, les feuilles de Chêne et
de Châtaignier sont celles auxquelles on doit donner la préférence.


JARDIN POTAGER. _Couches._--On continue de chauffer les Asperges
vertes et on commence à chauffer les Asperges blanches. Dans les
premiers jours du mois, on sème sous châssis, mais en pleine terre,
des Pois pour replanter sous châssis. On sème de la Laitue Georges
sous cloches et sur ados, et on traite le plant comme nous l'avons
indiqué pour les Laitues rouges et gottes.

On relève les Romaines vertes pour les replanter immédiatement sous
cloches; mais, cette fois, on n'en met plus que douze ou quinze par
cloche. S'il arrivait que le plant de Romaine blonde ou grise
avançât trop, il faudrait lui faire subir un second repiquage,
comme aux Romaines vertes.

S'il survenait de fortes gelées, il faudrait garnir les cloches qui
couvrent le plant de Laitues et de Romaines avec du vieux fumier
bien sec ou des feuilles, et, pour garnir le derrière de l'ados, on
fera un réchaud que l'on élèvera jusqu'à la superficie des cloches.

On doit augmenter la couverture en raison de l'intensité du froid,
et découvrir les cloches au moment du soleil; mais il est nécessaire
de s'assurer d'abord si le plant n'est pas atteint de la gelée; car
alors il faudrait, au lieu de découvrir, augmenter la couverture et
le laisser dégeler graduellement.

_Pleine terre._--On arrache le Céleri planté au n. 37, pour le
replanter par rangs dans une tranchée; lorsqu'il viendra de fortes
gelées, on le couvrira avec de la litière ou des feuilles, que l'on
retirera lorsque le temps sera devenu plus doux.

N. 31. Vers la fin du mois, on sème des Pois Michaux, et, dans les
intervalles, de la Laitue à couper.

On coupe les montants d'Artichauts et les plus longues feuilles;
puis on les butte, opération qui consiste à relever la terre autour
de chaque touffe, de manière que celle-ci se trouve enterrée presque
jusqu'en haut. Lorsqu'il vient de fortes gelées, on les couvre avec
de la litière ou des feuilles, que l'on écarte quand le temps est
doux.

Afin de ne pas manquer de provisions pendant les gelées, il faut
arracher et mettre en jauge, soit dans la serre à légumes, soit dans
le potager, tous les légumes que la gelée endommagerait ou
empêcherait d'arracher, tels que Carottes, Betteraves, Navets,
Chicorées, Scaroles, Céleris, Cardons. Il faudra couvrir avec de la
paille ou des feuilles ceux que l'on aura enjaugés dans le potager,
comme les Poireaux, les Salsifis, les Scorsonères, les Navets, et
les découvrir toutes les fois que le temps le permettra.

Il faut aussi, dans le courant du mois, arracher les Choux dont les
pommes sont faites, et les mettre en jauge, afin de pouvoir s'en
servir pendant les gelées.

Dans le courant du mois, mais le plus tard possible, on coupe les
têtes de Choux-fleurs, ce qu'il ne faut faire que par un temps bien
sec, et on les dépose dans la serre à légumes, où elles peuvent se
conserver jusqu'en avril.


JARDIN FRUITIER.--Tailler les arbres vieux ou débiles, pour empêcher
que la sève ne monte dans les bourgeons qui doivent être supprimés,
et que l'arbre ne s'épuise. Arracher les arbres qu'on a l'intention
de supprimer.

Commencer les plantations d'arbres fruitiers dans les terres
calcaires, légères ou sablonneuses, où il est toujours préférable de
planter en automne, excepté pour les Mûriers et les Figuiers, qui ne
doivent être plantés qu'au printemps. Il faut aussi planter en pots
les arbres fruitiers que l'on destine à être chauffés l'année
suivante.

Si, dans la première quinzaine, on peut disposer de quelques
panneaux, il faudra les placer devant l'espalier de Vigne; par ce
moyen, on peut conserver du Raisin dans toute sa beauté jusqu'en
janvier. Vers la fin du mois, on peut empailler les Figuiers, ou
bien, si les branches sont assez souples pour être abaissées jusqu'à
terre, on les y fixe au moyen de crochets de bois, puis on les
couvre de terre.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Découper à la bêche les bordures de gazon.
Arracher les plantes annuelles qui sont défleuries. Labourer les
plates-bandes et les massifs. Diviser et replanter les plantes
vivaces dont les touffes sont devenues trop larges. Mettre les
Giroflées jaunes en place, de même que les Roses trémières, Oeillets
de poëte, Corbeilles d'or, Thlaspis.

Terminer la plantation des Tulipes, des Jacinthes et des Narcisses.
Semer en place les premiers Pois de senteur.

Arracher les Dahlias, dans la seconde quinzaine du mois, si le temps
a été assez favorable pour qu'on les ait laissés en terre jusqu'à
cette époque.

Butter les Rosiers francs de pied, qui souffrent ordinairement de
nos hivers. Commencer les plantations d'arbres et d'arbustes
d'ornement, excepté les arbres résineux, les Catalpas, Magnolias
grandiflora, Tulipiers, qui ne doivent être plantés qu'au printemps.

Lorsqu'il commence à geler, il faut couvrir ou mettre dans la serre
les Oeillets en pots, les Giroflées grosse espèce et Cocardeau.


SERRES.--Tous les soins à donner aux plantes de serre consistent à
renouveler l'air aussi souvent qu'on pourra, entretenir la propreté,
et ne mouiller qu'avec la plus grande réserve.

On commence à couvrir la serre chaude pendant la nuit, et, à partir
de cette époque, on continue jusqu'en avril. Lorsque, le soir, le
temps est clair, le vent à l'est, et que le thermomètre ne marque
pas plus de 3 ou 4 degrés au-dessus de zéro, il faut couvrir tous
les châssis et les serres avec des paillassons.


DÉCEMBRE.

  Hauteur moyenne du baromètre, 754 mill. 953.
  Température moyenne, maximum + 7°,93.
                       minimum + 3°,53.
  Quantité de pluie, 43 mill. 60.
  État de l'hygromètre, 87°,5.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Les travaux de pleine terre sont fort restreints;
on peut s'occuper du transport des engrais et les étendre sur le
sol dans lequel ils doivent être enfouis. On continue les labours,
si la gelée le permet.

Vers la fin du mois ou au commencement de janvier, on vide les
tranchées des vieilles couches à Melons, afin de pouvoir disposer de
l'emplacement.


JARDIN POTAGER. _Couches._--La cessation des travaux de pleine terre
laisse aux jardiniers le temps de s'occuper de leurs couches, qui
exigent tous leurs soins. Aussitôt que les couches indiquées pour ce
mois sont faites, il faut les couvrir de panneaux, afin que les
fumiers entrent plus promptement en fermentation; et, à moins de
temps contraire, on peut découvrir tous les jours celles sur
lesquelles on a semé ou planté, en ayant soin de couvrir avant la
nuit.

On continue de chauffer les Asperges blanches et vertes. Dans la
première quinzaine, on sème des Raves hâtives, et dans la seconde
quinzaine des Poireaux.

N. 3. Vers le 15 de ce mois, on sème sur couche et sous châssis de
la Carotte courte hâtive, et on plante de la Laitue petite noire
semée dans la première quinzaine d'octobre.

N. 4. Planter des touffes d'Oseille sur couche et sous châssis.

N. 5. Dans la première quinzaine on repique sur terre, mais sous
châssis, des Pois semés dans les premiers jours de novembre.

_Pleine terre._--À l'approche des gelées, on relève les Brocolis en
mottes pour les planter près à près, et assez profondément pour que
la tige soit enterrée jusqu'aux premières feuilles. On lie les
Cardons, on les lève en mottes et on les rentre dans la serre à
légumes. On couvre le Persil avec de la paille ou des feuilles, et
lorsque le temps est doux on découvre un peu les Artichauts; mais il
est prudent de les recouvrir le soir; et, si la gelée augmente, il
faut les recouvrir d'une plus grande quantité de feuilles ou de
litière.

On continue de semer des Pois Michaux, et dans la première quinzaine
on plante au n. 12 des Choux d'York semés dans les premiers jours de
septembre.


JARDIN FRUITIER.--On continue les plantations, et dans les terres
fortes, argileuses ou humides, on fait les trous seulement pour ne
planter qu'en février ou mars. On défonce, on fume et laboure, et
vers la fin du mois on place les serres mobiles sur la Vigne et les
arbres fruitiers en espalier que l'on veut chauffer.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Continuer les changements de disposition,
élaguer les arbres, défoncer les parties de vieux gazons que l'on
veut ressemer, réparer les allées dégradées et continuer les
plantations. Dans la deuxième quinzaine, on peut planter les
Renoncules.


SERRES.--Entretenir la température de la serre aux Ananas, garnir
les tablettes de Fraisiers, renouveler l'air dans la serre tempérée
et l'orangerie quand il ne gèle pas, et avoir soin de les refermer
avant la disparition du soleil.

Couvrir de bâches les Camélias, Rhododendrons, Magnolias, et autres
arbustes rustiques. Bien qu'ils puissent rester trois mois sans
lumière et sans aucun soin, il est bon cependant de les visiter
quelquefois pour enlever la moisissure que l'absence d'air peut
produire.


JANVIER.

  Hauteur moyenne du baromètre, 757 mill. 759.
  Température moyenne, maximum + 7°,10.
                       minimum + 4°,41.
  Quantité de pluie, 36 mill. 27.
  État de l'hygromètre, 86°,5.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Ce mois est ordinairement froid et humide; mais,
lorsque le temps le permet, on continue les défoncements et les
labours qui n'ont pu avoir lieu dans le courant du mois précédent;
et l'on ouvre les fosses à Asperges pour le printemps; on amène
aussi sur le terrain des fumiers destinés à être enterrés; on met en
tas celui qui doit servir à faire les couches, les réchauds, etc.
Lorsque le temps est assez rigoureux pour empêcher les travaux
extérieurs, on fait les réparations nécessaires aux instruments de
jardinage, on nettoie les graines et on prépare tout ce qui sera
nécessaire pour les opérations ultérieures.

Le jardinier qui a des serres et des couches a une occupation
constante, et, à cette époque de l'année, elles exigent tous ses
soins. Si le temps est humide, il faut écarter la litière qui couvre
les Artichauts et les recouvrir dès qu'on craint la retour du froid.


JARDIN POTAGER. _Couches._--Il faut soigner les couches, refaire les
réchauds, remplir ceux qui n'ont pas besoin d'être refaits, de
manière qu'ils soient toujours aussi élevés que la superficie des
panneaux. À moins de temps contraire, on découvre les panneaux tous
les jours, et l'on donne un peu d'air aux plantes, au moment du
soleil, en soulevant les panneaux du côté opposé au vent; il est
prudent de les recouvrir avant qu'il se soit formé du givre sur les
vitres.

On commence à chauffer les Ananas qui sont de force à donner fruit,
on continue de chauffer les Asperges blanches et vertes, et l'on
plante les Pommes de terre Marjolin.

On sème sur couches très-chaudes les premières Chicorées fines, pour
planter sous châssis. On sème également sous châssis du Persil, ou
bien on plante des pieds tout venus.

On continue de planter des touffes d'Oseille. On sème sous cloches
ou sous châssis des Pois hâtifs pour repiquer en pleine terre, et,
vers la fin du mois, on met des châssis sur les Fraisiers de pleine
terre qu'on veut forcer.

N. 4. Dans la seconde quinzaine, on repique sur couche et sous
châssis des Haricots de Hollande semés dans la première quinzaine du
mois.

N. 7. On fait une couche sur laquelle on place trois rangs de
cloches.

On plante sous chaque cloche quatre Laitues petite noire (semée dans
la première quinzaine d'octobre), et au milieu une Romaine verte,
choisie parmi celles qui ont été semées dans les premiers jours
d'octobre.

_Pleine terre._--Les travaux de pleine terre sont peu nombreux;
cependant, si, vers la fin du mois, il ne gèle pas, on peut planter
dans les terres légères, à bonne exposition, des Choux d'York et
coeur-de-boeuf, semés dans les premiers jours de septembre, et de la
Romaine verte, semée dans la première quinzaine d'octobre; puis
parmi le tout on sème de la Carotte hâtive et du Poireau.


JARDIN FRUITIER.--Continuer les plantations, et si le temps le
permet, commencer, quand il ne gèle pas, à tailler les Pommiers et
les Poiriers en espalier et en quenouille, pour continuer jusqu'en
mars, en commençant toujours par les moins vigoureux; enlever le
bois mort et détruire les nids de chenilles. Couper les rameaux
destinés à servir à la greffe, ou faire des boutures et les enterrer
au nord dans du sable, à l'abri de la gelée et des influences
atmosphériques. Lorsque le froid ou d'autres circonstances empêchent
de mettre immédiatement en place les arbres destinés à des
plantations, il faut les disposer en jauge et en couvrir les racines
de manière à les garantir de la gelée.

Émousser les arbres et les passer au lait de chaux, afin de détruire
les lichens et les insectes qui s'attachent sur l'écorce. On doit,
dans le même but, blanchir les murs des arbres en espalier, ce qui
peut avoir lieu au moyen d'une seringue de jardin semblable à celle
que l'on emploie pour bassiner les plantes de serre.

Commencer à chauffer la Vigne, les Cerisiers, les Pêchers, les
Pruniers et les Figuiers.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Il y a peu de travaux à faire dans la saison
rigoureuse; cependant, on profite du temps favorable pour faire les
travaux de terrassement, labourer les massifs et enterrer les
feuilles. On peut aussi continuer les plantations.

Dans la seconde quinzaine de ce mois, on peut commencer à semer sur
couche chaude de la Pervenche de Madagascar.


SERRES.--Mettre sous châssis ou dans la serre les Jacinthes en pots,
Narcisses, Tulipes hâtives, Rosiers du Bengale, Lilas, Rhododendrons,
etc., dont on veut avancer la floraison.

Découvrir les serres tous les jours, à moins de temps contraire, et,
au moment du soleil, donner un peu d'air à l'orangerie et à la serre
tempérée; enfin, visiter avec soin les plantes placées dans les
serres, et veiller à ce qu'elles ne soient pas atteintes de la
pourriture.


FÉVRIER.

  Hauteur moyenne du baromètre, 757 mill. 706.
  Température moyenne, maximum + 7°,08.
                       minimum + 0°,94.
  Quantité de pluie, 40 mill. 50.
  État de l'hygromètre, 83°,2.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Terminer tous les labours qui n'ont pu être faits
dans le cours du mois précédent, et achever les travaux que l'hiver
a suspendus; il faut se presser de les finir, pour ne pas être
arrêté quand la végétation recommencera. Toutes les fois que le
temps le permet, donner de l'air aux Artichauts et au Céleri, que
l'on recouvre quand on craint la gelée.


JARDIN POTAGER. _Couches._--Mêmes soins que dans le mois précédent.
On sème les premiers Melons à châssis et les Concombres; on continue
de chauffer les Asperges blanches, de semer de la Chicorée fine, des
Haricots de Hollande pour planter sous châssis, de la Chicorée
sauvage, des Radis roses et des Carottes hâtives sur couche, mais à
l'air libre. On sème du Céleri-rave, des Choux rouges, des Choux de
Milan et de Bruxelles.

Vers la fin du mois, on sème des Aubergines, et on plante, au n. 1,
des Melons cantaloups hâtifs semés dans les premiers jours du mois.

_Côtière._--Dans le cas où l'état de la température n'aurait pas
permis de le faire plus tôt, on plante, au n. 9, de la Romaine
verte, semée dans la première quinzaine d'octobre, et dans la
Romaine on contre-plante des Choux-fleurs, semés dans la première
quinzaine de septembre; puis, parmi le tout, on sème de la Carotte
hâtive et du Poireau.

_Pleine terre._--Les semis recommencent dans ce mois et ont pris de
l'importance; on commence à butter les Crambés pour les faire
blanchir.

N. 15. On sème parmi de la Carotte hâtive et des Radis.

N. 21. On plante des Choux coeur-de-boeuf, semés dans les premiers
jours de septembre, et après la plantation on sème des Épinards
entre les Choux.

N. 22. On plante des Choux d'York, également semés dans les premiers
jours de septembre, et on sème du Cerfeuil ou des Épinards.

N. 34. On sème des Fèves naines hâtives.

N. 48. On sème des Scorsonères.

N. 49. On sème des Salsifis.

Vers la fin du mois ou dans les premiers jours de mars, on sème, au
n. 40, de l'Oignon jaune des Vertus; au n. 14, on repique des Pois
Michaux de Hollande, semés sur couche en janvier ou février, et, au
n. 29, on plante des Pommes de terre Marjolin ou des fines hâtives.


JARDIN FRUITIER.--On commence les plantations dans les terres
fortes, argileuses ou humides; on continue de tailler les Poiriers
et les Pommiers, et on commence à tailler les Abricotiers, Pruniers,
Cerisiers, Pêchers et la Vigne. Tailler les Groseilliers et rabattre
les Framboisiers, pour en obtenir plus de fruits. Émousser les
arbres, et les passer au lait de chaux, quand cette opération n'a
pas été faite à l'époque précédemment indiquée.

Planter les Mûriers, terminer les labours. Mettre stratifier les
Amandes que l'on veut planter au printemps, et semer les Poiriers et
les Pommiers.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Labourer les bosquets et les massifs, ainsi que
les emplacements destinés à faire des gazons, que l'on sème à la fin
du mois. Tailler les Rosiers à bois dur, tels que cent-feuilles,
Provins, hybrides non remontants, etc.

Replanter les bordures de Buis, Lavande, Sauge, Hysope, Mignardise,
Pâquerette, etc. Planter les arbres résineux. On peut continuer ces
plantations jusqu'en mars. Semer en place des Pieds-d'alouette, des
Pavots, des Giroflées de Mahon, Thlaspis, Résédas, si l'on n'en a
pas semé durant l'automne. Planter les Renoncules, à 0m,05 de
profondeur. Semer sur couche les Giroflées quarantaines, les
Amarantes, les Pervenches, les Pétunias, Mimulus, Lobélias; presque
toutes les plantes annuelles, excepté celles d'automne; puis, quand
le plant est assez fort, on le repique en pépinière, pour ne le
planter en place qu'en avril et mai.

On fait également sur couche des boutures de Coléus, Lantana,
Lobélia, Héliotropes, Nierembergia, Pétunia, Salvia, Verveines, qui,
convenablement soignées, peuvent être plantées en mai dans le jardin
d'agrément.


SERRES.--Renouveler l'air dans la serre tempérée et l'orangerie,
enlever les feuilles mortes. Biner la terre des pots et les arroser
modérément.


MARS.

  Hauteur moyenne du baromètre, 755 mill. 852.
  Température moyenne, maximum +9°,94.
                       minimum +2°,66.
  Quantité de pluie, 39 mill. 89.
  État de l'hygromètre, 75°,0.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Les travaux de ce mois sont les premiers de
l'année qui réclament toute l'activité des jardiniers. On doit se
hâter de finir les labours, d'enterrer les fumiers et les engrais et
de refaire partout les bordures. On découvre les végétaux qu'on a
buttés et couverts pour les garantir de la gelée; il faut cependant
encore recouvrir les semis et les plantations d'une petite couche de
terreau ou d'un paillis léger, afin de les mettre à l'abri des
gelées printanières et du hâle, et l'on met en terre les
porte-graines qu'on a conservés en jauge ou dans la serre à légumes.


JARDIN POTAGER. _Couches._--Pendant ce mois, les couches nécessitent
beaucoup de surveillance, car il faut souvent ombrer les châssis
pendant le jour et les couvrir la nuit.

On exhausse les coffres des Choux-fleurs, Haricots, etc., toutes les
fois qu'il est nécessaire; et si, vers la fin du mois, le temps est
favorable, on enlève les panneaux des Choux-fleurs; mais, comme à
cette époque les nuits sont souvent très-froides, il faut, pendant
la nuit et par le mauvais temps, les couvrir avec des paillassons.

On commence à chauffer les Ananas de deuxième saison. On continue de
semer des Melons à châssis, des Concombres, des Aubergines et de la
Chicorée sauvage. On fait des boutures de Patates, et vers la fin du
mois on sème des Tomates et des Piments.

N. 7. Dans la première quinzaine, on plante sous chaque cloche trois
Laitues gottes semées dans la seconde quinzaine d'octobre.

N. 2. Dans la seconde quinzaine, on plante sur couche en tranchée
des Melons semés dans la seconde quinzaine de février, sur lesquels
on rapporte les châssis qui étaient sur les Carottes semées au n. 3.

_Côtière._--On sème un rang de Persil le long du mur.

_Pleine terre._--On plante les pommes de terre et tous les
porte-graines. On sème des Oignons blancs, des Choux pommés de
Saint-Denis, quintal, de Milan et de Bruxelles, des Laitues, des
Romaines, des Panais, du Céleri, de la Poirée blonde, des Épinards,
de la Ciboule, des Pois, des Fèves, des Salsifis, des Scorsonères,
de la Chicorée sauvage, de la Pimprenelle, du Persil et du Cerfeuil.

N. 13. On plante deux rangs de Crambés.

N. 14. Dans la première quinzaine, on sème des Radis roses.

N. 17. On plante de la Romaine blonde semée vers la fin d'octobre.

N. 20. On plante de la Laitue rouge semée vers le 15 octobre, et on
contre-plante des Choux-fleurs semés dans la première quinzaine de
septembre.

N. 25, 26, 27, 28. On plante quatre rangs d'Asperges de Hollande; on
les met à environ 0m,40 de distance sur la ligne.

N. 32. On sème des Pois d'Auvergne et des Pois ridés.

N. 38. On sème du Poireau.

N. 39. On sème de la Carotte demi-longue.

Dans la seconde quinzaine, on sème des Brocolis et des Navets
hâtifs.


JARDIN FRUITIER.--Terminer les plantations, achever la taille des
arbres fruitiers, excepté pour ceux qui sont trop vigoureux;
labourer le pied des arbres en espalier. Greffer la Vigne, et lors
du premier mouvement de la séve pratiquer l'incision transversale,
pour faire développer les branches nécessaires à la charpente des
arbres qu'on veut élever sous une forme régulière.

Planter les Figuiers et découvrir ceux qui sont empaillés; couper le
bois mort et rabattre les branches trop maigres.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Outre les travaux indiqués en tête de ce mois,
il faut terminer les plantations d'arbres, d'arbrisseaux et des
plantes vivaces; nettoyer complétement les allées, les sabler.

Découvrir tous les Rosiers qui ont été empaillés ou buttés.

Achever de les tailler, excepté ceux qui auraient souffert du froid;
il faudra attendre pour cela qu'ils aient commencé à végéter, et les
tailler plutôt longs que courts, sauf à les raccourcir une quinzaine
de jours après.

Refaire les bordures de Buis et labourer les massifs de terre de
bruyère.

Semer les pelouses de gazon dans les terrains où l'on n'aura pas pu
semer en automne.

Planter les Renoncules et les Anémones qu'on n'aurait pas encore
plantées.

Planter les Tigridias, à 0m,5 de profondeur, les Glaïeuls, à 0m,10,
et les Lis de Saint-Jacques en pots ou en pleine terre, à 0m,15 de
profondeur.

Séparer et replanter les plantes vivaces. (Voir page 69,
_Multiplication par les racines_.)

Semer les Crépis, Malopes, Lavatères, et du Réséda, que l'on peut
continuer de semer pendant tout l'été.

Semer, pour être repiqués, de la Giroflée jaune, des Oeillets de
Chine, et presque toutes les plantes annuelles que l'on a semées sur
couche précédemment. Semer aussi les Coréopsis et les Thlaspis, si
on ne les a pas semés en automne.

Planter sur couche des Tubéreuses, et mettre les tubercules de
Dahlias sous un châssis, afin de favoriser le développement des
bourgeons.

Semer, sur couche, les Verveines, les Balsamines, Amarantes,
Amarantoïdes, Seneçon des Indes, Zinnias, etc.; et, lorsque le plant
sera assez fort, on le repiquera sur couche en pépinière pour ne
planter en place qu'en mai.

Semer aussi des Cobéas, et, dès qu'ils auront quelques feuilles, on
les repiquera dans de petits pots qu'on laissera sur couche jusqu'à
la fin d'avril ou le commencement de mai, époque où on les mettra en
pleine terre; on peut encore faire des boutures de Coléus, Lantana,
Lobélia, Héliotropes, Nierembergia, Pétunia, Salvia, Verveines,
quand celles qu'on a faites en février ne promettent pas une bonne
reprise.


SERRES.--On n'a plus besoin, dans ce mois, de faire du feu, car le
soleil a pris assez de force pour que ses rayons échauffent
l'atmosphère, et il est même souvent nécessaire d'ombrager les
serres, afin de ne pas laisser brûler les feuilles des plantes. Les
arrosements seront peu à peu plus fréquents et plus abondants. On
nettoie partout, et on seringue les feuilles des plantes aussi
souvent que l'état de la température l'exige.


AVRIL.

  Hauteur moyenne du baromètre, 754 mill. 789.
  Température moyenne, maximum +12°,70.
                       minimum + 5°,59.
  Quantité de pluie, 45 mill. 53.
  État de l'hygromètre, 65°,8.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--On continue les travaux qui n'ont pas été
terminés dans le cours du mois précédent; mais, comme les gelées
sont moins à craindre, on peut faire des semis de toutes sortes.

Sarcler et éclaircir les semis, pailler les plantations pour les
préserver contre le hâle, et, s'il est nécessaire d'arroser, il ne
faut le faire que le matin et dans le jour seulement, à cause de la
fraîcheur des nuits.


JARDIN POTAGER. _Couches._--On sème des Melons pour planter sous
cloches, des Concombres, des Cornichons et des Potirons pour planter
en pleine terre; sous châssis, des Haricots flageolets pour repiquer
également en pleine terre; et sur couche, mais à l'air libre, de la
Chicorée fine et des Choux-fleurs.

N. 3. Dans la première quinzaine, on plante des Melons semés dans la
première quinzaine de mars, sur lesquels on rapporte les châssis qui
étaient sur les Choux-fleurs plantés n. 6.

N. 7. On plante sous cloches deux rangs d'Aubergines semées fin
février.

N. 4. Dans la seconde quinzaine, on fait une couche sourde, et on
plante sous cloches un rang de Melons semés dans la seconde
quinzaine de mars.

N. 8. Vers la fin du mois ou au commencement du mois de mai, on
plante, sur couche sourde, un rang de Patates.

_Plate-bande_, n. 55.--On plante un rang de Rhubarbe anglaise.

_Pleine terre._--On continue de planter des Pommes de terre. On sème
des Choux-fleurs et on continue de semer des Brocolis, des Choux de
Milan, de Bruxelles et de Poméranie, des Pois, des Fèves, des
Carottes, des Radis, des Épinards, des Laitues et des Romaines, du
Céleri à couper, du Persil, du Cerfeuil, de la Pimprenelle, de la
Chicorée sauvage; et, vers la fin du mois, des Choux-fleurs
demi-durs, du Cresson alénois, etc.

N. 30. On plante des Choux de Milan, semés vers la fin de février.

N. 37. On sème de l'Oseille.

N. 50. On plante des Choux quintal semés vers le 15 mars.

N. 51, 52, 53 et 54. On plante deux rangs d'oeilletons d'Artichauts
dans chaque planche; on les met à 1 mètre sur la ligne.


JARDIN FRUITIER.--Achever de tailler les arbres vigoureux et les
Pêchers; garantir par des toiles ou des paillassons les arbres en
fleur, que menacerait la gelée; terminer les labours et les
plantations; faire les boutures et couchages; répandre du paillis
pour empêcher la sécheresse; greffer en fente les Cerisiers,
Pruniers, Poiriers, Pommiers, Mûriers, etc.; repiquer les Amandes
que l'on a mises à stratifier.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Planter les Magnolias grandiflora et les
Tulipiers, qui, à cette époque, reprennent beaucoup mieux qu'en tout
autre temps. Terminer les labours et tous les travaux de nettoyage
du jardin d'agrément.

Semer les graines d'arbres résineux; semer les Oeillets; rempoter ou
mettre en pleine terre les marcottes de l'année précédente; semer en
place les Capucines grandes et naines, les Haricots d'Espagne, les
Volubilis, les Lupins annuels, les Belles-de-nuit, les Nigelles,
etc.; et semer, pour être repiqués, les Oeillets d'Inde et les Roses
d'Inde, que l'on peut semer successivement jusqu'en juin; diviser
les touffes de Chrysanthèmes.


SERRES.--Donner de l'air quand le temps le permet, afin de fortifier
les plantes qui bientôt pourront être exposées à l'air libre;
commencer à seringuer les plantes vers le milieu du jour, et donner
des arrosements modérés. Dans la seconde quinzaine, on commence à
sortir les plantes les moins délicates.


MAI.

  Hauteur moyenne du baromètre, 754 mill. 863.
  Température moyenne, maximum +17°,67.
                       minimum +10°,98.
  Quantité de pluie,             56 mill. 80.
  État de l'hygromètre,          70°,0.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Nous n'entrerons dans aucun détail sur les
opérations horticoles de ce mois, qui sont nombreuses et variées. Le
jardinier a besoin de toute son activité, et chacune des parties du
jardin réclame tous ses soins.


JARDIN POTAGER. _Couches._--On fait une couche de 0m,50 d'épaisseur,
que l'on recouvre de 0m,25 de bonne terre, pour planter les Ananas
en pleine terre, sous châssis.

Dans la première quinzaine, on sème des Cornichons et les derniers
Melons; puis sur couche, mais à l'air libre, de la Chicorée fine, de
la Chicorée de Meaux et de la Scarole; on fait une couche sourde au
n. 5, et on plante sous cloches un rang de Melons semés dans la
première quinzaine d'avril.

Dans la seconde quinzaine, on fait une couche sourde au n. 6, et on
plante un rang de Melons, semés dans la seconde quinzaine d'avril,
sur lesquels on rapporte les cloches qui étaient sur les Aubergines
plantées au n. 7.

_Côtière_, n. 9.--Dans la seconde quinzaine, on plante des
Concombres blancs et des Cornichons verts, semés sur couche en
avril.

N. 11. On sème du Cerfeuil.

N. 10. Dans la seconde quinzaine, on sème des Haricots par touffes
ou en rayons.

_Pleine terre._--On plante les dernières Pommes de terre. On sème
des Cardons, des Choux-raves, du Céleri turc, des Radis noirs, de la
Poirée blonde, du Pourpier doré, et on continue de semer des
Choux-fleurs, des Brocolis, des Choux de Milan, de Bruxelles et de
Poméranie, des Carottes, des Radis, des Épinards, des Laitues et des
Romaines, des Pois, des Fèves, de l'Oseille, du Persil et du
Cresson. Vers le 15, on peut planter des Patates en pleine terre.

Dans les premiers jours du mois, on plante, au n. 15, de la Chicorée
demi-fine semée sur couche dans les premiers jours d'avril.

N. 19. On plante de la Romaine blonde semée dans la seconde
quinzaine d'avril, et vers la fin du mois, on contre-plante des
Choux-fleurs semés sur une vieille couche vers la fin d'avril.

N. 35. On sème de la Chicorée toujours blanche.

N. 33. On sème des Haricots à rames.

N. 23. On sème des Haricots nains.

Dans la seconde quinzaine on plante, au n. 22, de la Laitue grise
semée dans la première quinzaine du mois, et on contre-plante deux
rangs de Tomates semées sur couche vers la fin de mars.

N. 17. On plante de la Chicorée fine semée sur couche vers la fin
d'avril, et on contre-plante quatre rangs de Céleri-rave semé sur
couche en février.

N. 24. On sème deux rangs de Cardons de Tours immédiatement en
place, et on contre-plante trois rangs de Romaine semée dans la
première quinzaine du mois.

N. 41. On plante un rang de Potirons semés sur couche en avril.

N. 36. Vers la fin du mois ou au commencement de juin, on plante
quatre rangs de Choux de Poméranie semés vers la fin d'avril.

N. 51, 52, 53 et 54. On plante entre chaque rang d'Artichauts un
rang de Choux de Bruxelles semés vers la fin d'avril.


JARDIN FRUITIER.--Il faut, outre les travaux généraux, que le
jardinier veille à maintenir l'équilibre entre les différentes
parties de ses arbres et à favoriser leur développement.

On commence l'ébourgeonnement; on donne les premiers binages, et
l'on commence à greffer en écusson à oeil poussant.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Planter les derniers Magnolias à feuilles
persistantes.

Dans la seconde quinzaine du mois, planter les Dahlias; mais il n'y
a pas avantage à les planter plus tôt, car il arrive souvent qu'ils
ne donnent plus de fleurs dès le mois de septembre, époque de leur
beauté.

Commencer à faire faucher les gazons, qui, à partir de cette époque,
devront être coupés le plus souvent possible; car, pour avoir de
beaux gazons, il faut éviter de les laisser monter en graines.

C'est le moment de mettre en pleine terre les Érythrines, Balisiers,
Pélargoniums zonale, Héliotropes, Calcéolaires, Coléus, Pétunias,
Verveines, Chrysanthèmes à fleurs blanches, etc.

Tailler les Lilas et les Ribes sanguineum aussitôt qu'ils sont
défleuris, car il n'y a de belles fleurs que sur le jeune bois.

Replanter en bordure les Amaryllis jaunes.

Semer des Giroflées quarantaines, puis des Giroflées grosse espèce,
et que l'on repiquera en pépinière vers la fin de juin; et en
septembre on les relèvera pour les planter en pots.


SERRES.--Sortir les plantes de l'orangerie et une partie des
Pélargoniums (on laissera les plus avancés dans la serre), et au
moment où les premières fleurs commenceront à s'épanouir, on les
rentrera, afin de jouir de toute la beauté de leur floraison, qui se
prolonge pendant tout le mois, et quelquefois pendant la première
quinzaine de juin. Durant le milieu de la journée, il faut étendre
une toile sur la serre, afin de protéger les fleurs contre l'ardeur
du soleil.

Vers le 15, on sort les Orangers, et quelques jours plus tard les
plantes de serre chaude qui peuvent passer dehors quatre mois de
l'année. On procède au rempotage, et on replace dans la serre les
plantes qui ne peuvent pas rester à l'air libre sous le climat de
Paris.

On enlève les châssis des serres tempérées, et on découvre les
bâches à Camélias, Rhododendrons, etc.


JUIN.

  Hauteur moyenne du baromètre, 756 mill. 966.
  Température moyenne, maximum +21°,19.
                       minimum +14°,42.
  Quantité de pluie,            54 mill. 34.
  État de l'hygromètre,         67°,5.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Nous renvoyons à chacune des parties qui traitent
de la culture propre à ce mois pour tous les travaux à faire.
Maintenir la propreté par des sarclages, des binages et des
ratissages; ne pas ménager les arrosements quand le temps est sec;
faire la chasse aux animaux et aux insectes nuisibles: tels sont les
soins généraux qui appellent l'attention du jardinier.


JARDIN POTAGER. _Couches._--Dans ce mois, on peut se passer de faire
de nouvelles couches, les plantes réussissent bien en pleine terre;
on enlève les coffres et les châssis, et après la récolte des Melons
plantés n. 1, on plante deux rangs de Choux-fleurs semés en mai;
puis de la Chicorée ou de la Scarole semée sur couche dans la
première quinzaine de mai.

_Pleine terre._--On sème de la Chicorée de Meaux et de la Scarole,
de la Raiponce, des Choux de Vaugirard et des Choux-fleurs pour
l'automne, de la Ciboule et du Poireau pour l'hiver.

On continue de semer des Brocolis, des Choux de Milan et de
Bruxelles, des Carottes hâtives, du Céleri turc, des Radis roses,
des Radis de Madras et des Radis noirs, des Laitues, des Romaines,
des Navets, de l'Oseille, du Pourpier, du Cerfeuil, du Cresson
alénois, des Pois et des Haricots; c'est même le moment de semer
tous ceux que l'on veut mettre en filet.

Dans la première quinzaine, on repique au n. 21 quatre rangs de
Romaines (semées dans la seconde quinzaine de mai), et, dans la
seconde quinzaine, on repique dans la Romaine trois rangs de Poirée
à cardes (semée dans les premiers jours du mois), que l'on met à
0m,50 sur la ligne.

N. 18. On plante quatre rangs de Laitue semée dans la seconde
quinzaine de mai.

N. 31. On sème des Navets.

N. 30. On sème des Haricots.

Dans la seconde quinzaine, on contre-plante dans la Chicorée
plantée n. 15 quatre rangs de Céleri turc semé dans les premiers
jours de mai.

N. 14. On repique quatre rangs de Scarole semée sur couche dans les
premiers jours du mois, et quelques jours plus tard, on
contre-plante des Choux-raves semés vers la fin de mai.

Vers la fin du mois ou dans les premiers jours de juillet, on sème
au n. 29 de la Chicorée de Meaux immédiatement en place.

Dans le courant du mois, on coupe les pétioles de Rhubarbe pour en
faire des confitures.

On récolte les graines de Cerfeuil, de Cresson alénois, de Mâches,
etc.


JARDIN FRUITIER.--On commence le palissage de la Vigne et des arbres
en espalier, pour ne le terminer que vers la fin de la saison.

On continue l'ébourgeonnage, le pincement et la suppression des
bourgeons inutiles, seul moyen d'avoir des arbres toujours beaux et
d'un produit assuré.

On pince le bouton terminal des Figuiers, afin d'en assurer la
fructification. Vers la fin du mois, ou au commencement de juillet,
on taille les Mûriers dont les feuilles ont servi à l'éducation des
vers à soie.


JARDIN D'AGRÉMENT.--On fauche les gazons, on bine les plates-bandes
et les massifs, on arrose les plantes annuelles et vivaces, on met
des tuteurs aux Dahlias, Roses trémières, etc.

Greffer en écusson toutes les variétés de Rosiers.

Tailler dans le courant du mois les Glycines de la Chine, qui
prennent un trop grand développement.

Repiquer en pépinière les Oeillets de semis, rempoter les
Chrysanthèmes plus grandement et les rabattre; relever les Amaryllis
Belladones, et les replanter peu de temps après.

Semer les Roses trémières, Croix-de-Jérusalem, Digitales,
Campanules, Corbeilles d'or, Delphinium, Oeillets de poète, Myosotis
alpestris, Lin vivace, Primevères et toutes les plantes vivaces
propres à garnir le jardin d'agrément.


SERRES.--Sortir les Pélargoniums de la serre aussitôt qu'ils sont
défleuris, les déposer pendant quelques jours à une exposition
ombragée, ensuite les placer dans une position bien aérée; et, pour
que la terre des pots se dessèche moins, on les enterre, à peu près
à moitié. Si l'on ne veut pas enlever les châssis de la serre aux
Pélargoniums, on pourra la regarnir avec des Lauriers-roses doubles,
dont la floraison sera plus belle et plus certaine qu'à l'air libre.


JUILLET.

  Hauteur moyenne du baromètre, 756 mill. 193.
  Température moyenne, maximum +21°,19.
                       minimum +16°,99.
  Quantité de pluie, 47 mill. 21.
  État de l'hygromètre, 68°,2.


TRAVAUX GÉNÉRAUX.--Les mêmes qu'en juin. Redoubler d'activité et de
soins, car toutes les parties du jardinage sont d'une égale
importance, et réclament la sollicitude du jardinier.


JARDIN POTAGER.--_Couches._ Dans la première quinzaine, on enlève le
fumier de la couche n. 2, on remplit la tranchée avec la terre qu'on
en avait tirée, on laboure le tout, et, après avoir dressé le
terrain, on plante des Choux-fleurs semés dans la seconde quinzaine
de juin; puis on contre-plante de la Chicorée ou de la Scarole semée
dans la première quinzaine de juin.

N. 3. Dans la seconde quinzaine, on enlève également le fumier de la
couche, et, comme au n. 2, on remplit la tranchée et on plante des
Choux-fleurs semés dans la première quinzaine du mois; et on
contre-plante de la Chicorée ou de la Scarole semée dans la première
quinzaine du mois.


PLEINE TERRE.--On fait les derniers semis de Choux de Milan,
Carottes, Chicorées, Scaroles, Laitues romaines, et on continue de
semer des Navets, de la Raiponce, des Radis roses, des Radis
queue-de-rat, du Pourpier doré, du Cerfeuil, enfin tout ce qui peut
arriver à maturité avant l'hiver.

N. 18. Dans les premiers jours du mois, on contre-plante dans la
Laitue de la Chicorée ou de la Scarole semée dans la première
quinzaine de juin; puis on plante de chaque côté de la planche un
rang de Choux de Vaugirard semés dans la seconde quinzaine de juin.

N. 20. On sème de la Raiponce. Dans la seconde quinzaine, on plante
au n. 16 quatre rangs de Romaine blonde ou de Laitue semée dans la
première quinzaine du mois, et on contre-plante deux rangs de
Choux-fleurs semés dans la première quinzaine de juin.

On récolte les graines d'Oseille, d'Épinard, de Choux, de Pois, de
Salsifis, de Scorsonère, etc.


JARDIN FRUITIER.--Visiter les espaliers, maintenir l'équilibre entre
les différentes parties des arbres, palisser, ébourgeonner,
découvrir sans les dégarnir les fruits dont on veut accélérer la
maturité.

Pendant les fortes chaleurs, arroser les Pêchers, au pied, et le
soir seringuer les feuilles.

De la fin du mois à la mi-septembre, greffer en écusson à oeil
dormant les Cerisiers, Pruniers, Pêchers, Abricotiers, Poiriers et
Pommiers.


JARDIN D'AGRÉMENT.--Commencer à ébourgeonner les Dahlias; planter
les Lis à 0m,15 ou 0m,20 de profondeur aussitôt qu'ils seront
défleuris.

Retirer les Renoncules, Anémones, Narcisses, Jonquilles, dès que les
feuilles seront desséchées.

Semer les Lupins vivaces aussitôt la maturité des graines; à
l'automne, les repiquer en pots, que l'on mettra dans l'orangerie ou
sous châssis pour passer l'hiver, et au printemps on les met en
pleine terre.

Vers la fin du mois ou au mois d'août, marcotter les Oeillets et
commencer à greffer les Rosiers en écusson à oeil dormant.


SERRES.--Les plantes de serre sont presque toutes dehors et
n'exigent que des arrosements. Il faut donner du grand air à celles
qui sont restées dans la serre, les abriter contre les rayons
solaires et les arroser au besoin.



CHAPITRE III.

Instruments de jardinage.


Tous les instruments indiqués dans ce chapitre sont indispensables
pour cultiver un jardin; et, quoique nous ne cherchions nullement à
constituer en frais ceux qui puiseront des renseignements dans notre
livre, nous leur conseillons de s'en procurer la plus grande partie,
afin de simplifier les opérations.


§ I.--_Outils propres aux labours et plantations._

BÊCHE DE SOISSONS.--La lame est un peu évidée au milieu; elle a
0m,27 de longueur sur 0,20 de largeur en haut, et 0m,16 en bas. Au
lieu d'avoir une douille, la lame est fixée au manche au moyen de
deux chevilles rivées.


BÊCHE DE SENLIS.--Le manche a 1 mètre de longueur, non compris la
partie enfoncée dans la douille; le fer a 0m,30 de hauteur, 0m,22
de largeur en haut et 0m,18 en bas.


BINETTE.--La binette est une petite houe dont la lame n'a guère que
0m,16 de longueur sur 0m,12 de largeur. Elle sert à remuer la terre
entre les plantes dont les rangs sont un peu écartés, ainsi qu'à
faire les trous pour planter les Haricots et les Pommes de terre.


BINETTE À CROC.--Cette binette, dont la lame est double, offre un
tranchant d'un côté et de l'autre deux longues dents.


HOYAU.--Outil destiné à faire les tranchées, arracher les arbres et
préparer au labour à la bêche les terres compactes. Le manche a
0m,76, et la lame, qui forme avec le manche un angle droit, 0m,32.


HOULETTE.--La houlette est une petite bêche dont la lame, longue
d'environ 0m,15, large de 0m,10, est repliée cylindriquement sur ses
côtés: elle est destinée à relever les plantes en mottes.


PIOCHE OU TOURNÉE.--Cet instrument est particulièrement employé pour
les travaux de terrassement; on s'en sert utilement pour faire les
trous et déplanter les gros arbres.


PLANTOIR.--Pour faire un plantoir, on choisit une branche d'arbre
recourbée à son extrémité, puis on effile la partie qui doit être
enfoncée en terre, et pour lui donner plus de durée et de
pénétrabilité, on la fait garnir de fer ou de cuivre.


TRAÇOIR TRIDENT.--L'avantage de cet instrument est d'éviter de
déplacer le cordeau autant de fois qu'il faut de rayons dans une
planche. Pour tracer six rayons, il suffit de tendre deux fois le
cordeau, et pour cinq une seule fois, en le plaçant au milieu de la
planche. On peut faire les rayons plus ou moins écartés, car les
deux branches latérales sont fixées dans le bas au moyen d'une
charnière, et sur la traverse par une petite cheville mobile, qui
permet de les éloigner ou de les rapprocher selon le besoin.


CISEAUX À TONDRE.--Ce sont de grands ciseaux de 0m,40 de longueur,
dont les manches forment avec la lame un angle très-ouvert; ils
servent à tondre les haies, les gazons, les bordures, etc.

Les lames doivent avoir du jeu et ne pas être serrées par un écrou.
Pour s'en servir il faut, au moyen d'efforts en sens opposé, presser
les lames l'une contre l'autre.


RATEAU SIMPLE À DENTS DE FER.--Il sert à nettoyer les allées, à unir
la surface du terrain nouvellement labouré, puis à recouvrir
légèrement les semis. Il faut en avoir au moins deux, l'un d'environ
0m,30, et l'autre de 0m,45.


RATISSOIRE À POUSSER.--Manche, 1m,40 de longueur; lame, 0m,20.


RATISSOIRE À TIRER.--Employée dans les parties où la terre est le
plus dure. La lame, qui a 0m,20 de largeur, est faite avec un
morceau de vieille faux. Le manche a 1m,15 de longueur.


ROULEAU.--Le rouleau est un gros cylindre en fonte ou en pierre,
muni à chaque extrémité d'une oreillette arrondie, tournant comme un
essieu dans une boucle de fer; on l'emploie avec avantage pour
rouler les terres et les gazons.


SARCLOIR.--Cet instrument sert à sarcler entre les plantes qui ne
sont pas semées trop dru. Sa longueur totale est de 0m,25.


§ II.--_Outils propres aux transports._

BROUETTE À COFFRE.--Les proportions d'une brouette sont: longueur,
1m,50 à 1m,60; largeur du coffre, 0m,50 à 0m,55; écartement des bras
à leur extrémité, 0m,65; diamètre extérieur de la roue, 0m,48.


CROCHET POUR LE TRANSPORT DES CAISSES.--Ces crochets sont en fer, et
l'une des extrémités forme une boucle dans laquelle on passe un
brancard de 2 mètres de longueur; à l'aide de ces crochets, deux
hommes transportent facilement des caisses très-pesantes.


DIABLE.--Cet appareil est indispensable pour entrer et sortir les
caisses qu'il est impossible de transporter avec les crochets. Pour
les enlever, on approche l'appareil de manière à engager les
mentonnets sous la caisse; on cale les roues, et l'on appuie sur la
flèche de manière que la caisse se trouve placée obliquement; on
peut alors la diriger facilement partout où l'on veut.


FOURCHE ORDINAIRE.--Cet instrument sert à faire les couches, à
transporter les fumiers et à herser les planches du potager.


HOTTEREAU (on prononce HOTTRIAU).--Il sert au transport des fumiers
et du terreau. Dans les jardins maraîchers, il remplace la brouette.


PELLE DE BOIS.--Comme cet instrument est à peu près partout le même,
nous croyons inutile d'en donner les proportions; il sert à enlever
les terres et terreaux, à les amonceler, etc.


§ III.--_Instruments servant aux arrosements._

ARROSOIR À POMME.--Cet instrument, qui doit être en cuivre pour
avoir plus de durée, contient environ dix litres d'eau.


ARROSOIR À BEC pour mouiller dans les serres. Il doit être au moins
un tiers plus petit que l'arrosoir à pomme.

Pour arroser les semis et les boutures, on met la pomme à la place
du bec de prolongement.


POMPE À MAIN ET À JET CONTINU, de M. Petit.--Cet instrument, qui
lance l'eau à 5 et 6 mètres de hauteur, sert à arroser les arbres
trop élevés pour qu'on puisse se servir de la seringue.


SERINGUE pour laver la tête des arbres et les plantes d'orangerie et
de serre. Sa longueur totale est de 0m,50.


§ IV.--_Instruments propres à la taille et à l'élagage des arbres._

CROISSANT.--On se sert de cet instrument, dont la lame est placée à
l'extrémité d'un manche plus ou moins long, pour élaguer les arbres
et écheniller; mais on lui substitue avec avantage pour ce dernier
objet l'échenilloir, dont la manoeuvre est bien moins fatigante.


COUPE-BOURGEONS.--Espèce de sécateur à lames courbes, qui sert à
ébourgeonner et facilite cette opération.


ÉCHENILLOIR.--On peut, dans certaines circonstances, remplacer cet
instrument par le croissant; mais celui-ci est toujours moins
commode.


SÉCATEUR.--Le choix de cet instrument est d'une grande importance;
car s'il est mal fabriqué, il écorche les branches et nuit à la
végétation de l'arbre. Son avantage sur la serpette est de faciliter
la taille; mais il ne peut lutter dans toutes les circonstances avec
ce dernier instrument, qui fait toujours des plaies plus nettes.


SCIE À MAIN, destinée à enlever les branches qu'on ne peut couper au
sécateur. Sa longueur totale est de 0m,25.


ÉGOHINE, servant à couper les branches dans les endroits où la scie
à main ne peut passer.


SERPETTE.--On en fait de différentes dimensions; mais les plus
généralement employées ont un manche d'environ 0m,12, de longueur,
et la lame de 0m,08 à 0m,09.


SERPE.--Elle sert à abattre les grosses branches, faire les pointes
des pieux et des tuteurs, etc.



CHAPITRE IV.

Défoncements et Labours.


Lorsqu'on établit un jardin neuf, il faut commencer par se rendre
compte de l'état et de la profondeur du terrain, ce qui est
essentiel surtout si l'on a des plantations d'arbres à opérer.

Si la couche supérieure de terre est mauvaise ou depuis
très-longtemps en culture, et que la fertilité se trouve épuisée, il
faut faire défoncer.

Si, comme il arrive souvent, le terrain est couvert d'herbes
élevées, il faut les arracher, les réunir en tas et les brûler,
quand elles sont assez sèches. On en étendra les cendres sur le
terrain après le défoncement, que l'on fera en automne ou en hiver
de la manière suivante: À une des extrémités du terrain, l'on
ouvrira une tranchée de 1m,60 à 2 mètres de largeur (appelée jauge).
Assez ordinairement, il suffit d'enlever deux fers de bêche, et l'on
pioche le fond de la tranchée avant de la remplir. Il y a des
terrains où il faut cependant défoncer beaucoup plus profondément.
On divisera le terrain en deux, trois ou quatre parties, selon le
nombre d'ouvriers. On déposera la terre de la première tranchée au
bout où l'on doit terminer, ce qui servira à combler le vide de la
dernière. On remplacera successivement chaque tranchée par une autre
de même longueur, en ayant soin de mettre la terre du fond à la
superficie.

Il faudra enlever les parties de mauvaise terre et les pierres, que
l'on mettra dans les grandes allées, dont on enlèvera toute la bonne
terre.

Le défoncement terminé, on donnera un bon coup de fourche pour
briser les mottes de terre et unir la superficie du terrain; puis on
passera le râteau pour enlever les pierres, qui serviront encore à
remplir les allées.

1. _Labours._--Dans les terres légères, on fera annuellement un
profond labour pendant les belles journées d'hiver; quant aux terres
compactes et humides, il faudra en automne les relever par chaînes,
c'est-à-dire enlever la terre de la surface du sol, et la réunir en
monticules, ou mieux en lignes parallèles. Les gelées les
ressuieront, et au printemps elles seront beaucoup plus faciles à
cultiver.

Dans les jardins, les labeurs se font à la bêche. Avant de
commencer, on enlèvera de la terre de manière à former une jauge
d'un bon fer de bêche de profondeur (0m,25 à 0m,30 environ), de
0m,30 à 0m,35 de largeur, et de la longueur du travers d'une planche
pour un homme seul.

Si l'on doit labourer deux planches à côté l'une de l'autre, on
déposera la terre de la jauge sur celle d'à côté et sur le même
bout.

Si l'on n'en a qu'une, on la déposera au bout où l'on doit terminer,
de manière à avoir de quoi remplir la dernière jauge. Comme c'est
aussi à cette époque qu'on enterre le fumier, l'on devra auparavant
l'étendre bien également sur tout le terrain, ce qui permet souvent
de labourer par les gelées; sans cette précaution, le froid
durcirait la surface du sol et empêcherait tout travail.

On labourera à reculons en prenant la terre par bêchée, que l'on
replacera sur l'autre bord de la jauge, en la retournant chaque fois
de manière que celle du fond se trouve en dessus, puis on poussera
du fumier dans chaque jauge, en ayant soin de ne pas l'enterrer trop
profondément, afin qu'il se trouve à la portée des racines. On
brisera bien les mottes de terre avec la bêche, et l'on jettera de
côté les pierres que l'on rencontrera.

Il faut surtout avoir soin, en labourant, de mettre la terre des
sentiers dans la planche, car elle aura eu une année de repos. Pour
les labours d'hiver, il ne faut pas trop unir la superficie du
terrain; seulement, quand il faudra planter ou semer, on l'égalisera
à la fourche.

On procédera pour toute l'étendue du jardin comme nous l'indiquons,
en maintenant toujours une jauge de même largeur.

En labourant au pied des arbres, on ne saurait prendre trop de
précautions pour ne pas en blesser les racines.

Toutes les fois que l'on voudra faire succéder une culture à une
autre, il faudra labourer le terrain, mais pas aussi profondément
qu'en hiver, et avoir soin d'arracher auparavant les mauvaises
herbes, dont les graines germeraient promptement une fois enterrées.
Dans les terrains extrêmement maigres, où il est toujours nécessaire
de mettre quelque engrais, il ne faut l'employer que très-consommé.

2. _Sarclage._--Le sarclage consiste à faire disparaître du sol les
plantes et les mauvaises herbes étrangères à la culture. Cette
opération se fait à la main, et exige une certaine pratique afin de
distinguer au premier coup d'oeil les plantes qu'il faut enlever de
celles qui doivent être conservées. On conçoit que ce travail doit
offrir beaucoup de difficultés lorsque la terre est sèche: c'est
pourquoi, dans ce cas, il faut avoir soin de bassiner, une heure au
moins avant de commencer cette opération, les planches qui ont
besoin d'être sarclées.

3. _Binage._--Le binage est une opération non moins nécessaire aux
plantes potagères que le sarclage; elle a lieu à l'aide de la
binette, et, suivant le besoin, avec la lame ou avec les dents.

Le binage a pour but de diviser la surface du sol, afin de rendre la
terre perméable aux influences atmosphériques et aux arrosements.
Dans quelques circonstances (par exemple, pour les plantes
repiquées), le binage peut remplacer le sarclage, et quelquefois
alors on peut, au lieu de la binette, employer la ratissoire.



CHAPITRE V.

Fumier et Engrais.


Nous n'aurons à parler que des engrais les plus communs; les autres,
tels que la raclure de corne, le noir animal, le sang desséché, la
poudre d'os, le guano et l'engrais perazoté, n'étant guère employés
que dans la grande culture.

Ceux que nous conseillons, et qu'il est le plus facile de se
procurer, sont les débris végétaux en état de décomposition. On peut
se servir encore de la vase des étangs et des balayures des rues,
qui sont également de bons engrais, mais seulement après être
restées longtemps en tas, avoir été remuées plusieurs fois pendant
l'hiver et mûries par les influences de l'atmosphère. Le marc des
Raisins et des Poires à cidre est aussi très-bon, quand il est resté
assez longtemps en tas pour qu'on n'ait plus à craindre que les
graines germent une fois en terre.

La fiente du pigeon ou colombine et celle de poule ne devront être
employées que très-sèches et réduites en poussière, et, comme la
poudrette, semées légèrement à la volée, et cela seulement dans les
terres fortes. Ces fumiers ne peuvent être employés que dans des
circonstances souvent fort limitées, tandis que ceux qui proviennent
de la litière mêlée à l'urine et aux excréments d'animaux
domestiques se trouvent partout en abondance; ils présentent entre
eux des différences que nous allons signaler. Les fumiers les plus
chauds sont ceux de _cheval_, de _mulet_, d'_âne_ et de _mouton_;
les plus compactes et les plus froids sont ceux de _boeuf_, de
_vache_ et de _porc_.

Quel que soit le fumier que l'on emploie, nous pensons qu'il ne doit
être enterré qu'après sa fermentation, sans attendre cependant qu'il
soit entièrement consommé; frais, il n'agit pas comme engrais, mais
comme amendement; aussi, dans les terres fortes, humides et froides,
qu'il est nécessaire de diviser, on n'emploiera jamais que des
fumiers non consommés. Un autre inconvénient de ces fumiers est de
renfermer encore des graines dont la fermentation n'a pu détruire le
principe germinatif et qui couvrent promptement le sol de mauvaises
herbes.

Pour les terres légères et brûlantes, qu'il est nécessaire de lier,
on emploiera du fumier de vache; à défaut de celui-ci, on en prend
un autre; mais alors on ne doit l'employer qu'à moitié consommé.

C'est en hiver et dans les premières gelées qu'il faudra étendre le
fumier dans tous les endroits où on doit l'enterrer. Quel que soit
l'engrais dont on se sert, on doit en mettre tous les ans et le plus
possible, surtout pour les planches de potager qui sont toujours en
culture.

Les fumiers et les feuilles presque consommés provenant des vieilles
couches seront réservés pour étendre chaque année comme paillis sur
les plates-bandes et sur toutes les parties en culture, ce qui est
encore un bon engrais; mais il faudra s'abstenir de mêler à ces
fumiers les sarclures du jardin avant leur réduction complète en
terreau.

Les engrais doivent être enterrés assez tôt pour qu'ils aient eu le
temps de se consommer avant que les racines des plantes puissent les
atteindre, surtout les racines charnues. Certaines plantes
potagères, telles que le Poireau et l'Oignon, réussissent mieux dans
une terre fumée de l'année précédente.



CHAPITRE VI.

Des Arrosements.


L'eau étant un des principaux agents de la végétation, elle est
indispensable dans un jardin. Quand on n'a pas un cours d'eau dont
on puisse disposer à son gré, il est nécessaire de s'en procurer par
tous les moyens possibles.

Les eaux pluviales, plus salutaires à la végétation que toutes les
eaux qui coulent à la surface du sol, doivent être recueillies avec
soin; à cet effet, on devra garnir de gouttières toutes les
toitures, de manière à n'en pas laisser perdre. Elles seront reçues
dans un réservoir placé à une certaine élévation, ce qui facilitera
les moyens de distribuer l'eau par les tuyaux dans toutes les
parties du jardin.

À défaut d'eau courante ou jaillissante, on sera obligé d'avoir
recours à l'eau de puits. Dans cette circonstance, il faudra se
préoccuper du meilleur moyen de la tirer; car il est déplorable que
dans beaucoup de localités on soit encore réduit à la nécessité de
se servir de la corde et des seaux, exercice aussi long que
fatigant; tandis qu'avec une pompe à manége à triple effet, on peut
facilement se procurer 12 à 1,500 litres d'eau par heure. Il est
vrai que pour cela il faut avoir un cheval, et que beaucoup de gens
se préoccupent si peu du sort de leur jardinier, qu'ils aiment mieux
laisser leurs chevaux à l'écurie que d'en mettre un à sa disposition
quelques heures chaque jour pendant les mois d'été; ce qui cependant
serait très-avantageux, car l'eau des puits contient presque
toujours du carbonate et souvent du sulfate de chaux: sur quelques
points même, ces substances sont tellement abondantes que l'eau
dépose sur le sol et sur les feuilles des plantes une couche de sels
calcaires qui ne permettent plus aux racines de jouir des influences
atmosphériques et aux feuilles de remplir leurs fonctions
physiologiques, ce qui occasionne quelquefois la perte des cultures,
ou le plus souvent un état de langueur non moins préjudiciable. Dans
ce cas, il est de toute nécessité d'avoir un réservoir pour que
l'eau ne soit employée que quelques heures après avoir été tirée, ce
qui permet aux substances malfaisantes qu'elle contient de se
déposer. Il y a aussi avantage à laisser l'eau s'échauffer au
soleil; car pour l'arrosement des plantes délicates ou de celles
cultivées sur couches, l'eau ne devrait jamais avoir moins de 8 à 10
degrés de température. Il n'en est pas de même, il est vrai, pour
les gros légumes; il faut au contraire employer l'eau aussitôt
qu'elle est tirée du puits, car autrement elle activerait trop leur
végétation, et ils ne pourraient alors acquérir tout leur
développement.

On peut augmenter la fertilité du sol en faisant des arrosements
avec de l'eau mêlée de purin ou jus de fumier, de bouse de vache, de
crottin de mouton ou de toutes autres substances animalisées. La
colombine, la poudrette et le guano employés à petites doses, 3 ou 4
kilogrammes environ par hectolitre d'eau, constituent également un
bon engrais liquide, avec lequel on peut, pendant l'été, arroser les
plantes cultivées en pots ou en pleine terre une fois chaque
semaine. La quantité et la fréquence des arrosements ne peuvent pas
être déterminées d'avance; nous nous bornerons à dire qu'ils devront
être plus ou moins abondants, suivant la température et la nature du
terrain.

Pour que les plantes profitent le plus possible des arrosements
pendant les journées chaudes de juin, juillet et août, on n'arrosera
que dans l'après-midi; au printemps et à l'automne, où les nuits
sont ordinairement fraîches, on les arrosera le matin.

Les arrosoirs dont on se servira le plus fréquemment, et
particulièrement pour mouiller les semis et les plantes récemment
repiquées, sont à pomme; les arrosoirs à bec serviront pour mouiller
les plantes en pots. On ajoutera la pomme pour mouiller au pied les
plantes délicates et nouvellement repiquées.



CHAPITRE VII.

Des Couches.


Dans les contrées septentrionales, où la végétation est suspendue
par le froid pendant un temps plus ou moins long, le jardinier a
recours à des moyens artificiels pour suppléer à la chaleur du
soleil et obtenir des produits prématurés. Il est même impossible,
dans le jardin le plus humble, de se passer d'une couche, ne fût-ce
que pour semer certaines graines de fleurs ou de légumes qui ne
peuvent réussir en pleine terre ou ne donnent que des produits
tardifs.

I. COUCHES POUR PRIMEURS.--Les couches doivent toujours être à
l'exposition du sud, et l'emplacement sur lequel on les établira
sera creusé de 0m,20 environ. L'épaisseur qu'on devra leur donner
dépend de plusieurs circonstances: 1º Celles qu'on fait en décembre,
janvier et février doivent être plus épaisses qu'à toute autre
époque de l'année; 2º Sur un sol froid et humide, elles doivent être
plus épaisses que sur un sol sablonneux; 3º Plus elles sont
étroites, plus on leur donnera d'épaisseur. On les fait
ordinairement de 1m,30 de largeur, plus un sentier de 0m,40 qu'on
laisse entre chacune et qu'on remplit de fumier; pour entretenir et
ranimer la chaleur, on entoure les couches de réchauds de fumier
neuf, qu'on renouvelle de temps à autre.

Pour faire les couches, on emploie de préférence du fumier de cheval
neuf, c'est-à-dire celui qui sort de l'écurie: plus il est imbibé
d'urine, mieux il convient. On le mélange de moitié feuilles
d'arbres, de marc de raisin ou d'un tiers de fumier provenant des
anciennes couches. La chaleur est moins forte qu'avec du fumier
seul, mais elle se soutient beaucoup plus longtemps, est plus
régulière, et l'on a moins à craindre un développement de chaleur
excessif, qui occasionnerait quelquefois la perte des jeunes
plantes. On pourrait même, à défaut de fumier, se contenter de
feuilles ou de marc de raisin. On n'emploiera guère le fumier neuf
seul que pour les réchauds et quelques semis, tels que les Melons.

Avant de commencer à monter une couche, il faut, pour mélanger les
fumiers bien également, les déposer le plus près possible de la
place qu'elle doit occuper. On monte la couche en allant toujours à
reculons, en ayant soin de bien mélanger à la fourche les parties
sèches avec celles qui sont le plus imprégnées d'urine, et de
répartir également le crottin. Les bords de la couche doivent être
montés verticalement; et dès qu'on a formé un lit de fumier, on le
mouille plus ou moins, suivant le besoin, avec l'arrosoir à pomme,
de telle sorte que tout soit assez humide pour produire une
fermentation prolongée et éviter que le fumier ne se dessèche au
centre, ce qui pourrait compromettre le résultat de l'opération.
Pour donner à la couche une densité égale sur tous points, on la
foule avec les pieds et le dos de la fourche; puis on rapporte du
fumier dans les endroits creux, pour que l'épaisseur en soit
régulière. On en fait autant à chaque lit, et cela jusqu'à ce que la
couche soit arrivée à la hauteur voulue; après quoi on remplit les
sentiers et l'on pose les coffres qui, par leur dimension, ont
l'avantage de se placer où l'on veut et de suivre l'affaissement de
la couche. Une fois les coffres placés, on charge la couche de
terreau; puis on pose les panneaux, qu'il faut tenir couverts
pendant quelques jours pour faciliter la fermentation. Avant de
semer ou de planter sur une couche nouvelle, il est prudent
d'attendre que la première chaleur se soit modérée. Si, malgré cette
précaution, il arrivait qu'il se développât une trop forte chaleur,
il faudrait s'empresser d'écarter les réchauds du coffre; et si cela
ne suffisait pas, on verserait quelques arrosoirs d'eau autour de la
couche, de manière à la refroidir.

[Illustration: Fig. 2.--Thermosiphon.[2]]

[Note 2: La figure 2 représente une chaudière en cuivre, à
doubles parois, remplie d'eau; le tuyau de départ A sert également à
introduire l'eau dans la chaudière; il communique avec les tuyaux de
circulation B au moyen d'un coude de même diamètre.

Aussitôt échauffée, l'eau contenue dans la chaudière se dilate,
pousse celle qui se trouve dans les tuyaux jusqu'au point C, où elle
rentre dans la chaudière pour se réchauffer et circuler de nouveau
dans les tuyaux quand elle est suffisamment chaude.

Quant aux tuyaux, lorsque le parcours est d'une certaine étendue, on
leur donne la forme méplate, afin de chauffer une plus grande
surface que dans les tuyaux cylindriques, et pour contenir une moins
grande quantité d'eau qui puisse parvenir au degré d'ébullition plus
promptement que dans ces derniers. On donne généralement à ces
tuyaux 0m,02 à 0m,03 d'épaisseur sur une hauteur variable de 0m,10 à
0m,15, suivant le cube d'air et le besoin d'élévation de la
température. Les tuyaux de 0m,21 sur 0m,2 sont assez communément en
usage. En effet, les tuyaux cylindriques, dont la surface extérieure
correspond à celle du tuyau de 0m,21 de hauteur sur 0m,2 contiennent
4 litres 20 d'eau, et la même longueur en tuyaux d'une surface
extérieure semblable, c'est à-dire d'un diamètre de 0m,15, en
contiendrait 15 litres 17. Il est vrai que l'eau chaude contenue
dans le tuyau cylindrique se refroidira moins vite que dans l'autre;
mais aussi il aura fallu pour la mettre en ébullition brûler plus de
combustible sans avoir obtenu plus de surface de chauffe, et par
conséquent plus de chaleur.]

_Thermosiphon._--En quelques circonstances, on peut remplacer les
couches du fumier par le chauffage au thermosiphon. Pour cela, on
fait assez ordinairement une couche très-mince, afin de garantir les
plantes de l'humidité du sol; puis on fait circuler les tuyaux
au-dessus de la couche. On peut aussi établir un plancher en bois,
sous lequel on fait circuler les tuyaux du thermosiphon; mais les
plantes cultivées sur ce plancher exigent de trop fréquents
arrosements; c'est pourquoi nous pensons qu'il serait mieux (pour
les cultures où il serait nécessaire de chauffer le sol) de faire
circuler les tuyaux dans les sentiers, c'est-à-dire entre les
coffres; et dans ce cas on les couvrirait avec des planches et de la
paille, ou tout autre mauvais conducteur du calorique. Ce qui nous
fait croire que ce moyen serait applicable à la culture des légumes
forcés sous panneaux, c'est que, pour certaines cultures, c'est
seulement au moyen de réchauds qu'on obtient la chaleur nécessaire
aux besoins des plantes.

II. COUCHES SOURDES.--Ce n'est guère qu'en avril qu'on commence à
faire usage de ces sortes de couches. Pour les établir, on fait une
tranchée de 0m,75 à 1 mètre de largeur et d'environ 0m,35 de
profondeur.

On emploie pour les faire les mêmes matériaux que pour les
précédentes; on leur donne 0m,60 à 0m,80 d'épaisseur; elles doivent
être légèrement bombées au milieu.

On les charge de terreau ou de bonne terre, suivant le genre de
culture qu'on y doit faire; puis on les couvre d'un lit de fumier
long pour y concentrer la chaleur.

1. _Réchaud._--Pendant toute la durée des froids, c'est-à-dire
depuis la fin de novembre jusqu'à la mi-avril, il est nécessaire
d'entretenir ou de ranimer la chaleur des couches, et cela sans les
refaire. On arrive à ce résultat au moyen de réchauds, ce qui
consiste, comme nous l'avons dit précédemment, à remplir de fumier
neuf ou recuit les sentiers qui circulent autour des couches, et à
remanier tous les quinze jours ou toutes les semaines; enfin,
suivant le besoin, on y ajoutera chaque fois une partie de nouveau
fumier. En cela, il faut avoir égard à l'état de l'atmosphère,
c'est-à-dire que s'il fait sec, il faut employer du fumier humide,
et si le temps est humide, du fumier sec; puis il faut avoir soin de
les couvrir de paillassons pendant les mauvais temps, afin de
concentrer la chaleur.

2. _Ados._--Les ados sont un moyen sûr et économique de favoriser la
culture des primeurs: les plantes y réussissent mieux que sur un
terrain horizontal. Ils consistent en une pente de 1m,33, tournée du
côté du soleil.

Pour établir un ados, on procède de la manière suivante: après avoir
fait choix d'un emplacement favorable, on donne un bon labour au
sol, en ayant soin d'enlever par devant la terre nécessaire pour
recharger le derrière d'environ 0m,20; après quoi on unit le
terrain; puis on étend sur le tout environ 0m,10 de terre mêlée de
terreau.

Ces ados servent premièrement à semer des Radis, et ensuite on place
trois rangs de cloches pour faire des semis de salade et repiquer
les jeunes plants.



CHAPITRE VIII.

Multiplication des plantes.


Nous comprenons sous ce titre la série des opérations qui ont pour
objet de multiplier les végétaux; mais nous n'avons donné à chacune
d'elles qu'une étendue proportionnée à la difficulté réelle qu'elles
présentent. Nous invitons nos lecteurs à lire attentivement ce
chapitre pour se bien pénétrer des principes qui y sont exposés; et,
en suivant fidèlement nos prescriptions, on arrivera à acquérir
l'habileté manuelle nécessaire pour compter sur un succès certain.


§ I.--Semis.

Quel que soit le mode de semis, la préparation du sol est une
opération préalable de la plus haute importance; ainsi le terrain
doit être labouré avec soin, de manière que les mottes soient bien
divisées, et, après le labour, on herse à la fourche et on enlève
avec le râteau les pierres et les mottes qui sont à la surface.

La plus grande partie des graines potagères peuvent être semées au
printemps; puis, successivement, à des intervalles calculés sur la
durée de la végétation de chaque plante. À l'exception de quelques
salades, il ne faut pas semer plus tard que le mois de juillet les
légumes qui doivent être consommés dans la même année; il est donc
nécessaire, avant de semer, de connaître non-seulement la durée de
la germination des graines, mais encore le temps qu'il faudra
attendre pour que les plantes aient atteint leur entier
développement. On doit ensuite avancer ou reculer l'époque du semis
en raison de la nature du terrain; car, plus la terre est froide et
humide, plus il faut semer tard et moins les graines doivent être
recouvertes; et plus les graines sont fines, moins il faut les
enterrer; il suffit même, pour quelques-unes, de répandre dessus un
peu de terreau après les avoir hersées et foulées; d'autres ne
doivent pas être recouvertes, mais seulement ombragées avec un peu
de litière.

Il y a deux modes principaux de semis: les _semis sur couche_ et les
_semis en pleine terre_.

I. SEMIS SUR COUCHE.--Comme il est souvent nécessaire de faire des
semis à une époque où la température ne permet pas de livrer les
graines à la pleine terre, il faut alors semer sur couche. Bien que
la chaleur de la couche doive varier suivant les différentes espèces
de graines, on peut dire que 12 à 15 degrés paraissent être la
température la plus favorable (excepté pour les Melons, les
Aubergines et la Chicorée, qui exigent plus de chaleur); car toutes
les graines potagères que nous avons soumises à cette température
ont parfaitement réussi.

L'exécution des semis sur couche ne diffère en rien de celle des
semis de pleine terre, c'est-à-dire que les graines doivent toujours
être recouvertes en proportion de leur plus ou moins de finesse. Ces
semis réussissent souvent beaucoup mieux que ceux de pleine terre,
et cela parce qu'on est le maître de modifier à son gré les
conditions de température, de lumière et d'humidité nécessaires au
parfait développement des graines.

II. SEMIS EN PLEINE TERRE.--Ces semis se font _à la volée_, en
_lignes_ ou _rayons_, et en _pochets_.

1. _Semis à la volée._--La terre étant préparée, comme il a été dit
plus haut, on amène avec le râteau un peu de terre fine sur les
bords de la planche, puis on prend une poignée de graines, et on la
répand sur le sol en la laissant passer entre les doigts par un
mouvement d'arrière en avant vif et régulier. Afin de semer plus
également et de ne pas répandre de graines dans les sentiers, on
sème la largeur de la planche en deux fois, en commençant par les
bords. Lorsque les graines sont bonnes, il ne faut pas semer trop
épais, afin d'avoir des plants vigoureux; et si, malgré cette
précaution, ils étaient trop drus, il faudrait les éclaircir à la
main. Comme il est extrêmement difficile de ne pas semer trop épais
les graines fines, on peut, pour éviter cet inconvénient, les mêler
avec du sable ou de la terre fine bien sèche. Après le semis, il
faut herser le terrain légèrement avec la fourche, puis fouler un
peu la terre, ce qu'il ne faudrait cependant pas faire si le terrain
était humide. Pour recouvrir les graines, on étend avec le dos du
râteau la terre des bords de la planche, en ayant soin d'en laisser
un peu, de manière à retenir l'eau des arrosements. On peut aussi
étendre sur les semis un peu de fumier bien consommé. Si le temps
est sec, il faudra favoriser la germination des graines par des
bassinages donnés avec l'arrosoir à pomme.

2. _Semis en lignes_ ou _en rayons._--On trace, soit à la binette,
soit au traçoir, des rayons d'environ 0m,3, ou 0m,5 de profondeur,
et plus ou moins éloignés les uns des autres, suivant ce que l'on
veut semer; après avoir répandu la graine, on la recouvre
légèrement, en rabattant avec le dos du râteau un peu de la terre
des côtés. Lorsque le plant est sorti de terre, on finit de remplir
les rayons en passant le râteau ou la binette entre chaque rang. Ce
mode de semis est très-avantageux, surtout dans les terrains où les
binages doivent être fréquents.

3. _Semis en pochets._--Il consiste à faire avec la binette des
trous disposés en échiquier, et dont la distance et la profondeur
seront calculées d'après le développement que doit prendre chaque
touffe; puis, après avoir placé quelques graines dans chaque trou,
on les recouvre en rabattant un peu la terre, et, lorsque les
plantes sont assez élevées, on finit de remplir les trous en
passant un coup de râteau entre chaque touffe.


§ II.--Repiquage.

Le repiquage est nécessaire pour toutes les plantes qui ne peuvent
être semées en place; et, pour être certain du succès de
l'opération, il ne faut pas attendre que le plant soit trop vieux,
car, non-seulement la reprise en est plus difficile, mais les
produits en sont moins beaux; pour les plantes qui s'enracinent
lentement, il faut, avant de les mettre en place, les repiquer en
pépinière, c'est-à-dire les mettre à bonne exposition et très-près
les unes des autres. Ces repiquages successifs ont l'avantage de
déterminer l'émission d'une grande quantité de chevelu qui assure la
reprise lors de la plantation définitive. Le repiquage ne doit se
faire que dans une terre bien préparée, et sur laquelle on aura
étendu un paillis de fumier court, pour que, d'une part, le plant
profite le plus longtemps possible des arrosements, et, d'un autre
côté, que les arrosements ne collent pas le plant sur la terre, ce
qui occasionne souvent la pourriture des feuilles. Les repiquages
qui ont lieu en été doivent, autant que possible, être faits par un
temps couvert; et, s'il ne venait pas de temps favorable, il
faudrait faire cette opération vers la fin de la journée, et
faciliter la reprise par des arrosements. Quand on a beaucoup de
plantes à repiquer et que le temps est très-sec, il ne faut pas
attendre qu'on ait terminé pour commencer à arroser.


§ III.--Oignons.

Le seul soin à prendre pour obtenir un succès assuré des plantes
bulbeuses qu'on veut multiplier, c'est de les choisir saines et de
les planter dans les circonstances les plus favorables à leur
végétation.


§ IV.--Caïeux.

On nomme ainsi les petites bulbes ou oignons qui se forment autour
de la couronne des plantes bulbeuses, telles que les Tulipes,
Jacinthes, etc., et qui servent à les multiplier. Il ne faut
détacher les caïeux que lorsqu'ils sont mûrs, ce qui a lieu lorsque
les feuilles sont entièrement desséchées. Les caïeux doivent
toujours être plantés dans une terre douce, et un mois au moins
avant les oignons à fleurs; car, en raison de leur petit volume, ils
se dessèchent plus promptement. Ces oignons fleurissent
ordinairement au bout de trois ou quatre ans.


§ V.--Bulbilles.

Plusieurs plantes bulbeuses produisent sur leur tige, souvent à la
place des graines, de petits oignons nommés _bulbilles_, qui servent
à les multiplier; il faut les détacher à leur maturité, et les
traiter comme les caïeux.


§ VI.--Tubercules.

Les tubercules sont des masses charnues, véritables tiges
souterraines, d'où partent ordinairement de petites racines
fibreuses. Certaines plantes, telles que les Patates, les Pommes de
terre, etc., sont pourvues d'yeux capables de fournir de nouvelles
tiges; et, pour les multiplier, on peut les couper en autant de
morceaux qu'il y a d'yeux: chaque tronçon produira une nouvelle
plante. D'autres n'ont d'yeux que sur une partie seulement: tels
sont les Dahlias, les Iris Germanica, les Pivoines herbacées, et il
faut alors, en les divisant, avoir la précaution de laisser à chacun
une partie du collet de la plante; sans quoi ils ne pousseraient
pas.


§ VII.--Griffes ou Pattes.

On donne ces noms aux racines des Renoncules, des Anémones, etc.; on
les sépare par éclats, mais de manière qu'il y ait toujours un oeil
à chacun.


§ VIII.--Oeilletons.

On appelle ainsi les rejetons qui naissent autour de certaines
plantes (les Artichauts, etc.); on les sépare des vieux pieds en
ayant soin de les enlever autant que possible avec un talon; il faut
éviter de les laisser faner, afin que la reprise en soit plus
certaine.


§ IX.--Séparation des racines.

Parmi les plantes à racines vivaces, il en est dont les racines
partent d'un collet commun, telles que les Pivoines, et sont munies
d'un ou plusieurs yeux qui se développent l'année suivante. Pour les
multiplier, on peut les éclater en autant de parties qu'il y a
d'yeux. Il en est d'autres qui ont les racines presque à la surface
du sol, tels sont les Chrysanthèmes, et qui forment des touffes
épaisses, que l'on peut diviser par petites parties; il faut alors
les relever de terre, et, après les avoir séparées, on ne replante
que la circonférence, qui produira des touffes beaucoup plus belles
que si l'on replantait le centre, qui, étant la plus vieille partie
de la plante, est naturellement la moins vigoureuse.


§ X.--Stolons ou Coulants.

Quelques plantes, telles que les Fraisiers, ont des coulants, qui
produisent à chaque noeud des rejetons s'enracinant sur le sol.
Séparés et repiqués dans une saison favorable, ils produisent autant
de nouvelles plantes.


§ XI.--Marcottes.

Les marcottes sont des branches que l'on couche au printemps, soit
en pleine terre, soit en pots, et qu'on ne sépare de la branche mère
que lorsqu'elles ont produit des racines. Lorsque les branches que
l'on veut multiplier sont placées de manière à ne pouvoir être
abaissées jusqu'à terre, il faut avoir des pots ou des godets fendus
sur les côtés, que l'on maintient sur une petite planchette clouée
sur un support dont on enfonce l'extrémité en terre. Il y a
plusieurs manières de marcotter: nous allons seulement indiquer les
plus usitées; mais, quel que soit le procédé employé, il faut que la
terre dans laquelle sont placées les marcottes soit constamment
humide, afin de favoriser la sortie des racines; et, pour conserver
l'humidité des arrosements, on fera bien de couvrir le sol avec du
fumier consommé ou de la mousse.

1. _Marcottes simples._--Ce sont celles que l'on emploie pour
multiplier les végétaux qui s'enracinent facilement, tels que la
Vigne, etc. Toute l'opération consiste à coucher une branche dans
une tranchée plus ou moins profonde, selon la grosseur de la
branche; et après avoir supprimé les feuilles et les bourgeons qui
se trouveraient sur la partie destinée à être mise en terre, on fait
sortir l'extrémité en la courbant avec précaution, afin de ne pas la
rompre. On peut fixer en terre avec un crochet de bois les marcottes
qu'il n'est pas nécessaire d'enterrer profondément.

2. _Marcottes par strangulation._--Elles diffèrent des précédentes
en ce que sur la partie qui est en terre on serre l'écorce, sans la
couper, avec un fil de fer; il en résulte un bourrelet d'où partent
de nouvelles racines.

3. _Marcottes par incision._--Nous allons décrire cette opération
telle qu'on l'exécute pour multiplier les Oeillets. Dans le courant
de juillet, on suspend les arrosements quelque temps avant le
marcottage, afin de rendre les branches plus souples, et l'on
choisit des tiges assez longues pour être couchées. On retranchera
les feuilles du bas, de telle sorte que la partie qui se trouve en
terre en soit dépourvue; puis on abaissera chaque tige dans une
petite tranchée faite avec le doigt, et l'on redressera l'extrémité
de la branche au-dessus de la courbure. On pratiquera en remontant à
mi-bois, avec la lame du greffoir, une incision d'environ 0m,02 de
longueur, de manière que la partie entaillée forme une languette
dont on coupera net l'extrémité au-dessous d'un noeud, en ayant soin
de ne pas entamer l'autre moitié de la tige. On maintiendra chaque
marcotte par un crochet ou un bout d'osier passé dessous, et dont on
enfoncera les deux extrémités en terre; puis on recouvrira le tout
de terre assez fine pour qu'elle s'introduise partout, en ayant soin
surtout d'en faire pénétrer un peu entre les parties séparées, qui
ordinairement restent écartées par l'effet de la courbure. Une fois
l'opération terminée, on a l'habitude de couper l'extrémité des
feuilles pour les empêcher de se faner; puis on étendra un léger
paillis de fumier à moitié consommé et l'on mouillera avec un
arrosoir à trous très-fins, pour ne pas ébranler les marcottes, qui
s'enracineront ordinairement au bout de peu de temps.

4. _Marcottes par cépée._--Ce procédé consiste à couper au printemps
un arbre ou un arbuste au niveau du sol et à recouvrir la souche de
terre. Elle ne tarde pas à fournir des drageons que l'on enlève
lorsqu'ils ont pris racine. C'est ainsi que l'on multiplie le
Coignassier afin d'avoir des sujets pour greffer.

5. _Marcottes de racines._--Pour faire ce genre de marcottes, il
faut couper l'extrémité d'une racine et laisser la plaie à l'air; la
séve forme un bourrelet d'où il ne tarde pas à se développer des
bourgeons; parmi ceux-ci, on choisit le plus vigoureux, et l'on
supprime les autres; puis, à l'automne, on le sèvre en coupant la
racine près de la souche.


§ XII.--Boutures.

Presque toutes les plantes en séve peuvent être multipliées par
boutures. Cette opération, qui est d'une extrême simplicité,
consiste à couper une partie quelconque d'un végétal, même une
feuille pour quelques espèces, et à lui faire produire des racines.
Certaines plantes sont d'une reprise très-facile; mais il en est
d'autres qui nécessitent beaucoup de soins et ne peuvent guère être
multipliées que chez les horticulteurs marchands, qui ont des bâches
disposées spécialement pour cette opération; aussi nous
bornerons-nous à indiquer les boutures que l'on peut faire à l'air
libre et celles qu'il faut étouffer, mais qui réussissent très-bien
si l'on possède seulement des cloches et un châssis.

1. _Boutures à l'air libre._--C'est ainsi qu'on multiplie beaucoup
d'arbres et d'arbrisseaux d'agrément. En janvier, l'on coupe des
rameaux de l'année par tronçons de 0m,10 à 0m,20 de longueur, selon
les espèces; on coupe la partie inférieure bien net au-dessous d'un
oeil; on les réunit par espèces et on les enterre à moitié de leur
longueur dans du sable ou dans de la terre fine, mais dans un lieu à
l'abri du hâle et de la gelée; de la fin de février au commencement
d'avril, on les plante au plantoir dans un terrain bien préparé et
autant que possible à une exposition ombragée; on les enfoncera de
manière à laisser deux ou trois yeux hors de terre, puis après la
plantation on paillera le terrain, et lorsque la sécheresse
commencera à se faire sentir, on aura soin d'entretenir l'humidité
de la terre par des arrosements.

2. _Boutures sous cloches et sous châssis._--Beaucoup de plantes
d'orangerie et de serre tempérée peuvent être multipliées de
boutures au printemps sur couche tiède; elles se font en février et
mars. On prépare à cet effet une couche peu épaisse, de manière à
obtenir seulement une chaleur douce; on l'entoure d'un réchaud, et
on la couvre d'un lit de terreau fin, auquel on peut mêler un peu de
terre de bruyère; puis on pose des cloches dessus, ou bien on la
recouvre d'un châssis; mais alors la hauteur de la couche aura dû
être calculée de telle sorte que les boutures se trouvent peu
éloignées du verre. Lorsqu'elle a pris chaleur, on coupe les
boutures avec ou sans talon sur les branches les plus vigoureuses;
on les étête en leur donnant 0m,08 à 0m,10 de longueur, en ayant
toujours soin de couper la partie inférieure bien net au-dessous
d'un oeil; puis on les repique immédiatement sur la couche au moyen
d'un petit plantoir, en les enfonçant de 0m,02 à 0m,03. On pourrait
aussi repiquer ces boutures dans des pots que l'on enfoncerait dans
la couche: c'est ainsi que l'on peut multiplier les Héliotropes, les
Pétunias, les Verveines, etc. Après avoir recouvert les bordures de
cloches ou de châssis, on les ombragera au moment du soleil, et la
nuit on les couvrira de paillassons. Il faudra les bassiner de temps
à autre avec le petit arrosoir à pomme, car les boutures ne peuvent
s'enraciner qu'en maintenant la terre constamment fraîche;
lorsqu'elles commenceront à pousser, comme on sera certain qu'elles
sont pourvues de racines, on leur donnera un peu d'air dans le jour,
en soulevant les cloches ou châssis, et au bout de quelque temps on
pincera les extrémités les plus longues, puis on relèvera les
boutures en tâchant de conserver à chacune une petite motte. On les
plantera dans des pots, que l'on pourra replacer sur la même couche
après les avoir arrosés, et, si on le juge nécessaire, on ranimera
la chaleur de la couche en faisant de nouveaux réchauds; les autres
soins se borneront à leur donner de l'air graduellement et à les
arroser au besoin. Toutes les plantes étant ainsi traitées seront
fortes et assez rustiques pour pouvoir être mises en pleine terre à
l'époque où l'on en garnit les massifs et les plates-bandes.

La même opération peut être faite en été à une exposition ombragée;
seulement, à cette époque, il n'est plus besoin de couche: c'est
ainsi que l'on multiplie les Pélargoniums, etc. L'époque la plus
favorable pour faire ces boutures est de la fin de juillet à la fin
d'août. Après les avoir préparées comme nous l'avons indiqué
précédemment, on les repique à 0m,03 ou 0m,04 l'une de l'autre dans
des pots que l'on a remplis de terre et de bruyère mélangée d'un peu
de terreau, et après le repiquage on les arrose légèrement; puis on
place les pots sous cloche ou sous châssis, mais à l'abri du soleil.
À l'automne, les boutures seront enracinées, et pourront être
séparées, ce que l'on fera en divisant la potée en autant de parties
qu'il y a de boutures; puis on les empotera séparément; étant ainsi
traitées, l'on est certain d'avoir au printemps suivant des plantes
de force à fleurir.

