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Title: Dictionnaire érotique moderne Author: Delvau, Alfred Language: French As this book started as an ASCII text book there are no pictures available. *** Start of this LibraryBlog Digital Book "Dictionnaire érotique moderne" *** generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) Note de transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées. Il y a une note plus détaillée à la fin de ce livre. DICTIONNAIRE ÉROTIQUE Édition imprimée exclusivement pour les membres de la _Biblio-Aphrodiphile Société_, et non mis dans le commerce. [Illustration: frontispice] DICTIONNAIRE ÉROTIQUE MODERNE PAR UN PROFESSEUR DE LANGUE VERTE (Alfred Delvau) _Nouvelle édition, revue, corrigée considérablement augmentée par l’auteur et enrichie de nombreuses citation_ [Illustration] BALE IMPRIMERIE DE KARL SCHMIDT [Illustration] AUX ESPRITS LIBRES _Quand nous sommes entre nous, en petit comité, nous n’avons pas besoin de nous gêner; aussi arrive-t-il souvent, comme dit Gresset dans son_ Vert-Vert, _que les_ f., _les_ b. _voltigent sur notre bec. Quand quelqu’un nous ennuie, nous lui disons_: Tu m’entrouducutes, va te faire foutre. _Quand nous voulons dire qu’un individu témoignait le désir de se comporter avec une femme de la manière la plus satisfaisante pour elle, au lieu de faire toute cette longue périphrase, nous disons_: Il bandait comme un carme. _Quand nous voulons exprimer tout le contraire, nous disons que c’est_ un vit mollet, un bande-à-l’aise. _Un homme qui a du courage est_ un homme qui a des couilles au cul, _etc._ _Pour un étranger, tout cela est de l’hébreu. Il faut un dictionnaire pour comprendre les mots en usage; mais ne comptez pas sur celui de l’Académie, 6me et dernière édition; MM. les académiciens n’ont pas assez de couille pour avouer de pareils termes. Il faut quelques hommes d’esprit supérieur qui se dévouent._ _Pour la langue française, nous avions déjà le dictionnaire intitulé:_ Erotica verba _de M. de L’Aulnaye; ce dictionnaire se trouve à la suite de l’édition de Rabelais publiée par Desoer en 1820. Il est certainement très utile, mais il ne donne pas beaucoup d’expressions contenues dans d’autres auteurs contemporains de Rabelais ou plus modernes que lui. M. Auguste Scheler, l’érudit distingué, le savant bibliothécaire du roi des Belges, crut devoir, pour ce motif, refaire à nouveau ce dictionnaire, et il publia en 1861, sous le pseudonyme de Louis De Landes, son_ Glossaire érotique de la langue française (_Bruxelles, pet. in-8o de XII 396 p._).—_Notre excellent et spirituel ami Alfred Delvau voulut aussi refaire à nouveau ce travail; car lui, il avait eu le courage de descendre dans les bas-fonds sociaux, dans les bordels, dans les bastringues, dans les halles. Là, il avait recueilli nombre d’expressions pittoresques inconnues à ses devanciers. Il publia la première édition de son Dictionnaire en 1864. Tirée à petit nombre, elle fut promptement enlevée. Elle donna lieu à de nombreuses contrefaçons et à de fort mauvaises imitations. Delvau cependant avait préparé une seconde édition de son œuvre, plus châtiée et plus complète que la première, lorsque la mort nous l’enleva, en 1867. Nous recueillîmes ses épaves avec soin, et nous en faisons faire aujourd’hui, à petit nombre, une impression soignée pour les esprits libres et éclairés._ _Delvau n’a pas eu le temps de faire une nouvelle préface pour sa nouvelle édition; nous allons, en conséquence, reproduire simplement la judicieuse_ Introduction _de sa première édition. Nous la ferons suivre du remarquable_ Avant-propos _placé par M. Auguste Scheler à la tête de son_ Glossaire érotique. _Enfin, nous ajouterons, rivalisant avec les deux précédentes, la préface placée par Moncrif à la tête du_ Recueil du Cosmopolite; _c’est l’une des plus spirituelles pièces de cet ingénieux écrivain, et en même temps une des plus rares et qui a rapport au sujet dont nous nous occupons: la petite révolte de la liberté de l’esprit contre les préjugés plus encore que contre les conventions sociales_. _Un mot encore, et nous terminons. Dans la nouvelle édition, on remarquera que l’auteur s’est réellement borné cette fois au langage moderne et qu’il n’est pas remonté plus haut que Marot et Rabelais._ _Il a négligé beaucoup de fantaisies niaises, prétentieuses et inusitées de quelques auteurs modernes, comme Nerciat, Rétif, la_ Tour du Bordel, _ou d’argots de voleurs, de chiffonniers, etc.; par exemple, les mots_ inir (_de Nerciat_) hubir (_de la Tour_), pante, sinve (_qui se trouvent dans le dictionnaire d’argot de Larchey_), _etc._ _Enfin, il a supprimé quelques mots qui se retrouvent dans les dictionnaires français usuels:_ libidineux, lascif, impudicités, tendron, autel de la volupté, calice, _etc. C’était superflu à répéter._ INTRODUCTION (1re édition du _Dictionnaire érotique_.) _Aucun écrivain, jusqu’à ce jour, ne s’est senti assez franc du collier ni assez ferme des rognons pour entreprendre la publication d’un_ Dictionnaire érotique _complet; publication jugée nécessaire cependant par tout le monde, par les gourmets aussi bien que par les goinfres, par les lettrés aussi bien que par les simples curieux_. _Ce que nous avons sur la matière est bien peu de chose: le_ Glossarium eroticum linguæ latinæ _de Pierrugues, le_ Dictionnaire françois contenant les mots et les choses _de Richelet, le_ Dictionnaire d’amour _de Dreux du Radier, celui de Sylvain Maréchal, celui de Girard de Propiac, et enfin le_ Glossaire érotique de la langue française _de M.***_ (_dit Louis De Landes_). _En apprenant, il y a trois ans, la publication de ce dernier ouvrage, j’allais renoncer à continuer le mien, que je supposais dès lors inutile; une rapide lecture me détrompa: le_ Glossaire érotique _de M.*** n’est autre chose que les_ Erotica verba _du 3e volume de Rabelais, édition Desoer,—avec cette différence que les_ Erotica verba _tiennent dans une trentaine de pages et que M.*** les a délayés dans un fort volume in-12. Mais les expressions modernes, mais les mots pittoresques, nés d’hier, qui servent d’étiquettes aux choses de la coucherie, de l’amour et de la polissonnerie, qui a eu la patience de les colliger et le courage de les nomenclaturer? Personne. La littérature contemporaine compte assurément nombre d’excellents esprits très dignes de mener à heureuse fin une œuvre de l’importance et de la nature de celle-ci: il n’en est pas un seul qui ait osé emboucher le clairon de l’émancipation, pas un qui soit parvenu à se démailloter, à se débarrasser de ses langes et de ses lisières. Ce sont en effet de si grands seigneurs que les préjugés! de si grandes dames, les conventions! Songez donc: appeler les choses par leur nom,—la grosse affaire!_ _Pour moi, qui n’ai pas la vaine superstition du langage, et qui, au contraire, possède au suprême degré la haine, presque le dégoût de la feuille de vigne que les hypocrites placent sur leurs discours—comme les vieilles femmes un couvercle sur leur pot de chambre,—j’aborde résolûment le taureau par les cornes, et j’essaie de faire, à mes risques et périls, ce que personne jusqu’ici n’a eu le courage de tenter. Car il est bien entendu que je compte pour rien le prétendu_ Glossaire érotique de la langue française _de M.***, à qui une pudeur inexplicable a fait prendre la précaution—inutile—de s’abriter derrière un pseudonyme_. _Ce qui m’a guidé dans cette intéressante besogne, à laquelle j’ai consacré de nombreuses veilles et pour laquelle je ne demande aucune récompense,—m’en étant déjà décerné une à moi-même,—ce n’a pas été de donner satisfaction aux curiosités malsaines des libertins, vieux ou jeunes, qui se jettent sur les livres obscènes comme les mouches sur des rayons de miel: j’ai trop le respect de moi-même pour descendre à une aussi puérile infamie, quelque haut prix qu’elle rapporte à son auteur. Le métier de masturbateur intellectuel peut avoir des avantages précieux pour les gens qui croient, avec Vespasien, que l’argent ne pue point; mais comme je ne me sens pas le moins du monde porté à l’exercer, je ne l’exerce pas. Mes visées sont plus hautes et mes habitudes d’esprit moins malpropres. J’ai le style gaillard, mais l’intelligence chaste._ _La langue française étant, de l’avis de Voltaire, «une gueuse fière à qui il faut faire l’aumône malgré elle,» j’ai voulu essayer de glisser dans la poche de son Dictionnaire légal, si pauvre, la plupart des expressions du Dictionnaire interlope, si riche, que je publie aujourd’hui, malgré ses imperfections involontaires et ses omissions inévitables. Je me suis fait le saint Vincent de Paul des nombreux mots orphelins qui grouillent dans le ruisseau, des nombreuses expressions vagabondes qui se morfondent depuis si longtemps à la porte du Dictionnaire de l’Académie, et je leur ai construit, à mes frais, un petit hospice en attendant qu’on songe à les admettre dans le grand._ _Ce qui se parle doit s’écrire, et tout doit se parler—même devant les jeunes filles. Les mots ne sont pas ordes, ce sont les pensées qui sont sales. La lecture de l’Arêtin et la vue des priapées du Musée secret de Naples sont moins corruptrices que beaucoup de romans que je pourrais citer, et je serais même disposé à absoudre le marquis de Sade (assuré que je suis de la parfaite innocuité de sa_ Justine_) si ce misérable avait écrit en meilleur français: les livres dangereux sont les livres mal faits. Le libre langage de nos pères, qui effarouche tant de ridicules pudeurs, vaut cent fois mieux que notre phraséologie bégueule—et en même temps embrenée d’équivoques obscènes—dont ils se seraient si justement crevés de rire. Langue châtrée, peuple castrat. Où sont nos couilles du temps jadis? Qu’a-t-on fait du français médullaire, si substantiel et si savoureux, de Mathurin Régnier, d’Agrippa d’Aubigné, d’Amyot, de Rabelais, de Montaigne, de Brantôme, et de tant d’autres écrivains qui besognaient fort et dru? On l’a remplacé par le petit français d’un tas de petits écrivassiers, les uns membres—émasculés—de l’Académie, les autres dignes de le devenir. Et voilà pourquoi notre langue est muette, d’éloquente qu’elle était autrefois!_ _C’est à ne s’y pas reconnaître dans cette tour de Babel moderne, où l’on est arrivé, par le bégueulisme, à la confusion du langage. Jamais on n’a aussi mal écrit, ni aussi mal parlé. L’hôtel de Rambouillet, qu’on pouvait croire exproprié et démoli pour cause de clarté publique, existe avec plus de locataires que du temps de la_ Guirlande de Julie; _il y en a depuis le sous-sol jusqu’aux combles, maîtres et domestiques mêlés, Houssaye sur Lamartine, Musset sur Murger, Mérimée sur Aubryet, Janin sur Sainte-Beuve. Ces_ Précieuses _mâles—du moins du sexe masculin, car mâles emporte avec soi une idée de vigueur que je ne veux pas attacher au nom de ces péronnelles en culottes,—ces Précieuses, à l’exemple de leurs aînées en jupons, fessées à tour de bras par Molière, ont frappé de proscription tous les mots virils de notre langue, toutes les expressions bien bâties, qui avaient jadis droit au respect général et qui en sont réduites aujourd’hui à faire le trottoir, comme de vulgaires prostituées._ _Ah! que cette horreur du mot propre est bête, dangereuse—et inutile! Qu’est indécent et saugrenu cet amour de la périphrase et du sous-entendu qui joue dans la conversation le rôle d’énigme dont tout le monde finit toujours par trouver la clef! «Vilains hypocrites! s’écrie Denis Diderot avec une indignation sincère; foutez comme des ânes débâtés, mais permettez-moi de dire foutre. Je vous passe l’action, passez-moi le mot. Vous prononcez hardiment_ tuer, voler, trahir, _et l’autre, vous ne l’oseriez qu’entre les dents!... Il est bon que les expressions les moins usitées, les moins écrites, les mieux tues, soient les mieux sues et les plus généralement connues. Aussi, cela est: aussi, le mot_ futuo _n’est-il pas moins familier que le mot_ pain; _nul âge ne l’ignore, nul idiome n’en est privé; il a mille synonymes dans toutes les langues, il s’imprime en chacune sans être exprimé... et le sexe qui le fait le plus, a usage de le taire le plus.»_ _Que répondraient à cela nos Précieuses—si on les consultait? Que Diderot était un écrivain ordurier, qui aimait les vilains mots comme certaines gens aiment les mauvaises odeurs, et qu’aujourd’hui on le condamnerait à deux ou trois années de prison pour «outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs,»—sans compter deux ou trois autres années pour «outrage à la religion catholique.»_ _J’y consens—pour un instant. Mais Michel de Montaigne? Oserez-vous, pécores, dire de ce gentilhomme périgourdin ce que vous avez niaisement reproché au fils de l’ouvrier coutelier de Langres? Montaigne a écrit la même chose, pourtant, et tout aussi clairement: «Qu’a fait l’action génitale aux hommes, si naturelle, si nécessaire et si juste, pour n’en oser parler sans vergongne, et pour l’exclure des propos sérieux et règlez? Nous prononçons hardiment_ tuer, desrobber, trahir; _et cela, nous n’oserions qu’entre les dents. Est-ce à dire que moins nous en exhalons en paroles, d’autant nous avons loy d’en grossir la pensée? Car il est bon que les mots qui sont le moins en usage, moins escripts, et mieulx teus, soient les mieux sceus et plus generalement cogneus...»_ Vous les appelez des ordures Tous ces mots qui, ruisseaux de miel, Coulent avec de doux murmures Des lèvres en quête du ciel! Vous vous signez lorsqu’on raconte Ce que signifie _Être heureux!