On peut encore procéder de la manière suivante pour celles qui
s'enracineraient difficilement: on prend un pot ordinaire, puis
ensuite un autre pot, plus étroit, mais autant que possible aussi
haut que le premier; on le renverse dans celui-ci, on remplit
l'intervalle avec de la terre appropriée au besoin des boutures que
l'on se propose de faire, on met une petite pincée de terre sur le
trou, après quoi on repique les boutures; enfin on enterre le tout
sur une couche, et l'on met une cloche par-dessus.

3. _Boutures par tronçons de racines._--Quelques végétaux peuvent
être multipliés en coupant une racine en tronçons, que l'on plante
soit en pleine terre, soit sur couche, mais toutefois en en
laissant à l'air l'extrémité, d'où il sort bientôt des bourgeons.



CHAPITRE IX.

De la Greffe.


Nous ne décrirons pas longuement la greffe, cette opération est trop
généralement connue pour cela; nous dirons seulement qu'elle a pour
objet de multiplier, de conserver et de perfectionner des variétés
utiles et agréables, et de faire porter à un tronc sauvage des fleurs
brillantes ou des fruits savoureux destinés à l'embellissement de nos
jardins et à l'accroissement des produits non moins appréciables de nos
vergers.

Cette opération, sur laquelle il a été tant de fois et si longuement
écrit, exige tout simplement un peu d'observation et une certaine
habileté manuelle. Elle repose sur trois points fondamentaux: 1º
l'appréciation des circonstances dans lesquelles la greffe doit être
faite, c'est-à-dire le moment où les plantes abreuvées de sève ne
demandent qu'à végéter; 2º le choix du sujet, qui doit être dans un
état convenable de vigueur et de santé, et surtout apte à recevoir
la greffe, qu'on ne peut pratiquer que sur des espèces unies entre
elles par d'étroites affinités; car toutes les greffes des Rosiers
sur Houx, Lilas, etc., sont autant de contes faits à plaisir; 3º
l'opération manuelle, qui n'exige qu'un court d'apprentissage et
peut être considérée comme la moins difficile des trois, puisque par
l'observation des deux conditions qui précèdent on obtient un succès
auquel on ne peut atteindre, quel que soit le soin du greffeur, si
les circonstances dans lesquelles il opère sont défavorables.

Il y a différentes sortes de greffes, mais la plupart sont de pur
agrément; aussi nous bornerons-nous à décrire les principales, qui
peuvent être considérées comme le type de toutes les autres, qu'on
pourra exécuter lorsqu'on connaîtra celles que nous indiquons.

1. _Greffe en écusson._ Cette greffe est la plus généralement
employée, et l'on peut l'exécuter à plusieurs époques de l'année;
premièrement, de mai en juillet, ce que l'on appelle _greffe à oeil
poussant_; cette dénomination vient de ce que ces greffes,
commencent à pousser aussitôt que l'écusson est repris; il en est
même, sur les Rosiers par exemple, qui à l'automne de la même année
forment déjà une belle tête. La seconde époque est d'août en
septembre, lorsque la séve commence à se ralentir, et on l'appelle
_greffe à oeil dormant_, parce qu'à cette époque l'écusson ne fait
plus que se souder au sujet et ne pousse que l'année suivante. C'est
dans cette saison qu'on greffe de préférence les arbres fruitiers.

Il faut, quelque temps avant l'opération, préparer le sujet à
recevoir la greffe, c'est-à-dire faire choix des branches sur
lesquelles on veut écussonner, et supprimer les autres, surtout
celles qui se trouveraient au-dessous des greffes; et si les
individus qu'on veut greffer commençaient à ne plus être en séve, il
faudrait tâcher, par des arrosements, d'en ranimer la végétation.
Lorsque le moment sera favorable, on choisira les meilleurs yeux de
l'espèce qu'on veut multiplier, on coupera la feuille placée
au-dessus de l'oeil sans endommager le pétiole, on supprimera aussi
les aiguillons qui se trouveraient sur l'écusson; puis, avec la lame
du greffoir, on cernera l'oeil de manière à pouvoir l'enlever avec
une partie de l'écorce environnante, à laquelle on donnera à peu
près la forme de l'écusson (voir A, _fig. 3_). Pour la détacher, on
la soulèvera légèrement avec la pointe du greffoir, puis avec la
spatule, en ayant soin d'enlever toutes les parties ligneuses
adhérentes à l'écusson, et qui empêcheraient son contact avec le
bois du sujet, à moins que le rameau ne soit assez tendre pour qu'on
n'ait pas besoin de faire cette opération; et s'il arrivait que l'on
enlevât la racine de l'oeil, ce qu'il est facile de reconnaître au
vide qui en résulte, il fondrait réformer cet écusson, dont la
reprise serait douteuse.

[Illustration: Fig. 3.--Greffe en écusson.]

On peut encore employer un autre moyen pour lever l'écusson, et il
est surtout avantageux quand les greffes sont petites; il consiste à
détacher avec un fil de soie ou un crin (voir B, _fig. 3_)
l'écusson, dont on a d'abord soulevé la partie supérieure; on fait
ensuite sur l'écorce du sujet à greffer une incision en forme de T
(voir C, _fig. 3_), on soulève les bords de la plaie en glissant la
spatule sous l'écorce, de manière à pouvoir placer facilement
l'écusson, qu'on introduit en le tenant par le pétiole et en
appuyant légèrement sur la partie supérieure; s'il arrivait qu'il ne
pût entrer dans toute sa longueur, il faudrait en couper l'extrémité
pour qu'il coïncidât bien avec le sujet; ensuite on rapproche les
bords de l'entaille sur l'écusson, et l'on entoure le tout d'une
ligature de laine, en ayant soin surtout de ne pas engager l'oeil
(voir D, _fig. 3_). Nous avons figuré la ligature plus écartée
qu'elle ne doit l'être, afin qu'on puisse voir la position de
l'écusson. La chute précoce du pétiole est un signe de la reprise de
la greffe, ce qui a lieu ordinairement dix ou quinze jours après
l'opération; il faut alors rabattre le sujet à quelques centimètres
au-dessus de la greffe. On aura soin d'enlever toutes les pousses
qui paraîtront sur le sujet, et l'on pincera le bourgeon terminal
des greffes de manière à favoriser le développement des yeux
inférieurs.

[Illustration: Fig. 4.--Greffe en anneau.]

2. _Greffe en anneau._--Les mois d'avril et d'août sont les époques
les plus favorables pour la reprise de cette greffe. Elle convient
pour la multiplication des arbres à bois dur, et particulièrement
des noyers. On choisit, sur l'arbre que l'on veut multiplier, une
branche de même grosseur que le sujet à greffer; on cerne l'écorce
circulairement au-dessous et au-dessus d'un oeil, de manière à
former un anneau que l'on détache en le fendant perpendiculairement
sur la partie apposée à l'oeil (voir C. _fig. 4_); puis on l'enlève
à l'aide de la spatule du greffoir. On enlève ensuite sur le sujet
un anneau de la même largeur (voir B, _fig. 4_), et l'on rapporte à
sa place la partie d'écorce enlevée sur l'arbre que l'on veut
propager. Il faut, pour être certain du succès, avoir la précaution
de bien faire joindre les écorces en haut et en bas; puis on
assujettit les greffes avec une ligature de laine, en ayant soin
surtout de ne pas engager l'oeil. On ne rabattra les branches ou la
tête du sujet que quand la reprise de la greffe sera assurée. Cette
greffe a l'avantage de ne jamais mutiler le sujet; car, dans le cas
où la greffe ne végète pas, l'anneau d'écorce reste et tient lieu de
celui qu'on a enlevé.

3. _Greffe en fente._--Cette greffe peut être également faite au
printemps et à l'automne; et, pour être certain du succès, il faut,
comme pour la greffe en écusson à oeil dormant, qu'il n'y ait plus
assez de séve pour faire pousser la greffe, mais qu'il y en ait
encore assez pour la souder au sujet, afin qu'elle ne soit pas
desséchée par les intempéries de l'hiver.

Pour greffer au printemps, il faut avoir la précaution de couper en
janvier les rameaux de l'année précédente sur chaque espèce d'arbre
que l'on veut multiplier, puis on les enterre dans du sable, à
l'exposition du nord, de manière à en retarder autant que possible
la végétation; car, pour être certain du succès de ces greffes, il
faut que la séve commence à monter dans le sujet, mais qu'elle n'ait
pas encore gonflé les bourgeons du rameau que l'on veut greffer. La
première quinzaine d'avril est ordinairement l'époque la plus
favorable pour cette opération: alors on coupe horizontalement la
tête du sujet, et on le fend au milieu de son diamètre, de manière à
faire une entaille de 0m,03 à 0m,06, suivant la force du sujet, et
en ayant soin que cette entaille soit toujours un peu plus profonde
et plus large que ne l'exigerait en apparence la greffe à insérer.
Lorsque le sujet est gros et vigoureux, on peut faire plusieurs
entailles (voir A, B, _fig. 5_); mais il faut qu'elles soient
opposées l'une à l'autre, de manière qu'elles ne se rejoignent pas.
Une fois le sujet prêt à recevoir la greffe, on choisit un rameau
garni de bons yeux et de 0m,06 à 0m,10 de longueur, de sorte
qu'après son insertion dans l'entaille, il y ait au moins deux ou
trois yeux au dehors. On taille ensuite la partie inférieure de ce
rameau de manière à former deux biseaux de 0m,03 à 0m,06 de longueur
(voir C, _fig. 5_), quelle que soit l'épaisseur de la partie qui
doit être en dehors, on fait en sorte de conserver son écorce;
ensuite on ouvre la fente avec la spatule du greffoir ou avec un
coin, et l'on insère la greffe de manière que son écorce coïncide
exactement avec celle du sujet; puis on enveloppe le tout d'une
ligature, et l'on couvre l'extrémité du sujet avec de la cire à
greffer[3]. Il faut, enfin, avoir soin d'enlever toutes les pousses
qui se développent sur le sujet, car elles vivraient aux dépens de
la greffe.

[Note 3: La cire à greffer se compose de deux parties de
poix-résine, de deux parties de cire jaune et d'une partie de suif,
fondues ensemble.]

[Illustration: Fig. 5.--Greffe en fente.]

4. _Greffe en fente sur tubercule._--Cette greffe est
particulièrement employée pour multiplier les Pivoines en arbre.
Dans le courant d'août, on prend un tubercule de Pivoine herbacée,
on en coupe le sommet transversalement, on fait une fente sur l'un
de ses côtés et l'on y insère un rameau dont on aura taillé en
biseau la partie inférieure, puis on plante le tubercule dans un
pot, mais de manière que toute la greffe se trouve enterrée. Les
pots sont placés sur une couche tiède, et on couvre les greffes
d'une cloche qu'il faut ombrager pendant quinze ou vingt jours. Au
printemps suivant, on peut mettre chacune de ces greffes en pleine
terre.

[Illustration: Fig. 6.--Greffe en placage.]

5. _Greffe en placage._--On taille en bec de flûte allongé le rameau
que l'on veut greffer (voir A, _fig. 6_), puis on enlève sur ce
sujet une portion d'écorce (voir B, _fig. 6_) exactement de la même
grandeur que la partie taillée de la greffe; on réunit les deux
parties, et l'on fait une ligature. Ces greffes reprennent avec
facilité, mais pour cela il faut les étouffer sous cloche.

6. _Greffe de la Vigne._--Dans le courant de mars, on coupe le sujet
sur le collet de la racine, à environ 0m,08 à 0m,10 en terre, et on
laisse sécher la plaie pendant quelques jours; car si l'on greffait
aussitôt, la séve monterait avec une telle abondance, qu'il pourrait
arriver qu'elle noyât la greffe. On prépare les rameaux comme pour
les autres greffes en fente, puis on fait une ou plusieurs
entailles, selon la force du sujet, et l'on place les greffes,
auxquelles on laisse deux ou trois yeux hors de terre. La greffe et
l'extrémité du sujet sont recouvertes ensuite avec de la cire à
greffer; quelques personnes se contentent même de comprimer un peu
la terre autour de la greffe, en ayant grand soin de ne pas déranger
les rameaux.

Dans le midi de la France, on pratique la greffe en fente modifiée
de la manière suivante: après avoir déchaussé le cep qui sert de
sujet, on le coupe un peu au-dessus du sol, on le fend de part en
part, et on y insère latéralement une greffe taillée en lame de
couteau vers la moitié de sa longueur, et dont l'extrémité
inférieure, entièrement libre, plonge dans le sol de 0m,15 à 0m,20;
ce qui sert à alimenter la greffe jusqu'à sa parfaite soudure avec
le sujet.

_Greffe herbacée._--Cette greffe ne diffère guère de la greffe en
fente que par l'époque où on l'exécute. Elle peut être employée pour
multiplier presque tous les végétaux encore à l'état herbacé, et
particulièrement les arbres résineux et quelques arbrisseaux
d'agrément. L'époque de faire cette greffe varie suivant l'état de
la saison; ordinairement, le moment le plus favorable est le mois de
mai. On coupe l'extrémité du bourgeon au-dessus d'une ou de
plusieurs feuilles, qu'il faut avoir soin de ménager, afin d'attirer
la séve vers la greffe; puis on fend le sujet d'environ 0m,03 à
0m,06 de longueur, et l'on prépare le rameau comme pour la greffe en
fente, en ayant soin de ne pas trop l'amincir. Pour cette opération,
il faut se servir d'un instrument bien tranchant et bien affilé,
afin de couper bien net. La greffe une fois préparée, on l'introduit
dans la fente du sujet, et on l'assujettit avec une ligature de
laine. Pour éviter de couper la tête du sujet, on peut procéder
d'une autre manière: c'est-à-dire que l'on y fait une incision,
comme pour placer un écusson; puis, après avoir taillé le rameau en
biseau allongé d'un seul côté, en bec de flûte, on l'introduit
entre le bois et l'écorce, et comme toujours, on maintient la greffe
avec une ligature, que l'on doit enlever environ un mois après
l'opération. Pour assurer le reprise de ses greffes, il est
nécessaire de les garantir du soleil et du hâle; ainsi, si l'on
opère sur des plantes en pots, il faudra les réunir sous un châssis,
que l'on aura soin d'ombrer; et pour celles que l'on fera sur des
sujets en pleine terre, on les garantira en les entourant d'un
cornet de papier, d'une feuille de vigne, ou de tout autre abri, que
l'on pourra enlever dix ou quinze jours après l'opération. Cette
greffe peut aussi s'appliquer à la multiplication des plantes
tuberculeuses; c'est ainsi qu'au printemps on greffe les jeunes
pousses des variétés de Dahlias les plus belles sur des tubercules
de variétés inférieures. On prend pour cela un tubercule, on en
coupe le sommet horizontalement, et on le fend sur l'un des côtés,
puis on fait choix d'un rameau qui ne soit pas encore creux, ce qui
arrive lorsqu'ils sont déjà forts, et l'on en taille la partie
inférieure en biseau peu aigu, en ayant soin d'enlever seulement
l'épiderme; puis on l'insinue dans la fente du tubercule, que l'on
plante dans un pot, de telle sorte que toute la greffe se trouve
enterrée. On place les pots sur une couche tiède, et on les couvre
d'une cloche, qu'il faut avoir soin d'ombrager plusieurs jours.

On pratique aussi la greffe herbacée sur la Vigne.

Cette opération doit avoir lieu, en mai ou juin, sur des bourgeons
de 0m,20 ou 0m,25 de longueur. Elle ne diffère en rien de la greffe
en fente ordinaire; seulement, il faut, après avoir enveloppé la
greffe avec de la laine ou avec de la cire, l'introduire dans une
bouteille à large col (bouteille à conserves), qu'on fixe à un
tuteur ou à tout autre support, et boucher l'ouverture avec de la
mousse fraîche.

Au bout de douze ou quinze jours, lorsque la reprise est certaine,
on débouche la bouteille, afin de fortifier la greffe, et peu de
temps après on la livre à l'air libre. Il arrive quelquefois que ces
greffes portent fruit dès la première année, ce qui fait que ce
procédé peut être employé avec avantage, non-seulement comme moyen
de multiplication, mais encore pour juger du mérite des variétés
nouvelles.

[Illustration: Fig. 7.--Greffe en couronne.]

_Greffe en couronne_, connue sous le nom de _greffe Pline_.--Cette
greffe est employée quand le sujet est trop fort pour être greffé en
fente; elle doit être faite à la même époque que cette dernière
greffe, et il faut également avoir eu la précaution de couper,
pendant l'hiver, des rameaux du sujet à multiplier, pour les
empêcher d'entrer trop tôt en végétation. La tête du sujet à greffer
doit être coupée horizontalement (voir _fig. 7_), et il faut
entourer l'extrémité avec une ligature pour maintenir l'écorce, dans
la crainte qu'elle ne se fende en faisant les entailles; on enfonce
ensuite à la profondeur d'environ 0m,05 un petit coin de fer ou de
bois dur entre l'écorce et le bois, puis on taille son rameau en
biseau, et, après avoir retiré le coin, on enfonce la greffe, de
manière que tout le biseau soit caché (voir _fig. 7_). Le nombre des
greffes que l'on posera sur le même sujet sera proportionné à sa
grosseur. Elles devront être placées à environ 0m,05 l'une de
l'autre; et, aussitôt l'opération terminée, il faudra couvrir
l'extrémité du sujet, ainsi que les bords de l'écorce, avec de la
cire à greffer.

[Illustration: Fig. 8.--Greffe par approche.]

7. _Greffe ordinaire par approche._--Cette opération consiste à
appliquer une branche de la variété que l'on veut greffer contre une
branche ou la tige d'un sujet de même espèce; on peut l'exécuter
pendant tout le temps que les arbres sont en végétation. On devra
procéder de la manière suivante: après avoir rapproché les deux
branches parallèlement (voir _fig. 8_), on enlèvera sur chacune une
partie d'écorce, de manière à former une plaie longitudinale, dont
la longueur doit être toujours proportionnée à la force des
individus; puis on les appliquera l'une sur l'autre, en ayant soin
de faire coïncider les écorces, et l'on maintiendra les deux
branches en contact par une ligature de laine ou de filasse, qu'il
est souvent nécessaire de desserrer aussitôt la reprise des greffes,
afin que la force de la végétation n'occasionne pas d'étranglement,
ce qui non-seulement forme des bourrelets, mais nuit aussi à la
reprise des greffes. Il ne faudra détacher les greffes que lorsqu'on
sera certain qu'elles seront solidement soudées; et même, il est
souvent plus prudent de commencer par couper la tête du sujet, de
n'entailler qu'à moitié la partie qui doit être coupée, et de ne la
sevrer tout à fait que quelque temps après. Il faudra alors la
couper le plus près possible de la greffe, afin que la séve
recouvre plus facilement la plaie. Cette opération nécessite
beaucoup de précaution, pour ne pas entamer le sujet avec la lame du
greffoir.

8. _Greffe par approche compliquée._--Cette greffe diffère peu de la
précédente: elle est spécialement employée pour donner de la
solidité aux haies. On croise les branches les unes sur les autres,
de manière à former un losange; et, au point où elles se
rencontrent, on fait une plaie longitudinale sur chaque branche,
ayant soin de faire coïncider les écorces; on maintient les deux
parties au moyen d'une ligature, et l'on recommence l'opération à
mesure que les branches prennent de l'accroissement.



CHAPITRE X.

De la Conservation des plantes.


Nous nous bornerons à dire sur ce chapitre que la situation
septentrionale de notre pays, l'irrégularité de la marche des
saisons, l'humidité de nos printemps et de nos automnes rendraient
impraticable la culture de certaines plantes exotiques, si nous
n'avions recours à des moyens artificiels de conservation et de
multiplication.

Ces moyens sont de plusieurs sortes: ils comprennent, en commençant
par les plus simples, pour arriver aux plus composés: 1. les
_cloches_; 2. les _châssis_; 3. l'_orangerie_ ou _serre froide_; 4.
la _serre tempérée_; 5. la _serre chaude_.

1. _Cloches._--Les cloches de verre sont les plus simples de tous
les abris; elles servent à garantir du froid, et de l'humidité les
plantes délicates et les boutures, et à concentrer la chaleur sur
celles qui ont besoin d'une température plus élevée que celle de
l'atmosphère. Il faut choisir les cloches dont le verre est le plus
blanc, car elles sont assez sujettes à se ternir au bout de quelques
années. Il faut avoir la précaution de les laver de temps à autre;
et, lorsqu'elles ne servent plus, on les met l'une dans l'autre, en
ayant soin de les séparer avec un peu de paille pour éviter la
casse.

[Illustration: Fig. 9.--Châssis.]

2. _Châssis._--Les châssis ont pour objet d'activer la germination
de certaines graines, d'augmenter la chaleur des couches, de
permettre la culture des plantes potagères qui ne réussissent pas à
l'air libre, et de garantir contre les injures de l'air les plantes
délicates. Ils se composent de deux parties: le coffre _a_, _a_
(_fig. 9_), et les panneaux _c_. Chaque coffre a ordinairement 4
mètres de longueur et 1m,33 de largeur; il est formé de quatre
planches clouées sur quatre pieds placés intérieurement aux quatre
coins. Le derrière du coffre doit toujours être plus élevé que le
devant, afin que les panneaux soient inclinés au midi. On
maintiendra l'écartement par deux barres _b_, _b_, assemblées à
queue d'aronde par le haut et par le bas, et qui servent de support
aux panneaux. Les panneaux vitrés doivent être en bois de chêne,
d'une bonne épaisseur. Ils se composent d'un cadre de 1m,33 de
largeur et d'une longueur arbitraire, divisé par trois petites
barres de même épaisseur, que l'on peut remplacer avantageusement
par des montants en fer, fixés sur les traverses du haut en bas. On
place une poignée à chaque bout, afin de pouvoir les enlever, et,
avant de les vitrer, on les peint à l'huile, opération qu'il est bon
de refaire chaque année à l'automne.

_Paillassons._--Les paillassons servent à couvrir les couches, les
cloches, les châssis, les serres, etc.

Avec le métier à paillassons des jardiniers, on peut facilement
faire ses paillassons soi-même. Ce métier se compose d'un cadre de
bois de 2 mètres de longueur sur 1m,33 de largeur, portant à ses
deux extrémités autant de chevilles sans tête qu'on y veut tendre de
ficelles, ce qui dépend de la longueur que l'on donne au paillasson.
On est dans l'habitude de ne faire que trois rangs; cependant il
vaudrait mieux en faire quatre, pour plus de solidité. On attache
les ficelles aux chevilles du bas par une boucle fixe, et en haut
par un noeud coulant, ce qui permet de les tendre autant qu'il est
nécessaire. Une fois chaque ficelle tendue, on lui laisse le double
de la longueur du cadre; cet excédant de longueur sert à coudre le
paillasson, après quoi on pose en travers, et aussi également que
possible, deux couches de paille de seigle, que l'on étend
tête-bêche; et, après avoir roulé la ficelle du rang du milieu sur
une espèce de navette faite avec un morceau de bois de 0m,08 de
longueur et évidé sur les côtés, on prend une pincée de paille, et
l'on passe la navette de droite à gauche par-dessous la paille et
par-dessus la ficelle, puis on revient en dessus l'engager dans
l'anse formée par la ficelle, et l'on serre en tirant droit devant
soi, en ayant soin de presser la paille entre le pouce et l'index de
la main gauche, afin d'avoir une maille plate et non ronde; puis on
continue avec la même navette dans toute la longueur du paillasson,
et, lorsqu'on est arrivé au bout, on arrête la ficelle par un noeud.
On passe ensuite aux autres rangs, que l'on coud de la même
manière, en se guidant pour les mailles du bord sur celles du
milieu; et, une fois le paillasson terminé, on coupe les épis qui
débordent de chaque côté.

Quoique ces paillassons soient destinés à couvrir des panneaux de
1m,33 de largeur, il faut leur donner 2 mètres de longueur, parce
qu'à l'humidité ils se raccourcissent d'environ 0m,50, ce qui fait
qu'il ne leur reste plus que la longueur voulue.

3. _Orangerie._--L'orangerie, ou serre froide, est destinée à
garantir du froid extérieur certains végétaux qui ne demandent qu'un
faible degré de chaleur. Elle doit être exposée au midi et
construite sur un terrain sec; sa forme est un carré long, et ses
dimensions doivent être, tant en hauteur qu'en largeur,
proportionnées à la quantité de plantes qu'elle est destinée à
contenir. Les murs doivent être assez épais pour que la gelée ne
puisse pas facilement les traverser. La façade sera garnie de
fenêtres aussi grandes que possible, et la porte d'entrée, placée au
centre, sera vitrée et s'ouvrira à deux battants. On y fera
construire un poêle, dont les tuyaux circuleront autour des murs
intérieurs; mais il ne faudra faire du feu que s'il survient des
froids extraordinaires. Pour conserver la santé des plantes, il
suffit d'empêcher la gelée de pénétrer dans cette serre; à cet
effet, il faut y placer un thermomètre, que l'on doit consulter
souvent, afin d'entretenir pour chacune la température nécessaire.
L'eau destinée aux arrosements des plantes d'orangerie et même de
celles des serres y attenant devra arriver dans le bâtiment par des
tuyaux souterrains, et elle sera reçue dans un bassin ou dans un
tonneau pour se réchauffer un peu.


§ I.--_De la rentrée des plantes d'orangerie et de leur traitement
en hiver._

La rentrée des plantes dans l'orangerie doit avoir lieu dans la
seconde quinzaine d'octobre, rarement plus tard. Il ne convient de
les rentrer que par un temps sec, et il faut avoir soin de placer
les plus élevées par derrière, de manière à former un gradin, afin
que toutes jouissent autant que possible de la lumière.

Indépendamment des Orangers, les Lauriers, les Grenadiers et
beaucoup d'autres plantes rustiques peuvent passer l'hiver dans
l'orangerie; on peut même sans inconvénient les placer derrière ou
entre les Orangers; mais il n'en est pas de même pour les Myrtes,
qui peuvent également être placés dans l'orangerie; car il faut
qu'ils reçoivent la lumière directement, faute de quoi ils perdent
leurs feuilles. Sur les tablettes on peut mettre les gros
Pélargoniums zonale (Géraniums rouges): leur rusticité est telle,
qu'ils se contentent parfaitement bien de l'orangerie; il faut même
peu les arroser (sans cependant les laisser dessécher), afin
d'éviter qu'ils ne végètent pendant leur séjour dans la serre; car
alors les pousses sont tellement tendres, qu'il faut les rabattre en
les sortant. Pendant les gelées, on peut encore déposer dans
l'orangerie les Oeillets cultivés en pots et les Giroflées grosse
espèce; mais il faut les mettre dehors aussitôt que la température
le permet.

On laisse d'abord l'orangerie entièrement ouverte jour et nuit.
Lorsque le froid commence à se faire sentir, on la ferme la nuit;
puis enfin, quand il gèle, pendant le jour. Alors toutes les
fenêtres doivent être fermées hermétiquement et garnies
extérieurement de paillassons.

Toutes les fois que le thermomètre placé au dehors marquera 3 ou 4
degrés au-dessus de zéro, on donnera de l'air, à moins que
l'atmosphère ne soit trop humide ou le vent trop violent.

Les plantes rentrées dans l'orangerie ne seront arrosées que
lorsqu'elles en auront besoin, et il ne faudra leur donner que la
quantité d'eau absolument nécessaire à leur entretien. L'hiver étant
pour les plantes un temps de repos, il faut éviter à cette époque de
ranimer la végétation, ce qui les épuiserait.


§ II.--_De la sortie des plantes d'orangerie et de leur traitement
pendant l'été._

La sortie des plantes ne peut avoir lieu que dans la première
quinzaine de mai, et l'on commencera toujours par les plus
rustiques; mais il faut, pour les accoutumer aux influences
atmosphériques, leur donner longtemps d'avance le plus d'air
possible, et l'on attendra pour les sortir un temps couvert ou
pluvieux.

Toutes les plantes seront placées (comme cela a presque toujours
lieu) près de l'habitation, mais toujours à bonne exposition et à
l'abri des vents; il faut surtout placer les Lauriers-roses à fleurs
doubles et les Grenadiers à l'extrême sud, si l'on veut les voir
fleurir chaque année. Aussitôt après leur sortie, on rencaissera
toutes les plantes qui en auraient besoin, soit qu'elles demandent
plus d'espace, soit que les caisses doivent être remplacées; mais on
ne le fera qu'après les avoir déposées à leur place, afin d'éviter
qu'elles ne soient ébranlées dans le trajet.

En toute circonstance, nous conseillons de ne donner des caisses
plus grandes que progressivement et avec beaucoup de réserve; car,
rencaissés trop grandement, les Lauriers et les Grenadiers poussent
beaucoup, mais ne fleurissent pas, et les Orangers languissent.
Jusqu'à l'âge de huit à dix ans, les Orangers doivent être
rencaissés à peu près tous les deux ou trois ans, et ensuite tous
les cinq ou six ans; mais il est nécessaire de rencaisser les
Lauriers et les Grenadiers plus fréquemment, car il est positif que
le développement des branches et des rameaux est toujours en rapport
avec celui des racines, et comme ces arbustes végètent beaucoup plus
vigoureusement que les Orangers, il faut donc les rencaisser plus
souvent. Si, en attendant l'époque du rencaissage, il arrivait que
les feuilles des arbustes jaunissent, sans que cela provînt d'une
trop grande humidité, il faudrait leur donner un demi-rencaissage,
ce qui consiste à couper bien net 0m,05 à 0m,10 de terre autour de
la caisse et à la remplacer par de la terre neuve appropriée aux
besoins de la plante. À la fin de ce chapitre, nous indiquerons la
terre qui convient à chaque plante. Le rencaissage différant peu du
rempotage, sauf l'exécution, qui doit être modifiée, nous renvoyons
à cet article pour la connaissance des détails. Après l'opération,
on couvre la surface de la terre d'un paillis de fumier consommé, et
l'on donne un bon arrosement à chaque plante.

L'eau que l'on emploiera devra, comme pour les arrosements d'hiver,
être restée quelque temps dans un tonneau; il serait même bon
d'arroser de temps à autre avec de l'eau dans laquelle on aurait mis
à décomposer des substances animales ou végétales.

Les arrosements devront avoir lieu au moins une fois par jour en
été. Enfin, ils seront plus ou moins abondants, selon la
température; puis on diminue progressivement à mesure que la
température se rafraîchit.

Vers la fin d'août ou le commencement de septembre, il faut tailler
les Orangers, opération qui consiste à supprimer les bois morts et
toutes les petites branches inutiles ou mal placées, celles de
l'intérieur, par exemple, car elles rendent la tête trop compacte et
nuisent à la circulation de la séve. Enfin, qu'on élève les Orangers
sous la forme arrondie ou cylindrique, il faut couper l'extrémité
de toutes les branches élancées, de manière à donner à chaque arbre
une forme régulière; c'est aussi à cette époque que l'on peut
diminuer la tête de ceux qui prendraient trop d'accroissement, ou
qui, ne poussant plus, auraient besoin d'être rajeunis, ce qui a
lieu en rabattant toutes les branches plus ou moins près du tronc,
suivant la force de l'arbre. Les Lauriers peuvent être soumis au
même traitement lorsqu'ils s'élancent par trop; mais ils ne doivent
pas être taillés annuellement, car alors on serait privé de fleurs.
Il faut seulement, aussitôt qu'ils sont défleuris, couper
l'extrémité des branches qui portaient les fleurs, afin d'avoir des
arbres à tête bien arrondie. Les Myrtes doivent être soumis à une
tonte régulière, qui doit avoir lieu aussitôt après qu'ils sont
défleuris; les Grenadiers doivent aussi être tondus chaque année,
afin de présenter une forme aussi gracieuse que possible; mais cette
taille ne doit avoir lieu qu'au moment de la rentrée.

Afin de compléter autant que possible nos renseignements sur les
plantes d'orangerie, nous dirons qu'il faut tondre également les
Pélargoniums zonale avant de les mettre dans la serre.


§ III.--_Composition de la terre qu'il faut donner aux plantes
ci-après désignées._

ORANGERS.--Un quart de terre franche, un quart de bonne terre de
potager, un quart de terre de bruyère, un quart de terreau gras.


MYRTES.--Terre de bruyère pure.


GRENADIERS et LAURIERS-ROSES.--Bonne terre de potager mêlée de
terreau gras.

4. _Serre tempérée._--Cette serre diffère de l'orangerie en ce
qu'elle est beaucoup plus éclairée, condition indispensable pour la
conservation des plantes que nous conseillons d'y placer; elle sera
attenante à l'orangerie, et l'on communiquera de l'une dans l'autre:
elle aura 8 mètres de longueur sur 3 de largeur, et à partir du sol
intérieur, elle aura 2m,45 d'élévation par derrière; le devant aura
0m,80 de hauteur et sera vitré. Les petits châssis qui la fermeront
seront fixés dans le haut par des charnières, et s'ouvriront
horizontalement de bas en haut; ils porteront par en bas sur un
petit mur d'appui recouvert d'une dalle, et ils battront sur les
montants qui soutiennent la partie inférieure des chevrons, qui
doivent être, comme le reste, en bois de chêne et placés à 1m,33
l'un de l'autre, de manière à recevoir les panneaux vitrés dont la
serre doit être couverte. Ceux du premier rang auront 2 mètres de
longueur sur 1m,33 de largeur; ils porteront du bas sur une planche
d'égout destinée à rejeter les eaux pluviales, et du haut sur une
traverse nommée entretoise, qui doit aller d'un chevron à l'autre.
Les panneaux du second rang n'auront que 1m,36 de longueur, et pour
qu'ils puissent porter sur les chevrons, il faut appliquer une
semelle sur chacun d'eux, de manière à former l'épaisseur des
panneaux du bas, sur lesquels ceux du second rang devront porter
d'environ 0m,03, et du haut sur une traverse qui, comme celle du
bas, doit aller d'un chevron à l'autre.

Les panneaux seront fixés en haut par des crochets placés à
l'intérieur, et pour donner de l'air on soulèvera le bas, que l'on
tiendra ouvert au moyen de petites crémaillères en fer.

On fera en haut de la serre un petit toit avancé, sur lequel on doit
pouvoir circuler pour faire le service des paillassons; et, afin
d'éviter qu'on ne glisse sur les panneaux, il faut faire placer une
main-courante dans toute la longueur de la serre. À l'intérieur, on
ménagera au niveau du sol de l'orangerie un chemin de 0m,75 de
largeur, soutenu par un mur d'appui; car le reste de la serre doit
être de 0m,50 plus bas. Le milieu sera occupé par un gradin de 1m,25
de largeur, formé de six tablettes; la hauteur du gradin doit être
calculée de manière que les plantes ne soient pas à plus de 0m,60 ou
0m,80 des vitres; on fera devant le gradin un chemin de 0m,50 de
largeur, afin de pouvoir circuler tout autour, puis on établira une
tablette contre le mur de derrière, et un autre chemin de 0m,50 de
largeur sur le devant de la serre et sous laquelle circuleront les
tuyaux du poêle, dont la bouche doit toujours être en dehors. On
fera une ouverture dans le pignon de cette serre, et on la garnira
d'une double porte, qui servira d'entrée pendant les gelées, ce qui
évitera d'ouvrir celle de l'orangerie.


§ IV.--_De la rentrée des plantes de serre tempérée et de leur
traitement en hiver._

La rentrée des plantes doit avoir lieu dans le courant d'octobre,
mais il nous est impossible d'en déterminer au juste l'époque; nous
dirons seulement qu'il faut éviter autant que possible qu'elles ne
restent exposées à l'humidité de l'automne, et surtout qu'elles ne
soient atteintes par les premières gelées. Dès le commencement du
mois, les panneaux doivent être prêts à être placés sur la serre;
l'intérieur en sera nettoyé et toutes les réparations faites; enfin,
dès cette époque, elle doit être prête à recevoir les plantes, que
l'on placera dans l'ordre suivant, ce qui ne devra toutefois avoir
lieu qu'après avoir nettoyé les pots et gratté légèrement la surface
du sol, afin de ne laisser ni herbe ni mousse.

On placera sur le gradin les Pélargoniums, les Calcéolaires, les
Cinéraires et les Verveines. Sa disposition permet de placer
au-dessous des Hortensias, des Érythrines, des Balisiers, ou les
tubercules de Dahlias. On mettra sur la tablette placée contre le
mur de derrière les plantes grasses ou celles qui exigent peu de
soins pendant l'hiver; mais la tablette du devant sera réservée pour
les Camélias, qui doivent toujours être placés dans la partie la
plus éclairée de la serre. Toutes ces plantes seront placées sur les
tablettes, par rang de taille, en ayant soin de les distancer de
manière que les têtes ne se touchent pas; et pendant leur séjour
dans la serre, il faut avoir soin de les retourner de temps à autre,
afin qu'elles présentent successivement toutes leurs parties à la
lumière; car, sans cette précaution, elles s'inclineraient toutes du
même côté et n'auraient plus alors qu'une forme disgracieuse. Depuis
le placement des plantes dans la serre jusqu'au printemps, les
arrosements doivent être modérés et avoir lieu seulement au fur et à
mesure que les plantes en ont un véritable besoin. Ils se feront
avec un petit arrosoir auquel on ajoutera un bec de prolongement
pour atteindre les plantes éloignées, et l'eau que l'on emploiera
aura dû être tenue pendant quelque temps à la température de la
serre. Les autres soins consistent à entretenir la propreté et à
renouveler l'air aussi souvent que possible, en évitant toutefois
d'ouvrir les châssis par un temps couvert ou pluvieux, afin de ne
pas introduire d'humidité dans la serre; puis, dès l'approche des
froids, l'on bouchera hermétiquement toutes les ouvertures avec de
la mousse, et quand le soir le temps sera clair, et que le
thermomètre placé extérieurement ne marquera plus que 3 ou 4 degrés
de chaleur, il faudra couvrir la serre avec des paillassons, car il
est probable qu'il gèlera dans la nuit.

En décembre, on garnira les petits châssis du devant de la serre
d'un réchaud de fumier sec; et, quel que soit l'état de température,
il est prudent de couvrir la serre toutes les nuits, en ayant soin
toutefois d'enlever les paillassons pendant le jour, à moins
cependant que le temps ne soit couvert et le froid rigoureux. Au
reste, l'on peut découvrir sans inconvénient toutes les fois que le
thermomètre ne marquera pas plus de 4 à 5 degrés de froid;
seulement, il faut avoir soin de remettre les paillassons avant
qu'il se soit formé du givre sur les vitres; et si à cette époque il
arrivait qu'on donnât de l'air, il faudrait toujours refermer avant
la disparition du soleil, afin de concentrer de la chaleur dans la
serre, ce qui peut souvent épargner la peine de faire du feu la
nuit; enfin, soit en doublant les paillassons, soit en faisant un
peu de feu (ce qu'il ne faut faire qu'avec beaucoup de réserve), on
veillera à ce que la température de la serre ne descende pas
au-dessous de 5 degrés de chaleur, et si l'on se trouvait dans la
nécessité de faire du feu, il ne faut pas qu'elle soit portée à plus
de 6 à 8 degrés, car le point essentiel est de maintenir les plantes
dans un état de repos dont il faudrait qu'elles ne sortissent que
vers la fin de l'hiver. Comme presque toutes les plantes dont nous
avons parlé sont sujettes à être attaquées des pucerons, il faut,
aussi souvent que le besoin s'en fera sentir, avoir recours à une
fumigation de tabac, ce qui doit se faire après avoir tout fermé[4].

[Note 4: Cette opération doit avoir lieu au moyen d'un appareil
en cuivre de forme cylindrique, nommé _fumigateur_. Il se compose de
deux pièces: la partie supérieure entre à frottement sur la partie
inférieure; une plaque percée de trous fins est fixée intérieurement
pour recevoir le tabac et éviter qu'il ne passe par les tuyaux. Pour
faire fonctionner l'appareil, on introduit l'extrémité d'un soufflet
dans le tuyau placé à la partie inférieure de l'appareil, et en
soufflant la fumée s'échappe par le tuyau fixé sur l'un des côtés de
la partie supérieure.]

Arrivé au mois de mars, il n'est plus besoin de faire du feu dans la
serre, car ordinairement le soleil échauffe suffisamment
l'atmosphère; souvent même, au moment où il rayonne directement sur
la serre, il est nécessaire d'étendre une toile de tissu clair sur
les panneaux, afin d'éviter que le feuillage des plantes ne soit
brûlé. Dès ce moment, les arrosements doivent peu à peu être plus
fréquents et plus abondants; il est même nécessaire de seringuer les
plantes de temps à autre, opération qui doit à cette époque avoir
lieu le matin. Mais, tout bienfaisants que soient ces arrosements,
il faut les suspendre dès l'épanouissement des premières fleurs de
Pélargonium, car ils en terniraient promptement l'éclat. Dans les
premiers jours d'avril, on introduira progressivement, et selon la
température, une plus grande quantité d'air dans la serre, afin de
fortifier les plantes qui doivent bientôt être exposées à l'air
libre. Si l'on veut avoir une brillante floraison de Pélargoniums,
il faut les sortir de la serre aussitôt que la température le
permettra, et les placer à une bonne exposition, en ayant soin de
les disposer de manière que l'on puisse facilement les couvrir la
nuit, s'il arrivait que la température l'exigeât; après quoi on les
laisse ainsi jusqu'au moment où les premières fleurs commenceront à
s'épanouir, et alors on les replacera dans la serre: de cette
manière, on aura des plantes moins élancées, plus robustes, et des
fleurs d'un coloris plus vif. S'il arrive que quelque circonstance
empêche de sortir les Pélargoniums aussitôt que nous l'indiquons, il
faudra, pour remédier autant que possible à ce contre-temps, donner
de l'air par toutes les ouvertures de la serre.


§ V.--_De la sortie des plantes de serre tempérée et de leur
traitement en été._

Dans la première quinzaine de mai, et autant que possible par un
temps couvert, on sortira les plantes de la serre, excepté les
Pélargoniums et les Calcéolaires, que l'on ne sortira qu'après
qu'ils seront défleuris, afin de jouir de toute la beauté de leur
floraison; et alors on les traitera comme nous allons l'indiquer en
parlant des plantes que l'on doit sortir. On les déposera pendant
quelques jours à une exposition ombragée, afin qu'elles se
fortifient; et avant de les mettre en place, on rempotera celles qui
en auraient besoin, ce qui doit avoir lieu chaque année pour celles
qui poussent beaucoup. Mais toutes ne peuvent être rempotées à la
même époque; car, pour que cette opération soit faite à propos, il
faut toujours qu'elle ait lieu quelque temps avant l'époque où les
plantes entrent en végétation, et c'est à tort que beaucoup de
jardiniers rempotent encore indistinctement toutes les plantes à
l'automne. On comprendra facilement le motif qui nous fait blâmer
cet usage: le rempotage ne peut guère avoir lieu sans que les
racines soient endommagées; il arrive même souvent que, le chevelu
ayant complétement tapissé la motte, il devient nécessaire de la
diminuer; il est certain alors que cette opération peut être
inutile, sinon nuisible, lorsqu'elle a lieu à une époque où les
plantes doivent rester plusieurs mois en repos. Ainsi donc, il est
préférable de rempoter les plantes au printemps. Cependant, pour
celles qui, comme les Pélargoniums, végètent vers la fin de l'hiver,
il faut les rempoter vers la fin d'août ou au commencement de
septembre, en un mot, assez à temps pour qu'elles puissent refaire
de nouvelles racines avant l'hiver. Puisque nous sommes arrivés à
parler des Pélargoniums, nous dirons qu'il faut toujours tailler une
quinzaine de jours avant le rempotage; cette opération consiste à
supprimer les branches maigres ou mal placées, et à rabattre celles
de l'année à deux ou trois yeux au-dessous de leur insertion, selon
leur position et la vigueur des plantes, mais toujours de manière à
former une tête bien arrondie. Immédiatement après l'empotage, dont
nous indiquerons les détails dans le chapitre suivant, on arrosera
les plantes avec l'arrosoir à pomme, puis on les placera par rang de
taille dans un lieu bien aéré, mais à mi-ombre autant que possible;
et, à défaut d'abri naturel, on formera des palissades à claire-voie
en menus roseaux fixés du haut et du bas sur des gaulettes maintenus
par des pieux; on continuera d'arroser à propos; on pourra même
continuer les seringages, ce qui, pendant les journées chaudes de
juin, juillet et août, ne devra avoir lieu que vers la fin de la
journée. Si, peu de temps après l'empotage, il survenait des pluies
abondantes, il faudra momentanément coucher les pots de côté, pour
éviter qu'une trop grande humidité ne fît pourrir les racines. Bien
que nous indiquions d'une manière générale les soins à donner aux
plantes de serre tempérée, ils peuvent être appliqués à toutes les
plantes cultivées en pots, à moins qu'on n'enfonce les plantes en
pleine terre avec leur pot, ce qui cependant ne peut avoir lieu que
pour les Verveines, les Pétunias, les Hortensias, les Pélargoniums
et quelques variétés de Calcéolaires, toutes plantes avec lesquelles
on peut former des groupes très-gracieux.

Il n'est plus besoin alors de les protéger contre l'ardeur du
soleil; seulement, il faut les rabattre et les rempoter assez à
temps pour qu'elles aient repris au moment de les rentrer dans la
serre.


§ VI.--_Rempotage._

Avant de procéder au rempotage, on aura dû préparer la terre
favorable à chaque plante, ce que nous indiquerions à la fin de ce
chapitre; et, lorsque tout sera disposé, on profitera autant que
possible d'un temps couvert, ou, à défaut, on se mettra dans un lieu
à l'ombre.

On prend alors successivement chaque plante, on la dépote avec
précaution en plaçant la main gauche sur la surface de la terre, de
manière que la tige passe entre les doigts, puis on renverse la
plante la tête en bas, et, en soutenant le pot de la main droite on
en frappe légèrement le bord sur un point d'appui, et une fois la
motte sortie du pot, on la visite. S'il arrive, ce qui a souvent
lieu, que le chevelu qui tapisse la motte soit formé d'un tissu de
racines desséchées, on le coupe bien net, puis, en grattant
légèrement, on fait tomber une plus ou moins grande partie de
vieille terre, selon qu'elle sera plus ou moins décomposée; ensuite
on supprime les racines rompues ou pourries. Après avoir ainsi
préparé la motte, s'il arrivait qu'elle fût très-sèche, on la
plongerait dans l'eau jusqu'à ce qu'elle fût bien imbibée. Après
l'avoir fait égoutter, on la place dans le pot qu'on lui destine, et
qui doit toujours être proportionné au volume des racines et à la
vigueur de la plante, ce qui cependant ne doit avoir lieu qu'après
avoir placé un tesson ou un lit de gravier au fond du pot, afin de
faciliter l'écoulement de l'eau des arrosements. Ensuite on met un
lit de terre dont l'épaisseur doit être calculée de telle sorte que
la surface de la motte se trouve de 0m,04, à 0m,05 au-dessous des
bords du pot; puis on coule de la terre entre la motte et les parois
du pot, en ayant soin de maintenir la tige de la plante juste au
milieu, et, afin qu'il n'existe aucun vide, on la foule avec une
spatule; on frappe légèrement le fond du pot par terre, puis on
achève de remplir le pot avec de la terre, qu'on tasse cette fois
avec les pouces, en ayant soin de laisser la surface de la terre
d'environ 0m,01 plus basse que les bords du pot, afin de recevoir
l'eau des arrosements.

Tel est l'ensemble des soins que nécessitent les plantes de serre
tempérée. Bien que donnés d'un manière très-succincte, ces conseils
suffiront toujours pour cultiver toutes les plantes qui ne
s'écartent pas de la culture ordinaire.


§ VII.--_Composition de la terre qu'il faut donner aux plantes
ci-après désignées._

PÉLARGONIUMS.--Un tiers de terre de bruyère, un tiers de terre
franche, un tiers de terreau de feuilles, ou, à défaut de fumier, un
peu de poudrette bien tamisée[5].

[Note 5: Comme en toute circonstance la terre pour les empotages
doit être très-meuble et bien mélangée, il faut toujours la passer à
la claie ou au crible.

La claie consiste en un cadre en bois, garni, dans le sens de la
hauteur, de tringles en fer distantes les unes des autres d'environ
0m,015. Ces tringles sont soutenues par une traverse placée au
milieu du cadre. Pour s'en servir, on l'appuie (en ayant soin de
l'incliner un peu) sur un bon piquet.

Le crible est un panier dont le fond est garni de mailles en osier
ou en fil de fer plus ou moins larges, selon que l'on veut plus ou
moins ameublir la terre qu'on y passe.]


CALCÉOLAIRES.--Terre de bruyère, terre franche et terreau de
feuilles.


VERVEINES.--Terre de bruyère mêlée d'une partie de bonne terre de
potager.


CINÉRAIRES.--Terre de bruyère et terreau.


CAMÉLIAS.--Terre de bruyère pure.


HORTENSIAS.--Terre de bruyère pure.


PLANTES GRASSES.--Terre de bruyère mêlée d'un peu de poudrette bien
tamisée.

5. _Serre chaude._--Cette serre communique, ainsi que la serre
tempérée, avec l'orangerie. Comme sa structure est exactement
semblable à celle de la serre tempérée, nous renvoyons à celle-ci
pour la construction, et nous ne parlerons que des dispositions
intérieures.

Le chemin intérieur aura 0m,75 de largeur, et la couche 2m,25, y
compris un petit mur d'appui de 0m,45 de hauteur pour la soutenir;
et un autre sur le devant de la serre, où circulent les tuyaux du
poêle, dont la bouche sera toujours en dehors. La tablette placée
contre le mur de derrière est destinée à recevoir des Fraisiers en
pots. On pourra remplacer la couche de fumier par un _thermosiphon_,
dont les tuyaux circuleront sous un plancher recouvert d'un lit de
tannée assez épais pour que l'on puisse enterrer les pots, et la
température intérieure pourra être produite par le même appareil à
l'aide de tuyaux qui circulent au-dessus de la couche.

La culture des plantes de serre chaude étant fort restreinte, nous
nous bornerons à dire que pendant l'hiver il faut entretenir la
température de la serre entre 15 et 18 degrés centigrades. En avril,
on commence à seringuer les plantes et à donner un peu d'air vers le
milieu de la journée.

Dans la seconde quinzaine de mai, on sort les plus rustiques, pour
les rentrer dans le courant de septembre; enfin, on peut dire que
les soins généraux à donner aux plantes de serre chaude sont les
mêmes que ceux indiqués pour les plantes de serre tempérée.



CHAPITRE XI.

Jardin potager.


AIL (_Alium sativum_).--Il se multiplie de caïeux que l'on plante en
planches et en bordures, vers la fin de février et au commencement
de mars. Toutes les terres lui conviennent, mais il préfère celles
qui sont légères et substantielles. Au commencement de juin, on fait
un noeud avec les feuilles et la tige, afin d'arrêter la séve au
profit des bulbes, que l'on arrache aussitôt que les feuilles
commencent à se dessécher; et avant de les mettre en bottes, on les
laisse quelque temps sur le terrain, où ils achèvent de mûrir; puis
on les suspend dans un endroit sec pour les conserver jusqu'au
printemps.

_Ail d'Espagne ou Rocambole._--Cette espèce, moins répandue que la
précédente, en diffère en ce qu'elle produit, au lieu de graines,
des bulbilles qui peuvent servir à sa reproduction. Du reste, la
culture est la même.

[Illustration: Fig. 10.--Serre à Ananas.]

ANANAS (_Ananassa sativa_).--Pour élever les Ananas et les préparer
à la fructification, il faut avoir des châssis de 1m,65 de longueur
sur 1m,33 de largeur, et, pour les faire fructifier, une serre bien
exposée, à une ou deux pentes peu élevées, de manière que les
plantes ne se trouvent pas trop éloignées du verre.

La première quinzaine d'octobre est l'époque la plus favorable pour
la plantation des couronnes et des oeilletons, et cela parce que les
jeunes plantes ne demanderont pas plus de soins pour passer l'hiver
en terre qu'il n'en faudrait pour conserver les vieux pieds, et au
printemps on aura des plantes déjà fortes et tout enracinées. Vers
la fin de septembre, on prépare une bonne couche d'environ 0m,60
d'épaisseur, composée de moitié fumier neuf, moitié feuilles mêlées,
ou, à défaut, d'une partie de fumier provenant d'anciennes couches.
La hauteur de la couche aura dû être calculée de telle sorte,
qu'après avoir été rechargée de 0m,20 ou 0m,30 de tannée, ou, à
défaut, de mousse, les plantes se trouvent être aussi près du verre
que possible. Les oeilletons destinés à la plantation doivent être
pris de préférence dans l'aisselle des feuilles, où ils sont
toujours plus forts. Après avoir enlevé ces oeilletons, on ne
conserve les vieux pieds que si l'on est à court de plants, et
seulement jusqu'à ce qu'ils aient produit le nombre d'oeilletons
dont on a besoin. Avant de planter les oeilletons, on dégarnit de
feuilles la partie qui doit être en terre (environ 0m,05 à 0m,06);
puis on rafraîchit proprement la plaie, et on les plante
immédiatement dans des pots de 0m,10 à 0m,12 de diamètre, suivant
leur force. Ce que nous conseillons pour les oeilletons est, en
toutes circonstances, applicable aux couronnes. Nous dirons à ce
sujet que l'on peut, si le besoin l'exige, conserver les couronnes
pendant un mois au moins, en les plaçant à l'ombre dans un lieu sec.
Pour la plantation, on emploiera de la terre de bruyère pure, ou, à
défaut, une terre composée d'un cinquième de terre franche, moitié
de terre de bruyère et un sixième de terreau, le tout préparé depuis
six mois au moins, remué plusieurs fois et passé à la claie. Il faut
que cette terre, au moment de l'empotage, ne soit pas humide, sans
cependant être desséchée, bien qu'il vaille mieux toutefois
l'employer sèche qu'humide. Aussitôt après la plantation, on enfonce
les pots dans la couche, en commençant par le rang du haut et en
choisissant toujours les plants les plus élevés, ce qu'il faut
observer chaque fois qu'on les replace, en raison de la pente que
l'on doit toujours donner aux châssis. Il faut avoir soin de les
espacer suivant leur force. Pendant la nuit, on couvre les châssis
avec des paillassons; pendant le jour, on atténue l'intensité des
rayons solaires avec une toile ou du paillis, qu'on étend sur les
châssis; enfin, pendant un mois, espace de temps nécessaire pour
qu'ils prennent racine, on les soigne comme des boutures. Quand ils
commencent à végéter, on leur donne un peu d'air en soulevant les
châssis au moment du soleil; puis on les arrose au pied, mais
seulement au fur et à mesure du besoin. Vers le commencement de
novembre, c'est-à-dire à l'époque des froids et des temps humides,
on entoure le coffre d'un bon réchaud de fumier qui doit descendre à
la même profondeur que la couche, et à partir de cette époque
jusqu'au printemps, il doit être remué au moins tous les mois, en y
ajoutant chaque fois une partie de fumier neuf. Quand les froids
sont rigoureux, il faut doubler les paillassons pendant la nuit,
étendre sur le tout une bonne couche de litière, et avoir soin
d'entretenir les réchauds à hauteur de châssis: puis on découvre les
panneaux tous les jours, à moins que le thermomètre ne descende
au-dessous de 4 ou 5 degrés de froid.

Au printemps, les arrosements doivent être plus fréquents et plus
abondants, et l'on donne de plus en plus d'eau, à mesure que le soleil
prend de la force. Dans les premiers jours de mai on fait une couche qui
doit être beaucoup plus longue que celle d'automne, en raison du
développement qu'ont pris les plantes; mais, la température étant plus
douce, il n'est pas nécessaire qu'elle soit aussi chaude qu'à l'automne.
Il en est de même des réchauds, que l'on ne fait pas aussi profonds et
que l'on ne remanie que de loin en loin. Cette fois, on remplace la
tannée par une couche de terre de 32 centimètres d'épaisseur, semblable
à celle qu'on emploie pour l'empotage des oeilletons; puis on dépote les
Ananas, on visite les racines, et s'il s'en trouve quelques-unes qui
soient pourries, on les supprime; dans le cas contraire, on les ménage
toutes; seulement on retranche à chaque pied quelques feuilles du bas;
après quoi on les plante sur la couche, en ayant soin de les enfoncer de
manière que l'ancienne motte se trouve recouverte de quelques
centimètres de terre, afin de favoriser l'émission de nouvelles
racines, qui partent du collet. Quelque temps après la plantation, on
commence à donner un peu d'air; puis on augmente progressivement,
suivant la température; car, arrivé à ce point, il est préférable de ne
pas habituer les Ananas à être ombragés; par ce moyen on aura des
plantes beaucoup plus rustiques, mais on comprend qu'il faut alors leur
donner plus d'air. Pendant les chaleurs on peut, sans inconvénient, les
arroser avec l'arrosoir à pomme, surtout si l'on a planté sur une bonne
couche, car l'humidité ne leur est réellement préjudiciable qu'en hiver.
Ainsi traités, les Ananas auront pris à l'automne un développement qu'on
trouverait à peine chez ceux cultivés constamment en pots depuis deux
ans. Vers la fin de septembre ou dans le commencement d'octobre, on
relève les Ananas de pleine terre; on supprime alors tous les
oeilletons, puis quelques feuilles du bas; et comme l'Ananas est au
nombre des plantes dont les racines périssent chaque année et sont
remplacées par de nouvelles, on supprime toutes les anciennes en les
coupant près de la plante; après quoi on lie les Ananas avec un lien de
paille, de manière à les rempoter plus facilement, ce qui doit avoir
lieu dans des pots de 0m,24 de diamètre seulement. Cette opération
s'appelle planter à _cul nu_. Après l'empotage on les place sur une
nouvelle couche, et jusqu'à ce qu'ils aient de nouvelles racines on leur
donne les mêmes soins qu'aux oeilletons du premier âge. Vers le mois de
janvier on les place dans une serre où l'on a préparé une couche
d'environ 6m,65 d'épaisseur et de toute la largeur de l'encaissement,
qui ne doit pas avoir moins de 2 mètres. Cette couche doit être chargée
d'un bon lit de tannée ou de mousse, de manière à pouvoir facilement y
enterrer les pots, que l'on place à environ 0m,50 les uns des autres en
tous sens; enfin, suivant la force des plants, on les laisse ainsi
jusqu'à ce qu'ils marquent fruit, c'est-à-dire depuis avril jusqu'en
juillet, et alors on les plante en pleine terre sur la même couche,
après l'avoir remaniée et avoir remplacé la tannée par un lit de terre.
Pendant tout le temps que les Ananas restent dans la serre, on peut avec
avantage remplacer la couche dont nous avons parlé par un chauffage au
thermosiphon; dans ce cas on place la tannée, et par suite la terre, sur
un plancher sous lequel circulent les tuyaux de l'appareil. On règle le
chauffage de manière à entretenir à peu près 25 à 30 degrés dans la
couche, chaleur bien suffisante pour les besoins de ces plantes.

Au printemps, on commence à moins chauffer, pour cesser complétement
en mai, car, à partir de cette époque jusqu'en septembre, la chaleur
du soleil suffit. La serre dans laquelle on place les Ananas est
ordinairement divisée en deux par une cloison vitrée, de manière à
faire deux saisons. Les plus fortes plantes doivent être placées
dans le premier compartiment, et l'on commence ordinairement à les
chauffer vers la fin de janvier. À partir de cette époque, la
température de la serre doit être entretenue à une chaleur constante
de 25 à 30 degrés; pendant la nuit, jusque vers la fin d'avril, on
couvre la serre avec des paillassons, qu'il faut enlever tous les
jours. Pour les arrosements qui ont lieu au pied des plantes, on
emploie avec avantage de l'eau dans laquelle on aura fait décomposer
des substances animales ou végétales. Pendant l'hiver il faut
subordonner les arrosements à la chaleur de la couche et avoir soin
que l'eau soit à la température de la serre; mais, en été, ils
doivent être abondants, et même de temps à autre on donne des
bassinages. Comme nous l'avons précédemment indiqué, il est
nécessaire de donner beaucoup d'air, afin de ne point ombrer. Les
fruits de la première saison mûrissent ordinairement de juillet en
septembre.

On a soin de ne pas élever à plus de 12 degrés la température du
côté de la serre où se trouvent placées les plantes destinées à
faire la seconde saison; mais au mois de mars, époque où l'on
commence habituellement à les chauffer, on observera tout ce qui a
été indiqué pour la première.

Les fruits de la seconde saison mûrissent ordinairement de septembre
en décembre. On voit qu'en traitant les Ananas comme nous venons de
l'indiquer, on obtient des fruits bons à récolter vingt ou vingt-six
mois après la plantation des oeilletons, ce qui démontre d'une
manière concluante la supériorité de ce mode de culture sur celui
que l'on pratiquait autrefois.

     =Variétés.=--De la Martinique, -- de Cayenne, -- de la Jamaïque,
     -- de la Providence, -- de Mont-Serrat, -- Duchesse-d'Orléans, --
     Comte-de-Paris, -- Enville, -- Poli blanc, --
     Charlotte-Rothschild.


ARROCHE DES JARDINS. _Belle-Dame_, _Bonne-Dame_ (_Atriplex
horensis_).--Cette plante n'est guère cultivée que pour adoucir
l'acidité de l'Oseille.

On la sème au printemps, et elle n'exige aucun soin; elle se ressème
ordinairement d'elle-même; et, quand on en possède quelques pieds,
il est rare qu'il soit nécessaire d'en semer.

Les graines d'Arroche ne se conservent bonnes que pendant une année.

     =Variétés.=--Arroche blonde, -- Arroche rouge.


ARTICHAUT (_Cynara Scolymus_).--Pour cultiver les Artichauts avec
succès, il faut une terre douce et substantielle; ils aiment la
chaleur, et craignent l'humidité froide. On peut les multiplier de
graines semées sur une couche en février et mars, ou bien
immédiatement on place en avril et mai; mais, comme ils
reproduisent rarement leurs variétés, il est préférable de les
propager par oeilletons. Cette opération a lieu de la manière
suivante: En avril, on éclate les rejetons qui naissent au collet
des vieux pieds, en ayant soin de les enlever avec le talon ou
portion du collet de la racine; puis on choisit les plus forts, on
raccourcit l'extrémité des feuilles, et, après avoir bien préparé le
terrain, on les plante en échiquier, à environ 0m,75 dans les terres
un peu maigres, et à 1 mètre dans celles où l'on espère une
végétation vigoureuse. S'ils sont binés et arrosés, une bonne partie
de ces oeilletons donneront fruit à l'automne, et tous fructifieront
abondamment au printemps suivant. Chaque année, à l'automne, il faut
avoir soin de couper les vieilles tiges et l'extrémité des feuilles
les plus longues; puis, dans le courant de novembre, en un mot,
avant les gelées, il faut les butter, opération qui consiste à
relever la terre autour de chaque pied; et quand la gelée commence à
se faire sentir, on les couvre complétement avec des feuilles ou de
la litière, qu'on écarte toutes les fois que le temps se radoucit.
Dans le courant de mars, lorsque les gelées ne sont plus à craindre,
on détruit les buttes des Artichauts, et on leur donne un bon
labour; puis, en avril, on les oeilletonne, comme nous l'avons
indiqué précédemment, de manière à ne laisser que les deux ou trois
plus beaux oeilletons sur chaque pied. Une plantation d'Artichauts
ne produit abondamment que pendant quatre ans; il faut donc
replanter tous les trois ans, afin de ne pas éprouver d'interruption
dans les récoltes. Comme les racines des Artichauts ne prennent pas
un grand développement, elles n'épuisent en rien le terrain
environnant, et l'on peut sans inconvénient contre-planter d'avance
de jeunes Artichauts entre ceux que l'on doit détruire, de manière
que le terrain se trouve, au moment d'arracher les vieux Artichauts,
garni de jeunes pieds en plein rapport.

On peut facilement avancer l'époque de production des Artichauts.
Soit qu'on les force sur place, soit qu'on les relève en mottes,
dans le courant de novembre, pour les planter dans un coffre, les
soins consistent à entourer le coffre d'un réchaud de fumier pendant
les gelées, à couvrir les panneaux pendant la nuit et à donner de
l'air pendant le jour. Les Artichauts ainsi traités produisent en
avril. On peut aussi, ce qui est beaucoup plus simple, forcer les
Artichauts de la manière suivante:

Dans la première quinzaine de février, on enlève la terre des
sentiers qui entourent la planche à environ 0m,50 de profondeur, et
on la remplace par un réchaud de fumier neuf; après quoi on met des
cerceaux de loin en loin en travers de la planche, de manière à
servir de support aux paillassons qu'on emploie pour couvrir les
Artichauts pendant la nuit et par le mauvais temps; puis on couvre
le sol avec du fumier chaud, afin d'activer la végétation, on
remanie les réchauds tous les dix ou quinze jours, en ajoutant
chaque fois plus ou moins de fumier neuf, suivant l'état de la
température.

Les graines d'Artichaut se conservent bonnes pendant cinq ans.

     =Variétés.=--Vert de Provence, -- vert de Laon, -- Camus de
     Bretagne, -- violet.


ASPERGE (_Asparagus officinalis_).--On en cultive deux variétés: la
_commune_ ou _Asperge verte_, et celle connue sous le nom de _grosse
Asperge violette_ ou _de Hollande_. Celles de Marchiennes, d'Ulm, de
Besançon et de Vendôme ne sont que des variétés de la dernière,
résultant d'influences locales.

Les Asperges se multiplient de graines, qu'on sème en mars, soit en
place, soit en pépinière, en pleine terre ou sur couche, pour être
plantées ensuite.

Les méthodes de plantation varient suivant les pays; celle que nous
exposons ayant produit d'excellents résultats dans toutes les
localités où elle a été mise en pratique, nous croyons devoir lui
donner la préférence.

Après avoir fait choix d'un emplacement favorable, on enlève en
automne 0m,25 à 0m,30 de terre sur toute la surface du terrain
destiné à la plantation. Si, à cette profondeur, la terre ne se
trouve pas être de bonne qualité, on enlève un fer de bêche en plus,
que l'on remplace par égale quantité de bonne terre prise à la
surface du sol ou dans toute autre partie du jardin. On pourrait
même y mélanger de vieux gazons consommés ou des débris de vieilles
couches, si le fonds était trop humide ou de nature trop compacte et
capable de retenir l'eau; mais, dans un cas comme dans l'autre, on
étend au fond de la tranchée un bon lit de fumier de vache ou tout
autre bon engrais; car, pour que les Asperges réussissent bien, il
leur faut un sol non-seulement léger et sablonneux, mais encore bien
amendé; puis, par-dessus le tout, on rapporte un lit de bonne terre,
dont l'épaisseur doit être calculée de telle sorte que les griffes
d'Asperges soient plantées à 0m,15 de profondeur, au lieu de 0m,35
que l'on indiquait autrefois par suite d'une erreur que l'expérience
a démontré la nécessité de modifier.

Dans le courant de mars on donne un bon labour, on passe le râteau
sur le tout, afin d'enlever les mottes et les pierres; on divise le
terrain par planches de 1m,33 de largeur, entre chacune desquelles
on laisse un sentier d'environ 0m,50; après quoi on trace quatre
rangs qui doivent être distancés également entre eux et de manière
que les deux rangs extérieurs soient à 0m,16 des bords de la
planche. On prend ensuite des plants d'un ou de deux ans de semis,
arrachés à la fourche avec précaution, afin que les racines ne
soient pas brisées; on place les griffes à environ 0m,40 les unes
des autres sur la ligne, et, après avoir bien étendu les racines, on
les recouvre de terre bien meuble; il faudrait même la passer à la
claie, si elle était mêlée de pierres de mottes ou de terre mal
brisées.

Une fois les planches également recouvertes, on étend sur chacune un
bon paillis de fumier à moitié consommé.

Chaque année, à l'automne, on coupera de vieilles tiges, on donnera
un léger binage, puis on étendra sur le tout un bon paillis de
fumier à moitié consommé. En procédant ainsi, les Asperges seront en
plein rapport à la troisième pousse; on coupera les plus grosses à
l'aide du couteau à asperge. Ce qui, arrivé à ce point, peut avoir
lieu sans nuire en rien à la récolte de l'année suivante.

On peut aussi faire le semis en place, après avoir préparé les
planches comme nous l'indiquons plus haut. On sème en lignes en
février ou mars; et, quand le plant est assez fort, on n'éclaircit
en ne laissant que les plus beaux pieds et à une distance égale à
celle que nous avons indiquée; après quoi les autres soins à leur
donner sont les mêmes que pour les Asperges plantées.

Nous ajouterons encore un autre procédé, communiqué au Cercle
général d'horticulture par M. Lenormand, qui le pratique avec succès
depuis un grand nombre d'années. Nous laisserons cet habile
horticulteur indiquer lui-même la manière dont il établit ses
plantations d'Asperges:

«Au mois d'avril 1834, je fis des tranchées de 1m,30 de largeur sur
0m,33 de profondeur, dans lesquelles je fis des couches, qui,
foulées et mouillées, avaient de 0m,38 à 0m,40 d'épaisseur; après
les avoir recouvertes de terre bien nivelée, je plaçai les coffres
destinés à recevoir les châssis, et dans chaque châssis je plantai
douze griffes d'Asperges d'_un an de semis_. Après la plantation, je
tapissai la terre d'un bon paillis et je plantai deux pieds de
Melons qui sont parfaitement venus sans nuire aux Asperges. Lorsque
les pieds de Melons ont été aux trois quarts de leur force,
j'ajoutai quatre Choux-fleurs par châssis, et après la récolte des
Melons, au mois de septembre, je semai des Mâches pour l'hiver; le
tout a complétement réussi.

«Au mois de février suivant, la couche ayant tassé, je rechaussai
mes griffes avec la terre des sentiers, puis je plantai sur le tout
des Laitues et des Romaines, avec deux rangs de Choux-fleurs par
planche, ce qui a fait disparaître toute trace de couche. Le tout a
poussé avec une rapidité et une force étonnantes, puisque j'ai eu
des Asperges de 0m,07 de circonférence. En bonifiant ainsi la terre,
on peut obtenir deux récoltes par an, indépendamment des Asperges
que l'on peut forcer dès la seconde année, et continuer ainsi en
leur laissant une année de repos sur trois. Ce plant, établi en
1834, existe encore aujourd'hui, ce qui prouve que l'on ne fait rien
perdre aux griffes de leur vigueur, quoique les mettant en rapport
trois ans plus tôt qu'on ne pouvait le faire par l'ancien procédé.»

Les cultivateurs d'Argenteuil, dont les produits maraîchers
jouissent d'une réputation justement méritée, cultivent les Asperges
en lignes, le plus souvent entre la vigne, dont il existe de grandes
étendues dans cette localité. Plantées peu profondément à 1 mètre
les unes des autres en tous sens, les Asperges d'Argenteuil sont
régulièrement fumées tous les deux ans. On les bine aussi souvent
qu'il est nécessaire de le faire; on les déchausse chaque année,
dans le courant de novembre, ce qui consiste à enlever quelques
centimètres de la surface du sol; puis on les butte en février ou
mars.

Pratiquée avec intelligence, cette culture donne des résultats
tellement remarquables, qu'elle peut être adoptée avec confiance
par toutes les personnes qui tiennent à récolter de très-grosses
Asperges.

Si l'on veut avoir des Asperges précoces, on peut commencer à en
forcer une planche dans les premiers jours de novembre, et l'on peut
continuer successivement jusqu'en février, ce qui se fait de la
manière suivante: après avoir placé les coffres sur les planches que
l'on veut forcer, on étend un lit de terreau sur les Asperges, puis
on enlève la terre des sentiers à 0m,50 de profondeur, et on la
dépose sur les planches de manière à les recharger de 0m,33 environ,
et cela afin d'avoir des Asperges beaucoup plus longues; puis on
remplace la terre des sentiers par un réchaud de fumier neuf qui
doit être élevé jusqu'à la hauteur des panneaux avec lesquels on
couvre les coffres; mais, avant de placer les panneaux, on étend un
lit de fumier sur les planches, afin d'activer la végétation; on
aura soin toutefois d'enlever ce fumier aussitôt que les Asperges
commencent à sortir de terre. Quel que soit l'état de la
température, on ne donne pas d'air à ces Asperges. Pendant la nuit
et par le mauvais temps, on couvre les panneaux avec de bons
paillassons, afin de concentrer la chaleur. On remanie les réchauds
tous les dix ou quinze jours environ, en ajoutant chaque fois plus
ou moins de fumier neuf, suivant l'état de la température, enfin de
manière à obtenir sous les panneaux une chaleur qui ne doit pas être
moindre de 15 degrés, et qu'il est inutile d'élever à plus de 25.
Ces Asperges sont ordinairement bonnes à couper vingt ou vingt-cinq
jours (suivant l'état de la température) après qu'on aura commencé à
les forcer.

Les vieilles griffes ou celles qu'on se propose de détruire peuvent
être plantées sur couche, où elles produiront, une fois seulement,
des Asperges minces et vertes propres à être mangées en petits pois.

Pour cela, on prépare une couche de 0m,60 à 0m,80 d'épaisseur, dont
la chaleur soit de 20 à 25 degrés; on pose des coffres, on charge la
couche de quelques centimètres de terreau, puis on remplit les
sentiers, mais à moitié seulement. Lorsque la couche a jeté son
premier feu, on prend les griffes d'Asperges, et, sans rien
retrancher de la longueur des racines, on les place sur la couche
les unes à côté des autres; on les laisse en cet état pendant
quelques jours, après quoi on coule un peu de terreau entre les
griffes, de manière à les recouvrir légèrement, puis on achève de
remplir les sentiers, et on les remanie au besoin. Pendant la nuit,
on couvre les panneaux avec des paillassons, et dès que les Asperges
commencent à pousser, il faut leur donner de l'air pendant le jour,
à moins que la température ne soit par trop défavorable. Au bout de
douze ou quinze jours, les Asperges commencent à produire, et l'on
coupe pendant tout le temps qu'elles donnent, c'est-à-dire pendant
trois mois environ.

Les graines d'Asperges mûrissent vers la fin d'octobre, et sont
bonnes pendant quatre ans.


AUBERGINE ou MÉLONGÈNE (_Solanum Melongena_).--Sous le climat de
Paris, on sème l'Aubergine vers la fin de décembre ou au
commencement de janvier, sur une couche dont la chaleur soit de 20 à
25 degrés. Pendant la nuit, on couvre les panneaux avec des
paillassons; quinze jours ou trois semaines après les semis, on
repique le plant en pépinière, mais sur une couche moins chaude que
la première; au bout de quelque temps, on le relève, pour le
repiquer une seconde fois avant de le mettre en place. Lorsque le
plant est repris et que l'état de la température le permet, on
commence à donner un peu d'air.

Dans le courant de mars, on prépare une dernière couche, dont la
longueur doit être proportionnée à la quantité de plants qu'on veut
cultiver; on place les coffres, on charge la couche de terreau, et
lorsque la chaleur de la couche est convenable (15 à 20 degrés), on
plante quatre Aubergines sous chaque panneau de 1m,33; on les prive
d'air pendant quelques jours, afin de faciliter la reprise des
plantes; après quoi, on commence à donner un peu d'air, soit par le
haut, soit par le bas des panneaux; puis on augmente progressivement
à mesure qu'on avance en saison, de manière à enlever les panneaux
et les coffres dans le courant de mai. Les autres soins consistent à
arroser au besoin, il nettoyer les feuilles qui sont attaquées par
les kermès.

Les graines d'Aubergine sont bonnes pendant sept ans.

     =Variétés.=--Violette, -- blanche, -- panachée, -- géante.


BASELLE (_Basella_).--Plante grimpante, dont les feuilles remplacent
les Épinards. On sème en mars sur couche, et lorsqu'on n'a plus de
gelées à craindre, on repique en pleine terre, au pied d'un mur, à
bonne exposition.

La durée de la germination des graines de Baselle est de trois ans.

     =Variétés.=--Baselle rouge, -- Baselle blanche.


BASILIC COMMUN (_Ocimum Basilicum_).--Plante annuelle, que l'on
emploie, ainsi que ses variétés, comme assaisonnement. Toutes se
sèment en mars, sur couche, pour être replantées en mai à une
exposition ombragée.

Les graines de Basilic se conservent pendant six ans.


BETTERAVE (_Beta vulgaris_).--On la sème à la fin d'avril ou au
commencement de mai, en lignes ou à la volée, en terre profondément
labourée et fumée de l'année précédente; puis, lorsque les plants
ont cinq ou six feuilles, on les éclairait de manière qu'ils se
trouvent à environ 0m,35 les uns des autres, et l'on en repique
dans les places où il en manque, opération qu'il ne faut faire que
par un temps pluvieux. Dans le courant de l'été, on leur donne
plusieurs binages, et vers la fin d'octobre ou au commencement de
novembre, on fait la récolte des racines, après en avoir coupé les
feuilles. On les met dans la serre à légumes ou dans une cave bien
saine; on peut en conserver ainsi jusqu'en mai.

Les graines de Betterave mûrissent en septembre et se conservent
bonnes pendant cinq ou six ans.

     =Variétés.=--Rouge, -- rouge de Castelnaudary, -- rouge foncé de
     Whyte, -- Turnep, -- jaune, -- jaune de Castelnaudary.


BOURRACHE (_Borrago officinalis_).--Plante dont on emploie les
fleurs pour orner les salades; elle vient dans tous les terrains, et
se sème en place au printemps et à l'automne.

La durée germinative des graines de Bourrache est de trois ans.


CAPUCINE GRANDE (_Tropæolum majus_).--On la sème en avril, au pied
d'un mur, à bonne exposition. On peut aussi la semer isolée, mais
alors il faut la ramer. On emploie les fleurs pour parer les
salades; les graines cueillies encore vertes se confisent au
vinaigre et remplacent les câpres.

La durée des graines de Capucine est de cinq ans.


CARDON (_Cynara Cardunculus_).--Il faut aux Cardons une terre douce
et profonde, ainsi que de fréquents arrosements en été. Ils se
multiplient de graines semées en avril sur couche, ou mieux en mai,
immédiatement en place. On fait des trous à 1 mètre l'un de l'autre,
on les remplit de terreau, puis on sème deux ou trois graines dans
chacun, et lorsqu'elles sont bien levées, on choisit le pied le plus
vigoureux, en supprimant les autres. Dans le cas où l'on aurait à
craindre les ravages des vers blancs ou des courtilières, il
faudrait, à la même époque, en semer en pots, afin de pouvoir
regarnir les places vides. Vers le mois de septembre, lorsqu'ils
sont assez forts pour être blanchis, on les empaille en fixant au
collet de la plante un lien fait avec de la litière, puis on
l'enroule de bas en haut, de manière à ne laisser voir que
l'extrémité des feuilles. Au bout de quinze jours ou trois semaines,
les côtes sont blanches, et doivent être consommées sur-le-champ,
sans quoi elles pourriraient; il ne faut donc les empailler que
successivement.

Avant les fortes gelées, on arrache les Cardons en mottes pour les
replanter l'un près de l'autre dans la serre à légumes, où ils
blanchiront sans couverture; mais il faut les visiter souvent et
enlever toutes les feuilles pourries. On peut par ce moyen les
conserver jusqu'en mars.

Les graines de Cardon mûrissent dans la première quinzaine de
septembre, et sont bonnes pendant sept ans.

     =Variétés.=--Cardon de Tours, -- d'Espagne, -- Puvis, -- plein
     inerme, -- à côtés rouges.


CAROTTE (_Daucus carota_).--Les premiers semis ont lieu sur une
couche, en décembre. On prépare une couche de 0m,35 à 0m,40
d'épaisseur, dont la chaleur soit de 15 à 20 degrés; on place les
coffres, on charge la couche de 0m,15 de terreau, et, à moins de
froid rigoureux, on ne remplit les sentiers qu'à moitié. Lorsque la
chaleur de la couche est favorable, on sème la variété connue sous
le nom de _Carotte courte hâtive_ ou _de Hollande_.

On peut repiquer parmi les Carottes quelques Laitues petite noire,
ou semer un peu de Radis roses. Pendant la nuit, on couvre les
panneaux avec des paillassons; lorsque le semis est en bonne voie,
on remanie les réchauds, que l'on fait alors de toute la hauteur des
coffres. Ces Carottes sont ordinairement bonnes à récolter dans le
courant d'avril. Si, dans la seconde quinzaine de mars, le temps est
doux et qu'on ait besoin des panneaux qui couvrent les Carottes, on
peut les enlever, ainsi que les coffres; mais alors on récolte plus
tard.

En pleine terre, les premiers semis peuvent se faire dès le mois de
février, et être continués jusqu'en juillet, ce qui toutefois ne
peut avoir lieu que pour la Carotte courte hâtive; car, pour les
autres variétés, il ne faut pas dépasser le mois d'avril, afin
qu'elles puissent atteindre tout leur développement avant l'hiver.

Quelle que soit l'époque du semis, le terrain doit être bien
préparé, après quoi on sème à la volée. On herse légèrement à la
fourche, on foule le terrain, puis on étend une couche de terreau
sur chaque planche. On passe légèrement le râteau sur le tout, et
l'on arrose toutes les fois qu'il en est besoin. Lorsque les
Carottes sont levées, on éclaircit le plant, qui est presque
toujours dru si le semis a réussi.

En novembre, on coupe le collet de chaque Carotte; on les met en
jauge, puis on les couvre de grand fumier pendant les gelées, ou
bien on les dépose dans la serre à légumes, afin d'en avoir pendant
l'hiver. Dans les terres légères et saines, on peut se dispenser de
les arracher; il suffit de couvrir les plants de Carottes pendant
les gelées.

On récolte les graines de Carotte en août; leur durée germinative
est de quatre ans.

     =Variétés.=--Rouge-courte de Hollande, -- demi-longue, -- longue,
     -- d'Altringham, -- jaune longue, -- rouge pâle de Flandre, --
     blanche, -- violette d'Espagne.


CÉLERI CULTIVÉ.--Variété à l'_Apium graveolens_.--On le sème sur
couche, mais à l'air libre, dès le mois de février; la graine doit
être très-légèrement recouverte. En avril, on plante en pleine terre
à environ 0m,33 de distance.

D'avril en juin, on sème en pleine terré à une exposition ombragée,
pour repiquer immédiatement en place. On favorise la germination des
graines par de fréquents bassinages, et s'il arrivait que le plant
fût trop dru, il faudrait l'éclaircir pour éviter qu'il ne
s'étiolât. En juin et juillet, on repique le plant en place. On
trace quatre rangs par planche de 0m,33 de largeur, puis on plante à
0m,33 de distance sur la ligne. Aussitôt après la plantation, on
arrose pour faciliter la reprise, et l'on continue jusqu'à ce que le
Céleri soit assez fort pour être blanchi, ce qui doit avoir lieu de
la manière suivante: on ouvre une tranchée de 1 mètre de largeur,
dont on jette la terre à droite et à gauche, après quoi on relève le
Céleri en mottes pour le planter dans la tranchée; on en met huit
par rang, puis on coule du terreau entre chaque rang, de manière
qu'il se trouve complétement enterré, sauf l'extrémité des feuilles.
Au bout d'une quinzaine de jours, il est ordinairement assez blanc
pour être récolté; mais, comme il ne se conserve pas longtemps après
ce terme, il ne faut en faire blanchir que successivement, de
manière à prolonger la récolte aussi longtemps que possible. Pendant
les gelées, on le couvre de litière, que l'on enlève toutes les fois
que la température le permet. Avec des soins, on peut en conserver
jusqu'à la fin de février.

     =Variétés.=--Plein blanc, -- Turc, -- Cole's superb red, -- Plein
     rose, -- violet, -- à couper.


_Céleri-rave._--Les semis peuvent avoir lieu en avril, en pleine
terre, à une exposition ombragée; mais il vaut mieux semer en
février sur couche, repiquer le plant sur couche; après quoi on le
met en pleine terre, après avoir retranché les grandes feuilles et
toutes les racines latérales. On arrose abondamment pendant l'été;
puis on retranche toutes les feuilles inutiles, en ayant soin de
ménager celles du coeur, opération qu'il faut recommencer aussi
souvent qu'il est nécessaire, afin de favoriser le développement du
tubercule. On arrache le Céleri-rave au commencement de l'hiver pour
le mettre en jauge, et on le couvre pendant les gelées; ou bien on
le rentre dans la serre à légumes après en avoir coupé les feuilles.
Ainsi traité, on peut en conserver facilement jusqu'en mars.


CERFEUIL (_Scandix cerefolium_).--On le sème presque toute l'année:
au printemps et à l'automne, au pied d'un mur et à une bonne
exposition, et pendant les chaleurs, à celle du nord.

_Cerfeuil frisé._--Cette variété n'exige rien de plus que le
Cerfeuil ordinaire; elle sert aux mêmes usages, et a sur ce dernier
l'avantage de ne pouvoir être confondue avec la _Ciguë_.

Les graines du Cerfeuil mûrissent en juin, et se conservent pendant
deux ans.

_Cerfeuil bulbeux_ (_Chærophyllum bulbosum_).--Le Cerfeuil bulbeux est
une plante alimentaire dont la racine ne dépasse pas les proportions
d'une petite Carotte de Hollande. Elle est très-féculente et d'une
saveur agréable.

On sème le Cerfeuil bulbeux en septembre, c'est-à-dire aussitôt
après la récolte des graines; autrement elles ne lèvent que la
seconde année, à moins qu'on ne prenne la précaution de les
conserver dans du sable jusqu'au moment de faire les semis, qui peut
alors n'avoir lieu qu'au printemps.

Après le semis, on recouvre la graine d'une bonne couche de terreau;
cela fait, le cerfeuil bulbeux ne demande plus aucun soin
particulier autre que les sarclages et les arrosements que réclament
tous les produits du potager.

Quelle que soit l'époque des semis, le Cerfeuil bulbeux est bon à
récolter en juillet.

On récolte la graine de Cerfeuil bulbeux en juillet. Elle n'est
bonne que pendant un an.


CHAMPIGNON COMESTIBLE (_Agaricus edulis_).--Le succès des couches ou
meules de Champignons dépend du choix, de la préparation des fumiers
et des soins à donner aux meules. Pour établir une meule à
Champignons, il faut prendre du fumier provenant des chevaux qui
font un travail pénible; car, étant renouvelé moins souvent, il est
plus moelleux, c'est-à-dire plus imprégné d'urine, et contient plus
de crottin que celui des chevaux de luxe.

On commence par déposer le fumier en tas, afin qu'il entre en
fermentation; puis, un mois après environ, on le reprend à la
fourche pour en former une couche (nommée planchée) d'environ 0m,65
d'épaisseur sur 1m,33 de largeur. On étend un premier lit, en ayant
soin de retirer les plus longues pailles, les liens et le foin, puis
de bien mélanger les parties sèches avec celles qui sont le plus
imprégnées d'urine; et pour former les bords de la couche on
retourne le fumier sur les côtés, de manière que les bouts se
trouvent en dedans. Dès qu'on a formé un lit de fumier, on le
mouille avec l'arrosoir à pomme, puis on le foule avec les pieds. On
refait un second lit, que l'on traite de la même manière, et ainsi
de suite jusqu'à ce qu'on soit arrivé à la hauteur indiquée. Huit ou
dix jours après, on remanie la couche, en commençant par un bout,
puis on la retourne de la même manière que la première fois, mais en
ayant soin de remettre au centre ce qui se trouvait sur les bords et
en dessus. Après l'avoir laissé encore fermenter huit ou dix jours,
le fumier doit enfin être bon à mettre en meule, c'est-à-dire être
gras sans être trop humide, et n'avoir plus que le degré de chaleur
qui convient à l'opération. Comme pendant l'été les orages font
souvent avorter le blanc, on ne commence à cultiver les Champignons
à l'air libre qu'en septembre; et à partir de cette époque, on
continue successivement jusqu'en décembre. Après s'être assuré de la
bonne condition du fumier, on commence à dresser les meules; elles
doivent avoir 0m,50 de largeur à la base et autant de hauteur. On
foule le fumier à mesure qu'on élève la meule, afin qu'elle éprouve
le moins de tassement possible. On la monte en dos d'âne, de telle
sorte qu'elle n'ait que 0m,10 de largeur au sommet. Pendant la durée
de l'opération, on a soin de bien affermir les côtés de la meule en
frappant légèrement avec le dos de la pelle, puis avec le râteau on
enlève les longues pailles qui dépassent de chaque côté. Si, après
avoir monté les meules, il survenait une pluie abondante, il
faudrait les envelopper d'une chemise (couverture de grande
litière), ce qui, par un temps favorable, ne doit avoir lieu
qu'après le gobetage des meules, opération dont nous parlerons plus
loin. Au bout de huit à dix jours, on s'assurera du degré de chaleur
au moyen d'un thermomètre à couche, et s'il ne marque pas plus de 15
à 18 degrés, on pourra larder la meule, c'est-à-dire qu'on
pratiquera sur ses deux côtés, à 0m,10 ou à 0m,15 du sol, selon
qu'il est sec ou humide, une rangée de petites ouvertures qui
doivent être faites avec la main, et à 0m,33 les unes des autres,
dans lesquelles on place le blanc[6] à fleur du flanc de la meule,
puis on appuie légèrement, afin de mettre le blanc en contact
parfait avec le fumier; mais, dans le cas où l'on craindrait qu'il
n'y eût encore trop de chaleur, on ne rapprocherait le fumier qu'au
bout de quelques jours. Si, huit ou dix jours après avoir lardé la
meule, on aperçoit de petits filaments blanchâtres qui commencent à
s'étendre sur toute la surface, on prendra de la terre légère et
maigre, salpêtrée autant que possible, on la passera à la claie et
l'on en étendra partout une épaisseur d'environ 0m,03 que l'on
appuiera légèrement avec le dos de la pelle, ce qu'on appelle
_gobeter_.