_ Vous vous cachez le front de honte D’avoir joui comme des dieux! Vous rougissez de vos ivresses Lorsque vous êtes dégrisés, Et vous reniez vos maîtresses Lorsque repus de leurs baisers! Quel mal trouvez-vous donc à dire Ce qu’à faire vous trouvez bon? Pourquoi crime un charmant délire? Comment _caca_ votre _bonbon_? Ah! libertins de sacristie Dont le cœur à la bouche ment, Pourquoi recrachez-vous l’hostie Gobée à deux si goulûment? _Ce_ cant _que nous reprochons si maladroitement aux Anglais, nous l’avons au même degré qu’eux; nous rougissons pudiquement, jeunes vierges à barbe, des grossièretés de notre Rabelais, comme ils rougissent, ces pucelles à favoris rouges, de leur Shakespeare. Et plus nous allons, et plus notre cant s’aggrave—avec nos vices. Je me rappelle encore l’émotion générale qui accueillit, il y a deux ans, le chapitre des_ Misérables _de Victor Hugo où s’étale superbement la réponse énergique de Cambronne à Waterloo. C’était un scandale à nul autre pareil. On ne voulait pas croire à tant d’audace, et, le nez même sur la page où cette shockinerie se trouve déposée, avec des commentaires aggravants tout autour, on se refusait encore à y croire. Des cris de paon étaient poussés dans les salons et dans les cafés à propos de cette incongruité littéraire. Les académiciens se cachaient la face et se couvraient de cendres. Arsène Houssaye mettait un crêpe à sa houlette de berger en chambre. Madame Louise Colet prenait le voile. Champfleury allumait des lampions sur sa fenêtre, au grand ébahissement des habitants de Montmartre—qui se croyaient déjà au 15 août..._ _Victor Hugo avait écrit_ MERDE! _Sans doute. Après? et pourquoi toutes ces clameurs de pies en délire? Que prouve cette sainte—et ridicule—indignation? Rien, sinon que depuis Boileau les lecteurs français veulent être respectés quoiqu’ils ne se respectent pas eux-mêmes. Rien, sinon que la chasteté de notre langage témoigne surabondamment du libertinage de nos mœurs. Rien, sinon que nous ne trouvons les mots ordes et puants que parce que nos actions sont malsaines et nidoreuses. Rien, sinon que notre âme est un fumier sur lequel poussent les fleurs—de rhétorique. Rien, sinon qu’au lieu de laisser aux femmes le bégueulisme des paroles, nous l’affichons comme la feuille de vigne de l’impudicité, faisant ainsi semblant d’ignorer que jamais la pureté de l’âme humaine n’a été entamée par les familiarités les plus stercoréennes du langage humain. Il ne nous manquait que cette hypocrisie-là pour être complets!_ _Les questions morales que cela soulève sont de la plus haute importance, et j’aurais grande joie à les examiner ici avec détails, afin de vider une bonne fois sur la tête d’un public béotien le panier de mes colères et de mes ironies. Mais, par malheur, la place me manque, mon cadre me force à me borner: à peine me reste-t-il quelques lignes._ _J’abrège donc, ne voulant d’ailleurs prouver rien autre que mon droit à réunir en corps de livre une cohue d’expressions pittoresques auxquelles le Dictionnaire de l’Académie fera faire éternellement le pied de grue, sans daigner même entrebâiller un de ses feuillets pour en laisser entrer quelques-unes chez lui. «Toutes les langues roulent de l’or,» a dit Joubert,—et l’argot d’un peuple entier est une langue, spécialement l’argot érotique; s’il vit en marge du Dictionnaire officiel, comme les gens qui le parlent vivent en marge de la société officielle, il n’en finira pas moins, à un moment donné, par se confondre comme eux dans la circulation générale._ _Au reste, peu me chaut! C’est déterminément que j’ai composé le recueil pornographique que je publie aujourd’hui, sans arrière-pensée mauvaise; non pour tenter mes contemporains du gaillard péché de luxure,—comme le diable de Papefiguière les nobles nonnains de Pettesec,—mais à titre seul de documents pour l’histoire de la langue et celle des mœurs au XIXe siècle, et avec cette conviction, solidement ancrée dans ma conscience, que s’il n’est utile à personne, à personne non plus il ne sera nuisible. Les lecteurs vraiment chastes ne s’en sentiront pas corrompus; les lecteurs corrompus n’en deviendront pas plus libertins._ _Je n’aurai jamais à me couper le poignet par remords de l’avoir écrit._ AVANT-PROPOS (du Glossaire érotique) _Il faut avoir un certain courage pour faire un livre comme celui-ci; car, tout d’abord, la plupart des personnes qui l’ouvriront s’empresseront de le rejeter comme un tissu d’obscénités, qu’un homme qui se respecte n’aurait jamais dû mettre au jour. Pour beaucoup de gens, sans doute, la première impression sera telle; mais pour ceux qui voudront un peu réfléchir, ils reconnaîtront bientôt qu’il y a un but utile dans cette publication; qui n’est faite ni pour les jeunes filles, ni pour les écoliers._ _Pendant plusieurs siècles, on n’attacha aucune idée malhonnête à une multitude de mots et d’expressions qui sont actuellement bannis de la bonne compagnie, et les hommes les plus graves les employaient sans que personne y trouvât à redire. Peu à peu, on a trouvé que certains mots devaient être bannis de la langue, et on les a remplacés par d’autres, ou bien par des périphrases qui expriment, il est vrai, la même idée, mais en bannissant le scandale. C’est sans doute une singulière manière de voir que de regarder un mot comme obscène, et non pas ce qu’il veut dire; car il semblerait raisonnable de ne blâmer dans un écrit que les pensées qui y sont reproduites, et de ne taxer qu’elles seules d’immoralité, sans s’attacher aux mots, qui ne sont que le moyen de rendre les idées palpables. Mais, enfin, la coutume est ainsi établie, et il faut s’y soumettre, sous peine d’être honni. Un auteur qui ne se conformerait pas à cet usage ne serait pas lu, et, de plus, il irait faire un tour en police correctionnelle. Aussi n’avons-nous point le projet de vouloir réformer le monde et de changer sa manière de voir sur un sujet qui a été traité par Bayle beaucoup mieux que nous ne le pourrions faire._ _La manière actuelle d’écrire ne doit cependant pas faire proscrire la littérature du XIIe au XVIIe siècle, et empêcher de lire des écrivains distingués, qui n’ont commis d’autres fautes que d’employer dans leurs écrits des mots dont on se servait dans toutes les classes de la société. Tous les dictionnaires ayant soin de bannir de leurs colonnes les mots réprouvés, il arrive que bon nombre d’expressions employées autrefois deviennent inintelligibles pour les lecteurs, qui ne les entendent pas dans la conversation. Cet inconvénient se fait surtout sentir pour les étrangers, car les nationaux ont parfois occasion de les entendre employés par le peuple. Il semble donc que la publication d’un glossaire érotique doit être accueillie favorablement par tous ceux qui veulent lire notre ancienne littérature, et qui sont désireux de bien comprendre les écrivains qui n’ont eu d’autre tort que d’appeler un chat un chat, et qui, sous des obscénités apparentes, ont souvent caché des leçons de morale et de philosophie, que les persécutions religieuses les empêchaient de publier ouvertement._ _C’est donc à la partie sérieuse des gens lettrés que nous nous adressons, notre unique but étant de rendre plus familière la lecture d’écrivains d’un grand mérite. Certains d’entre eux, il est vrai, ont été publiés avec un glossaire spécial; mais, en général, il est fort incomplet, surtout en ce qui regarde les termes érotiques. Et puis ces explications manquent presque toujours dans les anciennes éditions, qui sont actuellement fort recherchées._ _Dans cet ouvrage, tous les mots sont imprimés en entier, aucune lettre n’étant remplacée par des points; car cette coutume semble s’éloigner tout à fait du but qu’elle se propose. Que veut-on, en effet? Que l’attention ne se fixe pas sur des mots qu’on regarde comme déshonnêtes. Et, de bonne foi, est-il meilleur moyen de l’y fixer que de ne pas imprimer le mot tout entier, puisqu’alors on est forcé de faire des efforts d’imagination pour retrouver ce qui a été omis, tandis que s’il en était autrement on n’y ferait que fort peu d’attention, l’examen ne se portant que sur la pensée exprimée dans la phrase qu’on lit. On croirait vraiment que ce moyen a été inventé par quelque libertin._ _Quant à l’orthographe, nous avons suivi en général celle qui est adoptée actuellement, celle des temps anciens étant si variable, même dans le même auteur, que nous n’aurions su laquelle choisir. Seulement, nous avons indiqué toutes les manières diverses d’orthographier le même mot, en renvoyant pour les explications et les citations à celui qui est écrit à la moderne._ L’AUTEUR PRÉFACE (du Recueil du Cosmopolite) _Il semble que la philosophie ne fasse qu’à regret (pour ainsi dire) des progrès dans l’esprit de l’homme; si elle gagne à quelques égards aujourd’hui, elle perd si considérablement par d’autres côtés, que la compensation n’est pas égale. Les connaissances physiques prennent, il est vrai, de jour en jour, un essor plus rapide, mais combien l’esprit de morale n’a-t-il pas dégénéré?_ _Tandis que nos philosophes s’occupent de cette attraction qui entretient le jeu des différentes parties de l’univers, l’impression conséquente que doivent leur faire les mots les plus estimables de notre langue leur échappe, ou se métamorphose dans leur imagination, et ces mêmes mots ne présentent presque plus, pour la plupart, le vrai sens auquel ils avoient été attachés._ _Faut-il chercher d’autre cause de la différence des mœurs de ce siècle-ci à celles des siècles passés? Sans doute, la naïveté avec laquelle nos pères s’énonçoient, et qu’on a depuis si injustement qualifiée du nom de langage libre, étoit la base et le garant de la pureté de leurs mœurs._ _Leur façon de vivre étoit aussi simple que leur langage; parmi eux, _oui_ vouloit dire effectivement _oui_, et _non_ exprimoit exactement _non_. Point de ces subterfuges qui sont autant de ressources pour la mauvaise foi, et d’écueils de la solidité de l’esprit._ _La malignité des termes équivoques, d’autant plus dangereuse qu’elle fait les délices des petits esprits, et par conséquent du plus grand nombre, n’étoit point encore connue._ _Quelle contrainte ces fausses idées qu’on attache aujourd’hui à un grand nombre de manières de s’exprimer, n’apportent-elles pas dans la société? Il faut en exposer ici quelques exemples._ _Qu’une femme à qui vous parlerez d’un voyage agréable et curieux que vous aurez fait, vous dise: Je meurs d’envie de le faire, les sots éclatent de rire, et les fausses prudes rougissent._ _Céliante se donne la torture pour mettre son gant trop étroit pour sa main; vous n’oseriez jamais lui dire: Madame, voulez-vous que je vous le mette? ni même: que je vous l’ôte? parce que notre esprit corrompu va plus loin que les termes propres ne signifient, et qu’il suppose que, pour l’ôter, il faut l’avoir mis, et qu’il soit dedans._ _Si vous vous servez de ces termes simples, vous passez pour un sot, ou du moins pour un mauvais plaisant._ _A peine est-il permis de dire que la Marne se décharge dans la Seine, ou qu’un fusil est chargé._ _Nos dévots, même de la première classe, avoient voulu faire passer cette réformation prétendue de style jusque dans la manière de faire des enfants à sa femme, et trouvant une idée trop libertine, et une façon trop peu décente de se mettre dessus à nu, ils avoient imaginé de faire un trou chacun à leur chemise, pour opérer, disoient-ils, plus modestement et plus convenablement le grand œuvre de la propagation du genre humain._ _Je laisse à juger si ceux qui en agissent ainsi n’ont pas l’imagination plus déréglée que ceux qui tout uniment se mettent dessus, dans la simple nudité que la sage nature nous a donnée._ _Avec quelque pureté d’intention que vous employiez les mots d’enfiler, remuer, branler, large, étroit, se retirer et cent autres, ils réveillent à présent des idées licencieuses. Personne n’ignore le rire scandaleux qu’ont excité, dans les derniers temps, ces quatre vers du grand Corneille:_ Dis-moi donc, lorsqu’Othon s’est offert à Camille, A-t-il paru contraint? A-t-elle été facile? Son hommage auprès d’elle, a-t-il eu plein effet? Comment l’a-t-elle pris? Et comment l’a-t-il fait? _La saine raison, lorsqu’elle conduisoit les hommes, ne leur avoit point appris à faire une distinction imaginaire d’une expression supposée gratuitement malhonnête, avec une autre qui ne blesse point la pudeur._ _On prononce le mot crime sans remords, comme celui de vertu sans édification; on croit avec justice n’être point garant des idées opposées que l’un et l’autre présentent. Par quel égarement va-t-on déshonorer d’autres termes, qui ont le même droit d’être au rang de ceux qui composent la langue? Pourquoi les exclure de la conversation et des ouvrages littéraires, où souvent ils seraient si naturellement amenés?_ [Illustration] [Illustration] DICTIONNAIRE EROTIQUE PAR UN PROFESSEUR DE LANGUE VERTE A ABANDONNER (S’). Se livrer complétement à un homme, lui ouvrir bras et cuisses, lui laisser faire tout ce que lui conseillent son amour et sa lubricité. _Ce n’est pas le droit naturel A fille de s’abandonner._ _(Farces et Moralités.)_ Si ma femme, impatiente de ma langueur, à autrui se abandonne. RABELAIS. _Lise, qui partout s’abandonne, Ne fait qu’en flatter son mari._ THÉOPHILE. ABATTEUR DE BOIS. Fouteur,—son outil étant considéré comme une cognée, et la nature de la femme, à cause de son poil, comme une forêt. Il n’étoit pas grand abatteur de bois, aussi étoit-il toujours cocu. TALLEMANT DES RÉAUX. Les beaux abatteurs de bois sont, comme les rois et les poëtes, des _raræ aves_. Baron WODEL. Ce Jacques était un grand abatteur de bois remuant. (_Moyen de parvenir._) Il lui présenta cent mille choses que ces abatteurs de femmes savent tout courant et par cœur. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Je me connais en gens; Vous êtes, je le vois, grand abatteur de quilles._ RÉGNIER. ABBAYE DE CLUNIS (L’). Le cul,—de _clunis_, fesse, croupe,—une abbaye qui ne chômera jamais faute de moines. ABBAYE DE S’OFFRE À TOUS. Bordel, dont les victimes cloîtrées s’offrent volontiers à tout venant qui tient à communiquer avec elles sur l’autel de leur dieu des jardins. ABBESSE. Grosse dame qui tient un pensionnat de petites dames à qui on n’enseigne que les œuvres d’Ovide et de Gentil-Bernard: autrement dit Maîtresse de bordel,—le bordel étant une sorte de maison conventuelle habitée par d’aimables nonnains vouées, toutes au dieu de Lampsaque. _Lorsque tu vas rentrer, ton abbesse en courroux Te recevra bien mal et te foutra des coups._ LOUIS PROTAT. ABEILARD. Nom qu’on donne à tout homme qui se trouve dans le cas de cet abbé, dont il est question dans les _Contes d’Eutrapel_, lequel en ses jeunes ans «avoit perdu ses deux témoins instrumentaires.» ABEILARDISER. Rendre un homme impuissant en le châtrant, comme fit le chanoine Fulbert à l’amant d’Héloïse. _D’un colonel vous courtisez la femme; Surpris, il vous abeilardisera._ POMMEREUL. ABOUCHER (S’). Avoir trouvé chaussure à son pied, et mettre son pied—à moelle—dedans. _On veut chercher A s’aboucher._ COLLÉ. ABOULER DE LA BRAISE. Payer une fille, lui donner le salaire du plaisir qu’elle va vous donner—avec la vérole ou la chaude-pisse. Ça me semble tout drôle d’avoir à abouler d’la braise au lieu d’en recevoir. LEMERCIER DE NEUVILLE. _—Ange! murmurai-je, plein d’aise Comme un amoureux innocent. —Il faut abouler de la braise, Me dit-elle en me repoussant._ A. DELVAU. ABRICOT DE LA JARDINIÈRE (L’). La nature de la femme,—qu’elle soit jardinière ou princesse. ABRICOT FENDU. La nature de la femme, qui ressemble, en effet, à ce fruit,—ce qui permet de supposer, vu l’absence de toutes preuves contraires, que le Paradis terrestre était un immense abricotier. ABUSER D’UNE FEMME. En jouir charnellement, soit de gré, soit de force,—mais le plus souvent de gré, les femmes se plaisant à être ainsi abusées. Vous êtes un infâme, vous avez lâchement abusé de moi pendant mon sommeil...—Vous m’en voulez donc?...—Oui, parce qu’il fallait attendre que je fusse réveillée. Baron WODEL. ACADÉMIE D’AMOUR. Lieu où on va pour jouer au jeu de Vénus—et de Mercure: en bon français, Bordel.—Le mot se trouve dans le _Francion_ de Ch. Sorel et dans les _Aventures burlesques_ de Dassoucy. Allons-nous à l’Académie, ce soir?—Non, je ne suis pas en queue. J. LE VALLOIS. ACCIDENT. Manque d’haleine dans le discours amoureux; hasard malencontreux qui fait tomber (_accidere, ad cadere_) le membre viril au moment même où il devrait relever le plus orgueilleusement sa tête chauve. _La malheureuse Hortense Vient de perdre, à Paphos, Un procès d’importance Qu’on jugeait à huis-clos; Son avocat, dit-elle, Resta court en plaidant: Voilà ce qui s’appelle Un accident._ COLLÉ. ACCIDENT FÉMININ. Avoir ses règles. Événement _prévu_ qui arrive juste quand une femme, ayant un ou plusieurs bons coups à tirer, donnerait tout pour qu’il y eût retard. Nul autre que Pinange ne m’avait enfilée; peu de jours avant de le rendre heureux, j’avais eu mon accident féminin; il était donc bien avéré que ce qui allait se développer dans mes flancs était son paternel ouvrage. A. DE NERCIAT. ACHETER UNE CONDUITE. Se ranger après avoir été très dérangée par les michés; épouser un seul homme après avoir été mariée au genre humain. Les filles qui ont fait des économies en suant le plus possible du con, peuvent seules s’acheter une conduite; il y a des messieurs qui ne sont pas plus délicats que Vespasien et qui, comme cet empereur, prétendent que l’argent n’a pas d’odeur. A. FRANÇOIS. ACCOINTANCES (avoir des). Commercer charnellement avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme. Je supposai qu’elle avait eu des accointances avec le baron ou avec son laquais. A. LIREUX. _De quelque valet l’accointance Serait-ce bien votre désir?_ THÉOPHILE. _C’est qu’à l’ombre du crucifix, Souvent faites filles ou fils, En accointant les belles-mères._ G. COQUILLART. Il faut que quelqu’un se soit accointé que notre ménage a ainsi renforcé. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) ACCOLADE. Baiser qui engendre l’envie de baiser,—à ce point que le même mot sert aux deux actions, la chaste et la libertine. _Une catin s’offrant à l’accolade, A quarante ans il dit son introït._ PIRON. ACCOLER. Faire l’acte vénérien,—dont le début est presque toujours une accolade mutuelle. _Quand le jeune et charmant champion Accola la charmante Armide, Notre morpion se hâta De gagner la forêt humide Qui devant lui se présenta._ B. DE MAURICE. C’était un adieu que lui disaient toutes les femmes, filles et garces qu’il avait accolées. (_Moyen de parvenir._) ACCOMMODER UNE FEMME. La baiser convenablement de manière qu’elle ne réclame pas—à moins qu’elle ne soit trop gourmande. Mon drôle met pied à terre, descend la demoiselle, et l’accommode de toutes pièces. D’OUVILLE. ACCOMPLIR SON DÉSIR. Faire l’acte copulatif, qui est et sera l’éternelle _desiderium_ de l’humanité—mâle et femelle. Il disait à ses gens de la tenir par les bras, tandis que Robin accompliroit son désir. CH. SOREL. ACCORDER SA FLÛTE. Se préparer à l’acte vénérien; bander,—la pine de l’homme étant l’instrument dont les femmes connaissent le mieux l’embouchure et dont elles jouent le plus savamment, soit avec la langue, soit avec les doigts, soit avec le cul. Allons, mon bel ami, accordez votre jolie petite flûte. DURAND. _Mais Jeannot plus se délectait D’accorder sa flûte avec elle._ THÉOPHILE. ACCORDER SES FAVEURS. Se dit d’une femme qui ouvre son cœur, ses bras et ses cuisses à un homme pour qu’il use et abuse de cette ouverture. Ne sera-ce qu’une déclaration de sentiment? Faudra-t-il lui accorder les faveurs? LA POPELINIÈRE. ACCOUPLEMENT (L’). L’acte copulatif, qui accouple souvent un jeune homme avec une vieille femme, un vieillard avec une jeune fille, un libertin avec une presque pucelle, une bête avec un homme d’esprit. _A tout prix je voulus la renvoyer chez elle; Mais elle résista,—ce fut mon châtiment, Et jusqu’au rayon bleu de l’aurore nouvelle, J’ai dû subir l’horreur de notre accouplement._ HENRI MURGER. ACCOUPLER (S’). Faire l’œuvre de chair, qui consiste dans une conjonction de deux créatures de sexes différents. Il en est de certains hommes comme des animaux; ils n’aiment pas, ils s’accouplent aux femmes, qui pour eux ne sont que des femelles. Baron WODEL. ACCROC AU MARIAGE (Faire un). Faire son mari cocu; donner une rivale à sa femme. _Mais quand tu s’ras dans ton ménage, Faut pas pour ça t’ priver d’amant, Car les accrocs faits au mariage, C’est du nanan._ E. DEBRAUX. ACCROCHE-CŒURS. Petites mèches de cheveux que les femmes se collent sur les tempes, afin de se rendre plus séduisantes aux yeux des hommes et d’accrocher ainsi le cœur qu’ils portent à gauche—dans leur pantalon. _Sur nos nombreux admirateurs Dirigeons nos accroche-cœurs._ LOUIS FESTEAU. ACCROCHER. Faire l’acte vénérien—pendant lequel l’homme est accroché à la femme avec son épingle, qui la pique agréablement pendant quelques minutes. Et elle rit quand on parle d’accrocher. (_Moyen de parvenir._) Deux minutes encore, et je l’accrochais sans vergogne sur la mousse. EM. DURAND. ACHEVER UN HOMME. Le sucer, ou le branler, ou le faire piner tellement, dans la même soirée, qu’il tombe épuisé sur le flanc comme un lapin.—Les anciens avaient le même verbe; ils disaient, soit: _peragere viros_; soit: _exhaurire crebro concubitu_. Tu l’as éreinté, ton homme; encore un coup, et tu l’achèveras. LEMERCIER DE NEUVILLE. ACTE. Coup tiré avec une femme,—par allusion sans doute à la chemise qu’on lève et qu’on abaisse, comme le rideau d’un théâtre, avant et après chaque acte. Plus il y a d’actes, plus le vaudeville amuse la femme—qui se garde bien de siffler. Quand nous en arriverons à l’acte, je te prouverai, carogne, que les petits en ont plus gros que les grands. EM. DURAND. ACTÉONISER. Tromper son mari. Une marchande qui dès le lendemain de ses noces a actéonisé son mari. (_Les Caquets de l’accouchée._) ACTEUR (L’). L’homme qui joue le rôle d’amoureux dans la comédie à deux personnages dont l’auteur a désiré garder l’anonyme, et qui porte pour titre: _La Fouterie_. Lui, un acteur! dit la dame, qui savait à quoi s’en tenir sur le jeu secret du sire. C’est un cabotin vulgaire, plutôt, qui s’est usé en jouant avec des drôlesses. LÉON SERMET. _A peine fut cette scène achevée, Que l’autre acteur par sa prompte arrivée, Jeta la dame en quelque étonnement._ LA FONTAINE. ACTION (L’). Le jeu de la pine et du con,—qui est l’action par excellence. Arrivons tout de suite à l’action, veux-tu? LA POPELINIÈRE. _Et puis l’action ordinaire Est si sale après la façon._ THÉOPHILE. ACTION FRÉQUENTE (L’). La fouterie, qui est la chose que l’on fait le plus souvent quand on est jeune, vigoureux et bien membré. Il concède indulgence plénière à tous les religieux de l’ordre de nature, de corps véreux que la débilité de l’âge ou l’action fréquente causera. MILILOT. ACTION HONTEUSE (L’). La fouterie, dont rougissent le plus en public les gens qui la font le plus sans vergogne en particulier. L’œil pour regarder l’action honteuse avec une chaleur vive et représenter à la personne aimée l’image du plaisir de son âme... MILILOT. ADMINISTRER UNE DOUCHE—Faire pleuvoir le sperme dans le cul brûlant de la femme,—cette adorable folle dont nous sommes tous fous. _Le dieu des jardins en ce lieu Une heureuse douche administre._ _(Le Cabinet satyrique.)_ Je lui administrai une douche qui l’inonda et lui fit crier comme à Panurge: Je _naye_, je _naye_, je _naye_! Baron WODEL. ADROITE EN AMOUR (Être). Se dit d’une femme ou d’une fille qui connaît sur le bout du doigt et de la langue l’art de faire jouir les hommes. _Adroite en amour, Elle y sait plus d’un tour. C’est une aisance! Une indécence! L’on croit voir une femme de cour!_ COLLÉ. AFFAIRE. L’acte vénérien, le membre viril de l’homme, ou le con de la femme. Le grand cordelier ayant achevé son affaire. (_Moyen de parvenir._) _Macette, on ne voit point en l’amoureuse affaire Femme qui vous surpasse en traits d’agilité._ (_Cabinet satyrique._) _Pense que peut en cela faire Qui se plaît à l’affaire._ JODELLE. Elle disait qu’il n’y avait si grand plaisir en cette affaire que quand elle était à demi forcée et abattue. BRANTÔME. _Dites-vous que l’amour parfait Consiste en l’amoureuse affaire._ THÉOPHILE. _Le jeune homme puceau l’appelle son affaire._ PROTAT. _Mon cher ami, j’ai l’habitude De me couvrir, en me baignant, D’un sac qui me cache et me serre Des pieds jusques à l’estomac... —Parbleu! c’est prudent, dit Voltaire, Et votre affaire est dans le sac._ C. FOURNIER. Que voulez-vous que je vous donne pour me permettre d’arracher un poil de votre affaire? D’OUVILLE. AFFAIRE AVEC QUOI L’HOMME PISSE (L’). La pine,—un mot que n’osent pas avoir à la bouche les femmes qui ont le plus au cul la chose qu’il représente. N’en as-tu pas vu quelqu’un qui pissât, et cette affaire avec quoi il pisse? MILILOT. AFFAIRE DE CŒUR. Coucherie,—_cœur_ étant mis là pour _cunnus_. Vous êtes en affaire? me cria-t-il à travers la porte, pendant que j’accolais ma drôlesse et la suppéditais avec énergie.—Oui, répondis-je en précipitant mes coups, je suis en affaire... de cœur. J. LE VALLOIS. AFFAIRES (Avoir ses). Avoir ses menstrues, qui sont toute une affaire, en effet. _Ce n’est pas le jour des affaires Qu’il paraît le plus affairé._ EUGÈNE VACHETTE. AFFILER LE BANDAGE. Bander,—_arrigere_. Ainsi que des amants temporels pigeonnaient la mignotise d’amour, affilant le bandage. (_Moyen de parvenir._) AFFRIANDER UN HOMME. Le tenter du gaillard péché de luxure en lui montrant un mollet bien tourné, une gorge bien ferme, des fesses bien blanches, etc. Serais-je étonnée de te voir un caprice pour ces princesses-là (des fesses)? Va, va, mon cher, elles en ont affriandé bien d’autres. A. DE NERCIAT. AFFRONT (Faire un). Débander juste au moment où il faut bander le plus roide,—seule impertinence que les femmes ne pardonnent pas. _Tournez en ridicule Ceux qui n’avancent pas Plus d’un pas, Ou qui font Un affront Au second._ COLLÉ. AGACER LE SOUS-PRÉFET. Se masturber.—L’expression est tout à fait moderne, et fréquemment employée, quoique d’une étymologie difficile. AGENT. Celui qui agit: le doigt, le vit ou le fouteur. Ce mot s’emploie aussi pour les sodomites; le nom d’agent appartient à celui qui encule par opposition au mot _patient_, donné à celui qui se fait enculer. Mais en un mot, si Monrose, agent de plein gré, ne devint pas patient avec autant de résignation que le père, c’est que... (_Félicia._) AGIR. Faire l’acte vénérien,—celui qui exige la plus grande dépense d’activité: _Res, non verba!_ Les poètes chantent la femme, les goujats la baisent; les uns agissent pendant que les autres pensent: les goujats sont plus heureux que les poètes. Baron WODEL. AGNÈS.—Jeune fille embarrassée de son pucelage; fausse ingénue qui affecte de croire que les enfants se font par l’oreille, bien que son petit cousin lui ait appris par quel autre endroit ils s’improvisent. Je n’aime pas ces Agnès-là, je leur préfère des garces franchement déclarées. LIREUX. AGRÉMENTS NATURELS. Le membre viril. Il arrive de province ce matin, et la fatigue du voyage fait un peu de tort à ses agréments naturels. (_Les Aphrodites._) AIDE-MARI. Amant,—qui aide en effet l’époux dans sa besogne conjugale, mais à son insu, bien entendu. Il est assez égal que les enfants qu’elle pourra donner à son époux soient de lui ou du plus fécond des aide-mari qu’elle favorise. A. DE NERCIAT. AIGRETTE CONJUGALE. Au figuré: ornement de tête de MM. les cocus; les cornes que leur font porter mesdames leurs épouses. X... a couché avec madame Z...? Encore un fleuron à ajouter à l’aigrette conjugale de son mari. (_Diable au corps._) AIGUILLE. Le membre viril, avec lequel on _pique_ les femmes,—qui en enflent pendant neuf mois. _Mariette est femme très honnête, Et si ce n’est un jour de fête, Elle a toujours l’aiguille en main._ THÉOPHILE. Un vieil homme est comme une vieille horloge, plus elle va avant, plus l’aiguille se raccourcit. TABARIN. AIGUILLON. Le membre viril, avec lequel on pique les femmes pour les réveiller quand elles sont endormies. _Et profitant d’un moment de faiblesse, Il lui glissa son fringant aiguillon._ PIRON. AIGUILLONNER. Travailler du bout de la langue sur un vit, ou sur un clitoris. ... Dès lors, il a le nez sur la céleste mappemonde, et sa langue amoureuse aiguillonne le brûlant bijou. (_Aphrodites._) AIMANT. Ce qui attire l’homme à la femme, et _vice versa_. Quand mes baisers passionnés lui coupent la parole, quand mes téméraires mains et le reste ont mis le feu partout... nos aimants se joignent, s’attirent, s’unifient... L’univers est oublié!... MONROSE. AIMER. Synonyme élégant et pudique de _foutre_. Quand un homme dit à une femme: «Je vous aime,» il veut lui dire et elle comprend parfaitement qu’il lui dit: «Je bande comme un carme, j’ai un litre de sperme dans les couilles, et je brûle de l’envie de te le décharger dans le con.» Il n’y a que les poètes, les impuissants et les mélancoliques qui aient osé jusqu’ici donner à ce verbe éminemment actif un sens passif—et ridicule. _... La fille entretenue Dit: Aimons!!!..._ PROTAT. AIMER ÇA. Avoir un goût fort vif pour les choses de la fouterie et pour la fouterie elle-même. _Monsieur, tout ce qu’il vous plaira. J’aime assez ça, J’aime bien ça._ COLLÉ. AIMER LA FEMME. Avoir le tempérament amoureux, aimer à aimer—quelque femme que ce soit. Que voulez-vous, mon père? j’aime la femme et je le lui prouve le plus souvent que je peux. J. DU BOYS. AIMER LA MARÉE. Aimer à gamahucher une femme, se dit par allusion à l’odeur _sui generis_ qu’exhale son vagin.