[Note 6: On appelle blanc de Champignons de petits filaments
blancs assez semblables à la moisissure et qui se forment dans le
fumier. On le trouve soit dans le fumier en tas depuis longtemps, où
il s'en forme souvent de très-bon, soit dans les vieilles couches à
Melons; à défaut, on peut en prendre dans une meule déjà en rapport,
mais où l'on n'aurait encore fait qu'une récolte. Placé dans un lieu
sec, le blanc de Champignons peut se conserver pendant deux ans.]

Dans le cas où l'on n'aurait pas remarqué les traces dont nous avons
parlé, il faudrait recommencer l'opération en remettant de nouveau
blanc dans des ouvertures pratiquées à côté des anciennes.

Si le temps est doux et sec, on rafraîchit la meule par de légers
bassinages; mais il faut bien se garder de lui donner trop d'eau à
la fois, car l'excès d'humidité détruirait les Champignons
naissants. Après avoir gobeté, on couvre la meule d'une chemise de
0m,05 à 0m,06 de grande litière (une couverture plus épaisse
pourrait faire de nouveau fermenter le fumier, ce qui détruirait
tout espoir de récolte), qu'on augmentera pendant les gelées et
suivant la rigueur du froid. Environ six semaines après, on
commencera à cueillir les premiers Champignons. Pour les chercher,
on relèvera la litière avec soin, et après les avoir cueillis, on
remplira les trous qu'ils occupaient avec de la terre de même nature
que celle qui a servi à gobeter la meule. Si l'on trouvait quelques
petites places où les jeunes Champignons eussent péri, il faudrait
enlever toute la partie détruite et remettre de la terre nouvelle.
Il faut en tout temps, même après avoir épuisé un côté de la meule,
la recouvrir soigneusement avec de la litière. Une meule peut
produire de trois à cinq mois en tout temps, mais mieux en été. On
peut établir ses meules dans une cave peu éclairée, et alors, vu
l'égalité de température qui règne dans ces localités, il devient
inutile de couvrir les meules de litière.


CHENILLETTE (_Scorpiurus vermiculata_), VERS (_Astragalus hamosus_).
LIMAÇON (_Medicago turbinata_).--Plantes annuelles indigènes de la
famille des Papilionacées, dont les fruits imitent des chenilles,
des vers ou des limaçons, et qui doivent être semées en place, en
avril et mai, à environ 0m,30 les unes des autres.


CHERVIS ou CHIROUIS (_Sium sisarum_).--Plante dont les racines,
charnues et très-sucrées, se mangent comme les Scorsonères. On la
sème au printemps ou en septembre, en terre franche bien meuble,
puis on bine et l'on donne de fréquents arrosements.

La durée germinative de la graine de Chervis est de deux ans.


CHICORÉES. _Chicorée sauvage_ (_Cichorium intubus_).--Avec les feuilles
naissantes de cette espèce on fait une salade fort estimée, que l'on
peut se procurer presque toute l'année en en semant sur couche dès le
mois de mars; puis en pleine terre, à partir du mois d'avril jusqu'à
l'automne. Si l'on veut faire avec les racines la salade appelée
_Barbe-de-capucin_, il faut, en avril, semer en rayons, et tous les
soins consistent à donner des binages et quelques arrosements; puis, à
l'approche des gelées, on arrache les racines, en les soulevant à la
fourche afin de ne pas les rompre. On les met en jauge de manière à les
avoir à sa disposition, et dans le courant d'octobre, époque à laquelle
on commence ordinairement ce travail, on prépare une couche d'environ
0m,40 d'épaisseur, dont la chaleur soit de 15 à 20 degrés. L'endroit le
plus favorable pour cette opération est une cave basse sans air ni
lumière. Lorsque la couche a jeté son premier feu, on réunit les racines
par bottes, mais seulement après en avoir enlevé avec soin les vieilles
feuilles et toutes les parties qui seraient susceptibles d'engendrer de
la moisissure; après quoi on les place debout sur la couche, puis on
bassine fréquemment avec l'arrosoir à pomme; mais, comme toujours, les
arrosements doivent être proportionnés à la chaleur de la couche; dès
que la Chicorée commence à pousser, les arrosements doivent être donnés
avec beaucoup de ménagement pour éviter d'engendrer la pourriture dans
l'intérieur des bottes. Ordinairement, au bout de quinze à dix-huit
jours la Chicorée est assez longue pour être récoltée. On peut
successivement en faire blanchir depuis le mois d'octobre ou de novembre
jusqu'en avril. On peut encore faire blanchir de la Chicorée en
enterrant des racines sur une couche recouverte de panneaux à cadres
pleins, afin d'intercepter la lumière, ou de panneaux ordinaires, que
l'on tiendra constamment couverts de paillassons.

Les graines de Chicorée sauvage mûrissent en septembre, et se
conservent bonnes pendant huit à dix ans.

_Chicorée frisée_ (_Cichorium endivia_).--Les premiers semis peuvent
avoir lieu en septembre sous cloches, mais à froid. À partir de
cette époque jusqu'en juin, on sème la Chicorée frisée ou d'Italie.
Dans les premiers jours d'octobre, on repique le plant également
sous cloches, et vers la fin d'octobre ou au commencement de
novembre, on plante la Chicorée sur terre, mais sous panneaux; on
donne de l'air aussi souvent que possible, et pendant les gelées on
couvre les panneaux dans la nuit. En janvier ou février, on sème sur
couche chaude et sous panneaux. La couche ne doit pas avoir moins de
20 à 25 degrés de chaleur, car pour obtenir du plant qui ne monte
pas, il faut que les graines germent en vingt-quatre heures,
n'importe l'époque; mieux vaut recommencer le semis que de repiquer
du plant qui aurait langui. Douze ou quinze jours après le semis, on
repique le plant en pépinière, pour le planter quinze jours ou trois
semaines après, toujours sous panneaux, mais sur une couche moins
forte. Dans la seconde quinzaine de mars, on peut commencer à
repiquer ses Chicorées en pleine terre, mais sous cloches ou sous
panneaux, qu'on enlève aussitôt que le temps est favorable. En
avril, mai et juin, on sème encore les Chicorées sur couche; mais
alors le plant peut être repiqué immédiatement en pleine terre. On
trace quatre rangs par planche de 1m,33 de largeur, et l'on plante à
0m,40 de distance sur la ligne.

En juin et juillet, on sème la Chicorée de Meaux en pleine terre à
une exposition ombragée. Toutefois, dans bien des terrains, il
vaudrait mieux continuer de semer sur couche, mais à l'air libre.
Lorsque le plant est de force à être repiqué, on étend un bon
paillis sur chaque planche, puis on plante à la distance ci-dessus
indiquée, et l'on donne un bon arrosement pour faciliter la reprise;
les autres soins consistent à arracher les mauvaises herbes et à
mouiller au besoin. Lorsque les Chicorées sont suffisamment garnies,
on profite d'un temps sec pour relever les feuilles, qu'on lie avec
du jonc ou de la paille pour en faire blanchir l'intérieur; mais
comme elles blanchissent en peu de temps, il n'en faut lier qu'à
proportion de la consommation. Dès qu'elles sont liées, il ne faut
plus les arroser qu'au goulot, afin d'éviter de les mouiller, ce qui
pourrait les faire pourrir, et, dès les premières gelées, il faut
les couvrir avec des paillassons ou de la litière, que l'on enlève
toutes les fois que le temps le permet; puis, lorsque les gelées
augmentent, on les arrache et on les rentre dans la serre à
légumes, où on les enterre à moitié dans du sable: de cette manière
on en conserve jusqu'en janvier.

_Chicorée frisée de la Passion._--Cette intéressante variété que
nous devons à l'obligeance de M. Charvet, propriétaire à la
Cellette, près de Blois, est tout aussi rustique que la Laitue dont
elle porte le nom. Semée dans le courant du mois d'août, repiquée en
septembre et mise en place en octobre, la Chicorée frisée de la
Passion est bonne à récolter en mars et avril, époque de l'année où
les produits du potager sont généralement peu abondants. À ce titre,
la Chicorée frisée de la Passion peut être considérée comme une
bonne acquisition.

_Chicorée toujours blanche._--Cette variété n'est pas aussi répandue
qu'elle le mérite, car elle peut, et avec avantage, remplacer les
Épinards, surtout en été, époque où il est souvent difficile de se
procurer ce légume. On sème cette Chicorée en place et à la volée
pour être coupée toute jeune; on peut la semer sur couche ou en
pleine terre, depuis le mois de février jusqu'au mois d'août.

_Scarole._--La Scarole est une variété de Chicorée dont la culture
est tout à fait analogue à celle de la Chicorée de Meaux.

Les graines sont bonnes à récolter à la fin de septembre, et elles
se conservent pendant cinq ou six ans.

     =Variétés.=--Frisée de Meaux, -- fine d'été ou d'Italie, -- de
     Rouen, ou corne-de-cerf, -- de la Passion, -- toujours blanche,
     -- sauvage, -- panachée, -- améliorée, -- Scarole ordinaire, --
     blonde ou à feuilles de laitue.


CHOUX (_Brassica_).--Les choux demandent une terre un peu fraîche et
surtout bien fumée; car plus ils ont d'engrais, plus ils deviennent
gros. Ils sont très-nombreux en variétés, mais toutes peuvent se
rapporter à cinq races principales, savoir: 1º les _Choux cabus_ ou
_pommés_; 2º les _Choux de Milan_ ou _pommés frisés_; 3º les _Choux
verts_ ou _non pommés_; 4º les _Choux-raves_, et 5º les
_Choux-fleurs_ et _Brocolis_.

N. 1. _Choux cabus ou pommés._--Vers la fin d'août ou dans les
premiers jours de septembre, on sème les Choux cabus hâtifs. En
octobre, on repique le plant en pépinière le long d'un mur à bonne
exposition, pour le mettre en place vers la fin de novembre ou au
commencement de décembre, et en février ou mars dans les terres
froides ou humides. Si l'hiver est rigoureux, il sera nécessaire de
garantir le plant, soit avec de la litière, soit avec des
paillassons posés sur des gaulettes. Si, au printemps, il arrivait
que l'on manquât de plants, on pourrait en semer en février sur
couche et en mars sur plate-bande bien terreautée.

Les Choux cabus de seconde saison et les Choux cabus tardifs ne se
sèment ordinairement qu'en février ou mars; cependant on peut aussi
les semer dans le courant d'août. Quelle que soit l'époque du semis,
ces Choux doivent être repiqués immédiatement en place, à 50, 60 ou
80 centimètres les uns des autres, suivant les proportions que
doivent acquérir les variétés que l'on cultive; le terrain doit être
largement pourvu d'engrais: car il ne faut pas oublier que c'est
seulement à force de fumier et d'eau que l'on peut obtenir tout ce
que cette plante doit produire.

     =Variétés.=--_Cabus hâtifs_, d'York, -- coeur-de-boeuf, --
     pain-de-sucre.

     _Cabus_ 2e _saison_, de Poméranie, -- de Winigstadt, -- Joannet,
     -- de Schweinfurt.

     _Cabus tardifs_, de Saint-Denis, -- de Hollande, -- vert de
     Vaugirard, -- d'Allemagne dit Quintal, -- rouge foncé.

_Conservation des Choux cabus._--Comme les fortes gelées sont
très-préjudiciables aux Choux pommés, il faut, en novembre,
arracher tous ceux dont les pommes sont faites et les mettre en
jauge dans une planche, mais près l'un de l'autre et en ayant soin
d'en incliner un peu la tête. Lorsqu'il vient de fortes gelées, on
les couvre de litière ou de feuilles que l'on retire dès que le
temps est doux. Dans les terres légères, on peut enterrer la tête au
lieu des racines: de cette manière, les Choux peuvent se conserver
jusqu'au mois de mai sans couverture; il est bon cependant d'en
couvrir une partie, afin de pouvoir en arracher pendant les gelées.

N. 2. _Choux de Milan._--On les sème depuis la fin de février
jusqu'en juin, on les repique immédiatement en place comme les Choux
cabus. Plus rustiques que ces derniers, les Choux de Milan
supportent ordinairement l'hiver sans abris.

     =Variétés.=--Hâtif d'Ulm, -- pied-court, -- Victoria, --
     ordinaire, -- doré, -- pancalier, -- des Vertus, -- de Bruxelles.

N. 3. _Choux verts non pommés._--Nous les divisons en deux
catégories: ceux de la première sont à peu près les seuls cultivés
dans le potager; les autres sont cultivés en grand comme fourrage,
et quelques-uns comme plante d'ornement. On sème les premiers en mai
et juin, pour les planter en juillet et août; ils craignent peu le
froid, et sont même plus agréables à manger lorsque la gelée les a
attendris.

     =Variétés.=--Chou à grosse côte, -- Chou à grosse côte frangé, --
     Choux fraise-de-veau.

Ceux de la seconde catégorie se sèment en juillet et août, ou mieux
en mars et avril, et l'on repique le plant immédiatement à demeure;
mais on peut aussi semer en place, soit en lignes, soit a la volée.
Ces Choux donnent leurs produits en feuilles pendant tout l'hiver
et jusqu'à leur seconde année.

     =Variétés.=--Cavalier ou Chou-arbre, -- Caulet de Flandre, --
     branchu de Poitou, -- de grand Jouan.

N. 4. _Choux-raves._--Les premiers semis ont lieu vers la fin de
février, et peuvent se continuer jusqu'en juin; on sème sur une
plate-bande terreautée, pour plus tard mettre en place. Ces Choux
différent des autres par leur collet, qui est renflé et charnu, et
que l'on emploie en cuisine comme les Navets; mais, pour les avoir
bien tendres, il faut, en été, leur donner de fréquents arrosements.

     =Variétés.=--Blanc ou de Siam, -- blanc hâtif, -- violet, --
     violet hâtif.

Le _Chou-navet_, assez semblable au précédent, produit en terre une
tubérosité charnue de même saveur que le Chou-rave. On le sème en
place, en mai et juin, soit en lignes, soit à la volée; puis les
autres soins consistent à éclaircir le plant de manière que les
Choux se trouvent à environ 0m,40 les uns des autres. Ils craignent
peu la gelée, et, à moins d'un hiver rigoureux, on peut ne les
arracher qu'au fur et à mesure du besoin.

Les graines de Chou mûrissent en juillet; elles se conservent bonnes
pendant cinq ou six ans.

     =Variétés.=--Chou-navet blanc, -- Rutabaga ou navet de Suède.

N. 5. _Choux-fleurs._--Ils sont beaucoup plus délicats que les
autres races de Choux, aiment une terre légère, bien fumée et
surtout beaucoup d'arrosements en été. On en cultive plusieurs
variétés, mais il est impossible de conseiller plutôt l'une que
l'autre, car les résultats tiennent uniquement à des causes
locales. Les premiers semis se font en septembre, sur une
plate-bande bien terreautée ou sur une vieille couche, pour être
repiqués, en octobre, en pépinière, sur un ados; et lorsqu'il gèle,
on pose des cloches ou des panneaux sur le plant. Il faut avoir soin
de donner de l'air tous les jours et aussi longtemps que la
température le permettra. Si, malgré cette précaution, il arrivait
que le plant avançât trop, il faudra l'arracher et le replanter pour
en retarder la végétation; puis, quand les froids deviennent
rigoureux, on entoure les cloches avec de la litière, et l'on couvre
le tout avec des paillassons; on découvre toutes les fois que le
temps le permet, et l'on donne de l'air. En décembre, on peut
planter une partie de ses Choux-fleurs sur couche et sous panneaux,
et entre eux quelques Laitues. Pendant la nuit, on couvre les
panneaux avec des paillassons, on arrose au besoin, et l'on donne de
l'air toutes les fois que la température le permet; puis, lorsque
les Choux-fleurs atteignent les vitraux, il faut avoir soin
d'exhausser les coffres; si dans la seconde quinzaine de mars, le
temps est favorable, on enlève les panneaux. Ces Choux-fleurs
produiront en avril et mai; en mars, on plantera l'autre partie en
pleine terre, et ils donneront depuis la fin de mai jusqu'en
juillet. On peut aussi semer sur couche, en février et en mars, et
peu de temps après on repique le plant également sur couche, pour le
planter en pleine terre vers la fin de mars ou au commencement
d'avril, et il produira en juin et juillet.

On sème les derniers Choux-fleurs en juin: c'est l'époque où l'on en
sème le plus et celle où la culture en est le plus facile: c'est
celle des Choux ordinaires, et tout le succès dépend de l'abondance
des arrosements, qui doivent être très-fréquents, surtout pendant
les premiers mois. Il faut semer à une exposition ombragée sur une
plate-bande bien terreautée; puis, lorsque le plant est assez fort,
on repique immédiatement en place. Ces Choux-fleurs produisent
depuis la fin d'août jusqu'en novembre; on peut même en conserver
jusqu'en février, et quelquefois jusqu'en avril. Pour cela, il faut
ne les couper que le plus tard possible, et surtout par un temps
bien sec, afin de ne les rentrer que bien ressuyés, car de là dépend
toute la durée de leur conservation.

_Conservation des Choux-fleurs._--Après avoir bien enlevé toutes les
feuilles de ses Choux-fleurs, on les dépose sur les tablettes de la
serre à légumes, ou bien, ce qui est encore préférable, on les pend
la tête en bas; et, comme en séchant ils se réduisent beaucoup, il
faut, la veille du jour où l'on veut les manger, rafraîchir le bout
du trognon et les mettre tremper dans l'eau fraîche pendant quelques
heures, en ayant soin d'éviter de mouiller la tête; ils ne tardent
pas à reprendre leur forme primitive, sans avoir rien perdu de leur
qualité.

On récolte la graine de Choux-fleurs en septembre. Sa durée
germinative est de cinq ans.

     =Variétés.=--Tendre ou petit Salomon, -- demi-dur ou gros
     Salomon, -- Lenormand, -- dur de Paris, -- d'Angleterre, -- de
     Hollande.

_Chou brocoli._--On sème les Brocolis en mars, avril et mai, en
commençant par les variétés les plus hâtives. Lorsque le plant est
suffisamment fort, on le repique en pépinière, et plus tard on le
plante en lignes comme les Choux-fleurs.

Les variétés hâtives semées en mars sont bonnes à récolter en
septembre. Les autres donnent successivement pendant l'hiver et le
printemps.

Plus rustique que le Chou-fleur, le Brocoli peut supporter sans
souffrir quelques degrés de froid. Cependant, il est plus prudent
de relever les pieds en mottes à l'approche des gelées, pour les
replanter dans une tranchée sur laquelle on place des châssis ou des
paillassons.

La durée germinative de la graine de Brocoli est de cinq ans.

     =Variétés.=--Blanc hâtif, -- blanc tardif, -- violet hâtif, --
     violet tardif, -- Sprouting (cette dernière variété produit de
     petites pommes comme le Chou de Bruxelles).


CHOU MARIN (_Crambe maritima_).--Le Crambé est un fort bon légume
dont on mange les feuilles naissantes, qu'on fait blanchir en
buttant le pied; il est rustique et d'une culture facile. Dans des
conditions favorables (c'est-à-dire dans un terrain sablonneux et
bien fumé), il produit pendant fort longtemps. Nous avons vu une
plantation de Crambés en plein rapport, qui depuis quinze ans donne
chaque année plusieurs récoltes. On le multiplie de graines semées
en place ou en pépinière peu de temps après la récolte; car les
semis d'automne réussissent généralement mieux que ceux de
printemps. On peut aussi multiplier les Crambés par boutures de
racines, mais le semis produit toujours, comme il est facile de le
comprendre, des plants plus vigoureux.

On plante les Crambés en automne ou au printemps. On trace alors
deux rangs dans Une planche de 1m,33 de largeur, et l'on plante à
0m,50 de distance sur la ligne. Chaque année, à l'automne, on enlève
les feuilles mortes, on donne un binage; puis on étend sur les
planches un bon lit de fumier à moitié consommé. Dès la seconde
pousse, on pourrait commencer à couper les feuilles des Crambés;
mais il est préférable d'attendre la troisième, car alors ils seront
dans toute la force de leur végétation, et on les conservera
beaucoup plus longtemps. On commence ordinairement à butter les
Crambés vers la fin de janvier ou au commencement de février; mais,
afin que tous ne donnent pas ensemble, on n'en butte qu'une partie,
et le reste quinze jours après, ce qui a lieu de la manière
suivante: on dépose sur chaque pied un tas de terreau (ou de terre
légère) d'environ 0m,20, et l'on recouvre le tout d'un bon lit de
fumier ou de feuilles, afin d'activer la végétation; un mois après
environ, lorsque l'extrémité des feuilles commence à paraître, on
les coupe rez terre, mais en ayant soin de ménager les yeux qui se
trouvent au collet de la plante, car sans cette précaution elle ne
repousserait plus. Après la récolte, on les butte de nouveau, et ils
donnent une seconde récolte souvent aussi abondante que la première.
Après la seconde coupe, on détruit les buttes, on étend une partie
du terreau sur les planches, et l'on enlève le reste. On peut aussi
forcer le Crambé sous panneaux, comme les Asperges: ce qui consiste
tout simplement à placer, en janvier ou février, des coffres et des
panneaux sur les Crambés, après les avoir buttés; à défaut de
panneaux à cadre plein, on peut utiliser les panneaux ordinaires, à
la condition de les tenir constamment couverts de paillassons. Pour
activer la végétation des Crambés, on peut entourer les coffres d'un
réchaud de fumier, car la chaleur ne nuit en rien à cette plante. On
peut même, comme cela se fait en Angleterre, placer pendant l'hiver
de fortes touffes de Crambés dans la serre à forcer, afin d'en avoir
de bons à récolter avant l'époque, ou donner ceux forcés sur place.

On récolte les graines de Crambé en août; elles se conservent bonnes
pendant trois ans.


CIBOULE COMMUNE (_Allium fistulosum_).--Les premiers semis ont lieu
dans le courant de février, en place et à la volée; et à partir de
cette époque, on peut continuer de semer successivement jusqu'en
juillet. Après le semis, on couvre les graines d'une légère couche
de terreau, et l'on arrose toutes les fois qu'il en est besoin. Pour
ne pas manquer de Ciboule en hiver, il faut en arracher en novembre,
la mettre en jauge, puis la couvrir de litière sèche pendant les
gelées.

Les graines mûrissent en août, et se conservent pendant deux ans.

_Ciboule vivace._--Elle se multiplie d'éclats au printemps ou à
l'automne.


CIBOULETTE. _Civette_ (_Allium Schoenoprasum_).--Cette plante se
multiplie par ses caïeux, que l'on sépare en février et mars pour
les planter en bordures. Elle est d'autant plus tendre et pousse
d'autant mieux, qu'on la coupe plus souvent.

Pour lui faire passer l'hiver, on la coupe au niveau du sol, puis on
la couvre de terreau.


CONCOMBRE (_Cucumis sativus_).--On sème les Concombres en janvier,
février et mars, sur couche chaude et sous panneaux. Lorsque les
cotylédons et les premières feuilles sont bien développés, on les
repique dans de petits pots, qu'on enfonce sur une couche chaude,
pour les planter quelque temps après également sur couche et sous
panneaux. Plus tard, lorsque les gelées ne sont plus à craindre, on
peut planter les Concombres en pleine terre. Dans les terres
légères, faciles à s'échauffer, on peut même semer les Concombres en
place, dans de petites fosses remplies de terreau.

Comme les Melons, les Concombres doivent être taillés pour donner de
beaux fruits; ce qui doit avoir lieu comme il est indiqué à
l'article _Melon_.

_Concombre vert petit à cornichons._--On le sème au commencement de
mai sur couche et sous panneaux. Peu de temps après, on repique le
plant en pépinière également sur couche et sous panneaux. Dès qu'il
est repris, on commence à donner un peu d'air, afin de le fortifier,
et vers la fin de mai ou le commencement de juin, on le relève en
mottes pour le mettre en pleine terre à bonne exposition, à 0m,60 de
distance.

On peut aussi semer le Cornichon en pleine terre; plus rustique même
que les autres Concombres, il n'a pas besoin d'être taillé.

Dans les terrains naturellement humides, il faut, pour récolter de
beaux fruits, ramer les Concombres et les Cornichons, comme les Pois
et les Haricots, afin qu'ils ne posent pas sur le sol.

La durée germinative des graines de Concombre est de cinq ans.

     =Variétés.=--Blanc hâtif, -- blanc gros, -- jaune long, -- vert
     long anglais, -- de Russie, -- serpent.


COURGE POTIRON (_Cucurbita maxima_).--On sème les potirons en mars,
sur couche chaude et sous panneaux; en avril, on les repique en
pépinière également sur couche et sous panneaux. Quelques jours
après le repiquage, on commence à donner un peu d'air, afin de
fortifier le plant; et, en mai, on prépare des trous que l'on
dispose de manière que les Potirons soient au moins à 1m,65 les uns
des autres. On remplit les trous de fumier, que l'on couvre
d'environ 0m,15 de terreau. Si, après la plantation, il survient de
petites gelées blanches pendant la nuit, il faut couvrir les
Potirons avec des cloches, ou, à défaut, avec de la litière. Pendant
leur végétation, il faut les arroser abondamment, et les autres
soins consistent à pincer la première tige au-dessus du second oeil,
afin de favoriser le développement d'une ou de deux branches sur
chacun. Lorsqu'elles ont environ 1m,50 de longueur, on les marcotte,
ce qui consiste à coucher les branches en terre, afin qu'elles
produisent des racines; de cette manière, on obtient une végétation
beaucoup plus vigoureuse. Dès qu'un fruit est noué et jugé digne
d'être conservé, il faut pincer la branche qui le porte à deux ou
trois yeux au-dessus du fruit; et si l'on veut en obtenir de
volumineux, on ne doit en laisser qu'un ou deux sur chaque pied,
excepté sur celui de _Hollande_, variété dont les fruits sont moins
gros, mais d'excellente qualité; c'est même celui que l'on doit
réserver de préférence pour les provisions d'hiver; car, cueilli
avant les gelées et déposé sur les tablettes du fruitier ou de
l'orangerie, il se conserve souvent jusqu'en mars et avril.

Les Courges à la moelle, pleine de Naples, de l'Ohio, de Valparaiso,
de Barbarie, de Madère, des Patagons, le Giraumont turban et le
Pâtisson, se cultivent exactement comme le Potiron.

La durée germinative des graines de Courge est de cinq ans.

     =Variétés.=--Jaune gros, -- d'Espagne, -- de Hollande, -- blanc,
     -- de Corfou.


CRESSON DE FONTAINE (_Nasturtium officinale_).--Cette plante,
jusqu'à présent employée en cuisine comme salade et fourniture
seulement, peut aussi être préparée à la manière des Épinards, et
sous cette forme elle a une saveur fort agréable. La consommation du
Cresson est devenue tellement considérable que, dans un rayon
très-rapproché de Paris, des terrains très-étendus sont consacrés à
cette culture.

Ces cressonnières sont alimentées par des sources naturelles ou
artificielles, et disposées de manière à être submergées à volonté.
Le terrain est divisé par fosses larges chacune d'environ 3 mètres
sur 0m,40 à peu près de profondeur, séparées par des plates-bandes
élevées, destinées à divers genres de culture, tels que Artichauts,
Choux, etc. On multiplie le Cresson de graines semées au printemps,
ou mieux de boutures faites en août. Avant la plantation, il faut
bien unir le terrain; et s'il arrivait qu'il ne fût pas assez
humide, on y laisserait couler un peu d'eau. Une fois le terrain
bien préparé, on prend du Cresson, et on le place au fond des fosses
par petites pincées, à environ 0m,12 à 0m,15 l'une de l'autre. Au
bout de peu de temps, il est enraciné et couvre complétement le sol;
alors on étend sur toute sa surface une légère couche de fumier de
vache bien consommé; puis, au moyen d'une planche à laquelle on
adapte un manche placé obliquement, on comprime le tout légèrement;
après quoi, on introduit 0m,10 à 0m,12 d'eau, quantité bien
suffisante pour cette culture. En été, on cueille le Cresson tous
les quinze jours ou toutes les trois semaines. Pour le cueillir avec
plus de facilité, on pose une planche en travers de la fosse. Dès
qu'une fosse est récoltée, on la met à sec, et l'on étend de nouveau
un peu de fumier de vache, qu'on appuie avec l'instrument mentionné
ci-dessus, opération qu'il faut recommencer immédiatement après
chaque coupe. Quand une fosse a produit pendant un an, on la détruit
pour la replanter, comme nous l'avons indiqué précédemment, mais
seulement après avoir enlevé les vieilles racines et les débris de
fumier, qui forment une épaisseur assez considérable dans le fond.

On peut aussi en semer ou en planter sur le bord des cours d'eau,
comme il en circule souvent dans les jardins d'agrément. Les tiges
ne tardent pas à s'étendre, et l'on peut en couper chaque année
jusqu'aux gelées, pourvu qu'on le fasse assez souvent pour
l'empêcher de monter en graine.

La durée germinative des graines de Cresson de fontaine est de
quatre ans.

_Cresson de terre_, _Cresson vivace_ (_Erysimum præcox_).--Il peut
remplacer le Cresson de fontaine, dont il a tout à fait la saveur.
On le sème au printemps, en rayons, dans une terre franche, légère
et humide.

La durée germinative des graines de Cresson de terre est de trois
ans.

_Cresson alénois_ (_Lepidium sativum_).--Comme cette plante monte
très-vite en graine, on est obligé d'en semer très-souvent; les
semis se font en rayons, au printemps sur couche, et en été à une
exposition ombragée.

Les graines de Cresson alénois mûrissent en juin, et se conservent
pendant cinq ans.

     =Variétés.=--Cresson alénois frisé, -- Cresson doré.


ÉCHALOTE (_Allium Ascalonicum_).--On ne la cultive avec succès que
dans une terre légère et substantielle, fumée de l'année précédente.
Elle se multiplie de caïeux plantés en février et mars, à 0m,08 ou
0m,10 de distance, et presque à fleur de terre, afin d'éviter
l'humidité, qui lui est très-préjudiciable. On choisit, pour
replanter, les Échalotes les plus minces et les plus allongées, car
ce sont celles qui produisent les plus belles bulbes. On les arrache
en juillet ou en août, lorsque les feuilles sont sèches, et on les
laisse deux ou trois jours au soleil, puis on les rentre dans un
lieu sec.


ÉPINARDS (_Spinacia oleracea_).--On les sème, en lignes ou à la
volée, depuis le mois de mars jusqu'à la fin d'octobre; et comme ils
restent peu de temps en terre, on en sème souvent parmi les plantes
nouvellement repiquées ou pour garnir les planches qui doivent être
employées à une autre culture environ un mois après. Les semis d'été
doivent se faire à une exposition ombragée; il faut arroser
fréquemment, pour les empêcher de monter.

Les graines d'Épinards mûrissent en juillet, et se conservent
pendant cinq ans.

     =Variétés.=--Épinards de Hollande, -- d'Angleterre, -- de
     Flandre, -- d'Esquermes, à feuilles de laitue.


ESTRAGON (_Artemisia dracunculus_).--On le multiplie de graines,
mais plus fréquemment par éclats des pieds, qu'on replante au
printemps à bonne exposition. On coupe les tiges à l'entrée de
l'hiver, et on couvre les touffes de quelques centimètres de
terreau.


FENOUIL (_Anethum feniculum_).--On en cultive plusieurs variétés;
mais, comme légume, le Fenouil doux est le plus estimé. On le
multiplie de graines que l'on tire d'Italie chaque année; celles
qu'on récolte dans nos jardins dégénèrent promptement. On sème, de
mars en juin, en place ou en pépinière, et on repique à 0m,40 de
distance; puis on donne des binages et de fréquents arrosements
pendant la sécheresse. Quand le Fenouil est assez fort, on le fait
blanchir à la manière du Céleri. On mange les racines et les jeunes
pousses.

La durée germinative des graines de Fenouil est de cinq ans.


FÈVE (_Faba vulgaris_).--On sème les premières Fèves en janvier,
sous panneaux (pour semer à cette époque, on prend de préférence la
Fève naine hâtive); en février, on les repique en rayons un peu
profonds, qu'on trace à 0m,35 les uns des autres; on les couvre de
litière pendant les mauvais temps, et lorsqu'elles ont quelques
centimètres de hauteur on donne un binage, puis on achève de remplir
les rayons, ce qui augmente la vigueur des plantes et des produits;
lorsqu'elles sont défleuries, l'on pince toutes les extrémités, afin
de forcer la séve à se porter vers le fruit. En février, on sème en
pleine terre, par touffes ou en rayons; et à partir de cette époque,
les semis peuvent être continués successivement jusqu'à la fin de
mai; enfin, quelle que soit l'époque des semis, les soins consistent
à donner quelques binages et à pincer l'extrémité des tiges, comme
nous l'avons précédemment indiqué.

La durée germinative des semences de Fèves est de six ans.

     =Variétés.=--Naine hâtive, -- Julienne, -- de marais, -- de
     Windsor, -- toujours verte, -- violette, -- à fleur pourpre, -- à
     longue cosse.


FRAISIER (_Fragaria vesca_).--On multiplie les Fraisiers de graines
ou de filets, qui ne doivent être pris que sur du plant d'un an; car
ceux qui proviennent de vieilles touffes produisent beaucoup moins,
les fruits en sont moins beaux et de moins bonne qualité. On sème en
mars, à une exposition ombragée; on couvre les graines d'une légère
couche de terre fine, mêlée de terreau, et l'on entretient la
fraîcheur de la terre par des bassinages.

Dès que le plant a quatre ou cinq feuilles, on le repique en
pépinière, deux par deux, sur une vieille couche. Aussitôt après le
repiquage, on bassine avec l'arrosoir à pomme, ce que l'on continue
de faire suivant le besoin; et pendant quelques jours on garantit
les jeunes plants contre l'action du soleil avec un peu de litière,
qu'on étend bien légèrement.

Dans le commencement de juillet, on relève les plants en mottes pour
planter en pleine terre, à environ 0m,15 de distance l'un de
l'autre, et, comme après le premier repiquage, on protége la reprise
par de fréquents arrosements. Le résultat de ces repiquages est de
favoriser le développement d'une grande quantité de jeunes racines;
et plus les Fraisiers en sont garnis, plus ils deviennent
productifs. À partir de cette époque jusqu'au moment de les mettre
en place, on a soin de supprimer toutes les fleurs et les filets qui
se développent sur le jeune plant, et d'arracher ceux qui paraissent
dégénérer, ce qu'il est facile de reconnaître à leur vigueur et à
l'absence des fleurs.

Vers la fin de septembre, on donne un bon labour aux planches dans
lesquelles on doit planter ses Fraisiers; et si le terrain ne se
trouvait pas être de bonne qualité, il faudrait pour l'améliorer
n'employer que des engrais bien consommés: car lorsque les racines
des Fraisiers atteignent le fumier non consommé, les feuilles se
dessèchent successivement, et souvent les touffes périssent. Après
avoir bien préparé le terrain, on trace cinq rangs par planche de
0m,33 de largeur; puis on plante ses Fraisiers à 0m,35 de distance
sur la ligne, ce qui toutefois ne doit avoir lieu que pour les
Fraisiers des Quatre-Saisons, car pour ceux à très-gros fruits, tels
que le Fraisier Keen's seedling, on trace quatre rangs seulement, et
l'on plante à 0m,50 de distance sur la ligne; après quoi l'on
continue de couper les fleurs et les filets de chaque touffe avant
qu'ils soient enracinés, afin de concentrer sur chaque pied la force
de reproduction dont ils sont doués.

Au printemps, on donne un binage à chaque planche; dès que les
fleurs commencent à paraître, il faut couvrir la terre d'un paillis
un peu long, ce qui d'une part a l'avantage de conserver l'humidité
du sol, et de l'autre empêche les fruits de porter sur la terre. Les
arrosements doivent être faits avec les arrosoirs à pomme, au
printemps le matin, et le soir en été. L'année suivante, on continue
les mêmes soins; mais, comme au bout de quelques années les produits
dégénèrent, il ne faut pas conserver les Fraisiers plus de deux ans.
Cependant, dans un bon terrain, on peut les conserver trois ou
quatre ans, en ayant soin de les rechausser chaque année au
printemps avec de la terre neuve.

Les Fraisiers qu'on multiplie de filets doivent être plantés en
juillet, et comme ce que nous venons de dire pour les Fraisiers
provenant de graines est en tout applicable à ces derniers, nous
croyons inutile de traiter ce sujet plus longuement.

_Des Fraisiers forcés._--Les Fraisiers cultivés pour forcer sont: le
Fraisier des Quatre-Saisons, Keen's seedling, Princesse royale,
Marguerite Lebreton, Victoria Trolopp, Elton.

Dans le courant de janvier ou dans les premiers jours de février, on
pose des coffres, puis des panneaux, sur les planches des Fraisiers
qu'on veut forcer; on enlève la terre des sentiers qui entourent les
coffres jusqu'à environ 0m,45 de profondeur, après quoi on remplit
les sentiers de fumier, mais jusqu'au niveau du sol seulement, et
dans la première quinzaine de février on achève de les remplir. À
partir de cette époque, il faut avoir soin de les entretenir à la
hauteur des panneaux: pour cela, on rapporte du fumier au fur et à
mesure qu'il en est besoin. On couvre les panneaux pendant la nuit
avec des paillassons, et l'on donne de l'air au moment du soleil.
Vers la fin d'avril, on commence à donner quelques bassinages, si la
température l'exige, ce que l'on continue de faire au besoin. Les
Fraisiers étant ainsi traités, les fruits commenceront à mûrir dans
le courant d'avril.

Après la récolte, ou enlève les panneaux (qui peuvent encore servir
pour mettre sur les Melons), ce qui n'empêchera pas les Fraisiers,
ceux des Quatre-Saisons surtout, de fructifier jusqu'aux gelées.
Néanmoins, on peut également obtenir une seconde récolte des Keen's
seedling et autres variétés à gros fruits. Pour cela, il faut les
priver d'eau pendant quelque temps, afin d'en arrêter la
végétation; et lorsque les touffes sont presque fanées, on supprime
une bonne partie des feuilles, on les bine légèrement, puis on
favorise leur végétation par de bons arrosements. Dans les premiers
jours d'août, on aura une seconde fructification, tout aussi
abondante que la première.

Au lieu de détruire, après la récolte, les Fraisiers cultivés en
pots, comme on a l'habitude de le faire, on peut, dans le courant de
l'automne, retrancher les vieilles racines et renouveler la terre
des pots. Traités après cette opération comme les jeunes plants que
l'on renouvelle chaque année, ces Fraisiers donnent des fruits tout
aussi beaux et tout aussi abondants que les jeunes plants. Nous
avons vu à Tours, chez M. Bellanger, un de nos amis, des Fraisiers
soumis à ce traitement depuis quinze ans, dont la vigueur ne laisse
véritablement rien à désirer.

Depuis l'adoption du chauffage au thermosiphon, on a modifié la
culture forcée des Fraisiers. Ainsi, après avoir traité les
Fraisiers comme nous l'avons indiqué, vers la fin de septembre ou au
commencement d'octobre, on les relève en mottes pour les planter
dans des pots de 0m,15. On emploie pour l'empotage une bonne terre
douce, passée à la claie, et, aussitôt après la plantation, on place
les pots l'un à côté de l'autre dans un coffre, de manière à pouvoir
les garantir des grandes pluies et des gelées, en posant dessus des
châssis ou des paillassons; puis on les arrose pour en faciliter la
reprise, et, comme pour les pieds cultivés en pleine terre, on
supprime les filets et les fleurs au fur et à mesure qu'ils
paraissent. Dans le courant de janvier, on prépare les coffres à
recevoir les Fraisiers; puis on les place sur le sol, tous à côté
les uns des autres, ou sur un gradin sous lequel on fait circuler
les tuyaux du thermosiphon. Après avoir tout disposé, on bine la
terre des pots, on enlève les feuilles mortes, et l'on pose les
panneaux, que l'on couvre de paillassons pendant la nuit. Arrivé à
ce point, on commence à les chauffer, ce qu'il ne faut faire que
modérément et de manière à entretenir sous les panneaux une
température de 12 à 15 degrés, et, comme nous l'avons indiqué pour
les Fraisiers forcés en pleine terre, on bassine et on donne de
l'air toutes les fois que la température est favorable. On peut, par
ce moyen, avoir des fruits mûrs dès les premiers jours de mars.
Comme ceux de pleine terre, les Fraisiers forcés en pots sont
susceptibles de donner une seconde récolte; il suffit de les
dépoter, de les planter en pleine terre et de leur donner les soins
ci-dessus indiqués.

On divise les Fraisiers en plusieurs sections, qui contiennent
chacune un grand nombre de variétés. Nous indiquerons seulement
celles qui entrent le plus communément dans la culture.

La durée germinative des graines de Fraisiers est de trois ans.

     =Variétés.=--Des Quatre-Saisons, -- Ambroisia, -- Amiral Dundas,
     -- British Queen, -- Eleonor Myatt, -- Elton, -- Jacunda, --
     Keen's sedling, -- Lucas, -- Marguerite Lebreton, -- Napoléon
     III, -- Princesse royale, -- Sir Harry, -- Victoria Trolopp, --
     Vicomtesse Héricart de Thury.


HARICOT (_Phaseolus vulgaris_).--On sème les premiers Haricots en
décembre, sur couche et sous panneaux; mais, comme à cette époque, il y
a souvent absence complète de soleil, ce qui est très-défavorable à ce
genre de culture, il est préférable de ne commencer ce travail que dans
le courant de janvier, et à partir de cette époque l'on peut continuer
jusqu'à la fin de mars. On sème sur couche et sous panneaux, et aussitôt
après le développement des cotylédons, on repique les Haricots en
pépinière, toujours sur couche et sous panneaux. Quelques jours après,
on prépare une couche d'environ 0m,50 d'épaisseur dont la chaleur soit
de 20 à 25 degrés; on pose les coffres, on charge la couche de 0m,12 à
0m,15 de terre légère, et l'on plante les Haricots.

On trace quatre rangs par coffre, et l'on plante à environ 0m,15 sur
la ligne; après quoi les soins à donner consistent à refaire les
réchauds de temps à autre, afin d'entretenir la chaleur nécessaire
dans la couche; à couvrir les panneaux pendant la nuit; à donner de
l'air toutes les fois que la température le permet; enfin, à
bassiner au besoin, surtout au moment de la floraison, afin
d'empêcher les fleurs de couler; et lorsque les Haricots ont environ
0m,25 de hauteur, on les couche vers le haut du coffre, puis on les
maintient dans cette position au moyen de petites tringles de bois
qu'on pose sur les tiges. Peu de jours après, l'extrémité des tiges
se relève (on peut alors enlever les tringles), mais la partie
inférieure reste couchée sur le sol. Ainsi traités, on commence
ordinairement à cueillir les premiers Haricots six semaines après le
semis.

C'est souvent à tort que l'on détruit les Haricots aussitôt après
qu'on en a récolté les premiers produits; car en les nettoyant avec
soin, opération qui consiste à enlever les feuilles mortes et les
fruits que l'on a trouvés trop petits pour être cueillis, ils
donneront au bout de quelque temps une seconde récolte aussi
abondante que la première.

On peut faire avec avantage l'application du chauffage par le
thermosiphon à la culture des Haricots sous panneaux. Il suffit
alors de préparer une couche très-mince dans le but seul de garantir
les Haricots de l'humidité du sol, puis on fait circuler les tuyaux
de l'appareil au-dessus de la couche; on entretient la chaleur de 15
à 20 degrés sous les panneaux; et comme l'on peut régler ce
chauffage à volonté, on découvre tous les jours, sans avoir égard à
l'état de la température, et l'on donne de l'air aussi souvent qu'il
est nécessaire, ce qui contribue puissamment au succès de
l'opération.

En avril, on semé encore sur couche, mais on repique en pleine terre
et sous cloches. On repique trois Haricots sous chacune; au bout de
quelques jours, on commence à donner de l'air, puis on enlève les
cloches lorsque les gelées ne sont plus à craindre et que la
température est favorable. Il va sans dire qu'on peut indifféremment
employer des cloches ou des panneaux.

On sème en pleine terre en mai; en terre légère, on sème dans la
première quinzaine du mois; mais en terre forte, dans la seconde
seulement, par touffes, ou mieux en rayons, car, par ce moyen, on
obtient une végétation beaucoup plus vigoureuse, et par conséquent,
des produits plus abondants. On trace des rayons d'environ 0m,05 de
profondeur à 0m,40 les uns des autres; après quoi, on sème les
Haricots un à un, à 0m,15 ou 0m,20 sur la ligne, puis on les couvre
d'environ 0m,02 de terre.

Pour semer par touffes, on fait des trous de 0m,05 à 0m,06 de
profondeur, disposés en échiquier, à 0m,40 les uns des autres; on
sème cinq ou six Haricots dans chacun, puis on les recouvre de la
même quantité de terre que ceux qui sont semés en rayons. Quelque
temps après, on donne un binage pour faciliter la levée des graines;
mais c'est seulement lorsque les Haricots sont bien levés qu'on
finit de remplir les trous ou les rayons. À partir de l'époque
ci-dessus indiquée, on peut semer des Haricots en pleine terre,
jusqu'à la mi-août, pour manger en vert (les Haricots qu'on cultive
particulièrement pour cet usage sont: le Nain de Hollande, le
Flageolet et le Bagnolet); mais, quand on veut récolter en sec, il
ne faut pas semer après le mois de mai, excepté pour quelques
variétés naines hâtives, que l'on peut encore semer dans la
première quinzaine de juin. On cultive encore un grand nombre de
variétés de Haricots, que l'on divise en deux catégories.

La durée germinative des semences de Haricots est de trois ans.

_Haricots à manger en vert ou écossés._--Nain de Hollande, h.
0m,30,--Noir de Belgique, h. 0m,35,--de Soissons nain, h. 0m,50.--de la
Chine, h. 0m,35,--Flageolet, h. 0m,35,--Fl. jaune, h. 0m,40,--Suisse
blanc, 0m,45,--S. gris, h, 0m,45--de Chartres, h. 1m,40,--de Soissons,
h. 2m,--Sabre, h. 2m,--Riz, h. 0m,60.

_Haricots sans parchemin ou Mange-tout._--Nain blanc, h. 0m,50,--Sabre
nain, h. 0m,50,--de Prague marbré nain, h. 0m,45,--Princesse nain, h.
0m,40,--Jaune du Canada, h. 0m,40,--Beurre nain, h. 0m,35,--Predomme, h.
1m,50,--Princesse, h. 2m,--Beurre 2m,50,--B. blanc, h. 2m,--de Prague
rouge, h. 2m,50,--de P. marbré, h. 2m,--de P. bicolore, h. 2m,50,--de
Villetaneuse, h. 2m.


IGNAME DE LA CHINE (_Dioscorea Batatas_).--Cette plante, dont
l'introduction en France date de 1848, a résisté à l'épreuve du
temps, sous laquelle ont succombé un grand nombre de plantes
nouvelles. Elle justifie de plus en plus les espérances fondées sur
les services qu'elle rend dans son pays natal, et l'on peut dire
maintenant qu'elle est digne à tous égards de figurer au premier
rang sur la liste de nos plantes potagères.

La saveur des racines tuberculeuses de l'Igname de la Chine diffère
peu de celle de la Pomme de terre; elles sont aussi riches en
fécule, et peuvent, comme la Pomme de terre, recevoir toute sorte
d'assaisonnements.

Ces racines sont annuelles; laissées en terre, elles s'atrophient
chaque année, mais seulement après avoir donné naissance à de
nouvelles racines, qui partent du collet de la plante.

On multiplie l'Igname de la Chine en plantant, en mars ou avril,
sans plus de soins que n'en exige la culture bien comprise de la
Pomme de terre, soit les bulbilles qui naissent dans les aisselles
des feuilles, soit les jeunes racines que produisent les bulbilles,
soit enfin le collet des racines destinées à la consommation. On
plante les Ignames de la Chine en lignes, à 0m,20 ou 0m,25 les unes
des autres, en tous sens. Dans les terrains siliceux, qui
conviennent mieux que tous les autres à la culture de cette plante,
la récolte des Ignames de la Chine peut être faite l'année même de
la plantation. Les frais d'arrachage ne dépassent pas sensiblement
alors ce que coûte ordinairement la récolte des Carottes longues,
par exemple. Néanmoins, pour obtenir de cette plante tout ce qu'elle
peut produire, il faut laisser les racines en terre pendant deux
ans. D'après ce que nous avons été à même de constater dans nos
propres cultures, le rendement en racines de l'Igname de la Chine
dépasse toujours de beaucoup la seconde année ce que la même étendue
de terrain aurait pu produire de Pommes de terre. Il en résulte que,
malgré les deux années de culture et les frais d'arrachage, cette
opération offre encore des avantages certains.

Bien que les tiges de l'Igname de la Chine soient grimpantes, elles
n'ont pas besoin d'être ramées, et l'on peut les laisser ramper sur
le sol. S'il arrivait même qu'elles prissent un trop grand
développement la seconde année, on pourrait sans inconvénient en
donner une partie aux bestiaux, qui les mangent avec plaisir comme
fourrage frais. L'Igname de la Chine est peu sensible au froid; sous
le climat de Paris, elle passe très-bien en pleine terre les hivers
ordinaires. Cependant, il est prudent d'arracher les Ignames de la
Chine dès que les tiges sont complétement sèches.

Placée dans les mêmes conditions que la Pomme de terre, l'Igname de
la Chine peut se conserver facilement cinq et six mois hors de
terre.


LAITUE (_Lactuca sativa_).--On en cultive deux races principales:
les Laitues pommées (_Lactuca capitata_) et les Laitues romaines
(_Lactuca romana_).

_Laitues._--On les divise en Laitues pommées, de printemps, d'été,
d'hiver, et à couper.

_Laitues de printemps._--Dans la première quinzaine d'octobre, on
sème la variété dite petite noire, sur un ados exposé au midi;
lorsque les cotylédons sont bien développés et que les premières
petites feuilles commencent à paraître, on place trois rangs de
cloches sur l'ados, et l'on repique sous chacune une trentaine de
plants; puis on élève ces Laitues sans jamais leur donner d'air.
Mais il n'en est pas de même pour les autres variétés, qu'on sème
dans la seconde quinzaine du mois: car lorsque le plant est bien
repris, ce qui se voit quand il commence à végéter, on donne un peu
d'air en soulevant les cloches d'environ 0m,03 du côté opposé au
vent. Au bout de quelques jours, on augmente progressivement, selon
l'état de la température, et afin de fortifier le plant. Il ne faut
rabattre les cloches que lorsqu'il gèle à 2 ou 3 degrés. Lorsque la
gelée devient plus forte, on garnit les cloches avec du fumier bien
sec, qu'on augmente en raison de l'intensité du froid.

On découvre les cloches au moment du soleil; mais on doit s'assurer
avant si le plant ne souffre pas de la gelée; car il faudrait alors,
au lieu de découvrir, augmenter la couverture et le laisser dégeler
graduellement.

Dans la première quinzaine de novembre, on plante sur couche (sous
panneaux ou sous cloches), et à partir de cette époque, on continue
successivement jusqu'à la fin de février. En mars, on plante en
pleine terre, à bonne exposition, toujours avec des plants pris sur
le même ados.

Vers la fin de février ou au commencement de mars, on sème sur
couche et sous panneau; et lorsque le plan est assez fort, on le
repique en planches que l'on aura eu soin de pailler avant la
plantation.

     =Variétés.=--Crêpe ou petite noire, -- Gotte, -- Georges, -- À
     bord rouge. -- Bigotte.

On sème aussi ces variétés en août et en septembre; on les plante
sur des vieilles couches, qu'on recharge de terreau, de manière
qu'elles se trouvent près du verre; mais c'est seulement quand il
gèle qu'on les recouvre de panneaux, et en ayant soin de leur donner
autant d'air qu'il est possible. On en conserve souvent jusqu'en
décembre.

_Laitues d'été._--On commence à en semer dès les premiers jours
d'avril, puis jusqu'en juillet, successivement tous les quinze
jours, afin d'en avoir qui se succèdent pendant toute la saison. Les
soins sont les mêmes que ceux que nous avons indiqués précédemment;
seulement, en raison de l'époque, les arrosements doivent être
beaucoup plus fréquents.

     =Variétés.=--Blonde de Versailles, -- Bl. d'été, -- Bl. de
     Berlin, -- Batavia blonde, -- Bl. brune, -- de Malte, -- Turque,
     -- Impériale, -- verte de Gênes, -- grosse brune paresseuse, --
     Palatine, -- rouge chartreuse, -- rousse à graine jaune, --
     sanguine ou flagellée.

_Laitues d'hiver._--On commence à les semer en août, et l'on peut
continuer jusque vers le milieu de septembre. En octobre on les
plante dans une plate-bande, à bonne exposition, et on les garantit
des fortes gelées et de la neige en les couvrant avec de la
litière, qu'on enlève toutes les fois que le temps le permet.

     =Variétés.=--De la passion, -- Morine -- Brune d'hiver.

_Laitues à couper._--On peut facilement en avoir presque toute
l'année, et en commençant à semer sur couche en janvier et en
février, puis en pleine terre dès le mois de mars successivement
jusqu'en novembre.

     =Variétés.=--À pincer, -- Chicorée, -- Épinard.

_Laitues romaines._--On en cultive plusieurs variétés que l'on peut
classer, comme les Laitues pommées, en Romaines de printemps, d'été
et d'hiver.

_Romaines de printemps._--Dans la première quinzaine d'octobre, on
sème la Romaine verte hâtive, et dans la seconde, les Romaines
blonde et grise maraîchère; on traite le plant comme celui des
Laitues pommées cultivées à cette époque; seulement, dans le courant
de novembre, on relève le plant des Romaines vertes pour le
replanter immédiatement; mais alors on n'en place plus que douze ou
quinze par cloche.

Vers la fin de décembre ou le commencement de janvier, on commence à
planter sous panneaux ou sous cloches, et à partir de cette époque
on continue successivement jusqu'à la fin de février; en mars, on
plante en pleine terre, à bonne exposition.

_Romaines d'été._--On les cultive absolument comme les Laitues
d'été, à la seule différence que pour les faire blanchir, on lie
avec un ou deux liens de paille les variétés qui ne se coiffent pas
elles-mêmes. Cette opération ne doit avoir lieu que par un temps
sec, et dès lors il faut s'abstenir de mouiller les feuilles en
arrosant.

     =Variétés.=--Alphange, -- Blonde de Brunoy, -- Monstrueuse, --
     Panachée, -- Dorée, -- À feuille de chêne.

_Romaines d'hiver._--On les traite comme les Laitues d'hiver; et
pour semer à cette époque, on donne généralement la préférence à la
Romaine rouge d'hiver, variété très-rustique et supportant le mieux
les gelées.

Les graines de Laitues et de Romaines mûrissent en août, et elles se
conservent bonnes pendant cinq ans.


LENTILLES (_Ervum lens_).--Cette plante est plus cultivée en plein
champ que dans les jardins; on la sème en rayons en mars et avril.
Dans un terrain sec et sablonneux ses produits sont beaucoup plus
abondants que dans un terrain gras et humide; car alors elle végète
beaucoup, mais ne donne que très-peu de graines. La variété à
laquelle on donne généralement la préférence est celle de
_Gallardon_.

La durée germinative des semences de Lentille est de trois ans.


MÂCHE DE HOLLANDE (_Valerianella olitoria_).--Elle aime une terre
douce et bien fumée. On commence à en semer en août et jusqu'à la
fin d'octobre. On la sème à la volée; et après avoir hersé à la
fourche, on la recouvre légèrement avec le râteau, et l'on arrose si
le temps est sec. Celle qu'on a semée en octobre sera bonne au
printemps.

Il existe une nouvelle variété de Mâche à feuilles panachées, qui
peut être cultivée exactement de la même manière.

_Mâche d'Italie ou régence._--C'est une espèce à feuilles plus
larges, mais plus tardive; on en sème souvent parmi celle de
Hollande, de manière à prolonger la durée du semis.

Les graines de Mâche sont bonnes à récolter en juin, et elles se
conservent pendant quatre ou cinq ans.


MAÏS (_Zea maïs_).--Dans les jardins, on cultive particulièrement le
Maïs pour ses jeunes épis, que l'on fait confire au vinaigre comme
les cornichons ou pour manger cuits à l'eau comme les pommes de
terre. On le sème en mai en pleine terre, ou en avril sur couche,
pour le repiquer ensuite à 0m,60 de distance. Quand les plantes
prennent de la force, on les butte, et on retranche les bourgeons
qui viennent au pied.

La durée germinative des semences du Maïs est de deux ans.

     =Variétés.=--Blanc hâtif, -- Quarantain, -- à poulets, -- sucré.


MELONS (_Cucumis Melo_).--La culture des Melons, sur laquelle il a
déjà paru beaucoup de traités, rarement écrits par des praticiens,
est on ne peut plus facile; cependant, dans nos pays elle exige des
soins assidus et intelligents, surtout pour ceux de première saison:
car alors on a à lutter contre les chances défavorables de la
température; et la bonne culture a une telle influence sur la
qualité des fruits, que, quoique placés dans des conditions bien
moins favorables, nos Melons cantaloups sont ordinairement
supérieurs en qualité à ceux des contrées méridionales, où ils sont
semés en plein champ et abandonnés à eux-mêmes.

Cette culture peut se faire de trois manières: sous panneaux, sous
cloches et en pleine terre.

_Melons sous panneaux._--On ne cultive sous panneaux que le
Cantaloup Prescott fond blanc et ses variétés.

Dans la culture de haute primeur on sème les premiers Melons dès les
premiers jours de janvier; mais, dans les cultures ordinaires, on
sème seulement dans les premiers jours de février.

On prépare une couche d'environ 0m,75 d'épaisseur, composée de
moitié fumier neuf, moitié fumier recuit.

On la charge de 0m,10 de terreau, de manière que le semis se trouve
peu éloigné du verre. On entoure le coffre d'un bon réchaud de
fumier, et lorsque la chaleur de la couche est favorable (25 à 30
degrés), on trace des rayons, on sème des graines, que l'on recouvre
légèrement; on tient les panneaux couverts de paillassons pendant
deux ou trois jours, jusqu'à ce que ces graines aient levé; après
quoi on découvre tous les jours, en ayant soin de recouvrir avant la
nuit. Quelques jours après la levée des graines, on commence à
donner un peu d'air par le haut des panneaux chaque fois que le
temps le permet, afin de fortifier le plant. Lorsque les cotylédons
sont bien développés, on prépare une autre couche, de même épaisseur
que la précédente, mais dont la longueur doit être proportionnée à
la quantité de plants que l'on veut repiquer; puis on la charge de
terreau. On place les coffres, on étend le terreau également, et
lorsque la chaleur de la couche est favorable, on choisit le plant
le plus vigoureux, et on le repique avec le doigt, comme on le
ferait avec un plantoir. On fait ordinairement dix rangs par coffre,
et l'on repique ses Melons à 0m,12 de distance sur la ligne, ayant
soin de les enfoncer jusqu'aux cotylédons; ou bien on enfonce des
pots de 0m,08 de diamètre sur la couche; on les emplit de bonne
terre douce mêlée de terreau, on la foule légèrement, et lorsque la
chaleur est favorable, on repique un pied de Melon dans chaque
pot[7]; et, dans ce cas comme dans l'autre, on tient les panneaux
couverts de paillassons pendant trois ou quatre jours, pour
faciliter la reprise du plant; après quoi on découvre tous les
jours, et l'on donne un peu d'air au moment du soleil.

[Note 7: Ces deux modes de repiquage sont encore pratiqués dans
la culture maraîchère. Cependant bon nombre de maraîchers ont
abandonné le repiquage en pot; car l'expérience prouve qu'un Melon
dont les racines sont contournées (ce qui arrive nécessairement aux
pieds repiqués en pot, si la plantation se trouve retardée de
quelques jours), doit végéter avec moins de vigueur que celui, qui
est repiqué sur couche, et dont les racines n'ont pas été gênées
dans leur développement.]

_Première taille._--Lorsque la tige primitive a trois ou quatre
feuilles, on la coupe au-dessus de la seconde feuille (_fig. 11_);
ensuite on supprime les cotylédons, dans la crainte que l'humidité
ne pourrisse ces organes et qu'ils ne gâtent la tige.

[Illustration: Fig. 11.--Melon, première taille.]

Dans la seconde quinzaine de février, on prépare des couches de
0m,60 d'épaisseur et 1m,33 de largeur, composées de fumier neuf, de
feuilles d'arbres et de marc de raisin; ou de fumier neuf et d'un
tiers de fumier provenant d'anciennes couches. On les charge
d'environ 0m,15 de bonne terre de potager mêlée de terreau; on place
les coffres, et après avoir bien étendu la terre dans les coffres,
on place les panneaux, on remplit les sentiers à moitié, et, quand
la couche a jeté son premier feu, on plante deux pieds de Melon sous
chaque panneau. Avant la plantation on fait un rang de trous sur le
milieu de la couche; puis, si l'on a repiqué sur couche, on lève les
plants avec une bonne motte, et l'on plante un pied de Melon dans
chaque trou, en ayant soin de l'enfoncer jusqu'aux premières
feuilles. Si l'on a repiqué en pot, on dépote le plant avec
précaution. Pour cela, on prend le pot de la main droite, on place
la main gauche sur la surface de la terre, de sorte que la tige se
trouve entre deux doigts. On renverse le pot, puis on frappe
légèrement sur le bord du coffre, et lorsque la motte est sortie du
pot, on plante le Melon comme nous l'avons indiqué. Aussitôt après
la plantation on donne un peu d'eau au pied; au moment du soleil,
on ombrage les panneaux avec un peu de litière, et pendant quelques
jours on s'abstient de donner de l'air.

Quelques jours après la plantation on entoure les coffres d'un bon
réchaud de fumier, et l'on achève de remplir les sentiers. Pendant
la nuit et par le mauvais temps on couvre les panneaux avec des
paillassons, puis on donne de l'air toutes les fois que la
température le permet.

[Illustration: Fig. 12.--Melon, deuxième taille.]

_Deuxième taille._--La première taille, c'est-à-dire le pincement de
la tige primitive, ayant déterminé le développement de deux branches
latérales, on en dirige une vers le haut du coffre et l'autre Vers
le bas; et lorsqu'elles ont environ 0m,33 de longueur, on les taille
au-dessus de la troisième ou quatrième feuille (_fig. 12_), suivant
la vigueur des pieds. Arrivé à ce point, et avant le développement
de nouvelles branches, on étend sur toute la couche un bon paillis
de fumier à moitié consommé.

_Troisième taille._--La seconde taille détermine le développement de
trois ou quatre branches sur chaque branche latérale. Pendant leur
végétation, on les dirige de manière qu'elles ne se croisent pas; et
lorsqu'elles ont environ 0m,33 de longueur, on les taille au-dessus
de la troisième feuille (_fig. 13_), sans avoir égard aux fleurs,
que l'on supprime, car les premières fleurs du Melon sont
ordinairement des fleurs mâles, qu'on nomme fausses fleurs; si par
hasard il se trouve quelques fleurs femelles nommées mailles, on
supprime aussi les branches où elles se trouvent, car alors les
plantes n'étant pas encore assez fortes, les fruits seraient
très-inférieurs à ceux qu'on obtiendra plus tard. Après la troisième
taille, on surveille avec soin le développement des nouvelles
branches; et lorsqu'on a de jeunes fruits noués, on choisit le mieux
fait; on pince la branche qui le porte à deux yeux au-dessus du
fruit, que l'on garantit avec les feuilles environnantes, de manière
qu'il ne soit pas atteint par les rayons directs du soleil, qui le
durciraient; puis l'on supprime immédiatement sur chaque pied tous
les autres fruits, afin de favoriser le développement de celui que
l'on a laissé, et l'on pince toutes les autres branches au-dessus de
la seconde feuille (_fig. 13_).

[Illustration: Fig. 13.--Melon, troisième taille.]

Comme il arrive quelquefois que le jeune fruit n'a pas une forme
régulière, ou bien qu'il allonge trop, dans ce cas on le supprime,
et l'on fait choix d'une autre maille. Enfin, quand il a atteint à
peu près sa grosseur, si les plantes sont vigoureuses, on choisit
sur chaque pied, parmi les fruits nouvellement noués, un second
fruit, mais en exigeant toujours les mêmes conditions que pour le
premier; après quoi on supprime tous les autres, ce qui fera un ou
deux Melons sur chaque pied. Les autres soins se bornent à couper
toutes les branches nouvelles au-dessus de leurs premières feuilles
et à supprimer l'extrémité des branches qui sortiraient du coffre.
Pour toutes les opérations qui obligent d'enlever les panneaux, il
faut choisir le moment de la journée où la température est la plus
douce, afin que le froid ne saisisse pas les Melons, qui sont
excessivement tendres. Lorsque les arrosements deviennent
nécessaires, on bassine avec l'arrosoir à pomme; mais à cette époque
il faut que l'eau qu'on emploie soit au même degré de température
que l'atmosphère dans laquelle on la répand, afin de ne point
retarder la végétation. Si les Melons poussent très-vigoureusement,
il est bon de ne pas arroser ou de ne leur donner que très-peu d'eau
avant qu'ils aient des fruits noués; car plus ils sont vigoureux,
moins ils sont disposés à fructifier. Chaque jour, au moment du
soleil, on donne de l'air aux panneaux, en ayant soin de les
soulever à l'opposé du vent. Il ne faut pas, autant que possible,
les habituer à être ombragés; il vaut mieux aérer davantage à mesure
que le soleil prend de la force. En effet, lorsqu'on a commencé, il
faut continuer, et avec beaucoup d'exactitude; car souvent il ne
faut qu'un rayon de soleil pour brûler les feuilles. On continue de
couvrir les panneaux toutes les nuits; et à partir de l'époque de la
plantation, il faut entretenir les réchauds à la hauteur des
panneaux et les remanier tous les mois environ, en ajoutant chaque
fois au moins la moitié de fumier neuf, afin d'entretenir la chaleur
de la couche; mais il ne faut pas refaire les réchauds dans toute
leur profondeur une fois que les Melons pousseront vigoureusement,
car ils ont des racines qui rampent presque à la superficie du sol;
et comme elles se développent rapidement, elles ne tardent pas à
pénétrer dans les sentiers; c'est pourquoi il faut s'abstenir de
toute opération qui pourrait en arrêter le développement.

Par ce traitement, les fruits de la première saison commencent à
mûrir dans la première quinzaine d'avril, et ceux semés en février
donnent en mai[8].

[Note 8: Un fait assez important à connaître est le point précis
de la maturité des Melons. À ce sujet, nous dirons qu'il n'est pas
toujours indispensable d'attendre la maturité complète pour récolter
un Melon; il suffit qu'il soit frappé, c'est-à-dire qu'il commence à
changer de couleur ou de teinte; lorsqu'il est arrivé à ce point, on
peut le cueillir, le déposer dans un lieu frais, où il achève de
mûrir sans rien perdre de sa qualité; par ce moyen, on peut
facilement prolonger la récolte. Bien qu'il ne soit pas toujours
facile de constater la maturité d'un Melon, nous dirons qu'on le
juge arrivé au point d'être mangé, lorsqu'il prend une coloration
jaune, qui devient assez intense dans les variétés de couleur
claire; lorsque la queue se cerne à son point d'insertion, comme si
elle allait se détacher; enfin lorsque le fruit répand une odeur
agréable, et qu'en pressant doucement l'ombilic (le point opposé à
la queue), on le sent fléchir sous le doigt. Les variétés à écorces
minces sont les plus faciles à distinguer; quant aux Cantaloups, ils
présentent plus d'incertitude.]

Les Melons de primeur sont au nombre des plantes qu'il est
avantageux de chauffer avec le thermosiphon, car une des
circonstances les plus défavorables à cette culture est l'absence du
soleil, ce qui a souvent lieu en janvier et février; et comme,
malgré la rigueur de la température, il est nécessaire de bassiner
les Melons, a cause de la chaleur de la couche, il arrive souvent
que l'atmosphère du châssis se charge d'humidité et que de
nombreuses gouttelettes d'eau se forment sur toute la surface
intérieure des panneaux; or, si la température ne permet pas de
donner de l'air, cet excès d'humidité occasionne la coulure des
fleurs. C'est dans cette circonstance qu'on peut apprécier l'effet
bienfaisant du thermosiphon. Comme on règle ce chauffage à volonté,
on peut donner de l'air toutes les fois qu'il est nécessaire. Par
ce moyen, les soins sont exactement les mêmes que ceux précédemment
indiqués; seulement on fait une couche beaucoup moins forte, et on
fait circuler les tuyaux de l'appareil au-dessous de la couche.

Dans la seconde quinzaine de février on sème une seconde saison de
Melons.

Comme à l'époque où ces Melons sont bons à planter la température
commence à être plus favorable, on ne fait plus les couches aussi
fortes, et il n'est plus nécessaire de refaire les réchauds aussi
souvent. Une quinzaine de jours après le repiquage, on choisit un
emplacement bien exposé au midi, mais où l'on n'ait pas cultivé de
Melons l'année précédente; car, pour que le succès de cette culture
soit plein et entier, il ne faut pas planter deux années de suite
sur le même terrain. On fait une première tranchée de 1 mètre de
largeur et de 0m,33 de profondeur; on dépose les terres à
l'extrémité du carré, c'est-à-dire à l'endroit où l'on doit faire la
dernière tranchée; puis on prépare une bonne couche d'environ 0m,66
d'épaisseur, composée, comme pour les Melons de première saison, de
fumier, de feuilles ou de marc de raisin. Ensuite on ouvre une
tranchée à 0m,66 de la première, et avec de la terre, si elle n'est
pas trop compacte, on charge la couche de 0m,15; on fait une couche
dans la seconde, et ainsi de suite jusqu'au bout du carré, où l'on
trouvera la terre de la première tranchée pour charger la dernière
couche.

Après cela, on laboure les sentiers, on place les coffres, on étend
la terre dans l'intérieur des coffres, on pose les panneaux, puis on
entoure les coffres d'un bon réchaud de fumier, et on remplit les
sentiers. Lorsque la chaleur de la couche est au point convenable,
on plante deux pieds de Melon sous chaque panneau et on leur donne
les mêmes soins qu'aux Melons de première saison.

_Melons sous cloches._--Pour planter sous cloches, on peut encore
semer les Melons cantaloups Prescott; mais beaucoup de jardiniers
préfèrent les Melons brodés, qui fructifient beaucoup plus. Vers la
fin de mars ou le commencement d'avril, on sème sur couches et sous
panneaux, en ayant soin d'observer tout ce qui a été indiqué pour
l'éducation du plant de première saison. Quelque temps avant la
plantation, on fait une tranchée de 0m,65 de largeur sur 0m,40 de
profondeur, puis on prépare une couche d'environ 0m,75 d'épaisseur.
On la bombe légèrement au milieu, et on la couvre d'un lit de bonne
terre mêlée de terreau. Lorsque la chaleur de la couche est
favorable, on plante ces Melons sur un rang et à 0m,66 les uns des
autres. Aussitôt après la plantation, on couvre chaque Melon d'une
cloche, que l'on enveloppe de litière pendant deux ou trois jours,
pour favoriser la reprise du jeune plant; pendant la nuit, on couvre
les cloches avec des paillassons. Dès que les Melons commencent à
végéter, on donne un peu d'air en soulevant les cloches pendant le
jour, puis on augmente graduellement jusqu'au moment de les enlever,
ce qui a lieu lorsqu'elles ne peuvent plus contenir les branches,
mais ce qu'il ne faut faire que par un beau temps, car il vaudrait
mieux retarder cette opération que de les enlever par un temps
humide. À partir de l'époque ci-dessus indiquée jusqu'à la
Saint-Jean (du 20 au 25 juin), on peut successivement planter
plusieurs saisons de Melons sous cloches. L'éducation du plant, la
taille et les autres soins sont en tout conformes à ceux indiqués
pour les Melons cultivés sous panneaux.

_Melons sur buttes._--Nous allons maintenant donner la description
d'une méthode aussi simple que peu dispendieuse, récemment indiquée
par M. Loisel. Dans le courant de mai on élève sur le sol des buttes
en forme de cône, faites avec du fumier à moitié consommé, des
feuilles ou de la mousse. On leur donne environ 0m,50 ou 0m,60 de
diamètre à la base, 0m,60 de hauteur, et on les établit à environ 1
mètre l'une de l'autre. Les fumiers doivent être préparés comme pour
les autres couches, c'est-à-dire qu'il faut bien les mélanger, et
les mouiller s'ils sont trop secs; puis, à mesure qu'on les emploie,
il faut les fouler de manière que les buttes subissent le moins de
tassement possible; et, quelle que soit la nature des substances
employées pour construire ces buttes, il faut les couvrir d'environ
0m,15 de bonne terre, préparée comme nous l'avons indiqué
précédemment. On fait sur le sommet de chaque butte un petit trou
d'environ 0m,10 de diamètre, que l'on remplit de terreau fin; puis
on sème trois ou quatre graines dans chacun, pour ne laisser plus
tard que les deux pieds les plus vigoureux, ou bien, ce qui est
encore préférable, on plante des pieds tout élevés. Il faut, dans
ces deux cas, les couvrir aussitôt d'une cloche, que l'on enlèvera
lorsqu'elle ne pourra plus contenir les branches. Nous renvoyons,
pour les soins à donner et pour la première taille, à ce qui a été
dit à l'égard des Melons sous châssis. Avant d'enlever les cloches,
on binera légèrement la terre des buttes, en ayant soin de leur
conserver leur forme arrondie, ainsi que le terrain environnant,
puis on les couvrira complétement d'un paillis de fumier, que l'on
peut étendre à 1 mètre environ autour. Cette couverture a l'avantage
de maintenir la fraîcheur des arrosements. On visitera les buttes de
temps à autre. Les soins à donner consistent à faire descendre les
branches qui prendraient une mauvaise direction, à arracher les
mauvaises herbes à mesure qu'elles paraîtront; et lorsque les
branches seront arrivées à peu près au milieu de la butte, on en
pincera l'extrémité. Cette opération donnera naissance à de
nouvelles branches, qui se chargeront bientôt de fleurs et de
fruits; et comme elles atteignent promptement le bas de la butte, il
en faut couper une dernière fois toutes les extrémités, lorsqu'elles
commencent à ramper sur le sol. Une fois arrivé à ce point, tous les
soins se borneront à les arroser au besoin et à poser une tuile ou
un bout de planche sous chaque fruit, lorsque celui-ci sera arrivé à
peu près à moitié de sa grosseur. Outre l'économie que présentent
ces buttes, elles offrent l'avantage d'être plus facilement
pénétrées par les rayons solaires, ce qui est un point important
dans les cultures de ce genre. D'un autre côté, l'inclinaison des
branches est tellement favorable à la fructification, que chaque
butte peut facilement produire 10 ou 12 bons Melons dans le courant
de l'été; les premiers commencent ordinairement à mûrir dans la
seconde quinzaine de juillet, et continuent à donner des fruits
jusqu'en septembre.

On divise les Melons en trois races, dont nous allons indiquer les
meilleures variétés:

_Melons brodés._--Maraîcher.--Sucrin de Tour.--S. à chair
blanche.--Ananas d'Amérique,--d'Arkangel,--de Grammont,--de
Honfleur,--de Cavaillon.

_Melons cantaloups._--Orange.--Noir des Carmes,--de Vingt-Huit
Jours.--Prescott fond blanc.--Pr. fond gris.--Galeux fond vert,--de
Portugal.--Noir de Hollande.

_Melons à écorce lisse._--De Malte,--de M. à chair
rouge,--d'Hiver,--de Perse.[9]

[Note 9: Ces Melons, déposés dans un lieu sec, se conservent
sans altération jusqu'en janvier, et quelquefois plus longtemps.]

_Melons d'eau, Pastèques_ (_Cucurbita Citrullus_).--On les cultive
comme les Melons à cloches, à cette différence près, qu'on laisse
une plus grande quantité de fruits sur chacun.

La durée germinative des graines de Melons est de cinq ans.


NAVET (_Brassio Napus_).--Les navets viennent assez bien dans tous
les sols, mais ils préfèrent une terre douce et sablonneuse; ce
n'est même que dans un sol de cette nature qu'ils acquièrent une
bonne qualité. On les sème à la volée, depuis le mois de mai
jusqu'au commencement de septembre, et autant que possible par un
temps pluvieux. Lorsque le plant est assez fort, on l'éclaircit plus
ou moins, suivant la grosseur de la variété. Ceux que l'on destine
pour la consommation d'hiver doivent être semés en juillet et août.
On les arrache à l'approche des froids, et on leur coupe la fane,
afin qu'ils ne repoussent pas; puis on les met en jauge et on les
couvre de paille pendant les gelées; de cette façon on peut les
conserver jusqu'en avril. On en cultive un grand nombre de variétés,
que l'on divise en _Navets tendres_, _demi-tendres et secs_; pour
les premiers et les derniers semis, ce sont les tendres qu'il faut
prendre, comme étant les plus hâtifs.

Les graines de Navet mûrissent en juin, et se conservent bonnes
pendant cinq ans.

_Navets tendres._--Des Vertus.--Blanc plat hâtif.--Rouge plat
hâtif.--Boule de Neige.

_Navets demi-tendres._--Jaune de Hollande.--J. d'Écosse.--J. de
Malte.--J. de Finlande.--Rose du Palatinat.--Rond de Croissy.--Gris
de Morigny.

_Navets secs._--De Freneuse,--de Meaux,--de Berlin petit.--Jaune
long.


OIGNON (_Allium cepa_).--L'Oignon aime une terre douce et
substantielle, fumée de l'année précédente; on le sème à la volée
dans la seconde quinzaine de janvier, si le temps est favorable,
mieux en février et même en mars dans les terres fortes. Après le
semis, on herse et on foule le terrain; dans les terres légères, il
faut même affermir le sol avant de semer; puis on passe le râteau,
et on recouvre les graines d'une légère couche de terreau. Si le
temps est sec, on arrose de temps à autre, afin de favoriser la
germination; puis, lorsque les graines ont bien levé, on éclaircit
dans les places où le plant est trop épais, et l'on repique dans
celles où il en manque. Pendant leur végétation les Oignons
n'exigent d'autres soins que des binages et des arrosements, qu'il
faut même supprimer dès qu'ils commencent à tourner; assez
ordinairement, lorsqu'ils ont atteint leur grosseur, on abat les
fanes avec le dos du râteau, afin d'arrêter la circulation de la
séve au profit de l'Oignon. On récolte les Oignons vers la fin
d'août ou au commencement de septembre; après les avoir arrachés, on
les laisse sur le terrain pendant une quinzaine de jours, pour
qu'ils achèvent de mûrir, après quoi on les dépose dans un grenier.
Si l'on a soin de les étendre et d'enlever tout ce qui pourrait
engendrer de la pourriture, on peut en conserver jusqu'à la fin de
mai.

     =Variétés.=--Rouge foncé, -- R. pâle, -- Jaune des Vertus, --
     Souffré d'Espagne, -- pyriforme, -- de Madère.

On peut aussi les semer au mois d'août: par ce moyen, l'on a même
des Oignons deux mois plus tôt; mais il arrive souvent que beaucoup
montent à graine au printemps.

_Oignon blanc._--On le sème en pépinière et à la volée dans la
première quinzaine d'août, pour le repiquer en octobre, et vers la
fin du même mois pour repiquer en mars. En octobre dans les terres
légères, et en mars dans les terres fortes, on prépare le terrain
qu'on destine à la plantation de l'Oignon blanc. On trace 10 ou 12
rangs par planche de 1m,33 de largeur, et l'on repique les Oignons à
0m,10 de distance sur la ligne.

Dans les hivers rigoureux, il est prudent de couvrir le plant avec
de la litière. On commence à récolter les Oignons blancs vers la fin
d'avril ou au commencement de mai.

Si, par une circonstance imprévue, il arrivait qu'on manquât de
plant ou bien que la quantité fût insuffisante, on peut semer en
janvier ou en février sur couche et sous panneaux; on peut aussi en
semer en pleine terre en février et mars; ces Oignons produiront
beaucoup plus tôt que les autres variétés semées à la même époque.

     =Variétés.=--Oignon blanc hâtif, -- Oignon blanc gros.

_Oignon d'Égypte_ ou _Rocambole_.--Il diffère des autres en ce qu'il
porte sur sa tige des bulbilles qui servent à le multiplier. On les
plante en mars, à 0m,12 les uns des autres, et chacun de ces
bulbilles produit un bon et gros Oignon, que l'on arrache lorsque
les feuilles jaunissent; on les dépose dans un lieu très-sec pour
servir à la consommation, en ayant soin toutefois de réserver le
nombre nécessaire pour la plantation, qui doit avoir lieu en mars
suivant. Chacun de ces Oignons monte en tige, et rapporte des
bulbilles que l'on conserve pour replanter à l'époque précédemment
indiquée.

_Oignon Patate._--On le plante en février ou plus tôt, si le temps
le permet, à 0m,30 ou 0m,40 de distance; pendant sa végétation on le
butte à plusieurs reprises, afin de favoriser le développement des
bulbes qui croissent au tour de l'Oignon mère.

On récolte les graines d'Oignons en août, et elles se conservent
pendant deux ans.


OSEILLE (_Rumex acetosa_).--On la multiplie au printemps par éclats
de pieds ou par graine, qu'on sème en rayons depuis mars jusqu'en
juillet. Après le semis on recouvre les graines d'une légère couche
de terreau, et l'on donne de fréquents bassinages: on en fait
ordinairement des bordures; mais, pour n'en pas manquer en été, il
faut aussi la cultiver en planches, auxquelles on donne de copieux
arrosements pendant la sécheresse.

On fait la dernière récolte vers la fin d'octobre; après quoi on
donne un binage, puis on étend un bon paillis de fumier à moitié
consommé sur chaque planche, ou bien, à la même époque, on relève
les touffes d'Oseille pour les mettre en jauge et les chauffer en
hiver.

À cet effet, on prépare une couche de 0m,35 à 0m,40 d'épaisseur,
dont la chaleur soit de 10 à 12 degrés; on place les coffres, et on
charge la couche de 0m,15 à 0m,20 de terreau; après quoi on plante
10 à 12 rangs d'Oseille par coffre. Pendant les gelées on couvre les
panneaux avec des paillassons; on donne de l'air aussi souvent que
possible.

On peut aussi forcer l'Oseille sur place. Pour cela, l'on pose des
coffres sur les planches, puis des panneaux. On creuse les sentiers
qui entourent les coffres, et l'on élève un réchaud de fumier, que
l'on remanie de loin en loin.

On commence à chauffer l'Oseille vers la fin de novembre ou au
commencement de décembre, et l'on peut continuer successivement
jusqu'à la fin de février.

Les graines d'Oseille mûrissent en juillet, et se conservent pendant
deux ans.

     =Variétés.=--Vierge, -- de Belleville, -- de Frévent.

_Oseille Épinard._--On cultive sous ce nom la Patience des jardins,
_Rumex Patientia_. Cette plante a les feuilles grandes et allongées;
elle est d'une saveur plus douce que l'Oseille, et se multiplie
facilement, soit de graines semées au printemps, en place ou en
pépinière, pour être repiquées, ou bien par éclat des pieds. Il faut
les mettre. à environ 1 mètre l'un de l'autre.

La durée germinative des graines de Patience est de trois ans.


OXALIS CRÉNELÉE (_Oxalis crenata_).--Cette plante est d'une
multiplication et d'une culture très-faciles; elle produit un grand
nombre de petits tubercules, mais dont la saveur plaît généralement
peu. Les feuilles et les sommités des pousses peuvent être mangées
comme Épinards. On la multiplie par tubercules ou par boutures, que
l'on plante en avril et mai, à 1 mètre de distance; et dès qu'elles
ont poussé d'environ 0m,12, on commence à les butter au centre, afin
de forcer chaque jet à prendre une direction horizontale; puis, à
mesure qu'elles s'allongent, on les charge successivement de terre
jusqu'en septembre, époque où les tubercules commencent à se former.
À l'approche des gelées, on étend sur le terrain une couche de
fumier ou de feuilles, afin de ne faire la récolte que le plus tard
possible, car les tubercules grossissent jusqu'à une époque assez
avancée.


PANAIS (_Pastinaca sativa_).--Il leur faut une terre profonde et
substantielle. On peut les cultiver comme les Carottes, mais il faut
les éclaircir davantage, parce que les fanes sont beaucoup plus
larges; on peut les laisser en terre pendant l'hiver, car ils ne
craignent nullement les gelées.

La graine de Panais mûrit vers la fin d'août et n'est bonne que
pendant un an.

     =Variétés.=--Panais long, -- Panais rond.


PATATE DOUCE (_Convolvulus Batatas_).--On cultive les Patates sur
couche et sous châssis, sur couche sourde et en pleine terre.

On les multiplie de graines, qu'on sème en mars sur couche et sous
châssis; mais comme on en récolte rarement, le plus souvent on les
multiplie de la manière suivante: dans les premiers jours de janvier
on fait choix de quelques tubercules parmi les mieux conservés; on
les dépose sur couche chaude et on les couvre de châssis sur
lesquels on étend des paillassons pendant la nuit; peu de temps
après ils entrent en végétation. Alors on les couvre de 0m,05 ou
0m,06 de terre légère, et à l'époque de la plantation, on détache le
plant du tubercule mère pour le planter immédiatement en place; ou
bien, lorsqu'on veut avoir du plant d'une reprise plus facile, on
enlève les jeunes pousses à mesure qu'elles ont atteint 0m,06 ou
0m,08 de longueur, on les repique dans des pots d'environ 0m,06 que
l'on enterre sur couche; on les couvre d'une cloche, après quoi l'on
bassine au besoin, et lorsque les boutures sont enracinées, ce qui a
lieu assez promptement, on commence à soulever un peu la cloche, et
l'on augmente graduellement pour l'enlever tout à fait lorsqu'elles
peuvent supporter l'air sans se faner.

1. _Patates sur couche et sous châssis._--Dans la première quinzaine
de février, on prépare une couche de 0m,60 à 0m,70 d'épaisseur,
moitié fumier et moitié feuilles. La hauteur de la couche doit être
calculée de telle sorte qu'après qu'elle aura été chargée d'environ
0m,25 de bonne terre mêlée de terreau, le tout ne soit pas à plus de
0m,10 du verre. Après avoir placé les coffres, on pose les panneaux,
et lorsque la chaleur de la couche est favorable, on plante les
Patates sur deux rangs et à 0m,60 de distance sur la ligne. En les
plantant, il faut avoir soin de bien étendre les racines; car si
elles étaient contournées, cela nuirait essentiellement à la
production des tubercules. Pendant la nuit, on couvre les panneaux
avec des paillassons, puis on remanie les réchauds de temps à autre,
afin d'entretenir la chaleur de la couche; on bassine au besoin et
l'on donne de l'air toutes les fois que le temps le permet. Comme en
grossissant il arrive souvent que les tubercules sortent de terre,
il faut avoir soin de les recouvrir de quelques centimètres de
terre. On peut récolter en mai ou juin au plus tard les Patates
ainsi traitées; on détache les plus grosses, et si l'on recouvre les
racines avec soin, elles ne continueront pas moins de végéter
jusqu'à l'automne. En septembre on suspend les arrosements, afin de
ne point prolonger la végétation, ce qui nuirait essentiellement à
la maturité des tubercules.

2. _Patates sur couche sourde._--Dans le courant d'avril, on prépare
une couche sourde d'environ 1 mètre de largeur sur 0m,50
d'épaisseur; on la recouvre de 0m,20 à 0m,25 de bonne terre légère
et substantielle, et vers la fin d'avril ou au commencement de mai
on plante les Patates sur un rang et à 0m,65 l'une de l'autre; on
couvre chaque pied d'une cloche sur laquelle on met un peu de
litière au moment du soleil; au bout de quelques jours on commence à
donner de l'air, en soulevant les cloches pendant le jour, et on
enlève celles-ci lorsqu'elles ne peuvent plus contenir les branches.

Pendant la végétation, les soins se bornent à arroser toutes les
fois qu'il en est besoin.

Vers la fin d'août ou au commencement de septembre, on trouvera des
tubercules bons à être consommés; mais c'est seulement dans le
courant d'octobre que l'on fait la récolte complète. Il faut la
faire avec beaucoup de précaution, car les Patates qui sont rompues
ou froissées pourrissent promptement.

3. _Patates en pleine terre._--En mai, on fait de 0m,60 en 0m,60
des trous de 0m,50 de largeur et de 0m,35 à 0m,40 de profondeur; on
remplit le fond de fumier, on le couvre d'environ 0m,20 de terre
légère et substantielle, et l'on plante trois Patates dans chaque
trou, en les disposant de manière qu'elles se trouvent à environ
0m,8 l'une de l'autre. On arrose, on recouvre d'une cloche, et l'on
ombre au besoin.