—L’expression date seulement du XVIIIe siècle, et elle vient de l’académicien Saint-Aulaire, le même qui avait fait sur la duchesse du Maine le fameux quatrain où il est déjà question de Téthys. Il serait dommage de priver la postérité de ce second quatrain, qui méritait de devenir aussi fameux que le premier: _De l’écume des mers, dit-on, Naquit la belle Cythérée: C’est depuis ce temps que le con Sent toujours un peu la marée._ AIMER LE COTILLON. Aimer la femme—surtout quand elle est déshabillée. Vous aimez trop le cotillon, mon cher, il vous en cuira. E. DURAND. AIMER LE GOUDRON. Aimer à enculer, soit les femmes, soit les hommes,—ce qui embrène la queue. _Pour Jupiter, façon vraiment divine, Le con lui pue, il aime le goudron._ (_Chanson anonyme moderne._) AIMER L’HOMME. Avoir du goût pour la pine, s’en servir le plus souvent possible; jouer franchement des fesses lorsqu’on est sous l’homme. Les femmes qui aiment l’homme sont assez rares, aujourd’hui que les femmes aiment si volontiers la femme et que les tribades ont remplacé les jouisseuses. A. FRANÇOIS. AIMEUSE. Petite dame—galante,—qui fait profession d’aimer.—Synonymes: putain, lorette, cocotte, grue, catin, vache, etc., etc. _Les Juifs avaient leurs Madeleines; Les fils d’Homère leurs Phrynés. Délaçons pour tous les baleines De nos corsets capitonnés. Rousses, blondes, brunes ou noires, Sous tous les poils, sous tous les teints..., Qu’il pourrait raconter d’histoires, Le cercle de nos yeux éteints! Folâtres ou rêveuses, Nous charmons; Nous sommes les aimeuses: Aimons!_ EUG. IMBERT. AIR COCHON (Avoir un). Avoir un visage provoquant, qui appelle l’homme, qui le convie à manquer de respect à la femme qui a ce visage; avoir les yeux égrillards, la bouche voluptueuse, etc. Je vous ai un petit air cochon comme tout. LEMERCIER DE NEUVILLE. AJUSTER UNE FEMME. La baiser,—ce qui est ajuster le membre viril dans son vagin avec la raideur d’une flèche lancée d’une main sûre. ALCIBIADISER. Agir en pédéraste passif, se laisser enculer—comme Alcibiade par Socrate. ALLER À CYTHÈRE. Ce que les délicats appellent _Ad summam voluptatem pervenire_, et les voyous, _Aller au bonheur_,—le seul voyage que l’on ne puisse faire seul, et que l’on fait toujours à cheval sur une belle jument. _J’aime, dit Ros’, quand on m’mène à Cythère, Qu’on se promèn’ pendant plusieurs instants; Dès qu’on r’ssort, ça n’ m’amuse guère._ DIDA. ALLER À DAME. Baiser; coucher avec une femme.—Cette expression, empruntée au jeu de dames, a été inventée par un _pion_ de l’institution Sainte-Barbe. ALLER À LA VISITE. Se dit des filles publiques qui, au jour fixé par les règlements de police, doivent se rendre au Dispensaire pour subir un examen de santé de la part de médecins _ad hoc_, qui les renvoient si elles sont saines et les retiennent si elles sont malades. _C’est demain, ô mes sœurs, le jour de la visite._ ALBERT GLATIGNY. ALLER À PINADA.—Faire l’acte vénérien,—à _dada_—sur une _pine_. ALLER AU BEURRE. Baiser une femme, dont le con ne tarde pas à devenir ainsi une baratte. Zut! je veux aller au persil pour aller au beurre, moi, na! LEMERCIER DE NEUVILLE. ALLER AU BONHEUR. Jouir en baisant, parvenir à la félicité suprême.—Cette expression, une des plus justes de la langue érotique moderne, est précisément celle qui se lisait comme enseigne sur les bordels de Pompéï: _Hic habitat felicitas_. Tu as donc envie d’aller au bonheur, mon petit homme! LEMERCIER DE NEUVILLE. ALLER AU CAFÉ. Gamahucher une femme. On dit aussi: _prendre sa demi-tasse_ au café des Deux-Colonnes. ALLER AU GRATIN. Baiser une femme publique,—à l’œil,—ce qui est une gourmandise pour certains _travailleurs_. Allusion au gratin que laisse un mets au fond de la casserole et qui trouve toujours un amateur—quand _tout le monde_ est servi. ALLER AU PERSIL. Se dit des femmes autorisées qui se promènent le soir dans les rues, sur les trottoirs, et qui ne cessent de se promener que lorsqu’un galant homme, un peu gris, les prie de se reposer—pour tirer un coup avec lui, dans une chambre de bordel ou dans un arrière-cabinet de marchand de vins.—_Voy._ ALLER AU BEURRE. ALLER AU VICE. Aller au bordel. ALLER CHEZ LE VOISIN. Enculer une femme; se tromper, volontairement ou involontairement, d’endroit. Tiens... me voilà... Pas comme ça, donc! Tu va chez le voisin... Laisse-moi te conduire. H. MONNIER. ALLER D’ATTAQUE (Y). Baiser avec énergie, sur l’herbe ou sur une chaise, sous le ciel du lit ou sous le ciel de Dieu, sans se préoccuper des passants et des enfants. La limace... là, bien blanche, avec ses creux et ses montagnes, ça m’met sens sus d’sous... Allons-y d’attaque! LEMERCIER DE NEUVILLE. ALLER DE SON BEURRE. Jouir copieusement, lorsqu’on est sous l’homme, sans craindre la vérole et les enfants, et décharger deux ou trois fois sans qu’il ait déconné. Tu m’as fait crânement jouir, cochon! Voilà la première fois que j’y vas de mon beurre aussi franchement. LEMERCIER DE NEUVILLE. ALLER DE SON VOYAGE. Les filles de bordel emploient cette expression pour dire qu’elles ont joui avec un miché: «J’y ai été de mon voyage.» ALLER DU CUL. Se trémousser dans la jouissance vénérienne, ou dans l’attente de cette jouissance, qui est toujours précédée d’une foule de friandises fort agréables. Il se trémoussa vers moi en se baissant, et moi vers lui en me haussant; les culs nous allaient à tous deux comme s’il eût eu déjà le vit au con. MILILOT. ALLER ET RETOUR (Donner ou faire l’). Tirer deux coups avec une femme, sans déconner. C’est un pauvre homme, dit-elle; il ne peut pas même faire l’aller et retour sans être sur les dents. A. FRANÇOIS. ALLER L’AMBLE. Faire l’acte vénérien, soit parce que dans cette besogne l’homme imite l’allure des chevaux qui vont l’amble, entre le trot et le pas, entre fort et doucement, soit parce que pour aller l’amble amoureux il faut être deux—_ambo_. ALLER SE FAIRE COUPER LES CHEVEUX. Aller au bordel.—L’expression date de l’établissement des bains de mer de Trouville, fréquentés par la meilleure société parisienne. Trouville est pour ainsi dire un faubourg du Havre, mais un faubourg sans bordels. Les messieurs sans dames qui ont des besoins de cœur s’échappent, vont au Havre et reviennent l’oreille basse, la queue entre les jambes, comme honteux de leurs mauvais coups.—D’où venez-vous? leur demandent les dames.—J’ai été me faire couper les cheveux, répond chaque coupable.—Les dames trouvaient—trouvillaient, dirait Commerson;—qu’ils allaient bien souvent se faire arranger—la chevelure. ALLER TROP VITE À L’OFFRANDE ET FAIRE CHOIR LE CURÉ. Décharger au moment où l’on va baiser une femme que l’on a désirée trop longtemps, et débander immédiatement. ALLONGER (S’). Bander,—dans l’argot des maquignons. ALLUMELLE. Membre viril. _Plusieurs n’aimassent tout autant Pour chatouiller leur allumelle Le réservoir d’une pucelle._ (_Heures de Paphos._) ALLUMER (S’). Être en érection, soit devant une femme, soit devant une photographie obscène. Il ne s’allume pas!... Je ne s’rais pourtant pas fâchée qu’i m’ baise, car il a un rude membre. LEMERCIER DE NEUVILLE. ALLUMER LA CHANDELLE. Mettre un homme en état de baiser, par des attouchements habiles aux environs de son braquemard et sur son braquemard lui-même. ALLUMER LE FLAMBEAU D’AMOUR. Copuler. _J’ m’approch’ crân’ment et j’ lui propose D’allumer le flambeau d’ l’amour; Cédant au désir qui m’allèche. De mon feu n’ jaillit qu’un’ flammèche._ F. DE CALONNE. ALLUMER UN HOMME. Se dit des femmes légères—comme chausson—qui, par leurs regards incendiaires, provoquent les hommes à la fouterie. Elle! elle n’allumerait pas même un homme en amadou. LEMERCIER. ALLUMETTE. Le membre viril, avec lequel on met le feu à tant de jeunes imaginations. N’approche pas de moi ton allumette: tu me brûlerais, et je n’y suis pas disposée. Baron WODEL. _Modeste appelle une allumette Ce que lui montre son amant._ E. T. SIMON. AMANT. Nom que l’on donne, non pas à l’homme qui aime une femme, mais à celui qui la fout. _Un vieux monsieur millionnaire, Remplaçant le prince Charmant Rêvé par toute pensionnaire, De Manette eût été l’amant._ ALFRED DELVAU. AMANT DE CŒUR. Greluchon, maquereau, homme qui, s’il ne se fait pas entretenir par une femme galante, consent cependant à la baiser quand il sait parfaitement qu’elle est baisée par d’autres que lui: c’est, pour ainsi dire, un domestique qui monte le cheval de son maître.—Il y a cette différence entre l’_amant_ simple et l’_amant_ dit _de cœur_ que le premier est un fouteur qui souvent se ruine pour sa maîtresse, et que le second est un fouteur pour lequel sa maîtresse se ruine quelquefois—quand il la fout bien. Aussi devrait-on appeler ce dernier l’_amant de cul_, le cœur n’ayant absolument rien à voir là-dedans. AMARRIS. Vieux mot hors d’usage signifiant matrice, employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme. _Et madame qui perd l’attente Du bien que donnent les maris, Soupire de son amarris._ J. GREVIN. _C’est ma maîtresse Qui a mal à son amatrix._ (_Ancien Théâtre français._) AMÂTINER (S’). Se prostituer à tous les hommes, comme une chienne chaude à tous les mâtins. AMI. Synonyme décent d’amant, qui est lui-même synonyme de fouteur. Les autres qui auront plus de hâte et prendront des amis par avance pour en essayer... MILILOT. AMITIÉ. Dans tout vocabulaire érotique, _amitié_ est le synonyme d’_amour_.—C’est tout un petit drame intime et bourgeois, qui se joue à trois personnages: la femme, le mari et l’amant. S’il en survient un quatrième, c’est l’_ami_ de l’_amant_, qui, presque toujours, est à l’amant... _... Ce que l’amant est au mari._ GAVARNI. AMOUR. Sentiment de création moderne. Les anciens ne connaissaient que la fouterie,—ce que Théophile Gautier, un poète, a si fort à tort appelé un «sentiment ridicule accompagné de mouvements malpropres,»—et il était donné à notre génération, épuisée par tant de masturbations intellectuelles, d’inventer cette sinistre plaisanterie qui dépeuplerait promptement la terre, si les Auvergnats n’étaient pas là. _L’amour est une affection Qui, par les yeux, dans le cœur entre, Et par forme de fluxion S’écoule par le bas du ventre._ RÉGNIER. AMOUR, substantif des deux genres: échange de deux fantaisies; privilége pour toutes les folies que l’on peut faire; pour toutes les sottises que l’on peut dire.—On a de l’_amour_ pour les fleurs, pour les oiseaux, pour la danse, pour son amant, quelquefois même pour son mari: jadis on languissait, on brûlait, on mourait d’_amour_; aujourd’hui, on en parle, on en jase, on _le fait_, et le plus souvent on l’achète. E. JOUY. _De son vit couturé de chancreuses ornières, Pénétrer, chancelant, au fond d’un con baveux. Mettre en contact puant les canaux urinaires, De scrofules pourris, nous créer des neveux. De spermes combinés faire un hideux fromage; Au fond de la cuvette, humide carrefour, En atomes gluants voir le foutre qui nage... Voilà l’amour!_ PAUL SAUNIÈRE. AMOUREUSE ENTREPRISE (L’). L’acte vénérien. AMOUREUX DES ONZE MILLE VIERGES. Jeune homme timide qui toutes les nuits couche, en imagination, avec toutes les femmes qu’il a rencontrées dans la journée, et, en réalité, avec la veuve Poignet,—qu’il a toujours sous la main. Je n’ai jamais sérieusement aimé qu’une femme, la mienne; et cependant, comme tous les jeunes gens, j’ai été amoureux des onze mille vierges. A. FRANÇOIS. AMOUREUX LARCIN. La petite oie de la fouterie, la monnaie de la jouissance,—baisers dérobés, fesses pincées, etc. _Dans ses amoureux larcins, Le papelard se rengorge; Quand sa main flân’ sur ma gorge, Il dit qu’il ador’ les saints._ JULES POINCLOUD. AMOUREUX TRANSI. Baiseur plus chaud en paroles qu’en action, et qu’à cause de cela les femmes tiennent en maigre estime. Il arrive de là que ceux qui aiment le plus, comme ces amoureux transis, sont ceux qui chevauchent le moins. MILILOT. AMOUR PHYSIQUE (L’). Le seul amour, le véritable amour, celui des gens bien portants d’esprit et de corps,—enfin celui que prisent sérieusement toutes les femmes, même celles qui lisent le plus de romans. _En style énergique Mon amour physique S’explique._ COLLÉ. AMOUR PLATONIQUE. L’amour ridicule par excellence, l’amour des poètes, des gens qui ont plus de cervelle que de queue, et qui aiment la femme à distance respectueuse parce que leurs moyens ne leur permettent pas de l’aimer plus près. _Je fais grand cas De l’amour pur et platonique, Mais je n’en use pas._ COLLÉ. AMOUR SOCRATIQUE. La pédérastie, que Socrate pratiquait si volontiers à l’endroit—je veux dire à l’envers d’Alcibiade. AMUSER UN HOMME. Le faire jouir par tous les moyens connus et inconnus. _Dans mon bordel il vient souvent beaucoup de vieux, Ce sont ceux-là, d’ailleurs, qui nous payent le mieux: Sais-tu par quels moyens, petite, on les amuse, Et de quelle façon à leur égard on use?