Dans les terres légères et saines, on peut, sous le climat de Paris,
cultiver les Patates simplement en pleine terre, sur buttes de 0,80
de hauteur ou par planches d'environ 1 mètre de largeur, dont on
recharge le milieu de manière à former un billon sur la crête duquel
on plante un rang de Patates. Après la plantation, on les garantit
des rayons brûlants du soleil jusqu'à une parfaite reprise, après
quoi tous les soins consistent à les arroser au besoin.

4. _Conservation des Patates._--Le procédé le plus simple pour
conserver les Patates consiste à déposer les tubercules dans un lieu
sec où la température, étant la plus égale possible, ne descende pas
au-dessous de 12 degrés. Par ce moyen, l'on peut facilement
conserver des Patates sans altération jusqu'en février et mars. On
peut aussi conserver les Patates sur place, comme le fait M.
Souchet, jardinier du château de Fontainebleau, en les couvrant avec
des panneaux vitrés et des paillassons, de manière à empêcher le
froid de pénétrer sous les panneaux.

     =Variétés.=--Blanche, -- jaune, -- rose de Malaga, -- violette.


PERCE-PIERRE. _Bacille maritime_, _Fenouil marin_ (_Crithmum
maritimum_).--On la sème aussitôt la maturité des graines ou en
mars, sur couche, pour la repiquer au pied d'un mur, au midi ou au
levant; on la couvre de litière pendant l'hiver, parce qu'elle est
délicate et sensible aux gelées.

La graine de Perce-pierre ne conserve sa qualité germinative que
pendant un an.


PERSIL (_Petroselinum sativum_).--On le sème en rayons, depuis le
mois de février jusqu'en mai et juin; et pour, n'en pas manquer en
hiver, il faut le couvrir de feuilles ou de litière dès l'approche
des gelées. On peut aussi poser des coffres sur des planches
disposées à cet effet, puis on les couvre de panneaux; enfin, en
janvier ou février, on peut semer sur terre, mais sous panneaux; de
cette manière on a du jeune Persil dans la seconde quinzaine de
mars.

Les graines de Persil mûrissent en août, et elles se conservent
pendant trois ans.

     =Variétés.=--Frisé, -- Nain très-frisé à grosse racine.


PIMENT (_Capsicum annuum_).--On le sème sur couche en février ou
mars, en avril sur plate-bande terreautée, pour le repiquer à la fin
d'avril ou au commencement de mai en pleine terre, à bonne
exposition.

La durée germinative de la graine de Piment est de quatre ans.

     =Variétés.=--Long, -- rond, -- du Chili, -- doux d'Espagne, --
     tomate.


PIMPRENELLE (PETITE) (_Poterium Sanguisora_).--On la sème au
printemps ou à l'automne; on en fait ordinairement des bordures qui
sont excessivement rustiques.

Les graines de Pimprenelle mûrissent en septembre, et elles se
conservent pendant deux ans.


PISSENLIT. _Dent de lion_ (_Taraxacum dens leonis_).--Cette plante
est peu cultivée, car on en trouve abondamment dans les prés;
cependant, quand les pissenlits sont semés au printemps, on les
obtient plus beaux et de meilleure qualité, surtout si l'on a soin
de récolter les graines sur les individus dont les feuilles sont les
plus larges. Indépendamment de la salade, qu'ils produisent vers la
fin de l'hiver, on peut en faire blanchir à l'automne. Il suffit,
pour cela, de les recouvrir de 0m,12 à 0m,15 de terreau bien
consommé; et dès qu'ils commencent à percer la couche de terreau, on
les coupe sur le collet de la racine.

La durée germinative des graines de Pissenlit est de deux ans.


POIREAU (_Allium Porrum_).--On commence à semer le Poireau vers la
fin de décembre ou le commencement de janvier, sur couche et sous
panneaux; vers la fin de février ou au commencement de mars, on
repique le plant en pleine terre et il la volée; vers la fin
d'avril, c'est-à-dire lorsque le plant est assez fort, on trace huit
ou dix rangs par planches de 1m,33 de largeur, et l'on repique le
Poireau à 0m,15 de distance sur la ligne. On arrache le plant
nécessaire à la plantation en éclaircissant le semis, et l'on
commence à consommer les pieds restés en place, ce qui donne à ceux
qu'on a repiqués le temps de se former. On peut aussi en semer en
juillet pour repiquer au commencement de septembre; puis, dans la
seconde quinzaine de septembre, on fait un dernier semis, et, comme
toujours, on sème à la volée, mais très-clair, car alors on ne
repique pas. Ce Poireau est bon à récolter en juin.

Les graines de Poireau sont bonnes à récolter en août, et elles ne
se conservent que pendant deux ans.

     =Variétés.=--Court, -- long, -- monstrueux de Rouen, -- jaune du
     Poitou.


POIRÉE BLONDE (_Beta vulgaris_).--On la sème en rayons, de mai en
août; et pour avoir toujours des feuilles bien tendres, il faut les
couper souvent et les arroser fréquemment pendant la sécheresse.
Pour n'en pas manquer en hiver, on peut, dès l'approche des gelées,
relever ses racines en motte, pour les planter sur couche; ou bien
on pose des coffres et des panneaux sur des planches disposées à cet
effet. On relève la terre des sentiers, puis on entoure les coffres
d'un réchaud de vieux fumier; ou donne de l'air aussi souvent que
possible.

La Poirée blonde peut au besoin être mangée comme épinards.

_Poirée à cardes._--On la sème en pépinière en mai et juin. Lorsque
le plant est assez fort, on le repique immédiatement en place. On
trace trois rangs par planche de 1m,33 de large, et l'on repique à
0m,50 de distance sur la ligne. Pendant la sécheresse on arrose
abondamment, afin d'avoir des cardes grosses et bien tendres.
Pendant les gelées on les couvre de litière, et c'est seulement au
printemps qu'on commence à les récolter.

Les graines de Poirée mûrissent en septembre, et se conservent
bonnes pendant cinq ou six ans.

     =Variétés.=--À cardes blanches, -- à cardes rouges, -- à cardes
     jaune, -- du Chili. La plus remarquable de toutes les Poirées à
     cardes par le développement et la riche coloration de ses côtes.


POIS (_Pisum sativum_).--Au commencement de novembre, on sème les
premiers Pois sur terre, mais sous panneaux, pour repiquer le plan
également sous panneaux.

Dans le courant de décembre, on place les coffres qu'on destine à la
plantation et on enlève environ un bon fer de bêche dans chacun, de
manière à avoir 0m,45 à 0m,50 de profondeur sous les panneaux; l'on
dépose la terre dans les sentiers, ce qui sert à accoter les
coffres; après quoi on dresse le terrain, on passe le râteau, et
l'on trace dans chaque coffre quatre rayons d'environ 0m,08 de
profondeur, en ayant soin de les distancer également, mais de
manière à laisser plus d'espace vers le bas du coffre, qui est
naturellement la partie la plus humide. Une fois l'emplacement
préparé, et dès que le plant a 0m,08 ou 0m,10 de hauteur, on le
soulève, afin de ne point rompre les racines en l'arrachant, puis on
le repique par 3 ou 4 ensemble et à environ 0m,20 de distance sur la
ligne.

Lorsque les Pois ont 0m,20 à 0m,25 de hauteur, on couche toutes les
tiges vers le haut du coffre; et pour les maintenir dans cette
position, on les recouvre d'un peu de terre. Peu de jours après,
l'extrémité des tiges se relève et continue de pousser; ils ne
tardent pas à fleurir; alors on pince toutes les tiges au-dessus de
la troisième ou de la quatrième fleur, afin de les faire fructifier
plus promptement.

Pendant la nuit on couvre les panneaux avec des paillassons; on
donne de l'air toutes les fois que la température le permet, et l'on
fait quelques bassinages, ce qui doit avoir lieu avec beaucoup de
ménagement, afin de ne point déterminer une végétation trop
vigoureuse, qui nuirait essentiellement à la récolte.

Lorsqu'on a une bonne côtière et que l'on se trouve à court de
panneaux, on peut semer les pois sous cloches, vers la fin de
janvier et dans le courant de février; enfin, selon l'état de la
température, on les repique dans des rayons un peu profonds; puis on
les couvre de litière pendant le mauvais temps. Ces pois donnent
après ceux qui sont cultivés sous panneaux, mais beaucoup plus tôt
que les Pois semés en place en novembre et décembre.

_Pleine terre._--En pleine terre, les premiers semis ont lieu dans
la seconde quinzaine de novembre, dans une côtière du midi. On trace
des rayons un peu profonds et à 0m,25 les uns des autres. Après le
semis, on couvre les Pois de quelques centimètres de terreau; et
lorsqu'ils ont 0m,15 ou 0m,20 de hauteur, on donne un binage et l'on
remplit les rayons. Si l'hiver est rigoureux, on couvre les Pois
avec de la litière, qu'on enlève toutes les fois que la température
le permet; mais il faut s'assurer avant si les Pois ont souffert de
la gelée, car alors il faut, pour ne pas les perdre, les laisser
dégeler graduellement et ne les découvrir que si le temps se
radoucit. À partir de l'époque ci-dessus indiquée, on peut semer
successivement jusqu'en juillet pour manger en vert; pour récolter
en sec, il faut semer en mars. Quelle que soit l'époque du semis,
les soins consistent à donner quelques binages, à pincer l'extrémité
des espèces hâtives au-dessus de la troisième ou de la quatrième
fleur, afin de hâter la maturité, et à mettre des rames aux grandes
variétés. On cultive un grand nombre de variétés de Pois; nous ne
citerons seulement que les plus répandues, que nous placerons dans
leur ordre de précocité; toutefois, nous dirons que pour les semis
qui auront lieu en pleine terre avant le mois de février, il faut
prendre le Michaux ordinaire, car le Pois le plus hâtif est moins
rustique et pourrait souffrir de l'hiver; mais ce dernier, semé en
février, produit tout aussi tôt que le Michaux semé d'automne.

La durée germinative des semences de Pois est de quatre à cinq ans.

_Pois à écosser._--Carter, h. 0m,80.--Prince Albert, h. 0m,45.--Ridé
nain hâtif, h. 0m,25.--Michaux de Hollande, h. 0m,90.--M. de Ruelle,
h. 1m.--M. ordinaire, h. 1m,20.--Nain de Hollande, h. 0m,60.--N. à
châssis, h. 0m,20.--N. de Bretagne, h. 0m,36.--N. gros sucré, h.
0m,30.--N. vert anglais, h. 0m,46.--N. vert de Prusse, h. 0m,60.--N.
vert impérial, h. 0m,50.--Bishop à longue cosse, h. 0m,48.--Champion
d'Écosse, h. 0m,60,--de Clamart, h. 1m,30,--de Marly, h.
1m,35,--d'Auvergne, h. 1m,20;--à la moelle de Victoria, h.
1m,50.--Ridé ou de Knight, h. 1m,40.--R. vert, h. 1m,30.--Turc, h.
0m,85.

_Pois sans parchemin ou Mange-tout._--Nain, h. 0m,75,--à fleurs
blanches, h. 1m,65,--à fleurs rouges, h. 1m,60,--à cosse blanche, h.
1m,45,--à cosse jaune, h. 1m,20.--Géant, h. 1m,90.


POMMES DE TERRE (_Solanum tuberosum_).--On ne cultive ordinairement
dans les jardins que les variétés peu répandues ou recommandables
par leurs qualités et l'époque de leur maturité, car les autres
appartiennent essentiellement à la grande culture.

Les premières plantations de Pommes de terre peuvent avoir lieu, sur
couche et sous panneaux, vers la fin de janvier ou au commencement
de février. À cet effet, on prépare une couche de 0m,40 d'épaisseur,
on l'entoure d'un réchaud, puis on la charge de 0m,20 de bonne
terre; on trace quatre rangs par coffre, après quoi on plante les
pommes de terre à 0m,33 de distance sur la ligne (la variété connue
sous le nom de Marjolin est la plus avantageuse pour planter à cette
époque); pendant la nuit, on couvre les panneaux avec des
paillassons, et l'on donne de l'air aussi souvent que possible. Par
ce moyen, on peut avoir des Pommes de terre nouvelles dans la
première quinzaine de mars. On détache les plus grosses et l'on
recouvre les autres, qui peuvent être récoltées quelque temps après.

_Pleine terre._--En pleine terre, on plante les premières Pommes de
terre dans le courant de février. Le terrain destiné à la plantation
doit être labouré et fumé d'avance. S'il arrivait que l'on fût forcé
de fumer en plantant, il faudrait n'employer que des engrais à
moitié consommés. Pour planter les Pommes de terre, on fait
ordinairement des trous semblables à ceux dans lesquels on sème les
Haricots; seulement, ils doivent être plus profonds et plus
rapprochés les uns des autres que pour les Haricots.

Dans les terres humides et froides, au lieu de faire des trous pour
planter les Pommes de terre, on dispose la semence par rang sur le
sol, puis on fait une tranchée entre chaque rang, et, avec la terre
provenant de la fouille, on recouvre les Pommes de terre.

Quel que soit le mode de culture, la semence doit être choisie avec
soin, c'est-à-dire que les tubercules doivent être sains et d'une
maturité parfaite. Les plus gros peuvent être divisés.

Pour avancer l'époque de la récolte, on peut, comme le font beaucoup
de cultivateurs des environs de Paris, faire germer les Pommes de
terre avant de les planter, en les plaçant dans une pièce de
l'habitation.

Pendant l'été, les Pommes de terre doivent être binées plusieurs
fois, puis buttées lorsqu'elles sont arrivées au terme moyen de leur
développement. Cette opération, considérée comme inutile par les
uns, recommandée par les autres, est, on peut le dire, aussi
nécessaire dans les terres légères qu'elle peut être nuisible dans
les terres humides.

Depuis quelques années, des essais de plantations d'automne ont été
tentés dans le but de récolter les Pommes de terre beaucoup plus
tôt.

Malgré tous les soins apportés à cette opération, nous n'avons pas
trouvé jusqu'à présent de différence appréciable dans les résultats
de cette culture, comparés à ceux qu'on obtient en plantant au
printemps, et, à notre avis du moins, il serait préférable, plutôt
que de planter en automne, de rechercher les variétés hâtives qui
peuvent être récoltées avant l'époque où la maladie des Pommes de
terre commence à sévir.

On récolte dans la première quinzaine de juin les Pommes de terre
hâtives plantées en février; et, comme nous l'avons dit relativement
aux pieds cultivés sur couche, on détache seulement les plus
grosses, et l'on recouvre les racines avec soin, afin de prolonger
la récolte. À partir de l'époque ci-dessus indiquée, on peut
planter successivement jusqu'à la fin de juin.

     =Variétés.=--_Jaunes rondes._ Naine hâtive, Schaw, régent des
     Cordillières. -- _Jaunes longues._ Marjolin, lapston kidney,
     marjolin deuxième saison. -- _Rouges rondes._ Truffe d'août, de
     Strasbourg, de Montreuil. -- _Rouges longues._ Pousse debout.
     Vitelotte. Xavier. -- _Violettes._ Plate hâtive, -- de Vincennes,
     -- Smith seedling.


POURPIER (_Portulaca oleracea_).--On le sème sur couche en février
et mars, et en pleine terre en mai et pendant tout l'été; il ne faut
presque pas recouvrir les graines; mais on doit les bassiner
assidûment jusqu'à ce qu'elles aient bien levé.

La durée germinative de la graine de Pourpier est de huit ans.

     =Variétés.=--Pourpier vert, -- Pourpier doré.


RADIS (_Raphanus sativus_).--Les premiers semis ont lieu vers le 15
septembre, sur ados. S'il survient des froids pendant la nuit, on
couvre le plant avec des paillassons. En décembre, on sème sur
couche et sous panneaux; en février, on sème encore sur couche, mais
à l'air libre, puis en mars commencent les semis de pleine terre,
qui peuvent être continués jusqu'en automne. Pour avoir toujours des
radis bien tendres, il faut en semer souvent, et par conséquent en
petite quantité, ce qui fait que, sur couche comme en pleine terre,
on ne les sème ordinairement que parmi d'autres plantes. Les semis
d'été doivent autant que possible, être faits à l'ombre et arrosés
souvent, et pour cette époque on peut semer indistinctement toutes
les variétés; mais sur couche il faut semer de préférence le Radis
rose hâtif ou le rose demi-long.

     =Variétés.=--Blanc hâtif de Hollande, -- violet hâtif, -- rose
     rond hâtif, -- rose demi-long, -- rose demi-long à bout blanc, --
     gris d'été, -- jaune ou roux.


RAVES.--On les cultive exactement de même que les Radis roses.

_Radis d'hiver, Raifort._--On les sème à la volée depuis le 1er juin
jusqu'au 10 juillet: comme on sème presque toujours trop dru, il
faut éclaircir le plant. Ces radis peuvent se conserver tout l'hiver
en les mettant en jauge et en les couvrant pendant les gelées, ou
bien en les déposant dans la serre à légumes.

     =Variétés.=--Noir, -- rose de Chine, -- violet de Gournay.

_Radis serpent_, _Radis queue de rat_ (_Raphanus caudatus_).--Semés
pendant les mois de juin, juillet et août, à 1 mètre les uns des
autres en tous sens, ces Radis prennent en peu de temps un grand
développement et produisent une quantité prodigieuse de siliques que
l'on peut manger comme les Radis ordinaires, dont elles ont
exactement la saveur.

Les graines de Radis sont bonnes à récolter en août, et elles
peuvent se conserver pendant cinq ans.


RAIFORT SAUVAGE (_Cranson_, _Cochlearia armoracia_).--Les racines de
cette plante ont une saveur extrêmement piquante; après avoir été
râpées, elles peuvent remplacer la Moutarde. On le multiplie de
tronçons de racines à l'automne; mais ce n'est guère que la
troisième année que les racines sont de grosseur à être employées.


RAIPONCE (_Campanula rapunculus_).--On sème la Raiponce à la volée
en juin et juillet. Comme la graine est extrêmement fine, il faut la
mêler avec du sable ou de la terre fine et très-sèche, car sans
cette précaution le semis serait inégal ou trop dru. On ne recouvre
pas la graine; il suffit de passer le râteau, de fouler le terrain
très-légèrement, après quoi on étend sur le tout un peu de grande
litière, qu'on enlève aussitôt après la levée des graines, dont on
favorise la germination par de fréquents bassinages; assez
ordinairement on sème parmi la Raiponce un peu d'Épinards ou de
Radis, afin de protéger le jeune plant. C'est seulement en février
que l'on commence à récolter les Raiponces, et la récolte peut s'en
prolonger jusqu'à ce qu'elles montent en graines.

Les graines de Raiponce mûrissent en juillet et août, et elles se
conservent bonnes pendant cinq ans.


RHUBARBE (_Rheum_).--On cultive de la Rhubarbe dans les jardins pour
le pétiole de ses feuilles, avec lequel on fait d'excellentes
confitures, ou pour remplacer les fruits que l'on met quelquefois
dans les pâtisseries.

Elle se multiplie de graines semées aussitôt après la maturité, ou
mieux encore par la séparation des pieds, que l'on divise au
printemps, en ayant soin que chaque éclat soit au moins muni d'un
germe reproducteur; enfin, quel que soit le mode de multiplication,
on les plante à environ 1 mètre de distance, et tous les soins
consistent à couper les vieilles feuilles et à donner chaque année
un binage au printemps. On commence ordinairement à couper les
pétioles vers la fin de mai ou au commencement de juin.

On récolte les graines de Rhubarbe en juin, et elles se conservent
bonnes pendant trois ans.

     =Variétés.=--Myatt's linnæus, -- Myatt's Victoria, -- prince
     Albert.


SALSIFIS BLANC (_Tragopogon porrifolium_).--On le sème en mars,
avril et mai, en lignes ou à la volée, en terre profonde et
substantielle, fumée de l'année précédente. Si le temps est sec, on
bassine assidûment le semis, afin de favoriser la levée des graines;
si le plant est trop dru, on éclaircit, puis on donne quelques
binages.

On commence à récolter les racines en octobre, puis successivement
jusqu'au printemps. Pour n'en pas manquer en hiver, on en met en
jauge vers la fin de novembre, ou bien on les couvre sur place
pendant les gelées.

Les graines de Salsifis mûrissent en juillet, et elles ne sont
bonnes que pendant un an.


SARRIETTE DES JARDINS (_Satureia hortensis_).--On la sème au
printemps, après quoi elle se ressème tous les ans d'elle-même, sans
qu'il soit nécessaire de lui donner aucun soin.

_Sarriette vivace_ (_S. montana_).--On la multiplie de graines
semées au printemps, ou par éclats des pieds à la même époque.

Les graines de Sarriette se conservent bonnes pendant trois ans.


SCORSONÈRE D'ESPAGNE OU SALSIFIS NOIR (_Scorzonera Hispanica_).--On
la sème soit en août, soit en mars et avril, en ligne ou à la volée:
les soins à donner sont exactement les mêmes que ceux qui sont
indiqués pour le Salsifis blanc; seulement, comme elle monte en
graines la même année, dans le courant de juillet on coupe les tiges
rez terre; et comme rarement les racines acquièrent dès la première
année la grosseur suffisante pour être mangées, il faut recommencer
cette opération l'année suivante. On commence à récolter les racines
en octobre, puis successivement jusqu'au printemps.

On récolte les graines de Scorsonère vers la fin de juillet sur les
individus de deux ans, et elles se conservent bonnes pendant deux
ans.


TÉTRAGONE ÉTALÉE ou ÉPINARDS D'ÉTÉ (_Tetragonia expansa_).--Cette
plante peut très-bien remplacer l'Épinard pendant l'été, car elle
en a complétement la saveur. On la sème sur couche en février et
mars, après avoir fait tremper les graines, et lorsqu'on ne craint
plus les gelées, on repique le plant en pleine terre à environ 0m,60
de distance en tous sens. Dès que les tiges commencent à couvrir le
sol, on coupe les feuilles et l'extrémité des jeunes pousses.

Les semences mûrissent en automne, et elles se conservent bonnes
pendant cinq ans.


TOMATE ou POMME D'AMOUR (_Solanum lycopersicum_).--On sème les
premières Tomates, dès le mois de septembre, et en pots, que l'on
dépose dans la serre à Ananas, ou sur couche et sous panneaux, pour
les planter sur couche en janvier. Plantées à cette époque, les
fruits commencent à mûrir dès les premiers jours de mai. En janvier
on sème sur couche et sous panneaux; et lorsque le plant est assez
fort, on le repique en pépinière également sur couche et sous
panneaux. Quelques jours après la plantation, on commence à donner
un peu d'air, afin de fortifier le plant. En février ou mars, on
prépare une seconde couche de 0m,50 d'épaisseur, dont la chaleur
soit de 20 à 25 degrés; on la charge de 0m,25 de terreau, après quoi
l'on plante quatre pieds de Tomates sous chaque panneau. Pendant la
nuit, on couvre les panneaux avec des paillassons, on bassine au
besoin, on donne de l'air au moment du soleil; et lorsque les
plantes commencent à se développer, on fait choix de deux branches
sur chacune, puis on les abaisse de manière à empêcher qu'elles ne
touchent à la surface intérieure des panneaux. Pour les maintenir
dans cette position, on les attache à de petits piquets qu'on
enfonce dans la couche à une certaine distance du pied; puis on
supprime les autres rameaux; et lorsque les plantes sont
suffisamment garnies de fleurs, on pince l'extrémité de toutes les
branches.

À partir de cette époque on supprime avec soin tous les nouveaux
bourgeons, et quand les Tomates commencent à rougir, on effeuille
complétement sur les fruits, afin d'avancer la maturité. On sème
encore des Tomates en février et mars, et lorsque le plant est bon à
planter, on prépare une couche de 0m,40 d'épaisseur et de 0m,80 de
largeur. On la charge de 0m,25 de terreau, on trace deux rangs, et
l'on plante les Tomates à 0m,80 de distance sur la ligne. On met une
cloche sur chacune et l'on donne de l'air toutes les fois que le
temps le permet; puis on enlève les cloches dès que les gelées ne
sont plus à craindre. Lorsque les plantes commencent à se
développer, on choisit trois ou quatre branches sur chacune, on les
attache à un échalas, et l'on supprime les autres; puis,
lorsqu'elles ont atteint 0m,75 à 1 mètre de hauteur, on en pince
toutes les extrémités, si toutefois les plantes sont garnies de
fleurs, car dans le cas contraire on ne les rabat que lorsqu'elles
sont plus élevées, et, comme nous l'avons indiqué précédemment, on a
soin d'enlever tous les nouveaux bourgeons; on supprime quelques
feuilles, et quand les Tomates commencent à rougir, on effeuille
complétement sur les fruits.

Pour planter en pleine terre, on sème en février et mars, également
sur couche et sous panneaux; on repique le plant en pépinière, et
lorsque les gelées ne sont plus à craindre, on relève le plant en
motte pour le mettre en pleine terre.

On trace deux rangs par planche, et l'on plante les Tomates à 0m,80
de distance sur la ligne. On arrose abondamment pendant les
chaleurs, après quoi la taille et les autres soins sont en tout
semblables à ceux que nous avons précédemment indiqués.

Les graines de Tomates se conservent bonnes pendant cinq ans.

     =Variétés.=--Rouge hâtive, -- rouge grosse, -- à tige raide ou
     monstrueuse, -- jaune, -- poire, -- cerise.

_Serre à légumes._--On n'a pas toujours un lieu convenable pour
serrer ses légumes, et l'on est souvent obligé d'accepter un hangar
incommode ou bien une cave humide et mal aérée, où les plantes
potagères ne peuvent être conservées sans altération.

Dans une circonstance semblable, il n'y a rien à faire, et il faut
se résigner à ne garder que de petites provisions; mais quand on
peut disposer d'une cave spacieuse, privée de lumière, et dont l'air
peut être renouvelé à volonté par des portes ou des soupiraux, on se
trouve dans les conditions les plus favorables pour conserver les
légumes.

La serre à légumes doit être divisée en plusieurs compartiments,
dans lesquels on dépose par lits les végétaux qu'on veut conserver,
en ayant soin de mettre un peu de sable ou de terre sèche entre
chacun. Cette méthode convient aux plantes à racines; quant aux
Choux, Choux-fleurs, Cardons, Chicorée, etc., il faut les arracher
avec leurs racines et les planter dans le sable à un intervalle
suffisant pour éviter un contact qui engendrerait la pourriture.

On peut par ce moyen conserver jusqu'en avril et mai des légumes de
l'année précédente.



CHAPITRE XII

Maladies des Plantes potagères.


La connaissance des maladies qui attaquent les plantes potagères est
d'une mince importance, d'autant plus que rarement on peut y porter
remède, et que la nature seule peut amener la guérison.

Chaque fois qu'un végétal se trouve dans un état pathologique par
suite d'influences ambiantes défavorables qui ont développé en lui
un état morbide, et que ses tissus ne jouissent plus d'assez
d'énergie vitale pour lutter contre le mal, la désorganisation
commence, et l'unique moyen de guérison est un redoublement de soins
pour rendre au végétal sa vigueur première.

Les parasites qui croissent sur les végétaux malades ne sont pas la
cause du mal; ils en sont tout simplement l'effet. À quoi bon alors
savoir que le _Puccinia Asparagi_ croît sur l'Asperge, le
_Sclerotium varium_ sur le Chou; plusieurs espèces d'_Uredo_ sur le
Céleri, le Haricot, la Pimprenelle et le Poireau; le _Botrytis
effusa_ sur l'Épinard; le _Fusisporium_ sur le Melon; l'_Acrosporium
monilioides_ sur l'Oignon; l'_Erysiphe communis_ sur les Pois; le
_Botrytis infestans_ sur la Pomme de terre, etc.?

Ce sont là, nous le répétons, des effets et non des causes.

Dans les saisons froides et humides, à des expositions défavorables,
par suite de l'absence de soins et de précautions, les végétaux
souffrent et tombent malades; mais avec de l'eau, du fumier et des
abris, on peut prévenir tout ce mal, qu'on ne pourrait pas réparer
une fois qu'il existerait.



CHAPITRE XIII

Jardin fruitier.


Les personnes pour lesquelles nous écrivons ce livre ayant rarement
un jardin fruitier distinct du potager, nous n'avons pas cru devoir
donner des dispositions spéciales pour le verger; nous nous sommes
borné à réunir toutes les notions qu'il importe de posséder pour
tirer un parti avantageux de ses arbres fruitiers.

Ce chapitre contient les principes généraux de plantation, de
taille, d'ébourgeonnage et de palissage, sans avoir égard aux
différences qui existent entre les arbres de diverses sortes. Nous
traiterons dans des articles spéciaux des soins qu'il convient de
donner à chaque espèce en particulier.


§ 1.--Plantation.

Le succès des plantations dépend de plusieurs conditions qui,
malheureusement, ne sont pas assez observées. La première est de se
rendre compte de la nature du sol, ce qui devra guider pour le choix
des arbres; car un arbre greffé sur un tel sujet languira dans un
terrain où il aurait, au contraire, prospéré, s'il eût été greffé
sur un autre. Le choix des arbres est également très-important, mais
présente bien des difficultés; car les pépiniéristes se préoccupent
si peu de l'avenir des arbres qu'ils élèvent, qu'ils négligent trop
souvent leur éducation première et préparent ainsi bien des
déceptions aux planteurs. Il faut qu'ils soient jeunes et vigoureux,
que l'écorce en soit bien lisse, le sujet toujours bien proportionné
à la greffe, et surtout qu'ils aient été arrachés avec beaucoup de
soin.

L'époque la plus favorable pour la plantation est aussitôt après la
chute des feuilles, dans les terres légères; mais dans les terres
fortes et humides on ne plantera qu'en février et mars. Avant de
planter, on visitera les racines, et l'on coupera proprement
l'extrémité de toutes celles qui auraient été rompues, sans en
retrancher aucune et en ayant soin de conserver tout le chevelu. Si,
à cette époque, le terrain n'était pas prêt à être planté, ou si la
plantation nécessitait plusieurs journées de travail, il faudrait
faire mettre les plants en jauge par rangées et de manière à
pouvoir les retirer un à un lors de la plantation. Si quelque
circonstance empêchait de planter aux époques indiquées à partir de
la fin de mars jusqu'à l'époque où l'on pourra les mettre en place,
il faudra les relever tous les quinze jours, et les remettre
immédiatement en jauge, puis les arroser. Plus la saison avancera,
plus il faudra prendre de précautions: car ils auront poussé
beaucoup de jeunes racines, qu'il faut avoir soin de ne pas rompre.
Si l'on observe bien ce que nous conseillons, on pourra ne les
planter définitivement qu'en juin. Ces plantations tardives devront
être arrosées pendant les fortes chaleurs; il sera même bien de
mettre un ou deux arrosoirs d'eau dans le trou avant de planter.

Pour les plantations faites aux époques ordinaires, il faut toujours
que les trous soient faits en automne, même dans les terrains où
l'on ne doit planter qu'en mars; ils devront être larges et
profonds, c'est-à-dire proportionnés au volume des racines, et de
manière qu'elles s'y étendent à leur aise. Dans les terres
très-légères, on obtiendra toujours un bon résultat si, après avoir
fait des trous d'un mètre au moins de profondeur et d'une largeur
proportionnée, on met, au fond, des gazons placés de telle sorte que
les racines soient en dessus. Dans les terres humides et sujettes à
retenir l'eau, il faut aussi faire des trous très-larges et
très-creux, et mettre au fond de menus plâtras; puis on les remplit
jusqu'à la hauteur nécessaire avec de bonne terre mêlée de fumier
consommé; enfin, il vaudrait mieux retarder la plantation de
quelques jours que de planter par la pluie ou dans une terre trop
humide. Quand le moment de la plantation sera venu, on placera
l'arbre au milieu du trou, le plus d'aplomb possible, pendant qu'une
autre personne fera couler la terre bien meuble et fine entre les
racines; puis, pour ne laisser aucun vide, on soulèvera l'arbre
doucement en le maintenant dans sa position verticale. On ne doit
enterrer les arbres que jusqu'au collet, c'est-à-dire à environ
0m,10 au-dessus des racines; et, pour ceux qui sont greffés rez
terre, on ne doit pas les couvrir par-dessus la greffe, afin que,
par suite du tassement des terres, les racines ne se trouvent pas
trop profondément enterrées. Lorsqu'on jugera que l'arbre est à la
hauteur voulue, on couvrira toutes les racines de terres fines, puis
on remplira le reste du trou avec de la terre mêlée de fumier
consommé. Pour fixer l'arbre, on foulera légèrement la terre avec
les pieds, en appuyant davantage sur les bords. On remettra ensuite
de la terre pour achever de remplir le trou.

Quelques personnes sèment en place des sujets d'arbres fruitiers
destinés à recevoir la greffe, afin d'avoir des arbres plus
vigoureux et qui ne soient pas retardés par la transplantation. Pour
agir ainsi avec succès, il faut bien connaître le sous-sol; car, si
l'on n'avait pas un bon fond de terre, on n'obtiendrait qu'un
très-mauvais résultat. Ces arbres ayant toujours un pivot qui
descend très-profondément, lorsqu'ils atteignent la mauvaise terre,
ils jaunissent et n'ont plus qu'une végétation languissante.


§ 2.--Taille.

La taille des arbres fruitiers est une opération très-importante:

1º Elle a pour but de distribuer la séve également dans toutes les
parties de l'arbre, et de lui donner une forme agréable;

2º Elle dispose les arbres à donner de plus beaux fruits et de
meilleure qualité:

3º Si un arbre n'était pas taillé, ses branches superflues
épuiseraient infailliblement sa force, et il durerait moins
longtemps; ainsi, lorsqu'une taille est bien raisonnée, elle
prolonge l'existence des arbres.

De toutes les opérations du jardinage, la taille des arbres est la
partie la moins avancée. Sous ce rapport, il serait à désirer que
les praticiens se livrassent à l'étude de la physiologie végétale:
en effet, comment procéder à une opération d'une aussi haute
importance, si l'on ne connaît les fonctions de chacune des parties
d'un arbre?

Les instruments employés pour la taille sont la _serpette_ et le
_sécateur_. Quoique ce dernier abrège beaucoup le travail, il ne
peut pas complétement remplacer la serpette; car son emploi
nécessite beaucoup d'habitude, et il arrive souvent qu'avec le point
d'appui on occasionne une pression qui meurtrit la branche
au-dessous de la coupe; mais il est très-avantageux pour rabattre
une branche que l'on enlèverait difficilement à la serpette, et pour
tailler la Vigne et les Rosiers.

Indépendamment de ces deux instruments, il est quelquefois
nécessaire d'employer la scie à main ou l'égohine pour couper les
grosses branches.

On commence ordinairement à tailler à la fin de janvier et jusqu'en
mars, et quelquefois même encore au commencement d'avril; mais il
est impossible d'indiquer d'une manière précise l'époque la plus
favorable pour commencer cette opération, car elle varie suivant
l'exposition et la différence de température des années.

Il serait beaucoup plus naturel d'exécuter la taille dans l'ordre de
la végétation: ainsi, on commencerait par les Abricotiers; puis
viendraient les Pêchers, les Pruniers, les Poiriers, les Cerisiers
et les Pommiers. Mais, par économie de temps, l'usage est de
commencer par les Poiriers et les Pommiers, parce qu'ils craignent
peu les gelées, et que l'on a presque toujours fini de les tailler à
l'époque ou l'on commence à tailler les Pêchers.

Règle générale, on doit commencer par les arbres faibles et terminer
par les plus vigoureux, afin d'en ralentir un peu la vigueur;
cependant il faut toujours tailler avant que la séve soit en
mouvement; car plus tard on altérerait beaucoup la santé de ces
arbres, et l'on n'obtiendrait que des pousses très-faibles.

Il est aussi quelques principes généraux dont il ne faut jamais
s'écarter:

1º On doit toujours, en taillant, faire une coupe bien nette, un peu
oblique, opposée à l'oeil sur lequel on taille, et à 0m,03 environ
au-dessus, afin que la séve puisse facilement recouvrir la plaie;
c'est aussi pour ce motif que toutes les fois qu'il est nécessaire
de rabattre une branche, il faut la couper le plus près possible de
son insertion, et faire une plaie bien nette, qui se recouvre
toujours plus facilement.

2º Il ne faut pas tailler les arbres trop court, car alors ils
poussent trop vigoureusement et rapportent peu de fruit.

3º Une taille trop allongée épuise les arbres, parce qu'ils se
mettent trop à fruit, et il n'y a réellement aucun avantage; car les
fruits en sont moins beaux, les arbres en sont fatigués, et ils
restent ordinairement plusieurs années sans rapporter.

Nous allons donner la description des différentes parties d'un
arbre, qu'il est essentiel de savoir reconnaître avant de commencer
à tailler.


1. _Arbres à fruits à noyaux._

Le _tronc_ ou la _tige_ est la partie qui s'élève depuis la racine
jusqu'à la naissance des branches.

Les _branches mères_ sont ainsi nommées parce que ce sont celles qui
donnent naissance à toutes les autres; elles naissent directement
sur le tronc.

Les _membres_ sont les branches qui poussent sur le côté des
branches mères, et dont on favorise le développement pour former la
charpente de l'arbre.

Les _branches de bifurcation_ sont des membres destinés à remplir
les vides qui résultent du prolongement des branches mères et des
membres; il ne faut jamais les établir que sur le troisième ou le
quatrième bourgeon au-dessus de la taille précédente.

Les _branches à bois_ sont celles qui servent à former la charpente
de l'arbre et le prolongement de chaque membre; elles sont faciles à
reconnaître sur tous les arbres, à leur grosseur et aux yeux dont
elles sont garnies, yeux qui sont toujours minces et pointus.

Les _branches à fruits_ sont généralement minces et allongées; dans
les Pêchers, l'écorce est verte du côté du mur et rougeâtre du côté
du soleil. Ces branches doivent être renouvelées annuellement, car
elles ne donnent du fruit qu'une fois.

_Branches de remplacement._--Les branches à fruits du Pêcher ne
produisent que la seconde année, et ne portent fruit qu'une fois,
comme nous venons de le dire. Il est donc essentiel de les remplacer
chaque année, ce qui est très-facile, car chaque branche à fruits a
plusieurs yeux à sa base; il suffit donc, une fois que ces yeux se
sont développés, de choisir le bourgeon le plus vigoureux et le plus
rapproché possible de l'insertion de la branche à fruits et de
supprimer les autres. Ce sont ces nouvelles branches qu'on appelle
branches de remplacement; après avoir porté fruit, elles devront
être remplacées à leur tour, et ainsi de suite.

_Branches gourmandes._--Sur les arbres en espalier, les gourmands
sont généralement placés sur le dessus des membres. On les reconnaît
facilement à leur large empatement et à leur vigueur, qui est
tellement préjudiciable aux autres branches, qu'il faut en arrêter
le développement par tous les moyens possibles; on ne doit jamais
en voir sur un arbre bien traité.

Les _bourgeons_ sont de jeunes pousses de l'année; la seconde année,
le bourgeon devient une branche à bois ou à fruits, selon sa
position.

Les _faux bourgeons_ ou _bourgeons anticipés_ sont ceux qui naissent
entre les feuilles des pousses de l'année.


2. _Arbres à fruits à pépins._

Les branches à bois ayant à peu près les mêmes caractères sur tous
les arbres à fruits, nous ne parlerons que des boutons dont elles
sont garnies: ceux des Poiriers et Pommiers sont enveloppés d'une
membrane écailleuse; mais ils sont toujours minces et allongés,
comme sur les Pêchers.

Les _boutons à fleurs_ sont beaucoup plus gros que les boutons à
bois, d'une forme arrondie, et enveloppés d'une grande quantité
d'écailles.

Les _brindilles_ sont de petites branches minces et allongées,
terminées par un bouton à feuille ou à fleur. Les yeux dont elles
sont garnies sont très-rapprochés, et se transforment facilement en
boutons à fleurs. Elles doivent être conservées, car elles peuvent
donner du fruit pendant plusieurs années.

Les _lambourdes_ sont des parties essentiellement productives; elles
naissent sur les brindilles, et souvent aussi sur les branches à
bois. Elles sont presque toujours terminées par un bouton à fleur,
qui ne s'épanouit souvent que la seconde année. Les yeux dont elles
sont garnies sont beaucoup plus rapprochés que sur les autres
rameaux, et toujours très-disposés à fructifier. Elles restent
plusieurs années avant d'atteindre tout leur développement, sont
beaucoup plus grosses à leur base qu'à leur extrémité, et
recouvertes d'une écorce ridée circulairement dont les plis
deviennent plus profonds en vieillissant.


§ 3.--Ébourgeonnage.

On commence cette opération dès le mois de mai, et on la continue
pendant tout le temps de la végétation; elle consiste à supprimer
les bourgeons mal placés, qu'il faudrait enlever à la taille
suivante. L'ébourgeonnage a lieu sur les branches des années
précédentes, et pour le faire on peut employer l'outil nommé
_ébourgeonneur_.

Quant à celui qui a lieu sur les bourgeons de l'année, comme il
consiste à enlever les faux bourgeons, on le fait avec l'ongle. Dans
un cas comme dans l'autre, il faut supprimer sur les arbres en
espalier les bourgeons placés sur le devant et le derrière des
branches, et ceux des côtés qui seraient trop rapprochés les uns des
autres; et sur les autres arbres on enlève les bourgeons placés sur
le dessus et le dessous des membres, ainsi que ceux qui seraient
trop rapprochés.

On doit commencer cette opération dès que les bourgeons à supprimer
auront de 0m,02 à 0m,03 de longueur, afin que la séve qui sera
nécessaire à leur végétation, si l'on attendait plus tard, tourne
immédiatement au profit de ceux qui doivent être conservés.


§ 4.--Palissage.

Le palissage consiste à fixer les bourgeons des arbres en espalier
sur des treillages ou sur les murs, et pour cela on se sert d'osier
et de jonc pour palisser sur le treillage, de loques et de clous sur
les murs qui sont assez tendres pour qu'on puisse les y enfoncer
facilement[10].

[Note 10: Une échelle étant toujours indispensable pour cette
opération, nous conseillons celle de M. Forest. Les arcs-boutants
décrivent un arc de cercle qui empêche, lorsque les pieds de
l'échelle entrent dans le sol, d'endommager les branches sur
lesquelles elle porte.]

L'époque où il faut commencer le palissage est indiquée par le
développement des bourgeons; c'est ordinairement en juin qu'il est
essentiel de s'en occuper, pour ne finir que vers la fin de la
saison. On doit commencer en suivant l'ordre du développement des
bourgeons; car le but de cette opération est non-seulement de fixer
les bourgeons dans la crainte qu'ils ne soient rompus par le vent,
mais encore de ralentir la vigueur des plus avancés en les palissant
plus tôt que les autres. Il faut toujours, en palissant, placer les
bourgeons en ligne droite, à égale distance et sans jamais les
croiser l'un sur l'autre. C'est en faisant le premier palissage
qu'il faut supprimer les fruits mal placés et éclaircir ceux qui
sont trop serrés et qui se nuiraient réciproquement.


§ 5.--Fruitier.

La plupart des personnes qui cultivent les arbres à fruits
choisissent pour leur fruitier la pièce la plus saine de leur
habitation, et quelquefois même la première venue. Aussi rien
n'est-il regardé comme plus difficile que la conservation des
fruits. Il est certaines conditions qu'on observe généralement fort
peu, et qui sont cependant indispensables.

Pour conserver les fruits le plus longtemps possible et avec le plus
de chances de succès, il faut disposer pour cet usage un local
spécial, à demi enterré, à une exposition où la température soit le
moins susceptible de varier et où l'air et la lumière puissent être
renouvelés ou interceptés à volonté. On y dispose des tablettes de
0m,50 à 0m,60 de largeur, munies d'un rebord pour empêcher les
fruits de tomber, et on les couvre d'un lit de paille neuve, fine,
sèche et sans odeur.

C'est dans ce local qu'on place par espèces les fruits que la saison
avancée empêche de laisser sur les arbres, et qui doivent mûrir à
des époques plus ou moins éloignées. Il faut, quelques jours avant
de les placer définitivement dans le fruitier, les trier avec soin,
pour en séparer ceux qui ne valent pas la peine d'être conservés, et
les laisser se ressuyer. Quand le fruitier sera garni et bien sec,
on le fermera à l'air et à la lumière, et tous les soins se
borneront à visiter les fruits une ou deux fois par semaine.

Les Raisins se conservent sur les tablettes comme les autres fruits,
ou plutôt suspendus au plafond; mais ils exigent une surveillance
scrupuleuse, et sont généralement d'une conservation assez
difficile.

Les personnes qui attachent un grand prix à la conservation de leurs
fruits peuvent faire garnir de bois toutes les parois des murailles
de leur fruitier, et elles augmenteront les chances de conservation.
On pourrait aussi placer de la chaux vive sur les derniers rayons,
en ayant soin de la renouveler toutes les fois qu'elle serait
éteinte. Par ses propriétés siccatives, cette chaux conservera
l'atmosphère toujours sèche.

Le moyen que nous indiquons est le seul employé par les
fruitiers-orangers; toutes les recettes de conservation sont ou peu
sûres ou tout à fait impraticables, et nous conseillons de se
contenter d'un fruitier, en observant les conditions de conservation
que nous indiquons ici.


§ 6.--Culture des meilleures espèces de fruits.

ABRICOTIER (_Armeniaca vulgaris_).--Tous les terrains conviennent
aux Abricotiers, pourvu qu'ils ne soient pas trop humides. On les
greffe ordinairement sur le Prunier Saint-Julien; mais, comme dans
les terres fortes ils poussent très-vigoureusement et fructifient
peu, il faut en ce cas les prendre greffés sur le Prunier Cerisette,
qui pousse beaucoup moins que le Saint-Julien.

Les fruits des Abricotiers en plein vent étant beaucoup plus
parfumés que ceux des arbres en espalier, on ne plante ordinairement
que quelques-uns de ces derniers, pour avoir des fruits mûrs un peu
plus tôt, ou dans les localités où ils mûrissent mal en plein vent.
On plante les Abricotiers à haute tige à environ 6 mètres l'un de
l'autre. Après avoir donné une bonne direction aux jeunes arbres, il
sera encore nécessaire de les tailler chaque année; car sans cela
les branches se dégarniraient facilement du bas; mais par une taille
raisonnée et faite à propos on forcera facilement la séve à refluer
dans les parties inférieures; on traitera de même les arbres à haute
tige, et de plus on retranchera toutes les branches qui se
dirigeraient vers l'intérieur, afin que l'air puisse circuler
facilement. On peut rajeunir les Abricotiers en rabattant les
grosses branches; on choisit pour les remplacer les jeunes jets les
plus vigoureux et les mieux disposés.

On n'avance que difficilement la maturité des Abricotiers;
néanmoins, dans le cas où l'on voudrait l'essayer, il faut ne leur
donner que très-peu de chaleur et ne commencer à les chauffer qu'en
février.

     =Variétés.=--Précoce ou Abricotin, -- Angoumois, -- Commun, -- de
     Hollande, -- Alberge, -- Pêche.


AMANDIER (_Amygdalus communis_).--C'est sur la variété commune que
se greffent les Amandiers cultivés, et l'on ne les plante guère
qu'élevés en plein vent, où ils n'exigent aucun soin. Néanmoins,
dans le Nord, il est nécessaire de les planter en espalier, à une
bonne exposition, et dans cette circonstance ils doivent être
taillés.

L'Amandier fleurit souvent dès le mois de février; c'est à cause de
cela qu'on le place assez ordinairement dans les jardins d'agrément.

     =Variétés.=--Amandier à gros fruits, -- Amandier de Tours, --
     Amandier Princesse ou des Dames, à coque tendre.


CERISIER (_Cerasus_).--Les Cerisiers ne sont pas difficiles sur le
choix du terrain: on greffe les Cerisiers à haute tige sur le
Merisier, et pour les autres formes sur le Sainte-Lucie.

Pour avoir des fruits un peu plus tôt, on peut planter quelques
Cerisiers anglais en espalier ou en former des quenouilles qui
produisent beaucoup; mais on plante plus souvent des arbres à haute
tige, qui produisent toujours davantage. Si on les place en lignes,
il faut les mettre à environ 6 mètres l'un de l'autre. Il n'est
nécessaire de les tailler que pendant les premières années, pour
former la charpente de l'arbre; et pour les espaliers et les
quenouilles, une fois formés, il faut ne leur supprimer que le moins
de branches possible. On se bornera à donner une bonne direction à
chaque membre, à mesure qu'ils prendront de l'étendue. Quand les
Cerisiers cessent de donner du fruit, on peut facilement les
rajeunir en rabattant les grosses branches près de leur insertion;
ils en fournissent promptement de nouvelles, avec lesquelles on
formera une autre tête.

_De la culture forcée du Cerisier._--Pour avancer la maturité des
arbres fruitiers, il faut avoir égard à la température moyenne de
l'époque où chaque espèce commence à végéter, à entrer en fleur, et
enfin à celle qui règne ordinairement à l'époque de la maturité des
fruits, afin que, dans un espace de temps qui doit toujours être
moins long que dans l'état naturel, on fasse subir aux arbres les
différentes modifications de chaleur par lesquelles ils passent
ordinairement; car, dans un cas comme dans l'autre, ils ne peuvent
fructifier qu'après avoir accompli toutes les phases de la
végétation.

On peut avancer la maturité des Cerisiers en espalier en plaçant
devant eux des châssis vitrés, ou, mieux encore, en plantant en pots
à l'automne des Cerisiers nains, de l'espèce anglaise ou royale,
qui sont ceux qui réussissent le mieux. Ils doivent être le plus
ramifiés possible. On enterre les pots à bonne exposition, et,
l'année suivante, en janvier, on les met dans une serre vitrée, où
il suffira d'entretenir la température à 12 ou 14 degrés. On donnera
de l'air au moment du soleil. On pourrait même les réunir aux
Pruniers et leur donner les mêmes soins. En les mettant dans la
serre à l'époque indiquée, les fruits sont ordinairement mûrs au
commencement d'avril. On peut ainsi les chauffer plusieurs années de
suite.

     =Variétés.=--Anglaise, -- Royale, -- Reine-Hortense, -- Belle de
     Choisy, -- de Portugal, -- Belle magnifique, -- du Nord tardive,
     -- grosse, -- Guigne noire, -- Guigne ambrée, -- Gros bigarreau
     noir.


COIGNASSIER (_Cydonia communis_).--On cultive généralement les
Coignassiers pour recevoir la greffe du Poirier. La plantation doit
avoir lieu à l'époque indiquée pour ces derniers. On n'en élève que
peu comme arbres fruitiers; cependant les fruits en sont très-beaux,
mais l'odeur qu'ils répandent lorsqu'ils commencent à mûrir déplaît
généralement et force à reléguer ces arbres loin des habitations.
Dans ce cas, il n'est pas nécessaire de choisir le terrain comme
quand ils servent de sujets à greffer les Poiriers; car alors ils
viennent bien partout, même dans les endroits humides.

On n'a pas besoin de tailler les Coignassiers; il suffit d'enlever
le bois mort. La seule variété cultivée n'est guère que celle de
_Portugal_, greffée sur le Coignassier commun, et dont les fruits
mûrissent en octobre.


ÉPINE-VINETTE (_Berberis_).--L'Épine-Vinette croît dans les sols les
plus arides, et donne à l'automne des fruits dont on fait
d'excellentes confitures.


FIGUIER. (_Ficus Carica_).--Tous les terrains conviennent aux
Figuiers, pourvu qu'ils ne soient pas trop humides. Il ne faut
planter ces arbres qu'à la fin de mars ou dans le courant d'avril;
et, comme ils sont d'une reprise assez difficile, il faut les
planter en mottes ou les élever en pots. On les mettra de préférence
près d'un mur et à l'exposition la plus chaude; il serait même
préférable, dans certains endroits, de les mettre en espalier et de
les palisser comme les autres arbres. Mais, sous quelque forme que
l'on élève les Figuiers, il faut les couvrir en hiver afin de les
préserver de la gelée. Vers la fin de novembre on réunit toutes les
branches et on les enveloppe de paille maintenue par des liens.
Lorsque les tiges sont jeunes et peu élevées, on les abaisse sur le
sol et on les y maintient par des crochets de bois; puis on les
couvre de 0m,15 de terre ou de paille, pour ne les découvrir qu'à la
fin de mars. Quelle que soit la manière dont on les abrite, il faut
avoir grand soin de garantir le pied, et, dans le cas où les tiges
seraient atteintes par la gelée, on les couperait au niveau du
collet, opération que l'on pourrait faire aussi quand ils sont
devenus trop forts. Ils repoussent rapidement de nouvelles tiges,
qui donnent du fruit la seconde année.

Les Figuiers produisent ordinairement deux récoltes; mais sous notre
climat il est extrêmement rare que celle d'automne mûrisse; nous ne
parlerons donc que de la première, qui mûrit en juillet et août.
Pour favoriser le développement des fruits et en avancer la
maturité, on pincera en juin le boutoir terminal des branches
portant des fruits, ce qui empêchera ces derniers de tomber avant la
maturité. Les Figuiers ne se taillent pas, car les amputations leur
sont très-préjudiciables, à cause de la grande quantité de séve
qu'ils perdent chaque fois. On se contentera donc, au printemps, de
couper les branches mortes et de rabattre celles qui sont trop
maigres pour donner du fruit. Cependant, s'ils poussent trop
vigoureusement, on pincera l'extrémité des branches, moyen employé
souvent avec avantage pour les faire fructifier. On en cultive un
grand nombre de variétés dans le Midi; mais à Paris on n'en cultive
guère avec succès que deux, la _blanche ronde_ et la _violette_.

_De la culture forcée du Figuier._--En janvier, on recouvre les
Figuiers d'une petite serre mobile, et on commence à les chauffer à
15 degrés; puis on élève progressivement la chaleur jusqu'à 25
degrés sans inconvénient, et dans les premiers jours de mai, on
obtient des fruits mûrs.

Nous ne parlerons que fort brièvement d'un procédé tombé chez nous
en discrédit et sur le compte duquel on commence à revenir: nous
voulons parler de la _caprification_. Des faits récents semblent
prouver que cette opération n'est pas aussi inutile qu'on l'a
prétendu, bien qu'elle ne soit pas indispensable pour la fécondation
des Figuiers. Elle augmente le nombre des fruits, qui viennent plus
sûrement à maturité. En l'absence des insectes fécondateurs qu'on
trouve dans le fruit du Figuier sauvage, dont on suspend une branche
sur le Figuier qu'on veut caprifier, on peut se borner à piquer
l'oeil de la Figue avec une aiguille trempée dans de l'huile
d'olive, et attendre le résultat. Cette opération, que nous livrons
à nos lecteurs pour ce qu'elle peut valoir, a au moins l'avantage de
ne pas compromettre les fruits sur lesquels l'essai a été fait.


FRAMBOISIER (_Rubus Idæus_).--Les Framboisiers viennent partout;
mais ils préfèrent un terrain frais, léger et bien amendé, car ils
épuisent considérablement la terre, et il est nécessaire, pour en
avoir de beaux fruits, de leur mettre au pied, à l'automne, des
terres neuves ou des engrais consommés.

On les plante en automne, ou bien en février et mars, selon les
variétés, à environ 1 mètre de distance. Après la plantation, on les
rabattra à environ 0m,15 de hauteur.

Chaque année, en juin, on choisira sur chaque touffe les cinq ou six
plus beaux bourgeons, et l'on coupera les autres. Cette suppression
tournera à l'avantage des tiges qu'on aura laissées, et les fruits
qu'elles produiront seront beaucoup plus beaux; ils mûrissent en
juillet.

En mars, on coupera rez terre les tiges qui ont porté fruit, et l'on
taillera les autres plus ou moins long, selon leur vigueur. Il
faudra, suivant le terrain et les soins qu'ils auront reçus, les
changer de place tous les quatre, cinq ou six ans.

     =Variétés.=--Framboisier rouge, -- Fr. à fruit couleur de chair,
     -- Fr. blanc, -- Fr. des quatre saisons.


GROSEILLIER À GRAPPES (_Ribes rubrum_).--Les Groseilliers, quoique
peu difficiles sur le choix du terrain, produiront des fruits plus
beaux et de meilleure qualité dans les terres douces et fraîches,
sans excès d'humidité, que dans les autres sols. On peut leur donner
toutes les formes que l'on veut; mais il est préférable, en raison
de la taille à laquelle ils doivent être soumis, de les élever en
touffes.

Les Groseilliers à grappes peuvent être mis en espalier, et ils
mûrissent ordinairement leurs fruits de juin en juillet; mais on
peut facilement en avancer la maturité en plaçant des châssis devant
eux.

On les plante a environ 1m,30 l'un de l'autre, à l'automne ou en
février, selon la nature du terrain.

On les taille en février: la première année, on les taille court,
afin de favoriser le développement des yeux du bas; mais pour les
tailles successives on devra tailler plus long, et toujours se
rappeler que les Groseilliers ne donnent abondamment de fruits que
sur le bois de deux ans.

On laissera successivement se développer, chaque année, les
branches nécessaires pour former une belle touffe, et l'on aura soin
d'enlever les bourgeons qui partent du pied, puis de rabattre les
grosses branches à mesure qu'elles atteignent leur sixième année (ce
qu'il sera facile de voir en comptant les pousses de chaque année);
car alors elles deviennent trop élevées, se dégarnissent du bas et
ne donnent plus que des fruits de qualité médiocre; après quoi on
remplacera chaque branche retranchée par un jeune bourgeon.

_De la culture forcée du Groseillier._--On peut facilement chauffer
les Groseilliers à grappes sur place, s'ils sont plantés en
contre-espalier; plantés en pots, on pourra les traiter comme les
Cerisiers.

     =Variétés.=--Groseillier à fruit rouge, -- Gr. blanc, -- Gr.
     couleur de chair, -- Gr. cerise, -- Gr. Gondouin, -- Gr. Queen
     Victoria.


GROSEILLIER À FRUIT NOIR, CASSIS, POIVRIER (_R. nigrum_).--On le
traite exactement comme le Groseillier ordinaire; seulement on peut
le rabattre plus souvent, car le bois d'un an porte fruit.


GROSEILLIER ÉPINEUX OU À MAQUEREAU (_R. uva crispa_).--On a obtenu,
par la voie du semis, un nombre considérable de variétés du
Groseillier à maquereau dont plusieurs sont remarquables par la
grosseur de leurs fruits.

Pour avoir toujours de beaux fruits, il faut démonter les branches
qui produisent depuis trois ans.


MÛRIER (_Morus_).--Les Mûriers sont des arbres très-rustiques qui
s'accommodent de presque tous les terrains, même de ceux de médiocre
qualité, excepté de ceux qui sont constamment humides. Quelle que
soit l'espèce, il ne faut pas la planter avant le mois de février,
ni en retrancher aucune branche; après quoi tous les soins
consistent à donner quelques binages.

Comme arbre à fruit, on ne cultive guère que le Mûrier noir, dont
les fruits mûrissent de juillet en septembre. Il ne se taille pas,
et l'on se borne à retrancher le bois mort. Lorsque ces arbres sont
trop vieux et qu'ils ne donnent plus que de petits fruits, il faut
les rabattre, c'est-à-dire rabattre les branches à quelques
centimètres du tronc; ils produiront de jeunes jets très-vigoureux
qui ne tarderont pas à se mettre à fruit.

Le Mûrier blanc est cultivé comme arbre d'agrément, mais plus
particulièrement encore pour recevoir la greffe des espèces à larges
feuilles cultivées pour la nourriture des vers à soie.

L'époque la plus favorable pour les greffer est la fin d'avril, et
la variété la plus avantageuse, parmi celles qui sont cultivées pour
l'usage indiqué plus haut, est le Moretti, dont les feuilles sont
très-larges et de beaucoup préférables à celles du Multicaule. Sa
rusticité est au moins égale à celle du Mûrier blanc ordinaire. Il
se reproduit très-bien de graines semées au printemps.

On élève les Mûriers en baliveaux ou en touffes, dont on peut faire
des haies qui, bien conduites, produiront beaucoup de feuilles.

Il est préférable de couper les branches dont on veut prendre les
feuilles pour la nourriture des vers; mais il faut avoir soin de
laisser toutes les petites branches, et de n'en pas détacher les
feuilles, afin de ne pas intercepter complétement la circulation de
la séve. À la fin de juin ou au commencement de juillet, enfin
aussitôt qu'on aura fini de nourrir les vers, on taillera
immédiatement les Mûriers, afin que les pousses qui se développeront
à la séve d'août prennent assez de force pour résister aux gelées.


NÉFLIER (_Mespilus Germanica_).--Les Néfliers réussissent très-bien
partout, même dans les terrains très-frais. On les plantera en
automne, à moins que la nature du sol ne le permette pas; comme les
fruits viennent à l'extrémité des branches, ces arbres ne doivent
pas être taillés; il serait d'ailleurs impossible de leur donner une
forme régulière.

On plantera de préférence le _Néflier à gros fruits_.

Il faut cueillir les fruits en octobre et novembre, et les étendre
sur la paille ou sur des tablettes, où ils mûrissent.


NOISETIER (_Corylus_).--Les Noisetiers sont très-rustiques, et
doivent être plantés en automne; ils viennent dans tous les terrains
et à toutes les expositions. On les élève en touffes ou à tiges, et
ils fructifient aussi bien dans un cas que dans l'autre.

Les fruits mûrissent en août et septembre, et tombent aussitôt après
leur maturité.

Plusieurs espèces ne sont cultivées que pour l'ornement des jardins
d'agrément.

     =Variétés.=--Noisetier à fruit rouge, -- N. grosse aveline de
     Provence, -- N. avelinier rouge, -- N. à fruits en grappes.


NOYER (_Juglans regia_).--Les Noyers méritent sous plusieurs
rapports d'être cultivés; cependant on leur accorde rarement une
place dans les jardins, à cause de l'espace qu'ils couvrent (il faut
entre les pieds au moins 20 ou 30 mètres) et de l'étendue de leurs
racines, qui épuisent la terre et nuisent beaucoup aux cultures
environnantes. Ils aiment une terre douce, substantielle et
profonde. Ils supportent assez bien la transplantation lorsqu'ils
sont jeunes et qu'on y apporte beaucoup de soin; il faut surtout
éviter de rabattre en les plantant, ce qui nuirait beaucoup à leur
élévation.

Il y a avantage à les semer en place. Dans ce cas, il faut choisir
les noix les plus belles et les plus mûres de la variété que l'on
veut semer, et à l'automne on les met en terre ou bien on les fait
stratifier dans du sable pour ne les semer qu'au printemps. Ils
fructifieront au bout de six à huit ans de semis.

Si l'on voulait changer la variété que l'on a semée, ou si l'on
craignait qu'elle ne se reproduisît pas identiquement lorsque les
sujets auront atteint environ 1 mètre de hauteur et 0m,03 de
diamètre, il faudra, au printemps, les greffer, soit en fente, soit
en anneau; ils prendront alors un peu moins de développement.

Les Noyers n'ont pas besoin d'être taillés; seulement, quand ils
sont vieux, il arrive souvent que l'extrémité des branches meurt; il
faut alors les rabattre à environ 0m,60 du tronc, et il se forme une
nouvelle tête.

     =Variétés.=--Noyer à coque tendre, -- N. tardif,-- N. à bijoux
     (pour la grosseur des fruits).

Il y a une nouvelle espèce très-intéressante, connue sous le nom de
_Juglans præparturiens_. Elle s'élève peu et donne des fruits de
bonne qualité dès la seconde année de semis.

Les noyers mûrissent leurs fruits vers la fin de septembre ou le
commencement d'octobre; mais on peut les manger en cerneaux dès la
fin de juillet.

On cultive aussi comme arbres d'ornement plusieurs espèces de Noyers
d'Amérique.


PÊCHER (_Amygdalus Persica_)[11].--Dans les terrains profonds, on
plantera de préférence des Pêchers greffés sur Amandier; mais dans
ceux qui n'ont qu'une couche peu épaisse de bonne terre, et dont le
fond serait de tuf ou de glaise, il faut planter des arbres greffés
sur Prunier, car ils ont des racines traçantes qui se contentent
d'une terre moins profonde.

[Note 11: Nous ne parlerons que des Pêchers en espalier, car les
Pêchers en plein vent ne réussissent réellement bien que dans nos
départements méridionaux.]

On peut établir des espaliers de Pêchers à toutes les expositions;
seulement, au nord et à l'ouest, on plantera des variétés hâtives,
et on leur donnera un peu moins d'écartement qu'aux autres
expositions. La distance ordinaire est de 8 à 10 mètres, suivant la
forme qu'on leur donne et la nature du terrain. On peut planter dans
l'intervalle un Poirier, qui donne des fruits en attendant que le
développement des Pêchers en amène la suppression.

Il est presque toujours préférable de planter des Pêchers greffés de
dix-huit mois; ils ont, avec un concours de circonstances
favorables, plus de chances de succès que ceux qu'on plante tout
formés, c'est-à-dire ayant déjà subi plusieurs tailles. Il faut
avoir soin, en plantant, de placer les plus fortes racines par
devant, et il faut que le collet de l'arbre soit à environ 0m,15 du
mur sur lequel la tige est inclinée.

(Pour l'époque de la plantation et les autres précautions, voir
l'article _Plantation_, page 182.)

Pour entretenir la vigueur des arbres, il est nécessaire de fumer la
plate-bande où sont les Pêchers; mais il n'est pas possible de
déterminer le temps qui doit s'écouler entre deux fumures, car cela
dépend de la nature du terrain. On emploiera de préférence des
terres neuves, des gazons ou des fumiers à moitié consommés. Dans
les années où il sera nécessaire de fumer les Pêchers, il faudra les
tailler plus long, et chaque année, après la taille, il faudra
donner un binage au pied des arbres.

En juillet et août, à l'aide de la pompe à main, on arrosera les
feuilles des Pêchers. Cette opération est très-utile; mais elle ne
doit se faire que lorsque le soleil ne donne plus sur l'espalier.

La température élevée de cette époque oblige souvent d'arroser le
pied des Pêchers; on doit alors donner un binage et former autour de
chaque arbre un bassin qu'on remplira de fumier court, qui conserve
plus longtemps l'humidité.

Il faut, aussitôt après la plantation, fixer d'une manière positive
la forme sous laquelle on veut élever ses Pêchers; et, sans nous
arrêter à discuter les avantages et les inconvénients des autres
modes de culture, nous nous bornerons à indiquer celui qui est en
usage à Montreuil, comme le plus simple et l'un des plus avantageux.
Pour arriver à un bon résultat, nous conseillons de tracer un quart
de cercle sur le mur (_fig._ 17), où nous indiquerons chaque année
la place que les branches principales devront occuper suivant leur
développement.

_Première année._ On coupera après la plantation la tige des jeunes
Pêchers dont nous recommandons l'emploi à 0m,15 ou 0m,20 au-dessus
de la greffe. Ce qui détermine le développement de plusieurs
bourgeons.

_Ébourgeonnage._--Quand les bourgeons auront de 0m,25 à 0m,30 de
longueur, on choisira les deux plus vigoureux, un de chaque côté,
pour former les deux branches mères _b_ (_fig._ 14), puis on
supprimera les autres.

_Palissage._--Dans la crainte qu'elles ne soient cassées, on les
attachera, mais de manière à ne pas les gêner dans leur
développement. Si l'un des deux bourgeons était plus vigoureux que
l'autre, il faudrait l'incliner davantage, afin de rétablir
l'équilibre de la séve, principe dont il ne faudra jamais s'écarter;
car de là dépend tout l'avenir de l'arbre.

_Deuxième année._--En février, c'est-à-dire lorsque la séve commence
à gonfler les boutons, et non pas lorsqu'ils sont en fleur, comme
quelques personnes le conseillent, après avoir dépalissé l'arbre, ou
devra nettoyer le mur ainsi que les membres sur lesquels on
trouverait des gallinsectes, ce qu'il faudra faire chaque année;
après quoi on coupera le chicot _a_ (_fig._ 14), et on couvrira la
plaie avec de la cire à greffer.

Les branches mères _b_ seront taillées à 0m,35 ou 0m,40 de longueur,
selon la forme de l'arbre immédiatement au-dessus de l'oeil destiné
à prolonger les branches. À défaut de l'oeil de devant, on peut
prendre celui de dessus, ce qui devra être observé à chaque taille.
Arrivé à ce point, le développement des branches mères permet
d'établir une branche sous-mère inférieure de chaque côté de
l'arbre, au moyen des yeux latéraux placés à la base des branches
mères.

[Illustration: Fig. 14.--Pêcher, 2e année.]

Lorsqu'on attachera les deux branches mères _b_, on leur donnera
environ 10 degrés d'ouverture.

_Ébourgeonnage._--Dans le courant de mai, on enlèvera avec l'ongle,
ou bien avec la pointe d'une serpette, tous les bourgeons qui se
trouvent trop rapprochés les uns des autres, ceux qui font double et
triple emploi par suite du développement des yeux, doubles et
triples, si nombreux sur les Pêchers; ceux placés sur le devant ou
le derrière des branches; tous ceux, enfin, qu'il faudrait supprimer
à la taille afin de favoriser tout spécialement le développement
des bourgeons qui doivent fournir les secondes branches sous-mères
inférieures.

Forcé de faire un choix, on supprimera de préférence le bourgeon du
milieu des yeux triples, qui, toujours plus vigoureux que les
autres, pourrait être plus tard une cause d'embarras. Quant aux
autres bourgeons, on ne conservera, dans un cas comme dans l'autre,
que le mieux placé des deux.

La raison qui fait supprimer le bourgeon le plus vigoureux des yeux
ordinaires fait que l'on doit conserver ce même bourgeon en
ébourgeonnant l'oeil terminal de chaque branche; car, destiné à
prolonger la branche, ce bourgeon doit toujours dominer les autres.

Plus tard, on supprimera également les faux bourgeons, et l'on
pincera au-dessus de la septième ou huitième feuille ceux que l'on
croira devoir conserver.

À partir de l'époque ci-dessus indiquée, on continue l'ébourgeonnage
successivement jusqu'en juillet, puis on pince avec l'ongle
l'extrémité de tous les bourgeons dont il est nécessaire de modérer
le développement.

_Palissage._--À mesure que les bourgeons se développeront, on les
palissera; mais cette opération nécessite beaucoup de soin, car les
bourgeons sont tellement tendres qu'ils cassent net si l'on ne prend
beaucoup de précautions pour les amener à la place qu'ils doivent
occuper. On leur donnera toujours la position la plus directe
possible, afin que la circulation de la séve ne soit ralentie par
aucun obstacle, et il faut toujours éviter de croiser les bourgeons
l'un sur l'autre.

_Troisième année._--À l'époque de la taille, et avant de dépalisser
l'arbre, on examinera la végétation de chaque membre, et l'on jugera
s'il ne serait pas nécessaire, en taillant, de rétablir l'équilibre
de la séve dans le cas où un membre serait beaucoup plus vigoureux
que l'autre.

On coupera les branches mères _b_ (_fig._ 15) à peu près à 0m,40 ou
0m,50 de longueur, suivant leur vigueur, en ayant soin que l'oeil
sur lequel on taillera soit placé de manière à les prolonger le plus
directement possible, ce qu'il faudra observer à chaque taille et
pour chaque branche.

[Illustration: Fig. 15.--Pêcher, 3e année.]

On taillera les branches sous-mères selon leur force, mais toujours
un peu plus longues que les branches mères; tous les bourgeons de
l'année précédente, qui garnissent les branches à bois, seront
taillés à deux ou trois yeux de leur insertion, afin d'avoir l'année
suivante autant de branches fruitières que la vigueur de l'arbre
permettra d'en laisser; puis on supprimera tous les bourgeons qui
seraient mal placés.

Si les bourgeons placés à la base des branches mères sont
très-vigoureux, il faudra les tailler court, afin de déterminer le
développement des branches à fruits; mais dans le cas contraire, on
les taillera à cinq ou six yeux.

On donnera aux branches mères, en les rattachant, environ 25 à 30
degrés d'ouverture, si elles sont de même force; dans le cas
contraire, il faudrait donner une position plus verticale à la moins
vigoureuse, ce qu'il faudra encore observer chaque année.

_Ébourgeonnage._--On enlèvera les bourgeons et les faux bourgeons
qui seraient mal placés, en prenant les mêmes précautions que
l'année précédente.

On favorisera le développement des bourgeons placés à la base des
branches mères, qui doivent fournir les premières branches
sous-mères supérieures; ce qu'il faudra également faire, pour les
bourgeons des branches fruitières les plus rapprochés de la branche
principale: car ce sont eux qui doivent, à la taille suivante,
remplacer les branches fruitières; pour le reste de l'ébourgeonnage,
il faudra observer ce qui a déjà été dit.

_Palissage._--Lorsque les bourgeons auront environ de 0m,25 à 0m,30
de longueur, on les palissera, en commençant toujours par les plus
vigoureux.

_Quatrième année._--Après avoir, comme chaque année, dépalissé
l'arbre, on taillera plus ou moins longues, suivant leur vigueur,
l'extrémité des branches mères _b_ (_fig._ 16), au point 3, par
exemple.

On taillera également les branches sous-mères inférieures suivant
leur force, et toujours sur l'oeil le plus favorable à leur
prolongement; on rabattra les branches fruitières sur celles de
remplacement, qui devront toujours être les plus rapprochées
possible des branches principales, de manière que ces dernières
semblent toujours être rajeunies par des pousses nouvelles; puis on
taillera les branches de remplacement, pour porter fruit, à cinq ou
six yeux, selon leur force et la vigueur de l'arbre, mais toujours
dans le but d'obtenir un bourgeon de remplacement le plus près
possible de leur insertion. Quant aux faux bourgeons, il faut, comme
toujours, les tailler à deux ou trois yeux....

On rattachera les branches mères, auxquelles on donnera environ 35 à
40 degrés d'ouverture, en ayant toujours soin d'observer ce qui a
été dit à ce sujet pour l'année précédente.

_Ébourgeonnage._--Il faudra surveiller les branches à bois qui
tendraient à s'établir là où il ne doit jamais y avoir que des
branches à fruits; il faut s'attacher surtout à favoriser le
développement des bourgeons, qui doivent fournir les secondes
branches sous-mères supérieures et les branches de bifurcation,
ainsi que les bourgeons destinés à former les branches de
remplacement.

[Illustration: Fig. 16. Pêcher, 4e année.]

On aura soin de pincer les bourgeons à fruits; s'il n'y a pas de
fruits, ou qu'ils soient tombés avant la maturité, il faudra
rabattre ces bourgeons immédiatement sur le bourgeon de
remplacement, à moins cependant que l'un d'eux ne soit trop
vigoureux; car alors il serait préférable de ne le rapprocher qu'à
la taille.

Pour le reste de cette opération, on peut se reporter à tout ce qui
a été dit relativement à l'ébourgeonnement de la seconde année.

Il faut surtout pincer à propos les bourgeons qui, par leur vigueur,
menaceraient de devenir ce que l'on nomme des _gourmands_.

_Palissage._--Le palissage sera fait d'après les mêmes principes, et
successivement, comme les années précédentes.

Comme l'arbre devra porter des fruits, il faudra, aux approches de
la maturité, les découvrir, mais progressivement, précaution qu'on
devra toujours avoir.

_Cinquième année._--Le but de la taille de cette année est d'étendre
et de fortifier toutes les parties de l'arbre (_fig. 17_).

On raccourcira les rameaux terminaux d'après les mêmes principes que
pour les tailles précédentes, et, en taillant les branches
fruitières, on y laissera du fruit suivant leur vigueur et la santé
de l'arbre; on taillera les faux bourgeons à deux ou trois yeux,
comme les années précédentes, et on donnera aux branches mères
environ 45 à 50 degrés d'ouverture.

On favorisera le prolongement des branches de bifurcation _e_, _f_,
ainsi que celui des bourgeons _g_, dont on pourra faire par la suite
de nouvelles branches de bifurcation.

Enfin, par l'ébourgeonnement des jeunes pousses et par celui des
faux bourgeons mal placés, par le pincement et le palissage, on
maintiendra ou l'on ramènera toutes les parties de l'arbre à un
parfait équilibre de végétation.

À mesure que l'arbre avancera en âge, la taille et les autres
opérations deviendront plus compliquées, mais les principes seront
toujours les mêmes; on établira successivement des branches de
bifurcation, pour remplir les intervalles, et il faudra toujours
avoir soin de conserver aux branches mères, ainsi qu'à toutes les
autres, les proportions relatives à leurs diverses fonctions.

[Illustration: Fig. 17.--Pêcher, 5e année.]

_Pêcher en U._

Les pêchers élevés sous cette forme conviennent tout
particulièrement aux personnes qui veulent avoir des murs
promptement garnis. Plantés à un mètre les uns des autres, ces
pêchers peuvent sans exiger de soins particuliers fructifier
abondamment dès la troisième année.

[Illustration: Fig. 18.--Pêchers en U.]

Comme tous les arbres cultivés en espalier, les pêchers en U doivent
être rabattus après la plantation à 0m,15 ou 0m,20 au-dessus de la
greffe, afin de favoriser le développement des bourgeons destinés à
fournir les deux mères branches. Pendant le cours de leur
végétation, ces deux bourgeons seront dirigés de manière à figurer
un U simple ou double (_fig._ 18), en ayant soin toutefois de
laisser les extrémités libres, afin qu'elles ne soient pas gênées
dans leur développement. Arrivés à ce point, les pêchers en U sont
tout aussi faciles à diriger que les pêchers obliques, sur lesquels
ils ont véritablement un avantage marqué.

_De la culture forcée du Pêcher._--On peut facilement avancer la
maturité des Pêchers en espalier, surtout des variétés hâtives; et,
pour être plus certain du succès de l'opération, on avancera de
préférence ceux qui sont placés à l'est ou à l'ouest.

[Illustration: Fig. 19.--Serre à forcer.]

En janvier, on placera devant les Pêchers une petite serre mobile,
couverte par des châssis de 2 mètres de longueur, supportés par des
chevrons dont le haut sera scellé dans le mur, et qui porteront en
bas sur un soubassement de planches qui aura 0m,85 de hauteur, ce
qui produira intérieurement 0m,90, espace suffisant pour donner les
soins nécessaires, qui, au reste, sont absolument les mêmes que ceux
qui ont été indiqués plus haut.

Après avoir taillé les arbres, on commencera à leur donner une
température de 12 degrés; puis, progressivement, on augmentera
jusqu'à 18 degrés, mais pas plus; et comme au moment du soleil la
chaleur sera beaucoup plus élevée, on donnera de l'air; pendant la
nuit on couvrira la serre avec des paillassons, on seringuera les
feuilles au besoin; et comme les fruits sont ordinairement plus
nombreux qu'en plein air, il est souvent nécessaire d'en supprimer
quelques-uns, afin de ne point épuiser les arbres. Après la
maturité, qui a lieu en avril, on enlève les châssis.

Ordinairement, on laisse une année ou deux de repos aux Pêchers qui
ont été forcés; mais nous dirons que l'on peut sans inconvénient
recommencer cette opération l'année suivante.

=Variétés.=--Avant-Pêche blanche, -- Petite Mignonne, -- Grosse
Mignonne, -- Malte, -- Madeleine, -- Chevreuse, -- Chevreuse
tardive, -- Admirable Belle de Vitry, -- Brugnon musqué, --Madeleine
rouge tardive, -- Alberge jaune, -- Galande, -- Vineuse pourpre
hâtive, -- Madeleine de Courson, -- Violette hâtive, --Veloutée
tardive, -- Téton de Vénus, -- Bourdine, -- Bon ouvrier, --Pourprée
tardive, -- Belle de Doué, -- Reine des vergers.


POIRIER (_Pyrus_).--_Plantation._--Les Poiriers greffés sur
Coignassier réussissent dans presque tous les terrains, même dans
ceux qui ont peu de profondeur, pourvu cependant qu'ils ne soient
pas glaiseux ou humides; car alors, malgré tous les soins, ils
périraient au bout de quelques années. Toutes les fois que l'on aura
à planter dans un terrain profond, il sera préférable de planter des
Poiriers greffés sur franc, parce qu'ils sont beaucoup plus
robustes.

C'est à tort que l'on dit que ces arbres sont trop lents à se mettre
à fruit, parce qu'ils poussent trop vigoureusement; car si, par une
taille bien raisonnée et proportionnée à la force des arbres, on
établit une égale répartition de séve dans tous les membres, on
parviendra souvent à les faire fructifier dès les premières années;
une fois que ces arbres sont à fruit, ils en donnent abondamment, et
vivent très-vieux. Si l'on plante des Poiriers greffés sur
Coignassier, on prendra des arbres de dix-huit ou vingt mois de
greffe; mais s'ils sont greffés sur franc, comme ils poussent
beaucoup plus vigoureusement, on peut quelquefois les planter
greffés de l'année. Nous conseillons, pour planter dans les
plates-bandes, de prendre des Poiriers élevés en quenouille; car,
dans cette position, c'est réellement la forme la plus avantageuse,
en ce qu'elle occupe peu de place et produits beaucoup de fruits. Il
faut mettre entre deux pieds un Pommier ou un Poirier nain, que l'on
taillera en gobelet. Il faudrait alors les planter à environ 4 ou 5
mètres l'un de l'autre.


1. _Poiriers en quenouille._

[Illustration: Fig. 20.--Poirier en quenouille.]

_Taille._--La première année, on taillera le rameau terminal à sept
ou huit yeux, selon la vigueur de l'arbre, afin d'obtenir trois ou
quatre nouveaux membres. On aura soin de tailler sur l'oeil placé le
plus favorablement, pour prolonger la tige le plus verticalement
possible (_fig._ 20).

On taillera aussi le rameau terminal de chaque rameau sur un oeil
placé de manière à prolonger le bras horizontalement. Les bras
inférieurs étant les plus âgés, ils seront plus allongés que ceux
qui sont placés au-dessus, et il faudra à chaque taille avoir soin
de leur conserver les mêmes proportions. On enlèvera sur chaque
membre les rameaux qui se trouveraient placés dessus et dessous,
puis on taillera à environ 0m,03 de longueur ceux qui ne sont pas
nécessaires à la forme de l'arbre. Ce sont les jeux inférieurs de
ces rameaux qui donneront naissance aux brindilles. S'il se trouvait
quelques lambourdes terminées par un bouton à fleur, il ne faudra
pas les tailler, car on se priverait de quelques fruits.

Si, à la place où il est indispensable d'établir un membre pour
compléter la régularité de l'arbre, il ne se trouvait pas de
bourgeon pour le former, on pourra facilement en obtenir un, soit en
posant un écusson, soit en cernant l'oeil le plus rapproché de la
place où l'on a besoin d'un membre, ce qui doit se faire de la
manière suivante. À l'époque de la taille, on fait une incision
transversale immédiatement au-dessus, puis une seconde à 0m,02 ou
0m,03 au-dessus de la première, enfin plus ou moins, selon la force
qu'on veut donner au bourgeon. Ensuite, partant de la seconde
incision, on fait à 0m,02 ou 0m,03 de chaque côté de l'oeil une
incision longitudinale, puis on enlève la portion d'écorce qui se
trouve entre les deux incisions transversales. Ainsi cerné, l'oeil
se développe avec autant de vigueur que si l'on avait supprimé toute
la partie qui est au-dessus.

Cette opération peut être pratiquée avec succès non-seulement sur la
tige, mais encore sur tous les membres d'un arbre sur lequel il y a
des vides à remplir.

_Ébourgeonnage._--Pour favoriser le développement du bourgeon
terminal, on pincera très-courtes deux ou trois bourgeons qui en
sont les plus rapprochés, à moins que le premier n'ait fourni une
pousse trop faible; il faudrait alors le remplacer par le plus
vigoureux et le plus rapproché de l'extrémité. On choisira parmi les
autres les mieux placés pour en former des membres à la taille
suivante, en observant toujours qu'ils ne doivent jamais être placé
juste au-dessus de ceux de l'année précédente; car les membres d'une
quenouille doivent être disposés de manière que, partant de
l'insertion du premier membre, les autres tournent en spirale autour
de la tige. On pincera également les deux ou trois bourgeons les
plus rapprochés du rameau terminal de chaque bras, et on enlèvera
sur chaque membre tous les bourgeons qui naîtront dessus et dessous.
On pincera, sur les membres de l'année précédente, les bourgeons qui
poussent trop vigoureusement; puis on taillera des brindilles à
0m,16 ou 0m,18 de longueur. La taille des rameaux terminaux sera
proportionnée à la vigueur de l'arbre, et l'on taillera toujours sur
l'oeil le mieux placé pour les prolonger suivant leur position. Les
autres rameaux seront taillés à environ 0m,05, même ceux qui ont été
pincés à l'ébourgeonnage; les brindilles qui ont donné du fruit le
seront à 0m,12 ou 0m,15, et si celles qui ont été rompues à
l'ébourgeonnage avaient poussé, il faudrait les tailler au-dessus de
la pousse.

On protégera successivement l'établissement des branches fruitières,
et l'on surveillera celles qui pousseraient trop vigoureusement, de
manière qu'il ne puisse se former de gourmands sur aucune partie de
l'arbre; enfin, on traitera les quenouilles la seconde année comme
on les a traitées la première, et ainsi de suite; seulement, à
chaque taille, les opérations deviendront plus compliquées.

Comme souvent il arrive que les membres d'une quenouille tendent à
s'élever verticalement, ce qui est non-seulement contraire aux
principes, mais encore préjudiciable au développement ultérieur de
l'arbre (car alors ces membres poussent avec une telle vigueur
qu'ils absorbent une forte partie de la séve nécessaire à la
végétation des autres membres), il faut, dans cette circonstance,
chercher le moyen de remédier à un pareil état de choses. Souvent on
a recours à de petits arcs-boutants; mais comme ce moyen présente
beaucoup de difficultés et de graves inconvénients, nous allons
faire connaître un procédé communiqué à la Société centrale
d'horticulture par M. Chevalier Gérolme: «J'ai placé quatre piquets
au pied de chaque pyramide, avec une encoche de 0m,028 à la tête de
chacun; j'y ai attaché un cercle avec de fil du fer à 0m,081
d'élévation du sol, afin de pouvoir biner et nettoyer. Avec ce
simple appareil, que j'appelle _treillage horizontal_, et qui
m'offre les ressources d'un mur à la Montreuil, je deviens maître de
mon arbre. Muni d'une grande quantité de loques en cuir percées aux
deux bouts et d'une botte d'osier, je prends la branche à incliner,
petite ou grosse, courte ou longue, n'importe; à l'endroit
convenable je la cerne de ma loque, que je ferme avec l'un des bouts
d'un brin d'osier, dont je viens arrêter l'autre sur le cercle à la
place que réclame l'inflexion de la branche ou le vide de l'arbre.
Avec ce procédé, j'ai pu rectifier mille irrégularités indépendantes
de la taille, comme proportionner les espaces, détruire la confusion
qui existe toujours dans les pyramides, faciliter la circulation de
l'air, le mouvement de la lumière; en un mot, satisfaire à toutes
les conditions de développement et d'équilibre qui jusqu'alors
n'avaient point été remplies.»


2. _Poiriers en espalier._

Pour former un espalier de Poiriers on prendra des arbres nains,
jeunes et vigoureux, et on les plantera de préférence à l'est ou à
l'ouest. On peut les élever sous plusieurs formes, mais nous
considérons celles en éventail (_fig._ 21) et en palmette (_fig._ 22
et _fig._ 23) comme les plus faciles à diriger et les plus
avantageuses. Les Poiriers que l'on veut former en éventail seront
plantés à 5m,33, 6m,66 ou 8 mètres l'un de l'autre, selon la nature
du terrain et la hauteur des murs, et l'on donnera la préférence aux
arbres greffés de l'année. On les rabattra de manière à obtenir cinq
bourgeons de chaque côté pour former la charpente de l'arbre.

[Illustration: Fig. 21.--Poirier en éventail.]

Si la première année, l'on n'obtenait pas le nombre de bourgeons
nécessaire pour former l'arbre, il faudrait diriger verticalement le
bourgeon terminal pour prolonger la tige, et l'année suivante on le
rabattra de manière à obtenir les membres _a_, _b_, _c_, _d_, _e_. À
mesure que les bourgeons se développeront, on les palissera, en les
plaçant aussi parallèlement que possible et à égale distance l'un
de l'autre. On pincera l'extrémité de ceux qui pousseraient plus
vigoureusement que les autres, de telle sorte que chaque membre ait
une végétation à peu près égale. On pincera aussi très-court les
bourgeons placés devant et derrière les branches, pour les démonter
par suite de la taille.

Par l'ébourgeonnage, on favorisera le prolongement du bourgeon
terminal de chaque membre, et l'on pincera très-court tous ceux qui
sont mal placés. Aux tailles suivantes, on établira sur chaque
membre successivement, et selon le besoin, des branches de
bifurcation, _f_, _g_, _h_, _i_ (_fig._ 21), pour remplir les
intervalles.

Pour compléter la régularité des Poiriers cultivés en espalier, on
peut, indépendamment de ce que nous avons indiqué pour ceux qui sont
élevés en quenouille, avoir recours à la greffe par approche, ce qui
doit se faire de la manière suivante. À l'époque où les bourgeons
sont encore il l'état herbacé, on choisit le plus rapproché de la
place où l'on a besoin d'établir un membre, on l'abaisse avec
précaution afin de ne pas le rompre, et, après avoir fait une plaie
longitudinale sur chaque partie, on les applique l'une sur l'autre,
puis on les maintient dans cette position au moyen d'une ligature
que l'on desserre aussitôt après la reprise de la greffe; lorsque le
bourgeon est arrivé à l'état ligneux, on fait une entaille à
mi-bois, juste au-dessous de la greffe, mais on ne sèvre
complétement celle-ci qu'à l'époque de la taille. On peut sans
inconvénient placer sur le même arbre autant de greffes qu'il est
nécessaire; ce que nous avons été à même d'observer sur un espalier
de Poiriers confié aux soins de M. Fourquet, habile horticulteur,
qui, à l'aide de la greffe par approche, est parvenu en très-peu de
temps à donner une forme régulière à des Poiriers dont les membres
étaient dans un désordre complet.

Si l'on plantait des arbres ayant déjà le nombre de branches
nécessaire pour les former, il faudrait tailler toutes les branches
bien placées à environ 0m,04 et sur un oeil disposé de manière à
prolonger le membre dans la direction voulue d'après la forme de
l'arbre. On démontera les autres, en ayant toujours soin de
conserver les lambourdes et les brindilles.

[Illustration: Fig. 22.--Poiriers en palmette.]

On plantera, à 5 ou 6 mètres l'un de l'autre, ceux que l'on destine
à être élevés en _palmette_; on rabattra la tige de manière à
obtenir à droite et à gauche quelques bourgeons, dont on formera les
premiers membres a (_fig._ 22), en les établissant à environ 0m,30 à
0m,35 les uns au-dessus des autres. Ceux de droite doivent alterner,
autant que possible, avec ceux de gauche; en les palissant, il faut
les incliner plus ou moins, suivant que l'on voudra favoriser le
développement de l'un ou restreindre celui de l'autre. Les années
suivantes, on les abaissera davantage, mais en observant qu'ils ne
doivent jamais être placés horizontalement. On guidera verticalement
le bourgeon qui sert à prolonger la tige, et l'on pincera les
bourgeons mal placés; puis, les années suivantes, on taillera le
rameau vertical de manière à obtenir chaque année deux branches
latérales, jusqu'à ce que l'arbre soit arrivé à garnir le mur dans
toute sa hauteur. On taillera les bras à environ 0m,15 à 0m,18 de
longueur, suivant leur force et leur position, mais toujours sur un
oeil placé de manière à les prolonger le plus directement possible.
S'il arrivait qu'un bourgeon de prolongement fût beaucoup plus
vigoureux que l'autre, il faudrait, au palissage, l'incliner plus
que les autres, de manière à rétablir l'équilibre.

[Illustration: Fig. 23.--Poirier en palmette à double tige.]

L'éducation des Poiriers élevés sous la forme de palmette à double
tige (_fig._ 23) doit avoir lieu d'après les principes suivis pour
la palmette à tige simple.

Cette forme est adoptée maintenant par le plus grand nombre de
cultivateurs de Poiriers, qui la préfèrent à toutes les autres.

Les Poiriers à tiges seront plantés à 5 ou 6 mètres l'un de l'autre,
et, pendant les premières années, ils devront être taillés de
manière que les branches qui doivent former la charpente de l'arbre
soient également espacées. On surveillera leur développement pour
favoriser celles qui seraient les moins vigoureuses, jusqu'à
l'époque où les arbres pourront être abandonnés à eux-mêmes,
c'est-à-dire environ deux ans après.

Lorsque les Poiriers sont très-vieux ou épuisés au point de ne plus
produire de fruits, on peut encore en tirer un bon parti en les
rabattant et en les greffant en couronne. (Voir l'article _Greffe_,
p. 67.) On pose plus ou moins de greffes, suivant la force de
l'arbre; puis, lorsqu'elles sont bien reprises, on choisit les plus
vigoureuses pour en former la nouvelle charpente.


_Liste des meilleures variétés de poires admises par le Congrès
pomologique._

     ADÈLE DE SAINT-DENIS (Adèle de Saint-Céras, baronne de Mello).
     Fertile; moyen; bon; octobre[12].

     [Note 12: Le nom en PETITES CAPITALES indique le _nom
     définitif_; les noms _entre parenthèses_ indiquent les _synonymes
     détruits_; le mot _fertile_ s'applique à la fertilité de
     l'_arbre_; le mot _moyen_, à la grosseur du _fruit_; le mot
     _bon_, à la qualité de la _chair_; enfin, l'énonciation du mois
     de l'année fait connaître l'époque de la _maturité_.]

     BEAU PRÉSENT D'ARTOIS (Présent royal de Naples). Très-fertile;
     gros; assez bon; commencement de septembre. (Entre-cueillir.)

     BERGAMOTE D'ANGLETERRE (Gansel's bergamote, Bezy de Caissoy par
     plusieurs pépiniéristes.) Fertile; moyen; bon; septembre,
     octobre. (Greffer sur franc.)

     BERGAMOTE ESPEREN. Très-fertile; moyen; très-bon; mars, mai.

     BEURRÉ BEAUMONT (Beurré de Beaumont, Bezy Waët, Bezy de
     Saint-Waast, Belmont, Beymont). Fertile; moyen; bon; janvier.

     BEURRÉ CAPIAUMONT (Beurré aurore). Très-fertile; moyen; bon;
     octobre. (Greffer sur franc; très-bon cuit.)

     BEURRÉ CLAIRGEAU. Très-fertile; gros ou très-gros; bon; novembre,
     décembre.

     BEURRÉ D'AMANLIS, BEURRÉ D'AMANLIS PANACHÉ (Wilhelmine, Hubard,
     Duchesse de Brabant, Poire Delbert ou d'Albert, Poire kessoise).
     Très-fertile; gros; septembre.

     BEURRÉ D'AREMBERG (Orpheline d'Enghien, Colmar Deschamps, Beurré
     Deschamps, Beurré des orphelins, Délices des orphelins).
     Très-fertile; moyen; très-bon; décembre, janvier. (Greffer sur
     franc.)

     BEURRÉ D'ANJOU (Ne plus Meuris, _Nec plus Muris_). Peu fertile;
     assez gros; très-bon; décembre.

     BEURRÉ DAVY (Beurré Spence, Beurré de Bourgogne, Beurré
     Saint-Amour, Belle de Flandre ou des Flandres, Nouvelle gagnée à
     Heuze, Beurré des bois, Fondante des bois, Boss père, Poire des
     bois, Boss pear, Beurré d'Elberg, Beurré Davis, B. Foidart).
     Fertile; gros ou très-gros; bon; octobre.

     BEURRÉ D'ARDENPONT (Beurré d'Arenberg par erreur, Glou morceau,
     Goulu morceau de Cambron, Beurré de Kent, Beurré Lombard, Beurré
     de Cambronne). Fertile; gros; très-bon; janvier.

     BEURRÉ DIEL (Beurré magnifique, Beurré incomparable, Beurré
     royal, Beurré des trois tours, Dry Toren, Melon de Knops, Poire
     melon, Graciole d'hiver, Fourcroy, Dorothée). Fertile; gros;
     très-bon; novembre, décembre. (Recommandé.)

     BEURRÉ GIFFART. Fertile; moyen; très-bon; fin juillet.

     BEURRÉ PICQUERY (Urbaniste, Louis Dupont, Beurré Drapiez, Louise
     d'Orléans, Serrurier d'automne, Vergaline musquée). Peu fertile;
     moyen; très-bon; octobre, novembre.

     BEURRÉ QUETELET (Beurré Dumortier). Très-fertile; moyen;
     très-bon; septembre, octobre.

     BEZY DE MONTIGNY (Non pas Doyenné musqué, vulgairement nommé Bezy
     de Montigny). Très-fertile; moyen; bon; septembre.

     BON CHRÉTIEN NAPOLÉON (Liard, Médaille, Mabille, Captif de
     Sainte-Hélène, Charles d'Autriche, Charles X, Beurré Napoléon,
     Bonaparte, Gloire de l'Empereur, Napoléon d'hiver). Très-fertile;
     assez gros; très-bon; octobre, novembre.

     BON CHRÉTIEN WILLIAM (Bartlett de Boston, de Lavault).
     Très-fertile; gros ou très-gros; très-bon; septembre.

     BONNE D'ÉZÉE (Belle ou Bonne des Zées, Belle et Bonne des haies).
     Très-fertile; gros; bon; septembre.

     CALEBASSE MONSTRE (Calebasse Carafon, Calebasse royale, Calebasse
     monstrueuse du Nord, Van Marum, Triomphe de Hasselt).
     Très-fertile; très-gros; assez bon; octobre. (Greffer sur franc.)

     COLMAR D'ARENBERG (Kartoffel). Très-fertile; très-gros; assez
     bon; novembre.

     DÉLICES D'HARDENPONT D'ANGERS (Poire-Pomme de Racqueingheim).
     Très-fertile; moyen; très-bon; novembre, décembre.

     DOYENNÉ BOUSSOCH (Beurré de Mérode, Double Philippe, Nouvelle
     Boussoch); Fertile; gros; bon; septembre.

     DOYENNÉ D'HIVER (Bergamote de la Pentecôte, Seigneur d'hiver,
     Doyenné de ou du Printemps, Dorothée royale, Poire Fourcroy,
     Canning d'hiver, Merveille de la nature, Pastorale d'hiver, Poire
     du Pâtre, Beurré roupé). Très-fertile; gros; bon; janvier, mai.

     DUCHESSE D'ANGOULÊME (Poire de Pézénas, des Éparonnais,
     Duchesse). Très-fertile; très-gros; bon; octobre, novembre.

     DUCHESSE DE BERRI D'ÉTÉ. Assez fertile; moyen; très-bon; fin
     août.

     ÉPINE DU MAS (Belle Épine Dumas, Colmar du Lot, Duc de Bordeaux,
     Épine de Rochechouart, C. de Limoges). Fertile; moyen; bon;
     novembre.

     FIGUE (Figue d'Alençon, Figue d'hiver, Bonissime de la Sarthe).
     Fertile; assez gros; très-bon; novembre, décembre.

     FONDANTE DE CHARNEUX (Beurré ou Fondante des Charneuses, Duc de
     Brabant (Van Mons), Miel de Waterloo. Fertile; assez gros;
     très-bon; octobre. (Greffer sur franc.)

     FONDANTE DE NOËL (Belle ou Bonne de Noël, Belle ou Bonne après
     Noël, Souvenir d'Esperen). Fertile; moyen; bon; décembre.

     JALOUSIE DE FONTENAY (Jalousie de Fontenay-Vendée, Belle
     d'Esquermes). Très-fertile; assez gros; très-bon; septembre.

     LOUISE BONNE D'AVRANCHES (Louise de Jersey, Bonne ou Beurré
     d'Avranches, Bergamote d'Avranches, Bonne de Longueval).
     Très-fertile; assez gros; très-bon; septembre.

     MARIE-LOUISE DELCOURT (Marie-Louise Nova, Marie-Louise Nouvelle,
     Van Donkelaer, Vandonckelaër, Marie-Louise Van Mons).
     Très-fertile; moyen ou assez gros; très bon: octobre, novembre.

     NOUVEAU POITEAU (Tombe de l'amateur). Fertile; gros; bon;
     novembre. (Blettit avant de jaunir.)

     PASSE-COLMAR (Passe-Colmar gris, Passe-Colmar nouveau,
     Passe-Colmar ordinaire). Très-fertile; moyen; très-bon; décembre,
     février.

     ROUSSELET D'AOÛT (Gros Rousselet d'août, Van Mons). Très-fertile;
     moyen; très-bon; août.

     SAINT-MICHEL-ARCHANGE. Fertile; assez gros; très-bon; octobre.

     SAINT-NICOLAS (Duchesse d'Orléans). Très-fertile; moyen;
     très-bon; septembre, octobre.

     SEIGNEUR (ESPEREN). (Seigneur d'Esperen, Bergamote Fiévée,
     Bergamote lucrative, Lucrate, Brésilière, Beurré lucratif.
     Fondante d'automne, Arbre superbe). Très-fertile; moyen; assez
     gros; très-bon; septembre, octobre.

     SOLDAT LABOUREUR. Fertile; assez gros; bon; octobre, décembre.

     SUZETTE DE BAVAY. Très-fertile; petit; bon; février, avril.

     TRIOMPHE DE JODOIGNE. Fertile; gros ou très-gros; assez bon;
     décembre.

     VAN MONS (Van Mons de Léon Leclerc). Fertile; gros; très-bon;
     novembre. (Greffer sur franc.)


_Poiriers spécialement pour espaliers._

     BERGAMOTE CRASSANE (Cressane, Cressane d'automne, Beurré plat).
     Fertile; moyen; très-bon; novembre. (Contre un mur et au soleil.)

     BEURRÉ GRIS (Beurré doré, Beurré d'Amboise, Beurré roux, Beurré
     d'Isambart, Beurré du Roi, Isambart le bon, Beurré de
     Terwerenne). Fertile; moyen et gros; très-bon; septembre et
     octobre. (Contre un mur, avec avant-toit; levant, couchant; peut
     s'élever en haute tige.)

     BEZY DE CHAUMONTEL (Beurré de Chaumontel, Chaumontel, Beurré
     d'hiver). Assez fertile; moyen et gros; assez bon; janvier. (Peut
     aussi s'élever en pyramide.)

     BON CHRÉTIEN DE RANS (Beurré de Rance, Beurré de Flandre, Beurré
     Noirchain, Beurré noire chair, Hardenpont de printemps, Beurré de
     Pentecôte). Assez fertile; assez gros; assez bon; janvier, mars.
     (Sur franc, contre un mur; bonne exposition.)

     DOYENNÉ BLANC (Beurré blanc, par erreur, Saint-Michel, Bonne
     ente, Doyenné picté, de Neige, du Seigneur, Citron de septembre,
     etc.). Très-fertile; moyen; très-bon; octobre. (Sur franc, contre
     un mur avec avant-toit; nord, levant, couchant.)

     DOYENNÉ GRIS (Doyenné roux, Doyenné crotté, Doyenné galeux,
     Doyenné jaune, Saint-Michel gris, Neige grise). Très-fertile;
     moyen; très-bon; octobre, novembre. (Sur franc, contre un mur
     avec avant-toit; terre légère; levant, couchant, nord.)

     SAINT-GERMAIN D'HIVER (Inconnue Lafare, Saint-Germain gris,
     Saint-Germain vert). Fertile; assez gros; très-bon; novembre,
     mars. (Contre un mur au soleil.)


_Variétés dont les fruits sont à cuire._

     BELLE ANGEVINE (Angora, Bolivar, Comtesse ou Beauté de Terweren,
     Royale d'Angleterre, Duchesse de Berri d'hiver, Abbé Mongein,
     Très-grosse de Bruxelles). Assez fertile; énorme; assez bon fin
     d'hiver. (Pyramide, mieux en espalier, contre un mur au midi.)

     BON CHRÉTIEN D'HIVER (Poire d'angoisse, Poire de Saint-Martin,
     Bon Chrétien de Tours). Assez fertile; gros; bon; mars, mai.
     Contre un mur à bonne exposition.

     CATILLAC (Quenillat, Téton de Vénus, Gros-Gillot, Bon Chrétien
     d'Amiens, Grand Monarque, Monstrueuse des Landes, Chartreuse,
     Abbé Mongein). Très-fertile; très-gros; bon; février, mai.
     (Pyramide, mieux en espalier et haute tige.)

     CERTEAU D'AUTOMNE (Cuisse-Dame, par erreur). Très-fertile; moyen;
     très-bon; octobre, novembre. (Mieux en espalier et haute tige.)

     CURÉ (Monsieur le Curé, de Monsieur, de Clio, Belle de Berri,
     Belle Andréanne ou Adrienne, Bon Papa, Pater Noster, Vicar of
     Wakefield, Belle Héloïse, Beurré Comice de Toulon, Belle
     Andréine). Fertile; gros; très-bon; novembre, janvier. (Pyramide,
     espalier, haute tige.)

     LÉON LECLERC. Fertile; gros; assez bon; mars, mai. (Pyramide;
     mieux, en espalier; sur franc; bonne exposition.)

     MARTIN SEC (Rousselet d'hiver). Assez fertile; petit; très-bon;
     décembre, janvier. (Mieux en haute tige.)

     MESSIRE-JEAN (Mi-Sergent, Messire-Jean gris, Messire-Jean doré,
     Chaulis). Assez fertile; moyen; bon; novembre. (Mieux en tige.)


_Poiriers spécialement pour haute tige_ (Arbres de verger).

     BERGAMOTE SYLVANGE (Poire Sylvange). Fertile; moyen; bon;
     novembre.

     BEURRÉ D'ANGLETERRE (Bec d'Oie, Amande, Poire d'Amande, Poire
     anglaise, Saint-François, Poire des Finnois). Très-fertile;
     moyen; assez bon; septembre.

     BEURRÉ GOUBAULT. Très-fertile; moyen; bon; septembre.
     (Entre-cueillir.)

     BLANQUET (Blanquet gros, Cramoisin, Cramoisine). Fertile; petit;
     assez bon; juillet. (Entre-cueillir.)

     CITRON DES CARMES (Petite Madeleine, Saint-Jean). Très-fertile;
     petit; assez bon; juillet. (Entre-cueillir.)

     COLMAR NÉLIS (Nélis d'hiver, Bonne ou Fondante de Malines).
     Fertile; moyen; bon; novembre et décembre.

     DOYENNÉ DE JUILLET (Roi Jolimont). Très-fertile; petit; très-bon;
     juillet. (Entre-cueillir.)

     ÉPARGNE (Beau-Présent, Cuisse-Madame, Grosse Madeleine;
     Saint-Samson, Chopine, Beurré de Paris, Cueillette, de la Table
     des Princes). Très-fertile; moyen ou assez gros; bon; juillet,
     août. (Réussit en espalier.)

     JOSÉPHINE DE MALINES. Peu fertile; moyen et petit; très-bon;
     janvier. (Réussit en espalier.)

     ROUSSELET DE REIMS (Petit Rousselet, Rousselet musqué). Fertile;
     petit; bon; septembre. (Très-bon confit.)

     SECKLE (Shakespeare, Seckle pear). Fertile; petit; bon; octobre.


POMMIER (_Pyrus malus_).--Tous les terrains, même ceux qui sont un
peu frais, conviennent au Pommier; toutes les expositions, excepté
le sud, lui sont favorables. On greffe les arbres à haute tige sur
égrin et les nains sur doucin et sur paradis.

Ce que nous avons dit de la culture et de la taille des Poiriers
peut, en toutes circonstances, s'appliquer également aux Pommiers.
On peut facilement leur faire prendre toutes les formes. Ceux qu'on
élève à haute tige sont les plus durables et ceux qui produisent le
plus. Nous conseillons de les tailler pendant les premières années.

Si on les plante en lignes, on les met à 8 ou 10 mètres l'un de
l'autre, et quelquefois plus, selon la nature du terrain. Dans les
jardins, on ne plante ordinairement que des arbres nains, qui
n'occupent que peu de place, et qui, bien dirigés, produisent
beaucoup au bout de très-peu de temps.

Dans les terrains légers et chauds, on plantera de préférence les
Pommiers greffés sur doucin, parce qu'alors leurs racines
s'enfoncent plus profondément que lorsqu'ils sont greffés sur
paradis. Dans ce dernier cas, ils s'élèvent peu, mais fructifient
beaucoup, et les fruits en sont généralement très-beaux. Il faut les
planter à environ 1m,65 les uns des autres.

Comme presque toutes leurs racines sont à la surface du sol, il ne
faut leur donner que les binages.

Nous avons conseillé, à l'article POIRIER, de placer un Pommier nain
entre chaque quenouille; la forme la plus avantageuse a leur donner
est celle d'un gobelet (_fig._ 24). La première année, on choisit
cinq ou six bourgeons placés, autant que possible, a égale distance,
pour établir la charpente de l'arbre, et on les palissera sur un
cerceau. L'année suivante, on taillera les mères branches suivant
leur force, et toujours sur un oeil placé de manière à les prolonger
dans la même direction.

[Illustration: Fig. 24.--Pommier en gobelet.]

À l'ébourgeonnage, on pincera très-court les bourgeons qui se
dirigeraient intérieurement, de manière à évider l'intérieur de
l'arbre; puis on pincera aussi ceux qui pousseraient en dehors.

On placera un second cerceau qui devient nécessaire pour palisser le
prolongement des branches, et par suite il faudra établir des
branches pour remplir les vides qui résulteront de l'écartement des
branches mères.

Généralement, il faudra tailler plus long et beaucoup plus tard les
arbres qui pousseront trop vigoureusement.

Les bordures de buis du potager peuvent être avantageusement
remplacées par de jeunes Pommiers paradis, que l'on plante à environ
2 mètres les uns des autres, et que l'on dirige horizontalement sur
une seule branche (_fig._ 25.)

Avant de planter, on marque la place de chaque arbre par un piquet
destiné à servir de support au fil de fer sur lequel on attache les
Pommiers. Ces piquets doivent être enfoncés de manière que le fil de
fer puisse être tendu à 0m,40 ou 0m,50 du sol.

[Illustration: Fig. 25.--Pommiers en cordons.]

Après la plantation, ou courbe la tige de chaque arbre avec
précaution, on la maintient le long du fil de fer au moyen de
quelques ligatures en osier, puis on coupe l'extrémité plus ou moins
longue, suivant la vigueur de l'arbre.

Quand on veut obtenir deux branches sur chaque Pommier, il suffit,
après la plantation, de couper la tige au-dessous du fil de fer, et
l'année suivante on dirige une branche à droite et une branche à
gauche.

Les années suivantes, on taille toutes les branches latérales le
plus près possible de leur insertion, afin de favoriser le
développement des boutons à fruits; puis on prolonge les cordons de
0m,40 à 0m,50, suivant la vigueur de l'arbre, et cela jusqu'à ce
qu'ils aient atteint une longueur qui permette de les greffer l'un
sur l'autre, de manière à former un seul et même cordon.

Nous conseillons de former des haies de Pommiers toutes les fois
qu'on devra faire des clôtures dans les endroits où l'on n'aura pas
à craindre la dévastation des fruits; on prendra des arbres greffés
sur doucin, et on les plantera à environ 1 mètre l'un de l'autre.
Pendant les premières années, on maintiendra l'inclinaison des
membres en les attachant sur des échalas placés de loin en loin. On
greffera par approche toutes les branches principales qui se
croiseront, et on entrelacera les autres.

À l'époque de l'ébourgeonnage, on pincera la haie sur les deux
faces; puis, par la taille et les ébourgeonnages, on tâchera
d'éviter qu'elle ne se dégarnisse par le bas.

     =Variétés.=--Api, -- Calville blanc, -- C. rouge, -- Fenouillet
     gris, -- Pigeonnet, -- Potophe d'hiver, -- Gros Rambour, --
     Reinette de Hollande, -- R. franche, -- R. du Canada, -- R.
     d'Angleterre, -- R. dorée, -- R. grise, -- R. de Bretagne, -- R.
     d'Espagne, -- R. de Granville.


PRUNIER (_Prunus_).--Les Pruniers, ayant des racines traçantes,
n'exigent pas un terrain très-profond; ils viennent assez bien
presque partout, pourvu cependant que le sol ne soit ni trop sec ni
trop humide. On les greffe sur le Prunier Saint-Julien ou sur le
Damas noir; et, quoiqu'ils réussissent bien sous toutes les formes,
on n'en plante guère en espalier que dans les contrées où les fruits
mûrissent mal; il faut alors les mettre à bonne exposition.

Il est beaucoup plus avantageux de planter des arbres à haute tige.
Si l'on en forme des lignes, il faut les placer à 6 mètres l'un de
l'autre. Plusieurs espèces peuvent aussi être plantées pour former
des haies intérieures, ou dans les endroits où l'on n'a pas à
craindre la dévastation des fruits. Il n'est pas absolument
nécessaire de tailler les Pruniers, si ce n'est pendant les
premières années, pour former la charpente de l'arbre.

_De la culture forcée du Prunier._--On peut facilement avancer la
maturité de plusieurs variétés, telles que le Monsieur hâtif, la
Mirabelle et la Reine-Claude. Pour cela, à l'automne, on plantera
dans des pots de 0m,30 de jeunes Pruniers élevés sous la forme de
petites quenouilles; on les choisira aussi ramifiés que possible, et
après l'empotage on enfoncera les pots à une bonne exposition.
L'année suivante, en janvier, on les placera dans une serre vitrée
dont on n'élèvera pas la température à plus de 12° ou 14°. On
donnera de l'air au moment du soleil, et la nuit on couvrira la
serre avec des paillassons. Les autres soins consistent à arroser
ces arbres à propos et à les seringuer de temps à autre, après
qu'ils sont défleuris; les fruits seront mûrs dans les premiers
jours de mai. On peut chauffer les mêmes Pruniers deux ou trois
années de suite.

     =Variétés.=--Jaune hâtive, -- Monsieur, -- Royale de Tours, --
     Reine-Claude, -- R.-C. Coëgolden drop, -- R.-C. violette, --
     R.-C. monstrueuse de Bavay, -- Mirabelle grosse et petite, --
     Impériale blanche, -- Surpasse-Monsieur, -- Jefferson, -- Drap
     d'or d'Esperen. -- Washington, -- Gros Damas, -- Perdrigon rouge,
     -- de Sainte-Catherine, -- de Saint-Martin, -- Pond's Seedling.


VIGNE (_Vitis vinifera_).--La vigne vient dans presque tous les
terrains, et il est peu de localités où l'on ne puisse en obtenir de
beaux et bons produits, si elle est plantée à une exposition
favorable et bien gouvernée: cependant le sol le plus propice est
une terre franche, douce et profonde, amendée de temps à autre par
des engrais bien consommés.

[Illustration: F. 26. Vigne à la Thomery.]

Avant de planter un espalier de Vigne, il faut arrêter la forme sous
laquelle on la conduira, en tenant compte de l'emplacement: ainsi,
pour garnir les trumeaux d'une orangerie ou d'un bâtiment
quelconque, on peut élever la Vigne en palmette; mais en toute autre
circonstance, nous conseillons de la conduire à la Thomery (_fig._
26), ce mode de plantation offrant tous les avantages désirables.

1. _Plantation._--La distance à observer entre chaque pied de Vigne
dépend de la nature du sol; car, dans un terrain de peu de
profondeur ou de médiocre qualité, il faut planter les Vignes plus
près les unes des autres que dans une bonne terre, afin de donner
moins d'extension à chaque membre; enfin, dans les terrains, où l'on
peut espérer une végétation satisfaisante, on plantera de la manière
suivante: tous les 0m,65, on fera une tranchée d'environ 0m,33 de
largeur et 0m,35 de profondeur; on la commencera 1m,33 ou 1m,65 du
mur, suivant la longueur des marcottes, puis on la continuera
jusqu'à 0m,65 du mur. En automne, on prendra des marcottes
enracinées ou des crossettes (mais alors il faudrait une année de
plus pour atteindre le mur); on ne laissera qu'un seul jet à chaque
marcotte, mais garni de tous ses yeux, même sur la partie qui doit
être couchée en terre. On placera la marcotte dans la tranchée, de
telle façon que l'extrémité qui doit sortir de terre à 0m,65 du mur
soit garnie de bons yeux, et, pour la faire sortir de terre, on la
courbera avec beaucoup de précaution afin de ne pas la rompre.

Les racines devront être placées dans un sol bien meuble, puis
recouvertes de bonne terre, ainsi que la partie couchée dans la
tranchée. On mettra par-dessus un lit de bon fumier et on finira de
remplir la tranchée avec la terre du sol.

En février ou mars, on taillera toutes les marcottes à deux ou trois
yeux au-dessus de la terre, en ayant soin de ne tailler que quelques
millimètres au-dessus de l'oeil, et de faire que le biseau de la
coupe soit toujours opposé à l'oeil terminal.

Parmi les bourgeons qui se développeront, on choisira le plus
vigoureux; pour favoriser sa végétation, on supprimera les autres et
on mettra un échalas à chaque pied. On y attachera chaque bourgeon,
en ayant soin d'enlever les faux bourgeons à mesure qu'ils se
développeront.

2. _Taille._--_Première année._--À l'automne suivant, on continuera
les tranchées jusqu'au mur et à la même profondeur que l'année
précédente; puis on couchera chaque cep, que l'on amènera près du
mur à la place qu'il doit occuper et qui aura dû être marquée
d'avance.

À l'époque favorable, on taillera également tous les ceps à deux ou
trois yeux au-dessus du sol. On palissera les bourgeons sur le mur à
mesure qu'ils se développeront, en ayant soin d'enlever les faux
bourgeons dès qu'ils auront 0m,12 ou 0m,15 de longueur. Comme il est
probable, si l'année est favorable, que chaque bourgeon produira
quelques grappes, il faudra, si elles étaient trop nombreuses, en
supprimer quelques-unes, afin de ne pas trop fatiguer les jeunes
Vignes.

_Deuxième année._--On rabattra le bourgeon supérieur sur celui qui
est placé au-dessous, à moins cependant qu'il ne soit trop faible,
car il faut toujours tailler sur le plus vigoureux; puis on taillera
toutes les tiges _a_ sur un oeil placé à quelques centimètres
au-dessous du premier cordon, que l'on établira à 0m,25 du sol. Si
les tiges _b_, à la hauteur du deuxième cordon, qui doit être à
0m,75 du sol, sont garnies d'yeux qui, par leur grosseur, promettent
des bourgeons vigoureux, on les taillera comme les tiges _a_.

On taillera les tiges _c_, _d_, _e_ d'après leur vigueur, et les
années suivantes on établira les cordons des tiges _c_ à 1m,25 du
sol, ceux des tiges _d_ à 1m,75, et enfin ceux des tiges _e_ à
2m,25.

En général, pour rabattre sur de bons yeux, il faut tailler la
pousse de l'année à la moitié de sa longueur, à moins cependant que
le premier ou le deuxième oeil au-dessus ne se trouve à la hauteur
d'un cordon, sur la partie de la tige que l'on prolongera chaque
année et jusqu'à ce qu'elle soit arrivée à la hauteur où elle doit
former cordon. On laissera sur chaque tige trois ou quatre bourgeons
qu'on choisira parmi ceux qui ont le plus de grappes; on les
palissera à mesure qu'ils se développeront, et, comme les autres
années, on supprimera les faux bourgeons, puis on pincera très-court
tous les autres bourgeons, et à la taille suivante on les démontera
au rez de la tige.

_Troisième année._--L'année suivante, on taillera le bourgeon
vertical des tiges qui dès l'année précédente avaient été rabattues
à la hauteur du cordon, à partir de son insertion sur le second
oeil, y compris celui du talon, ce qui donnera naissance à deux
bourgeons, dont on formera les deux bras horizontaux; mais il ne
faudra les amener que graduellement à la place qu'ils doivent
occuper, et il vaudrait souvent mieux attendre à l'automne que de
s'exposer à les casser. Pendant leur végétation on les attachera à
mesure qu'ils se développeront, et on enlèvera les faux bourgeons,
ainsi que tous les bourgeons placés devant et derrière et ceux qui
se développent sur les tiges.

_Quatrième année._--On taillera les deux branches qui forment le
cordon à environ 0m,35 de longueur, suivant leur vigueur, mais
toujours sur l'oeil placé le plus favorablement pour prolonger le
cordon dans la même direction. Puis, pour former les branches
fruitières, on taillera les bourgeons placés sur la partie
supérieure du cordon, en observant qu'ils doivent avoir entre eux
une distance de 0m,16 à 0m,20.

Comme précédemment, on enlèvera tous les faux bourgeons, ainsi que
les bourgeons mal placés, et l'on pincera ceux qui sont le plus près
de l'extrémité, afin de favoriser la végétation des bourgeons de
prolongement, ce qu'il faudra observer jusqu'à ce que le cordon ait
atteint toute sa longueur. D'après l'écartement indiqué pour la
plantation, chaque partie du cordon devra avoir 1m,60 de long de
chaque côté.

_Cinquième année._--On taillera les branches fruitières en courson
sur deux yeux, puis on prolongera chaque part du cordon d'environ
0m,35; et comme, arrivés à ce point, les soins à donner à la Vigne
pendant la végétation sont exactement les mêmes que ceux
précédemment indiqués, nous croyons inutile de traiter ce sujet plus
longuement.

_Sixième année._--Pour cette taille et celles qui auront lieu
successivement, on démontera toutes les branches fruitières sur le
bourgeon le plus près du cordon, afin de les rajeunir chaque année;
et ensuite on taillera les coursons sur un ou deux yeux, ce que
l'expérience indiquera; car si, après avoir taillé sur un oeil, on
obtenait des bourgeons trop vigoureux, il faudrait l'année suivante
tailler sur deux yeux. Lorsque chaque cordon est arrivé à remplir le
cadre qui lui est assigné, il ne s'agit plus que de maintenir
l'équilibre de la séve, afin d'avoir une végétation égale dans toute
la longueur du cordon. Pour arriver à ce résultat, il faut
surveiller la végétation des bourgeons placés vers l'extrémité (car
ils sont toujours disposés à attirer vers eux une grande quantité de
séve), et, par des pincements et le palissage, forcer la séve à
refluer vers le centre.

Ces notions, quoique bien succinctes, suffisent pour faire connaître
la série des opérations nécessaires à la conduite d'une treille, et
l'étude attentive des dernières tailles servira à l'intelligence des
autres.

3. _Vigne en palmette._--Après avoir amené les Vignes à la place
qu'elles doivent occuper, on les taille toutes à trois ou quatre
yeux au-dessus de terre; aussitôt après le développement des
bourgeons, on choisit le plus vigoureux, on le dirige verticalement,
et, pour en favoriser la végétation, on pince ou l'on supprime les
autres. L'année suivante, on rabat toutes les tiges à peu près à la
moitié de leur longueur, plus ou moins, selon leur vigueur; après
quoi, sur chacune, on fait choix d'un bourgeon pour prolonger la
tige, puis on palisse les bourgeons placés à droite et à gauche, en
ayant soin de les incliner plus ou moins, suivant qu'on voudra
favoriser le développement de l'un ou restreindre celui de l'autre;
et, comme toujours, on supprime les bourgeons placés devant et
derrière, ainsi que les faux bourgeons.

Les années suivantes, on taille les bourgeons à droite et à gauche
en courson sur deux yeux, puis on rabat le bourgeon vertical de
manière à obtenir chaque année quelques nouveaux bourgeons, et cela
jusqu'à ce que l'on soit arrivé à garnir le mur dans toute sa
hauteur.

4. _Vigne en contre-espalier._--Pour former un contre-espalier, nous
conseillons d'observer tout ce qui a été indiqué pour la treille à
la Thomery, de manière à représenter les deux premiers cordons _a_,
_b_ (_fig._ 26).

Après la plantation, on enfoncera un pieu de loin en loin, et l'on
tendra dessus un fil de fer pour guider chaque cordon, puis un autre
entre les deux pour attacher les bourgeons du premier cordon, et
enfin un quatrième à 0m,28 au-dessus du second cordon, pour en
attacher aussi les bourgeons. Pour l'établissement des cordons et
les soins à leur donner pendant leur végétation, on observera tout
ce qui a été indiqué précédemment.

On peut chaque année en chauffer une partie, ainsi que nous l'avons
indiqué dans le chapitre II, relatif à la disposition d'un jardin;
mais on ne commencera qu'au bout de trois ou quatre ans de
plantation, et alors on pourra chaque année chauffer le quart de la
longueur, de sorte que lorsqu'on sera arrivé à reprendre la première
partie, elle ait eu trois ans de repos.

5. _De la culture forcée de la Vigne._--Vers la fin de décembre,
dans le courant de janvier et même jusqu'en février, enfin suivant
la maturité du bois, on taille la Vigne; puis, suivant la position,
on place devant elle soit des panneaux si elle est plantée le long
d'un mur, soit une petite bâche mobile[13].

[Note 13: Cette bâche se compose d'un coffre de 0m,80 de largeur
sur 1m,33 de hauteur par derrière et de 0m,33 par devant. On
maintient l'écartement au moyen de barres assemblées à queue
d'aronde par le haut et par le bas, et placées de manière à servir
de support aux panneaux.]

Si la Vigne est plantée en contre-espalier, on entoure le tout d'un
réchaud de fumier qu'on remanie au besoin, puis on pose les
panneaux; mais on arrive à des résultats beaucoup plus prompts en
faisant passer dans la bâche le tuyau d'un poêle ou mieux d'un
thermosiphon. Ce mode de chauffage est très-favorable à la
végétation, et nécessite beaucoup moins de surveillance pour arriver
à un bon résultat. On règle la température comme il suit: à partir
de l'époque où l'on commence à chauffer jusqu'à ce que la Vigne
entre en végétation, on maintient une chaleur de 15° à 18° dans la
bâche; après quoi on augmente de 4° à 5°, température que l'on
entretient jusqu'à ce que la grappe soit bien formée, et pendant la
floraison on chauffe de 25° à 30°; mais une fois que les grains sont
bien formés on diminue graduellement la chaleur, de manière à
n'avoir plus que 18° à 20° jusqu'à parfaite maturité.

La température est d'autant plus facile à régler, que cette bâche ne
contient qu'une très-petite quantité d'air.

Pendant la nuit, on couvre les panneaux avec des paillassons qu'on
enlève tous les jours; et si, au moment du soleil, le thermomètre
monte plus haut que nous ne l'avons indiqué, on donne un peu d'air
en soulevant les panneaux par le haut. Pour entretenir l'humidité
nécessaire à la Vigne, on donne des bassinages, qui doivent être
plus ou moins fréquents, suivant la température et les progrès de la
végétation. L'eau qu'on emploie pour ces arrosements doit être
déposée sous la bâche quelque temps avant d'être employée, afin
qu'elle soit, autant que possible, à la température de l'atmosphère
dans laquelle on la répand.

La Vigne étant ainsi traitée, on aura des Raisins mûrs au bout de
quatre mois ou quatre mois et demi, à partir de l'époque où l'on
aura commencé à chauffer.

Pour utiliser la place qui reste au devant de la Vigne, on peut
mettre quelques rangs des Fraisiers en pots, qui s'accommodent
très-bien de la même température.

     =Variétés.=--Madeleine noire, -- M. blanche, -- Chasselas de
     Fontainebleau, -- Ch. de Bar-sur-Aube, -- Ch. gros coulard, --
     Ch. musqué, -- Ch. rose, -- Muscat blanc, -- M. violet, -- M.
     d'Alexandrie, -- Corinthe, -- Panse commune, -- Gromier du
     Cantal, -- Frankental, -- Cornichon, -- Raisin cassis.



CHAPITRE XIV

Maladies des Arbres.


Les maladies qui attaquent les arbres et les font périr sont dues à
deux causes distinctes: les unes, telles que le chancre et la gomme,
sont le résultat de causes internes, tandis que les autres sont
produites par des causes extérieures, et surtout par la présence des
plantes parasites comme les Lichens, les Mousses et les Champignons.

Les premières, souvent mortelles, peuvent être guéries par
l'amputation des parties maladives, si l'arbre n'en est attaqué que
partiellement ou si les causes qui les ont produites sont passagères
et n'ont pu détruire en lui tout germe de vie; mais quand il en est
envahi tout entier et que sa végétation est modifiée au point que
le dépérissement est journalier, l'arbre languit et meurt bientôt,
sans que les secours du jardinier puissent le sauver.

Il n'en est pas de même des maladies dues à l'établissement de
végétaux parasites sur l'épiderme de l'arbre; des lotions avec de
l'eau de chaux et un nettoyage attentif avec une brosse ou un
émoussoir suffisent ordinairement pour détruire les Lichens et les
Mousses, et rendre la santé à l'arbre qui en était chargé.

Quant aux Champignons, il faut pour les détruire avoir recours à un
moyen plus énergique, surtout pour celui de la Vigne nommé _Oïdium
Tuckeri_; car l'eau de chaux a été reconnue insuffisante, et
l'hydrosulfate de chaux[14], étendu dans la proportion de 1 litre
pour 50 litres d'eau, est, jusqu'à présent du moins, le moyen le
plus simple et le plus efficace que l'on ait encore trouvé.

[Note 14: Pour faire de l'hydrosulfate de chaux, on prend 250
grammes de soufre en poudre et environ un demi-litre de chaux
fraîchement éteinte; on fait du tout une pâte à laquelle on ajoute 3
litres d'eau.

On place cette préparation sur le feu, dans une marmite de fonte ou
de terre vernie; on la fait bouillir pendant dix minutes environ,
après quoi on la met en bouteilles.]

Plus anciennement connue, la fleur de soufre appliquée après un
bassinage détruit également bien le Champignon de la Vigne; mais,
que l'on emploie la fleur de soufre ou l'hydrosulfate de chaux,
l'important pour réussir est d'opérer à temps, c'est-à-dire aussitôt
que l'on aperçoit les premières traces blanches qui caractérisent la
maladie, car elle se propage avec une grande rapidité.

Si, malgré le soin apporté à l'opération, le Champignon n'était pas
détruit par un premier traitement, il faudrait recommencer quelques
jours après.

La fleur de soufre et l'hydrosulfate de chaux peuvent être également
employés avec succès pour détruire le _blanc_ ou _meunier_, qui fait
tant de tort aux Pêchers.

C'est à ces notions insuffisantes que se borne notre science, et les
seuls moyens que nous ayons pour prévenir les maladies sont des
soins attentifs, des abris dans les mauvais temps, et le choix d'une
bonne exposition.

Il est à regretter que cette partie importante de l'horticulture
soit si négligée et que personne ne s'en occupe sérieusement.



CHAPITRE XV

Jardin d'agrément.


Nous ne pouvons, pour cette partie, qui est soumise à des
modifications dépendant de la situation et de la forme du terrain,
ainsi que du goût du propriétaire, entrer dans les mêmes détails que
pour le potager, qui admet des règles plus fixes.

Quoique les murs soient pour tous les jardins le meilleur mode de
clôture, ils ne sont pas indispensables pour un jardin d'agrément,
qui peut être fermé par des haies vives.

Bien que l'Épine blanche (Aubépine) soit considérée comme l'arbre
qui convient le mieux pour établir une haie, on peut, selon la
nature du terrain, employer les essences suivantes: Acacia blanc
(Robinier), Arbre de Judée, Acer campestre et Tataricum, Buplevrum
fruticosum, Charme, Cornus sanguinea, Clavalier (Xanthoxylum),
Caragana arborea, Celtis (Micocoulier) occidentalis et australis;
Cerisier, Cyprès, Épine-Vinette, Elæagnus angustifolia, Frêne
commun, Gleditschia Sinensis et triacanthos; Houx, Hêtre, If, Lilas,
Lycium Barbarum; Maclura aurantiaca, Mûrier blanc, Noisetier, Orme,
Prunus spinosa (Prunellier), incana, Mahaleb (Sainte-Lucie) et
insititia (Prunier sauvage); Poirier commun, Pommier, Rhamnus
catharticus (Nerprun), Paliurus, hybridus, sempervirens et
Alaternus (Alaterne); Sureau commun, Troëne commun, Thuya, Viburnum
lantana (Viorne).

Lorsqu'on établit une haie, il faut, pendant les premières années,
la protéger au dehors par une haie morte ou un fossé assez large et
assez profond pour la défendre contre la dent des bestiaux. Comme
clôture, les haies sont d'un aspect moins désagréable que les murs,
et elles permettent de profiter de chaque échappée de vue, avantage
immense dans la composition d'un jardin d'agrément.

L'étude de la position du terrain doit avoir pour but de ménager
tout ce qui peut contribuer à rendre la perspective agréable, et de
masquer les endroits que l'on voulait cacher.

Rien de plus disgracieux dans un jardin d'agrément que la
disproportion entre ses différentes parties; les allées, les
pelouses, les massifs, les bassins, tout enfin doit être
proportionné à l'étendue du terrain.

Les arbres plantés dans les massifs ne doivent pas être disséminés
au hasard, mais dans l'ordre de leur élévation; il faut les
distancer assez pour que la végétation n'en soit pas gênée. On doit
les grouper en harmonisant les feuillages et les fleurs de manière à
produire sur la vue une impression agréable.

Nous ne saurions trop recommander l'introduction dans les jardins
d'agrément, au lieu d'arbres inutiles, des arbres fruitiers à haute
tige, tels que Cerisiers, Abricotiers, Pruniers, Pommiers, Poiriers,
Amandiers, Coignassiers, etc., en les plaçant de préférence à la
pointe des massifs, pour qu'ils ne soient pas étouffés par la
végétation des arbres voisins et qu'ils jouissent les premiers de
l'air et du soleil.

Bien des personnes ont été arrêtées dans l'idée de plantation
d'arbres fruitiers par la crainte de voir une partie de leur
récolte dévorée par les oiseaux, et de n'avoir que des fruits de
médiocre grosseur.

Cette considération ne doit pas être un motif d'exclusion: car,
quelque mince que soit le produit de chaque arbre à fruit, il ne
sera pas, comme pour les arbres d'ornement, complétement stérile; de
plus, les arbres fruitiers ne le cèdent pas aux arbres d'ornement,
tant par la beauté de leur feuillage que par le coloris brillant et
l'abondance de leurs fleurs, et ils ont, de plus que les autres, des
fruits, qui flattent aussi agréablement la vue que la grappe du
Sorbier, le fruit des Mespilus, de Sureaux, etc.

Les arbres verts et tous les arbres à feuilles persistantes qui font
jouir, au milieu de l'hiver, d'une verdure sévère peut-être, mais
qui rappelle les beaux jours, doivent aussi trouver place dans un
jardin d'agrément.

Le Cèdre du Liban, le Mélèze, le Sapin épicéa, le Cyprès distique,
les grands arbres de nos forêts, comme le Hêtre, le Bouleau, peuvent
être plantés isolément et servir à rompre la monotonie des lignes
droites.

En établissant un jardin d'agrément, il faut que l'allée qui en fait
le tour ne soit pas trop près de la clôture, afin de cacher autant
que possible l'étendue de la propriété.

Les allées principales doivent avoir plus de largeur que les autres,
et l'on doit en les traçant éviter la régularité; des courbures plus
ou moins longues, de sinuosités qui dissimulent le parcours sont
indispensables pour ôter à un jardin de cette espèce la monotone
symétrie de nos anciens jardins publics.

On peut, suivant l'étendue du jardin, élever çà et là quelques
constructions rustiques, ménager des salles de verdure où l'on
arrive sans s'y attendre dans le cours de la promenade, et l'on ne
doit pas négliger de placer des bancs de distance en distance, et
surtout aux endroits où l'on a ménagé des échappées de vue.

Quelle que soit l'étendue du terrain, il faut toujours une partie de
gazon devant la maison.

La pelouse devra avoir des contours gracieux et s'harmoniser avec
les parties environnantes. On la creusera un peu au milieu, afin de
produire un effet plus naturel, et l'on disposera sur les bords de
petits massifs, placés de manière à concourir à l'effet général sans
masquer la perspective.

Pour établir une pelouse, on emploie le plus souvent en France du
_Rye-grass anglais_, auquel on ajoute une petite quantité de Trèfle
blanc de Hollande; mais en Angleterre on a depuis longtemps renoncé
au _Rye-grass_ pour semer du _Lawn's grass_ (herbe à pelouse),
mélange composé d'Agrostis traçante, de Crételle des prés, de Brome
des prés, de Fétuque ovine, de Fétuque traçante, de Flouve odorante,
de Paturin des prés, de _Rye-grass anglais_, de Mille-feuilles et de
Trèfle blanc.

Mélangées dans des proportions raisonnées, ces plantes produisent un
aussi bel effet que le _Rye-grass_, et elles ont l'avantage de durer
beaucoup plus longtemps. Bien que ces mélanges conviennent à tous
les terrains à peu près, on doit dans les terres fraîches remplacer
les Fétuques ovine et traçante par de la Fétuque des prés, qui
s'élève un peu plus, il est vrai, mais qui convient plus
particulièrement que les autres espèces aux terrains humides.

Dans les terres sèches, on peut aussi, au lieu de _Rye-grass
anglais_, semer du _Rye-grass d'Italie_, qui réussit dans les plus
mauvaises conditions.

Sous les grands arbres, on sème de préférence du Paturin des bois,
seul ou avec un peu d'Agrostis traçante, de Fétuque ovine, de
Fétuque hétérophylle et de Fétuque des prés, graminées qui viennent
également bien a l'ombre.

Dans les grands jardins, où les pelouses ont souvent beaucoup
d'étendue, on peut, après avoir consulté la nature du terrain,
remplacer le gazon par une véritable prairie naturelle dont le foin
peut être donné aux bestiaux; mais il faut alors faire choix de
plantes qui puissent convenir à la nature du sol auquel elles sont
destinées.

L'époque la plus favorable pour semer une pelouse est le mois de
septembre dans les terrains légers, ou bien le mois de mars dans les
terres fortes ou humides; mais quelle que soit l'époque, il faut,
avant de semer, bien préparer le terrain, ce qui consiste à briser
les mottes de terre et à extraire toutes les racines et les pierres;
puis, suivant la nature du sol, on fera le labour plus ou moins
profond.

Si l'on détruit un vieux gazon pour en semer un autre, il faut le
retourner à la bêche, de manière qu'il se trouve enterré à la
profondeur de 0m,35 au moins; après le labour, il faut herser la
terre à la fourche, puis enlever avec le râteau les pierres et les
mottes qui se trouvent à sa superficie, afin que le sol soit
parfaitement uni. Si la mauvaise qualité de la terre forçait
d'ajouter des engrais, il ne faudrait les employer que bien
consommés.

Le semis ne devra être fait que par un beau temps, à cause des
opérations qui doivent le suivre. On sème à la volée, et aussitôt
après le semis on herse légèrement à la fourche; ensuite on passe le
rouleau, ou, à défaut, on foule avec les pieds, si cependant
l'étendue n'est pas trop considérable; puis on recouvre les graines
d'une très-légère couche de terre ou de terreau très-fin.

Pour conserver un gazon longtemps en bon état, il faut le couper
souvent. On fera la première coupe au commencement de mai, et la
dernière à la fin d'octobre ou au commencement de novembre. Il nous
est impossible d'indiquer le nombre de celles qui devront être
faites entre ces deux époques, car cela dépendra de l'état
d'humidité dans lequel on les entretiendra. Pendant la sécheresse
de l'été, les arrosements doivent être très-fréquents, et doivent se
faire, le matin ou le soir, avec les arrosoirs à pomme.

Il faut après chaque coupe donner un coup de râteau, afin d'enlever
tout ce qui pourrait occasionner de la pourriture; puis après le
nettoyage, on passera le rouleau. Chaque année, après la dernière
coupe, il faut enlever la mousse avec le râteau, et étendre partout
une légère couche de terreau.

Comme, pour garnir de gazon les talus ou les bancs, le semis ne peut
se faire qu'avec beaucoup de difficulté, il vaut mieux se servir de
plaques de gazon levées dans les prairies ou sur le bord des
chemins; on les ajuste les unes à côté des autres; on fixe avec de
petites fiches de bois celles qui se trouvent dans une position
verticale, après quoi on les appuie légèrement avec une petite
batte. L'époque la plus favorable pour faire cette opération est
ordinairement le mois de mars.

Pour les pelouses de peu d'étendue on peut, au lieu de semer des
graminées, planter des Rosiers à fleur remontante, dont on fixe les
branches sur le sol après les avoir étendues dans tous les sens.
Lorsque le terrain est complétement couvert, il est impossible de
voir quelque chose de plus ravissant qu'une pelouse de Rosiers,
surtout quand les couleurs ont été bien variées dans la plantation.

Les arbustes qui fleurissent le plus longtemps possible doivent être
massés sur les bords du gazon; et l'on y pourra jeter, comme au
hasard, quelques beaux arbres verts, comme Cèdre du Liban, Cèdre
Deodora, Abies Pinsapo, Cryptomeria Japonica, Pinus Sabiniana, Pinus
Lambertiana, Taxodium sempervirens, etc.

Un Saule pleureur, un Frêne pleureur, un Hêtre pourpre, un Negundo
à feuilles panachées, etc., et, parmi les végétaux moins élevés, les
Pivoines en arbre, les Gynerium argenteum, les Bambusa edulis et
aurea, les Andropogon formosum, les Saccharum Maddeni, les Rheum,
les Gunnera scabra, les Heracleum, les Caladium et les Wigandia,
produisent également un bel effet sur les pelouses de gazon.

L'usage, actuellement fort répandu, d'établir dans le jardin
d'agrément des massifs d'une ou plusieurs espèces de plantes
d'ornement est de très-bon goût, en ce qu'il permet d'apprécier
complétement la valeur ornementale d'une foule de plantes qui
produisent tout leur effet seulement lorsqu'elles se produisent par
groupes.

Les amateurs peu familiarisés avec les ressources que leur offre
l'horticulture pour ce genre de décoration sont souvent embarrassés
dans le choix des plantes de chaque saison dont on peut former des
massifs. Voici, à cet égard, quelques indications qui pourront
servir à les guider:


_Première garniture._

Crocus de Hollande, Jacinthes de Hollande, Tulipes à fleur simple,
Tulipes à fleur double, Anémones à fleur simple, Auricules,
Primevères des jardins, Hépatiques printanières, Pensées à grande
fleur, Aubrietia deltoidea, Cynoglosse omphalode, Corbeille d'or,
Thlaspi vivace, Ellébore rose de Noël, Héliotrope d'hiver,
_Tussilago suaveolens_, Saxifrage de Sibérie, Doronicum Caucasicum,
Silene pendula, Nemophila, Phlox verna, Giroflées jaunes de diverses
nuances, Pieds-d'alouette, Tourette printanière, Myosotis alpestris,
Coquelicots à fleur double, Lunaire annuelle, Dielytra spectabilis
et Iris Germanica.

Dans cette liste, on remarquera qu'il se trouve des plantes de
hauteurs diverses, depuis les Crocus de Hollande, tout à fait nains,
jusqu'aux Pieds-d'alouette et aux Coquelicots de moyenne grandeur;
il y a donc de quoi former des massifs de toutes dimensions, selon
l'étendue et la situation du jardin dont ils doivent faire partie.

Pour ne citer qu'un seul exemple de ce que l'on peut faire avec ces
plantes, nous dirons qu'un massif composé de Tourettes printanières,
de Saxifrages de Sibérie et de Doroniques produit au printemps un
charmant effet.


_Deuxième garniture._

N. 1. Ageratum du Mexique avec un double rang de Calcéolaires jaunes
et de Verveines rouges.

Ces trois plantes, disposées en cercles concentriques, bleu
améthyste, jaune vif et rouge foncé, produisent un très-bel effet;
les autres listes sont calculées dans le même but d'association de
forme et de couleur qui s'accordent le mieux entre elles, et
flattent le plus agréablement la vue.

2. Calcéolaires jaunes avec un rang de Lobelia Erinus à fleurs
bleues.

3. Capucines naines avec un rang de Verveines bleues.

4. Chrysanthèmes à fleurs blanches avec un rang de Géranium rouges
ou de Verveines rouges.

5. Cuphea ignea avec un rang de Cerastium tomentosum.

6. Fuschia avec un rang de Géranium à feuilles panachées ou de
Verveines blanches.

7. Géranium rouge avec un double rang de Pétunia blanc et de
Calcéolaires jaunes.

8. Géranium rouge avec un double rang de Pétunia blanc et d'Ageratum
Mexicanum.

9. Géranium rouge ou rose avec un rang de Verveines blanches.

10. Géranium à feuilles panachées avec un rang de Verveines bleues
ou de Verveines rouges.

11. Lantana Camara avec un rang de Lantana delicatissima.

12. Menthes à feuilles panachées avec un rang de Verveines rouges.

13. Perilla Nankinensis avec un rang de Géranium à feuilles
panachées ou de Verveines blanches.

14. Pétunia roses avec un double rang de Chrysanthèmes à fleurs
blanches et de Géranium rouge.

15. Salvia fulgens avec un rang d'Ageratum Mexicanium.

16. Souci de Trianon avec un double rang de Pétunia blanc et de
Géranium rouge.

17. Tagetes lucida ou Calcéolaires jaunes avec un double rang de
Géranium rouges et de Nierembergia gracilis.

18. Verveines rouges avec un double rang de Nierembergia gracilis et
de Lobelia Erinus à fleurs bleues.

19. Verveines blanches avec un rang de Lobelia Erinus à fleurs
bleues.

20. Héliotrope du Pérou.

21. Coleus Werschaffelti avec un rang de Cineraria maritima ou de
Centaurea candidissima.

22. Canna discolor.

23. Caladium esculentum.

24. Wigandia Caracasana.

25. Dahlias variés.

On peut également, dans les grands jardins, former des groupes de
plantes annuelles que l'on sème immédiatement en place pour éviter
les frais de culture.

En remplaçant successivement les plantes qui font partie de la
seconde garniture par des Chrysanthèmes de la Chine, on peut avoir,
en adoptant l'assolement que nous proposons, des massifs garnis de
fleurs pendant toute l'année.

Comme les longues descriptions servent uniquement à grossir un
ouvrage, nous avons cru devoir suivre dans notre livre un plan
différent de celui qui est adopté dans les autres traités de
culture: nous avons préféré grouper les végétaux d'après la place
qu'ils doivent occuper dans un jardin, en indiquant brièvement, pour
chacun d'eux, l'époque du semis, celle de la floraison, la couleur
de la fleur et la hauteur de la plante. Cependant, nous avons
consacré un article spécial aux plantes dont la culture demande des
soins particuliers.


SECTION I.--Arbustes pour bordures.

BUIS À BORDURES.--Pour établir une bordure, on prend des touffes de
_Buis_, que l'on divise en autant d'éclats qu'il est possible.

On plante ces éclats, en automne ou au printemps, en ligne mince et
régulière, en ayant soin de ne laisser sortir de terre que
l'extrémité des branches.

L'année suivante, en septembre ou en février, c'est-à-dire avant ou
après la pousse, on taille le Buis en bordure, avec de grands
ciseaux, opération qu'il faut faire chaque année; autrement, il
prendrait un trop grand développement.


LIERRE GRIMPANT.--Pour planter sous les grands arbres, où il est
toujours si difficile d'avoir de la verdure, il n'est rien qui
convienne mieux que le _Lierre grimpant_ ou l'une de ses variétés.

Toutes peuvent être cultivées en bordures; mais la variété connue
sous le nom de _Lierre d'Irlande_ convient mieux que les autres, en
raison de la beauté de son feuillage. Pour établir une bordure, on
plante, en automne ou au printemps, de jeunes Lierres élevés en
pots, ou, à défaut, des marcottes enracinées, que l'on dispose de
manière à garnir le terrain. Pour faciliter le développement des
racines sur toute la longueur des branches, on les fixe sur le sol
au moyen de petites fiches de bois semblables à celles que l'on
emploie pour marcotter les Oeillets.

Une fois la reprise assurée, tous les soins consistent à couper ou
fixer au sol toutes les jeunes pousses, afin d'avoir toujours des
bordures régulières.


ROSIERS.--Les rosiers-pompons et les variétés connues sous le nom de
Rosiers de miss Lawrence, à fleurs blanches, roses ou cramoisies,
peuvent être cultivés en bordures. Véritables miniatures, ces
derniers ne s'élèvent pas à plus de 0m,12 à 0m,15. Plus vigoureux,
les Rosiers-pompons doivent être préférés; car ils résistent mieux
aux inconvénients de toutes sortes que les plantes à bordures ont à
supporter.


2. _Plantes vivaces formant des touffes._

ALYSSE CORBEILLE-D'OR, THLASPI jaune (_Alyssum saxatile_).--Fleurs
jaunes, en avril et mai; multiplication d'éclats au printemps ou de
graines semées aussitôt après la maturité.


AUBRIÉTIE deltoïde (_Aubrietia deltoidea_), ALYSSE deltoïde
(_Alyssum deltoideum_).--Au printemps et pendant l'été, fleurs
nombreuses de couleur bleu-clair. Les _Aubriéties_ forment de larges
touffes peu élevées, que l'on replante tous les deux ou trois ans.


ASPÉRULE odorante (_Asperula odorata_).--Hauteur, 0m,20 à 0m,30;
fleurs blanches odorantes, en mai; multiplication par séparation.


ASTER Reversii.--En septembre, en octobre, fleurs blanches carnées,
extrêmement abondantes. On multiplie cette charmante petite plante
par la séparation des touffes, comme tous les autres Asters.


BERMUDIENNE à petites fleurs (_Sisyrinchium Bermudiana_).--Hauteur,
0m,18 à 0m,20; fleurs blanches, en juin et juillet; multiplication
de graines ou par l'éclat des pieds.


BRUNELLE à grandes fleurs (_Brunella grandiflora_).--Fleurs bleues,
pourpres, roses ou blanches, en juillet; multiplication de graines,
semées en mars ou d'éclats en automne.


CAMPANULE gazonnante (_Campanula cespitosa_).--Tout l'été, fleurs
bleues ou blanches, petites, mais nombreuses. Les _Campanula
Carpathica_ et _Bocconi_ peuvent également être cultivées en
bordures. Toutes se multiplient par la séparation des touffes.


CÉRAISTE cotonneux, ARGENTINE (_Cerastium tomentosum_).--En mai et
juin, fleurs blanches; multiplication de graines ou de traces.


CYNOGLOSSE printanière (_Cynoglossum Omphalodes_). OMPHALODE
printanière (_O. verna_).--Charmante petite plante que l'on peut
placer à l'ombre. Fleurs bleues, en mars et avril. Multiplication de
traces.


DORONIC du Caucase (_Doronicum Caucasicum_).--Fleurs jaunes, de mars
en mai; multiplication de rejetons, en automne.


GENTIANE acaule (_Gentiana acaulis_).--Fleurs d'un très-beau bleu,
en avril et mai; multiplication par l'éclat des pieds.


GRAMINÉES.--Le _Rye-grass anglais_ est d'une des graminées les plus
fréquemment employées pour semer en bordures. Cependant l'_Agrostis
traçante_, la _Fétuque ovine_ et la _Fétuque glauque_ conviennent
tout aussi bien pour cet usage que le _Rye-grass anglais_.


HÉMÉROCALLE du Japon, H. à feuilles en coeur (_Hemerocallis
Japonica_, _Funkia subcordata_).--En août, fleurs blanches,
très-odorantes. Variétés à fleurs bleues. Multiplication par
séparation.


HÉPATIQUE printanière (_Anemone hepatica_).--De février en mars,
fleurs blanches, roses ou bleues, simples ou doubles, selon la
variété; multiplication d'éclats en automne.


IRIS d'Allemagne (_Iris Germanica_).--Voir l'article relatif à la
culture de cette plante.


LIPPIA REPENS. Plante vivace propre à gazonner les terrains en
pente. Elle est rustique et donne de juin en octobre de nombreuses
fleurs de couleur lilas. Multiplication d'éclats en toute saison.


LYCHNIDE laciniée (_Lychnis flos cuculi_).--De juin en septembre,
fleurs rouges ou blanches, semblables à de petits Oeillets.

Variétés à fleurs doubles. Multiplication par la séparation des
touffes, en février.


OEILLET Mignardise (_Dianthus moschatus_, _D. plumarius_).--Fleurs
rouges, blanches ou roses, simples ou doubles, en mai et juin;
multiplication en août par marcottes, sans incision.


OPHIOPOGON du Japon, Herbe aux turquoises. Plante gazonnante, propre
à faire des bordures dans les terrains secs. Multiplication d'éclats
en automne ou au printemps.


PAQUERETTE petite Marguerite (_Bellis perennis_).--Vivaces; fleurs
doubles, blanches, roses, rouges ou panachées; replanter tous les
ans après la floraison.


PHLOX subulé (_Phlox subulata_).--Fleurs roses, marquées d'une
étoile d'un pourpre violet, d'avril en mai; multiplication par la
division des touffes.


PHLOX à feuilles étroites (_P. setacea_).--Fleurs roses ou pourpres,
tachées de rouge, en juin ou juillet.

Variétés à fleurs blanches; même multiplication.


PRIMEVÈRE auricule, OREILLE-D'OURS (_Primula auricula_).--Fleurit en
avril et mai; variétés très-nombreuses obtenues par les semis, qui
ont lieu en février et mars; il faut peu recouvrir les graines.


PRIMEVÈRE des jardins (_P. veris_).--En mars; fleurs simples ou
doubles de toutes nuances; multiplication d'éclats, en automne, ou
de graines semées aussitôt après la maturité.


PYRETHRUM INODORUM.--En juin et juillet, fleurs blanches doubles,
d'un très-bel effet; multiplication de boutures ou d'éclats.


SABLINE des montagnes (_Arenaria montana_).--Hauteur, 0m,20; en
juin, fleurs blanches; multiplication de traces.


SABLINE grandiflore (_A. grandiflora_).--Hauteur, 0m,05 ou 0m,06;
fleurs blanches; même multiplication.


SALVIA _tricolor_, charmante variété de la _Salvia officinalis_, à
feuilles panachées de rouge et de jaune.

On la multiplie de boutures, d'une reprise facile.


SAXIFRAGE ombreuse (_Saxifraga umbrosa_).--Fleurs blanches, en avril
et mai; on les multiplie toutes par séparation, en automne ou en
février.


SAXIFRAGE mousseuse, GAZON turc (_S. hypnoides_).--Fleurs blanches,
en mai.


SAXIFRAGE géranioïde (_geranioides_).--Fleurs blanches, en mai.


SEDUM.--Tous les _Sedum_ peuvent être cultivés en bordures; ils sont
rustiques et d'un bel effet, surtout le _Pulchellum_. Les _Sedum
acre_ et _cruciatum_ conviennent également bien pour cet usage.


STATICÉ gazon d'Olympe (_Statice Armeria_), ARMERIA commun (_Armeria
vulgaris_).--En mai, juin et juillet, fleurs rouges, blanches ou
lilas.

En coupant les fleurs aussitôt qu'elles sont passées, on obtient une
seconde floraison, souvent tout aussi abondante que la première.

Le _Statice bellidifolia_ peut également être cultivé en bordures.
On le multiplie, comme le _Statice Armeria_, d'éclats que l'on
plante en automne ou au printemps.


THLASPI vivace (_Iberis semperflorens_.) Fleurs blanches, en avril
et mai; multiplication en été, par boutures ou marcottes.


TOURRETTE printanière (_Turritis verna_,) ARABETTE printanière
(_Arabis verna_).--Fleurs blanches, en mars et avril; multiplication
de traces, en automne.


VIOLETTE odorante (_Viola odorata_).--Fleurs bleu foncé, blanches ou
roses, de février en avril; multiplication de graines ou mieux
d'éclats de pieds, en automne.


VITTADINIA _triloba_.--Tout l'été, fleurs simples, blanches, rosées,
exactement semblables à de petites Marguerites; multiplication de
boutures, faites en août et septembre, et hivernées sous châssis.


3. _Plantes bulbeuses pour bordures._

AIL doré (_Allium moly_).--Fleurs d'un beau jaune, en juin; variété
à fleurs blanches; multiplication par caïeux.


AMARYLLIS jaune (_Amaryllis lutea_).--Fleurs jaunes, en septembre.


CROCUS, Safran printanier (_Crocus vernus_).--En février et mars,
fleurs jaunes, bleues, blanches, ou blanches rayées de violet, selon
les variétés, qui sont très-nombreuses; planter en automne, pour
relever tous les trois ans.


GLAÏEUL commun (_Gladiolus communis_).--Fleurs blanches ou rouges,
de mai en juin; planter en automne.


NARCISSE des poètes (_Narcissus poeticus_).--En mai, fleurs blanches
à couronne pourpre; odeur suave; Variétés à fleurs doubles. Planter
en octobre.


NARCISSE des prés (_N. Pseudo-Narcissus_).--Fleurs jaunes, doubles,
en avril; même multiplication.


OXALIDE de Deppe (_Oxalis Deppei_).--Fleurs rouges, tout l'été;
planter au printemps, pour les relever chaque année à l'automne.


4. _Plantes annuelles que l'on multiplie de graines._

CAMPANULE miroir-de-Vénus (_Campanula speculum_), SPÉCULAIRE
miroir-de-Vénus (_Specularia speculum_).--En mai, juin et juillet,
fleurs violettes ou blanches; semer en place, en septembre ou au
printemps.


COLLINSIE de deux couleurs (_Collinsia bicolor_).--Fleurs lilas ou
blanches, tout l'été; semer en place, en septembre ou au printemps.

     =Variétés.=--Grandiflora, -- Multicolor.


COLLOMIE écarlate (_Collomia coccinea_).--Hauteur, 0m,25; fleurs
d'un rouge écarlate, tout l'été; semer en place, en septembre ou au
printemps.


CRÉPIS rose (_Creris rubra_) BARKHAUSIE rouge (_Barkhausia
rubra_).--Hauteur, 0m,25. Tout l'été, fleurs roses ou blanches;
semer en place ou en pépinière, pour repiquer en automne ou au
printemps.


CYNOGLOSSE à feuilles de lin (_Cynoglossum
linifolium_).--Bisannuelle; hauteur, 0m,50; fleurs blanches, de juin
en août; semer en place, en septembre ou au printemps.


KAULFUSSIE amelloïde, CHARIEIS à feuilles variées (_Charieis
heterophylla_).--Hauteur, 0m,20; fleurs bleues, tout l'été; semer en
place, au printemps.


JULIENNE de Mahon, GIROFLÉE de Mahon (_Cheirantus maritimus_,
_Malcolmia maritima_).--Fleurs d'abord rouges, ensuite violettes, en
juin et juillet; variété à fleurs blanches; semer en place, en
automne ou au printemps.


LEPTOSIPHON androsace (_Leptosiphon androsaceus_), GILIE androsace
(_Gilia androsacea_).--Hauteur, 0m,25; fleurs bleues ou blanches;
tout l'été, semer en place, en septembre ou au printemps.


LEPTOSIPHON à fleurs denses (_L. densiflorus_), GILIE à fleurs
denses (_Gilia densiflora_).--Hauteur, 0m,30 à 0m,35; tout l'été,
fleurs d'un rose clair passant au bleu clair; même multiplication.


LEPTOSIPHON AUREUS.--Touffe arrondie, semblable à celle des _Statice
armoria_. Tout l'été, fleurs d'un jaune d'or du plus bel effet;
multiplication de graines, que l'on sème en septembre en pots, que
l'on hiverne sous châssis.


LINAIRE à fleurs d'ORCHIS (_Linaria bipartita_).--Hauteur, 0m,45;
fleurs d'un violet bleuâtre, en été; semer en septembre ou au
printemps.


LOBÉLIE Erine (_Lobelia Erinus_).--Charmante petite plante à fleurs
bleues, blanches ou roses, formant de larges touffes couvertes de
fleurs, qui se succêdent pendant tout l'été.

On sème les _Lobelia_ en mars et avril, sur couche, ou mieux en
septembre; puis on repique le plant en pots, que l'on hiverne sous
châssis.


NÉMÉSIE à fleurs nombreuses (_Nemesia floribunda_).--Hauteur, 0m,40;
tout l'été, fleurs lilas, jaunes et blanches; semer en place, en
septembre ou au printemps.


NÉMOPHILE remarquable (_Nemophila insignis_).--Hauteur, 0m,33; tout
l'été, fleurs d'un beau bleu; semer en place, en septembre ou au
printemps.


NÉMOPHILE maculée (_N. maculata_).--Fleurs blanches, largement
maculées de bleu; même culture.


PIED-D'ALOUETTE nain (_Delphinium Ajacis_).--Hauteur, 0m,35 à 0m,40.
En mai, juin et juillet, fleurs doubles, de couleurs très-variées;
on doit toujours supprimer les pieds à fleurs simples; semer en
place, en automne ou en février et mars.


REINE-MARGUERITE hâtive (_Aster Sinensis_, _Callistephus
hortensis_).--Hauteur, 0m,33; en fleur de juillet en septembre;
semer depuis mars jusqu'en juin, en pépinière pour repiquer ensuite
en place.


SANVITALIA _rampante_ (_Sanvitalia procumbens_).--Semer sur couche
en mars. Cette plante, une fois repiquée, s'étend naturellement sur
le sol et donne en abondance de charmantes fleurs jaunes à disque
brun simples ou doubles.


SAPONAIRE de Calabre (_Saponaria Calabrica_).--Tout l'été, fleurs
roses ou blanches, plus petites que celles des _Silènes_, avec
lesquelles elles ont beaucoup de rapport. Multiplication de graines,
semées en septembre, en pépinière, ou en mars et avril.


SCHIZANTE étalé (_Shizanthus porrigens_).--Hauteur, 0m,30; fleurs
lilas et jaunes, ponctuées de brun, tout l'été; semer au printemps,
en place ou en pépinière, pour être ensuite repiqué.


SILÈNE à fleurs roses (_Silene bipartita_).--Hauteur, 0m,22 à
0m,28; fleurs roses, en juin et juillet; semer en septembre, en
pépinière, ou au printemps, immédiatement en place.


Section II.--Plantes à garnir les massifs et les plates-bandes.

_Plantes annuelles et bisannuelles._

ABRONIA UMBELLATA, belle plante à fleurs rose lilacé, ayant quelque
rapport avec la valériane. Multiplication de graines, semées en
mars, sur couche.


ACROCLINIUM ROSEUM, nouvelle espèce d'immortelle, à fleurs d'un beau
rose satiné, plus larges que celle du Rhodanthe Manglesii.
Multiplication de graines, que l'on sème sur couche, en février et
mars.


ADONIDE d'été (_Adonis æstivalis_).--Tiges de 0m,30; fleurs rouge
foncé, en juin et juillet; semer en place, en automne ou au
printemps.

_Ageratum Mexicanum._--Plante bisannuelle, à fleurs bleues, en
corymbe terminal. Planté en mai, l'_Ageratum Mexicanum_ donne des
fleurs pendant une bonne partie de l'année; on le multiplie de
graines ou de boutures, en août et septembre, et l'on hiverne sous
châssis.

Cette charmante plante convient particulièrement pour garnir les
massifs ou faire de larges bordures autour des Canna.


AGERATUM CÆRULEUM.--Plante annuelle également à fleurs bleues; on la
sème sur couche en mars, ou en pleine terre en avril; elle sert aux
mêmes usages que l'_Ageratum Mexicanum_.


ALYSSUM MARITIMUM (_Koniga maritima_).--Touffe de 0m,20 à 0m,30, se
couvrant de petites fleurs blanches, odorantes, en ombelle, depuis
le mois de mai jusqu'en novembre. Semer en mars et avril,
immédiatement en place; propre à former des massifs.


AMARANTE queue-de-renard (_Amarantus caudatus_).--Tiges de 0m,65 à 1
mètre. Tout l'été, fleurs en longues grappes, de couleur rouge et
jaune. Semer en mars, sur couche, ou en place, en avril.


AMARANTE mélancolique (_A. melancholicus_).--Tige anguleuse de 0m,75
à 1 mètre, feuilles glabres d'un rouge sanguin, fleurs d'un vert
clair assez insignifiantes; même culture. La variété cultivée sous
le nom d'_Amarantus melancholicus ruber_ est colorée d'une teinte
plus vive, elle est moins élevée que la précédente.


L'AMARANTUS BICOLOR et l'AMARANTUS TRICOLOR sont deux plantes
remarquables par la riche coloration de leurs feuilles; elles sont
considérées comme des variétés de l'_Amarantus melancholicus_; on la
cultive de la même manière.


AMARANTE à feuilles rouges (_A. sanguineus_).--Tige de 0m,90, lavée
ou striée de pourpre, feuilles d'un rouge sanguin, fleurs purpurines
en épis allongés; même culture que les variétés précédentes.


ANAGALLIS à grandes fleurs (_Anagallis grandiflora_).--Tout l'été et
l'automne, fleurs bleues, roses ou rouges. On sème les _Anagallis_
au printemps, sur couche, ou en septembre; puis on repique le plant
en pots, que l'on hiverne sous châssis.

Cultivées comme plante de serre, les _Anagallis_ peuvent être
conservées pendant plusieurs années.


ARGÉMONE à grandes fleurs (_Argemone grandiflora_).--Hauteur, 0m,60
à 1 mètre; fleurs blanches, tout l'été; semer en place, au
printemps.


BALSAMINE des jardins (_Balsamina hortensis_), IMPATIENTE BALSAMINE
(_Impatiens Balsamina_).--Tiges succulentes, d'environ 0m,50; de
juillet en octobre, fleurs blanches, jaunâtres, rouges, roses,
violettes, gris de lin, unicolores ou ponctuées. On en cultive une
race à fleurs larges et très-doubles, que l'on nomme _Camellia_, et
une autre race naine, à fleurs également doubles et variées: celles
qu'on nomme Balsamine à _rameaux_ sont beaucoup plus élevées que les
autres. On les sème toutes sur couche, en mars, ou en pleine terre,
en avril.

Les Balsamines n'exigent pas des soins particuliers; seulement,
comme elles végètent avec une grande vigueur dans les bons terrains,
il faut, pour avoir de belles fleurs, pincer l'extrémité des tiges
quand on voit qu'elles dépassent les proportions ordinaires.


BALSAMINE glanduleuse (_I. glanduligera_).--Tige de 1 à 2 mètres;
fleurs bleu violacé, en juillet; semer sur couche, au printemps, ou
mieux, en pleine terre, aussitôt après la maturité des graines.


BARTONIE dorée (_Bartonia aurea_).--Tiges rameuses d'environ 0m,60;
fleurs d'un beau jaune, tout l'été; semer en place, au printemps.


BELLE-DE-JOUR, LISERON tricolore (_Convolvulus tricolor_).--Hauteur,
0m,33; fleurs bleues, blanches ou panachées, de juin en septembre;
semer en place, en avril.


BELLE-DE-NUIT FAUX JALAP (_Mirabilis Jalappa_, _Nyctago
hortensis_).--Tiges rameuses de 0m,50; fleurs rouges, blanches,
jaunes ou panachées, de juillet en septembre. Multiplication de
graines, semées en avril, ou de racines, que l'on conserve comme
celle des Dahlias.


BRACHYCOME à feuille d'ibéris (_Brachycome iberidifolia_).--Hauteur,
0m,25; tout l'été, fleurs bleues ou blanches; semer en mars et
avril, ou mieux en septembre, en pots, que l'on hiverne sous
châssis.


BROUAILLE élevée (_Browallia elata_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
bleues, de juillet en septembre; semer au printemps.


BROUAILLE à tige tombante (_B. demissa_).--Tiges rameuses de 0m,33;
fleurs d'un violet bleuâtre, de juillet en septembre; même culture.


CACALIE à feuilles hastées (_Cacalia sagittata_), ÉMILIE à feuilles
hastées (_Emilia sagittata_).--Hauteur, 0m,40; fleurs d'un rouge
orangé, de juillet en septembre; semer en mars, sur couche, ou en
place en avril.


CARDE poirée du Chili (_Beta cycla_, _Var. chiliensis_).--Considérée
à juste titre comme une excellente plante potagère, la poirée à
carde du Chili n'en constitue pas moins une belle plante
ornementale, que l'on peut admettre dans le jardin d'agrément au
même titre que les choux frisés et panachés; on la multiplie de
graines semées en avril et mai, en place ou en pépinière. Seulement
il faut, dans un cas comme dans l'autre, faire en sorte que chaque
plante soit espacée de 1 mètre en tous sens.


CALANDRINE en ombelle (_Calandrinia umbellata_).--Hauteur, 0m,20 à
0m,25; fleurs d'un beau rose-violet, tout l'été; semer au
printemps.--Les _Calandrinia Lindleyana_ et _speciosa_ se cultivent
de la même manière.


CAMPANULE à grosses fleurs, VIOLETTE marine (_Campanula
medium_).--Bisannuelle; tige de 0m,65; de juin en août, fleurs
bleues, blanches, roses, simples ou doubles; semer en juin.


CAMPANULE pyramidale (_C. pyramidalis_).--Bisannuelle; hauteur,
1m,30 à 1m,60; fleurs bleues ou blanches, de juillet en septembre;
semer aussitôt à la maturité.


CAPUCINE grande (_Tropæolum majus_).--Cultivée jusqu'à présent
comme plante grimpante, la Capucine grande à fleurs jaunes et à
fleurs brunes convient parfaitement pour garnir les massifs dans les
grands jardins. Dans ce but, on sème les Capucines au printemps, par
touffes; puis on laisse ramper les tiges sur le sol.


CAPUCINE naine (_T. minus_).--Les variétés de cette plante connues
sous le nom de Capucines Tom-Pouce conviennent beaucoup mieux que la
Capucine grande pour composer des massifs.

On les cultive exactement de même.


CENTRANTHUS MACROSIPHON.--Valériane annuelle, à fleurs d'un beau
rouge, que l'on sème en septembre, en place ou en pépinière. On peut
aussi la semer au printemps. Elle fleurit en mai, et successivement
jusqu'en juillet.


CÉLOSIE à crête, ou AMARANTE à crête de coq (_Celosia
cristata_).--De juin en septembre, fleurs rouges, violettes ou
jaunes, suivant la variété; semer sur couche, au printemps; repiquer
en pépinière sur couche, pour ne remettre en pleine terre qu'en juin
et juillet.


CÉLOSIE à épi (_Celosia species_).--Haute de 0m,40 à 0m,50, de
juillet en octobre; fleurs roses, rouges ou jaunes en longs épis.
Multiplication de graines, semées sur couche en février et mars.

La _Célosie à épi_ est une plante véritablement remarquable par
l'abondance et la fraîcheur de ses fleurs.


CENTAURÉE odorante, BARBEAU jaune (_Centaurea Amberboi_).--Tiges de
0m,40 à 0m,50; fleurs grosses, d'un beau jaune, de juillet en
octobre; semer au printemps.


CENTAURÉE d'Amérique (_C. Americana_).--Tiges rameuses, de 1 mètre;
fleurs bleu lilacé, en août et septembre; même culture que la
précédente.


CENTAURÉE musquée, BARBEAU musqué (_C. moschata_).--Tiges de 0m,40;
fleurs blanches purpurines, en août et septembre; même culture.


CENTAURÉE bluet, BARBEAU (_C. cyanus_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre;
variété de toutes couleurs, excepté le jaune; fleurit en juin et
août; semer en place, en automne ou au printemps.

La _Centaurea depressa_ est une espèce plus belle, que l'on cultive
de la même manière.


CHÉNOSTOME à fleurs nombreuses (_Chenostoma polyanthum_).--Tout
l'été, fleurs roses, peu apparentes.

On sème les _Chénostomes_ sur couche, en mars et avril, et on
repique le plant en ligne, sur le bord des massifs.


CHOUX à feuilles ornementales (_Brassica oleracea var._).--Le Chou
frisé vert, le frisé rouge, le panaché de rouge, le panaché de
lilas, le lacinié et le palmier peuvent être considérés comme de
véritables plantes d'ornement, par la beauté de leurs feuilles.

On les sème au printemps, comme tous les autres Choux; et, comme ils
sont bisannuels, on peut n'en semer que tous les deux ans.


CHRYSANTHÈME des jardins (_Chrysanthemum coronarium_).--Tiges de
0m,65; fleurs blanches ou jaunes, de juillet en septembre; semer au
printemps.


CHRYSANTHÈME à carène (_C. carinatum_).--Tiges d'environ 0m,40;
fleurs jaunes, à disque brun; semer au printemps.

Les _Chrysanthemum Burridgeanum_ et _Dunnetti_ sont deux belles
variétés du _Chrysanthemum carinatum_, que l'on cultive exactement
de la même manière.


CLARKIA a pétales découpés (_Clarkia pulchella_).--Hauteur, 0m,40.
Tout l'été, fleurs rose rouge ou blanches; semer en place, en
septembre ou au printemps.

     =Variétés.=--Marginata, -- Pulcherrima, -- Elegans.


CLÉOME piquante (_Cleome pungens_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
violacées; semer sur couche, au printemps, et repiquer le plant en
pleine terre.


COQUELICOT (_Papaver rhoeas_).--Moins élevé que le pavot, le
Coquelicot donne, en juin et en juillet, des fleurs très-doubles, de
couleur ponceau, unicolores ou bordées de rouge, de blanc ou de
rose. On le sème en place, en automne ou au printemps.


COQUELOURDE rose du ciel (_Lychnis coeli rosa_, _Viscaria coeli
rosa_).--Hauteur, 0m,33; fleurs d'un beau rose, en juillet; semer en
place, au printemps.


COQUELOURDE des jardins, LYCHNIS des jardins (_L.
coronaria_).--Bisannuelle; tige de 0m,50; fleurs rouges, pourpres ou
blanches, de juin en septembre; semer en juin.


CORÉOPSIS élégant, C. des teinturiers (_Coreopsis tinctoria_);
Calliopside des teinturiers (_Calliopsis tinctoria_).--Hauteur,
0m,65; fleurs jaunes, à disque brun, de juin en octobre; semer en
automne ou au printemps, sans presque couvrir les graines; produit
souvent des variétés.


CORÉOPSIS de Drummond, CALLIOPSIS de Drummond (_C.
Drummondi_).--Moins élevé; fleurs plus grandes; semer au printemps.


COSMOS bipinné (_Cosmos bipinnatus_).--Tige de 0m,50 à 1 mètre;
fleurs rouge violacé, en automne; semer sur couche, au printemps.

Le _Cosmos atrosanguineus_, récemment introduit sous le nom de
_Bidens atrosanguinea_, se cultive de même.


CUPHÉA silénoïde (_Cuphea silenoïdes_).--Tout l'été et l'automne,
fleurs tubuleuses, pourpres, nuancées de brun.


CYNOGLOSSE argentée (_Cynoglossum cheirifolium_).--Bisannuelle; tige
de 0m,50; fleurs rouges, en juin et juillet; semer en place, à
l'automne.


DATURA FASTUOSA (_Stramonium fastuosum_).--Tige de 1m,30; tout l'été
et l'automne, fleurs blanches ou violettes; semer sur couche en
avril.


DATURA TUBERIANA.--Variété du précédent, remarquable par les
proportions largement développées de ses fleurs blanches lilacées
semi-doubles. Même culture.


DIGITALE pourprée (_Digitalis purpurea_).--Bisannuelle; tige de 1
mètre; fleurs pourpres ou blanches, en juillet et en août; semer en
juin.


DRACOCÉPHALE de Moldavie (_Dracocephalum Moldavicum_).--Tige de
0m,65; fleurs purpurines ou blanches, en juillet; semer en place, au
printemps.


ÉNOTHÈRE odorante (_Oenothera suaveolens_).--Tige de 1 mètre; fleurs
d'un beau jaune, à tube très-long, en juillet et août.


ÉNOTHÈRE à longues fleurs (_Oe. longiflora_).--Hauteur, 1 mètre;
fleurs jaunes, à tube très-long, en juillet et août.


ÉNOTHÈRE à feuilles de Pissenlit (_Oe. taraxacifolia_).--Hauteur,
0m,40; fleurs d'un blanc carné, tout l'été.


ÉNOTHÈRE de Lindley (_Oe. Lindleyana_).--Hauteur, 0m,40 à 0m,50;
fleurs d'un rose tendre, avec une large tache pourpre sur chaque
pétale, de juillet en octobre.


ÉNOTHÈRE agréable (_Oe. amoena_).--Hauteur, 0m,40 à 0m,50; fleurs
d'un beau rose, en juillet et août.


ÉNOTHÈRE pourpre (_Oe. purpurea_).--Hauteur, 0m,50; fleurs pourpres,
en juillet.--Toutes les Énothères se multiplient de graines semées
en place, au printemps.


ÉRYSIMUM de Pétrowski (_Erysimum Petrowskianum_).--Hauteur, 0m,40 à
0m,50. Tout l'été, fleur jaune safrané, légèrement odorantes; semer
en automne ou au printemps.


EUCHARIDIUM élégant (_Eucharidium elegans_).--Tout l'été, fleurs
rouge foncé, découpées comme celles des _Clarkia_; semer au
printemps ou en septembre; puis on repique le plant en pots, que
l'on hiverne sous châssis.


ESCHOLTZIE de Californie (_Escholtzia Californica_).--Bisannuelle;
hauteur, 0m,40 à 0m,50; fleurs jaune safrané ou blanches, tout
l'été; semer au printemps.


EUTOCA visqueux (_Eutoca viscida_).--Tige rameuse de 0m,80; fleurs
bleues, tout l'été; semer au printemps.


FICOÏDE glaciale (_Mesembryanthemum cristallinum_).--Cette plante
est chargée d'une si grande quantité de petites vésicules
transparentes et pleines d'eau, qu'elle semble, au soleil surtout,
comme couverte de givre. On sème sur couche, en avril, et on repique
le plant également sur couche avant de le mettre en pleine terre.

La Ficoïde tricolore (_M. tricolor_) et la Ficoïde à fleurs jaunes
(_M. pomeridianum_) sont deux charmantes plantes qu'on cultive de la
même manière.


GAURA bisannuel (_Gaura biennis_).--Bisannuel; tige de 1m,60; en
juillet, et successivement jusqu'en novembre, fleurs roses passant
au blanc; multiplication par boutures ou mieux de graines, que l'on
sème en juin ou en mars, sur couche.

Le _Gaura_ de _Lindheimer_ est une espèce nouvelle, que l'on cultive
de la même manière.