_ LOUIS PROTAT. AMUSER (S’). Se branler. AMUSETTE (Faire l’). Se peloter mutuellement en attendant le moment de baiser, ou après avoir baisé; plus spécialement, se branler avec l’extrémité d’un membre viril, quand on est femme. Lorsque nous avions couru quelques postes et que j’avais quelque peine à remonter sur ma bête, elle, qui n’était ni fatiguée ni rassasiée, s’emparait avec autorité de ma lavette et faisait l’amusette. A. FRANÇOIS. ANANDRYNE. Femme qui n’aime pas les hommes, ou au moins leur préfère les femmes pour se livrer au libertinage et à la fouterie. Sapho était anandryne; elle avait un long clitoris et s’en servait comme un homme de son vit avec les femmes. Horace appelait Sapho _mascula_, femme mâle, femme hommesse, comme le dit Mirabeau dans son _Erotika Biblion_. Les Vestales à Rome, les Gymnopédistes à Sparte, instituées par Lycurgue, étaient anandrynes. ANCHOIS. La verge d’un petit garçon, et même la queue d’un homme lorsqu’elle a des dimensions trop grêles,—par allusion à la gracilité de ce poisson. Approche ton anchois, ton mignon... là... bien... tu y es... Le sens-tu frétiller? LÉON SERMET. ANDOUILLE. Le membre viril, dont les femmes sont si friandes,—elles qui aiment tant les cochonneries! _De tout le gibier, Fanchon, N’aime rien que le cochon: Surtout devant une andouille, Qu’aux carmes l’on choisira, Elle s’agenouille, nouille, Elle s’agenouillera._ COLLÉ. ANDOUILLE DES CARMES (L’). Le membre viril. ANDRINS. Culistes, hommes qui ne font aucun cas des charmes féminins et ne fêtent que des Ganymèdes. Les andrins sont les jacobins de la galanterie; les janicoles en sont les monarchiens démocrates, et les francs sectateurs du beau sexe sont les royalistes de Cythère. (_Diable au corps._) ANDROGYNE. Pédéraste, qui réunit en lui les deux sexes puisqu’il sert de maîtresse aux hommes et d’amant aux femmes,—comme ce grand libertin de Jules-César, qui était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris. ANDROGYNE (Faire l’). Baiser une femme, ce qui est proprement réunir les deux sexes en un seul. ANGLAIS. Noble étranger, fils de la perfide Albion ou de la rêveuse Allemagne, qui consent à protéger de ses guinées une femme faible—de vertu—pendant toute la durée de son séjour à Paris. Amélie ne te recevra pas, Polyte: elle est avec son Anglais. WATRIPON. ANGLAIS (Avoir ses). Avoir ses menstrues, à cause de la couleur rouge de cet écoulement, qui est aussi la couleur de l’uniforme anglais. _Puis de son corps couvrant ma mère, Dans le sang des Anglais baigné, Que de coups a tirés mon père Dans la montagne où je suis né._ (_Chanson anonyme moderne._) ANGLAIS ONT DÉBARQUÉ (Les). Les menstrues ont fait leur apparition. Il n’y a pas moyen ce soir, mon chéri: les Anglais ont débarqué. LYNOL. ANGORA. Petit nom d’amitié que les filles donnent à leur con, à cause de son épaisse fourrure. Flatte mon angora, cher ange, baise-le de tes lèvres: nous allons jouir. J. LE VALLOIS. ANNEAU D’HANS CARVEL (L’). Le con de la femme—dans lequel tout honnête homme doit mettre le doigt quand il n’y peut plus mettre la pine. Une femme aimable est un anneau qui circule dans la société, et que chacun peut mettre à son doigt. SOPHIE ARNOULD. _Chantons l’anneau du mariage, Bijou charmant, bijou béni; C’est un meuble utile au ménage, Par lui seul un couple est uni. Avant quinze ans, jeune fillette Veut que l’on pense à son trousseau, Et qu’on lui mette, mette, mette, Mette le doigt dans cet anneau._ BÉRANGER. ANUS (L’). Le trou du cul. _Déferle ton entrecuisse, Que j’ contemple Le saint temple De Vénus, Et ton anus._ G. DE LA LANDELLE. APHRODISIAQUES. Remèdes propres à tonifier, à roidir—momentanément—le membre qui a cessé d’être viril, par suite de maladies ou d’excès vénériens. Les stimulants les plus généralement employés sont les truffes, le musc, le phosphore, le safran et les cantharides. _Puis, ce sont encor des parfums Aphrodisiaques en diable._ ALFRED DELVAU. APOTHICAIRE. Pédéraste, ou sodomite; homme qui se trompe volontairement de côté quand il est au lit avec une femme et qui l’encule au lieu de la baiser. _Jean, ce frotteur invaincu, Au soir, dans une taverne, Frottait Lise à la moderne, C’est-à-dire par le cul. Elle, qui veut qu’on l’enfile, Selon sa nécessité, Disait d’un cœur irrité Qu’un clystère est inutile A qui crève de santé._ (_Le Cabinet satyrique._) APÔTRE DE L’ANUS. Pédéraste, ou seulement sodomite,—homme qui se plaît à envoyer (ἀποστελλω) son sperme dans le vagin breneux d’un autre homme, de préférence au vagin naturel de la femme. _Ah! dans toute la chrétienté, Il faut que la société Envoie des missionnaires, De saints apôtres de l’anus, Qui, tirant les vits des ornières, Prêchent l’Évangile des culs._ COLLÉ. APPAS. Les beautés d’une femme qui excitent le désir de l’homme,—mais principalement ses tétons. _Ah! Marton, malgré tes appas, Non, non, je n’y survivrai pas._ BÉRANGER. APPÉTIT (Avoir.) Se sentir des démangeaisons amoureuses, être en disposition de baiser. Te sens-tu en appétit ce soir?—Un appétit énorme!—Alors, allons à la _Patte de chat_. LEMERCIER. APPLIQUER LA PEAU D’UN GARÇON (S’). S’introduire le membre viril dans le vagin. C’est un grand soulagement d’être aimée, et je trouve, pour moi, que je m’en trouve mieux de la moitié depuis que je me suis appliqué la peau d’un garçon dessus. MILILOT. APPLIQUER UN HOMME SUR L’ESTOMAC (S’). Se laisser enfiler comme une perle par lui, la perle sur le dos, et l’homme sur la perle. Et fût-il coiffeur ou laquais, d’aussi huppées que vous se l’appliqueront sur l’estomac sans lui demander ses preuves. A. DE NERCIAT. APPRIVOISER UNE FILLE. La dépuceler,—ce qui la rend naturellement moins sauvage. _Malgré les grands parents, malgré les fortes grilles, Mon cher, je connais l’art d’apprivoiser les filles._ LÉON SERMET. APRÈS LA PANSE, VIENT LA DANSE. Vieux proverbe: Après la mangeaille, la fouterie. _Pour se mettre en humeur, il faut emplir la panse; Sans Cérès et Bacchus, Vénus est sans pouvoir; Un ventre bien guédé est plus prompt au devoir: Après la panse, aussi, ce dit-on, vient la danse._ (_Proverbes d’amour._) ARAIGNÉE. Faire patte d’araignée. Action de prendre les couilles et le vit de l’homme de manière à chatouiller le tout à la fois en allant de la tête du vit au périnée et au trou du cul, de haut en bas, à droite et à gauche et retour, en y joignant des coups de langue au filet du vit décalotté, le tout jusqu’à jouissance complète.—_Voir_ PATTE D’ARAIGNÉE. ARBALÈTE. Le membre viril, probablement par jeu de mots, parce qu’on bande,—à moins qu’on ne dise bander que parce qu’on appelle la pine une arbalète destinée à blesser la femme au ventre. Bandez votre arbalète, mon doux ami, et visez-moi dans le noir. E. DURAND. ARDILLON. Le membre viril, soit parce qu’il pique, soit parce qu’il brûle. Au lieu de sentir lever son ardillon, il se sentait plus froid qu’à l’ordinaire. D’OUVILLE. Je sens ton ardillon... Ah! je le sens... Chien! chien! tu me brûles... Baron WODEL. ARGUMENT. Pousser un argument naturel et irrésistible; c’est-à-dire une déclaration d’amour, sous la forme d’un bon vit—dans un bon con, qui ne trouve rien à redire à cela. _Sans brusquer une fillette, Moi j’attends patiemment Qu’elle soit bien en goguette Pour pousser mon argument._ E. C. PITON. ARISTOFFE (L’). Maladie honteuse, dans l’argot des filles et de leurs souteneurs.—Le mot viendrait-il de l’italien _arista_, épine? ou du grec ἄρίστος, la meilleure—des maladies—ou la maladie des _aristos_? J’en ai eu quatorze depuis celle-là, et de toutes couleurs, car quoi qu’en disent les malins, les aristoffes se suivent et ne se ressemblent pas. LEMERCIER DE NEUVILLE. ARME DE L’HOMME (L’). Son outil à génération, avec lequel il blesse souvent les femmes,—heureuses d’être ainsi blessées. _A ces mots me relevant, Plus dispos qu’auparavant, Je me saisis de mon arme._ (_La France galante._) Elle me rappelait le tambour de ma compagnie à astiquer et fourbir ainsi mon arme. LEMERCIER. ARRACHER SON COPEAU. C’est le _to leacher_ des Anglais, qu’il ne faudrait pas croire spécial aux menuisiers,—parce qu’il n’y a pas que les menuisiers qui sachent se servir du rabot que la nature a placé au ventre de tous les hommes. ARRACHER SON PAVÉ. Faire l’acte vénérien,—à cause de l’effort que cela exige sans doute. Oui, c’est ainsi toutes les fois que j’arrache mon pavé avec une demoiselle. LEMERCIER DE NEUVILLE. ARRANGÉE (Être). Être baisée. _Ah! monsieur, je suis saccagée! Vous n’en viendrez jamais à bout! La comtesse était arrangée, Et criait encor d’un ton doux: Arrangez-vous._ COLLÉ. ARRANGER UNE FEMME, OU UN HOMME. La bien baiser, ou le bien branler. Tu dois bien arranger une femme, hein? LEMERCIER DE NEUVILLE. _Qu’il soit vioc ou non, Arrange-le tout d’ même._ DUMOULIN. ARRIÈRE-BOUTIQUE. Le cul, qui est situé sur le derrière, et dans lequel le membre aime à se réfugier quand il est resté quelque temps dans la boutique, qui est sur le devant. A l’instant cette demoiselle, ouvrant son arrière-boutique, laissa aller un vent. D’OUVILLE. ARRIVER À SES FINS. Finir par baiser une femme pour laquelle on bandait,—ce qui est la fin de tout roman d’amour. Là! tu en es arrivé à tes fins, petit cochon! WATRIPON. ARROSER. Éjaculer dans la nature de la femme—un charmant petit jardin dont nous sommes les heureux jardiniers. Pluie ou sperme, quand cela tombe à propos, cela féconde. Pourquoi ne voudraient-elles pas être arrosées? CYRANO DE BERGERAC. ARROSER LE BOUTON. Décharger son sperme dans le vagin d’une femme, sur le bouton de son clitoris. _Son directeur, dit-on, Craignant qu’on lui ravisse Sa Rose, sa Clarisse, Lui arros’ le bouton._ JOACHIM DUFLOT. ARTHUR. Nom poli qu’on donne à l’amant de cœur d’une femme galante. C’est le _chevalier à la mode_ de Dancourt. Toute lorette, inévitablement, a son Arthur, comme toute fille publique son maquereau, comme toute pomme pourrie son ver. Baron WODEL. ARTICLE (Faire l’). Se dit des maquerelles plantées le soir sur le seuil des bordels, qui essaient d’y faire entrer les passants en leur dépeignant rapidement, avec des couleurs un peu fortes mais saisissantes, les beautés diverses et les talents particuliers de leurs pensionnaires. Tu resteras sur le seuil du bazar et tu feras l’article pour nos demoiselles. LEMERCIER. ARTICLE (Être fort sur l’). Être toujours prêt à foutre,—porté sur sa pine comme un gourmand l’est sur sa bouche. _Et sur l’article, ah! que j’étais solide; Dis-moi, Marton, dis-moi, t’en souviens-tu?_ (_Chanson anonyme moderne._) La marquise est froide sur l’article. LOUVET. ARTILLERIE DE CUPIDON OU DE VÉNUS. Les parfums, les aphrodisiaques en général—et surtout en particulier. ASPERGE. Le membre viril—dont les femmes sont si friandes, et qu’elles sucent volontiers, avec la sauce blanche qui les accommode ordinairement. ASPERGÈS. Le membre viril avec lequel, en effet, nous aspergeons de foutre le con des femmes.—On dit mieux: _Goupillon_. _C’est bien dit; car, comme j’estime, L’aspergès d’un moine sans doute Est si bon, qu’il n’en jette goutte Qu’elle ne soit bénie deux fois._ (_Ancien Théâtre français._) ASSAILLIR UNE FEMME. La baiser; monter, la queue en main, à l’assaut de son vagin. _Jean, cette nuit, comme m’a dit ma mère, Doit m’assaillir._ GAUTIER-GARGUILLE. Après que ce premier assaut fut donné, la belle recouvra la parole. CH. SOREL. _Mais Trichet du premier assaut Se contenta. Chétive était la dose Au gré d’Alix._ VADÉ. ASSEOIR SUR LE BOUCHON (S’). S’asseoir sur une pine, de façon à être baisée, soit en grenouille par devant, soit en levrette par derrière. Viens t’asseoir sur le bouchon, garce, et si tu ne jouis pas, c’est que tu ne le voudras pas. V. CAILLAUD. ASTICOT. Le membre viril, qui grouille dans la nature de la femme comme un ver blanc dans la viande. Tu écorches mon asticot, salope! LEMERCIER. ASTIQUER. Faire l’amour,—dans l’argot des filles et des maquereaux, l’_astic_ pour eux étant une épée, et l’épée piquant. ASTIQUER (S’). Se masturber, soit seul, soit à deux. _Deux gendarmes, un beau dimanche, S’astiquaient le long d’un sentier; L’un branlait une pine blanche Et l’autre un vit de cordelier._ (_Parnasse satyrique XIXe siècle._) ASTIQUER LA BAGUETTE. Branler un homme,—le ventre de la femme servant de tambour à cette baguette-là, que nous savons tous manier aussi bien que les tapins de profession. Celle-ci, d’un tambour astiquait la baguette. LOUIS PROTAT. ATELIER. La nature de la femme,—où se fabrique l’Humanité. Quand on entre à l’atelier, il faut avoir son outil en bon état afin de besogner convenablement, et toi, tu ne bandes seulement pas! A. MANVOY. _Quoi, c’est là tout le stratagème? Dit un valet, voyant le drôle à l’atelier._ PIRON. ATTRAPER QUELQUE CHOSE. Gagner la chaude-pisse ou la vérole dans un coït malsain, avec une coureuse ou avec une honnête femme. Que ces drôlesses-là sont souvent de bons greniers à chaudes-pisses! ce qu’on appelle de véritables attrape-michés. Comte DE CAYLUS. Si j’attrape quéque chose, au moins j’ l’aurai pas volé. LEMERCIER DE NEUVILLE. AUMÔNE AMOUREUSE. L’acte vénérien,—la femme étant censée donner et l’homme recevoir, quoique, en réalité, l’un donne autant que l’autre. Belle dame, faites-moi l’aumône amoureuse, je vous en supplie, je bande trop!—J’en suis fâchée, mon cher, mais j’ai mes pauvres. SEIGNEURGENS. AUTEL. La nature de la femme, où nous venons, prêtres fervents, officier chaque jour, culotte bas et pine en main. _Et dévotement sur l’autel, Je pose mes lèvres tremblantes: De ma langue, en flammes ardentes, S’élancent..._ A. FRANÇOIS. _A l’autel de la volupté Soudain s’approche une inconnue Du morpion silencieux._ B. DE MAURICE. Si tous les autels de Venus étaient aussi dégoûtants. (_Les Maris à la mode._) AUTEL DE PLUME (L’). Le lit, sur lequel l’homme et la femme officient avec une ferveur dont le Dieu—de Lampsaque—doit être content. _Avez-vous pu l’en croire à son serment? Ceux que l’on fait sur un autel de plume Sont aussitôt emportés par le vent._ COLLÉ. AUVERGNATE. Qui appartient au troisième sexe—puisqu’elle n’est pas homme et ne veut pas être femme. Consommateurs des deux sexes, hommes et femmes, pas d’Auvergnats, tout au plus quelques Auvergnates très élégantes, _fleurs du mal_ qui se respirent entre elles. ALFRED DELVAU. AVALER LA PILULE. Avaler le sperme qui s’échappe du membre de l’homme que l’on suce. AVALER LE POISSON SANS SAUCE. Être baisée par un homme qui ne décharge point, ou que l’on empêche de décharger. _Ah! combien l’apparence est fausse! Au chaponneau point de cresson, Et mon amphitryon sans sauce Me fit avaler le poisson._ MARCILLAC. AVALER LES ENFANTS DES AUTRES. Gamahucher (V. ce mot) une femme qui vient d’être baisée par un autre homme et qui n’a pas eu le temps de se laver. Au lavabo, tout de suite! je ne tiens pas à avaler les enfants des autres. J. LE VALLOIS. AVANCES. Privautés que laisse prendre à un homme, et que parfois même prend, avec lui, la femme à qui le cul démange. J’ai un caprice, il ne sait le deviner; je le lui explique aux trois quarts; il ne comprend rien, et mon butor me quitte après mes avances humiliantes. A. DE NERCIAT. _Un monsieur qu’était dans l’aisance, Désirant lui faire quelqu’avance, S’approch’ d’elle une bourse en main._ PERCHELOT. AVANTAGES. Gorge plantureuse, poitrine à la mode de Caen. C’est trop petit ici: la société y sera comme les avantages de madame dans son corset. AUGUSTE VILLEMOT. AVANT-SCÈNE. La gorge des femmes, parce qu’elle avance plus que le reste du corps en dehors de la perpendiculaire, et que c’est la première chose que l’on remarque. Ce ne sont pas les avant-scène qui lui manquent, mâtin! BARTHET. AVEC (L’). La nature de la femme, avec laquelle (_cum_, _con_) l’homme jouit quand il a répudié la veuve Poignet. Allons, cher