GILIE à fleurs en tête (_Gilia capitata_).--Hauteur, 0m,65; tout
l'été, fleurs bleues ou blanches. Semer en place, au printemps.

Le _Gilia tricolor_ et ses variétés à fleurs blanches et roses se
cultivent de la même manière.


GIROFLÉE jaune (_Cheiranthus Cheiri_).--Bisannuelle; fleurs jaunes,
odorantes, au printemps; semer de mars en juin; variétés à fleurs
doubles, qu'on multiplie de boutures aussitôt après que les fleurs
sont passées.


GIROFLÉE des jardins ou GROSSE ESPÈCE (_C. incanus_).--Bisannuelle;
fleurs rouges blanches, roses ou violettes, de mai en octobre; semer
en mai et juin; repiquer en pépinière, et en septembre les relever
pour les mettre en pots, que l'on rentre dans la serre pendant les
gelées.


GIROFLÉE grecque, KIRIS (_C. græcus_).--La giroflée grecque et ses
variétés se cultivent comme la _Giroflée quarantaine_.


GIROFLÉE quarantaine (_C. annuus_).--Les principales variétés sont:
la rouge, la blanche, la rose et la violette. Semer sur couche en
février et mars, en pleine terre en mai et juin et en août pour
mettre en pots, que l'on hiverne sous châssis.


GOMPHRÈNE AMARANTOÏDE (_Gomphrena globosa_).--Tige de 0m,35; fleurs
rouges ou blanches, tout l'été. Semer sur couche, au printemps;
culture des Amarantes à crête.


GYPSOPHILE élégante (_Gypsophila elegans_).--Hauteur, 0m,40; fleurs
blanches, tout l'été; semer au printemps.


HIBISCUS TRIONUM (_Ketmie vésiculeuse_).--Hauteur, 0m,50, de juin
en septembre; fleurs nombreuses, d'un jaune sulfureux, à onglet
brun. Semer en placé, au printemps.


HIBISCUS AFRICANUS (_Ketmie d'Afrique_).--Fleurs de même couleur,
mais beaucoup plus grandes. Même culture.


HELIANTHUS ARGOPHYLLUS.--Variété du soleil annuel couverte d'une
laine épaisse qui lui donne un bel aspect argenté; en juillet et
août, fleurs jaunes à disque brun. Multiplication de graines, que
l'on sème en place, en avril.


HUMEA élégant (_Humea elegans_, _Calomeria
amarantoïdes_).--Bisannuel; hauteur, 1 mètre; de juin en septembre,
fleurs d'un rouge-cuivre, en panicules, d'un très-bel effet. Semer
en juin et juillet, en pots, que l'on hiverne sous châssis.


HUGÉLIE bleue (_Hugelia coerulea_, _Didiscus coeruleus_, _Trachymene
coerulea_).--Hauteur, 0m,65; fleurs bleues, en août et septembre.

Semer sur couche au printemps, ou en pleine terre en septembre; puis
on repique le plant en pots, que l'on hiverne sous châssis.


IMMORTELLE annuelle (_Xeranthemum annum_).--Tiges de 0m,65; de
juillet en octobre, fleurs violettes, blanches ou pourpres,
semblables à de petites _Marguerites_ simples.

Semer en place, en automne ou au printemps.


IMMORTELLE à bractées (_Helichrysum bracteatum_).--Hauteur, 1 mètre;
tout l'été et une partie de l'automne, fleurs jaunes ou blanches;
semer sur couche, au printemps ou en septembre; puis on repique le
plant sous châssis pour passer l'hiver.


IMMORTELLE à grandes fleurs (_Helichrysum macranthum_).--Fleurs
rouges écarlates ou roses. Même culture.


IPOMOPSIS élégant, Gilie ponctuée (_Ipomopsis elegans_, _Cantua
coronopifolia_, _Gilia coronopifolia_).--Hauteur, 1 mètre à 1 mètre
30; tout l'été, fleurs rouges écarlates ou jaunes.

On sème les _Ipomopsis_ en juin et en automne; on repique le plant
en pots, que l'on hiverne sous châssis.


LAVATÈRE à grandes fleurs (_Lavatera trimestris_).--Hauteur, 0m,65;
fleurs roses ou blanches, de juillet en septembre; semer en place,
au printemps.


LIN à grandes fleurs (_Linum grandiflorum_).--Tout l'été, fleurs
rouge-amarante de la plus grande beauté.

On sème le _Linum grandiflorum_ immédiatement en place, en avril et
mai.

Cultivé dans une bonne terre de potager, le _Linum grandiflorum_
végète beaucoup plus vigoureusement que dans la terre de bruyère,
qu'on croyait devoir lui convenir plus particulièrement.


LOTIER rouge (_Tetragonolobus purpureus_).--Tige de 0m,33; fleurs
rouge foncé, en juin ou juillet; semer sur couche, en février et
mars, ou en pleine terre, en avril.


LUNAIRE annuelle (_Lunaria annua_).--Tige de 1 mètre; fleurs en
grappes rouges, purpurines, blanches ou panachées, en avril et mai;
semer en juin et juillet.


LUPIN annuel (_Lupinus annuus_).--Fleurs bleues, blanches, roses ou
jaunes, suivant la variété; semer en place, en avril.


MADIA élégant (_Madia elegans_), MADAIRE élégante (_Madaria
elegans_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs jaunes, tout l'été; semer au
printemps.


MAÏS rubané du Japon (_Zea Japonica variegata_), belle graminée à
feuilles rubanées de vert et de blanc rosé que l'on multiplie de
graines, comme tous les autres maïs. Depuis son introduction, cette
belle plante a fourni plusieurs générations qui toutes ont conservé
les caractères du type primitif.


MALOPE à grandes fleurs (_Malope grandiflora_).--Hauteur, 0m,50 à
0m,60; tout l'été, fleurs rouges ou blanches.

On sème les _Malopes_ en septembre, en pots, que l'on hiverne sous
châssis; ou en place, en mars et avril.


MAUVE de Crée (_Malva Creena_, _Sphæralcea Creeana_).--Bisannuelle;
hauteur; 0m,40 à 0m,50; fleurs roses ou rouge-cinabre; semer en
automne ou au printemps.


MAUVE campanulée (_Malva campanulata_).--Tout l'été, fleurs lilas
tendre, à odeur de vanille. On la sème à la fin d'août, en pleine
terre, ou au printemps, sur couche.


MARTYNIA FRAGRANS (_Craniolaria fragrans_).--Tout l'automne, fleurs
pourpre-violacé, à odeur de vanille.

On sème le _Martynia fragrans_ en avril, sur couche; puis on repique
le plant, également sur couche, avant de le mettre en pleine terre.

Le _Martynia lutea_ est une espèce à fleurs jaunes, que l'on cultive
de la même manière.


MÉLILOT bleu (_Melilotus coerulea_).--Tige de 0m,65; fleurs bleues
et odorantes, en août; semer en place, en avril.


MUFLIER des jardins (_Antirrhinum majus_).--Bisannuel; hauteur;
0m,65; fleurs rouges ou blanches, de mai en août; multiplication de
graines, semées en automne ou au printemps; on en obtient souvent de
charmantes variétés.


NIGELLE de Damas (_Nigella Damascena_).--Tige de 0m,50; fleurs
bleues ou blanches, de juin en septembre; semer en place en avril.


NIGELLE d'Espagne (_N. Hispanica_).--Fleurs plus grandes; même
culture.


NÉMÉSIE à fleurs nombreuses (_Nemesia floribunda_).--En juin et
juillet, fleurs blanches, semblables à celle des _Linaires_. Semer
en place, en avril et mai.


NYCTERINIA SELAGINOÏDES.--Touffe basse, couverte tout l'été de
petites fleurs roses, odorantes.

Cette charmante petite plante convient également pour former des
massifs.

On la multiplie de graines semées sur couche, en mars et avril.


OEILLET de la Chine (_Dianthus Sinensis_).--Bisannuel; hauteur,
0m,33; fleurs violettes, rouges ou pourpres, panachées ou ponctuées
de blanc, de juillet en septembre; semer en septembre ou au
printemps.

     =Variétés.=--Heddewigii, -- Laciniatus.


OXALIS à fleurs roses (_Oxalis rosea_).--On sème l'_Oxalis rosea_ en
avril sur couche, ou en mai et juin, immédiatement en place, en
ligne, ou par petites touffes, sur le bord des massifs.--Au moyen
des semis indiqués ci-dessus, on peut avoir des _Oxalis_ en fleur
pendant tout l'été et l'automne.


PAVOT (_Papaver somniferum_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; variétés
très-nombreuses; fleurs tout l'été; semer en place, en automne ou au
printemps.


PENTAPÉTÈS pourpre (_Pentapetes phoenicea_).--Tige de 0m,65 à 1
mètre; fleurs écarlates, en août; semer sur couche, au printemps.


PERSICAIRE Indigotier (_Polygonum tinctorium_).--Hauteur, 1m,30;
fleurs rouges tout l'automne; semer au printemps.


POURPIER à grandes fleurs (_Portulaca grandiflora_).--Tout l'été et
l'automne, fleurs pourpre-violacé, rouge-écarlate, blanches rayées
de carmin ou jaunes tachées de rouge. Semer sur couche, en mars et
avril, pour mettre ensuite en pleine terre.

Cultivé en mélange et par groupes, le _Pourpier à grandes fleurs_
forme un véritable gazon émaillé des couleurs les plus vives au
moment du soleil.


PHACÉLIE bipennée (_Phacelia congesta_).--Hauteur, 0m,30 à 0m,33;
tout l'été, fleurs bleues, petites, disposées comme celles de
l'Héliotrope; semer en place, à l'automne ou au printemps.


PHACÉLIE à feuilles de Tanaisie (_P. tanacetifolia_).--Hauteur,
0m,30 à 0m,40; en mai, fleurs unilatérales, bleu clair, en épis
terminaux. Même culture.


PHLOX de Drummond (_Phlox Drummondi_).--Tout l'été et l'automne,
fleurs blanches, roses ou pourpres, de nuances extrêmement variées.

On sème le _Phlox de Drummond_ au printemps, sur couche, ou mieux en
automne, aussitôt après la maturité des graines; lorsque le plant
est assez fort, on le repique dans de petits pots, qu'on hiverne
sous châssis.

En mai, quand on n'a plus de gelées à craindre, on procède à la
plantation. Cultivé en lignes ou par groupes, il n'est véritablement
pas de plantes plus gracieuses que ces charmants petits Phlox.


PIED-D'ALOUETTE grand (_Delphinium Ajacis_).--Hauteur, 0m,70. En
mai, juin et juillet, fleurs de couleurs variées, comme celle de la
race naine; semer en place, en automne, ou en février et mars.


PIED-D'ALOUETTE des blés (_Delphinium consolida_).--Hauteur, 1 mètre
à 1m,30. Tout l'été, fleurs également très-variées, simples ou
doubles, selon les variétés; semer en septembre, en place ou en
pépinière, ou en février et mars, immédiatement en place.


PODOLEPIS à fleurs carnées (_Podolepis gracilis_).--Hauteur, 0m,50 à
0m,60; fleurs de différentes nuances, du rose au blanc pur, tout
l'été; semer au printemps.


REINE-MARGUERITE (_Aster Sinensis Callistephus hortensis_).--On
possède un nombre considérable de variétés de toutes nuances, dont
les plus remarquables se rapportent toutes à la race pyramidale
connue sous le nom de Reine-Marguerite TRUFFAUT, véritable
perfection par la forme, la grosseur de la fleur et la bonne tenue
des plantes.

Les unes ont les fleurs _planes_, comme la race ancienne, mais plus
grandes et très-doubles; les autres ont les pétales légèrement
recourbés vers le centre, ce qui donne aux fleurs une forme
globuleuse, et leur a valu le nom de Reines-Marguerites _pivoines_.

On sème les Reines-Marguerites du 15 mars au 20 avril, sur couche ou
en pleine terre, puis on repique chaque plant séparément. Bien
qu'elles viennent à peu près dans tous les terrains, il faut, pour
avoir de belles Reines-Marguerites, les cultiver dans une terre
largement pourvue d'engrais consommé.

Pendant les premiers mois de leur végétation, les Reines-Marguerites
n'ont pas besoin d'une grande quantité d'eau; mais une quinzaine de
jours avant la floraison, il faut les arroser plus fréquemment et
plus abondamment.


RÉSÉDA odorant (_Reseda odorata_).--Semer en place, au printemps et
tout l'été.


RHODANTHE de Mangles (_Rhodanthe Manglesii_).--Hauteur, 0m,35;
fleurs roses, tout l'été; semer sur couche, en février et mars;
planter à une exposition ombragée.


RICIN sanguin (_Ricinus sanguineus_).--Hauteur, 1m,30; en juillet et
août, fleurs en grappes, d'un rouge-pourpre. Multiplication de
graines, que l'on sème en avril, sur couche, ou en mai,
immédiatement en place.

Cette belle plante produit beaucoup d'effet, surtout cultivée
isolément.


ROSE TRÉMIÈRE de la Chine (_Alcæa rosea Sinensis_).--Bisannuelle;
tige de 1 mètre à 1m,30; de juillet en octobre, fleurs pourpres,
panachées de blanc; variété à fleurs rouges; semer sur couche, au
printemps.


SAINFOIN d'Espagne (_Hedysarum coronarium_).--Bisannuel; tiges de
0m,65 à 1 mètre; fleurs d'un beau rouge, en juillet; semer en août.


SALPIGLOSSIS à feuilles sinuées (_Salpiglossis sinuata_).--Plusieurs
variétés se rapportent à cette espèce, et toutes aujourd'hui sont
cultivées sous le même nom.

On les sème en avril, sur couche, ou en mai, immédiatement en place.
Elles fleurissent en juillet, et successivement jusqu'en septembre.

Cultivés en massifs, les _Salpiglossis_ produisent plus d'effet que
séparément; en ajoutant au semis un peu de graines de l'espèce à
fleurs jaunes, nommée _aurea_, on aura toutes les couleurs que
comporte ce beau genre.


SALVIA HORMINUM.--Pour jouir de toute la beauté de cette plante, si
remarquable par ses fleurs à bractées rouges, roses ou violettes, il
faut, au lieu de la cultiver par petites touffes, en faire de longs
massifs.

On la sème en mars et avril, en place ou en pépinière.


SCABIEUSE fleur-de-veuve (_Scabiosa atropurpurea_).--Bisannuelle;
tige de 0m,65; fleurs d'un violet foncé velouté, en juillet et
septembre; semer en automne.

     =Variétés.=--Naine à fleurs roses, -- Naine à fleurs pourpres.


SCHIZANTHE émoussé (_Schizanthus retusus_).--Hauteur, 0m,50 à 0m,60.
Tout l'été, fleurs roses, pourpres, lilas ou blanches, largement
marquées de jaune au centre. On sème le _Schizanthus_ dans la
première quinzaine de septembre, et on repique les plants en pots,
que l'on hiverne sous châssis. On peut aussi, ce qui est beaucoup
plus simple, les semer en avril, immédiatement en place; mais jamais
le plant semé à cette époque ne produit des plantes aussi belles que
celui qu'on a semé en automne.


SCHIZANTHUS GRAHAMI.--Le _Schizanthus Grahami_ est une espèce
également très-belle, que l'on cultive de la même manière.


SÉNEÇON élégant (_Senecio elegans_).--Tige rameuse, de 0m,30 à
0m,40; de juin en août, fleurs pourpres, violettes ou blanches,
simples ou doubles; semer sur couche, en mars, ou en pleine terre,
en avril.


SILÈNE à fleurs pendantes (_Silene pendula_).--Charmante petite
plante à fleurs roses, avec laquelle on fait, depuis quelques
années, dans le jardin des Tuileries et au Luxembourg, des
corbeilles qui font, au printemps, l'admiration de tous les
visiteurs.

Pour avoir de beaux Silènes, il faut les semer en juillet, en
pépinière, ou au printemps, immédiatement en place.


SILÈNE à bouquets (_Silene compacta_).--Hauteur, 0m,50. Tout l'été,
fleurs roses; semer en juin et juillet.


SILÈNE attrape-mouche (_Silene armeria_).--Hauteur, 0m,40. Tout
l'été, fleurs roses ou blanches. Même culture que le _Silène
compacte_.


SOUCI de Trianon, SOUCI anémone (_Calendula officinalis var._).--De
juillet en octobre, fleurs jaunes très-doubles. Semer en place, en
avril et mai.


SOUCI pluvial (_C. pluvialis, Dimorphotheca pluvialis_).--En juin et
août, fleurs blanches en dedans, violettes en dehors; même culture.


SPHÉNOGYNE élégante (_Sphenogyne speciosa_).--Hauteur, 0m,30. De
juillet en septembre, fleurs jaune pâle à pétales brun-violacé à la
base; semer en février ou mars, sur couche, ou en avril, en pleine
terre, en place ou en pépinière.


TAGÈTE étalé, OEILLET d'Inde (_Tagetes patula_).--Tiges rameuses, de
0m,40; fleurs orangées, rayées de jaune, en juillet et octobre;
semer d'avril en juin.


TAGÈTES maculé nain (_Tagetes signata pumila_).--Variété moins
élevée que la précédente, tout aussi rameuse, littéralement couverte
de fleurs d'un beau jaune-vif; même culture.


TAGÈTE élevé, ROSE D'INDE (_T. erecta_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
jaunes; même culture.


THLASPI, IBÉRIS à ombelles (_Iberis umbellata_).--Tiges de 0m,33;
fleurs blanches ou violettes, en mai, juin ou juillet; semer en
automne ou au printemps.


TRACHÉLIE bleue (_Trachelium coeruleum_).--Hauteur, 0m,20 à 0m,40;
fleurs bleu-violacé, tout l'été; multiplication de graines ou de
boutures.


VALÉRIANE Corne-d'abondance (_Valeriana Cornucopiæ_).--Hauteur,
0m,25; fleurs rouges, de mai en août; semer en place, au printemps.


VERVEINE de Miquelon (_Verbena Aubletia_).--Bisannuelle; hauteur,
0m,33; fleurs d'un violet-pourpre, de juillet en novembre; semer au
printemps.


VIOLETTE tricolore, PENSÉE à grandes fleurs (_Viola tricolor
hortensis_).--Variétés très-nombreuses, fleurissant d'avril en
septembre; semer en août, repiquer en pépinière à l'automne, pour ne
les planter en place qu'au printemps.


VISCARIA à coeur pourpre (_Viscaria oculata_).--Hauteur, 0m,40. En
juin et juillet, fleurs blanches ou roses, à centre pourpre foncé;
semer en septembre, en pots, que l'on hiverne sous châssis, ou en
avril, immédiatement en place.


WHITLAVIA GRANDIFLORA.--Hauteur, 0m,40. En juin, juillet et août,
fleurs d'un beau violet, en épi. Multiplication de graines, semées
en place, en avril; propre à former des massifs.


ZINNIA multiflore (_Zinnia multiflora_).--Hauteur, 0m,50; fleurs
rouges, à disque jaune, de juillet en octobre; semer sur couche, en
mars, ou en pleine terre, en avril et mai.


ZINNIA élégant (_Z. elegans_).--Plus élevé que l'espèce précédente.
Le _Zinnia elegans_ a produit un grand nombre de variétés, que l'on
cultive en mélange ou par couleurs séparées; on le sème en mars, sur
couche, comme le _Zinnia multiflora_, ou bien en avril et mai, en
pleine terre, puis on repique le plant en lignes ou par groupes.

     =Variétés= _à fleurs doubles_ de mêmes couleurs que les variétés
     à fleurs simples.


SECTION III.--Plantes vivaces et bulbeuses de pleine terre.

ACHILLÉE dorée (_Achillea aurea_).--Hauteur, 0m,50; fleurs d'un
jaune doré, de juillet en septembre; pour tout ce genre,
multiplication de graines, semées aussitôt la maturité ou par
l'éclat des pieds.


ACHILLÉE à mille feuilles (_A. millefolium_).--Hauteur, 0m,65; tout
l'été, fleurs pourpres; variétés à fleurs roses.


ACHILLÉE rose (_A. rosea_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; fleurs d'un
rose-pourpre, tout l'été.


ACHILLÉE sternutatoire, BOUTON d'argent (_A. ptarmica_).--Hauteur,
0m,65 à 1 mètre; fleurs blanches, de juillet en septembre.


ACONIT Tue-loup (_Aconitum lycoctonum_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,30;
fleurs jaune pâle, en juin et août.


ACONIT Napel (_A. Napellus_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs d'un bleu
foncé, en mai et juin; variétés à fleurs blanches.

Toutes les espèces d'Aconit sont vénéneuses; elles se multiplient de
graines semées aussitôt après la maturité ou par l'éclat des pieds.

     =Espèces.=--Anthora, -- Eminens, -- Rubicundum, -- Speciosum.


ACTÉA des Alpes (_Actea spicata_). Hauteur, 1m,30; fleurs blanches,
en juillet et août; multiplication de graines semées aussitôt après
la maturité, ou par la séparation des pieds.


ADONIDE printanière (_Adonis vernalis_).--Hauteur, 0m,25 à 0m,30;
fleurs jaunes, en mars et avril; multiplication de graines semées
aussitôt après la maturité, ou par éclats; couverture l'hiver.


ALSTROEMÈRE à fleurs tachées, Lis des Incas (_Alstroemeria
pelegrina_).--Tiges de 0m,35, ayant besoin de tuteurs; de juin en
octobre, fleurs blanches marquées de taches purpurines et de
plusieurs points d'un pourpre foncé.


ALSTROEMÈRE du Chili.--On a fait depuis plusieurs années des semis
d'Alstroemère du Chili qui ont donné un grand nombre de variétés.
Toutes peuvent être cultivées en pleine terre légère; il suffit,
pendant l'hiver, de les couvrir de feuilles, qu'on enlève vers la
fin de mars ou dans les premiers jours d'avril.

On multiplie les Alstroemères de graines semées aussitôt après leur
maturité, en place ou en pots, que l'on hiverne sous châssis.

Comme ces plantes végètent de très-bonne heure en automne, il faut
les planter en septembre ou octobre; autrement, elles ne
fleuriraient pas l'année suivante.


AMARYLLIS.--Un grand nombre d'Amaryllis, considérées comme plantes
de serre, peuvent, sous le climat de Paris, être cultivées en pleine
terre, à l'air libre. M. Aimé, de Versailles, qui cultive
spécialement ce beau genre, a, depuis 1845, plusieurs planches
d'Amaryllis en pleine terre, qui végètent et fleurissent
admirablement.

Pour cultiver les Amaryllis en pleine terre, on prépare une tranchée
de 0m,25 de profondeur, dont la longueur et la largeur soient
proportionnées au nombre d'oignons qu'on veut planter. On met au
fond une bonne couche de feuilles, et, après les avoir bien foulées,
on achève de remplir la tranchée avec de la terre du sol si elle
n'est pas trop compacte, de la terre de bruyère, ou, à défaut, du
sable végétal et du terreau de feuilles bien consommées et mélangées
par parties égales.

Cultivées en pleine terre, les Amaryllis doivent être plantées plus
profondément qu'en pots, et il ne faut les arroser que lorsqu'elles
sont en végétation. Après la floraison on supprime les arrosements,
et à l'approche des gelées on les couvre d'une couche de feuilles,
dont on augmente la quantité en raison de l'intensité du froid.

Toutes les variétés de l'Amaryllis _pulverulenta_ et de l'Amaryllis
_cinnamomea_ peuvent être cultivées comme nous venons de l'indiquer.


AMARYLLIS à fleurs roses (_A. Belladona_).--De juillet en octobre,
fleurs roses, mêlées de blanc; multiplication par caïeux, qu'on
enlève en septembre ou octobre, aussitôt après la floraison, et
qu'il faut replanter tout de suite; couverture l'hiver.


AMARYLLIS à longues feuilles (_A. longifolia_).--En juin et juillet,
fleurs blanches; variété à fleurs roses; planter en automne;
couverture l'hiver.


AMARYLLIS, Lis Saint-Jacques (_A. formosissima_).--Plantes bulbeuses
donnant en juillet et août des fleurs d'un rouge-pourpre foncé;
planter en pleine terre au printemps, ou en pots à l'automne;
multiplication de caïeux.


ANCOLIE commune (_Aquilegia vulgaris_).--Hauteur, 1 mètre; en mai et
juin, fleurs rouges, bleues, violâtres, blanches, roses, simples ou
doubles, selon la variété; multiplication de graines, semées
aussitôt après la maturité, ou par l'éclat des pieds.


ANCOLIE du Canada (_A. Canadensis_).--Hauteur, 0m,40; fleurs d'un
rouge safrané.


ANCOLIE de Sibérie (_A. Sibirica_).--Hauteur, 0m,40; fleurs d'un
beau bleu.


ANÉMONE des fleuristes (_Anemone coronaria_).--Hauteur, 0m,20 à
0m,25; en mai et juin, fleurs simples, semi-doubles ou doubles, de
toutes couleurs et variées. Elle aime une terre légère et
substantielle. On la multiplie de graines et par tubercules. Les
graines se sèment en septembre, soit en terrines, soit en pleine
terre, dans une planche bien préparée; on les couvre légèrement de
terreau fin à l'approche des gelées. Il faut garantir le jeune plant
avec des paillassons, que l'on étend sur des gaulettes disposées de
telle sorte qu'ils soient élevés de quelques centimètres au-dessus
du sol. On découvre toutes les fois que le temps le permet; puis,
arrivé au printemps, on sarcle et arrose au besoin; lorsque les
feuilles sont desséchées, on arrache les tubercules pour les traiter
par la suite comme les plantes faites, ce qui consiste à planter en
mars et avril, à environ 0m,05 de profondeur et à 0m,10 ou 0m,15 les
uns des autres, suivant la force de chacun. Quand on possède un
assez grand nombre d'Anémones de force à fleurir, il est bien de
n'en planter que la moitié, de manière que chaque tubercule ne
fleurisse que tous les deux ans, car alors les fleurs en sont plus
belles.


ANÉMONE Oeil-de-paon (_A. pavonina_).--Hauteur, 0m,20 à 0m,25; en
avril et mai, fleurs rouges, bleuâtres au centre; multiplication par
la séparation des racines, ainsi que pour les suivantes.


ANÉMONE à fleurs bleues (_A. Apennina_).--Fleurs bleues, en mars.


ANÉMONE en ombelle (_A. narcissiflora_).--Hauteur, 0m,33; fleurs
blanches, en mai.


ANÉMONE du Japon (_A. Japonica_).--Hauteur 0m,50; d'août en octobre,
fleurs semi-doubles, roses, pourpres ou blanches.

Cette charmante plante végète vigoureusement en pleine terre; elle
s'accommode de tous les terrains et on la multiplie par l'éclat des
touffes, qu'on divise au printemps.


ANÉMONE pulsatille (_A. pulsatilla_).--Hauteur, 0m,25 à 0m,30;
fleurs d'un violet foncé, en avril et mai.


ANTHÉMIS des teinturiers (_Anthemis tinctoria_).--Hauteur, 0m,65;
fleurs jaunes, en juin et novembre; multiplication de graines ou par
éclats.


APOCYN Gobe-mouche (_Apocynum androsæmifolium_).--Tige rameuse de
0m,50; fleurs roses, en juillet et septembre; multiplication de
graines ou de traces, en mars.


ARUM Attrape-mouche (_Arum crinitum_).--Hauteur, 0m,40 à 0m,50; en
mars, spathe de 0m,33 de longueur, violacé en dedans et maculée de
vert en dehors. Son odeur infecte attire les mouches. Multiplication
de graines ou de bulbes; couverture d'hiver.


ARUM Serpentaire (_A. dracunculus_).--Hauteur 0m,65 à 1 mètre; en
juin et juillet, spathe d'un pourpre foncé en dedans, verte à
l'extérieur; même multiplication.


ASCLÉPIADE à la ouate (_Asclepias Cornuti_).--Hauteur, 1m,30 à
1m,60; fleurs blanches lavées de rouge, en juillet et août;
multiplication de graines, semées aussitôt après la maturité,
d'éclats ou de traces; les autres espèces se multiplient de même.


ASCLÉPIADE tubéreuse (_A. tuberosa_).--Tiges rameuses, de 0m,50;
fleurs en ombelles, d'un rouge-orangé, en juillet, août et
septembre.


ASCLÉPIADE incarnate (_A. incarnata_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,30; en
juillet et août, fleurs rouge-pourpre.

On multiplie les Asclépias de graines ou d'éclats.


ASPHODÈLE Bâton-de-Jacob (_Asphodelus luteus_).--Hauteur, 1 mètre;
de mai en juillet, fleurs d'un beau jaune; multiplication par
graines, semées au printemps, par drageons ou par la séparation des
racines.


ASPHODÈLE rameux (_Asphodelus ramosus_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
blanches marquées de lignes roussâtres.


ASTER (_Aster_).--Tiges de 0m,35 à 1m,60; depuis juillet jusqu'à la
fin d'octobre, fleurs d'un bleu plus ou moins foncé, blanc-pourpre,
ou roses, selon les espèces, qui sont très-nombreuses. Elles
résistent très-bien à nos hivers. On les multiplie de graines,
semées aussitôt après la maturité, ou mieux par l'éclat des touffes,
en automne ou au printemps, opération qui doit se faire au moins
tous les trois ans, afin de renouveler les pieds.

     =Espèces.=--Alpinus, -- Amelloïdes, -- Bicolor, -- Corymbosus, --
     Ericoïdes, -- Floribundus, -- Gracilis, -- Grandiflorus, --
     Pendulus, -- Versicolor.


ASTRAGALE varié (_Astragalus varius_).--Hauteur, 0m,65; fleurs d'un
pourpre-violet marquées de jaune, en juin et juillet.


ASTRANCE à larges feuilles (_Astrantia major_).--Hauteur, 0m,65;
tout l'été, fleurs d'un blanc-rougeâtre, multiplication de graines
ou d'éclats en automne.


BÉTOINE velue (_Betonica hirsuta_).--Hauteur, 0m,33; fleur d'un
rouge vif et foncé, en juillet; multiplication de graines, semées en
mars, ou par l'éclat des racines, en automne.


BÉTOINE à grandes fleurs (_B. grandiflora_).--Hauteur, 0m,33; fleurs
rouges.


BOCCONIE à feuilles en coeur (_Bocconia cordata_).--Hauteur, 1m,30
à 1m,60; fleurs blanches, en juillet; multiplication de graines et
d'éclats; couverture l'hiver.


BOLTONIE à feuille d'aster (_Boltonia asteroides_).--Hauteur, 1
mètre à 1m,60; fleurs blanches, à disque jaune, d'août en octobre;
multiplication de graines, semées en place, ou par l'éclat des
pieds.


BUGLOSSE à larges feuilles (_Anchusa sempervirens_).--Hauteur, 1
mètre; en mai, juin et juillet, fleurs bleues; multiplication de
graines, semées en juin et juillet, ou par éclat des pieds, en
février ou mars.


BUGLOSSE d'Italie (_A. Italica_).--Plus élevée que la précédente;
fleurs également d'un beau bleu; même culture.


BUGRANE élevée (_Ononis altissima_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
purpurines, en juillet; multiplication de graines ou d'éclats.


BUGRANE à feuilles rondes (_O. rotundifolia_).--Hauteur, 0m,35;
fleurs roses, en mai et juillet; même multiplication; couverture
l'hiver.


CAMPANULE à feuilles de Pêcher (_Campanula persicæfolia_).--Hauteur,
0m,65; fleurs bleues ou blanches, simples ou doubles, de juillet en
septembre.


CAMPANULE à feuilles d'Ortie (_C. urticæfolia_).--Hauteur, 0m,65;
fleurs bleues, blanches ou tricolores, en juin et juillet.


CAMPANULE à larges feuilles (_C. latifolia_).--Hauteur, 1 mètre;
fleurs bleues, variété à fleurs blanches, en juin et juillet.


CAMPANULE à fleurs en tête (_C. glomerata_).--Hauteur, 0m,33; fleurs
bleues, blanches ou tricolores, en été.


CAMPANULE à grandes fleurs (_C. grandiflora_).--Hauteur, 0m,50;
fleurs d'un beau bleu, en juillet.


CAMPANULE noble (_C. nobilis_).--Hauteur, 1 mètre environ; fleurs
d'un beau violet-pourpre bordé de blanc, en juin et juillet.

On multiplie toutes les espèces de Campanule de graines, semées
aussitôt après leur maturité, sans les recouvrir, ou par l'éclat des
pieds, en automne ou en mars.


CARDAMINE des prés à fleurs doubles (_Cardamine
pratensis_).--Hauteur, 0m,35 à 0m,40; fleurs blanches purpurines, en
avril et mai.


CENTAURÉE Jacée (_Centaurea Jacea_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre;
fleurs purpurines, en juin et juillet; multiplication de graines,
semées au printemps, ou par la séparation des touffes.

Centaurée de montagne (_C. montana_).--Hauteur, 0m,50 fleurs bleues,
blanches ou roses, de juin en août; même multiplication.


CENTAURÉE noire (_C. nigra_).--Hauteur, 0m,50; fleurs purpurines, de
mai en juillet; multiplication de graines et d'éclats.


CHRYSANTHÈME des Indes (_Chrysanthemum Indicum_, _Pyrethrum
Indicum_).--Tiges de 0m,65 à 1m,30; d'octobre en janvier, fleurs de
toutes les nuances de pourpre, de blanc et de jaune, suivant les
variétés, qui sont très-nombreuses; multiplication de boutures ou
d'éclats, en avril; on les plante en pleine terre ou en pots. On les
arrose de temps à autre afin de favoriser la reprise; mais, une fois
qu'ils sont bien enracinés, on modère les arrosements. Dans le
courant de juin, on pince l'extrémité de chaque tige, afin d'avoir
des touffes bien garnies et peu élevées. Dès l'approche des gelées,
il faut rentrer dans les serres les pieds en pots, si l'on veut
jouir de toute la beauté de leur floraison, car elle est tellement
tardive qu'il est rare qu'elle ne soit point surprise par les
gelées.

On divise les nombreuses variétés de cette plante en deux races.
L'une est cultivée sous le nom de Chrysanthème pompon.


CHRYSOCOME à feuilles de lin (_Chrysocoma linosyris_).--Hauteur,
0m,65; fleurs jaunes, d'août en octobre; multiplication de graines
ou d'éclats.


COLCHIQUE d'automne (_Colchicum autumnale_).--En septembre, fleurs
rouge-purpurin pâle, semblables à celles des Crocus; variétés à
fleurs doubles, blanches, rouges, roses et panachées; multiplication
par caïeux, qu'on replante en juillet.


COMMÉLINE tubéreuse (_Commelina tuberosa_).--Hauteur, 0m,33; fleur
d'un beau bleu, de juin et septembre; multiplication de graines,
semées sur couche au printemps, ou par la séparation des pieds;
couverture l'hiver.


CONSOUDE à feuilles rudes (_Symphytum asperrimum_).--Hauteur, 1
mètre à 1m,30; fleurs azurées, en mai et juin; multiplication de
graines et d'éclats, à l'automne ou au printemps.


CONSOUDE à fleurs pourpres (_S. purpureum_).--Hauteur, 0m,40 à
0m,50; fleurs pourpre-violacé, d'avril en septembre; même
multiplication.


CORÉOPSIS auriculé (_Coreopsis auriculata_).--Hauteur, 1 mètre à
1m,30; fleurs d'un beau jaune, d'août en septembre; multiplication
de graines et d'éclats, en automne ou au printemps.


CORÉOPSIS à trois ailes (_C. tripteris_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,30;
fleurs jaunes, à disque brun, d'août en septembre; même
multiplication.


CORYDALE bulbeuse (_Corydalis formosa_).--Hauteur, 0m,15 à 0m,18; en
avril, fleurs blanches, pourpres ou gris de lin, selon la variété;
multiplication par la séparation des racines.


CUPIDONE bleue (_Catananche cærulea_).--Hauteur, 0m,35, fleur bleu
de ciel, de juillet en octobre; variété à fleurs blanches;
multiplication de graines ou d'éclats; couverture l'hiver.


CYCLAMEN d'Europe (_Cyclamen Europæum_).--Plante très-basse; fleurs
blanches ou pourpres, en avril; multiplication de graines, semées en
terrines ou par la division des tubercules, ayant soin qu'il y ait
un oeil à chaque partie séparée; couverture l'hiver.


CYCLAMEN à feuilles de lierre (_C. hederæfolium_).--En avril, fleurs
blanches, roses ou rouges, odorantes; même culture.


DAHLIA.--Tiges de 0m,50 à 2 mètres; depuis le mois de juin jusqu'aux
gelées, fleurs blanches, jaunes, roses, pourpres, et passant de ces
couleurs à leurs nuances les plus délicates et les plus foncées.
Tout terrain leur convient; mais la floraison est plus belle dans
une terre légère que dans une terre compacte ou trop fumée.
Multiplication par semis, séparations, boutures et greffes sur
tubercules.

1. _Semis._--On sème sur couche tiède, en mars et avril; dans le
courant de mai, l'on repique le plant en pleine terre, à environ 1
mètre de distance; puis on le traite dans les autres Dahlias.

2. _Séparation._--On place les Dahlias sur couche, en mars ou avril,
et lorsqu'ils entrent en végétation on divise les touffes, en ayant
soin que chaque tubercule détaché soit muni d'un germe reproducteur.

3. _Boutures._--On peut commencer les boutures peu de temps après
que les Dahlias sont en végétation et continuer jusqu'en juin; mais,
quelle que soit l'époque, il ne faut prendre que de jeunes
bourgeons, qu'on enlève dès qu'ils ont atteint 0m,06 ou 0m,08 de
longueur; après avoir supprimé les feuilles inférieures, on les
repique séparément dans de petits pots que l'on enfonce sur une
couche tiède. On les arrose légèrement, puis on les couvre d'une
cloche, qu'il faut ombrager au moment du soleil. Ces soins doivent
être continués jusqu'à ce qu'on soit certain de la reprise des
boutures; alors on soulève la cloche graduellement, pour l'enlever
quand elles supporteront l'air sans se faner.

4. _Greffes._--Il faut que les greffes, comme les boutures, soient
faites assez à temps pour qu'il se forme des tubercules qui puissent
passer l'hiver. Pour l'opération manuelle, on observera ce qui a été
indiqué à l'article _Greffe herbacée_, page 74.

_Plantation._--C'est vers la fin de mai seulement que nous
conseillons de planter les Dahlias: car, plantés plus tôt, il arrive
souvent qu'ils sont épuisés de fleurs dès le mois de septembre,
époque la plus favorable à leur beauté. Il faut les placer dans une
position bien aérée, et à environ 1m,65 les uns des autres. On les
plante au milieu d'un bassin de 0m,40 à 0m,50 de diamètre; après
quoi l'on étend autour de chaque pied un bon paillis de fumier à
moitié consommé, afin de conserver l'eau des arrosements, qui
doivent être modérés pendant les premiers temps, puis plus fréquents
à mesure que la sécheresse augmente. Lorsque les Dahlias ont environ
0m,30 à 0m,40 de hauteur, s'il y a plusieurs tiges sur chaque pied,
il faut choisir la plus vigoureuse et supprimer les autres. On
l'assujettit immédiatement à un tuteur. Lorsqu'elle a 0m,60 à 0,70,
on supprime les rameaux placés trop près de terre ou ceux qui se
croisent, de manière à ne laisser que six ou huit branches bien
disposées autour de la tige principale; s'il arrivait qu'à la
hauteur indiquée la tige fût sans ramification, il faudrait pincer
l'extrémité, ce qui retarde un peu la floraison; mais ce retard est
moins désagréable que l'inconvénient d'avoir des Dahlias très-élevés
et sur une seule tige.

En juillet ou août, lorsque les Dahlias auront à peu près atteint le
maximum de leur développement, on commencera à les ébourgeonner,
opération qui consiste à détacher les bourgeons secondaires qui
naissent entre les feuilles; il en résulte que, débarrassée d'une
multitude de bourgeons inutiles, chaque touffe produira une belle et
abondante floraison. Vers la fin d'octobre ou au commencement de
novembre, dès les premières gelées, il faut arracher les Dahlias. Si
le temps est favorable, on les laisse un peu se ressuyer, puis on
les dépose soit dans l'orangerie, sous le gradin de la serre aux
Géraniums, soit dans une cave bien sèche, pour passer l'hiver.


DATURA METELOIDES.--Hauteur, 0m,80; de juillet en novembre, fleurs
blanches bordées de bleu lilacé, longues de 0m,20, odorantes.

Les racines sont charnues, et se conservent en hiver, comme celles
du Dahlia.


DELPHINIUM ELATUM (_Pied d'alouette vivace_).--Hauteur, 1m,30; en
juin et juillet, fleurs bleues, simples ou doubles. Multiplication
de graines semées en juin et juillet, ou d'éclats du pied, au
printemps.


DELPHINIUM AZUREUM.--Hauteur, 1 mètre; en juin et juillet, fleurs
simples ou doubles, d'un beau bleu d'azur; multiplication d'éclats
du pied, au printemps.


DELPHINIUM BARLOWI.--Hauteur, 1m,30; en juin et juillet, fleurs
bleues, semi-doubles, plus larges que celles des espèces ci-dessus;
même culture.


DELPHINIUM HYBRIDUM.--Hauteur, 1m,30; en juin et juillet, fleurs
bleues, plus pâles que celles du _D. Barlowi_, semi-doubles; même
culture.

Le _Delphinium Hendersoni_ et l'espèce nommée _formosum_, l'une des
plus belles du genre, sont d'une culture tout aussi facile.


DIELYTRA SPECTABILIS.--Cette charmante plante a les feuilles
découpées exactement comme celles de la Pivoine en arbre. Elle
donne, en mai et juin, une grande quantité de fleurs disposées en
longues grappes, d'un beau rose.

On la multiplie de boutures, qui, une fois bien enracinées, peuvent
être cultivées en pleine terre, comme le plus grand nombre de nos
plantes vivaces.


DODÉCATHÉON de Virginie (_Dodecatheon Meadia_).--Hauteur, 0m,20 à
0m,25; fleurs rose pourpre, au printemps; variété à fleurs blanches.
Multiplication de graines, semées aussitôt après la maturité, ou par
la division des racines.


DORONIC à feuilles en coeur (_Doronicum pardalianches_).--Hauteur,
0m,65; fleurs jaunes, en mai et juin; multiplication de rejetons.


DRACOCÉPHALE de Virginie (_Dracocephalum Virginianum_).--Hauteur,
0m,65 à 1 mètre; fleurs roses, de juillet en septembre.

Tous les Dracocéphales se multiplient de graines ou par la
séparation des drageons.


ECHINOPS boulette azurée (_Echinops ritro_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
d'un joli bleu; variété à fleurs blanches. Multiplication de
graines, semées au printemps.


ENOTHÈRE frutiqueuse (_Oenothera fruticosa_).--Hauteur, 1 mètre;
fleurs d'un beau jaune, en juillet et août; multiplication de
graines, semées sur couche, d'éclats de touffes ou de boutures.


ENOTHÈRE superbe (_Oe. speciosa_).--Hauteur, 1m,30; fleurs blanches,
odorantes, en juillet et août; même multiplication.


ÉPERVIÈRE orangée (_Hieracium aurantiacum_).--Hauteur, 0m,50; fleurs
d'un jaune orangé, de juin en septembre; multiplication de graines,
semées au printemps, ou par rejetons.


ÉPHÉMÈRE de Virginie (_Tradescantia Virginica_).--Hauteur, 0m,40;
fleurs bleu purpurin ou blanches, de mai en octobre; multiplication
par la séparation des pieds en automne.


ÉPHÉMÈRE rose (_T. rosea_).--Hauteur, 0m,20; fleurs roses, tout
l'été; même multiplication.


ÉPILOBE à épi, Laurier Saint-Antoine (_Epilobium
spicatum_).--Hauteur, 1m,30 à 1m,60; fleurs rouge purpurin, de
juillet en septembre; variété à fleurs blanches; multiplication de
graines et de rejetons.


ÉPIMÈDE des Alpes (_Epimedium Alpinum_).--Hauteur, 0m,35; fleurs
jaunes et rougeâtres, en avril et mai; multiplication par l'éclat
des touffes en automne.


ERIGÉRON des Alpes (_Erigeron Alpinum_).--Hauteur, 0m,20; fleurs
bleues, à disques jaunes, en juillet; variété à fleurs doubles;
multiplication de graines, semées aussitôt après la maturité, ou
par la division des pieds. Toutes les espèces d'Erigéron se
multiplient de même.


ERIGÉRON presque nu (_E. glabellum_).--Hauteur, 0m,50; fleurs
lilacées, à disque jaune, tout l'été.


ERIGÉRON à grandes fleurs (_E. speciosum_).--Même hauteur; fleurs
lilas foncé, à disque jaune, en août et septembre.


ERINE des Alpes (_Erinus Alpinus_).--Hauteur, 0m,16; fleurs
purpurines ou blanches, de mars en juin; multiplication de graines
ou par éclats, en automne.


ERODIUM des Alpes (_Erodium Alpinum_).--Hauteur, 0m,35; fleurs
bleues, tout l'été; multiplication de graines et d'éclats.


ERODIUM de Rome (_E. Romanum_).--Fleurs purpurines, tout l'été; même
multiplication.


EUPATOIRE agératoïde (_Eupatorium ageratoïdes_).--Hauteur, 0m,65;
fleurs blanches, en septembre.


EUPATOIRE pourpre (_E. purpureum_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
purpurines, de septembre en octobre.

On multiplie tous les Eupatoires de graines, semées aussitôt après
la maturité, ou par la séparation des pieds, en automne.

L'Eupatoire à fleurs blanches (_E. glechonophyllum_) et l'Eupatoire
à fleurs bleues (_E. coelestinum_), sont deux charmantes plantes
d'orangerie, que l'on peut cultiver en pleine terre pendant toute la
belle saison.

On les multiplie toutes deux de boutures, que l'on hiverne sous
châssis.


FARFUGIUM GRANDE.--Cette plante, remarquable par ses larges feuilles
maculées de jaune, doit, pour produire de l'effet, être cultivée
par groupes sur les pelouses de gazons.

On la multiplie de boutures de racines.


FRAXINELLE d'Europe (_Dictamnus albus_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre;
fleur d'un brun rougeâtre, en juin et juillet; variété à fleurs
blanches; multiplication de graines, semées aussitôt après la
maturité; car, semées plus tard, elles ne lèvent que la seconde
année; on peut aussi les multiplier par éclats.


FRITILLAIRE damier (_Fritillaria Meleagris_).--Hauteur, 0m,33; en
mars et avril, fleurs pourpres marquées de petits carreaux de
couleurs différentes; multiplication de caïeux, en août; il faut les
replanter aussitôt, ainsi que les bulbes principaux; couverture
l'hiver.


FRITILLAIRE couronne impériale (_F. imperialis_).--Hauteur, 0m,65 à
1 mètre; en mars et avril, fleurs rouges, simples ou doubles,
jaunes, simples ou doubles, orangées et à feuilles panachées de
jaune ou de blanc; multiplication par caïeux, en août; il faut les
replanter immédiatement, à 0m,15 de profondeur, ainsi que les bulbes
principaux.


FUMETERRE bulbeuse (_Fumaria bulbosa_).--Hauteur, 0m,18 à 0m,20; de
février en avril, fleurs blanches, pourpres ou gris de lin, suivant
la variété; on les multiplie toutes de graines ou par la séparation
des touffes, en automne.


FUMETERRE jaune (_F. lutea_).--Hauteur, 0m,33; fleurs blanches et
jaunes, d'avril en novembre; couverture l'hiver.


FUMETERRE odorante (_F. nobilis_).--Hauteur, 0m,50; fleurs d'un
jaune pâle, pourprées au sommet, en avril.


GAILLARDE peinte (_Gaillardia picta_).--Hauteur, 0m,35 à 0m,40; au
printemps et à l'automne, fleurs d'un jaune orangé, pourprées à la
base, disque brun; on les multiplie toutes de graines, d'éclats ou
de boutures.

     =Variétés.=--Nana, -- Grandiflora, -- Alba marginata.


GALANE glabre (_Chelone glabra_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
blanches, ou pourpres, en août et septembre; toutes se multiplient
de graines ou d'éclats.

     =Espèce.=--Barbata.


GALANTHE d'hiver ou PERCE-NEIGE (_Galanthus nivalis_).--Hauteur,
0m,15 à 0m,18; fleurs blanches tachées de vert, en février; variété
à fleurs doubles; multiplication par caïeux replantés en automne.


GALÉGA officinal (_Galega officinalis_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,30;
fleurs bleues ou blanches, en juin et juillet; multiplication de
graines.


GALÉGA oriental (_G. orientalis_).--Même hauteur; fleurs bleues, en
juin; même multiplication.


GENTIANE croisette (_G. cruciata_).--Hauteur, 0m,20 à 0m,25; fleurs
bleues, en juin et juillet; même multiplication.


GENTIANE pourpre (_G. purpurea_).--Hauteur, 0m,65 fleurs jaunes
ponctuées de pourpre, en juillet; même multiplication.


GENTIANE jaune (_G. lutea_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,30; fleurs
jaunes, en juillet; même multiplication.


GÉRANIUM sanguin (_Geranium sanguineum_). Hauteur, 0m,35; fleurs
d'un rouge violet, en juin et juillet.


GÉRANIUM noirâtre (_G. phæum_).--Hauteur, 0m,65; fleurs d'un violet
noir, d'avril en juin.


GÉRANIUM des prés (_G. pratense_).--Hauteur, 0m,65; fleurs blanches,
rayées de violet, en mai et juin; variété à fleurs doubles.


GÉRANIUM à grandes racines (_G. macrorhizum_).--Hauteur, 0m,40;
fleurs rouges, de mai en juillet.


GÉRANIUM strié (_G. striatum_).--Hauteur, 0m,33; fleurs blanches
veinées de pourpre, en mai et septembre; couverture l'hiver.


GÉRANIUM à grandes fleurs (_G. Ibericum_).--Hauteur, 0m,50; fleurs
disposées en bouquets, passant du violet au bleu d'azur des plus
purs.

Il faut aux Géraniums une terre meuble; tous se multiplient de
graines ou d'éclats, au printemps.


GEUM COCCINEUM.--Hauteur, 0m,50; fleurs écarlates, tout l'été;
multiplication de graines semées en place, ou par la séparation des
touffes; les autres espèces se multiplient de même.

     =Espèces.=--Rivale, -- Montanum.


GLADIOLUS (_Glaïeul_).--On cultive les _Gladiolus_ en terre légère
mélangée de terreau de feuilles. On les plante en pleine terre, en
mars et avril; ils fleurissent en juillet et août, puis on les
relève en octobre. On peut aussi les planter en pots, en automne;
mais alors il faut les mettre sous châssis pour passer l'hiver, et
ils fleurissent dès le mois de mai. On les multiplie de graines ou
de caïeux.


GLADIOLUS CARDINALIS.--Hampe de 0m,50; en juillet et août, fleurs
écarlates, marquées d'une tache blanche. Les bulbes de ce Glaïeul
étant continuellement en végétation, il ne faut jamais les laisser
hors de terre.


GLADIOLUS BLANDUS OU FLORIBUNDUS.--Hampe de 0m,30; en août, fleurs
blanc pur ou blanc rosé, marquées d'une bande longitudinale pourpre
violacé.


GLADIOLUS RAMOSUS.--Hampe de 0m,70 à 1 mètre; en juillet et août,
fleurs roses, marquées d'une tache blanche entourée d'azur.

Cette admirable plante a produit un grand nombre de belles variétés.


GLADIOLUS GANDAVENSIS.--On possède maintenant un nombre si
considérable de variétés de cette plante, qu'il est matériellement
impossible d'en donner la nomenclature.

Toutes peuvent être cultivées en pleine terre, comme l'espèce type.


GUNNERA SCABRA.--Cette plante, si remarquable par la beauté de son
feuillage, ressemble beaucoup aux Rhubarbes. Elle doit être cultivée
isolément pour produire tout son effet. Bien qu'elle soit rustique,
il faut la couvrir l'hiver.


GYNERIUM ARGENTEUM.--Graminée ornementale, à feuilles linéaires
inclinées en tous sens; en septembre, fleurs soyeuses, argentées, en
panicules d'un très-bel effet. Multiplication de rejetons, que l'on
sépare au printemps.

     =Variétés.=--À fleur rose, -- à fleur pourpre.


GYPSOPHILE paniculée (_Gypsophila paniculata_).--Hauteur, 0m,65;
fleurs blanches en juin et juillet; multiplication de graines semées
au printemps. On cultive de même les _Gypsophila acutifolia_,
_altissifolia_, _altissima_, _pubescens_, _Gmelini_, _perfoliata_,
_fastigiata_ et _dichotoma_.


HÉLÉNIE d'automne (_Helenium autumnale_).--Hauteur, 1m,60 à 2
mètres; fleurs d'un beau jaune, d'août à novembre; multiplication
par racines.


HELLÉBORE noir, Rose de Noël (_Helleborus niger_).--Hauteur, 0m,20 à
0m,25; fleurs d'un blanc rosé, de décembre en février; multiplication
de graines, semées aussitôt après la maturité ou par éclats.


HELLÉBORE d'hiver (_H. hyemalis_).--Hauteur, 0m,10 à 0m,15; fleurs
jaunes; multiplication par la séparation des pieds en automne.


HEMÉROCALLE jaune ou LIS jaune (_Hemerocallis flava_).--Hauteur, 1
mètre; fleurs odorantes d'un beau jaune, en juin; multiplication par
la séparation des pieds en automne.


HÉMÉROCALLE fauve (_H. fulva_).--Plus élevée que la précédente;
fleurs d'un rouge fauve, en juillet.


HERACLEUM WILLEMSII.--Bien supérieure, par la beauté de ses
feuilles, à l'espèce type connue sous le nom d'_Heracleum
sphondylium_, Berce commune, Acanthe d'Allemagne, Angélique sauvage.
Cette plante produit beaucoup d'effet, sur les pelouses de gazon.

On la multiplie de semis, ou par la séparation des pieds.


HIBISCUS ROSEUS.--Hauteur, 1m,38; en août et septembre, fleurs
roses, semblables à celles de Rose trémière simple. Cette belle
plante exige une exposition chaude et beaucoup d'eau pendant l'été;
on la multiplie de boutures et de graines.

     =Variétés.=--Palustris, -- Moschatus, -- Sanguineus.


HOTEIA du Japon (_Hoteia Japonica_).--Hauteur, 0m,50 à 0m,60; fleurs
blanches, en juin et juillet; multiplication d'éclats, au printemps.


IMMORTELLE blanche (_Gnaphalium margaritaceum_).--Hauteur; 0m,50;
fleurs jaunes, à involucre blanc, de juillet en septembre;
multiplication de traces.


IRIS d'Allemagne ou FLAMBE (_Iris Germanica_).--Les nombreuses
variétés de cette plante méritent d'occuper une place distinguée
dans les jardins; car, soit en bordure, soit en massif, elles
produisent un effet charmant à l'époque de leur floraison, qui a
lieu en mai et en juin, surtout si l'on a convenablement mélangé les
couleurs, et leur rusticité est un titre de plus à la faveur des
amateurs. On les multiplie de graines ou par la séparation des
pieds, en septembre; on en possède déjà plus d'une centaine de
belles variétés.


IRIS bulbeuse, XIPHIUM, ou d'Angleterre.--On en cultive un grand
nombre de variétés de toutes les couleurs; fleurs remarquables par
le peu de largeur de toutes leurs divisions; elles fleurissent en
juin; on les multiplie de caïeux, qu'on plante en automne;
couverture l'hiver.


IRIS xiphioïde ou d'Espagne.--Comme la précédente, cette espèce
offre un grand nombre de variétés; même culture.


JACINTHE (_Hyacinthus orientalis_).--En avril, fleurs simples ou
doubles, de toutes les couleurs, suivant les variétés, qui sont
très-nombreuses; multiplication de graines ou de caïeux. Les
Jacinthes aiment une terre douce, substantielle, et d'autant plus
légère que le climat est froid et humide. Pour obtenir une belle
végétation, il faut planter dans un terrain bien fumé; mais le
fumier doit être enterré assez profondément pour que les racines
seules puissent l'atteindre, car autrement, il arrive presque
toujours que les oignons pourrissent peu de temps après avoir été
arrachés. L'époque la plus favorable pour la plantation est la fin
de septembre et le commencement d'octobre; cependant il vaudrait
mieux retarder d'une quinzaine de jours que de planter par un temps
pluvieux. On procède à la plantation de la manière suivante. Après
avoir bien préparé le terrain, on trace avec la binette un sillon
de 0m,10 de profondeur; on place les oignons à environ 0m,15 les uns
des autres sur la ligne, et on les enfonce de manière qu'ils soient
recouverts de 0m,10 de terre; puis on ouvre les autres sillons
successivement, et à 0m,15 de distance. Après la plantation, on
étend un bon paillis sur le tout, et les autres soins consistent à
arracher les mauvaises herbes. Si le froid devenait assez intense
pour que l'on craignît que la terre ne gelât jusqu'aux racines, il
faudrait les couvrir de feuilles ou de litière sèche, que l'on
enlèvera en février; s'il survenait du mauvais temps, on les
recouvrirait, mais plus légèrement. Quand elles seront défleuries et
aussitôt que les feuilles commenceront à jaunir, on en coupera les
feuilles et les hampes rez terre, et vers la fin de juin on les
arrachera avec précaution, ce qu'il ne faudra faire que par un beau
temps. Dès qu'elles seront arrachées, on les déposera dans un
endroit sec et bien aéré, sans qu'elles soient exposées au soleil;
au bout de quelques jours on détachera les caïeux et les racines,
puis, avant de les déposer sur les tablettes, on les nettoiera avec
une brosse douce, de manière à enlever tout ce qui pourrait
engendrer la pourriture.

Pour garnir le terrain en attendant que les oignons soient bons à
relever, on peut, au printemps, semer un peu de graine de
Pied-d'alouette, de Némophile ou de Silène qui succède aux Jacinthes
sans nuire en rien à la maturité des oignons, quand il est semé
clair.

_Plantations en pots._--Les Jacinthes dont on veut avancer la
floraison doivent être plantées en pots, et à la même époque qu'en
pleine terre. La terre qu'on emploiera pour l'empotage doit être
légère et substantielle, et les pots proportionnés à la grosseur des
oignons. Après la plantation, on enfoncera ces pots à côté les uns
des autres, de telle sorte qu'ils soient recouverts de 0m,03 de
terre. On pourra en placer une partie au midi, et l'autre au nord,
afin qu'elles ne fleurissent pas toutes à la même époque. S'il
survenait de fortes gelées, il faudrait les couvrir de feuilles ou
de litière, afin que la terre des pots ne gelât pas; et dans le
courant de janvier on pourrait commencer à en mettre une partie sous
châssis ou dans une serre chauffée, mais toujours le plus près
possible des vitres. Elles seront en fleurs environ un mois après
l'époque où l'on aura commencé à les chauffer; il ne faut en forcer
que successivement, de manière à prolonger la floraison aussi
longtemps que possible. Dès qu'elles seront défleuries, on enfoncera
les pots en pleine terre, afin de laisser mûrir les oignons, qu'on
pourra planter en terre l'année suivante.


JULIENNE des jardins (_Hesperis matronalis_).--Hauteur, 0m,65 à 1
mètre; fleurs doubles, odorantes, blanches ou violettes, de mai en
juillet; multiplication de boutures ou d'éclats en avril. Variété
vivace à fleurs doubles, blanches ou violettes. Terre franche
substantielle; autrement la plante périt.


LAMIER orvale (_Lamium orvala_).--Hauteur, 0m,65; fleurs blanches
lavées et tachées de rose foncé, d'avril en juin; multiplication de
graines ou par l'éclat des pieds à l'automne.


LIN vivace (_Linum perenne_).--Hauteur, 0m,65; fleurs d'un joli
bleu, de juin en août; multiplication de graines, semées en automne
ou au printemps, ou d'éclats, en automne. Variété à fleurs blanches.


LIN visqueux (_L. viscosum_).--Espèce à fleurs roses, que l'on peut
également cultiver en pleine terre, à la condition toutefois de la
couvrir pendant l'hiver.

On peut, pendant l'été, cultiver en pleine terre le lin à fleurs
jaunes, nommé _Linum flavum_.


LINAIRE à grandes fleurs (_Linaria triornithophora_).--Hauteur,
0m,65; fleurs violettes, tout l'été; multiplication de graines,
semées au printemps; couverture l'hiver.


LIS blanc (_Lilium candidum_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs blanches,
en juin et juillet; variétés à fleurs doubles, à fleurs panachées de
rouge et à feuilles panachées. Tous les Lis se multiplient de
graines ou par leurs caïeux, qu'on enlève aussitôt après la
floraison, et qu'il faut replanter immédiatement, ainsi que les
bulbes principaux, si l'on veut qu'ils fleurissent l'année suivante.


LIS blanc à longues fleurs (_L. longiflorum_).--Hauteur, 1 mètre à
1m,30; fleurs blanches, beaucoup plus grandes que celles du Lis
blanc.


LIS à feuilles en fer de lance (_L. lancifolium_, _L.
speciosum_).--Hauteur, 1 mètre; en septembre, fleurs blanches,
ponctuées de pourpre, ou rouge pâle, également ponctuées.

On les plante au printemps, en terre de bruyère pure ou dans une
terre composée de terre de bruyère, de terreau de fumier et de
feuilles bien consommé, mélangés par parties égales; puis on les
relève en automne pour les mettre en pots, qu'on dépose sous un
châssis ou sur une tablette de la serre tempérée ou dans
l'orangerie, et on les laisse pendant tout l'hiver sans leur donner
d'eau.


LIS à bandes dorées (_Lilium auratum_).--Hauteur, 0m,50 à 0m,60;
fleurs très-odorantes, longues de 0m,18 à 0m,20, blanches maculées
de pourpre, avec de larges bandes d'un beau jaune.

Cette plante, remarquable par la grandeur, le coloris et l'odeur de
ses fleurs, n'exige pas plus de soin que la précédente.


LIS bulbifère (_L. bulbiferum_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; fleurs
grandes, d'un rouge safrané, en juin; variétés à fleurs doubles, à
feuilles panachées.


LIS de Pomponne (_L. Pomponium_).--Hauteur, 0m,65; fleurs jaunes
ponctuées de rouge brun, en mai; variété à fleurs d'un beau rouge
ponceau.


LIS orangé (_L. croceum_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,30; fleurs d'un
rouge safrané ponctué de noir, en juin.


LIS de Catesby (_L. Catesbæi_).--Hauteur, 0m,35; fleurs d'un rouge
orangé, le milieu des pétales jaune ponctué de brun, en juillet et
août.


LIS tigré (_L. tigrinum_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; fleurs d'un
beau rouge orangé, ponctuées de pourpre noir, en juillet.


LIS Martagon (_L. Martagon_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; en juillet,
fleurs rouges, safranées, jaunes, blanches, pourpres, piquetées de
blanc ou de pourpre, selon les variétés, qui sont très-nombreuses;
même culture que le Lis blanc; couverture l'hiver.


LIS superbe (_L. superbum_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33; en juin et
juillet, fleurs d'un rouge orangé, ponctuées de pourpre; terre de
bruyère; couverture l'hiver.


LOBÉLIE cardinale (_Lobelia cardinalis_).--Hauteur, 0m,70 à 1 mètre.
En juillet et successivement jusqu'aux gelées, fleurs en épis rouge
écarlate. Multiplication de graines, semées en pots, au printemps,
sur couche, ou en juin et juillet également en pots, mais à froid,
ou bien encore d'éclats de pied, au printemps; couverture l'hiver.


LOBELIA Queen Victoria.--Hauteur, 1m,30. En août, septembre et
octobre, fleurs en longs épis d'un rouge vif. Multiplication
d'éclats de pied; couverture l'hiver.


LOBELIA DOUGLASII.--Hauteur, 1m,30. En août, septembre et octobre,
fleurs rouges, plus larges que celles de l'espèce ci-dessus. Même
culture.


LOBELIA COELESTIS.--Tiges plus élevées que celles des autres
espèces; fleurs également en épis, d'un beau bleu céleste. Même
culture.


LUPIN polyphylle (_Lupinus polyphyllus_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
bleues, en mai; variété à fleurs blanches; multiplication de
graines, semées aussitôt après la maturité; terre légère, siliceuse
ou de bruyère.


LYCHNIDE de Chalcédoine, CROIX de Jérusalem (_Lychnis
Chalcedonica_).--Hauteur, 0m,65; en juin et juillet, fleurs écarlate
vif, simples ou doubles; variété à fleurs blanches; multiplication
de graines, de boutures, faites en juin, ou d'éclats, à l'automne ou
en février.

La variété à fleurs doubles veut être garantie du froid.


LYCHNIDE visqueuse (_L. viscaria_).--Hauteur, 0m,35; fleurs
purpurines, de mai en juillet; variété à fleurs doubles;
multiplication par la séparation des touffes, en février.


LYCHNIDE dioïque, Jacée (_L. dioica_).--Hauteur, 0m,50; de mai en
juillet, fleurs rouges ou blanches, simples ou doubles; même
multiplication.


LYCHNIDE de Bunge (_L. Bungeana_).--Hauteur, 0m,50; en juin et
juillet, fleurs d'un rouge vif; multiplication de boutures ou
d'éclats.


LYCHNIDE à grandes fleurs (_L. grandiflora_).--Hauteur, 0m,65 à 1
mètre; fleurs écarlates, en juin et juillet; multiplication de
graines ou d'éclats.


LYCHNIDE éclatante (_L. fulgens_).--Hauteur, 0m,35; fleurs d'un
rouge éclatant; même multiplication; exposition à mi-soleil.


MATRICAIRE Mandiane (_Matricaria parthenioides_).--Hauteur, 0m,50;
fleurs blanches très-doubles, tout l'été et l'automne; multiplication
de boutures ou d'éclats, en février et mars. Il faut en mettre quelques
pieds en pots, qu'on rentre dans l'orangerie pour passer l'hiver, afin
d'avoir des boutures au printemps.


MENTHE poivrée (_Mentha piperita_).--Hauteur, 0m,50; fleurs
rougeâtres, en août; cultivée particulièrement pour l'odeur des
feuilles, dont l'essence sert à parfumer les pastilles: variété à
feuilles panachées. Multiplication de drageons.


MÉRENDÈRE bulbocode (_Merendera bulbocodium_).--Hauteur, 0m,06 à
0m,08; fleurs blanches, puis purpurines, en mars; multiplication par
caïeux, qu'on replante en juillet et août.


MOLÈNE purpurine (_Verbascum phoeniceum_).--Hauteur, 0m,50 à 0m,60;
fleurs pourpres, de mai en juillet; variétés à fleurs rose plus ou
moins vif; multiplication de graines, semées aussitôt après la
maturité.


MONARDE à fleurs rouges, THÉ d'Oswégo (_Monarda didyma_).--Hauteur,
0m,50; fleurs d'un écarlate foncé, de juin en août. Multiplication
de drageons, en automne; couverture l'hiver. On en cultive plusieurs
autres variétés, qui ne diffèrent de la précédente que par la
couleur des fleurs.


MORINE à longues feuilles (_Morina longifolia_).--Hauteur, 0m,65 à 1
mètre; fleurs, d'un blanc rose, en juin et juillet; multiplication
de graines et d'éclats.


MORÉE de la Chine, IRIS tigré (_Moroea Sinensis_).--Hauteur, 0m,50;
fleurs safranées, ponctuées de rouge, en juin et juillet;
multiplication de graines ou par la séparation des pieds.


MUGUET de mai (_Convallaria maialis_).--Fleurs blanches, simples ou
doubles, en mai: variété à fleurs roses; multiplication de rejetons,
en automne.


MUSCARI monstrueux, LILAS de terre (_Muscari monstruosum_).--Plante
bulbeuse; fleurs bleu violacé, en juin, multiplication de caïeux,
qu'il faut replanter en automne, ainsi que les bulbes.


MUSCARI odorant (_M. moschatum_).--Fleurs rougeâtres, odorantes, en
mai; même multiplication.


MYOSOTIS ALPESTRIS.--Semé en juillet, le Myosotis Alpestris donne,
en avril et en mai, de charmantes fleurs bleues ou blanches, suivant
ses variétés. Repiquée par couleurs séparées, cette plante peut
servir à composer de délicieux massifs, en attendant que les plantes
de serre soient bonnes à mettre en pleine terre.


NARCISSE à bouquet (_Narcissus Tazetta_).--Fleurs jaunes, odorantes,
en mai; multiplication de caïeux, plantés en octobre. Cette espèce a
produit un grand nombre de variétés, dont les plus remarquables
sont: _Constantinople_, _Soleil d'or_, _Multiflore_ et _Grand
Monarque_; mais comme elles ne peuvent pas supporter nos hivers et
succombent à 4 degrés de froid, il faut les planter en pots ou les
mettre sur des carafes remplies d'eau, avec quelques grains de sel;
elles fleurissent en janvier et février.


NARCISSE jonquille (_N. Jonquilla_).--Fleurs jaunes, odorantes,
simples ou doubles, en avril. Il faut une terre douce et
substantielle; car, dans toute autre condition, non-seulement il ne
fleurit pas, mais il périt promptement. On plante les Jonquilles en
septembre, à 0m,05 ou 0m,06 de profondeur, puis on les relève
lorsque les feuilles sont desséchées. Multiplication de caïeux,
plantés à cette époque.


OEILLET des fleuristes (_Dianthus caryophyllus_).--Cette espèce a
produit un nombre considérable de variétés, qui toutes peuvent se
reporter à deux races principales: 1º les _flamands_, dont les
caractères sont: pétales parfaitement arrondis, sans dentelures et
avec de larges bandes de diverses couleurs sur un fond blanc; 2º de
_fantaisie_; on les classe dans l'ordre suivant:

1re Série. _Ardoisés._ Ils sont unicolores, striés ou rubanés.

2e Série. _Avranchains._ Fond jaune, plus souvent nankin, avec
flammes plus ou moins intenses.

3e Série. _Anglais._ Le fond des pétales est d'un blanc pur; ils ne
sont ni laciniés ni crénelés, mais brodés d'un liséré.

4e Série. _Fond blanc._ Pétales fond blanc strié, quelquefois aussi
bordés en même temps.

5e Série. _Saxons._ Pétales à fond jaune strié, quelquefois bordés
en même temps.

6e Série. _Bichons._ Les couleurs ne sont apparentes que sur la
superficie des pétales.

On les multiplie de marcottes ou de graines, qu'on peut semer
aussitôt après la maturité; mais comme ils ne fleurissent pas tous
l'année suivante, on ne sème ordinairement les _Oeillets_ qu'en
avril soit en pleine terre, soit en terrines, et dans le courant de
juin; enfin, lorsque le plant est assez fort, on le repique en
pépinière et à 0m,12 ou 0m,15 d'écartement. On aide à la reprise par
quelques arrosements; puis, vers la fin d'août, on les plante, soit
dans les plates-bandes, soit par planches, et à environ 0m,40 les
uns des autres. Aussitôt après la plantation on étend sur le terrain
un paillis de fumier à moitié consommé, et les autres soins se
bornent à quelques binages et à des arrosements au besoin.

Les jeunes Oeillets sont ordinairement très-vigoureux, et capables
de supporter de fortes gelées sans souffrir; cependant, il est plus
prudent de les couvrir en hiver, afin de les garantir de la neige et
du givre, qui leur sont très-nuisibles. Au printemps suivant, et
dès qu'il sera nécessaire, on leur mettra des tuteurs; puis, afin
d'avoir des fleurs parfaites, au moment où apparaissent les boutons,
on en réduit le nombre avant qu'ils soient trop avancés. À la fin de
juin ou au commencement de juillet, époque de la floraison, on fera
choix de ceux qui méritent d'être conservés, et dans le courant de
juillet on les marcottera, en ayant soin d'observer pour cette
opération tout ce que nous avons indiqué au chapitre _Marcottes_.
Mais comme il se trouve quelquefois des branches placées tellement
haut sur les tiges qu'il n'est pas possible de les marcotter de
cette manière, il faut alors les enlever et en faire des boutures,
que l'on traite de la manière suivante: après les avoir coupées bien
net au-dessous d'un noeud, on fait une petite incision en remontant
de manière à diviser la bouture en deux; après quoi on les repique
en terre légère, à une exposition ombragée, et on les recouvre de
cloches, qu'on enlève lorsque les boutures commencent à pousser.

Quand celles-ci auront assez de racines, on les empotera, puis on
les traitera, comme les marcottes enracinées, ainsi que nous allons
l'indiquer. Au commencement d'octobre, on sèvre les marcottes,
c'est-à-dire qu'on les sépare des vieux pieds, pour les planter dans
des pots d'environ 0m,08 à 0m,10; la terre que l'on emploiera pour
l'empotage devra être saine et composée de deux tiers de bonne terre
franche et d'un tiers de terreau de feuilles bien consommé, le tout
bien mélangé et passé à la claie. Aussitôt après l'empotage, on
place les pots à l'abri d'un mur, et on leur donne de temps à autre
quelques légers arrosements. À l'approche des gelées, il faut les
rentrer, afin de garantir les Oeillets du froid et de l'humidité.
S'il arrivait qu'on manquât de place sous les châssis, il faudrait
faire une tranchée d'environ 0m,20 de profondeur sur 1 mètre de
largeur; puis on dispose les gaulettes de manière à supporter des
paillassons, que l'on place au besoin, et qu'on enlève toutes les
fois que le temps le permet; et s'il survenait des froids plus
rigoureux, il suffirait toujours d'étendre les feuilles ou de la
litière sur les paillassons. Vers le mois d'avril enfin, quand les
giboulées ne sont plus à craindre, on plante les Oeillets en pleine
terre ou bien on les rempote plus grandement, si on veut les
conserver en pots.


OEILLET remontant.--Variété de l'oeillet des fleuristes, bien
supérieur au type par la longue durée de ses fleurs; même culture.


OEILLET de poëte, OEILLET barbu (_Dianthus barbatus_).--Tiges de
0m,30 à 0m,40; en juin et juillet, fleurs rouges, roses, blanches ou
panachées, simples ou doubles; multiplication de boutures,
marcottes, ou graines semées en août.


OEILLET Flon.--Quelles que soient les conditions dans lesquelles on
le cultive, cet Oeillet justifie pleinement, par l'abondance et la
longue durée de ses fleurs, le nom de _Dianthus semperflorens_ qu'on
lui donne en France et celui de _Dianthus hybridus multiflorus_,
qu'on lui donne en Angleterre; ses fleurs sont roses, rouges,
blanches ou blanches panachées de rose, semi-doubles et odorantes.

Sans exiger rien de plus que les autres Oeillets, il donne des
fleurs depuis le mois de juin jusqu'en novembre. Rentrés dans la
serre, les pieds que l'on cultive en pots continuent de fleurir
pendant tout l'hiver.

On le multiplie de boutures, en août et septembre.


ORNITHOGALE pyramidale, ÉPI de la Vierge (_Ornithogalum
pyramidale_).--Plante bulbeuse; hauteur, 0m,50; fleurs blanches, fin
de juin; multiplication de caïeux, plantés en octobre.


OROBE printanier (_Orobus vernus_).--Hauteur, 0m,33; fleurs
purpurines, en avril; variétés à fleurs azurées. Multiplication de
graines, semées aussitôt après la maturité, ou d'éclats en automne.


PAVOT de Tournefort (_Papaver Orientale_).--Hauteur, 0m,60 à 0m,80;
fleurs rouge orangé, en juin; multiplication de graines, semées
aussitôt après la maturité, ou de rejetons, en février.


PAVOT à bractées (_P. bracteatum_).--Fleurs plus grandes et plus
vives de couleur; même multiplication.


PENTSTÉMON à feuilles de Gentiane (_P. gentianoides_).--Hauteur,
0m,50. Tout l'été, fleurs pourpres, roses ou blanches, disposées en
longues grappes unilatérales.

Multiplication de graines que l'on sème en juin.

     =Variétés.=--Argutus, -- Ovatus, -- Digitalis.


PHALANGÈRE, Lis Saint-Bruno (_Phalangium liliastrum_).--Hauteur,
0m,35; fleurs blanches, en juin; multiplication par la séparation
des racines, en automne, avec la précaution de ne pas les rompre,
car elles sont très-fragiles.


PHLOMIS tubéreux (_Phlomis tuberosa_).--Hauteur, 1m,30; fleurs
violâtres, de juillet en septembre; multiplication par la séparation
des tubercules, tous les trois ans, ou de graines semées en pots.


PHLOX ligneux.--Tiges de 0m,30 à 1m,20; en juillet, août et
septembre, fleurs roses, pourpres, lilas, gris de lin, blanc pur ou
blanc lamé de différentes couleurs, selon les variétés, qui sont
très-nombreuses.

On les multiplie de graines, semées aussitôt après la récolte de
boutures ou par la séparation des touffes.

     =Variétés.=--Hébé, -- La Candeur, -- Le Vésuve, -- Le Lion, --
     Liervalii, -- Mme La Croix, -- Mme de Wendel, -- Mme Lierval, --
     Mars, -- Parmentier, -- Raphaël, -- Victor Hugo.


PIGAMON à feuilles d'Ancolie (_Thalictrum
aquilegifolium_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; en mai, fleurs vertes,
à étamines blanches; variétés à étamines lilas et rose vif;
multiplication de graines, semées au printemps, ou par la séparation
des pieds en automne.


PIVOINE officinale (_Pæonia officinalis_).--Hauteur, 0m,65; en mai,
fleurs rouges, simples ou doubles; variétés à fleurs roses ou à
fleurs carnées d'abord, puis blanches; toutes se multiplient de
graines, semées en août, ou par la séparation des tubercules munis
d'yeux; on les plante en septembre, et de manière qu'ils ne se
trouvent recouverts que d'environ 0m,02 ou 0m,03 de terre. Ces
variétés garnissent les plates-bandes et les parterres, où elles
produisent un très-bel effet.


PIVOINE de Chine (_Pæonia Sinensis_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
blanches, très-doubles, en juin.

     =Variétés.=--Alba sulfurea, -- Anemonæflora, -- Striata, --
     Clarisse, -- Comte de Cussy, -- Faust, -- Festiva, --
     Hericartiana, -- Lutea variegata, -- Magnifica, -- Pulcherrima,
     -- Reine des Français, -- Victoire Modeste.


PLUMBAGO LARPENTÆ.--Plante traçante, que l'on peut cultiver à
l'ombre. Placée dans des conditions favorables, elle forme de larges
touffes et donne pendant tout l'automne une grande quantité de
fleurs bleues, de la plus grande beauté. On la multiplie de boutures
et d'éclats.


POLÉMOINE bleu, VALÉRIANE grecque (_Polemonium cæruleum_).--Hauteur,
0m,65; fleurs bleues, de mai en juillet; variété à fleurs blanches;
multiplication de graines, qui se sèment d'elles-mêmes, ou par la
séparation des touffes. Tout terrain.


POTENTILLA.--On cultive un grand nombre d'espèces de Potentilles.
Elles ressemblent toutes un peu au Fraisier par leur feuillage. Les
fleurs roses, rouges, pourpres, jaunes ou blanches de ces plantes,
se succèdent pendant tout l'été. Multiplication de graines et
d'éclats.

     =Variétés.=--Atrosanguinea, -- Aurantiaca, -- Mac-Nabbiana, --
     Nepalensis, -- Obwoodiana, -- Alba, -- Purpurea, -- Smoutii, --
     Versicolor.


PULMONAIRE de Virginie (_Pulmonaria Virginica_).--Hauteur, 0m,65; de
mars en mai; fleurs bleues, quelquefois rouges ou blanches:
multiplication par la séparation des touffes en automne.


PYRETHRUM ROSEUM, CAMOMILLE rouge.--Hauteur, 0m,30 à 0m,40; en juin
et juillet, fleurs simples d'un rose vif; multiplication de graines
ou par la séparation des pieds.

C'est avec les fleurs de cette plante que l'on prépare la poudre
insecticide, connue sous le nom de poudre de pyrèthre.

     =Variétés= _à fleurs doubles_.--Rouges, -- roses ou carnées.


RENONCULE des jardins (_Ranunculus Asiaticus_).--Hauteur, 0m,20 à
0m,25; variétés très-nombreuses, simples, semi-doubles ou doubles,
de presque toutes les couleurs. On les plante à 0m,05 de
profondeur, vers la fin de décembre, dans les terres légères, puis
en février et mars, dans toutes autres circonstances; elles sont en
fleurs de la fin d'avril au commencement de juin.

Pour la culture et la multiplication, on observera tout ce que nous
avons indiqué pour les Anémones.


ROSE trémière (_Alcoea rosea_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65; de
juillet en septembre, fleurs simples, semi-doubles ou doubles,
offrant presque toutes les nuances; multiplication de graines semées
en juin; on repique les plantes en pépinière en juillet et on les
plante en automne; on peut aussi les multiplier au moyen de leurs
drageons. Plantées en ligne, les Roses trémières produisent un effet
charmant. Pour éviter qu'elles ne soient rompues par le vent, il
faut leur donner des tuteurs ou les attacher sur des lattes de
treillage fixées sur des pieux qu'on enfonce de loin en loin. Pour
celles qui sont plantées isolément, il faut mettre un tuteur à
chacune; et lorsque les touffes sont fortes, on place un cerceau au
milieu des tiges, puis on les fixe dessus. Cette disposition produit
un fort bon effet.

Pour avoir des Roses trémières moins élevées, il suffit de pincer
l'extrémité des tiges, lorsqu'elles sont arrivées à la hauteur à
laquelle on veut soumettre les plantes que l'on cultive.


RUDBECKIA pourpre (_Rudbeckia purpurea_).--Hauteur, 1 mètre; fleurie
d'un pourpre rosé, disque pourpre noirâtre, de juillet en septembre;
multiplication par la séparation des pieds, en automne ou en mars.

     =Variétés.=--Hirta, -- Laciniata, -- Drummondi, -- Speciosa.


SAINFOIN du Caucase (_Hedysarum Caucasicum_).--Hauteur, 0m,50; de
mai en juillet, fleurs pendantes, d'un beau violet pourpre.
Multiplication de graines et d'éclats.


SAPONAIRE officinale (_Saponaria officinalis_)--Hauteur, 0m,30;
fleurs roses, odorantes, en juillet; variété à fleurs doubles;
multiplication de traces.


SAXIFRAGE cotylédon (_Saxifraga cotyledon_), S. pyramidale (_S.
pyramidalis_).--Hauteur, 0m,50 à 0m,60; fleurs d'un blanc pur, de
mai en juillet; multiplication de graines, ou par la séparation des
rosettes, qu'on repique en automne ou en février.


SAXIFRAGE de Sibérie (_S. crassifolia_, _Megasea
crassifolia_).--Hauteur, 0m,33; fleurs d'un beau rose, en mars et
avril; multiplication de drageons.


SCABIEUSE du Caucase (_Scabiosa Caucasica_).--Hauteur, 0m,50; fleurs
d'un bleu tendre, de juin en août; multiplication de graines et
d'éclats.


SCILLE agréable (_Scilla amoena_).--Plante bulbeuse; hauteur, 0m,25;
fleurs d'un joli bleu, en avril.


SCILLE d'Italie, LIS-JACINTHE des jardiniers (_S.
Italica_).--Hauteur, 0m,16; en avril et mai, fleurs d'un joli bleu,
odorantes.


SCILLE campanulée (_S. campanulata_).--Hauteur, 0m,30; fleurs d'un
joli violet, en juin; variété à fleurs blanches.


SCILLE du Pérou (_S. Peruviana_).--Hauteur, 0m,33; fleurs d'un joli
bleu, en mai; variété à fleurs blanches.

Moins rustique que les autres espèces, la _Scille du Pérou_ exige
d'être couverte pendant l'hiver.

On les multiplie toutes de caïeux, que l'on plante en octobre, ainsi
que les bulbes.


SCUTELLAIRE à grandes fleurs (_Scutellaria macrantha_).--Hauteur,
0m,20 à 0m,25; fleurs d'un beau bleu, de juin en octobre;
multiplication de graines ou d'éclats.


SEDUM TELEPHIUM RUBRUM.--Plante grasse à feuilles charnues, dont les
fleurs, disposées en larges ombelles d'un beau rose, produisent un
effet très-ornemental; essentiellement de pleine terre, cette belle
plante n'exige pas de soins particuliers; seulement elle craint
l'humidité, surtout à l'état de repos.


SÉNEÇON à feuilles d'Adonis (_Senecio adonidifolium_).--Hauteur,
0m,65 à 1 mètre; fleurs jaunes, en juillet et août; on le multiplie
de graines ou d'éclats.


SILÉNÉ de Virginie (_Silene Virginica_).--Hauteur, 0m,25 à 0m,30;
fleurs écarlates, en juillet; multiplication de graines en automne;
couverture l'hiver.


SOLEIL multiflore (_Helianthus multiflorus_).--Hauteur, 1 mètre à
1m,30; fleurs jaunes, d'août en septembre; tous se multiplient par
la séparation des pieds, en automne.

     =Variétés.=--Mollis, -- Orgyalis.


SPIRÉE reine des prés (_Spiræa Ulmaria_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre;
fleurs blanches, simples ou doubles, en juin et juillet; variété à
feuilles panachées; arrosements fréquents en été; multiplication
d'éclats.


SPIRÉE barbe de bouc (_S. Aruncus_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,30;
fleurs blanches, en juin et juillet; même culture. Mi-soleil.


SPIRÉE Filipendule (_S. Filipendula_).--Hauteur, 0m,50; fleurs
blanches, simples ou doubles, en juin et juillet; même culture.


SPIRÉE à feuilles lobées (_S. lobata_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
roses, odorantes, en juillet; variété à feuilles panachées; même
culture.


STENACTIS agréable (_Stenactis speciosa_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
pourpre violacé, à disque jaune, tout l'été; multiplication de
graines ou par la division du pied.


STEVIA pourpre (_Stevia purpurea_).--Hauteur, 0m,50; fleurs roses,
disposées en corymbe, en juillet et août: multiplication de graines
semées au printemps ou d'éclats; couverture l'hiver.


STEVIA à feuilles en scie (_S. serrata_).--Même hauteur; fleurs
blanches, odorantes, en juillet et août; même culture.


TANAISIE commune (_Tanacetum vulgare_).--Hauteur, 1m,30; fleurs
d'un beau jaune, en août; multiplication de drageons.


TIGRIDIE à grandes fleurs (_Tigridia pavonia_).--Plante bulbeuse;
hauteur, 0m,40 à 0m,50; fleurs jaunes ou écarlates, ponctuées de
pourpre foncé; elles se succèdent de juillet en août, mais elles ne
durent chacune que huit ou dix heures; multiplication par caïeux,
que l'on sépare en mars et avril, et que l'on replante de suite,
ainsi que les bulbes, à 0m,05 de profondeur.


TOURNEFORTIE couchée (_Tournefortia heliotropioides_).--Hauteur,
0m,35; tout l'été, fleurs bleuâtres que l'on hiverne sous châssis;
multiplication de graines et de boutures.


TUBÉREUSE des jardins (_Polianthes tuberosa_).--Plante bulbeuse;
hauteur, 1 mètre à 1m,30; de juillet en septembre, fleurs blanches à
odeur très-suave, simples ou doubles; multiplication des caïeux,
qu'on ne sépare qu'au printemps, pour les planter sur couche. La
plantation des bulbes à fleurs doit avoir lieu au mois de mars, et
en pots, qui sont placés sur une couche et sous châssis. Tant que
l'oignon ne pousse pas, il ne faut lui donner que peu d'eau; mais
dès qu'il a quelques feuilles, il faut l'arroser fréquemment.


TULIPE de Gessner ou des Fleuristes (_Tulipa Gessneriana_).--Cette
espèce a fourni, par le semis, un nombre considérable de variétés, aux
nuances des couleurs les plus vives. Elles aiment une terre douce et
substantielle, rendue légère par des engrais très-consommés. On les
multiplie de graines, semées en pleine terre, depuis septembre jusqu'en
novembre, ou de caïeux qu'on replante en septembre au plus tard. La
plantation des oignons à fleurs doit avoir lieu à la fin d'octobre ou au
commencement de novembre. Après avoir bien préparé le terrain, on le
divise ordinairement par plates-bandes d'environ 1 mètre de largeur, on
trace un rang au milieu, puis deux de chaque côté, les disposant de
manière qu'ils soient à égale distance, et les deux premiers à 0m,12 ou
0m,15 du bord, et, comme pour les Jacinthes, on ouvre un sillon avec la
binette, en commençant la plantation par le rang du milieu, pour lequel
on choisit les plantes les plus élevées; car, en admettant qu'on ne
possède pas une collection classée par noms et couleurs, elle doit au
moins être rangée par hauteurs. On place les Tulipes à environ 0m,15 les
unes des autres sur la ligne, et on les appuie légèrement de manière
qu'elles soient recouvertes d'environ 0m,08 de terre; puis on rapproche
la terre, afin qu'il n'existe aucun vide. On procédera de même pour
chaque rang, en ayant soin de placer les oignons en échiquier. Après la
plantation, on étend sur le tout un bon paillis de fumier à moitié
consommé, et jusqu'à la floraison tous les soins consistent à donner
quelques binages, à arracher les mauvaises herbes, et en quelques
bassinages au printemps si la température l'exige.

La floraison est ordinairement dans toute sa beauté vers les
premiers jours de mai. Si l'on veut prolonger la durée des fleurs et
jouir de tout leur éclat, il faut, vers la fin d'avril, élever une
petite charpente sur laquelle on étend une toile au moment du
soleil. Aussitôt après que les Tulipes sont défleuries, on étête
celles dont on ne veut pas conserver la graine, afin que la séve
reste concentrée dans l'oignon, ce qui augmentera sa vigueur pour la
floraison de l'année suivante. On laisse les oignons en terre
jusqu'à leur parfaite maturité, qui a lieu ordinairement vers la fin
de juin; mais pour les arracher il faut choisir un beau temps, et à
mesure qu'on les retire de terre, on détache les caïeux et les
vieilles racines, puis, en frottant légèrement avec le pouce on
enlève les vieilles écailles. Mais il faut surtout éviter de laisser
les oignons exposés au soleil, car le plus grand nombre seraient
perdus. On place chaque rang immédiatement dans une case avec un
numéro d'ordre, puis l'on dépose tous les oignons dans un lieu bien
aéré, mais où ils ne puissent pas être atteints par la gelée.

Comme nous l'avons indiqué pour les Jacinthes, on peut semer au
printemps un peu de graines de Pied-d'Alouette dans les planches de
Tulipes, pour garnir le terrain en attendant l'époque d'enlever les
oignons.


TUSSILAGE odorant, HÉLIOTROPE d'hiver (_Tussilago
fragrans_).--Hauteur, 0m,30; de novembre en janvier, fleurs d'un
blanc purpurin, à odeur d'Héliotrope; multiplication de drageons.


VALÉRIANE rouge (_Valeriana rubra_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre;
fleurs rouges ou blanches, de juin en octobre; toutes se multiplient
de graines, semées en place en automne ou au printemps, ou par la
séparation de leurs pieds.


VARAIRE blanc, HELLÉBORE blanc (_Veratrum album_).--Hauteur, 1
mètre; fleurs blanches, en juin et août; multiplication de graines
et de bulbes.


VARAIRE noir (_V. nigrum_).--Plus haut que le précédent; fleurs
brunâtres, de juin en août; même multiplication.


VÉLAR de Barbarie, HERBE de Sainte-Barbe (_Erysimum
Barbarea_).--Hauteur, 0m,65; en mai, fleurs jaunes, simples ou
doubles; multiplication d'éclats, en automne.


VERGE d'or du Canada (_Solidago Canadensis_).--Hauteur, 0m,65;
fleurs d'un jaune brillant, de juillet en septembre. On la multiplie
de graines, semées aussitôt après la maturité, ou par la séparation
des pieds, en automne.


VERNONIE (_Vernonia præalta_).--Hauteur, 2 mètres, en octobre et
novembre, fleurs pourpre violacé disposées en corymbe terminal.
Multiplication par l'éclat des pieds.


VÉRONIQUE à épis (_Veronica spicata_).--Hauteur, 0m,50; fleurs
bleues, blanches ou roses, de juin en août. Multiplication de
graines, semées en juin, ou par la séparation des pieds, en automne.


ZAUSCHNÉRIA de Californie (_Zauschneria Californica_).--Charmante
petite plante à fleurs rouge écarlate, qu'on multiplie de boutures
ou de graines semées en juillet en pépinière.

On hiverne le jeune plant sous châssis, et au printemps on le plante
en pleine terre par groupes comme les Verveines et les Pétunies.


SECTION IV.--Plantes de serre que l'on peut cultiver en pleine terre
pendant l'été.

Pour les soins généraux à donner aux plantes de serre cultivées en
pleine terre, pendant l'été, voir page 91.


ALTERNANTHERA SPATULATA.--Plante herbacée, touffue; haute de 0m,10 à
0m,15, feuilles en forme de spatule, d'un vert clair irrégulièrement
panachée de rose, de saumon et de jaune.

Traitée comme les Coléus, cette charmante plante peut être employée
exactement aux mêmes usages.


BEGONIA.--Cultivés en pleine terre pendant l'été, les Begonias
produisent un charmant effet, par la beauté de leurs feuilles,
l'abondance et la longue durée de leurs fleurs.

On les plante, dans la seconde quinzaine de mai, en terre de
bruyère, en lignes ou en massif. On les multiplie de boutures que
l'on hiverne dans la serre chaude.

     =Variétés.=--Fuchsioïdes, -- Ingrami, -- Lucida, --
     Prestoniensis.


CALADIUM ESCULENTUM.--Bien que cette plante soit de serre chaude, on
peut la cultiver en pleine terre pendant l'été. C'est même à en
juger d'après le développement que prennent les Caladium esculentum,
cultivés en pleine terre, le mode de culture qui leur convient le
mieux. Comme tous les végétaux doués d'une grande vigueur, les
Caladium esculentum veulent de bons engrais consommés et de copieux
arrosements pendant les chaleurs.

On les plante dans la seconde quinzaine de mai isolément ou en
massif, puis on les relève à l'approche des gelées pour les hiverner
dans la serre chaude.


CALCÉOLAIRE ligneuse.--Beaucoup plus rustiques que les Calcéolaires
herbacées, les Calcéolaires ligneuses peuvent être cultivées en
pleine terre pendant l'été. Le beau jaune des fleurs de ces plantes
produit un charmant effet, au centre d'un massif de Géranium rouge
ou de Lobelia erinus à fleurs bleues.

On multiplie les Calcéolaires ligneuses de boutures, faites sous
cloches en août et septembre, et hivernées sous châssis. Ces
boutures sont bonnes à mettre en pleine terre dans le courant de
mai[15].

[Note 15: _Calcéolaires herbacées._--On sème les Calcéolaires
herbacées en août et en septembre en terre légère, composée de terre
de bruyère, de terre franche et de terreau, sous châssis, à une
exposition ombragée. Lorsque le plant a trois ou quatre feuilles, on
le repique dans de petits pots que l'on replace sous châssis pour
passer l'hiver.

En février ou en mars, on donne des pots plus grands aux
Calcéolaires de semis, après quoi on peut les mettre dans la serre
tempérée pour jouir de la beauté de leurs fleurs.]


CANNA INDICA.--Cette plante, plus remarquable par ses feuilles que
par ses fleurs, peut être cultivée en pleine terre, pendant l'été.
Avec de la chaleur, de l'eau et des engrais, les Canna dépassent par
leur vigueur tout ce que notre climat permet d'espérer.

Pour avoir des Canna semblables à ceux que l'on voit, chaque année,
dans les squares de Paris, il faut les mettre sur couche, dans la
seconde quinzaine de mars. Quand les drageons qui partent du pied
ont environ 0m,10 de longueur, on les détache avec une portion de
tubercule, puis on les plante dans des pots que l'on tient sur
couche jusqu'en mai, époque à laquelle on peut mettre les Canna en
pleine terre.

Après avoir joui de la beauté de cette plante, pendant toute la
belle saison, on la relève à l'approche des gelées, pour la
conserver dans une cave bien sèche, ou sur le gradin de la serre
tempérée, exactement comme les Dahlias.

Quant aux variétés qui ne produisent pas de tubercules, on doit,
après les avoir arrachées, les mettre dans des pots que l'on hiverne
dans la serre chaude.

On multiplie les Canna de drageons, comme nous avons indiqué de le
faire, ou de graines, que l'on sème sur couche au printemps.

     =Variétés.=--Annei, -- Discolor, Edulis, -- Gigantea, -- Indica,
     -- Indica superba, -- Leptophylla, -- Liliiflora, -- Lutea, --
     Peruviana, -- Zebrina, -- Warscewczii.


CASSIA.--Les Cassia sont de beaux arbrisseaux, à fleurs jaunes
disposées en corymbe, que l'on peut placer sur les pelouses de
gazon, pendant l'été.

Jeunes, ils produisent peu d'effet; mais comme, cultivés en pleine
terre, ils végètent vigoureusement, on peut, à défaut de forts
exemplaires, en planter de moyens; on les plante en mai, puis on les
relève, à l'approche des gelées, pour les conserver dans
l'orangerie jusqu'au printemps suivant.

     =Variétés.=--Floribunda, -- Corymbosa, -- Tomentosa.


CHAMÆROPS HUMILIS (_Palmier nain_).--Malgré la rusticité bien connue
de cette plante, on doit sous le climat de Paris la cultiver en pot.

Disposés par groupe sur les pelouses de gazon, les Chamærops humilis
produisent pendant l'été un effet tout nouveau, par l'aspect de
leurs feuilles, si différentes de celles des autres végétaux.

Hiverné dans l'orangerie, le Chamærops humilis est facile à
conserver.


CHEIRANTHUS DELILIANUS.--Charmante petite giroflée à fleurs rouge
violacé, d'une longue durée, que l'on peut cultiver en pleine terre
pendant l'été.

On la multiplie de boutures, que l'on hiverne sous châssis.


CHEIRANTHUS MARSHALLII.--Tout aussi recommandable, cette plante
diffère du Cheiranthus Delilianus par la couleur de ses fleurs, qui
sont d'un beau jaune; elle se cultive exactement de même.


CHRYSANTHÈME frutescent (_Chrysanthème à fleurs blanches_).--Cette
plante, dont les fleurs ressemblent un peu aux marguerites des prés,
convient tout particulièrement, par la rusticité et la longue durée
de ses fleurs, pour garnir les massifs.

On la multiplie de boutures faites sous cloche en août et septembre.
Hivernés sous châssis, les Chrysanthèmes frutescents peuvent être
livrés à la pleine terre dans le courant de mai[16].

[Note 16: _Cinéraires hybrides._--Pour avoir de belles
Cinéraires, il faut leur donner une terre légère, composée de terre
de bruyère, de terre franche et de terreau.

On les sème en août et septembre, sous châssis, à une exposition
ombragée. Repiquées, puis rempotées à propos, les Cinéraires de
semis peuvent, au printemps, faire l'ornement des serres et des
appartements.]


COLEUS VERSCHAFFELTI.--Tous les Coléus sont remarquables par la
riche coloration de leurs feuilles, mais ils sont délicats. Seule,
l'espèce nommée Verschaffelti peut être cultivée en pleine terre
pendant l'été comme les Lantana, les Héliotropes et les Salvia.

Rien ne peut donner une idée de la beauté de cette plante, quand
elle a reçu à propos tous les soins qu'elle réclame.

On multiplie les Coleus Verschaffelti de boutures, que l'on hiverne
dans la serre chaude.


CUPHÉA.--Les Cuphéa doivent, conformément à leur taille peu élevée,
être placés sur le bord des massifs. Cultivées en pleine terre
pendant l'été, ces charmantes petites plantes donnent des fleurs
jusqu'aux gelées; on les multiplie de semis ou de boutures que l'on
hiverne sous châssis.

     =Variétés.=--Platycentra, -- Ignea, -- Strigulosa.


ÉRYTHRINA.--Comme toutes les plantes qui végètent vigoureusement,
les Érythrina ont besoin de beaucoup de nourriture pour donner de
belles fleurs. Aussi, à moins que le sol qu'on leur destine ne soit
froid et humide, il vaut mieux les cultiver en pleine terre pendant
l'été que de les conserver en pots.

Cet arbuste est digne, par la beauté de ses grandes fleurs rouges,
de figurer dans tous les jardins. On peut le planter isolément ou en
massif. On le rentre pendant l'hiver dans l'orangerie où il doit
rester jusqu'au printemps.

     =Variétés.=--Crista galli, -- Bellengerii, -- Floribunda, --
     Madame Bellengé, -- Marie Bellengé, -- Ruberrima.


EUCALYPTUS GLOBULUS.--Grand et bel arbre de l'Australie que l'on
peut cultiver en pleine terre pendant l'été; doué d'une vigueur peu
commune, l'Eucalyptus globulus est susceptible d'acquérir 5 mètres
d'élévation dans une année; ses feuilles, couvertes d'une poussière
blanchâtre dans leur jeunesse, diffèrent essentiellement de celles
que donnent les arbres de nos jardins. Multiplication de graines,
semées vers la fin de l'été, afin d'avoir des plants bons à mettre
en pleine terre l'année suivante.


DATURA ARBOREA.--Le Datura arborea est sinon la première plante de
serre que l'on ait cultivée en pleine terre pendant l'été, du moins
l'une des premières; ses fleurs, longues souvent de 0m,32, sont
pendantes, blanches et très-odorantes.

Dans de grands jardins, on peut composer des massifs de Datura
arborea; mais partout ailleurs, il est préférable de cultiver cette
belle plante isolément.

On multiplie le Datura arborea de boutures, que l'on hiverne dans
l'orangerie, comme les vieux pieds.


FUCHSIA.--Cultivés en pleine terre pendant l'été, les Fuchsia
donnent des fleurs jusqu'aux gelées, sans exiger d'autres soins que
des arrosements proportionnés à l'état de la température.

On les multiplie de semis, ou de boutures que l'on hiverne en serre
ou sous châssis.

     =Variétés.=--À fleurs rouge plus ou moins foncé, ou blanches avec
     la corolle rouge.


HÉLIOTROPES.--Pour avoir de beaux Héliotropes, il faut les cultiver
en pleine terre pendant l'été.

On les multiplie de semis, ou mieux de boutures, faites sur couches,
en janvier et février.

Plantées dans le courant de mai, les boutures d'Héliotrope prennent
en peu de temps un grand développement et donnent des fleurs
jusqu'aux gelées.

Quelques pieds d'Héliotropes hivernés dans la serre chaude
suffisent, chaque année, pour avoir autant de boutures qu'il en faut
pour garnir un jardin.

     =Variétés.=--Du Pérou, -- Triomphe de Liége, -- Gloire des
     massifs, -- Anna Thurell.


LANTANA.--Les Lantana sont de charmantes petites plantes à fleurs en
corymbes, d'abord jaunes, puis rouges ou lilas, avec lesquelles on
peut composer de délicieux massifs.

On multiplie les Lantana de semis ou de boutures, faites sur couche
en janvier et février. En donnant à ces boutures la chaleur dont
elles ont besoin, elles peuvent être livrées à la pleine terre dans
la seconde quinzaine de mai.

Il faut aux Lantana une terre légère, largement pourvue d'engrais
consommé.

     =Variétés.=--Aurantiaca, -- Delicatissima, -- Mutabilis.


LOBELIA RAMOSA.--Plante à bordures, à fleurs d'un beau bleu.

Cultivé en pleine terre pendant l'été, le Lobelia ramosa donne des
fleurs jusqu'aux gelées. On le multiplie de semis, ou de boutures en
août et septembre.

Hivernées sous châssis, les boutures de Lobelia ramosa peuvent être
livrées à la pleine terre dans le courant de mai.


MIMULUS.--La difficulté de conserver les Mimulus pendant l'hiver
fait que l'on doit se contenter de les cultiver comme des plantes
annuelles.

Semés sur couche en février et mars, les Mimulus peuvent être livrés
à la pleine terre, dans la seconde quinzaine de mai. Cultivés en
terre légère mélangée de terreau, les Mimulus forment de larges
touffes, quand on pince à propos l'extrémité des tiges.

     =Variétés.=--Variegatus, -- Cardinalis.

Le Mimulus musqué est une espèce rampante à petites fleurs jaunes,
que l'on peut cultiver à l'ombre, en terre de bruyère.


NICOTIANA WIGANDIOÏDES.--Plante vivace d'orangerie que l'on peut
cultiver en pleine terre pendant l'été, exactement comme les Datura.
Placé dans des conditions favorables le Nicotiana wigandioïdes
constitue une belle plante à feuilles ornementales que l'on
multiplie de graines et de boutures.


NIEREMBERGIA GRACILIS.--La Nierembergia gracilis, convient tout
particulièrement, pour faire des bordures, en couchant les branches
sur le sol. Cultivée en pleine terre pendant l'été, elle donne des
fleurs jusqu'aux gelées. On la multiplie de semis, ou mieux de
boutures, que l'on hiverne sous châssis.

Beaucoup plus vigoureux, le _Nierembergia frutescent_ mérite la
préférence à tous égards.


PÉLARGONIUM ZONALE.--Beaucoup plus connue sous le nom de Géranium,
que sous celui de Pélargonium, cette plante fait aujourd'hui le plus
bel ornement de nos jardins.

Tout aussi recommandable par sa rusticité que par l'éclat,
l'abondance et la longue durée de ses fleurs, le Géranium zonale
convient tout particulièrement pour garnir les vases et les massifs.
On le multiplie de semis, ou mieux de boutures faites sous cloches
en août et septembre.

Hivernés en serre ou sous châssis, les Géranium zonale peuvent être
livrés à la pleine terre dans le courant de mai. Comme ils prennent
en peu de temps un grand développement, il est beaucoup plus simple
de planter chaque année de jeunes Géranium, que de conserver les
vieux pieds.

     =Variétés.=--À fleurs rouges, -- roses, -- blanches, ou rouges à
     feuilles panachées de blanc.

L'espèce connue sous le nom de _Géranium à feuilles de lierre_ peut
être cultivée en bordure pendant l'été.


PÉTUNIA.--Ayant reconnu depuis longtemps qu'il était beaucoup plus
simple de cultiver les Pétunia comme des plantes annuelles que de
conserver les vieux pieds, on les sème maintenant en mars sur
couche, puis on les repique, aussitôt que le plan est assez avancé,
ou bien on les sème en avril, immédiatement en place.

Quant aux variétés à fleurs doubles, que l'on veut conserver, il
faut en faire des boutures, en août et septembre, et les hiverner
sous châssis.

Cultivés en pleine terre pendant l'été, les Pétunia donnent des
fleurs jusqu'aux gelées. Aussi, de toutes les plantes qui servent à
l'ornementation des jardins, il n'en est pas qui conviennent mieux
que les Pétunia pour garnir les vases et les massifs, ou faire des
bordures, en couchant les branches sur le sol[17].

[Note 17: PRIMULA Sinensis.--La Primula Sinensis est une des
plantes qui conviennent le mieux pour orner les serres et les
appartements pendant l'hiver.

On la sème en mars et avril sous châssis, puis on la repique en
pots. Il lui faut de la terre de bruyère mêlée d'un quart de
terreau.]


SALVIA SPLENDENS.--Bien que les fleurs de cette belle plante
apparaissent un peu tard, on ne doit pas en négliger la culture, car
livrée à la pleine terre, dans le courant de juin, elle donne,
pendant tout l'automne, de longs épis de fleurs rouges, d'un éclat
tel, qu'il est impossible de les fixer longtemps.

On multiplie le Salvia splendens de semis, ou mieux de boutures,
faites sur couche en mars et avril. Quelques pieds de Salvia
splendens, hivernés dans la serre chaude, suffisent, chaque année,
pour avoir autant de boutures qu'il en faut pour garnir un jardin.


SOLANUM.--Considérés au point de vue ornemental, les Solanum
présentent un immense intérêt. Cultivées en pleine terre pendant
l'été, certaines espèces produisent un effet remarquable par la
beauté de leurs feuilles.

On peut en composer des massifs; cependant il est préférable de les
placer isolément sur les pelouses de gazon.

On multiplie les Solanum de semis, ou de boutures, que l'on hiverne
dans la serre chaude.

     =Variétés.=--Atropurpureum, -- Betaceum, -- Callicarqum, --
     Marginatum, -- Purpureum, -- Pyracanthum, -- Robustum.


SENECIO CINÉRARIA (_Cineraria maritima_).--Plante rameuse à feuilles
pennées recouverte de même que les tiges, d'un duvet tomenteux.
Disposée en lignes, autour des massifs de Coléus ou de toute autre
plante de couleur vive, la Cineraria maritime produit un charmant
effet; elle peut au besoin passer l'hiver dehors; cependant, il est
préférable de faire des boutures chaque année, afin de remplacer les
vieux pieds, qui finissent par prendre un trop grand développement.

La _Centaurea candidissima_ peut être employée dans les mêmes
circonstances; elle est même d'un plus beau blanc que la Cineraria
maritime, seulement elle est moins rustique.


STATICE LATIFOLIA.--Cette plante vivace, à feuilles radicales, tiges
rameuses à ramifications, disposées en corymbe paniculé; fleurs
bleues, de juillet en septembre.

Multiplication de graines, en juin et juillet; bien que rustique, la
Statice latifolia doit être cultivée en pot, que l'on hiverne sous
châssis.


TAGETES LUCIDA.--Les fleurs de cette plante sont d'un beau jaune.
Elles sont petites, mais très-nombreuses et d'une longue durée. Au
besoin, le Tagetes lucida peut remplacer la Calcéolaire ligneuse
dans la composition des massifs, où l'on veut avoir des fleurs
jaunes. On le multiplie de semis ou de boutures, que l'on hiverne
sous châssis.


TRADESCANTIA zebrina.--Plante rampante, propre à garnir, pendant
l'été, la surface des massifs consacrés à la culture des plantes de
serre chaude.

Les conditions tout exceptionnelles dans lesquelles prospère le
Tradescantia zebrina, ajoutent encore à l'intérêt que présente cette
charmante plante si remarquable déjà par la beauté de ses feuilles.

On multiplie le Tradescantia zebrina de boutures que l'on hiverne en
serre chaude.


VERVEINES hybrides.--Les graines que donnent ces charmantes petites
plantes, produisent chaque année un nombre considérable de variétés
de toutes nuances. Semées en février et mars sur couche, les
Verveines hybrides peuvent être repiquées en pots, ou immédiatement
en place, comme toutes les plantes annuelles que l'on sème au
printemps.

Malgré la simplicité de ce mode de culture, on multiplie le plus
souvent les Verveines de boutures, en août et septembre; hivernés
sous châssis, les boutures de Verveines sont bonnes à mettre en
pleine terre en avril et mai.

L'éclat, la fraîcheur et la longue durée des fleurs de Verveines
permettent de recommander particulièrement ces plantes, pour
composer des massifs, ou faire des bordures, en couchant les
branches sur le sol.


VÉRONIQUES ligneuses.--Les Véroniques ligneuses sont des plantes
qu'il ne faut pas confondre avec les Véroniques vivaces dont les
tiges meurent chaque année. Disposées en longues grappes rouges,
roses ou lilas les fleurs de Véroniques ligneuses passent
successivement au blanc.

On les multiplie de semis ou de boutures, faites sous cloches, en
août et septembre. Hivernées sous châssis, les boutures de
Véroniques ligneuses peuvent être livrées à la pleine terre dans le
courant de mai.

     =Variétés.=--Andersoni, -- Lindleyana, -- Splendida.


WIGANDIA Caracasana.--De toutes les plantes de serre cultivées pour
la beauté de leurs feuilles il n'en est pas de plus ornementales que
le Wigandia Caracasana.

On le multiplie de semis ou de boutures, de racines, en septembre et
octobre; hivernées en serre ou sous châssis, les boutures de
Wigandia Caracasana peuvent être livrées à la pleine terre vers la
fin de mai.

Pour obtenir tout l'effet que cette belle plante peut produire, il
faut lui réserver une place sur les pelouses de gazon et lui donner
une terre légère largement pourvue d'engrais consommés.


Section V.--Plantes pour l'ornement des eaux.

1. _Plantes à feuilles flottantes._

ALISMA flottant (_Alisma natans_).--Fleurs blanches.


CORNIFLE à fruits épineux (_Ceratophyllum demersum_).--Fleurs
herbacées, en juin et juillet; variété à fruits lisses.


FLÉCHIÈRE aquatique (_Sagittaria sagittifolia_).--Fleurs blanches,
en juin; multiplication de graines.


MACRE flottante, châtaigne d'eau (_Trapa natans_).--Fleurs blanches,
en juin; multiplication de graines.


MÉNYANTHE Trèfle d'eau (_Menyanthes trifoliata_).--Fleurs blanches,
en juillet.


MORRÈNE grenouillette (_Hydrocharis morsus ranæ_).--Fleurs blanches,
en juin.


NÉNUPHAR blanc, LIS d'étang (_Nymphæa alba_).--Fleurs blanches ou
jaunes, en juin, juillet et août.


NÉNUPHAR odorant (_N. odorata_).--Fleurs blanches, doubles,
odorantes, en juillet.


RENOUÉE amphibie (_Polygonum amphibium_).--Fleurs rouges, en
juillet.


VILLARSIE à feuilles de Nénuphar, MÉNYANTHE (_Villarsia
nymphoides_).--Fleurs jaunes, en juillet.


2. _Plantes s'élevant au-dessus de la surface des eaux._

ACORE odorant (_Acorus calamus_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,50; fleurs
odorantes, en chatons, en juillet.


IRIS des marais, GLAÏEUL des marais (_Iris
Pseudo-Acorus_).--Hauteur, 1m,33; fleurs d'un beau jaune, en juin.


MASSETTE à larges feuilles (_Typha latifolia_).--Tiges de 1m,65 à 2
mètres, terminées par un épi de fleurs brunes, en juillet.


MASSETTE à feuilles étroites (_T. angustifolia_).--Moins élevée que
la précédente.


NAÏADE à feuilles lancéolées (_Naias monosperma_).--Hauteur, 0m,15;
fleurs herbacées, en août et septembre; multiplication de graines,
qui se resèment d'elles-mêmes.


PATIENCE aquatique (_Rumex hydrolapathum_),--Hauteur, 1m,50 à 2
mètres; fleurs verdâtres, en juillet.


PONTÉDÉRIE à feuilles en coeur (_Pontederia cordata_).--Fleurs
bleues, en mai. On peut également cultiver cette belle plante sur le
bord de l'eau.


PESSE d'eau (_Hippuris vulgaris_).--Hauteur, 0m,15 à 0m,20; fleurs
d'un blanc sale, en mai.


RENONCULE à feuilles longues, GRANDE DOUVE (_Ranunculus
lingua_).--Tiges de 1 mètre; fleurs jaunes, en juin, et
successivement jusqu'en octobre.


SALICAIRE effilée (_Lythrum virgatum_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33;
fleurs d'un rose pourpre, en juillet et août.

Toutes les Salicaires peuvent également être cultivées sur le bord
de l'eau.


SAURURE penché (_Saururus cernuus_).--Hauteur, 0m,40; fleurs
blanches, disposées en une longue grappe courbée au sommet.


SCIRPE des étangs (_Scirpus lacustris_).--Plante très-élevée,
donnant en juillet des fleurs disposées en épis terminaux.


SPARGANIUM flottant, RUBAN d'eau (_Sparganium natans_).--Hauteur,
0m,33; fleurs en chatons, en juillet.

Toutes ces plantes peuvent être cultivées dans de grands pots ou
dans des baquets que l'on plonge dans l'eau.


3. _Plantes propres à la décoration du bord de l'eau._

ALISMA plantain d'eau (_Alisma plantago_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
blanches ou rougeâtres, en juillet.


ARUNDO DONAX.--Cette plante, remarquable par la puissance de sa
végétation, doit, comme tous les roseaux, être cultivée isolément;
chaque année, on coupe les tiges de l'Arundo donax rez de terre,
puis on le couvre de feuilles pendant les hivers rigoureux.

     =Variétés.=--À feuilles panachées de blanc, -- à feuilles
     panachées de jaune.

     La variété à feuilles panachées de blanc doit être rentrée
     l'hiver. Celle à feuilles panachées de jaune peut rester en
     place.


BAMBUSA AUREA. Originaire du nord de la Chine, cette belle plante
résiste, sans souffrir, aux froids les plus rigoureux. Comme tous
les bambous, elle fournit de nombreuses tiges ligneuses d'un effet
véritablement très-pittoresque. Multiplication par boutures de
racines.


BUTOME ombellé, JONC fleuri (_Butomus umbellatus_).--Hauteur, 1
mètre; fleurs roses, en juillet; variété à feuilles panachées.


LINAIGRETTE à gaînes (_Eriophorum vaginatum_).--Hauteur, 0m,33; en
mars et avril, épis couverts de longues soies blanches.


LYSIMACHIE à feuilles de saule (_Lysimachia ephemerum_).--Hauteur, 1
mètre; fleurs blanches, de juillet en septembre; multiplication de
graines semées sur couches, fréquemment arrosées, ou de l'éclat des
pieds.


LYSIMACHIE thyrsiflore, NAUMBURGIA thyrsiflore (_L.
thyrsiflora_).--Hauteur, 0m,33; fleurs jaunes, en juin et juillet;
multiplication de graines et d'éclats.


LYSIMACHIE ponctuée (_L. punctata_).--Hauteur, 0m,65; fleurs jaunes,
en juillet.


PARNASSIE des marais (_Parnassia palustris_).--Hauteur, 0m,25 à
0m,30; fleurs blanches tachées de jaune, en juin et juillet.


PHALARIS rubané, ROSEAU ruban (_Phalaris arundinacea
picta_).--Hauteur, 1 mètre; feuilles rubanées de jaune; fleurs
disposées en panicule spiciforme, blanchâtre du côté de l'ombre,
pourpre du côté du soleil; multiplication par traces.


POPULAGE des marais, SOUCI des marais (_Calthapalustris_).--Hauteur,
0m,33; en avril et mai, fleurs d'un beau jaune, simples ou doubles.


RENONCULE flamme (_Ranunculus flammula_).--Hauteur, 0m,40; fleurs
jaunes, en juin et juillet.


SCORPIONE des marais, SOUVENEZ-VOUS-DE-MOI (_Myosotis
palustris_).--Tiges de 0m,20 à 0m,26; fleurs d'un bleu céleste,
d'avril en août; multiplication de graines, semées au printemps, de
boutures ou par l'éclat des pieds.


SPIRÉES (_Spiræa_).--Presque toutes les espèces herbacées se
plaisent sur le bord des eaux et produisent un effet agréable.


4. _Arbres et arbustes._

AIRELLE veinée (_Vaccinium uliginosum_).--Tiges rampantes; fleurs
blanches ou carnées, en mai et juin.


AIRELLE caneberge (_V. Oxycoccos_).--Tiges comme la précédente;
fleurs rouges, en mai; baies rouges avec des points pourpre.


AUNE (_Alnus_).--Tous aiment une terre humide, marécageuse ou même
submergée. (_V. Arbres d'agrément._)


CÉPHALANTHE d'Amérique, BOIS-BOUTON (_Cephalantus
occidentalis_).--Hauteur, 1m,30 à 1m,65; fleurs blanches, en août et
septembre.


CHIONANTHE de Virginie, ARBRE de neige (_Chionantus
Virginica_).--Hauteur, 2m,65 à 4 mètres; fleurs blanches, en juin.


CYPRÈS chauve de la Louisiane (_Cupressus disticha_, _Schubertia
disticha_). (V. _Arbres d'agrément._)


DIRCA des marais, BOIS-CUIR (_Dirca palustris_).--Hauteur, 1m,33 à 2
mètres; fleurs d'un blanc jaunâtre, en mars et avril.


GALÉ, Piment royal (_Myrica Gale_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33;
fleurs en chatons, en mai.


GALÉ de Pensylvanie (_M. Pennsylvanica_).--Hauteur, 1m,65 à 2
mètres; fleurs comme le précédent.


HAMAMÉLIS de Virginie (_Hamamelis Virginica_).--Hauteur, 1m,33 à
1m,65; fleurs d'un blanc jaunâtre, en automne.


PEUPLIERS (_Populus_).--Ils se plaisent dans les terrains humides et
tous sont propres à la décoration des pièces d'eau et des rivières.
(V. _Arbres d'agrément._)


SAULES (_Salix_).--Tous les saules conviennent aux sites aquatiques
des jardins paysagers et peuvent être avantageusement placés aux
bords des eaux, où ils produisent un effet très-pittoresque. (V.
_Arbres d'agrément._)


TAMARIX de Narbonne (_Tamarix Gallica_).--Hauteur, 2m,65 à 3m,33;
fleurs d'un blanc purpurin, de mai en octobre.


TAMARIX d'Allemagne (_T. Germanica_).--Hauteur, 2m,33 à 2m,65;
fleurs d'un pourpre pâle ou rose, de juin en septembre.


TUPÉLO velu (_Nyssa villosa_).--Grand et bel arbre, à fleurs
verdâtres, en juin; fruit bleu.

     =Variétés.=--Aquatique, -- des forêts.


VIORNE obier, SUREAU aquatique (_Viburnum opulus_).--Hauteur, 1
mètre à 1m,65; fleurs blanches, en mai et juin; baies rouges.


SECTION VI.--Plantes pour rocailles.

AUBRIETIA DELTOIDEA.--Petite plante formant de larges touffes, à
fleurs d'un bleu clair, pendant tout le printemps.


ARABIS VERNA.--Petite plante en touffes; fleurs blanches, en mars.


CAMPANULES.--Les _Campanula cespitosa_ et _Carpathica_, déjà
recommandées comme plantes à bordures, conviennent également bien
pour garnir les rochers.


CRUCIANELLA RUBRA.--Tiges étalées, longues de 0m,25 à 0m,30; fleurs
roses, tout l'été.


EPINEDIUM ALPINUM.--Tiges de 0m,35; fleurs rouges et jaunes, en
avril et mai.


ERINUS ALPINUS.--Petite plante en touffes; fleurs purpurines ou
blanches; en mars et avril.


FOUGÈRES.--Les _Athyrium foemina_, _Adianthum pedatum_, _Aspidium
lobatum_, _astræa_, _recurva_, _Blechnum spicans_, _Osmunda
regalis_, _Onoclea sensibilis_, _Pteris aquilina_, _Scolopendrium
officinarum_, _Struthiopteris Germanica_, peuvent être placés entre
les pierres des rochers, surtout de ceux qui se trouvent dans un
endroit frais et abrité.


IRIS GERMANICA.--Il n'est pas de plante plus rustique et qui
convienne mieux que les _Iris Germanica_ pour garnir les rochers.


LINARIA CYMBALARIA.--Tiges rampantes; fleurs bleues, tout l'été.


OETHIONEMA CORDIFOLIA.--Tiges étalées, longues de 0m,15 à 0m,20;
fleurs d'un beau rose, en avril et mai.


POTENTILLA REPTANS.--Tiges rampantes; fleurs jaunes, tout l'été.


PRIMEVÈRES.--Toutes les variétés du _Primula veris_ peuvent être
employées pour garnir les rochers.


SAPONARIA OCIMOIDES.--Tiges étalées, longues de 0m,15 à 0m,20;
fleurs purpurines, en juin et juillet.


SAXIFRAGES.--Les _Saxifraga granulata_, _hypnoides_ et _sarmentosa_
conviennent tout particulièrement pour garnir les rochers.


SEDUM.--Tous les Sedum sont propres à garnir les rochers, et
particulièrement les _Sedum acre_, _elegans_, _hirsutum_,
_populifolium_, _Sieboldii_ et _Telephium rubrum_.


SEMPERVIVUM TECTORUM.--Hauteur, 0m,33; fleurs purpurines, de juillet
en septembre.


TUSSILAGO FARFARA, _foliis variegatis_.--Plante remarquable par la
beauté de ses larges feuilles, panachées de jaune; fleurs jaunes en
février et mars.


VINCA MAJOR (Pervenche grande).--Tiges d'environ 0m,65, les unes
droites, les autres couchées; fleurs bleues tout l'été; variété à
feuilles panachées.


VINCA MINOR (Pervenche petite).--Fleurs bleues, simples ou doubles;
variété à fleurs blanches.


_Arbres et arbrisseaux._

AIRELLE anguleuse (_Vaccinium myrtillus_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
d'un blanc rosé, en mai; baies d'un bleu noirâtre.


ASTRAGALE adragant (_Astragalus tragacantha_).--Hauteur, 0m,33;
fleurs blanches, en juin et juillet.


CÂPRIER commun (_Capparis spinosa_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33;
fleurs blanches, en juin et juillet; couverture l'hiver.


CHÊNE kermès (_Quercus coccifera_).--Hauteur, 1 mètre; glands
ovales, ne mûrissant que la seconde année.


COTONEASTER BUXIFOLIA.--Arbrisseau peu élevé, à rameaux inclinés; en
avril et mai, fleurs blanches. Fruits rouges, en automne.

Les _Cotoneaster microphylla comptus_ et _marginatus_, conviennent
également pour garnir les rochers et les terrains en pente.


FONTANESIA à feuilles de Filaria (_Fontaniesa
phyllireoides_).--Hauteur, 2m,65; fleurs blanches, puis rougeâtres,
en mai.


GROSEILLIER stérile (_Ribes sterile_).--Fleurs jaunes, en avril.


JASMIN jaune (_Jasminum fruticans_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33;
fleurs jaunes, de mai en septembre; baies noirâtres.


LYCIET de la Chine (_Lycium Sinense_).--Hauteur, 2m,65 à 3m,33;
fleurs d'un violet purpurin, tout l'été; baies rouges.


LYCIET à feuilles étroites, JASMINOIDE (_L. barbarum_).--Il diffère
du précédent par ses feuilles un peu plus larges, et par ses fleurs
d'un blanc pourpre.


LYCIET d'Europe (_L. Europeum_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65; fleurs
blanchâtres.


MILLEPERTUIS à grandes fleurs (_Hypericum calycinum_).--Hauteur,
0m,34; fleurs d'un beau jaune, de juin en septembre.


RONCE commune (_Rubus fruticosus_).--On en cultive plusieurs
variétés les plus remarquables sont:


RONCE à fleurs blanches doubles.--Fleurs semblables à de petites
roses, de juin en novembre.


RONCE à feuilles découpées.--Fleurs roses, de juillet en septembre.


RONCE à fleurs roses.--Fleurs roses très-doubles.


SECTION VII.--Plantes grimpantes pour garnir les murs, berceaux,
tonnelles.

1. _Plantes annuelles et vivaces._

CALYSTEGIA PUBESCENS.--Tout l'été, fleurs doubles, d'un rose tendre,
nuancé de rose plus vif.


CALYSTEGIA SEPIUM (var. _incarnatum_).--Fleurs simples, d'un rose
tendre.

Les Calystégia conviennent tout particulièrement pour garnir les
berceaux, les rochers et la tige des grands arbres que l'on veut
dissimuler; on les multiplie par tronçons de racines.


CAPUCINE grande (_Tropoeolum majus_).--Fleurs jaune orangé, tout
l'été; variété à fleur brune; semer en place, en avril.


CAPUCINE des Canaries. (_Tropoeolum peregrinum_).--Tout l'été,
fleurs jaune serin; même culture.


COBÉE grimpante (_Cobæa scandens_). Fleurs violettes, tout l'été;
semer sur couche, en mars. Dès que les plants ont quelques feuilles,
on les repique dans de petits pots, qu'on laisse sur couche jusqu'à
la fin d'avril ou au commencement de mai, époque où on les met en
pleine terre.


COURGE vivace (_Cucurbita perennis_).--Cette courge est extrêmement
remarquable par sa rusticité, la beauté de ses feuilles veloutées et
l'odeur agréable de ses fleurs. Les tiges de la courge vivace
meurent pendant l'hiver, mais elles repoussent au printemps avec une
grande vigueur; on la multiplie de graines, de marcottes et de
rejetons, que l'on replante au printemps.

La courge, connue sous le nom de _Tladiantha dubia_, produit des
tubercules qui servent à sa reproduction.


COURGES annuelles.--Toutes les courges annuelles peuvent être
cultivées comme plantes grimpantes.

On les sème en mars, sur couche, ou en mai, immédiatement en place;
à cet effet, on prépare un bon trou, que l'on remplit de fumier, on
place la terre provenant de la fouille sur le fumier, puis on fait
un bassin, au centre duquel on sème les graines de courge.

Les courges pèlerine, poire à poudre, plate de Corse, massue,
siphon, métulifère, dipsaceus, myriocarpus (courge groseille),
melanosperma et toutes les coloquintes peuvent être traitées comme
nous venons de l'indiquer.


GESSE odorante, Pois de senteur (_Lathyrus odoratus_).--Fleurs
violettes, roses, rouges ou blanches, odorantes; semer en place, en
automne ou au printemps.


GESSE de Tanger (_L. Tingitanus_).--Fleurs d'un rouge pourpre foncé,
de juillet en octobre; semer en place au printemps.


GESSE à larges feuilles, POIS vivace (_L. Latifolius_).--Plante
vivace; fleurs d'un rose pourpre, de juillet en septembre; semer en
place, en automne ou au printemps.


HARICOT d'Espagne (_Phasoelus coccineus_).--Fleurs rouge écarlate,
tout l'été; variétés à fleurs blanches et à fleurs bicolores; semer
en place, en avril.


IPOMÉE pourpre, VOLUBILIS (_Convolvulus purpureus_, _Ipomoea
purpurea_).--Pendant l'été, fleurs blanches, rouges, roses, bleues
ou panachées. Toutes les variétés se sèment en place, en avril et
mai.


IPOMÉE Nil ou de Michaux (_I. Nil_, _C. Nil._)--Fleurs d'un bleu
azuré, tout l'été.


IPOMÉE écarlate, QUAMOCLIT écarlate (_I. coccinea_).--Fleurs
écarlates, tout l'été.


THUNBERGIA à pétioles ailés (_Thunbergia alala_).--Fleurs jaunes
avec le centre pourpre, tout l'été; variété à fleurs blanches; semer
sur couche, au printemps, et repiquer le plant en pleine terre.


2. _Plantes grimpantes de serre tempérée que l'on peut mettre en
pleine terre tout l'été._

BOUSSINGAULTIA BASELLOIDES.--Grande plante sarmenteuse, à fleurs
blanches, petites, très-odorantes.

Multiplication de boutures, qui s'enracinent facilement et par les
tubercules; couverture l'hiver.


CAPUCINES tubéreuses.--On cultive plusieurs espèces de Capucines à
racines tubéreuses, mais elles exigent la serre. Plus rustique que
les autres, l'espèce connue sous le nom de _Tropæolum pentaphyllum_
peut être plantée en pleine terre, en avril ou mai.

À l'approche des froids, on relève les tubercules, que l'on conserve
dans de la terre sèche jusqu'au moment de les replanter.


DIOCLÉE glycinoïde (_Dioclea glycinoides_).--Fleurs d'un rouge
très-vif, en automne; multiplication de boutures.


ECCREMOCARPUS rude (_Eccremocarpus scaber_).--Fleurs écarlates, en
juillet et août; semer aussitôt après la maturité.


IPOMÉE de Léar (_Ipomoea Learii_).--Fleurs grandes, d'un beau bleu,
tout l'été et l'automne; multiplication de boutures.


LOASA à fleurs rouges (_Laosa lateritia_).--Fleurs rouge brique,
tout l'été; multiplication de graines ou de boutures.


LOASA à fleurs orangées (_L. aurantiaca_).--Fleurs jaune orangé,
tout l'été; même multiplication.


LOPHOSPERME à fleurs roses (_Lophospermum erubescens_).--Fleurs
roses, tout l'été; multiplication de graines et de boutures.


LOPHOSPERME volubile (_L. rhodochiton_).--Moins élevée que la
précédente; fleurs roses, tout l'été; même multiplication.


MAURANDIE toujours fleurie (_Maurandia semperflorens_).--Fleurs d'un
rose pourpre, tout l'été. On la multiplie de graines, semées sur
couche au printemps, et de boutures.


MAURANDIE à fleurs de Muflier (_M. antirrhiniflora_).--Fleurs
lilacées, tout l'été.


MAURANDIE de Barclay (_M. Barclayana_).--Fleurs d'un beau bleu, tout
l'été.


3. _Arbrisseaux[18]._

[Note 18: Les plantes marquées d'un astérisque sont à feuillage
persistant.]

ARISTOLOCHE siphon (_Aristolochia sipho_).--En mai et juin, fleurs
d'un pourpre obscur, en forme de pipe.

     =Variétés=.--Tomenteuse, -- * Sempervirens.


ATRAGÈNE des Alpes (_Atragene Alpina_).--Fleurs bleu clair, en juin
et juillet.


ATRAGÈNE de Sibérie (_A. Sibirica_).--Fleurs blanches.


ATRAGÈNE de l'Inde (_A. Indica_).--Fleurs d'abord verdâtres, puis
blanches, d'avril en novembre; couverture l'hiver.


ATRAGÈNE à vrilles (_A. cirrhosa_).--Fleurs d'un blanc verdâtre, en
automne.


BIGNONE, JASMIN de Virginie (_Bignonia radicans_).--Fleurs grandes,
d'un rouge écarlate, en juillet et août.


BIGNONE à grandes fleurs (_B. grandiflora_).--Fleurs safranées.


BIGNONE à vrilles (_B. capreolata_).--En juin, fleurs d'un jaune
orangé au sommet, pourpre à la base.


CÉLASTRE grimpant, BOURREAU des arbres (_Celastrus
scandens_).--Fleurs verdâtres, en mai et juin; fruit rouge.


CHÈVREFEUILLE des jardiniers (_Lonicera Caprifolium_).--En mai et
juin, fleurs à odeur suave, roses en dedans, plus ou moins rouges en
dehors. Variété à fleurs blanches et à feuilles panachées.

     =Variétés=.--Flava, -- Japonica, -- Sempervirens, -- Sinensis.


CLÉMATITE odorante (_Clematis flammula_).--En juillet et août,
fleurs blanches, disposées en grappes, très-odorantes.

     =Variétés=.--Azurea, -- Bicolor, -- Florida, -- Hendersoni, --
     Montana, -- Sophia, -- Viticella, -- Viticella venosa.


DÉCUMAIRE sarmenteux (_Decumaria barbata_).--Fleurs blanches, d'une
odeur suave, en août et septembre.


GLYCINE de la Chine (_Glycine Sinensis_).--Fleurs grandes, d'un bleu
pâle ou blanches, à odeur suave, en avril. Comme tous les arbustes
vigoureux, les Glycines de la Chine peuvent être taillées.
Seulement, il faut, contrairement à ce qui se fait ordinairement,
les tailler dans le courant de juin, autrement elles ne donnent pas
de fleurs l'année suivante.


GLYCINE frutescente (_G. frutescens_).--Fleurs violettes, de juin en
septembre.

     =Variétés.=--Backousiana, -- Floribunda.


GRENADILLE bleue, FLEUR de la Passion (_Passiflora
coerulea_).--Fleurs blanches, bleues et purpurines, de juillet en
octobre; couverture l'hiver.


GRENADILLE incarnate (_P. incarnata_).--Fleurs blanches, purpurines,
violettes et noires, en juillet et en août; couverture l'hiver.


HOUBLON cultivé (_Humulus lupulus_).--Fleurs jaunes, en cône
écailleux, de juin en août.


JASMIN blanc (_Jasminum officinale_).--Fleurs blanches, à odeur
suave, tout l'été.


JASMIN triomphant (_J. revolutum_).--Fleurs d'un jaune très-vif,
très-odorantes; couverture l'hiver.


LIERRE grimpant (_Hedera helix_).--Fleurs petites, verdâtres, en
septembre et octobre; baies noires; variété à feuilles panachées ou
maculées de blanc ou de jaune.


LIERRE d'Irlande (_H. Hibernica_).--Feuilles plus grandes; produit
plus d'effet.


MÉNISPERME du Canada (_Menispermum Canadense_).--Fleurs petites,
verdâtres, de juin en juillet.

     =Variétés.=--De la Caroline, -- de Virginie.


MORELLE grimpante, VIGNE de Judée (_Solanum dulcamara_).--Fleurs
violettes, en juin et juillet; baies rouges.

     =Variétés.=--À feuilles panachées, -- à feuilles de jasmin.


PÉRIPLOCA de Grèce (_Periploca Græca_).--Fleurs pourpre noirâtre, en
juin et juillet.


4. _Rosiers._

_Des Alpes._--Boursault, fleurs roses, semi-doubles,--Calypso,
fleurs blanches, nacrées,--Reversa, fleurs pourpres,--Inermis,
fleurs rose pâle.

_Banks._--À fleurs blanches,--À fleurs jaunes.

_À bractées._--Ayrschyres, fleurs doubles, carnées, à odeur de
thé,--Macartney, fleurs blanches,--Maria-Leonida, fleurs
blanches,--Triomphe de Machetteau, fleurs roses, striées de blanc.

_Des champs._--À fleurs roses,--À grandes fleurs blanches.

_Multiflore._--À fleurs-roses, doubles,--À fleurs rouges,
doubles,--Gaulhie, fleurs blanches,--Laure Davoust, fleurs carné
vif.

_Muscat._--Blanches simples,--Blanches doubles,--Comtesse Plater, fleurs
blanc jaunâtre,--Princesse de Nassau, fleurs blanches,--Dupont, fleurs
blanches simples,--Éponine, fleurs blanches doubles.

_Noisette._--Chromatella jaune foncé,--Euphrosine, roses et jaunâtres,
odorant,--Noisette ordinaire, fleurs couleur de chair,--Desprez, fleurs
jaune rosé,--Lamarque, fleurs blanches,--Labiche, fleurs blanches, coeur
rose,--Solfatare, jaune soufre.

_Toujours vert._--Scandens, fleurs blanches,--Adélaïde d'Orléans, fleurs
blanches,--Princesse Marie, fleurs rose tendre,--Félicité-Perpétue,
fleurs blanc carné.


Les Rosiers grimpants, que l'on veut tailler, doivent être soumis à
cette opération aussitôt après la floraison; autrement, ils ne
donnent pas de fleurs l'année suivante.


SCHIZANDRE cocciné (_Schizandra coccinea_).--Fleurs coccinées, en
juillet; couverture l'hiver.


VIGNE vierge (_Cissus quinquefolia_).--Arbrisseau recommandable par
sa vigueur et sa rusticité; fleurs verdâtres, en automne.

     =Variétés.=--D'Orient, -- Hétérophylle.


SECTION VIII.--Arbrisseaux et arbustes à feuilles caduques[19].

[Note 19: En procédant à la plantation des espèces marquées d'un
astérisque, il faut garnir, dans le principe seulement, les racines
de terre de bruyère, afin de favoriser leur reprise.]

Chaque fois que la culture des arbrisseaux, arbustes et arbres
n'offrira rien de particulier, nous n'entrerons dans aucun détail à
ce sujet. Tous se multiplient de graines, de greffes, de boutures ou
de marcottes; mais nous n'avons pas jugé nécessaire d'indiquer le
mode de reproduction de chacun, car ce n'est guère que dans les
pépinières qu'on peut se livrer à leur éducation avec avantage.
Quant à l'époque de la plantation, on devra toujours tenir compte de
la nature du terrain et observer tout ce qui est indiqué pour les
arbres fruitiers.


AMANDIER nain (_Amygdalus nana_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; fleurs
d'un beau rose, en avril; variété à fleurs doubles.

     =Variétés.=--De Géorgie, -- de Perse, -- à feuilles panachées.


AMELANCHIER du Canada (_Cratægus Canadensis_).--Hauteur, 3m,33 à 4
mètres; fleurs blanches, en avril; fruits presque noirs.


AMELANCHIER à grappes (_C. racemosa_).--Hauteur, 2m,65 à 3m,33;
fleurs blanches, en avril et mai; fruits noirs.


AMELANCHIER à épis (_C. spicata_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65;
fleurs blanches, en mai; fruits rouges.


AMORPHA frutescent, FAUX-INDIGO (_Amorpha fruticosa_).--Hauteur, 2
mètres à 2m,65; fleurs d'un bleu violâtre, en juin et juillet.

     =Variétés.=--Lewesii, -- Glabra, -- Crispa.


ARGOUSIER rhamnoïde (_Hippophæ rhamnoides_).--Hauteur, 2 mètres à
2m,33; rameaux épineux; feuilles blanchâtres, tachées de roussâtre;
fleurs verdâtres, en avril; baies orangées.


* ASSIMINIER de Virginie, ANONE à trois lobes (_Assiminia
virginiana_).--Hauteur, 3m,33 à 4 mètres; fleurs d'un pourpre
très-brun, en mai et juin.

     =Variétés.=--À grandes fleurs, -- à petites fleurs.


* AZÉDARACH bipenné, ARBRE saint (_Melia Azedarach_).--Hauteur,
3m,33 à 4 mètres; en juillet, fleurs d'un lilas tendre, à odeur
suave; couverture l'hiver.


BAGUENAUDIER ordinaire (_Colutea arborescens_).--Hauteur, 3 à 4
mètres; fleurs jaunes, tout l'été; fruits vésiculeux.


BAGUENAUDIER du Levant (_C. orientalis_).--Hauteur, 2 mètres; fleurs
rouge safrané, en juin et juillet.


BAGUENAUDIER d'Alep (_C. Alepica_).--Hauteur, 1m,33 à 1m,65; fleurs
jaunes, tout l'été.


BOURGÈNE (_Rhamnus frangula_).--Hauteur, 2m,65 à 4 mètres; fleurs
verdâtres, en avril et mai; baies noires.

     =Variétés.=--Des Alpes, -- à larges feuilles.


BUGRANE frutescente (_Ononis fruticosa_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
roses, en mai et juin; variété à fleurs blanches.


* CALYCANTHE de la Caroline, POMPADOURA, ARBRE aux Anémones
(_Calycanthus floridus_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65; de mai en
août, fleurs d'un rouge brun, exhalant une odeur très-agréable.

     =Variétés.=--Fragrans, Occidentalis.


CARAGANA arborescent (_Caragana arborescens_, _Robinia
Caragana_).--Hauteur, 2 mètres à 3m,33; fleurs jaunes, en mai.


CARAGANA frutescent (_C. frutescens_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
jaunes, en mai.


CARAGANA argenté (_C. argentea_).--Hauteur, 1m,33 à 1m,65; fleurs
d'un rose pâle, en avril et mai.

     =Variétés.=--Altagana, -- Chamlagu, -- Grandiflora, -- Pygmæa.


CERISIER odorant, BOIS de Sainte-Lucie (_Cerasus Mahaleb_, _Prunus
Mahaleb_).--Hauteur, 4 à 5 mètres; fleurs blanches odorantes, en
mai; fruits noirs.


CESTREAU à baies noires (_Cestrum Parqui_).--Hauteur, 1m,65; tout
l'été, fleurs jaunes, exhalant une agréable odeur pendant la nuit.


CHAMÉCERISIER de Tartarie (_Chamæcerasus (Lonicera)
Tatarica_).--Hauteur, 2m,65; fleurs roses en dehors, blanches en
dedans; baies rouges.

     =Variétés.=--Des Pyrénées, -- Ledebour, -- de Standish.


* CLETHRA à feuilles d'Aune (_Clethra alnifolia_).--Hauteur, 1m,65 à
2 mètres; fleurs petites, blanches, odorantes, en août.

     =Variétés.=--Cotonneux, -- Acuminé, -- Paniculé.


COIGNASSIER de la Chine (_Cydonia Sinensis_).--Hauteur, 1 mètre;
fleurs d'un beau rouge, odeur suave, en avril et mai.


* COMPTONIE à feuilles de Fougère (_Comptonia
aspleniifolia_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; fleurs en chatons, de
mars en mai.


CORÈTE du Japon (_Kerria Japonica_, _Spiræa Japonica_).--Hauteur,
1m,65 à deux mètres; fleurs jaunes, très-doubles, tout l'été et
l'automne.


CORONILLE des jardins (_Coronilla Emerus_).--Hauteur, 1m,33; fleurs
d'un beau jaune, tachées de rouge, d'avril en juin.


CORNOUILLER sanguin (_Cornus sanguinea_).--Hauteur, 2m,65 à 4
mètres; rameaux d'un beau rouge; fleurs blanches, en juin, baies
noires.

     =Variétés.=--De la Floride, -- à feuilles alternes.


CYTISE à feuilles sessiles, TRIFOLIUM (_Cytisus
sessilifolius_).--Hauteur, 1m,65 à 2 mètres; fleurs jaunes, en mars
et juin.


CYTISE à épis (_C. nigricans_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33; fleurs
jaunes, odorantes, en juin et juillet.


CYTISE à fleurs en tête (_C. capitatus_).--Hauteur, 0m,65; fleurs
d'un jaune aurore, en juin et juillet.

     =Variétés.=--Adami, -- à fleurs blanches, -- à fleurs pourpres,
     -- Biflore.


DAPHNÉ Bois-Joli (_Daphne Mezereum_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; de
décembre en février, fleurs rose vif ou blanches, odorantes.


DAPHNÉ des Alpes (_D. alpina_).--Hauteur, 0m,65; fleurs blanches
odorantes, en mai et juin.


DEUTZIE crénelée (_Deutzia scabra_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
blanches, tout l'été.


DEUTZIE à tiges effilées (_D. gracilis_).--Plus élevée que la
précédente; en mai et juin, fleurs disposées en petites grappes,
d'un beau blanc.

     =Variétés.=--Canescens, -- Corymbosa.


DIERVILLE jaune (_Diervilla lutea_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre;
fleurs jaunes, de juin en novembre.


ÉPINE-VINETTE (_Berberis vulgaris_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65;
fleurs jaunes, en mai; fruits rouges dans la maturité.

     =Variétés.=--À feuilles pourpres, -- à feuilles panachées, -- du
     Canada, -- du Népal.


FORSYTHIA SUSPENSA.--Arbuste du Japon, à rameaux sarmenteux. Fleurs
jaunes, nombreuses, en février et mars.


FUSAIN commun, BONNET de prêtre (_Evonymus Europæus_).--Hauteur,
3m,33 à 4 mètres; fleurs blanchâtres, en mai; fruits d'un beau
rouge.

     =Variétés.=--Atropurpureus, -- Latifolius, -- Verrucosus.


GATTILIER commun (_Vitex agnus castus_).--Hauteur, 2m,65 à 4 mètres;
fleurs violettes ou blanches, en été.

     =Variétés.=--Hybride, -- à feuilles incisées.


GENÊT d'Espagne (_Genista juncea_).--Hauteur, 2 mètres; fleurs d'un
beau jaune, à odeur suave, en juillet et août; variétés à fleurs
doubles inodores.

     =Variétés.=--À fleurs blanches, -- de Sibérie, -- des
     teinturiers.


* GORDONIA à feuilles glabres (_Gordonia lasianthus_).--Hauteur, 4
mètres; fleurs blanches, en septembre et octobre.


GORDANIA pubescent (_G. pubescens_).--Moins élevé que le précédent;
fleurs blanches, en août et septembre.


GROSEILLIER doré (_Ribes aureum_).--Hauteur, 2 à 3 mètres; fleurs
jaunes, odorantes, en avril.


GROSEILLIER à fleurs rouges (_R. sanguineum_).--Hauteur, 1 à 2
mètres; fleurs d'un rose vif, en avril.

     =Variétés.=--Malvaceum, -- Gordonianum, -- Sanguineum, --
     Sanguineum flore pleno, -- Flore albo, -- Speciosum.


HALÉSIE à quatre ailes (_Halesia tetraptera_).--Hauteur; 4 à 5
mètres; fleurs blanches, nombreuses, en mai.


HALÉSIE à deux ailes (_H. diptera_).--Cette espèce ne diffère de la
précédente que par ses feuilles, un peu plus larges, et ses graines.


HYDRANGEA JAPONICA.--Port de l'Hortensia; en août, fleurs d'un blanc
rosé teinté de bleu; variétés à feuilles panachées de blanc; propre
à former de charmants massifs.


* HYDRANGÉE de Virginie (_Hydrangea arborescens_).--Hauteur, 1 mètre
à 1m,33; fleurs blanches, en juillet.


INDIGOFERA DOSUA.--Cet arbuste, digne à tous égards de figurer au
premier rang dans les massifs du jardin d'agrément, donne en mai, et
successivement jusqu'aux gelées, de charmantes fleurs, d'un rose
pourpre, disposées en longues grappes, semblables à celles de
l'Acacia blanc. L'espèce nommée _Indigofera decora_ est également
recommandable par l'abondance de sa floraison.


ITEA de Virginie (_Itea Virginica_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33;
fleurs blanches, en juin.


ITEA à grappes (_I. racemiflora_).--Hauteur, 5 à 6 mètres; fleurs
blanches, en juin.


KETMIE des jardins, ALTHÆA FRUTEX (_Hibiscus Syriacus_).--Hauteur, 2
mètres à 2m,33; en août et septembre, fleurs rouge pourpre,
violettes ou blanches, avec onglets d'un rouge vif, suivant la
variété.

     =Variétés.=--À fleurs doubles, -- à feuilles panachées.


LEYCESTÉRIE élégante (_Leycesteria formosa_).--Hauteur, 1m,65 à 2
mètres; fleurs d'un blanc rosé, tout l'été; couverture pendant les
fortes gelées.


LILAS commun (_Syringa vulgaris_).--Hauteur, 3 à 4 mètres; en avril
et mai, fleurs violettes, rouges, pourpres ou blanches, suivant les
variétés, qui sont nombreuses maintenant, par suite des semis que
l'on fait chaque année.


LILAS de Perse (_S. Persica_).--Fleurs rouges, pourpres ou blanches,
plus petites que celles du Lilas commun.


LILAS Josika (_S. Josikæa_).--Fleurs de couleur violâtre, plus
tardives que celles des autres espèces.


* MAGNOLIA discolore (_Magnolia discolor_).--Hauteur, 1 mètre à 4
mètres; fleurs pourpres en dehors, blanches en dedans, d'avril en
juin.


MAGNOLIA glauque (_M. glauca_).--Hauteur, 5 mètres; fleurs blanches,
à odeur très-suave, de juillet en septembre.


MERISIER à grappes (_Cerasus Padus_).--Hauteur, 4 à 5 mètres; fleurs
blanches, en mai; fruits noirs.


MILLEPERTUIS fétide (_Hypericum hircinum_).--Hauteur, 1 mètre;
fleurs jaunes, tout l'été.

     =Variétés.=--Élevé, -- Prolifique, -- à feuilles oblongues, -- à
     feuilles de Kalmia, -- à feuilles de Romarin.


MÛRIER multicaule (_Morus multicolis_).--Feuilles grandes et
gaufrées, d'un bel effet; il craint les gelées, mais on peut le
rabattre chaque année et couvrir le pied en hiver.


NOISETIER d'Amérique (_Corylus Americana_).--Hauteur, 1 mètre à
1m,65; fleurs en mars et avril; fruits petits et de peu de valeur.

     =Variétés.=--À feuilles pourpres, -- à feuilles laciniées.


PALIURE porte-chapeau (_Paliurus aculeatus_).--Hauteur, 2m,65;
rameaux très-épineux; fleurs jaunes, très-petites, en juin et
juillet; fruits d'une forme singulière.


PIVOINE en arbre.--Toutes les Pivoines en arbre supportent
très-bien nos hivers avec un léger abri; mais comme elles entrent en
végétation de très-bonne heure, il faut avoir soin de les garantir
contre les gelées du printemps.

     =Variétés.=--Athlète, -- Blanche de Noisette, -- Comte de
     Flandres, -- Comte de Rambuteau, -- Impératrice Joséphine, --
     Moutan, -- Mme de Vatry, -- Triomphe de Malines.


POINCILLADE de Gillies (_Poinciana Gilliesii_).--Hauteur, 1 à 2
mètres; fleurs en grappes, grandes, jaunes, étamines d'un beau
pourpre violacé; couverture l'hiver.


POTENTILLE frutescente (_Potentilla fruticosa_).--Hauteur, 1 mètre;
fleurs d'un beau jaune, tout l'été.


PRUNIER épineux, PRUNELLIER (_Prunus spinosa_).--Hauteur, 2m,65;
rameaux épineux: fleurs blanches, en mars et avril; fruits petits,
très-acerbes. Cet arbrisseau est propre à faire des haies
impénétrables.

     =Variétés.=--À fleurs doubles, -- à fleurs panachées.


PTÉLÉA trifolié, ORME à trois feuilles (_Ptelea
trifoliata_).--Hauteur, 3 à 4 mètres; fleurs verdâtres, en juin.


ROSIERS.--Ce beau genre est très-nombreux en espèces, et grâce aux
variétés remontantes, on peut jouir maintenant une bonne partie de
l'année de la beauté de ses charmantes fleurs. Les Rosiers aiment
une terre franche, un peu fraîche, amendée de temps à autre avec des
engrais consommés; on les multiplie de graines, de rejetons, de
marcottes, de boutures et de greffes.

1. _Semis._--Ce mode de multiplication n'est employé que lorsqu'on
désire avoir des variétés nouvelles. On sème les graines aussitôt
après la maturité, soit en terrines, qu'on rentre l'hiver, soit dans
une plate-bande au levant, en ayant soin de couvrir les semis
pendant les gelées.

2. _Rejetons._--On les enlève en automne, on les met en jauge pour
les replanter en février ou mars; ils sont d'une reprise facile; il
n'est même pas nécessaire qu'ils aient beaucoup de racines; il
suffit souvent d'un bon talon.

3. _Marcottes._--On marcotte les espèces à bois tendre par incision,
en mai et juin, soit en pleine terre, soit dans des pots à marcotte,
et pour les espèces à rameaux ligneux on les marcotte par cépée.
(_Voyez_ l'article _Marcottes_.)

4. _Boutures._--Presque tous peuvent être multipliés de boutures,
mais sur couche et étouffées. Les Bengales et les Îles-Bourbon
peuvent seuls se passer de ces soins.

C'est principalement par la greffe en écusson que l'on multiplie les
espèces qu'on veut élever à tige; on leur donne l'Églantier à fruits
longs pour sujet, puis le Rosier Quatre-Saisons ou le Bengale
ordinaire pour les espèces qui ont quelque affinité avec ces
derniers, et dans le cas où l'on ne veut que des tiges peu élevées.

On greffe les Rosiers en juillet et août, en ayant soin, comme nous
l'avons indiqué à l'article _Greffes_, de profiter du moment où les
sujets sont le plus en séve.

Quant au choix des espèces, chacun doit les prendre à son goût, et
la seule recommandation que nous ayons à faire aux personnes qui ont
des rosiers à greffer, c'est de prendre toujours de préférence des
espèces qui puissent supporter sans souffrir les rigueurs de nos
hivers.

Indépendamment des Rosiers greffés, on cultive un grand nombre de
variétés franches de pied, avec lesquelles on forme de charmants
massifs. Mais comme beaucoup souffrent de nos hivers, il faut, pour
les conserver, les butter à l'approche des froids, puis les couvrir
de feuilles ou de litière, s'il survient de fortes gelées. En
février enfin, lorsque les gelées ne sont plus à craindre, on
découvre ces Rosiers et l'on détruit les buttes. Par ce moyen, l'on
peut sans crainte livrer à la pleine terre toutes les variétés
qu'on cultive ordinairement en pots.

On peut facilement avancer la floraison des espèces, telles que
Quatre-Saisons, du Roi, Bengale ordinaire et quelques-unes de ses
variétés. Pour cela, il faut avoir des Rosiers plantés en pots de
l'année précédente; on les taille en automne, et dès le mois de
janvier on peut commencer à en forcer une partie, soit en les
plaçant dans une serre chauffée, toujours le plus près possible des
vitraux, ou bien sous châssis; mais alors il faut creuser une bonne
tranchée autour du coffre; puis on élève un réchaud de fumier neuf,
que l'on remanie plus ou moins souvent, suivant l'époque. On couvre
les châssis la nuit, et l'on donne un peu d'air au moment du soleil.

Tous les Rosiers cultivés en pleine terre fleurissent en juin; plus
tard ceux d'espèce remontante donnent une seconde floraison; mais il
y a nécessairement interruption entre la première et la seconde
floraison. Pour remédier à cet inconvénient, il suffit tout
simplement de supprimer les boutons à fleurs d'un certain nombre de
Rosiers remontants.

Un instant arrêtés dans leur développement, ces Rosiers ne tardent
pas à produire de nouveaux rameaux, dont les fleurs succèdent aux
premières Roses. Vient ensuite la seconde floraison naturelle, de
manière que par ce moyen on a des Roses pendant toute la belle
saison.

La culture des Rosiers n'offre rien de particulier; il suffit de les
tailler en mars, plus ou moins court, selon leur vigueur, et pendant
leur végétation de pincer l'extrémité des branches qui poussent trop
vigoureusement; puis d'enlever avec soin toutes celles qui partent
du pied ou qui se développent sur la tige.

Pour garnir la tige des Rosiers greffés un peu haut, on peut planter
au pied des _Pétunias_ blancs et violets, ou bien des _Gladiolus_,
qui produisent également un bel effet. On peut aussi, dans le même
but, semer au printemps un peu de graine de _Pied-d'alouette nain_
entre ceux qui sont cultivés en massif.

     =Variétés.= ROSIERS THÉS OU INDICA.--Adam, pl. rose clair, --
     Bougère, rose tendre, -- Comte de Paris, rose très-clair, --
     Devoniensis, blanc jaunâtre, -- Duc de Magenta, rose cuivré, --
     Louise de Savoie, jaune soufre, -- Madame Bravy, blanc lég. rosé,
     -- Id. Mélanie Willermoz, blanc, centre jaunâtre, -- Narcisse,
     jaunâtre, -- Pactole blanc, coeur jaune, -- Safrano, jaune pass.
     au bl. jaunâtre, -- Sombreuil, blanc lég. rosé, -- Souvenir d'un
     Ami, ou Queen Victoria, beau rose, -- Vicomtesse de Cazes, jaune
     cuivré passant au jaune pâle.

     ROSIERS BENGALE.--Archiduc Charles, rose pass. au
     cramoisi,--Camélia blanc,--Cels, multiflore, carné,--Cramoisi
     supérieur, cramoisi vif,--Madame Bréon, beau rose,--Prince
     Charles, cerise vif.

     ROSIERS NOISETTE.--Aimé Vibert, blanc pur,--Chromatella, jaune
     pass. au jaune clair,--Desprez, rose et jaunâtre,--Lamarque,
     blanc jaunâtre,--Madame Deslonchamps, blanc carné légèrement
     jaunâtre,--Ophirie, aurore cuivré,--Solfatare, gr. pl. jaune
     soufre bien prononcé,--Triomphe de Rennes, jaune canari.

     ROSIERS ÎLE BOURBON.--Acidalie, moy. ou gr. pl. blanc léger.
     carné,--Apolline, rose tendre fortement nuancé,--Comice de
     Tarn-et-Garonne, carmin brillant,--Comtesse de Barbantane, blanc
     carné,--Docteur Leprestre, rouge velouté vif,--Gloire de Dijon,
     blanc carné à centre jaunâtre,--Guillaume le Conquérant, rose
     clair,--Hermosa, rose tendre,--Louise Odier, rose vif,--Marquis
     de Moyria, rose vif,--Mistriss Bosanquet, carné tendre, tr.
     florifère,-- * Monsieur Gourdau, pourpre foncée,--Paxton, rose vif
     nuancé feu,--Reine des îles Bourbon, carné jaunâtre,--Souvenir de
     la Malmaison, blanc légèrement carné,--Id. de l'Arquebuse, gr.
     pl. rouge vif, cerise vif,--Victor-Emmanuel, rouge pourpre
     variable.

     ROSIERS HYBRIDES REMONTANTS.--Alexandrine Bachmeteff, rouge
     vif,--Alphonse Karr (Cherpin), rose vif,--Anna de Diesbach, beau
     rose carm.,--Auguste Mie, rose éclatant,--Baronne Hallez de
     Claparède, rouge vif,--Baronne Prévost, beau rose,--Caroline de
     Sansal, carné clair, centre rosé,--Cardinal Patrizzi, rouge ébl.
     nuancé pourpre,--Comte de Nanteuil, rose vif,--Comtesse Cécile de
     Chabrillant, rose vif glacé,--Cornet, rose tendre,--Deuil de la
     reine des Belges, rouge foncé,--Duchesse de Cambacérès, rose
     vif,--Id. d'Orléans, rose hortensia,--Id. Sutherland,
     carné,--Empereur de Maroc, pourpre velouté nuancé,--François
     Arago, amarante velouté nuancé,--François Ier, rouge cerise
     nuancé de rouge foncé,--François Lacharme, carmin vif passant au
     rouge,--Géant des batailles, rouge éclatant,--Général
     Jacqueminot, carmin vif,--Id. Washington, rouge vif,--Jules
     Margottin, carmin clair pourpre,--Lion des combats, rouge foncé
     nuancé de feu,--Lord Raglan, centre feu vif pourpre, violet à la
     circonférence,--Louis Bonaparte, rose vif,--Louis XIV, rouge
     cramoisi velouté éclatant,--Louise Odier, beau rose vif,--Madame
     Boll, beau rose vif,--Id. Charles Crapelet, rose cerise
     glacé,--Id. Ducher, rose tend, presq. blanc,--Id. Furtado, rose
     carminé,--Id. Hilaire, rose, revers des pet. blanc,--Id. Knorr,
     beau rose vif à bords rose clair,--Id. Laffay, rose clair,--Id.
     Vidot, blanc carné nuancé de rose vif,--Mère de saint Louis,
     blanc passant au rose tr. tendre,--Pæonia, rouge cramoisi,--Pie
     IX, cramoisi,--Id. Léon Kotschoubey, rouge vif,--Rose de la
     Reine, rose satiné lilacé,--Sénateur Vaïsse, rouge
     éclatant,--Souvenir de la reine d'Angleterre, beau rose vif,--Id.
     de Leweson, Gower, rouge foncé passant au rouge clair,--Sidonie,
     rose,--Triomphe de l'Exposition, rouge vif,--Vicomte Vigier,
     rouge violacé,--Victor Verdier, rose nuancé de carmin vif.

     ROSIERS HYBRIDES DE NOISETTE.--Impératrice Eugénie, blanc lég.
     rosé passant au blanc pur,--Virginale, blanc pur.

     ROSIER CAPUCINE.--Persian yellow.

     ROSIERS CENT FEUILLES.--Des peintres,--Unique
     panachée,--Mousseuse rose,--Mousseuse blanche.


SERINGA odorant (_Philadelphus coronarius_).--Hauteur, 2 mètres à
2m,60; fleurs blanches, très-odorantes, en juin; variété à feuilles
panachées.

     =Variétés.=--Inodorus, -- Latifolius, -- Mexicanus, --
     Grandiflorus, -- Speciosus, -- Gordonianus.


SPIRÆA.--Les _Spiræa_ sont de charmants arbustes à fleurs blanches
ou à fleurs roses, en ombrelles, en corymbes ou en panicules, que
l'on doit comprendre dans la composition de tous les massifs; ils
demandent une terre légère et fraîche pour prospérer.

     =Variétés.=--Ariæfolia, -- Bella, -- Billardi, -- Callosa, --
     Douglasi, -- Eximia, -- Lanceolata, -- Lindleyana, -- Pruuifolia,
     -- Pubescens, -- Reevesi, -- Salicifolia, -- Fortuneii.


STAPHYLÉ à feuilles ailées, FAUX PISTACHIER (_Staphylea
pinnata_).--Hauteur 4 à 5 mètres; fleurs blanches, en avril et juin.


STAPHYLÉ à feuilles ternées (_S. trifoliata_).--Moins élevé que le
précédent; fleurs plus grandes et d'un blanc plus pur, en mai et
juin.


SUMAC fustet (_Rhus cotinus_).--Hauteur, 0m,33 à 2 mètres; fleurs
petites blanchâtres; pédoncules très-longs, formant un panache
très-pittoresque.


SUREAU à grappes (_Sambucus racemosa_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65;
fleurs blanches, en avril et mai; baies rouges.


SUREAU du Canada (_S. canadensis_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65;
fleurs blanches, en juillet; baies noires.

     =Variétés.=--Commun, -- à feuilles argentées, -- à feuilles
     laciniées, -- à feuilles rondes, -- Hétérophylle.


SYMPHORINE à petites fleurs (_Symphoricarpos parviflora_).--Hauteur,
1m,33 à 1m,65; en août, fleurs petites, roses, peu apparentes;
fruits rouges.


SYMPHORINE à grappes (_S. racemosa_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,65;
fleurs semblables à la précédente, en août; fruits produisant un
effet charmant.


SYMPHORINE du Mexique (_S. Mexicana_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33;
fleurs roses, tout l'été; fruits blancs, pictés de violet.


TROËNE commun (_Ligustrum vulgare_).--Hauteur, 2m,65 à 4 mètres;
fleurs blanches, en juin et juillet; baies noires. Variété à
feuilles panachées. On en forme des bordures et des haies
susceptibles d'être taillées.


VIORNE commune (_Viburnum lanterna_).--Hauteur, 2m,65; fleurs
blanches, en juillet; baies rouges, puis noires.


VIORNE obier (_V. opulus_).--Même hauteur que la précédente; fleurs
blanches, en mai; baies noires.


VIORNE stérile, BOULE DE NEIGE (_V. stérile_).--Variété de la
précédente; hauteur, 2 mètres à 2m,65; fleurs blanches, en mai.


WEIGELIA ROSEA.--Charmant arbrisseau du nord de la Chine, assez
semblable au Seringa. En mai, fleurs roses, nombreuses et
très-élégantes. Terre légère ordinaire.


XANTHORHIZE à feuilles de Persil (_Xanthorhiza
apiifolia_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; fleurs d'un violet brun, en
mars et avril.


SECTION IX.--Arbrisseaux et Arbustes d'ornement à feuillage
persistant.

AJONC du Népal (_Ulex Nepalensis_).--Hauteur, 1 mètre; fleurs
jaunes, en avril et mai.


ALATERNE (_Rhamnus alaternus_).--Hauteur, 3 à 4 mètres; fleurs
jaunâtres, odorantes, en avril; variété à feuilles étroites.

     =Variétés.=--À feuilles panachées de blanc, -- à feuilles
     panachées de jaune.


ALISIER luisant (_Cratægus glabra_).--Hauteur, 2 mètres à 3m,33;
fleurs petites, blanches, lavées de rose.

     =Variétés.=--Glauque, -- de la Chine.


AUCUBA du Japon (_Aucuba Japonica_).--Hauteur, 1 mètre à 1m,33;
feuilles d'un vert luisant, marbrées de jaune; fleurs brunes,
petites en avril, nombreuses en mai et juin. Depuis l'introduction
de l'Aucuba à fleur mâle, l'Aucuba à fleur femelle le seul que l'on
possédait autrefois donne de nombreux fruits de couleur écarlate qui
ajoute énormément à la valeur ornementale de ce charmant arbuste,
l'expérience ayant prouvé qu'un seul Aucuba à fleur mâle suffisait
pour féconder tous les Aucuba à fleur femelle d'une plantation;
rien, n'est plus facile, comme on le voit, d'avoir maintenant des
fruits sur tous les Aucuba de nos jardins.


BUDDLEIA LINDLEYANA.--Arbuste rustique, propre à l'ornement des
massifs. Tout le printemps, fleurs en épis, disposés par bouquets,
d'un pourpre violacé.


BUIS arborescent (_Buxus sempervirens_).--Hauteur, 4 à 5 mètres;
fleurs blanches, peu apparentes, en avril; variété à feuilles
panachées de blanc ou de jaune.


BUIS de Mahon (_B. Balearica_).--Hauteur, 3m,33; fleurs jaunes, en
avril.


BUISSON ardent (_Mespilus pyracantha_).--Hauteur, 1m,65 à 2 mètres;
fleurs blanches, très-nombreuses en mai et juin; fruits écarlates.


BUPLÈVRE Oreille de lièvre (_Buplevrum fruticosum_).--Hauteur, 1m,33
à 1m,65; fleurs petites, jaunes, en juillet et août.


CAROUBIER à siliques (_Ceratonia siliqua_).--Arbre d'une taille
moyenne, fleurs pourpre foncé, en août; silique de 0m,33 de
longueur, contenant une pulpe rougeâtre bonne à manger; exposition
du midi.


CHÊNE vert (_Quercus ilex_).--Ces chênes sont moins élevés que les
chênes communs, ont les feuilles plus petites, fermes et coriaces, à
dents plus ou moins piquantes; ils sont sensibles aux froids
rigoureux, et il faut les couvrir en hiver pendant leur jeunesse.

     =Variétés.=--De la Caroline, -- de la Caroline à feuilles
     panachées, -- Coccifère, -- Hétérophylle, -- Liége, -- Yeuse.


FILARIA à larges feuilles (_Phillyrea latifolia_).--Hauteur, 4
mètres; fleurs d'un blanc verdâtre, peu apparentes, en mars; baies
noires; variété à feuilles étroites.


FUSAIN DU JAPON (_Evonymus Japonicus_).--Cet arbuste a produit deux
variétés à feuilles larges bordées l'une de blanc, l'autre de jaune,
avec lesquelles on peut composer de beaux massifs.


HOUX commun (_Ilex aquifolium_).--Hauteur, 6 à 8 mètres; fleurs
petites, blanches, en mai et juin; baies rouges, jaunes ou blanches,
suivant la variété.

     =Variétés.=--Altaclarense, -- Balearica, -- Canadensis, --
     Cuninghamii, -- Ferox, -- Flammea, -- Laurifolia, -- Longifolia,
     -- Marginata, -- Serratifolia.


LAURIER cerise ou amande (_Cerasus laurocerasus_).--Hauteur, 4 à 5
mètres; fleurs petites, blanches, en mai.

     =Variétés.=--À feuilles étroites, -- à feuilles panachées, -- de
     la Colchide.


LAURIER franc, à sauce (_Laurus nobilis_).--Hauteur, 5 à 6 mètres;
fleurs jaunâtres, en mai; baies noires; variété à feuilles
panachées; couverture l'hiver.


LAURIER de Portugal, Azaréro (_Cerasus Lusitanica_).--Hauteur, 5
mètres; fleurs petites, blanches en mai; baies noires.


LAURIER tin (_Viburnum tinus_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65; fleurs
blanches, en mars et avril; couverture l'hiver.

     =Variétés.=--À larges feuilles, -- à feuilles panachées.


LIERRE en arbre (_Hedera arborescens_).--Espèce non grimpante, dont
on peut tirer bon parti dans la composition des massifs du jardin
d'agrément.


MAGNOLIA à grandes fleurs (_Magnolia grandiflora_).--Grand et bel
arbre, à fleurs blanches, odorantes. Sans être difficile sur le
choix du terrain, le Magnolia craint l'humidité.

On le plante en avril et mai; autrement il perd ses feuilles et
reprend difficilement. L'espèce cultivée sous le nom de _Magnolia
Oxoniensis_ fleurit plus jeune, mais elle est plus délicate, et,
souvent on la perd sous le climat de Paris.


MAHONIE à feuilles de Houx (_Mahonia aquifolium_).--Hauteur, 1 à 2
mètres; fleurs jaunes, en avril et mai.

     =Variétés.=--Fascicularis, -- Intermedia, -- Nervosa, --
     Nepalensis, -- Trifoliata, -- Pallida, -- Darwinii, -- Bealii, --
     Fortunei, -- Japonica.


NÉFLIER du Japon (_Mespilus Japonica_).--Hauteur, 2 mètres à 2m,65;
fleurs blanches, odorantes, en automne et quelquefois en mai; il
faut le garantir du froid pendant les hivers rigoureux.


PHLOMIS frutescent (_Phlomis fruticosa_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre;
fleur jaune éclatant, de juillet en septembre.


SÉNEÇON en arbre (_Coniza halimifolia_).--Hauteur, 2 mètres à 3m,33;
fleurs blanches, en octobre et novembre.


TROËNE du Japon (_Ligustrum Japonicum_).--Hauteur, 4 à 5 mètres;
fleurs blanches, en juin et juillet.

     =Variétés.=--À feuilles panachées, -- Du Népal.


YUCCA nain (_Yucca gloriosa_).--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; en août
et septembre, fleurs blanches, assez grandes et nombreuses.

     =Variétés.=--Aloefolia, -- Glauca, -- Glaucescens, -- Pendula, --
     Filamentosa, -- Flaccida.


SECTION X.--Arbuste de terre de bruyère.

ANDROMÈDE (_Andromeda_).--Arbuste assez rustique; hauteur, 0m,65 à
1m,65; fleurs blanches ou rouges, de juin en août; terre de bruyère
fraîche, à l'exposition du nord ou du levant.

     =Variétés.=--Axillaris, -- Lucida, -- Hendersonii, -- Poliifolia,
     -- Racemosa, -- Cassinefolia, -- Rollisonii, -- Arborea.


ARBOUSIER commun (_Arbutus unedo_).--Hauteur, 4 à 5 mètres; fleurs
blanches, de septembre en décembre; fruits rouges, charnus,
semblables à la fraise.


ARBOUSIER andrachné (_A. andrachne_).--Plus délicat que le
précédent; fleurs blanches, en mars et avril, fruits rouges.


AZALÉE (_Azalea à feuilles caduques_).--Arbrisseau très-rustique;
hauteur, 0m,65 à 2 mètres; tout le printemps et l'été, fleurs
charmantes, soit blanches, rouges, roses ou jaunes, suivant les
variétés. On en cultive en pleine terre trois espèces principales,
qui ont produit chacune un grand nombre de variétés. Nous
indiquerons seulement les plus remarquables. Il leur faut, comme aux
Andromèdes, une exposition ombragée.


AZALEA NUDIFLORA.--Hauteur, 1 mètre; fleurs blanches ou rouges en
mai et juin.

     =Variétés.=--Alba, -- Alba plena, -- Bicolor, -- Blanda, --
     Carnea, -- Coccinea, -- Crispa, -- Incana, -- Incarnata, --
     Mirabilis, -- Partita, -- Purpurea, -- Rosea, -- Rubicunda, --
     Rubra, -- Rutilans, -- Versicolor.


AZALEA VISCOSA.--Hauteur, 1m,33 à 1m,65; fleurs blanches, odorantes,
en avril et mai.

     =Variétés.=--Dealbata, -- Fissa, -- Glauca, -- Odorata, --
     Rubescens, -- Serotina, -- Variegata, -- Vittata.


AZALEA PONTICA.--Hauteur, 1m,65 à 2 mètres; fleurs jaunes, en mai et
juin.

     =Variétés.=--Albiflora, -- Aurantiaca, -- Calendulacea, --
     Crocea, -- Cuprea, -- Flammea, -- Grandiflora, -- Ignescens, --
     Pallida, -- Speciosa, -- Splendens, -- Sinensis lutea, --
     Tricolor, -- Triumphans.


DAPHNE CNEORUM, THYMELÉE des Alpes.--Tiges rampantes; fleurs rose
foncé, d'une odeur agréable, en avril et mai.

     =Variétés.=--À fleurs blanches, -- à feuilles panachées.


DAPHNE COLLINA.--Hauteur, 0m,65; fleurs rose tendre, à odeur suave,
d'avril en juin.


DAPHNE PONTICA.--Hauteur, 0m,65 à 1 mètre; fleurs jaunes, odorantes,
en mars et avril.


DAPHNÉ dauphin.--Hauteur, 0m,65; fleurs d'un rose pourpre, de
novembre en avril.


ERICA ARBOREA.--Hauteur, 1m,33 à 2 mètres; fleurs petites, blanches,
en février et mars.


ERICA MEDITERRANEA.--Hauteur, 1 mètre à 1m,33; fleurs roses, en mars
et avril.


ERICA MULTIFLORA.--Hauteur, 0m,65; fleurs d'un pourpre clair, d'août
en octobre.


FOTHERGILLE à feuilles d'Aune (_Fothergilla alnifolia_).--Hauteur,
0m,65; fleurs petites, en épis, blanches, d'une odeur agréable, en
avril.


GAULTHÉRIE du Canada (_Gaultheria procumbens_).--Hauteur, 0m,20 à
0m,25; fleurs d'un rouge vif, à différentes époques; baies rouges.


HORTENSIA à feuilles d'obier (_Hortensia opulifolia_).--Hauteur, 1
mètre à 1m,33; de juin en novembre; fleurs d'un rouge purpurin,
bleues dans certains terrains; couverture d'hiver.


KALMIE (_Kalmia_).--Superbe arbrisseau; hauteur, 0m,50 à 2 mètres;
de mai en juillet, fleurs rouges, roses, blanches ou carnées,
suivant les variétés; terre de bruyère fraîche, à l'exposition du
nord ou du levant.

     =Variétés.=--Latifolia, -- Augustifolia, -- Glauca, -- Oleifolia.


MENZIEZIA à feuilles de Polium (_Menziezia poliifolia_).--Tiges
rampantes, peu élevées, fleurs pourpres, en été; variétés à fleurs
blanches.


PRINOS verticillé, APALANCHE vert (_Prinos
verticillatus_).--Hauteur, 1m,65 à 2 mètres; fleurs blanches, en
juillet et août; fruits rouges.


PRINOS glabre (_P. glaber_).--Hauteur, 0m,65; fleurs blanches, en
août.


RHODODENDRUM PONTICUM.--Hauteur, 2 mètres à 2m,65; en mai, fleurs
grandes, d'un pourpre violacé plus ou moins foncé. Il a produit un
grand nombre de variétés: les plus remarquables sont:

     =Variétés.=--Album, -- Bullatum, -- Elegantissimum, -- Guttatum,
     -- Heterophyllum, -- Hyacinthæflorum, -- Monstrosum, --
     Nivaticum, -- Nazarethii, -- Roseum superbum, -- Rubrum, --
     Vervaenneanum.


RHODODENDRUM MAXIMUM.--Hauteur, 1m,65 à 2 mètres; fleurs rose plus
ou moins vif, en mai et juin; variétés.

     =Variétés.=--Album, -- Roseum.


RHODODENDRUM CATAWBIENSE.--Hauteur, 1 mètre; fleurs grandes, d'un
rose tendre, en mai et juin.

     =Variétés.=--Bicolor, -- Purpureum, -- Pardolaton, -- Speciosum.


RHODODENDRUM ARBOREUM.--Le _Rhododendrum arboreum_, si remarquable
par la beauté de ses fleurs, a produit plusieurs variétés qui
peuvent être cultivées en pleine terre. Comme tous les arbustes de
terre de bruyère, les _Rhododendrum arboreum_ doivent être placés au
nord de préférence; ils fleurissent quelque temps après ceux qui
sont cultivés en serre, de manière que l'on peut par ce moyen avoir
des fleurs pendant plusieurs mois.