ange, montre-moi ton avec, je te montrerai le mien et nous les marierons ensemble. A. FRANÇOIS. AVENTURES (Avoir eu des). Avoir eu des amants si l’on est femme, ou des maîtresses si l’on est homme. Cette femme avait eu déjà bien des aventures. CHAMPFLEURY. _Il vint, et les tendres ébats Agitant draps et couverture, Le psautier descendant plus bas, Se trouve au fort de l’aventure._ PIRON. AVENTURIÈRE. Gil-Blas femelle, fille ou femme qui a eu une _foultritude_ d’aventures amoureuses—ou plutôt galantes. AVITAILLÉ. Mot grossier hors d’usage signifiant un homme pourvu de membre viril. Duvigny était bien avitaillé et grand abasteur de bois. TALLEMANT DES RÉAUX. AVOIR. Avoir eu, foutre ou avoir foutu avec une femme ou une fille que l’on désirait. Eh bien! ma mie, tu vois comme je t’aime, je laisse ma prébende pour t’avoir. (_Moyen de parvenir._) Fais donc que j’aie cette fille, et je te rendrai riche. P. DE LARIVEY. AVOIR À SA BONNE. Avoir de l’amour pour... _Surtout, p’tit cochon, N’ fais pas l’ paillasson: Je sais qu’ t’as Clarisse à la bonne; Mais dis-lui d’ ma part Qu’ell’ craign’ le pétard..._ A. DUMOULIN. AVOIR COMMERCE. Faire l’acte vénérien. _Jean, tu m’accusais l’autre jour D’avoir dit à certaine dame Qu’Anne, avant que d’être ta femme, Avait eu commerce d’amour._ LA MONNOYE. A-t-elle eu commerce avec le chevalier de Lorraine? qu’on la brûle. (_La France galante._) AVOIR COMPAGNIE D’HOMME. Faire l’amour avec un homme. _A moins enfin qu’elle n’ait à souhait Compagnie d’homme._ LA FONTAINE. AVOIR DE L’AGRÉMENT. Jouir avec une femme, soit en la baisant, soit en se faisant branler par elle. Tu vas avoir de l’agrément, mon chéri, je t’en réponds! LEMERCIER DE NEUVILLE. AVOIR DES BONTÉS. Employé dans un sens obscène pour accorder ses faveurs à un homme. Tu as eu des bontés pour lui, ça prouve ton bon cœur. VOISENON. Une femme sensible se décide difficilement à laisser pendre un homme pour qui elle a eu des bontés. PIGAULT-LEBRUN. Ayez des bontés pour moi, et mademoiselle Hortense est mariée. H. DE BALZAC. AVOIR DES SENS. Être ardent en amour; jouir sous l’homme quand on est femme, jouir avec la femme lorsqu’on est homme. _Et d’ailleurs, Marotte a des sens Récompensants Les insolents Qui montrent des talents._ COLLÉ. AVOIR DU CHIEN. Se dit d’une femme qui a des grâces provoquantes, qui ne baise pas comme la première venue. Il faut être sincère, même avec des drôlesses de cette espèce: Julia a du chien, beaucoup de chien. LYNOL. AVOIR DU MAL. Baiser beaucoup,—dans l’argot des filles de bordel. Ce qu’ nous avons d’ bon ici, c’est d’êt’ ben nourries. Si on a du mal, on n’ meurt pas d’ faim, comme dans des maisons où j’ai été. HENRY MONNIER. AVOIR ENCORE (L’). Sous entendu: _Son pucelage_. Ça me rappellera... le temps où je l’avais encore. LEMERCIER DE NEUVILLE. AVOIR EU QUELQUE CHOSE AVEC UNE FEMME. Avoir couché avec elle, une ou plusieurs fois; avoir été son amant. Tu me feras peut-être accroire que tu n’as rien eu avec Henriette? GAVARNI. AVOIR LA COURTE HALEINE. Être petit baiseur, se contenter de tirer un coup ou deux et dormir après. _Vous avez la courte haleine; Parler d’amour une fois, C’est me donner la migraine._ COLLÉ. AVOIR LA MAIN OCCUPÉE. Se branler d’une main en lisant de l’autre un roman libertin; ou pincer le cul à sa voisine en trinquant avec son voisin. _Souvent entre deux draps Rêvant à ses appas, Et d’une voix entrecoupée, Je me dis, la main occupée, Ah! comme on tirait Chez ell’ du vin clairet!_ E. DE PRADEL. AVOIR LA QUEUE VERTE. Être frais et dispos pour le combat amoureux, être vaillant au lit. AVOIR LA VACHE ET LE VEAU. Épouser une fille enceinte des œuvres d’un autre. AVOIR L’EAU À LA BOUCHE. Avoir appétit de femme lorsqu’on est un homme, ou d’homme lorsqu’on est femme, soit en voyant baiser les autres, soit en lisant des livres de fouterie. AVOIR LES TALONS COURTS. Se laisser volontiers renverser sur le dos par un homme; bander facilement pour les porte-queue. Elle a les talons si courts, qu’il ne faut la pousser guère fort pour la faire cheoir. (_Les Caquets de l’accouchée._) AVOIR LE VENTRE PLEIN. Être enceinte. Je crois, ma chère, que j’ai le ventre plein: cet imbécile d’Hippolyte n’aura pas mouché la chandelle. E. JULLIEN. AVOIR MAL AUX CUISSES. Façon chaste de dire qu’on a beaucoup besogné avec sa voisine, ou avec toute autre femme, car c’est surtout à cet endroit du corps que se fait sentir la fatigue vénérienne.—On dit aussi, dans le même sens: _avoir les cuisses coupées_, ou encore, _avoir les jambes brisées_. AVOIR PERDU SA FLEUR. Se dit d’une jeune fille qui a eu un _fruit_. AVOIR QUELQUE CHOSE AVEC UNE FEMME OU AVEC UN HOMME. Être son amant ou sa maîtresse; ou s’être donné rendez-vous pour coucher ensemble. AVOIR QUELQU’UN. Avoir un entreteneur, un miché, quand on est fille; avoir une maîtresse, être le maquereau d’une fille, quand on est homme—sans préjugés. J’ai pas d’amant... veux-tu me l’êt’?...—Non.—T’as quéqu’un!...—Oui?...—N’en parlons plus. HENRY MONNIER. Voilà ce qu’une femme qui se sent poursuivie devrait se dire à elle-même, à tous les moments du jour: Un tel me suit, il me cherche, je le trouve partout; donc il veut m’avoir et me mettre sur sa liste. LA POPELINIÈRE. _Une duchesse à l’œil noir L’an passé voulut m’avoir._ BÉRANGER. AVOIR RÔTI LE BALAI. Avoir eu de nombreux amants, savoir ce que la pine en vaut l’aune, avoir fait une vie de chienne,—par allusion aux sorcières qui chevauchaient le balai pour aller au sabbat et qui le rôtissaient à la chaleur de leur cul. C’est une fille qui a rôti le balai. LEMERCIER. AVOIR SEPT POUCES MOINS LA TÊTE (En). Posséder un membre d’une longueur plus qu’estimable, et bien fait pour plaire aux femmes,—le sexe le plus goulu. _.... La belle Urinette Au corps content, mais pas de peu, Car il lui faut sept pouces, moins la tête, Pour qu’elle ait un beau jeu._ LEMERCIER DE NEUVILLE. AVOIR SON PLAISIR. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien: _Et sachez bien que je mourusse Si mon plaisir de lui n’eusse_ (_Anciens Fabliaux._) _Mais Marguerite eut de moi son plaisir._ MAROY. Polyxène, sans être vue de personne, tira le prêtre en sa maison pour en avoir son plaisir. P. DE LARIVEY. AVOIR TOUJOURS L’ANNEAU OU LA BAGUE AU DOIGT. Passer sa vie à branler les femmes, le con étant pris pour un anneau—depuis celui de la femme d’Hans Carvel. AVOIR UN ARLEQUIN DANS LA SOUPENTE. C’est-à-dire, dans le ventre. Être enceinte d’on ne sait qui,—de plusieurs amants,—de toutes les couleurs. AVOIR UN BON DOIGTÉ. Savoir peloter habilement les couilles d’un homme; faire à merveille la _patte d’araignée_. AVOIR UN CHEVEU. Avoir un caprice pour une femme, ou pour un homme. Elle a un cheveu pour lui. CHARLES MONSELET. AVOIR UNE CRANE GIBERNE. Se dit d’une femme qui a de belles fesses, une Parisienne callipyge,—naturellement ou artificiellement. Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice: tout est-il à elle, dis? CHARLES MONSELET. AVOIR UN FRUIT. Se dit d’une jeune fille qui s’est laissé séduire et qui a lieu de s’en repentir—neuf mois après. AVOIR UN POLICHINELLE DANS LE TIROIR. Se dit d’une femme enceinte. AVOIR VU LE LOUP. Se dit d’une fille qui n’est plus vierge, qui connaît depuis plus ou moins de temps les mystères du pantalon de l’homme—d’où elle a vu sortir, la tête en feu, le poil hérissé, son braquemard enragé. Toujours est-il que le loup, qui rôdait par là depuis quelque temps, sous la blouse bleue et le pantalon de velours épinglé d’un grand gars de notre village, sortit sournoisement du bois des châtaigniers, se montra tout à coup à l’ombre de la haie d’aubépines, et—qu’elle vit le loup. ALFRED DELVAU. AZE (L’) TE FOUTE. Vieux dicton qui signifie: Va te faire foutre—par un âne. _Ainsi les dieux ont esleu Tels oiseaux qui leur ont pleu. Priape, qui ne voit goutte, Haussant son rouge museau, A taston, pour son oiseau Print un aze qui vous foute._ MOTIN. _Lors, dit Catin: N’entends-tu pas? Quoi? répond l’autre.—L’aze, écoute... —Si l’aze pète: dit Colas, Parsanguié! que l’aze te foute!_ PIRON. B BABINES (Les). Les grandes lèvres de la nature de la femme. Les deux babines un peu retroussées et colorées d’un rouge attrayant qui passe un peu au dehors entre les cuisses. MILILOT. BADIGEONNER UNE FEMME. La baiser,—en employant le blaireau et la peinture à la colle que l’on sait. Je veux qu’on me paye, moi! je veux qu’on me badigeonne, moi! et que l’on me donne des gants. LEMERCIER DE NEUVILLE. BADINAGE (que l’on peut prononcer à l’allemande: _patinage_.) Ce n’est pas autre chose que la préface de la fouterie elle-même: Cessez ce badinage, Henri, ou je sonne pour appeler mes gens, et vous faire jeter à la porte. PONSON. Rions, plaisantons, badinons, mais n’allons pas plus loin. HENRI MONNIER. On fut obligé de la marier plus tôt qu’on ne pensait, parce qu’en badinant avec son accordé, elle devint grosse. TALLEMANT DES RÉAUX. _Nanon surtout, et c’était grand dommage, N’avait encor tâté du badinage._ GRÉCOURT. _Il se servit de l’heure du berger, Et commençait l’amoureux badinage._ LA FONTAINE. _De notre amoureux badinage Ne gardez pas le témoignage, Vous me feriez trop de jaloux._ PARNY. BAGASSE. Vieux mot pour désigner une putain: ...La plus grande bagasse de la ville. BRANTÔME. O Dieu! que l’homme est malheureux qui épouse de telles chiennes et bagasses. TOURNEBU. BAGATELLE (La). Le plaisir vénérien, la plus sérieuse des occupations de l’espèce humaine.—L’expression appartient à l’argot des filles qui, elles, n’attachent aucune importance à l’amour. _Si j’effleure, dit-elle, L’asphalte du trottoir, C’est pour la bagatelle: Entrez dans mon boudoir._ A. MONTÉMONT. BAGUE. On se sert quelquefois de ce mot pour désigner les parties naturelles de la femme. _Il s’en alla chercher une place éloignée Pour enfiler la bague et rembourrer le bas De celle qu’il avait choisie pour ses ébats._ THÉOPHILE. _Carvel, j’ai pitié de ton cas. Tiens cette bague et ne la lâches; Car tandis qu’au doigt tu l’auras, Ce que tu crains point ne sera._ LA FONTAINE. ... Du chevalier s’est accusée, qui, comme l’autre, l’avait bien baguée. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) BAGUETTE. Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour. _Dans un coin ell’ tient les baguettes Des deux tambours du régiment_ BÉRANGER. BAHUT. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre—pour un instant—sa pine, comme chose précieuse. _Dans son bahut je flottais bien au large._ (_Chanson anonyme moderne._) BAHUTER LA PINE (Se). Masturber, ou bander fortement. _Car nos coursiers, par l’odeur excités, Au grand galop se bahutaient la pine Et tour à tour inondaient les pavés._ ANONYME. BAISER. Verbe excessivement actif, que l’humanité passe son temps à conjuguer depuis le premier jour du monde, et qu’Adam et Ève savaient dans tous ses modes avant les conseils libertins du serpent. C’est le _to leacher_ des Anglais, le _far l’atto venereo_ des Italiens et le _basiare_ des latins.—Quant à son étymologie, elle est d’une clarté éblouissante même pour un aveugle. Agnès la devinerait. _Baiser_, verbe, vient de _Baiser_, substantif, car la conjonction d’en haut précède toujours la conjonction d’en bas, et il est impossible à une femme dont les petites lèvres ont été touchées par une bouche, de ne pas laisser toucher ses grandes lèvres par une pine. De ceci vient cela, dirait Hugo. _...Et l’homme marié Baise tout simplement, quand il peut, sa moitié._ PROTAT. _...Le galant, en effet, Crut que par là baiserait la commère._ LA FONTAINE. _Parbleu, qu’un autre la baise. J’aime mieux baiser mes sœurs._ COLLÉ. _Chaud de boisson, certain docteur en droit, Voulant un jour baiser sa chambrière, Fourbit très bien d’abord le bon endroit._ PIRON. BAISER À BLANC. Se branler,—ce qui est une façon de baiser sans femme, quand on est homme, sans homme quand on est femme. BAISER À LA FLORENTINE. Se dit de deux amants qui, en se donnant l’un à l’autre des baisers sur la bouche, se lancent tour à tour de petits coups de langue, pour s’émoustiller mutuellement et jouir en avancement d’hoirie. BAISER À LA PAPA. Bourgeoisement, patriarcalement, comme M. Joseph Prudhomme baise madame Prudhomme, elle sur le dos, et lui sur elle. BAISER À L’ŒIL. Ne rien payer pour jouir d’une femme galante, comme font les greluchons. _Quand on est jeune on doit baiser à l’œil; A soixante ans la chose est chère et rare; Aux pauvres vieux l’amour devient avare._ (_Chanson d’étudiants._) BAISER À VIT SEC. Ne pas décharger dans la matrice de la femme, qui, à cause des enfants ou seulement par goût particulier, préfère manger le poisson sans la sauce. _Ainsi, femme qui dit que le vit sec est bon Voudrait ôter la sauce et le sel au jambon, Ce qu’il est de plus doux en toute la nature Et qui donne la vie à toute créature._ MILILOT. BAISER EN ÉPICIER. Faire l’amour purement et simplement, comme un devoir, comme une presque corvée,—et non pas en levrette, non pas à la paresseuse, non pas de cette façon ou de cette autre, inventée par les savants et surtout par les savantes, mais à la mode patriarcale: la femme dessous et l’homme dessus. _Quel moyen puis-je employer Pour plaire à mon Antoinette? Je la baise en épicier... Le bougre lui fait minette._ GUSTAVE NADAUD. BAISER EN PIGEON. Faire une langue, comme fut baisée—d’abord—la Vierge Marie. Elle me baisa en pigeonne, la langue en bouche. BRANTÔME. BAISER OU FOUTRE À COUILLONS RABATTUS, OU COMME UN DIEU. Avec énergie, sans songer au mari que l’on cocufie ni aux enfants que l’on procrée,—comme tous les hommes voudraient bien pouvoir foutre, et comme toutes les femmes voudraient bien être foutues. Et maintenant, gonzesse, que je t’ai foutue à couillons rabattus, comme tu n’es pas foutue d’être foutue jamais de ta garce de vie..... LEMERCIER DE NEUVILLE. _Les hommes, lorsqu’ils ont foutu A double couillon rabattu, Se lavent dans une terrine._ DUMOULIN-DARCY. Madame Durut, sentant les approches du suprême bonheur, se livre au transport, et s’agitant à l’avenant, s’écrie: Foutre! c’est trop de plaisir! il fout comme un Dieu! A. DE NERCIAT. BAISER OU FOUTRE À LA DRAGONNE OU EN MAÇON. Jouir d’une femme immédiatement, monter sur elle brutalement, sans préliminaires d’aucune sorte, ni caresses, ni langues, ni pelotage. BAISER OU FOUTRE À LA PARESSEUSE. Se placer derrière une femme que l’on veut baiser, couché sur