Les variétés suivantes ont déjà supporté plusieurs hivers en pleine
terre sans souffrir.

     =Variétés.=--Altaclanense, -- Charles Truffaut, -- Curninghami,
     -- Elegantissima, -- Lady Warander, -- Louis-Philippe, -- Madame
     Berlin, -- Nobilianum, -- Russelianum, -- Smithi elegans, --
     Superbissima, -- Triumphans.


SECTION XI.--Arbres d'ornement à feuilles caduques.

AILANTE glanduleux, VERNIS du Japon (_Ailantus glandulosa_).--Arbre
élevé, d'un beau port et d'une végétation vigoureuse; fleurs
verdâtres, en août.


ALIZIER à feuilles larges ou de Fontainebleau (_Cratoegus
latifolia_).--Hauteur, 8m,33; feuilles blanchâtres en dessous;
fleurs blanches, en mai et juin; fruits d'un écarlate safrané.

     =Variétés.=--Blanc, -- de Laponie.


ARALIE épineuse (_Aralia spinosa_).--Hauteur, 2m,65 à 3m,33; tige
épineuse; fleurs blanches, odorantes, de mars en septembre.


AUNE commun (_Alnus communis_).--Arbre très-élevé, à tige ou en
buisson, d'une végétation vigoureuse dans les terrains humides;
fleurs en chaton, en juillet.

     =Variétés.=--À feuilles laciniées, -- Argenté.


BONDUC, CHICOT du Canada (_Gymnocladus Canadensis_).--Arbre d'un
beau port; fleurs blanches, en juin.


BOULEAU commun (_Betula alba_).--Arbre rustique très-élevé, à
rameaux flexibles; feuillage très-léger; fleurs en chaton, en
juillet.

     =Variétés.=--À feuilles laciniées, -- Noir, -- à papier, --
     Odorant.


BROUSSONETIA, MÛRIER à papier (_Broussonetia papyrifera_).--Hauteur,
5 mètres à 6m,65; feuilles de différentes formes; fleurs en chatons
grisâtres, de mars en septembre.

     =Variétés.=--À feuilles panachées, -- à feuilles en capuchon.


CATALPA (_Bignonia Catalpa_).--Hauteur, 10 mètres; feuilles grandes,
d'un beau vert; fleurs blanches, marquées de points pourpres, en
août. Ce bel arbre mérite d'être placé isolément, afin qu'on puisse
jouir de l'agrément de sa vue.


CERISIER à fleurs doubles (_Cerasus flore pleno_).--Variété du
Cerisier commun; fleurs d'un beau blanc, en avril.

     =Variétés.=--De Virginie, -- à feuilles de Pêcher.


CHALEF à feuilles étroites, OLIVIER de Bohême (_Elæagnus
angustifolia_).--Hauteur, 5 mètres à 6m,65; rameaux couverts d'un
duvet blanc; feuilles blanchâtres, cotonneuses; fleurs petites,
jaunâtres, très-odorantes, en juin et juillet.


CHARME commun (_Carpinus betulus_).--Arbre très-élevé et rustique;
fleurs en chaton, de mars en mai. Planté jeune, il sert à former des
palissades nommées charmilles; en le soumettant à une tonte
régulière, il prend facilement toutes les formes que l'on désire. On
place aussi dans les jardins paysagers les variétés suivantes:

     =Variétés.=--À feuilles panachées, -- à feuilles de Chêne, --
     d'Amérique, -- de Virginie.


CHÂTAIGNIER d'Amérique, CHINCAPIN (_Castanea Americana_).--Grand
arbre, à feuilles lancéolées, bordées de dents aiguës; fleurs en
chaton, en juillet et août.

     =Variétés.=--À feuilles panachées, -- Hétérophylle.


CHÊNE commun (_Quercus pedunculata_).--C'est sans contredit le plus
bel arbre de nos forêts; il est à regretter que ses proportions
gigantesques ne permettent pas toujours de le placer dans les
jardins.

Parmi les espèces de l'Europe et celles d'Amérique, il en est
plusieurs qui méritent à tous égards d'être employées à l'ornement
des jardins paysagers. Nous citerons les plus remarquables.

     1. _Chênes d'Europe._--À feuilles panachées,--À feuilles de
     fougère,--Pyramidal,--Chevelu,--Chevelu à feuilles panachées.

     2. _Chênes d'Amérique._--Blanc,--À très-gros
     fruits,--Bicolore,--Rouge,--Des montagnes,--Des
     marais,--Quercitron,--Cocciné,--À feuilles de Saule.


CLAVALIER à feuilles de Frêne (_Xanthoxylum fraxineum_).--Hauteur, 4
mètres; rameaux épineux, fleurs peu apparentes, en mars et avril;
capsules d'un beau rouge.


COIGNASSIER de la Chine (_Cydonia Sinensis_).--Arbre de moyenne
grandeur; feuilles lisses; fleurs roses, odorantes, en avril et mai.


CORNOUILLER mâle (_Cornus mas_).--Hauteur, 4 à 5 mètres; fleurs
jaunes, petites, en février; baies rouges ou jaunes, suivant la
variété.


CORNOUILLER à grandes fleurs (_C. florida_).--Hauteur, 10 mètres;
fleurs jaunes, petites, en mai; baies rouges.


CYTISE des Alpes, FAUX ÉBÉNIER (_Cytisus laburnum_).--Hauteur, 5
mètres, à tige ou en buisson; rameaux longs et pendants; fleurs
jaunes, nombreuses, en mai et juin.

     =Variétés.=--Odorant, -- Pleureur, -- à feuilles de Chêne, --
     d'Adam.


ÉPINE blanche, AUBÉPINE (_Mespilus oxyacantha_).--Hauteur, 6 mètres
à 6m,65; rameaux épineux; fleurs blanches, très-odorantes, en mai;
fruits rouges ou jaunes. Élevée en buisson, on en forme des haies
très-solides.

     =Variétés.=--À fleurs blanches doubles, -- à fleurs roses
     simples, -- à feuilles panachées, -- Parasol.


ÉPINE d'Espagne, AZEROLIER (_M. Azarolus_).--Plus élevée que la
précédente; fleurs blanches, en juin; fruits en pomme, rouges ou
jaunes, ou en poire, selon la variété.


ÉPINE ergot de coq (_M. crus galli_).--Hauteur, 6m,65; rameaux
garnis d'épines semblables aux ergots de coq; fleurs blanches, en
mai et juin; fruits d'un beau rouge.


ÉRABLE sycomore (_Acer pseudo-platanus_).--Arbre très-élevé;
feuilles palmées; fleurs jaunâtres, en avril et mai.


ÉRABLE negundo (_A. negundo_).--Grand arbre à rameaux roides et
cassants; écorce d'un vert lisse; fleurs vertes, petites, en avril.
Variété à feuilles panachées de blanc.

Rien ne peut donner une idée exacte de l'effet que produit un massif
de Negundo à feuilles panachées de blanc, dans lequel on place
quelques plantes annuelles à feuilles rouges.


ÉRABLE jaspé (_A. Pensylvanicum_).--Arbre de moyenne grandeur;
feuilles larges, arrondies; écorce d'un vert glauque strié de lignes
blanches; fleurs verdâtres, en mai.


ÉRABLE rouge (_A. rubrum_).--Grand et bel arbre; feuilles dentées,
blanches en dessous; fleurs rouges, en avril et mai; fruits rouges.

Les Érables japonais _ornatum_, _Friederici Guillelmi_ et
_sanguineum_ sont de charmants arbres à feuilles ornementales dignes
de figurer dans tous les jardins d'agrément.


FÉVIER d'Amérique, ACACIA triacanthos (_Gleditschia
triacanthos_).--Hauteur, 10 à 12 mètres; épines nombreuses, souvent
très-longues; fleurs peu apparentes, d'un blanc sale, en mai et
juin; gousse très-longue.

     =Variétés.=--Sans épines, -- Pleureur.


FÉVIER de la Chine (_G. Sinensis_, _G. horrida_).--Hauteur, 10 à 12
mètres; épines nombreuses, en fuseau; fleurs verdâtres, en juin et
juillet.


FÉVIER de la mer Caspienne (_G. Caspica_).--Arbre élevé, à épines
très-longues et recourbées.


FRÊNE commun (_Fraxinus excelsior_).--Arbre très-élevé, à feuillage
léger; fleurs jaunâtres, en avril et mai. On en cultive plusieurs
variétés, toutes propres à la décoration des jardins paysagers.


FRÊNE à fleurs (_F. ornus_).--Hauteur, 10 mètres; feuilles d'un vert
foncé; fleurs blanches, en mai et juin.

     =Variétés.=--Argentea, -- Aurea, -- Pendula, -- Scolopendrifolia,
     -- Jaspidoea, -- Americana, -- Juglandifolia, -- Sambucifolia, --
     Latifolia, -- Variegata.


GINKGO BILOBA, ARBRE aux Quarante-Écus (_Salisburia
adiantifolia_).--Arbre très-élevé, à port pyramidal, remarquable
pour la forme de ses feuilles; fleurs jaunâtres, en chaton; fruits
semblables à de petites prunes; amandes bonnes à manger.


HÊTRE commun (_Fagus sylvatica_).--Grand et bel arbre très-rustique;
fleurs en chaton, en avril et mai; fruit nommé faîne, ayant la
saveur de la noisette, et dont on retire une huile très-estimée.

     =Variétés.=--Pleureur, -- à feuilles pourpres, -- à feuilles
     enivrées, -- à feuilles panachées, -- à feuilles de fougère, -- à
     feuilles crispées.


KOELREUTERIA paniculé, SAVONNIER (_Koelreuteria paniculata_).--Arbre
de moyenne grandeur; port agréable; fleurs d'un beau jaune, de juin
en août.


LIQUIDAMBAR copal (_Liquidambar styraciflua_).--Hauteur, 10 à 12
mètres; feuilles palmées; fleurs verdâtres, odorantes, au printemps.


LIQUIDAMBAR imberbe (_L. imberbe_).--Même hauteur que le précédent,
mais plus rustique.


MACLURE épineux (_Maclura aurantiana_).--Bel arbre à rameaux
épineux; fleurs verdâtres, en chaton, en juin et juillet; fruits
verts, sphériques, à écorce rude.


MAGNOLIA acuminé (_Magnolia acuminata_).--Arbre très élevé,
rustique; feuilles très-grandes; fleurs d'un jaune verdâtre, larges
de 0m,10, en mai et juin.


MAGNOLIA à feuilles en coeur (_M. cordata_).--Cette espèce a
beaucoup de rapport avec la précédente.


MAGNOLIA auriculé (_M. auriculata_).--Hauteur, 10 mètres; fleurs
grandes, blanches, odorantes, en avril et mai.


MAGNOLIA glauque (_M. glauca_).--Hauteur, 5 mètres; très-rustique;
feuilles d'un vert glauque en dessous; fleurs blanches, odorantes,
de juillet en septembre.


MAGNOLIA de Thompson (_M. Thompsoniana_).--Tige pyramidale; fleurs
blanches, larges de 0m,15.


MAGNOLIA à grandes feuilles (_M. macrophylla_).--Hauteur, 6m,65 à 10
mètres; feuilles de 0m,65 de long; fleurs blanches, larges de 0m,15.


MAGNOLIA Yulan (_M. conspicua_).--Hauteur, 10 à 12 mètres; feuilles
de 0m,20 de long; fleurs blanches, odorantes, en avril.


MAGNOLIA parasol (_M. umbella_).--Hauteur, 6m,65 à 10 mètres;
feuilles de 0m,50 de long; fleurs grandes, blanches, en mai et juin.


MAGNOLIA de Soulange (_M. Soulangeana_).--Hauteur, 3 à 4 mètres;
fleurs odorantes, blanches en dedans, pourpres en dessus, en avril.


MARRONNIER d'Inde (_Æsculus hippocastanum_).--Bel arbre, très-élevé
et rustique; fleurs blanches, panachées de rouge, en mai.


MARRONNIER rubicond (_Æ. rubicunda_).--Moins élevé que le précédent;
feuillage plus vert; fleurs d'un beau rouge, en mai et juin.


MARRONNIER Pavier jaune (_Pavia lutea_, _Æsculus flava_).--Arbre
moins élevé que le Marronnier d'Inde; fleurs d'un jaune pâle, en
mai.


MARRONNIER rouge (_P. rubra_).--Hauteur, 5 mètres à 6m,65; fleurs
d'un beau rouge foncé, en mai.


MARRONNIER de l'Ohio (_P. Ohiotensis_).--Hauteur, 6m,65 à 8m,33;
fleurs blanches, en mai.


MARRONNIER à longs épis (_P. macrostachya_).--Fleurs blanches,
odorantes, en juillet et août; fruits petits, bons à manger.


MARRONNIER de deux couleurs (_P. dicolor_).--Arbre peu élevé; fleurs
rouges et jaunes, en mai.


MICOCOULIER de Provence (_Celtis australis_).--Arbre d'un beau port;
fleurs petites, verdâtres, en mai; fruits noirs.

     =Variétés.=--De Tournefort, -- à feuilles en coeur, -- de
     Virginie, -- du Mississipi.


MÛRIER blanc (_Morus alba_).--Arbre d'un port agréable, digne de
figurer dans les jardins paysagers; fleurs en chaton, en juin; baies
blanchâtres.

     =Variétés.=--Rouge du Canada, -- Moretti.


NÉFLIER parasol (_Mespilus linearis_).--Cet arbrisseau étend ses
branches latéralement, et, greffé en tête sur l'Épine blanche, il
est très-propre à former de belles allées couvertes; fleurs
blanches, en mai et juin.


NOISETIER du Levant (_Corylus colurna_),--Arbre très-élevé; port
pyramidal; fleurs en chaton, en mars et avril; fruits petits,
aplatis.


NOISETIER de Byzance (_C. Byzantina_).--Semblable au précédent, mais
un peu moins élevé.


NOYER noir d'Amérique (_Juglans nigra_).--Arbre très-élevé, d'une
végétation vigoureuse; fleurs en chaton, en avril et mai; fruits
petits, ronds, à coque très-dure.

     =Variétés.=--Cendré, -- Blanc, -- à feuilles de Frêne, --
     Hétérophylle.


ORME commun (_Ulmus campestris_).--Arbre très-élevé, remarquable par
sa rusticité; fleurs blanchâtres, en faisceau écailleux, en avril.


ORME à feuilles étroites (_U. stricta_).--Variété du précédent; on
en forme des palissades très-rustiques.

     =Variétés.=--À larges feuilles, -- à feuilles panachées, --
     Pleureur, -- Pyramidal.


ORME d'Amérique (_U. Americana_).--Arbre plus élevé que l'Orme
commun; rameaux rougeâtres, recourbés vers leur extrémité.


PAULOWNIA IMPERIALIS.--Arbre du Japon, introduit en 1834; port du
Catalpa; végétation remarquable; feuilles très-grandes, surtout chez
les jeunes individus; fleurs bleues, en avril. Pour jouir de toute
la beauté de son feuillage, il faudrait le rabattre chaque année,
afin d'avoir de jeunes rameaux, sur lesquels les feuilles sont
toujours beaucoup plus larges.


PÊCHER à fleurs doubles (_Amygdalus Persica flore pleno_).--Arbre
admirable pendant sa floraison, qui a lieu en mars et avril; on
l'élève à tige ou en buisson.

     =Variétés.=--Alba plena, -- Rubra plena, -- Versicolor, -- Flore
     pleno, -- Camelliæflora, -- Dianthiflora.


PEUPLIER (_Populus_).--Tous les Peupliers sont des arbres élevés et
d'une végétation rapide; ils se plaisent dans les terrains humides
et sont propres à la décoration des jardins paysagers; les plus
remarquables sont:

     =Variétés.=--Nivea, -- Angulata, -- Balsamifera, -- Canadensis,
     -- Pyramidalis, -- Grandidentata, -- Heterophylla, --
     Ontariensis, -- Tremula, -- Molinifera.


PLANERA CRENATA, Orme de Sibérie.--Tout aussi rustique que l'orme
commun, avec lequel il a beaucoup de rapport, le _Planera crenata_
a, sur ce dernier, l'avantage de ne jamais être attaqué par les
insectes.


PLAQUEMINIER LOTUS ou d'Italie (_Diospyros lotus_).--Hauteur, 8m,33
à 10 mètres; feuilles lancéolées, d'un beau vert; fleurs verdâtres,
peu apparentes, en juin et juillet; fruits jaunâtres, bons à manger.


PLAQUEMINIER de Virginie (_D. Virginiana_).--Plus élevé que le
précédent; fruits bons à manger.


PLATANE d'Orient (_Platanus orientalis_).--Arbre très-élevé, d'un
beau port; feuilles palmées; fleurs en chaton globuleux, en avril et
mai.


PLATANE d'Occident (_P. occidentalis_).--Port du précédent;
seulement il a les feuilles plus larges.

     =Variétés.=--À feuilles d'Érable, -- à feuilles laciniées, --
     Ondulé, -- Étoilé.


POIRIER à fleurs doubles (_Pyrus communis flore pleno_).--Variété du
poirier commun; hauteur, 4 mètres; fleurs blanches doubles, en
avril.


POIRIER cotonneux (_P. Polveria_).--Hauteur, 5 mètres; feuille et
rameaux couverts d'un duvet blanc; fleurs blanches, en mai.


POMMIER à fleurs doubles (_Malus communis flore pleno_).--Variété du
Pommier commun; hauteur, 4 mètres, fleurs blanc rosé, en mai.


POMMIER baccifère ou de Sibérie (_M. Baccata_).--Hauteur, 2m,65;
fleurs grandes, d'un blanc rosé, en avril; fruits rouges, en forme
de baie.


POMMIER de la Chine ou à bouquets (_M. spectabilis_).--Hauteur, 4
mètres, fleurs d'un beau carmin avant leur épanouissement, puis
blanc lavé de rose, en mai; fruits très-petits.


POMMIER toujours vert (_Malus sempervirens_).--Feuilles presque
persistantes; fleurs d'un beau rose avant leur épanouissement, puis
presque blanches, en mai.


POMMIER odorant (_M. coronaria_).--Fleurs grandes, d'un beau blanc,
odorantes, en mai.


PRUNIER à fleurs doubles (_Prunus flore pleno_).--Variété du Prunier
commun, cultivée pour la beauté de ses fleurs.

     =Variétés.=--Sinensis alba plena, -- Sinensis rosea plena, --
     Trilobata, -- Blanc.


PRUNIER mirobolan (_P. mirobolana_).--On en cultive deux variétés,
l'une à fruits rouges, l'autre à fruits jaunes.


ROBINIER blanc, Acacia blanc (_Robinia pseudo-acacia_).--Arbre
élevé, à feuillage élégant; rameaux épineux; fleurs blanches,
très-odorantes, en mai et juin.

     =Variétés.=--Pyramidalis, -- Pendula, -- Flore luteo, -- Amoena,
     -- Decaisneana, -- Les variétés sans épines, cultivées sous le
     nom de Spectabilis, Inermis, Crispa, sortent également du
     Robinier blanc.


ROBINIER visqueux (_R. viscosa_).--Port de l'Acacia blanc; arbre
épineux dans sa jeunesse; rameaux visqueux; fleurs rose pâle, en
juin et juillet.


ROBINIER rose (_R. hispida_).--Hauteur, 4 mètres; rameaux
très-cassants, couverts de poils rougeâtres; fleurs d'un beau rose,
de juin en août. En le greffant rez terre, il forme un charmant
arbrisseau.


SAULE pleureur (_Salix Babylonica_).--Arbre d'un aspect
très-pittoresque; rameaux longs et flexibles, pendants jusqu'à
terre; feuilles lancéolées; fleurs en chaton, en avril et mai.

     =Variétés.=--À feuilles de laurier, -- à feuilles de Romarin, --
     Argenté, -- En anneau.

Tous les saules peuvent être placés avantageusement dans les jardins
paysagers: ils se plaisent particulièrement dans les terrains
humides.


SOPHORA du Japon (_Sophora Japonica_).--Grand et bel arbre; feuilles
d'un vert foncé; rameaux un peu pendants; fleurs blanchâtres, en
juillet. Variété à rameaux pendants.


SORBIER des oiseleurs (_Sorbus aucuparia_).--Hauteur, 5 à 6 mètres;
rameaux longs et souvent pendants; fleurs blanches, en mai; fruits
d'un beau rouge.


SORBIER domestique (_S. domestica_).--Beaucoup plus élevé que le
précédent; fleurs blanches en mai; fruits pyriformes, rougeâtres.

     =Variétés.=--Hybride, -- d'Amérique, -- à feuilles de Sureau.


TILLEUL d'Europe (_Tilia Europæa_).--Arbre élevé et rustique; port
pyramidal. Cet arbre se couvre de feuilles dès les premiers jours du
printemps, mais il les perd beaucoup plus tôt que tous les autres.
On l'emploie pour former les avenues. Il est facile à diriger et
peut être soumis à une tonte régulière. Fleurs blanchâtres,
odorantes, de mars en juin.

     =Variétés.=--Corail, -- Pleureur, -- à feuilles laciniées, -- à
     feuilles panachées.


TILLEUL argenté (_T. argentea_).--Port du Tilleul d'Europe,
seulement un peu moins élevé; feuilles d'un vert foncé en dessus,
planches et cotonneuses en dessous.


TILLEUL d'Amérique (_T. Americana_).--Arbre très élevé; feuilles
très-grandes et dentées.


TULIPIER de Virginie (_Liriodendron tulipifera_).--Arbre d'un beau
port, remarquable par la forme de ses feuilles et par ses fleurs,
d'un jaune verdâtre mêlé de rouge, semblables à une Tulipe pour la
forme et la grandeur; fleurs en juin et en juillet. La plantation
des Tulipiers ne doit avoir lieu qu'au printemps, et il faut éviter,
autant que possible, de couper aucune branche, car les amputations
leur sont très-nuisibles, surtout pendant leur jeunesse.

     =Variétés.=--À feuilles entières, -- à fleurs jaunes.


VIRGILIER à bois jaune (_Virgilia lutea_).--Hauteur, 10 mètres
environ; fleurs blanches très-belles, en juin.


SECTION XII.--Arbres résineux.

Les arbres résineux, vulgairement nommés arbres verts, doivent être
plantés jeunes et de préférence en avril et en mai, époque où ils
commencent à végéter. Si l'on se trouvait forcé de planter en
automne, il faudrait le faire dès la fin de septembre; autrement on
risque de perdre un grand nombre de sujets.

Les Ifs, les Thuias et le Sequoia sempervirens peuvent être taillés;
quant aux autres, on doit éviter de les couper; et si jamais il
devenait nécessaire de supprimer quelques branches, il faudrait les
couper à quelques centimètres de la tige, afin d'éviter une perte
de séve, toujours préjudiciable.

On multiplie les arbres verts de graines, semées en avril, ou par la
greffe herbacée, en leur donnant pour sujets les variétés les plus
ordinaires.


ARAUCARIA IMBRICATA.--Arbre d'une forme pyramidale, très-gracieux;
rameaux couverts de feuilles lancéolées, piquantes au sommet.


CÈDRE du Liban (_Cedrus Libani_).--Arbre très-élevé, pyramidal;
rameaux horizontaux; cônes ovales oblongs, sans aspérités. On doit
toujours le planter isolément, afin de jouir de son effet
majestueux.


CÈDRE DEODORA (_Cedrus deodora_).--Cet arbre, si remarquable par ses
rameaux pendants et le beau vert glauque de ses feuilles, est d'une
croissance rapide et susceptible d'atteindre une grande élévation.


CRYPTOMERIA JAPONICA.--Cet arbre diffère essentiellement des autres
arbres verts, par ses feuilles et la disposition de ses rameaux.
Pour jouir de toute la beauté des Cryptomeria, il faut les planter
isolément.


CYPRÈS (_Cupressus_).--Ces arbres, d'un vert peu sombre, conviennent
tous au jardin d'agrément; on les plante en lignes ou isolément,
suivant la forme qu'ils affectent. Seul, le Cupressus disticha exige
un terrain frais pour prospérer.

     =Variétés.=--Sempervirens (pyramidal), -- Funebris, --
     Lawsoniana, -- Lambertiana, -- Disticha (chauve).


GENÉVRIER commun (_Juniperus communis_).--Arbrisseau de 4 à 5 mètres
de hauteur; rameaux diffus, feuilles piquantes; baies sphériques,
d'un bleu noirâtre.

     =Variétés.=--De Virginie, -- d'Orient.


IF commun. (_Taxus baccata_).--Arbre rustique, très-rameux; baies
rouges. On peut lui faire prendre différentes formes, en le tondant
annuellement.

     =Variétés.=--À feuilles panachées, -- Pyramidal.


MÉLÈZE d'Europe (_Larix Europæa_).--Arbre très-élevé, d'une forme
pyramidale; branches horizontales; feuilles caduques; cônes
très-petits.

     =Variétés.=--À rameaux pendants, -- Noir d'Amérique.


PINS (_Pinus_).--Arbres très-élevés, rustiques, toujours verts,
précieux pour l'ornement des jardins paysagers; on les place
isolément ou par groupes, et leur nuance sombre contraste
agréablement avec le feuillage des autres arbres.

     =Variétés.=--Sylvestris (d'Écosse), -- Laricio (de Corse), --
     Austriaca, -- Benthamiana, -- Lambertiana, -- Pinaster, --
     Ponderosa, -- Pyrenaica, -- Strobus, -- Sabiniana.


SAPINS (_Abies_).--Les Sapins sont généralement des arbres de haute
taille; ils diffèrent des Pins par leur forme pyramidale. Tous
peuvent être cultivés dans les grands jardins.

     =Variétés.=--Alba (Sapinette blanche), -- Excelsa (Épicéa), --
     Canadensis (Hemlock), -- Cephalonica, -- Cilicica, -- Balsamea
     (Baumier), -- Douglasii, -- Morinda, -- Nobilis, -- Nordmanniana,
     Pectinata (S. argenté), -- Pinsapo.


SEQUOIA SEMPERVIRENS (_Taxodium sempervirens_).--Grand et bel arbre
de la Californie, d'une croissance rapide et d'une grande rusticité.
On peut laisser le Sequoia s'élever naturellement, ou bien le
tailler comme les Ifs, qualités essentielles, qui doivent le faire
rechercher avec empressement.


SEQUOIA GIGANTEA (_Wellingtonia gigantea_).--Également originaire
de la Californie, cet arbre est susceptible d'acquérir des
proportions gigantesques.

Pour produire tout son effet, il doit être cultivé isolément.


THUIA du Canada (_Thuia occidentalis_).--Hauteur, 8m,33; cime
pyramidale; branches verticales; feuilles plates, imbriquées, d'un
beau vert.


THUIA de la Chine (_T. orientalis_).--Plus élevé que le précédent;
branches flexibles, feuillage vert roussâtre.

     =Variétés.=--Aurea, -- Pendula, -- Gigantea, -- Lobbii.



CHAPITRE XVI

Destruction des animaux nuisibles.


Le potager, le verger et le jardin d'agrément sont, trop fréquemment
pour l'horticulteur, exposés aux ravages des oiseaux, des petits
mammifères et des insectes, qui, à toutes les époques de leur vie,
depuis leur sortie de l'oeuf jusqu'à leur métamorphose, vivent aux
dépens des végétaux que nous élevons pour notre utilité ou pour
notre agrément. Des piéges, des boulettes empoisonnées servent à la
destruction des petits rongeurs tels que souris, rats, loirs,
lérots, etc. Des piéges, des épouvantails et quelques coups de fusil
éloignent les oiseaux; mais le cultivateur doit savoir distinguer
ses amis et ses ennemis, et excepter de cette proscription les
fauvettes et autres becs fins, les hirondelles et les oiseaux
insectivores, qui à toutes les époques de l'année vivent d'insectes,
et l'hiver de graines ou de quelques petites baies restées sur les
buissons. À l'époque de l'éducation des petits, les moineaux et les
autres granivores détruisent une quantité prodigieuse d'insectes, et
on doit les ménager pendant cette saison; c'est vers juillet qu'il
faut commencer à leur faire une chasse impitoyable.

Quant aux insectes, qui sont si nombreux, et qui par leur
multiplicité et leur petitesse échappent à nos moyens de
destruction, le nombre en est bien diminué, il est vrai, par la
chasse active que leur font les oiseaux; mais leur multiplication
est si rapide, qu'ils bravent ces mauvaises chances et semblent n'en
devenir que plus incommodes. Il a été proposé un grand nombre de
moyens pour les faire disparaître, mais peu d'entre eux réussissent;
et de tous ceux qu'on a employés, la recherche attentive et
persévérante est sans contredit le plus long, mais le plus certain.
On élève dans les jardins des hérissons, des tortues de terre, de
petits oiseaux de nuit, la chevêche, entre autres, qui dévorent une
grande quantité d'insectes, et de tous ce sont les derniers qui en
détruisent le plus; leur utilité est d'autant plus grande qu'ils ne
chassent que la nuit, et c'est surtout à cette époque de la journée
que beaucoup d'insectes exercent leurs ravages. Nous conseillons
donc aux horticulteurs d'avoir dans leur jardin un de ces animaux,
qui ne coûtent rien et rendent de grands services. Il faut aussi se
garder de détruire les chauves-souris, qui ne se nourrissent que de
papillons crépusculaires et de phalènes.

Il est bien aussi quelques insectes qui, tels que les coccinelles ou
bêtes à bon Dieu, les syrphes, les calosomes, les ichneumons et les
sphex, détruisent un grand nombre d'insectes et de chenilles: ainsi
les coccinelles, les syrphes mangent les pucerons, et on peut les
laisser se multiplier sans crainte; mais il arrive souvent que
certains insectes carnassiers deviennent nuisibles à leur tour quand
ils n'ont plus rien à manger. Les ichneumons, les sphex et les
syrphes doivent en être exceptés: ils sont toujours utiles et ne
nuisent jamais. On peut encore compter les épéires (araignées de
jardin) parmi les animaux qui rendent de grands services.


ABEILLES, GUÊPES.--Les fruits mûrs sont souvent attaqués par ces
insectes, qui causent des dégâts considérables dans les espaliers.
On les détruit en suspendant aux branches de petites fioles remplies
d'eau miellée, dans lesquelles ils viennent se noyer; on recherche
les nids de guêpes, et l'on asphyxie leurs habitants par la fumée de
soufre ou par l'eau bouillante.


ACARUS, vulgairement appelé la _grise_.--Au nombre des causes de
destruction des arbres de nos vergers, il faut compter, comme une
des plus dangereuses, les piqûres de l'acarus, qui attaque les
pêchers et les fait périr. Il s'attache sous les feuilles, en suce
le parenchyme, et, malgré sa petitesse, il est si multiplié, qu'il
tue l'arbre le plus vigoureux. Le soufre en poudre, appliqué après
un bassinage, est le remède le plus efficace que l'on puisse
employer pour détruire la grise du pêcher. Les Melons, les
Concombres, les Fèves et les Choux attaqués par cette arachnide
peuvent être également traités par le même moyen.


ARAIGNÉES.--Si la grosse araignée est inoffensive, il n'en est pas
de même des petites, qui courent rapidement sur le sol: elles
attaquent les jeunes semis, particulièrement ceux des carottes, en
piquent la tige, en sucent la séve et les font périr. On les éloigne
en répandant de la suie en poudre sur la terre, et, quand le temps
le permet, on fait des bassinages.


COURTILIÈRES.--Ces insectes, qui sont fort gros, et par ce moyen
faciles à découvrir, font de grands ravages dans les plantes
potagères, et plus particulièrement dans les couches. Les divers
moyens de destruction indiqués sont d'arroser la terre avec une eau
chargée de savon noir ou d'huile, de planter en terre des pots à
demi pleins d'eau dans la direction des galeries des courtilières,
afin de les y noyer. Les jardiniers les écrasent simplement à mesure
qu'ils les trouvent en retournant les couches, et leur livrent de
petits tas de fumier dans lesquels elles viennent se nicher.


CHENILLES et LARVES.--Dans les vergers, l'échenillage attentif est
un des moyens les plus infaillibles, car il détruit à la fois les
oeufs et les générations suivantes; et si quelques nids échappent,
il faut, comme le conseille M. Samuel Curtis, habile amateur
anglais, saupoudrer les arbres avec de la chaux vive au moment où
les feuilles commencent à se développer, et avant l'épanouissement
des fleurs.

M. le docteur Bailly dit aussi qu'on peut facilement détruire les
chenilles, lorsqu'elles sont rassemblées, en les aspergeant, à
l'aide d'un balai, avec de l'eau mêlée de savon noir: il paraît
qu'aussitôt touchées elles sont instantanément frappées de mort; il
dit même que l'acide prussique n'agit pas avec plus de promptitude.

Les larves des insectes du genre _Tenthrède_ font le désespoir des
amateurs de Rosiers: elles attaquent, de concert avec les autres
ennemis de cet arbuste, les jeunes rameaux, et font avorter la
fleur. C'est au printemps, dans le mois d'avril, qu'il faut
s'attacher à les détruire. L'époque de la journée la plus favorable
est le matin, avant qu'elles aient commencé à se disperser; il faut
les chercher dans l'extrémité des rameaux, qui sont gonflés par leur
présence, et les écraser par la pression, ou bien même fendre la
branche avec la pointe d'un canif et en extraire la larve. Quand le
mal est trop avancé, il faut couper les rameaux malades.

Les larves de l'_Hylotoma rosæ_ rongent les feuilles des Rosiers, il
est facile de les détruire en les écrasant.

Quant aux chenilles qui dévorent les plantes potagères et se
tiennent cachées sous les feuilles des plantes ou dans la terre, il
faut, après les autres moyens naturels de destruction, essayer pour
les tuer les décoctions de suie et de brou de noix, mais compter
plus encore sur la recherche qu'on en fait. Les horticulteurs
attentifs devront détruire sans pitié tous les papillons, qui sont
les propagateurs des ennemis de leurs récoltes.


FOURMIS.--L'incommodité de ces petits insectes est bien connue: ils
nuisent aux racines en soulevant la terre dans laquelle ils
pratiquent leur demeure; ils attaquent les feuilles et les fruits et
ils échappent à beaucoup de moyens de destruction par leur petitesse
et leur agilité. Pour les empêcher de monter aux arbres, il faut
entourer le pied avec un cordon de laine bien cardée; on les éloigne
des pots et des caisses en les entourant d'eau, soit par un support,
soit par de petits vases que l'on entretient constamment pleins. Des
bouteilles d'eau miellée suspendues aux arbres attirent les fourmis,
et elles y trouvent la mort en nombre considérable. Enfin on peut
les détruire, comme les courtilières, avec de l'eau mêlée de savon
noir ou d'huile.


KERMÈS, COCHENILLES, GALLINSECTES.--Les kermès font un tort
considérable au pêcher et en général aux arbres à fruits. Au
printemps, ils adhèrent si fortement aux branches, qu'il faut le
secours d'une brosse rude pour les en détacher. C'est au mois
d'avril qu'on doit en faire la recherche, avant la ponte, et avant
qu'ils aient quitté les branches où ils ont passé l'hiver, pour se
disperser sur les feuilles des arbres. Il y a plusieurs espèces de
kermès toutes généralement appliquées aux branches comme de petites
verrues.


LIMAÇONS (_Hélices jardinières_).--Pour s'en débarrasser, on n'a
rien de mieux à faire que de les ramasser à mesure qu'on les
rencontre, surtout le matin ou après la pluie; on doit aussi chaque
fois qu'on rencontre des oeufs les détruire avec soin.


LIMACES (ou _Buhottes_).--Elles font beaucoup de tort aux végétaux,
qu'elles dévorent avec une incroyable voracité. Le meilleur moyen de
les détruire est sans contredit l'emploi de la chaux hydratée
réduite en poudre. Pour la répandre, on se place sous le vent et on
la jette à la main, en rasant le sol aussi vivement et aussi
régulièrement que possible, afin de la répandre bien également.


LOMBRICS, VERS DE TERRE.--Les lombrics ne font d'autre tort aux
plantes que de soulever la terre pour creuser leur galerie, et ce
n'est que dans les planches où ont été faits de jeunes semis qu'on
doit les détruire. On les fait sortir en battant la terre ou en y
enfonçant un bâton que l'on agite en tous sens: ils sortent alors de
terre; on les met dans un pot et on les noie, on les écrase, ou
mieux encore on les donne à la volaille.


PERCE-OREILLES ou FORFICULES.--Comme tous les insectes qui sortent
particulièrement la nuit, les perce-oreilles s'attaquent aux
feuilles des végétaux, aux fleurs et aux fruits, qu'ils percent afin
de s'y loger. Les Oeillets, les Dahlias, les Roses trémières sont la
proie de leur voracité. Pour les détruire, le moyen le plus simple
consiste à placer sur des bâtons de petits pots à fleurs renversés,
au fond desquels on met un peu de mousse; on visite les piéges tous
les matins, et, pour détruire les perce-oreilles qui s'y sont
réfugiés, on les plonge dans un baquet plein d'eau.


PUCERONS.--Les pucerons, dont on connaît un grand nombre d'espèces,
s'attaquent à toutes les plantes en général. Qu'ils soient gris
comme les pucerons lanigères, verts comme ceux des Rosiers, etc.,
ils causent les mêmes ravages et font périr les végétaux par les
succions répétées qu'ils exercent sur leurs feuilles; les fourmis,
qu'ils attirent, viennent ajouter aux dégâts qu'ils commettent. On
les détruit en nettoyant une à une les branches ou les feuilles qui
en sont chargées, en enlevant celles qui ont été trop profondément
altérées, ou en les enfumant avec du tabac un peu humide, au moyen
de l'appareil nommé _fumigateur_, ou bien en lavant les plantes avec
une légère eau de savon noir; la poudre de pyrèthre, recommandée
pour la destruction des pucerons, peut être avantageusement
remplacée par le tabac en poudre.


TAUPES.--On fait encore une chasse active à ce petit quadrupède
insectivore, quoiqu'il ne nuise guère que par ses galeries, car il
ne vit que d'insectes et de vers; mais il remue tout le sol, le
bouleverse et coupe les racines qui se trouvent dans la direction de
ses couloirs. La taupe travaille trois fois le jour: le matin, à
midi, et le soir au coucher du soleil; il faut profiter de ce moment
pour l'enlever d'un coup de bêche, pendant qu'elle rétablit sa
galerie qu'on a d'abord enfoncée avec le pied. On place encore dans
la galerie, qu'on débouche, un piège amorcé avec des noix bouillies
dans de la lessive, et dont la taupe est très-friande. On met aussi
dans l'eau des vers de terre coupés en morceaux et saupoudrés de
noix vomique.


TIQUETS (ALTISE BLEUE).--Ces petits insectes, d'une agilité extrême,
et qui échappent par un bond à la main qui veut les saisir, font des
ravages considérables dans les semis de Choux, Radis, Navets, etc.
On n'a guère de moyens de les détruire; mais on les éloigne en
arrosant les végétaux avec une décoction de tabac ou de plantes
âcres.


VERS BLANCS (LARVE DES HANNETONS).--Ces insectes, nuisibles aux
arbres à fruits, à la Vigne, aux arbustes d'agrément et aux plantes
potagères, sont difficiles à détruire, non pas à cause de leur
agilité, puisqu'à l'époque de leur vie de larve ils rampent avec
lenteur sous le sol, mais parce qu'ils exercent leurs ravages cachés
dans le sein de la terre et qu'on ne s'aperçoit de leur présence que
quand le mal est irréparable. Dès qu'on voit se flétrir les feuilles
d'une plante, il faut fouiller au pied, et l'on est sûr d'y trouver
un ou deux vers blancs. Lorsqu'on veut soustraire à leur voracité
des plantes auxquelles on attache du prix, comme les arbres à fruits
ou les jeunes plantations, il faut planter près d'eux des Fraisiers,
des Laitues, etc., dont les vers blancs sont très-friands. Une autre
précaution à prendre est de poursuivre les hannetons avec le plus
grand soin et de les détruire aussitôt qu'ils paraissent. Il faut
faire cette chasse le matin: les hannetons, engourdis par la
fraîcheur de la nuit, sont alors faiblement attachés aux branches et
tombent facilement à terre.

M. Duval, qui paraît, avoir étudié avec soin les moeurs du hanneton,
prétend que de simples binages suffisent, pour détruire les larves
de cet insecte. Seulement les binages doivent être pratiqués à
propos. Selon lui, c'est après la ponte que l'on doit biner les
terrains ordinairement ravagés par le ver blanc, afin de ramener à
la surface du sol les oeufs qui se trouvent dans la terre. À cette
époque, l'action de la lumière suffit, d'après ce qu'il a observé,
pour détruire tous les oeufs que l'on peut atteindre.



CHAPITRE XVII

Vocabulaire des principaux termes de jardinage.



ACCOT. Fumier qu'on élève autour de couches pour empêcher le froid
d'y pénétrer.

ADOS. Terrain en pente tournée du côté du soleil. Les ados servent à
faire des semis et repiquer le jeune plant.

AMENDER. Améliorer une terre par les engrais.

ANNUEL. On donne ce nom aux plantes qui dans l'année germent,
fleurissent, portent graines et meurent.

AOUTÉ. Se dit des jeunes branches qui ont atteint la consistance
nécessaire pour résister à l'hiver.

ARROSER. Synonyme de mouiller.

BASSINER. Arroser légèrement avec la pomme de l'arrosoir, de manière
que l'eau tombe en forme de pluie.

BIFURQUÉ. Qui se divise en deux branches.

BINER. C'est diviser la superficie du sol avec la binette, afin
qu'elle ne se durcisse pas.

BISANNUEL. Les plantes qui durent deux ans.

BOURGEONS. Feuilles et tiges qui commencent à se développer.

BOUTONS. Yeux placés dans l'aisselle des feuilles et au bout des
rameaux.

BOUTONS ADVENTIFS. Ceux qui naissent ailleurs que dans l'aisselle
des feuilles et au bout des rameaux.

BRINDILLE. Branche à fruits mince et courte.

BULBE. Oignon de plante.

BUTTER. Relever la terre autour du pied des plantes pour les
préserver de la gelée, les faire blanchir ou favoriser le
développement des tubercules.

CADUQUES (feuilles). Qui tombent chaque année.

CAÏEU. Bourgeon qui se forme sur le côté des gros oignons.

CHARGER UNE COUCHE. C'est placer dessus la terre ou le terreau
nécessaire au besoin des plantes qu'on veut cultiver.

COLLET. Espèce de noeud placé entre la racine et la tige.

CONTRE-ESPALIER. Arbres plantés parallèlement à l'espalier et dont
les branches s'attachent sur un treillage peu élevé.

CONTRE-PLANTER. Cette opération consiste à planter entre les rangs
d'une planche garnie de plants à moitié ou aux trois quarts venus,
des plants qui leur succéderont.

CÔTIÈRE. Planche plus ou moins large, abritée par un mur ou un
brise-vent, où l'on cultive des légumes qui viennent plus tôt qu'en
plein jardin.

COTYLÉDON. Lobes séminaux ou feuilles séminales.

COURSON. Branches taillées court.

DRAGEONS. Jeunes pousses qui partent des racines.

ÉCLAIRCIR. C'est arracher du plant lorsqu'on l'a semé trop dru, de
manière que celui qui reste profite davantage.

ÉCLATER. Séparer les racines d'une plante qui pousse plusieurs
tiges.

ESPALIER. Arbre dont les branches sont étendues contre un mur.

ÉTÊTER. Couper avec les ongles la tige principale d'une plante, de
manière à faciliter le développement des branches inférieures.

FORCER. C'est obliger une plante ou un arbre à produire plus tôt
qu'il ne le ferait naturellement.

FRAPPÉ. Se dit d'un melon qui, arrivé à sa grosseur, commence à
changer de couleur et de teinte.

GERME. Partie de la semence dont se forme la plante.

GOBTER. Couvrir les meules à champignons avec de la terre légère.

HALE. Vent sec et desséchant.

HERBACÉES. Se dit des tiges vertes, molles, succulentes.

HERSER. Cette opération consiste à briser les mottes de terre avec
la fourche, après le labour.

JAUGE. On nomme jauge le fossé provenant de la terre qu'on doit
enlever avant de commencer à labourer.

LARDER. Introduire le blanc dans les meules à champignons.

LIGNEUX. Qui tient de la nature du bois.

MEUBLE. Se dit d'une terre bien divisée par les labours.

MOUILLER. Synonyme d'arroser.

NOUER. Se dit des fleurs qui passent à l'état de fruit.

OEIL. Petite pointe qui paraît dans l'aisselle des feuilles et au
bout des rameaux. Cette petite pointe, au printemps suivant, devient
un bouton à bois ou à fruit.

OEILLETONS. Rejetons que produisent certaines plantes, et qui
servent à la propagation de l'espèce.

OMBRER. Étendre une toile ou du paillis sur les châssis, pour
atténuer l'intensité des rayons solaires.

PAILLER. Étendre du fumier court sur le sol, afin d'empêcher
l'évaporation rapide de l'eau des arrosements.

PALISSER. Cette opération consiste à fixer seulement les branches et
les bourgeons des arbres cultivés en espalier.

PERSISTANTS, PERSISTANTES. On appelle persistantes les feuilles qui
restent plusieurs années sur l'arbre.

PINCER. Couper avec les ongles l'extrémité des jeunes rameaux, pour
favoriser le développement des branches inférieures.

RAMEAU. Petite branche qui est une division des plus grandes.

RATISSER. Couper l'herbe entre deux terres avec la ratissoire, dans
les allées et dans les plantations.

RÉCHAUD. Fumier neuf qu'on élève autour des couches pour réchauffer
ou entretenir la chaleur.

REMONTANTS. Les rosiers et autres végétaux qui fleurissent deux fois
dans la même année.

REPIQUER. Le repiquage consiste à planter au plantoir le jeune plant
provenant de semis.

RUSTIQUE. Plant de culture facile, qui résiste aux intempéries de
l'hiver.

SARCLER. Arracher les mauvaises herbes qui naissent dans les
planches en culture.

SENTIER. Chemin étroit qu'on laisse entre chaque planche.

TERREAUTER. C'est étendre une couche de terreau sur un semis.

TRACER. Faire des lignes dans le sens de la longueur des planches,
pour semer ou planter.

TUBERCULES. Parties charnues et arrondies d'où partent ordinairement
de petites racines fibreuses.

TURION. Oeil ou bouton naissant immédiatement sur les racines.

VIVACE. On nomme plantes vivaces tous les végétaux qui subsistent au
delà de trois ans, qu'ils perdent ou non chaque année leurs feuilles
ou leurs tiges.

[Illustration: Plan de culture.]



TABLE DES MATIÈRES.


CHAPITRE PREMIER

  Disposition générale d'un jardin potager                      1


  CHAPITRE II

  Calendrier                                                    5

  -- Août                                                       6

  -- Septembre                                                  8

  -- Octobre                                                   11

  -- Novembre                                                  14

  -- Décembre                                                  17

  -- Janvier                                                   19

  -- Février                                                   22

  -- Mars                                                      25

  -- Avril                                                     29

  -- Mai                                                       31

  -- Juin                                                      34

  -- Juillet                                                   37


CHAPITRE III

  Instruments de jardinage                                     39

  § 1. Outils propres aux labours et plantations               39

    2. Outils propres au transport                             41

    3. Instruments servant aux arrosements                     42

    4. Instruments propres à la taille et à l'élagage des
       arbres                                                  43


CHAPITRE IV

  Défoncements et labours                                      44


CHAPITRE V

  Fumiers et engrais                                           47


CHAPITRE VI

  Des arrosements                                              49


CHAPITRE VII

  Des couches                                                  51


CHAPITRE VIII

  Multiplication des plantes                                   56

  § 1. Semis                                                   56

       I. Semis sur couche                                     57

      II. Semis en pleine terre                                57

          1. Semis à la volée                                  57

          2. Semis en lignes ou en rayons                      58

          3. Semis en pochets                                  58

  § 2. Repiquage                                               59

    3. Oignons                                                 59

    4. Caïeux                                                  60

    5. Bulbiles                                                60

    6. Tubercules                                              60

    7. Griffes ou pattes                                       61

    8. Oeilletons                                              61

    9. Séparations des racines                                 61

   10. Stolons ou Coulants                                     61

   11. Marcottes                                               62

       1. Marcottes simples                                    62

       2. Marcottes par strangulation                          62

       3. Marcottes par incision                               62

       4. Marcottes par cépée                                  63

       5. Marcottes de racines                                 63

   12. Boutures                                                64

       1. Boutures à l'air libre                               64

       2. Boutures sous cloches et sous châssis                64

       3. Boutures par tronçons de racine                      66


CHAPITRE IX

  De la greffe                                                 67

    1. Greffe en écusson                                       68

    2. Greffe en anneau                                        70

    3. Greffe en fente                                         71

    4. Greffe en fente sur tubercule                           72

    5. Greffe en placage                                       73

    6. Greffe de la vigne                                      73

    6 _bis._ Greffe herbacée                                   74

    6 _ter._ Greffe en couronne (Pline)                        76

    7. Greffe ordinaire par approche                           77

    8. Greffe par approche compliquée                          78


CHAPITRE X

  De la conservation des plantes. -- Cloches. -- Châssis. --
    Paillassons. -- Orangerie                                  78

    § 1. De la rentrée des plantes d'orangerie et de leur
         traitement en hiver                                   82

      2. De la sortie des plantes d'orangerie et de leur
         traitement pendant l'été                              83

      3. Composition de la terre qu'il faut donner aux
         plantes ci-après désignées                            85

      4. De la rentrée des plantes de serre tempérée et de
         leur traitement en hiver                              87

      5. De la sortie des plantes de serre tempérée et de
         leur traitement en été                                90

      6. Rempotage                                             92

      7. Composition de la terre qu'il faut donner aux
         plantes ci-après désignées                            94


CHAPITRE XI

  Jardin potager                                               95


CHAPITRE XII

  Maladies des plantes potagères                              180


CHAPITRE XIII

  Jardin fruitier                                             181

    § 1. Plantation                                           182

      2. Taille                                               184

         1. Arbres à fruits à noyaux                          186

         2. Arbres à fruits à pépins                          188

         3. Ébourgeonnage                                     189

         4. Palissage                                         189

         5. Fruitier                                          190

         6. Culture des meilleures espèces de fruits          191

  Culture forcée du Cerisier                                  193

  -- -- du Figuier                                            196

  -- -- du Groseillier                                        198

  -- -- du Pêcher                                             212

  -- -- du Prunier                                            230

  -- -- de la Vigne                                           238


CHAPITRE XIV

  Maladies des arbres                                         239


CHAPITRE XV

  Jardin d'agrément                                           241

  SECTION Ire. Plantes pour bordures                          250

    1. Arbustes                                               250

    2. Plantes vivaces formant des touffes                    251

    3. Plantes bulbeuses                                      255

    4. Plantes annuelles que l'on multiplie de graines        256

  SECTION II. Plantes à garnir les massifs et les plates-bandes.
  Plantes annuelles et bisannuelles                           259

  SECTION III. Plantes vivaces et bulbeuses de pleine terre   279

  SECTION IV. Plantes de serre tempérée que l'on peut cultiver
  en pleine terre l'été                                       319

  SECTION V. Plantes pour l'ornement des eaux                 330

    1. Plantes à feuilles flottantes                          330

    2. Plantes s'élevant au-dessus de la surface des eaux     331

    3. Plantes propres à la décoration du bord de l'eau       332

    4. Arbres et arbustes                                     334

  SECTION VI. Plantes pour rocailles                          336

    Arbres et arbrisseaux                                     337

  SECTION VII. Plantes grimpantes pour garnir les murs,
  berceaux, tonnelles                                         339

    1. Plantes annuelles et vivaces                           339

    2. Plantes grimpantes de serre tempérée que l'on peut
    mettre en pleine terre tout l'été                         341

    3. Arbrisseaux                                            342

  SECTION VIII. Arbrisseaux et arbustes à feuilles caduques   346

  SECTION IX. Arbrisseaux et arbustes d'ornement à feuillage
  persistant                                                  359

  SECTION X. Arbustes de terre de bruyère                     363

  SECTION XI. Arbres d'ornement à feuilles caduques           366

  SECTION XII. Arbres résineux                                378


CHAPITRE XVI

  Destruction des animaux nuisibles                           381


CHAPITRE XVII

  Vocabulaire des principaux termes de jardinage              389

  Table des matières                                          394

  Table alphabétique                                          399

  Table des figures                                           410


FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.



TABLE ALPHABÉTIQUE


  Abies, _voir_ Sapins.
  Abricotiers, 191.
  Abronia umbellata, 259.
  Acacia blanc, _voir_ Robinier.
  Acer, _voir_ Érable.
  Achillea, 279.
  Aconit, 279
  Aconitum, _voir_ Aconit.
  Acorus, 331.
  Acroclinium roseum, 259.
  Actæa spicata, 279.
  Adonide, 259, 279.
  Adonis, _voir_ Adonide.
  Æsculus, _voir_ Marronnier.
  Æthionema coridifolium, 336.
  Ageratum, 259.
  Ail, 95.
  Ail doré, 255.
  Ailantus, 366.
  Airelle, 334, 337.
  Ajonc, 359.
  Alaterne, 359.
  Alcea, _voir_ Rose Trémière.
  Alizier, 359, 366.
  Alisma, 330.
  Alnus, _voir_ Aune.
  Alstroemeria, 280.
  Althæa, _voir_ Hibiscus.
  Alternanthera spatula, 319.
  Alyssum, 251, 259.
  Amandier, 192, 346.
  Amarante, 260.
  Amarante à crête, _voir_ Celosia à crête.
  Amarantoïde, 268.
  Amarantus, _voir_ Amarante.
  Amaryllis, 255, 280.
  Amelanchier, 346.
  Amorpha, 346.
  Amygdalus, _voir_ Amandier.
  Anagallis grandiflora, 260.
  Ananas, 96.
  Anchusa, _voir_ Buglosse.
  Ancolie, 281.
  Andromeda, 363.
  Anémone, 281.
  Anona, _voir_ Asimina.
  Anthémis des teinturiers, 283.
  Antirrhinum majus, _voir_ Muflier.
  Apalanche vert, _voir_ Prinos verticillata.
  Apocyn, 283.
  Apocynum, _voir_ Apocyn.
  Aquilegia, _voir_ Ancolie.
  Arabis verna, _voir_ Tourrette printanière.
  Aralia, 367.
  Arbousier, 363.
  Arbre aux quarante écus, _voir_ Gingko biloba.
  Arbre aux Anémones, _voir_ Calycanthus.
  Arbre de neige, _voir_ Chionanth.
  Arbre saint, _voir_ Azedarach.
  Arbre aux fraises, _voir_ Arbutus unedo.
  Arbutus, _voir_ Arbousier.
  Araucaria, 379.
  Arenaria, _voir_ Sabline.
  Argemone grandiflora, 260.
  Argentine, _voir_ Cerastium tomentosum.
  Argousier, 347.
  Aristoloche, 342.
  Arroche des jardins, 101.
  Artichaut, 101.
  Arum, 283.
  Arundo donax, 332.
  Asclepias, 283.
  Asimina virginica, 347.
  Asperges, 103.
  Asperula odorata, 251.
  Asphodèle, 284.
  Asphodelus, _voir_ Asphodèle.
  Aster, 251, 284.
  Aster Sinensis, _voir_ Reine-marguerite.
  Astragale, 284, 337.
  Astrantia, 284.
  Atragène, 342.
  Aubépine, _voir_ Épine blanche.
  Aubergine, 108.
  Aubrietia deltoida, 251, 336.
  Aucuba, 360.
  Auricule, _voir_ Primevère auricule.
  Aune, 334, 367.
  Azalea, 363.
  Azarero, _voir_ Cerasus Lusitanica.
  Azédarach, 347.
  Azerolier, _voir_ Épine d'Espagne.


  Baguenaudier, 347.
  Balisier, _voir_ Canna Indica.
  Balsamine, 261.
  Bambusa, 333.
  Barbe de capucin, _voir_ Chicorée sauvage.
  Barbeau, _voir_ Centaurées.
  Barkhausia rubra, _voir_ Crepis rubra.
  Bartonia aurea, 261.
  Baselle, 109.
  Basilic, 109.
  Begonia, 319.
  Belle-Dame, _voir_ Arroche.
  Belle-de-jour, 261.
  Belle-de-nuit, 261.
  Bellis perennis, _voir_ Pâquerette.
  Berberis, _voir_ Épine vinette.
  Bermudienne, 252.
  Betonica, 284.
  Betterave, 109.
  Betula, _voir_ Bouleau.
  Bidens atrosanguinea, _voir_ Cosmos.
  Bignonia, 343.
  Blé de Turquie, _voir_ Maïs.
  Bleuet, _voir_ Centaurée.
  Bocconia, 284.
  Bois-bouton, _voir_ Cephalanthus.
  Bois-cuir, _voir_ Dirca.
  Bois de Sainte-Lucie, _voir_ Cerisier odorant.
  Bois-Joli, _voir_ Daphne mezereum.
  Boltonia, 285.
  Bonduc, 367.
  Bonne-Dame, _voir_ Arroche.
  Bonnet de Prêtre, _voir_ Fusain commun.
  Bouleau, 367.
  Boulette azurée, _voir_ Echinops ritro.
  Boule de neige, _voir_ Viorne stérile.
  Bourgène, 347.
  Bourrache, 110.
  Bourreau des arbres, _voir_ Celastrus scandens.
  Boussingaultia baselloides, 341.
  Bouton-d'argent, _voir_ Achillea ptarmica.
  Brachycome, 261.
  Brassica, _voir_ Choux.
  Broualle, 262.
  Broussonetia, 367.
  Browallia, _voir_ Broualle.
  Brunella grandiflora, 252.
  Buddleia Lindleyana, 360.
  Buglose, 285.
  Bugrane, 285, 347.
  Buis, 250, 360.
  Buisson ardent, 360.
  Buplevrum, 360.
  Butomus umbellatus, 333.
  Buxus, _voir_ Buis.


  Cacalia sagittata, 262.
  Caladium, 320.
  Calandrinia umbellata, 262.
  Calcéolaires, 320.
  Calendula, _voir_ Souci.
  Calliopsis, _voir_ Coreopsis.
  Callistephus hortensis, _voir_ Reine-marguerite.
  Calomeria, _voir_ Humea.
  Caltha palustris, _voir_ Populage des marais.
  Calycanthus, 347.
  Calystégia, 339.
  Camomille rouge, _voir_ Pyrethrum roseum.
  Campanule, 252, 256, 262, 285, 336.
  Canna Indica, 320.
  Cantua coronopifolia, _voir_ Ipomopsis elegans.
  Câprier, 337.
  Capucines, 110, 262, 339.
  Capucine tubéreuse, 341.
  Caragana, 347.
  Cardamine pratensis, 286.
  Carde poirée, _voir_ Poirée à carde.
  Cardon, 110.
  Carotte, 111.
  Caroubier, 360.
  Carpinus, _voir_ Charme.
  Cassia, 320.
  Cassis, _voir_ Groseillier à fruit noir.
  Castanea, _voir_ Châtaignier.
  Catalpa, 367.
  Catananche cærulea, _voir_ Cupidone bleue.
  Cèdre, 379.
  Celastrus scandens, 343.
  Céleri, 112.
  Celosia, 263.
  Celtis, _voir_ Micoulier.
  Centaurea, 263, 286.
  Centranthus macrosiphon, 263.
  Cephalanthus, 334.
  Céraiste, 252.
  Cerastium, _voir_ Céraiste.
  Cerasus, _voir_ Cerisier.
  Ceratonia, _voir_ Caroubier.
  Ceratophyllum, _voir_ Cornifle.
  Cerfeuil, 114.
  Cerfeuil bulbeux, 114.
  Cerisiers, 193.
  Cerisier odorant, 348.
  Cerisier à fleurs doubles, 367.
  Cestrum, 348.
  Chænostoma polyanthum, 264.
  Chalef, 368.
  Chamæcerasus, 348.
  Chamærops, 322.
  Champignon comestible, 115.
  Charieis heterophylla, _voir_ Kaulfussia amelloïdes.
  Charme, 368.
  Châtaigne d'eau, _voir_ Macre.
  Châtaignier, 368.
  Cheiranthus, 268, 322.
  Cheiranthus maritimus, _voir_ Julienne de Mahon.
  Chelone, _voir_ Galane.
  Chêne, 338, 360, 368.
  Chenillette, 118.
  Chervis, 118.
  Chèvrefeuille, 343.
  Chicorée, 118.
  Chicot du Canada, _voir_ Bonduc.
  Chincapin, _voir_ Castanea Americana.
  Chionanthus, 334.
  Chirouis, _voir_ Chervis.
  Choux, 121.
  Chou-rave, 124.
  Chou-navet, 124.
  Chou brocoli, 126.
  Chou marin, 127.
  Choux à feuilles ornementales, 264.
  Choux-fleurs, 124.
  Chrysanthème, 264, 286, 322.
  Chrysocoma, 287.
  Ciboule, 128.
  Ciboulette, 129.
  Cinéraires hybrides, 322.
  Cissus quinquefolia, _voir_ Vigne vierge.
  Civette, _voir_ Ciboulette.
  Clavalier, 368.
  Clarkia, 264.
  Clématite, 343.
  Cléome, 265.
  Clethra, 348.
  Cobæa scandens, 339.
  Coelestina cærulea, _voir_ Ageratum cæruleum.
  Coignassier, 194, 348.
  Coignassier de la Chine, 369.
  Colchicum, _voir_ Colchique.
  Colchique, 287.
  Coléus, 322.
  Collinsia, 256.
  Collomia, 256.
  Colutea, _voir_ Baguenaudier.
  Commelina tuberosa, 287.
  Comptonia aspleniifolia, 348.
  Concombre, 129.
  Coniza, _voir_ Seneçon en arbre.
  Conservation des Patates, 166.
  Conservation des Choux-fleurs, 126.
  Conservation des Choux cabus, 122.
  Consoude, 287.
  Convallaria maialis, _voir_ Muguet de mai.
  Convolvulus, _voir_ Ipomæa.
  Convolvulus tricolor, _voir_ Belle-de-jour.
  Coquelicot, 265.
  Coquelourde, 265.
  Corbeille d'or, _voir_ Alyssum.
  Corbeille d'argent, _voir_ Thlaspi vivace et Tourette printanière.
  Coréopsis, 265, 287.
  Corète du Japon, 348.
  Cornichon, _voir_ Concombre.
  Cornifle, 330.
  Cornouiller, 349, 369.
  Cornus, _voir_ Cornouiller.
  Coronilla emerus, 349.
  Corydalis formosa, 288.
  Corylus, _voir_ Noisetier.
  Cosmos bipinnatus, 265.
  Cotoneaster, 338.
  Courges, 130, 339.
  Couronne impériale, _voir_ Fritillaria imperialis.
  Crambe maritima, _voir_ Chou marin.
  Craniolaria fragrans, _voir_ Martynia fragrans.
  Cranson, _voir_ Raifort.
  Cratægus, _voir_ Alizier.
  Crépis rose, 256.
  Cresson, 131.
  Crocus vernus, 256.
  Croix de Jérusalem, _voir_ Lychnis.
  Crucianella, 336.
  Cryptomeria, 379.
  Cucurbita, _voir_ Courge.
  Cuphéa, 266.
  Cupidone bleue, 288.
  Cupressus, _voir_ Cyprès.
  Cyclamen, 288.
  Cydonia, _voir_ Coignassier.
  Cynoglossum, _voir_ Cynoglosse.
  Cynoglosse, 252, 257, 266.
  Cyprès, 379.
  Cyprès chauve, 335.
  Cytise, 349, 369.


  Dahlia, 288, 364.
  Daphné, 349.
  Datura, 266, 290, 324.
  Decumaria barbata, 343.
  Delphinium, _voir_ Pied-d'Alouette.
  Dent-de-lion, _voir_ Pissenlit.
  Deutzia, 349.
  Dianthus, _voir_ Oeillet.
  Dictamnus albus, _voir_ Fraxinelle.
  Didiscus cæruleus, _voir_ Hugelia cærulea.
  Dielytra spectabilis, 290.
  Diervilla lutea, 349.
  Digitale pourpre, 266.
  Dimorphotheca pluvialis, _voir_ Calendula pluvialis.
  Dioclea glycinoides, 341.
  Dioscorea batatas, _voir_ Igname de la Chine.
  Diospyros, _voir_ Plaqueminier.
  Dirca palustris, 335.
  Dodecatheon meadia, 291.
  Doronic, 252, 291.
  Dracocephalum, 266, 291.


  Eccremocarpus scaber, 341.
  Échalote, 133.
  Echinops ritro, 292.
  Eloeagnus, _voir_ Chalef.
  Emilia sagittata, _voir_ Cacalia sagittata.
  Énothères, 266, 292.
  Épervière, 292.
  Éphémère, _voir_ Tradescantia.
  Épi de la Vierge, _voir_ Ornithogalum pyramidale.
  Epilobium, 292.
  Epimedium, 292, 336.
  Épinard, 133.
  Épinard d'été, _voir_ Tétragone étalée.
  Épine, 369.
  Épine-vinette, 194, 349.
  Érable, 369.
  Erica, 364.
  Erigeron, 292.
  Erinus, 293, 336.
  Eriophorum, _voir_ Linaigrette.
  Erodium, 293.
  Érysimum, 267.
  Erysimum barbarea, _voir_ Vélar.
  Érythrina, 322.
  Escholtzia Californica, 267.
  Estragon, 134.
  Eucalyptus globulus, 324.
  Eucharidium elegans, 267.
  Eupatoire, 293.
  Eupatorium, _voir_ Eupatoire.
  Eutoca viscida, 267.
  Evonymus, _voir_ Fusain.


  Fagus, _voir_ Hêtre.
  Farfugium, 293.
  Faux Ébénier, _voir_ Cytise.
  Faux Indigo, _voir_ Amorpha.
  Faux Jalap, _voir_ Belle-de-nuit.
  Faux Pistachier, _voir_ Staphylea.
  Fenouil, 134.
  Fenouil marin, _voir_ Perce-pierre.
  Fève, 134.
  Févier, 370.
  Ficoïde, 267.
  Figuier, 195.
  Filaria, 361.
  Fléchière, 330.
  Fleur de la Passion, _voir_ Passiflora.
  Fontanesia, 338.
  Forsythia suspensa, 350.
  Fothergilla, 364.
  Fougères, 336.
  Fraisiers, 135.
  Framboisiers, 196.
  Fraxinelle d'Europe, 293.
  Fraxinus, _voir_ Frêne.
  Frêne, 370.
  Fritillaria, 293.
  Fumaria, _voir_ Fumeterre.
  Fumeterre, 293.
  Funkia subcordata, _voir_ Hemerocallis Japonica.
  Fusain, 350, 361.
  Fuchsia, 324.


  Gaillardia, 295.
  Galane, 295.
  Galanthus nivalis, 295.
  Galé, 335.
  Galega officinalis, 295.
  Gattilier, 350.
  Gaultheria, 365.
  Gaura biennis, 267.
  Gazon turc, _voir_ Saxifrage.
  Genêt, 350.
  Genévrier, 379.
  Genista, _voir_ Genêt.
  Gentiana, 252, 295.
  Géranium, 295.
  Géranium rouge, _voir_ Pélargonium zonale.
  Gesse, 340.
  Geum coccineum, 296.
  Gilia, 268.
  Gilia androsacea, _voir_ Leptosiphon androsaceus.
  Gilia coronopifolia, _voir_ Ipomopsis elegans.
  Gilia densiflora, _voir_ Leptosiphon densiflorus.
  Ginkgo bibola, 371.
  Giroflée, 268.
  Giroflée de Mahon, _voir_ Julienne de Mahon.
  Gladiolus, 256, 296.
  Glaïeul des marais, _voir_ Iris des marais.
  Gleditschia, _voir_ Févier.
  Glycine, 343.
  Gnaphalium margaritaceum, _voir_ Immortelle.
  Gomphrena globosa, _voir_ Amarantoïde.
  Gordonia, 350.
  Graminées à bordures, 252.
  Grande douve, _voir_ Ranuncul.
  Grenadille, 344.
  Groseillier, 197, 338, 350.
  Gunnera scabra, 297.
  Gymnocladus, _voir_ Bonduc.
  Gynerium argenteum, 297.
  Gypsophila, 268, 296.


  Helesia, 350.
  Hamamélis, 335.
  Haricot, 139.
  Haricot d'Espagne, 340.
  Hedera, _voir_ Lierre.
  Hedysarum, _voir_ Sainfoin.
  Helenium autumnale, 297.
  Helianthus, _voir_ Soleil.
  Helianthus argophyllus, 269.
  Helichrysium, _voir_ Immortelle.
  Héliotrope d'hiver, _voir_ Tussilago fragrans.
  Héliotrope, 324.
  Heliotropium, _voir_ Héliotrope.
  Hellébore, 297.
  Hellébore blanc, _voir_ Varaire.
  Hémérocalle, 253, 298.
  Hemerocallis, _voir_ Hémérocalle.
  Hépatique printanière, 253.
  Heraclum, 298.
  Herbe aux turquoises, _voir_ Ophiopogon du Japon.
  Herbe de Ste-Barbe, _voir_ Vélar.
  Hesperis matronalis, _voir_ Julienne des jardins.
  Hêtre, 371.
  Hibiscus, 268, 298, 351.
  Hieracium aurantiacum, _voir_ Épervière.
  Hippophæ rhamnoides, _voir_ Argousier.
  Hippuris vulgaris, _voir_ Pesse d'eau.
  Hortensia, 365.
  Hoteia Japonica, 298.
  Houblon, 344.
  Houx, 361.
  Hugelia cærulea, 269.
  Humea elegans, 269.
  Humulus lupulus, _voir_ Houblon.
  Hyacinthus orientalis, _voir_ Jacinthe.
  Hydrangea, 351.
  Hydrocharis, _voir_ Morrène.
  Hypericum, _voir_ Millepertuis.


  Ibéris, _voir_ Thlaspi.
  If, 380.
  Igname de la Chine, 142.
  Ilex, _voir_ Houx.
  Immortelle, 269, 298.
  Impatiens balsamina, _voir_ Balsamine.
  Indigofera, 351.
  Ipomoea, 340.
  Ipomopsis elegans, 270.
  Iris, 253, 278, 331, 336.
  Itea, 351.


  Jacée, _voir_ Lychnis dioica.
  Jacinthe, 299.
  Jasmin, 338, 344.
  Jasmin de Virginie, _voir_ Bignonia radicans.
  Jonc fleuri, _voir_ Butomus umbellatus.
  Jonquille, _voir_ Narcissus Jonquilla.
  Juglans, _voir_ Noyer.
  Julienne de Mahon, 257.
  Julienne des jardins, 301.
  Juniperus, _voir_ Genévrier.


  Kalmia, 365.
  Kaulfussia amelloïdes, 257.
  Kerria Japonica, _voir_ Corète du Japon.
  Ketmie, _voir_ Hibiscus.
  Koelreuteria, 371.
  Koniga, _voir_ Alyssum maritima.


  Laitues, 144.
  Lamium orvala, 301.
  Lantana, 325.
  Larix, _voir_ Mélèze.
  Lathyrus, _voir_ Gesse.
  Laurier, 361.
  Laurier Saint-Antoine, _voir_ Epilobium spicatum.
  Laurus, _voir_ Laurier.
  Lavatère à grandes fleurs, 270.
  Lawn's-grass, 244.
  Lentilles, 147.
  Leptosiphon, 257.
  Leycesteria, 351.
  Lierre, 250, 344, 361.
  Ligustrum, _voir_ Troëne.
  Lilas, 351.
  Lilas de terre, _voir_ Muscari monstrosum.
  Lilium, _voir_ Lis.
  Limaçon, 118.
  Lin à grandes fleurs, 270.
  Lin vivace, 301.
  Linaigrette, 333.
  Linaire, 257, 302, 336.
  Linum perenne, _voir_ Lin vivace.
  Lippia repens, 253.
  Liquidambar, 371.
  Liriodendron, _voir_ Tulipier.
  Lis, 302.
  Lis des Incas, _voir_ Alstroemeria pelegrina.
  Lis Saint-Bruno, _voir_ Phalangium liliastrum.
  Liseron tricolore, _voir_ Belle-de-jour.
  Loasa, 342.
  Lobelia, 257, 303, 325.
  Lonicera, _voir_ Chèvrefeuille.
  Lophospermum, 342.
  Lothier rouge, 270.
  Lunaire annuelle, 270.
  Lunaria annua, _voir_ Lunaire annuelle.
  Lupin, 270, 304.
  Lupinus, _voir_ Lupin.
  Lychnide, 253, 304.
  Lychnis, Coquelourde, _voir_ Lychnide.
  Lycium, 338.
  Lysimachi, 333.
  Lythrum virgatum, _voir_ Salicaire.


  Mâche, 147.
  Maclura, 371.
  Macre, 331.
  Madaria elegans, _voir_ Madia elegans.
  Madia elegans, 270.
  Magnolia, 352, 362, 371.
  Mahonia, 362.
  Maïs, 147, 270.
  Malcolmia maritima, _voir_ Julienne de Mahon.
  Malope grandiflora, 271.
  Malus, _voir_ Pommier.
  Malva, _voir_ Mauve.
  Marronnier, 372.
  Martynia, 271.
  Massette, 331.
  Matricaria mandiana, 304.
  Maurandia, 342.
  Mauves, 271.
  Megasea crassifolia, _voir_ Saxifraga crassifolia.
  Mélèze, 380.
  Melia, _voir_ Azedarach.
  Mélilot, 271.
  Melilotus, _voir_ Mélilot.
  Mélongène, _voir_ Aubergine.
  Melons, 148.
  Melon d'eau, 158.
  Menispermum Canadense, 344.
  Mentha piperita, _voir_ Menthe poivrée.
  Menthe poivrée, 305.
  Menyanthes, 331.
  Menziezia, 365.
  Merendera bulbocodium, 305.
  Merisier, 352.
  Mesembryanthenum, _voir_ Ficoïdes.
  Mespilus Germanica, _voir_ Néflier.
  Micocoulier, 372.
  Mignardise, _voir_ Oeillet mignardise.
  Millepertuis, 338, 352.
  Mimulus, 325.
  Mirabilis Jalapa, _voir_ Belle-de-nuit.
  Molène purpurine, 305.
  Monarda didyma, 305.
  Moræa Sinensis, 305.
  Morelle grimpante, 344.
  Morina longiflora, 305.
  Morrène, 331.
  Morus, _voir_ Mûrier.
  Mullier des jardins, 271.
  Muguet de mai, 305.
  Mûrier, 198, 352, 373.
  Mûrier à papier, _voir_ Broussonetia.
  Muscari, 306.
  Myosotis, 306, 334.
  Myrica, _voir_ Galé.


  Naïade, 331.
  Narcisse, 256, 306.
  Narcissus, _voir_ Narcisse.
  Naumburgia, _voir_ Lysimachia.
  Navet, 159.
  Néflier, 199, 362, 373.
  Negundo, _voir_ Érable negundo.
  Nemesia floribunda, 258, 272.
  Nemophila, 258.
  Nénuphar, 331.
  Nierembergia, 326.
  Nicotiana wigandioïdes, 326.
  Nigelle, 272.
  Noisetier, 200, 352, 373.
  Noyer, 200.
  Noyer d'Amérique, 374.
  Nyctago hortensis, _voir_ Mirabilis Jalapa.
  Nycterinia selaginoïdes, 272.
  Nymphæa, _voir_ Nénuphar.
  Nyssa, _voir_ Tupélo.


  Oeillet, 306.
  Oeillet mignardise, 253.
  Oeillet de la Chine, 272.
  Oeillet de poëte, 309.
  Oeillet flon, 309.
  Oeillet d'Inde, _voir_ Tagetes.
  Oenothera, _voir_ Enothère.
  Oignon, 159.
  Olivier de Bohême, _voir_ Chalef.
  Omphalode printanière, _voir_ Cynoglossum omphalodes.
  Onomis, _voir_ Brugrane.
  Ophiopogon du Japon, 253.
  Oreille d'Ours, _voir_ Primevère auricule.
  Oreille de lièvre, _voir_ Buplevrum.
  Orme, 374.
  Orme à trois feuilles, _voir_ Ptelea trifoliata.
  Ornithogalum pyramidale, 309.
  Orobe printanier, 310.
  Orobus vernus, _voir_ Orbe printanier.
  Oseille, 162.
  Oseille épinard, 162.
  Oxalis, 163, 256, 272.


  Pæonia, _voir_ Pivoine.
  Paliurus, 352.
  Panais, 163.
  Papaver, _voir_ Pavot.
  Pâquerette, 253.
  Parnassia palustris, 333.
  Passiflora, _voir_ Grenadille.
  Pastèque, _voir_ Melon d'eau.
  Patate douce, 164.
  Patience des Jardins, 162.
  Patience aquatique, 332.
  Paulownia, 374.
  Pavia, _voir_ Marronnier.
  Pavot, 272, 310.
  Pêchers, 201.
  Pêches à fleurs doubles, 374.
  Pélargonium zonale, 326.
  Pensée à grandes fleurs, 278.
  Pentapetes phoenicea, 272.
  Pentstémon, 309.
  Perce-neige, _voir_ Galanthus nivalis.
  Perce-pierre, 166.
  Périploca, 344.
  Persicaire, 272.
  Persil, 167.
  Pervenche, 337.
  Pesse d'eau, 332.
  Petite-Marguerite, _voir_ Bellis perennis.
  Pétunia, 327.
  Peuplier, 335, 374.
  Phacelia, 273.
  Phalangère, 310.
  Phalangium, _voir_ Phalangère.
  Phalaris, 333.
  Phaseolus, _voir_ Haricot.
  Philadelphus, _voir_ Seringat.
  Phlomis, 310, 362.
  Phlox, 254, 273, 310.
  Phlox Drummundii, 273.
  Pied-d'alouette, 258.
  Pied-d'alouette grand, 273.
  Pied-d'alouette des blés, 274.
  Pied-d'alouette vivace, 290.
  Pigamon, 311.
  Piment, 167.
  Pimprenelle, 167.
  Pins, 380.
  Pinsapo, _voir_ Sapins.
  Pinus, _voir_ Pins.
  Pissenlit, 167.
  Pivoine herbacée, 311.
  Pivoine en arbre, 352.
  Planera, 375.
  Plantain d'eau, _voir_ Alisma.
  Plaqueminier, 375.
  Platane, 375.
  Platanus, _voir_ Platane.
  Plumbago Larpentæ, 311.
  Podolepis gracilis, 274.
  Poinciana Gilliesii, 353.
  Poireau, 168.
  Poirée blonde, 168.
  Poirée à cardes, 169, 262.
  Poiriers, 213, 375.
  Poiriers à fleurs doubles, 375.
  Pois, 109.
  Pois de senteur, _voir_ Gesse odorante.
  Pois vivace, _voir_ Gesse à larges feuilles.
  Poivre long, _voir_ Piment.
  Polémoine bleu, 311.
  Pelemonium cæruleum, _voir_ Polémoine.
  Polianthes, _voir_ Tubéreuse.
  Polygonum _voir_ Persicaire.
  Pomme-d'amour, _voir_ Tomate.
  Pommes de terre, 172.
  Pommiers, 227, 375.
  Pommiers à fleurs doubles, 375.
  Pompadoura, _voir_ Calycanthus.
  Pontederia cordata, 332.
  Populage des marais, 334.
  Populus, _voir_ Peuplier.
  Porte-Chapeau, _voir_ Paliurus.
  Portulaca, _voir_ Pourpier.
  Potentilla, 311, 353.
  Potiron, _voir_ Courge.
  Pourpier, 174.
  Pourpier à grandes fleurs, 273.
  Primevère, 254, 327.
  Primevère auricule, 254.
  Primula, _voir_ Primevère.
  Prinos, 365.
  Prunellier, _voir_ Pruniers épineux.
  Pruniers, 230, 376.
  Pruniers épineux, 353.
  Pruniers à fleurs doubles, 376.
  Prunus, _voir_ Pruniers.
  Prunus mahaleb, _voir_ Cerasus mahaleb.
  Ptelea trifoliata, 353.
  Pulmonaire, 312.
  Pulmonaria, _voir_ Pulmonaire.
  Pyrethrum, 254, 312.
  Pyrethrum Indicum, _voir_ Chrysanthème.
  Pyrus, _voir_ Poirier.


  Quercus, _voir_ Chêne.


  Radis, 174.
  Raifort, 175.
  Raiponce, 175.
  Ranunculus, _voir_ Renoncule.
  Raves, 175.
  Régence, _voir_ Mâche d'Italie.
  Reine-Marguerite, 258, 274.
  Renoncule, 312, 332, 334.
  Renouée, 331.
  Réséda, 274.
  Rhamnus, _voir_ Bourgène, Alaterne.
  Rhodanthe Manglesii, 275.
  Rhododendron, 365.
  Rhubarbe, 176.
  Rhus, _voir_ Sumac.
  Ribes, _voir_ Groseillier.
  Ricin, 275.
  Ricinus, _voir_ Ricin.
  Robinier, 376.
  Romaines, _voir_ Laitues.
  Ronce, 338.
  Rose trémière, 275, 312.
  Rose de Noël, _voir_ Helleborus niger.
  Rose d'Inde, _voir_ Tagetes erecta.
  Rose du ciel, _voir_ Coquelourde-Rose-du-Ciel.
  Rosiers, 251, 345, 353.
  Ruban-d'eau, _voir_ Sparganium natans.
  Roseau à Quenouille, _voir_ Arundo donax.
  Roseau ruban, _voir_ Phalaris arundinacea.
  Rubus, _voir_ Ronce.
  Rudbeckia, 313.
  Rumex, _voir_ Oseille.
  Ray grass, anglais, 244.


  Sabline, 254.
  Safran printanier, _voir_ Crocus vernus.
  Sagittaria, _voir_ Fléchière.
  Sainfoin d'Espagne, 275.
  Sainfoin du Caucase, 313.
  Salicaire effilée, 332.
  Salisburia, _voir_ Gingko biloba.
  Salix, _voir_ Saules.
  Salpiglossis sinuata, 275.
  Salsifis blanc, 176.
  Salsifis noir, _voir_ Scorsonère.
  Salvia, 254, 275, 327.
  Sambucus, _voir_ Sureau.
  Sanvitalia, 258.
  Sapins, 380.
  Saponaire, 258, 313, 337.
  Sariette, 177.
  Sauge, _voir_ Salvia.
  Saules, 335, 377.
  Saururus cernuus, 332.
  Savonnier, _voir_ Koelreuteria.
  Saxifrage, 254, 313, 337.
  Scabieuse, 276, 314.
  Scabiosa, _voir_ Scabieuse.
  Scaroles, _voir_ Chicorée.
  Schizandra coccinea, 345.
  Schizanthus, 258, 276.
  Schubertia desticha, _voir_ Cyprès chauve.
  Scille, 314.
  Scirpus lacustris, 332.
  Scorsonère d'Espagne, 177.
  Scutellaria macrantha, 314.
  Sedum pyramidale, _voir_ Saxifraga pyramidalis.
  Sedum, 255, 314, 337.
  Sempervivum, 337.
  Senecio, _voir_ Séneçon.
  Séneçon, 276, 314, 328.
  Séneçon en arbre, 362.
  Sequoia, 380.
  Seringat, 357.
  Silène, 258, 276, 315.
  Sisyrinchium, _voir_ Bermudienne.
  Solanum, 328.
  Soleil, 315.
  Solidago, _voir_ Verge d'or.
  Sophora, 377.
  Sorbier, 377.
  Sorbus, _voir_ Sorbier.
  Souci des marais, _voir_ Populage des marais.
  Souci, 277.
  Souvenez-vous-de-moi, _voir_ Myosotis palustris.
  Sparganium natans, 332.
  Specularia speculum, _voir_ Campanula speculum.
  Sphenogyne speciosa, 277.
  Spiræa Japonica, _voir_ Kerria Japonica.
  Staphylea, 358.
  Statice, 255, 328.
  Stenactis speciosa, 315.
  Stevia, 315.
  Stramonium fastuosum, _voir_ Datura fastuosa.
  Sumac, 358.
  Sureau, 358.
  Sureau aquatique, _voir_ Viorne obier.
  Symphorine, 358.
  Sycomore, _voir_. Érable sycomore.
  Symphoricarpos, _voir_ Symphorine.
  Symphytum, _voir_ Consoude.
  Sisyrinchium, _voir_ Bermudienne.
  Syringa, _voir_ Lilas.


  Tagetes, 277, 329.
  Tagetes patula, _voir_ Oeillet d'Inde.
  Tagetes erecta, _voir_ Rose d'Inde.
  Tamarix, 335.
  Tanacetum, _voir_ Tanaisie.
  Tanaisie, 315.
  Taxodium, _voir_ Sequoia.
  Taxus, _voir_ If.
  Tétragone étalée, 177.
  Tetragonolobus purpureus, _voir_ Lotier rouge.
  Thalictrum, _voir_ Pigamon.
  Thé d'Oswégo, _voir_ Monarda didyma.
  Thlaspi, 277.
  Thlaspi jaune, _voir_ Alyssum saxatile.
  Thlaspi vivace, 255.
  Thrachymene cærulea, _voir_ Hugelia cærulea.
  Thuia, 381.
  Thunbergia, 341.
  Thymélée des Alpes, _voir_ Daphne Cneorum.
  Tigridia, 316.
  Tilleul, 377.
  Tilia, _voir_ Tilleul.
  Tomate, 178.
  Tournefortia, 316.
  Tourrette printanière, 255, 336.
  Trachelium cæruleum, 277.
  Tradescantia, 292, 329.
  Trapa natans, _voir_ Macre.
  Trèfle d'eau, _voir_ Menyanthes trifoliata.
  Triacanthos, _voir_ Févier d'Amérique.
  Trifolium, _voir_ Cytisus sessilifolius.
  Troëne, 359, 362.
  Tropæolum, _voir_ Capucines.
  Tubéreuse, 316.
  Tulipe, 316.
  Tulipier, 378.
  Tupélo, 335.
  Turritis verna, _voir_ Tourrette printanière.
  Tussilage, 318, 337.
  Tussilago, _voir_ Tussilage.
  Typha, _voir_ Massette.


  Ulex, _voir_ Ajonc.
  Ulmus, _voir_ Orme.


  Vaccinium, _voir_ Airelle.
  Valériane, 277.
  Valériane grecque, _voir_ Polémoine.
  Varaire, 318.
  Vélar de Barbarie, 318.
  Veratrum, _voir_ Varaire.
  Verbascum phoeniceum; _voir_ Molène purpurine.
  Verbena, _voir_ Verveine.
  Verge d'or, 318.
  Vernis du Japon, _voir_ Ailantus glandulosa.
  Véroniques, 319, 330.
  Vernonia, 319.
  Vers, 118.
  Verveine, 277, 329.
  Viburnum, _voir_ Viorne.
  Vigne de Judée, _voir_ Morelle grimpante.
  Vigne vierge, 345.
  Vigne, 231.
  Villarsia, 331.
  Vinca, _voir_ Pervenche.
  Viola tricolor, _voir_ Pensée.
  Violette marine, _voir_ Campanule à grosses fleurs.
  Viorne, 335, 359.
  Violette odorante, 255.
  Viola odorata, _voir_ Violette odorante.
  Virgilia, 378.
  Viscaria, 278.
  Vitex, _voir_ Gattilier.
  Vitadinia, 255.
  Volubilis, _voir_ Ipomæa purpurea.


  Wellingtonia, _voir_ Sequoia.
  Witlavia grandiflora, 278.
  Weigelia rosea, 359.
  Wigandia, 330.


  Xanthorhiza, 359.
  Xanthoxylum, _voir_ Clavalier.
  Xeranthemum annuum, _voir_ Immortelle.


  Yucca, 362.


  Zauschnéria, 319.
  Zea, maïs, _voir_ Maïs.
  Zinnia, 278.


FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE.



TABLE DES FIGURES


  Fig. 1.  Plan du jardin potager.               5

  --  2.  Thermosiphon.                         53

  --  3.  Greffe en écusson.                    69

  --  4.  -- en anneau.                         70

  --  5.  -- en fente.                          72

  --  6.  -- en placage.                        73

  --  7.  -- en couronne.                       76

  --  8.  -- par approche.                      77

  --  9.  Châssis.                              79

  -- 10.  Serre à Ananas.                       96

  -- 11.  Melon, 1re taille.                   150

  -- 12.  -- 2e taille.                        151

  -- 13.  -- 3e taille.                        152

  -- 14.  Pêcher, 2e année.                    204

  -- 15.  -- 3e année.                         206

  -- 16.  -- 4e année.                         208

  -- 17.  -- 5e année.                         210

  -- 18.  -- en V.                             211

  -- 19.  Serre à forcer.                      212

  -- 20.  Poiriers en quenouille.              214

  -- 21.  -- en éventail.                      218

  -- 22.  -- en palmette.                      220

  -- 23.  -- en palmette à double tige.        221

  -- 24.  Pommier en gobelet.                  228

  -- 25.  -- en cordons.                       229

  -- 26.  Vigne à la Thomery.                  233


FIN DE LA TABLE DES FIGURES.





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