le côté comme elle, entrecroiser mutuellement les cuisses, insinuer doucement l’outil dans le trou qui l’attend, et besogner sans effort. _Celui dont la pine est mollasse, filandreuse, Et lente à décharger, fout à la paresseuse._ LOUIS PROTAT. BAISER OU FOUTRE EN AISSELLE. Tirer un coup dans le pli formé par le dessous du bras et de l’épaule. _En aisselle, en tétons, le Turc met son braqmard._ LOUIS PROTAT. BAISER OU FOUTRE EN CYGNE. Baiser une femme à la façon de Jupiter Léda, à genoux et ses jambes sur les épaules. BAISER OU FOUTRE EN LEVRETTE. Baiser une femme _in more_—du prince de _Canino_. _En levrette est encore un moyen fort joli Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli._ LOUIS PROTAT. BAISER OU FOUTRE EN TÉTONS. Décharger dans cette petite vallée formée par les deux tétons et qu’on peut rendre aussi étroite qu’on veut en les rapprochant avec les mains. BAISER SUR LE POUCE. Tirer un coup précipitamment, là où l’on se trouve, sur une chaise, sur un meuble, sur une botte de paille, etc. Je t’ai baisée sur le pouce, ça ne compte pas: nous recommencerons sur le lit, quand ton mari sera à son bureau. SEIGNEURGENS. BAISEUR, BAISEUSE. Synonyme presque décent de _Fouteur_, _fouteuse_. _Je ne suis rien qu’un ivrogne, Quoiqu’on m’estime baiseur._ (_Parnasse des Muses._) _Point d’éloges incomplets, S’écriera cette brunette, A moins de douze couplets, Au diable une chansonnette! Quoi! douze, ou rien? dit un sot. Oui, c’est l’humeur de Margot Nous t’en promettons treize: Viens, Margot, viens qu’on te baise._ BÉRANGER. BALADEUSE. Fille de mauvaise vie,—par allusion à la boutique roulante des marchandes des quatre saisons. Elle t’a trahi sans te trahir. C’est une baladeuse, et voilà tout. GÉRARD DE NERVAL. BALANCE DE BOUCHER. Fille publique,—parce qu’elle pèse toutes sortes de viandes, des quéquettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d’Auvergnats et des vits de maquereaux. BALANCER LE CHINOIS (Se). Jouer avec son membre pour jouir, le faire dodeliner de la tête, comme un poussah, jusqu’à ce que, l’érection arrivant, il se tienne roide comme la justice et pleure silencieusement toutes les larmes de son œil unique. BALANCER SA LARGUE. Se débarrasser de sa maîtresse,—dans l’argot des filles et des maquereaux. BALANCER UNE FEMME. La renvoyer comme Abraham Agar, soit parce qu’elle devient gênante, soit parce qu’elle est trop libertine. Elle m’a traité de mufle.—Alors, il faut la balancer. CHARLES MONSELET. BALANCER UN HOMME. Le quitter, soit parce qu’il ne vous donne pas assez d’argent, soit parce qu’il vous ennuie. _Toujours d’avance exigeras Qu’il fasse tinter son argent; Sinon tu le balanceras... On ne vit pas de l’air du temps_ (_Parnasse satyrique._) BALANÇOIRES. Simagrées que fait une fille qui ne veut pas être baisée, mais qui veut bien être payée; promesses de jouissances qu’elle fait au miché racolé par elle. _Car je connais ces balançoires, Je suis roublard, Et j’ pourrais écrir’ les mémoires Du lupanar._ LEMERCIER DE NEUVILLE. BALAYER SES ENFANTS. Enlever avec un balai ou avec un torchon les gouttes de sperme qu’on a laissées tomber sur le parquet en se branlant ou en baisant une femme sur une chaise. BALCON (Faire le). Moyen ingénieux employé par les filles pour faire savoir à leurs abonnés qu’elles sont visibles:—il leur suffit de mettre au balcon une chaise sur laquelle sera déposée une chemise ou une jupe commencée... puis de retirer le tout quand le client est entré. Je vous dis que vous faites la fenêtre; on vous a vue au _balcon_. —Ah! M. le commissaire, comme on vous a trompé: je ne vais jamais à ce _bal là_. J. CH. BALLES. Les testicules, à cause de leur forme: c’est avec eux qu’on fusille les femmes—à bout portant. BALLON (Avoir du). Se dit d’une femme qui a des fesses énormes, naturelles ou artificielles, comme en ont aujourd’hui, grâce à la crinoline, les Parisiennes, élégantes Vénus hottentotes. BALLOCHES. Les testicules.—Ce mot vient, soit du verbe _ballocher_—qui, en argot, veut dire _tripoter_—soit du fruit du Bélocier, qui portait autrefois le même nom, ou à peu près le même nom, et qui présente en effet une certaine analogie avec la forme des couilles. Un médisant dit que l’abbé auquel elle vouloit boire,—qui, à la vérité, avait en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires... en descendant d’un bellocier, c’est un prunier sauvage,—s’appelait monsieur de _Non Sunt_. (_Contes d’Eutrapel._) BALLOTTES (Les). Les testicules, petites balles avec lesquelles les femmes aiment à jouer et à jouir; quelquefois les tétons des femmes ou le maniement de cul, tétons, etc. Elle lui met la main sur les ballottes qu’il a au-dessous de cet engin et les soulève mignardement en les passant et repassant doucement entre les doigts. MILILOT. Les deux tétons, jolies ballottes du plaisir. (_Moyen de parvenir._) Ils virent en leur présence ballotter leurs femmes sans y pouvoir apporter aucun remède. (_Les Caquets de l’accouchée._) BANDER. Être en érection, avoir envie de baiser une femme lorsqu’on est homme, ou un homme lorsqu’on est pédéraste. C’est l’_arrigere_ (relever, hausser, dresser) des Latins. _Qu’on le passe aux verges, Dit Vénus à part; Qu’il soit de ma bande Banni sans retour: Jamais il ne bande._ (_Les Archers de l’Amour._) Y bande encore... est-y gentil! HENRY MONNIER. _Tout vis-à-vis, Je rends des vits Toujours bandants._ COLLÉ. —On a étendu la signification de ce mot, purement vénérienne, et on s’en sert maintenant au propre et au figuré: au propre, comme il vient d’être dit; au figuré, pour indiquer la violente envie qu’on a d’une chose. Ainsi Mirabeau, voulant peindre la pusillanimité du duc d’Orléans, qui voulait et n’osait pas être criminel, dit: «Ce d’Orléans est un Jean-Foutre qui toujours bande le crime et n’ose le décharger. _Ignavum equidem fateor qui continuo erigit scelus et nunquam ejaculari ausus est.»_ BANDER (Faire). Provoquer l’érection de l’homme par des discours libertins ou par des attouchements autour des parties sexuelles. _L’air est plein d’odeurs spermatiques Qui font bander les plus usés, Et font sortir de leurs boutiques Les bourgeois les plus empesés._ (_Parnasse satyrique._) BANDE-À-L’AISE. Homme qui n’est que médiocrement porté par son tempérament vers les choses de la fouterie, et qui bande plus volontiers avec son cerveau qu’avec son membre—comme la plupart des écrivains. _Qu’on me baise, Mon con, Nicaise, Se présente à toi...; Viens, bande-à-l’aise, Vite, mets-le-moi._ PIRON. _Monsieur dit des bons mots souvent, Mais monsieur bande rarement; Monsieur a de l’esprit: j’en suis Bien aise, bien aise, Mais comme la peste, je fuis Un bande-à-l’aise!_ COLLÉ. BANDER COMME UN CARME. Bander très fort, comme savaient bander jadis les carmes, chaux ou déchaux,—chauds surtout,—grâce à la continence qu’ils étaient forcés d’observer. BANDER DE LA GORGE. Se dit d’une femme dont les seins se durcissent et se dressent sous l’impression du désir ou du plaisir. BANDER SON ARC. Bander,—le membre viril étant pris pour flèche et la nature de la femme pour cible. _Alors, bandant mon arc sous un autre balcon, Je ne daignerai plus, vers le but de ton con, Lancer la flèche de ma pine._ EMMANUEL DES ESSARTS. BANDOCHER. Avoir des velléités d’érection; n’être pas en train; bander faiblement, difficilement. ... Elle recréait son impotente lubricité en lui chatouillant le scrotum et les testicules, ce qui le faisait bandocher. (_Anti-Justine_, p. 123.) BAQUET. La nature de la femme dans laquelle l’homme décharge ses ordures liquides: ... Dans le baquet desquelles il eût volontiers lavé son vit. (_Contes de la reine de Navarre._) BARATTER. Baiser une femme, parce que, dans l’action amoureuse, la pine de l’homme, en allant et en venant dans le con de la femme, où il a déjà déchargé, a l’air de battre du lait dans une baratte et de faire du beurre. Ce n’est pas du beurre qu’il fait, en barattant ainsi, c’est du fromage. BARBE DE LA FEMME (La). Les poils de sa motte,—qu’elle se garde bien de couper et encore moins d’épiler, à l’exemple des femmes d’Orient: _Sur ta laine annelée et fine Que l’art toujours voulut raser; O douce barbe féminine! Reçois mon vers comme un baiser._ TH. GAUTIER. BARBEAU. Souteneur de filles; membre de la grande famille des maquereaux—qui n’a rien de commun, que le nom, avec la grande famille des scombéroïdes. _Pègr’ et barbeaux, aboulez au Sauvage, Et sans traquer livrez-vous au plaisir; On aurait tort de vouloir être sage, Puisqu’après tout, on sait qu’il faut roidir._ A. DUMOULIN. BARBILLON. Souteneur de filles; homme qui vend sa protection aux putains.—Du moment qu’il a été convenu qu’on appellerait ces drôles-là _maquereaux_, comme le maquereau est un poisson, on les a appelés aussi d’autres noms de poissons: on les a même appelés _poissons_ purement et simplement. _Quoi! pour aller danser, ma chère, Tu abandonnes le persil, Et de ton barbillon de père, Tu ne conserves aucun souci._ A. DUMOULIN. BARDACHE. Pédéraste actif ou passif, au choix—des autres. C’est là un cul de châtré ou de bardache, si jamais il y en a eu. LA POPELINIÈRE. _Le capitan était bardache. Godefroy, seigneur de Bouillon, L’encula dans une patache._ B. DE MAURICE. BAS (Le). La nature de la femme, à cause de sa situation. Gargamelle commença à se porter mal du bas. RABELAIS. Elle s’accointa de l’un des clercs, lequel par aventure lui mettait l’intelligence de ces mots en la tête par le bas. BONAVENTURE DESPERRIERS. BASSIN. La nature de la femme, dans laquelle le membre viril nage trop souvent. J’eusse voulu toujours fouiller dans votre bassin. TABARIN. BATAILLE. Sous-entendu _amoureuse_. L’acte vénérien, d’où nous sortons lassés, mais non rassasiés; vaincus faute de munitions, mais non dégoûtés.—On dit aussi: _Jouer à la bataille_. La lance au poing il lui présente la bataille. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Lors s’écrie en riant: Je vois en ce réduit Un lit, Qui servira toute la nuit De champ à sanglante bataille._ LA FONTAINE. BATAILLE DE JÉSUITES, CINQ CONTRE UN (Faire la). Se masturber, les jésuites ayant inventé le plaisir solitaire—après Onan. BÂTER L’ÂNE. Faire l’acte vénérien.—L’expression date probablement du conte de La Fontaine, le _Bât_,—imité de Béroalde de Verville. BÂTI. Membré convenablement: se dit en parlant d’un homme qui a tout ce qu’il faut pour faire jouir une femme. _La résistance est nulle, ou très légère; Tu vois pourtant comme je suis bâti._ PARNY. BÂTON. Le membre viril, à cause de ses fréquentes érections qui lui donnent la dureté du bois—dont on fait les cocus. Les femmes s’appuient si fort dessus qu’elles finissent par le casser. _Vous connaissez, j’en suis certaine, Derrière un petit bois touffu, Dans le département de l’Aisne, Le village de Confoutu. Par suite d’un ancien usage Qui remonte au premier humain, Tout homme y fait pèlerinage, La gourde et le bâton en main._ EUGÈNE VACHETTE. BÂTON (Faire). Bander. Le temps... où la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours. LEMERCIER DE NEUVILLE. _J’crois ben qu’ la seul’ médecine Qui pourrait m’ guérir tout d’ bon Et m’empêcher d’fair’ bâton, Ce s’rait d’ fair’ sombrer ma pine, Capitain’, dans un pied d’ con._ G. DE LA LANDELLE. BÂTON À UN BOUT. Le membre viril,—le seul bâton qui n’ait qu’un bout, en effet. C’est le bâton à un bout qui me pend entre les jambes. RABELAIS. BÂTON DE SUCRE DE POMME (Le). Le membre viril,—à cause de sa forme, de sa longueur et du goût sucré qu’il a en fondant de plaisir dans la bouche de la femme qui le suce. _Fillettes, qui mourez d’ennui Et languissez dans la retraite, Pour mieux dormir toute la nuit, Il faut employer ma recette: Si vous désirez un amant, Si tout bas votre cœur le nomme, A vos maux il faut un calmant... Prenez bien vite, mon enfant, Un bâton de sucre de pomme._ DUMOULIN-DARCY. BÂTON PASTORAL. Le membre viril,—avec lequel nous conduisons des troupeaux de femmes au bonheur. Le simple maniement volontaire d’une main blanche et délicate qui se promène autour de leur bâton pastoral, est suffisant pour leur expliquer tous les mouvements du cœur de leur dame. MILILOT. Il lui montre son bâton pastoral tout rougeâtre et enflé. NOEL DU FAIL. BATTRE LE BEURRE. Introduire son engin dans un vagin un peu gras et l’y agiter avec énergie comme dans une baratte. _D’un moule à merde il fait un moule à pine Et bat le beurre au milieu d’un étron._ (_Parnasse satyrique XIXe siècle._) BATTRE SA FLÈME. Courir le guilledou, aller dans les quartiers où la femme donne le plus. Eh bien! puisque je suis en train de battre ma flème, je vais connaître cette maison. LEMERCIER DE NEUVILLE. BATTRE SON QUART. Se dit des filles de bordel, qui descendent à tour de rôle, pendant un quart d’heure ou une demi-heure, sur le trottoir, où elles raccrochent les passants. Dorante, en se promenant devant la maison au grand numéro, croise Sylvia, qui bat son quart. LEMERCIER DE NEUVILLE. BATTRE UN BAN AU MICHÉ. Le préparer à la jouissance suprême par des attouchements habiles et souvent répétés. _Je sais attacher un ruban Selon la grosseur d’une pine; Au miché je sais battre un ban, Je sais tortiller de l’échine._ (_Parnasse satyrique._) BAUDE (La). La vérole,—dans l’argot des voleurs, qui se rapproche plus qu’on ne croit du vieux langage, puisqu’on trouve dans Eutrapel: «Je cuidai avoir le _baut_, c’est-à-dire avoir gagné le mal padouan.»—_Baude_ ne serait-il pas une syncope de _ribaude_? BAUDRUCHE. Pellicule de boyau de mouton, que l’on neutralise pour en faire des _choses_ très utiles:—des capotes anglaises. V. MILLAN. BAUME DE VIE (_ou de vit_). La semence de l’homme,—que donne le _vit_ et qui donne la _vie_. C’était pour me procurer mille morts délicieuses, qu’il ménageait avec art ce baume précieux qui donne la vie. (_Félicia._) BAZAR. Bordel,—qui est en effet un endroit où l’on expose la femme comme marchandise. Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames. LEMERCIER DE NEUVILLE. BEAU CORPS (Elle a un). Se dit de toute femme laide de visage, quand on veut s’excuser d’avoir couché avec elle une fois ou d’y coucher tous les jours. BEAUTÉ VÉNALE. Femme qui fait métier et marchandise de ce qu’elle devrait donner pour rien,—l’homme, après tout, ne faisant pas payer les services de sa pine, qui valent bien ceux du con. _O vous, vénales beautés A l’humeur aventurière, Vainement vous présentez Le devant ou le derrière A l’abbé La Bédollière, L’abbé Qui sera flambé._ EMILE DE LA BÉDOLLIÈRE. BEAUTÉS OCCIDENTALES. Les fesses d’une femme, dont les tétons sont les beautés orientales. BEAUTÉS POSTÉRIEURES. Les fesses. Le grand camarade, tourmenté de ses désirs, se mettait préalablement au fait des beautés postérieures de la soubrette... et cherchait à s’établir en levrette, mais de petits coups de cul le dénichaient comme sans dessein. (_Mon noviciat._) BÉBÉ. Nom d’amitié que les filles donnent depuis quelques années aux hommes avec qui elles baisent,—maquereaux ou michés. Théodore, c’est mon bébé; M. Martin, c’est mon monsieur. LEMERCIER DE NEUVILLE. _Un mot dont on nous favorise, Mot aux nourrices dérobé, C’est, aurait-on la barbe grise: —Comment ça va? Bonjour, bébé._ FR. DE COURCY. BÉCOT (Donner un). Baiser la tête d’un vit comme on baise le bec d’une clarinette. Cette aimable action ne faisant aucun bruit, on peut aller longtemps: d’abord _moderato_, puis _allegretto_, _vivace_..... chaque pause vaut un soupir. _Et quand je lui donne un bécot, Comme il lève la tête, Jacquot!_ AL. DALÈS. BÉCOTTER. Donner des bécots. _Petit bossu Noir et tortu, Qui me bécottes Et fripes mes cottes; Petit bossu, noir et tortu, De me baiser, finiras-tu?_ BÉRANGER. BÉGUIN (Avoir un). Avoir envie de coucher avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme. Ah! je ne sais pas quand il se passera, mais j’ai un fier béguin pour toi, va! LEMERCIER DE NEUVILLE. BELINER. Faire l’acte vénérien, l’acte bestial par excellence,—_belluinus_. BELLE EN CUISSES. Galanterie que les gens du peuple adressent volontiers à une femme—dont ils n’ont pas encore relevé la robe. J’ prendrais bien quéque chose, moi... Et toi, la belle en cuisses? LEMERCIER DE NEUVILLE. BELLE ENFANT. Nom que l’on donne à une jolie fille, tant qu’elle est en âge de faire _l’enfant_, ou de faire _un enfant_. _Ma belle enfant!_ Cette expression se trouve dans tous les drames possibles et impossibles, depuis la _Pie voleuse_, jusqu’à la _Grâce de Dieu_, etc., etc. Dans cette dernière pièce, elle s’adresse à mademoiselle Clarisse Miroy, qui a 46 ans et est grosse comme mademoiselle Georges:—_La belle enfant!_ BELLE SOUS LE LINGE (Être). Ne rien perdre de ses séductions en se mettant nue devant un homme qui vous a trouvée belle habillée. Il y avait à côté de son nom: bonne créature, assez belle sous le linge, mais gauche et sans mouvement. LA POPELINIÈRE. BELUTER. Faire l’acte copulatif, pendant lequel on remue beaucoup,—_volutare_. BÉNIR DES PIEDS. Se dit des spasmes amoureux, pendant lesquels l’homme et la femme gigotent des jambes, comme s’ils voulaient envoyer leur bénédiction _urbi et orbi_. BÉNITIER. La nature de la femme, que nous emplissons de sperme bénit—par elle. _Je crois bien que notre gros vicaire Aura mis le doigt au bénitier._ BÉRANGER. _... Aussi, ma foi, Laissez-moi mettre un doigt Au bénitier de ma belle Lise._ EMM. DELORME. BÉQUILLE DU PÈRE BARNABA (La). Le membre viril de tous les hommes, sur lequel s’appuient si volontiers toutes les femmes. Expression employée dès l’époque de la régence dans de nombreuses chansons. _J’ai perdu ma béquille, S’écriait Barnaba; Quelle est l’honnête fille Qui la rapportera?_ COLLÉ. _Marc une béquille avoit Faite en fourche, et de manière Qu’à la fois elle trouvoit L’œillet et la boutonnière._ GRÉCOURT. BERLINGOT. Le membre viril. BESACE. Tétons flasques et pendants, comme une besace dont les toiles se touchent; ou bien le ventre d’une fille enceinte. _Finalement, v’là Boniface Qui s’ présente et veut m’épouser: Comme il faut qu’ chacun port’ sa b’sace, Je m’ promets bien d’ l’utiliser. Un mal de cœur, suit’ d’un’ scène amoureuse, Rendit bientôt ma position chanceuse..._ PH. VIONET. BESOGNE. L’acte vénérien, que nous accomplissons sans douleur—mais non sans fatigue. C’est ce que Fourier appelle le _travail attrayant_. Quand ils ont bien travaillé et qu’ils sont saouls de la besogne. TABARIN. _De le faire cent coups, voire à beau cul levé, Avec votre Brillant, qui besogne en crevé._ TROTTEREL. _La belle en train de bien apprendre, Serrait Lucas, qui, las de besogner, Par un air abattu lui fit assez comprendre Qu’on ne peut toujours enseigner._ VIDA. BESTIALITÉ. Crime honteux que l’on commet avec une bête. «Rien ne fut plus commun au moyen-âge que ce crime que l’on punissait de mort quand il était patent et confirmé par le tribunal.—Les registres du Parlement sont remplis de ces malheureux qu’on brûlait avec leur chien, avec leur chèvre, avec leur vache, avec leur pourceau, avec leur oie!—On aurait volontiers pardonné à la bête plutôt qu’à l’homme; mais on la tuait de peur qu’elle ne vint à engendrer un monstrueux assemblage de la bête et de l’homme.» PIERRE DUFOUR. La lutte s’engage, les coups se portent, la bête devient l’égale de l’homme, Sainte est embestialisée... ensinginée. ALFRED DE MUSSET. (_Gamiani._) BÊTE (La). La femme,—après l’homme. _Le plus sot animal, à mon avis, c’est l’homme._ BOILEAU. _Si je veux croire les railleurs, Elle a fort peu de cheveux à la tête; Les sujets qu’on en dit ne sont pas des meilleurs; Ce n’est pas bien l’endroit par où j’ai vu la bête, Mais elle en a beaucoup ailleurs Où elle est souvent arrosée Par la plus douce des liqueurs._ (_Le Zombi du grand Pérou._) _Ciel! poursuit-il, quand est-ce qu’on Pourra désabuser le monde De foutre ces bêtes à con Des animaux le plus immonde._ COLLÉ. BÊTE À DEUX DOS (Faire la). Faire l’acte vénérien, pendant lequel les deux fouteurs, collés ensemble par le ventre, ont l’air de n’avoir que des dos.—L’expression a de l’usage. Coquillart s’en est servi, Rabelais après lui, et, après Rabelais, Shakespeare—dans la première scène d’_Othello_: Your daughter and the Moor are now making _the beast with two backs_... On s’en sert toujours avec avantage dans la conversation. BÊTISES (Dire des). Tenir des propos gaillards, qui font rougir—et godiller—les dames. BÊTISES (Faire des). Patiner une femme, peloter un homme; baiser; sodomiser. Sois bien sage et bien raisonnable, mais pas trop cochon; si nous voulons, nous ferons des bêtises. H. MONNIER. _Lors le prélat, relevant son étole, Après m’avoir caressé le menton, M’ fit des bêtis’s au pied du Capitole: J’ai, mes amis, toujours été cochon._ (_Parnasse satyrique._) BIBI. Jouvenceau, mignon qui sert aux plaisirs libertins des vieillards—le _giton_ du Satyricon, le _Ganymède_ de Jupiter, l’_officiosus_ des bains publics, à Rome;—ou mignon de dame. BIBITE. Le membre viril—quand il n’est plus ou quand il n’est pas encore assez viril. _Ta pine n’est plus qu’une humble bibite Indigne d’entrer dans mon entonnoir._ ANONYME. ... _Il est appelé... La bibite au petit par la bonne d’enfant._ LOUIS PROTAT. BICHETTE. Le membre viril,—ou plutôt, pour lui restituer son véritable sexe, la pine.—Cette expression, maintenant répandue à Paris, appartient à Nadar, à qui l’on prête des conversations intimes avec Mlle Bichette. Un couplet d’Alexandre Pothey la consacre: _Avis aux dam’s! qu’on se le dise! Nadar a l’ sac, et pour de bon! Le Monstre Vert, Frisette, Élise, Jusqu’à l’antique Pavillon, Pour célébrer ce jour de fête, S’en vont fair’ la cour à Bichette! D’être avalée elle a le trac! Nadar a l’ sac!_ BICHON. Jeune homme qui sert aux plaisirs d’un homme mûr. C’est le giton moderne.—C’est aussi l’amant de cœur, le petit chien complaisant des femmes qui aiment à se faire _bichonner_, c’est-à-dire, lécher le cul. BIDAULT. Vieux mot hors d’usage employé dans un sens obscène pour désigner: 1º Le membre viril. Celle-là vouloit bien avoir de vous autre chose que le bidault. P. DE LARIVEY. 2º La nature de la femme. _Si j’avois vu votre bidault, Je serois guéri, ce me semble, Mais pour voir un peu s’il ressemble A celui de ma ménagère._ (_Farces et Moralités._) BIDET. 1º Cuvette de forme ovale, ordinairement enchâssée dans un tabouret de même forme, au-dessus de laquelle la femme se place à califourchon pour se laver—après le coït.—Ce meuble indispensable, essentiel, était connu des Romains, qui se lavaient _post rem veneream, et quasi religiose_. Sa forme était à peu près la même qu’aujourd’hui. _Des coups de Pincecul, quelques coups de bidet, Enlèveront bientôt, et la trace, et l’effet._ LOUIS PROTAT. _Femme prudente se sauve, A dada sur son bidet._ A. JACQUEMART. 2º Le membre viril, dada que les femmes enfourchent pour aller au bonheur. _Il est d’une vigueur que rien ne peut abattre Que ce drôle était bien mon fait! Trois fois sans débrider il poussa son bidet._ (_Les Plaisirs du cloître._) _A dada, à dada, A dada sur mon bidet._ JACQUEMART. _Il la jeta d’abord sur sa couchette, Lui présenta son pétulant bidet._ (_Le Cosmopolite._) _Chaque père en voyant cette jeune fillette, Sent son bidet tout prêt à rompre sa gourmette._ PIRON. BIEN SERVIR UN HOMME. Le faire bien jouir par des mouvements de croupe habiles et par toutes les fioritures amoureuses connues des femmes savantes. _Les dames de nos bourgeois, Et j’en eus vingt dans un mois, M’auraient mieux servi cent fois._ BÉRANGER. BIGARREAU ROUGE (Le). Le gland, lorsqu’il n’est plus recouvert par la peau du prépuce et qu’il montre aux regards des jeunes filles sa tête chauve, source de volupté pour elles. A force de se bander comme je dis, il y a une peau vers le haut qui se retire contre le ventre et découvre une tête qui est faite comme un gros bigarreau rouge. MILILOT. BIJOU. La nature de la femme, pour l’homme; le membre viril, pour la femme,—deux choses précieuses. _Qu’il soit pauvre, avare ou brutal, Un père au moins donne à sa fille Pour en jouir, soit bien, soit mal, Un petit bijou de famille._ E. DEBRAUX. _Non, je l’avoue; aussi je te rends grâce, Lui dit-il, en tirant un vigoureux bijou._ VADÉ. _Répondez-moi, tendres amis des dames, Si vous me manquiez du plus beau des bijoux, Par quels moyens, hélas! leur plairiez-vous?_ E. T. SIMON. BIJOU ARTIFICIEL. Phallus de cuir,—_vulgo_ godemiché. _J’ai des bijoux artificiels D’une forte structure Qui, dans les cons superficiels Remplacent la nature._ (_Chansons anonymes modernes._) _Certain bijou, qui d’un sexe chéri Offre l’image et le trait favori, Sert de Zoé la langueur amoureuse._ PARNY. BISCOTTER UNE FEMME. La baiser, acte pendant lequel on se remue fortement,—de l’italien _scuotere_, étymologie tirée par les poils. Il aimait mieux dépuceler cent filles que biscotter une veuve. RABELAIS. _Lucrèce fait bien de la sotte Et ne veut pas qu’on la biscotte._ THÉOPHILE. C’est celui à qui l’on biscotte la femme. NOEL DU FAIL. BISSAC. La nature de la femme, qu’elle tend si fréquemment à l’homme, pour qu’il l’emplisse—de sperme. _Le texte dit que foullando, En foulant et fesant zic, zac, Le galant se trouve au bissac._ (_Ancien Théâtre français._) _Après cinq ou six bons mots Fait entrer Genfrey au bissac._ (_Farces et Moralités._) BISTOQUER. Vieux mot hors d’usage, signifiant se servir du bistoquet, espèce de queue de billard, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. _Notre mignon lui répondit Que deux fois l’avait bistoquée._ (_Recueil de poésies françaises._) _Mais au moins, dites-moi, l’a-t-il point bistoquée?_ P. DE LARIVEY. BISTOQUETTE. La pine. _Savez-vous, bons citadins, Ce que le dieu des jardins A bien plus gros que la tête? Turlurette, C’est la bistoquette._ LOUIS FESTEAU. BLAGUES À TABAC. Se dit des tétons qui ne se tiennent pas assez. _Ceux qui disent que les tétons Flottent au vent comme des vagues, Suzanne, sont des polissons: On voit bien que ce sont des blagues._ ANONYME. BLANCHISSEUSE DE TUYAUX DE PIPE. Fille ou femme galante qui, d’une _pipe_ en terre rouge, fait en un tour de cul ou de main une _pipe_ en écume. BLONDE. Maîtresse,—quelle que soit la couleur de ses cheveux ou de son poil. _Puissé-je... Cramper dans le cul De ma blonde!_ EMILE DEBRAUX. BLONDIN. Séducteur, quelle que soit la couleur de ses cheveux. _L’autr’ jour, en rentrant chez moi, J’ trouv’ la clé dans la serrure... J’entre et j’ vois ma femm’ près d’un grand blondin, Tout autre aurait pris la mouche soudain..._ J. E. AUBRY. _De certain blondin la binette Me faisait mazurker le cœur._ S. TOSTAIN. BLOUSE. La nature de la femme, qui, au jeu de billard amoureux, reçoit les deux billes de l’homme—avec la queue. _Que je voudrais avoir aussitôt un écu, Voire deux, voire trois, dans ma pauvre fouillouse, Comme on a mis de coups dedans votre belouse._ TROTTEREL. BOBOSSE. Entreteneur, miché sérieux. _Mais parlez-moi d’ ces vieux bobosses Qui sans façon vous font présent D’une guimbarde et de deux rosses: C’est du nanan._ ÉMILE DEBRAUX. BOC, BOCAN, BOUCAN ou BOCARD. Bordel,—dans l’argot militaire ou populaire.—Voir aussi BOXON et BOUSIN. _Le meilleur bocan du Marais Devient presque une solitude._ CYRANO DE BERGERAC. _Chez la grosse Cateau, vas-tu donc au bocan?_ LA FONTAINE. BOIRE AU GOULOT. Sucer un homme. _Mais, grossier comme un matelot, Par le rustre je fus forcée De boire à même le goulot._ MARCILLAC. BOIRE DANS LE MÊME VERRE. Baiser à plusieurs la même femme,—qui heureusement a le soin de se rincer après que chacun de ses amants a bu. BOIRE SEUL. Se masturber, ce qui est jouir en égoïste, sans trinquer avec un vagin. V’là que j’bande... Ah! n’ craignez rien... J’ n’ai jamais eu c’ défaut-là... Un Français ne... boit... jamais seul... TISSERAND. BOIRE UN COUP. Gamahucher une femme après l’avoir baisée, pour se préparer au second coup. La femme ne s’étant pas lavée, on est obligé d’ingurgiter le résultat de la première émission. Ce qui est _rentrer dans son bien_... avec intérêts. Voici à ce sujet une anecdote qui explique la chose: M. Z., couché avec une actrice de la Comédie-Française, Mademoiselle X, avait déjà, courant la poste, fait une course... féconde. La fantaisie lui vint de gamahucher. Il invita donc la dame à passer au lavabo. Celle-ci, craignant le froid, ou ne tenant au sacrifice que pour plaire au sacrificateur, ne daigna pas se déranger, et, parodiant un vieux proverbe, elle s’écria en riant: «Ah! bah!... quand le _coup_ est _tiré_, il faut _le boire_!» BOÎTE. Sous-entendu: à jouissance, ou bien encore, boîte à pines. Fille publique. BONDON. Employé dans un sens obscène pour désigner le membre viril. A peine sont-elles aussi grandes qu’un tonneau qu’elles veulent avoir le bondon. TABARIN. _C’est mon tonneau, j’en porte le bondon._ VOLTAIRE. BONHEUR. ALLER AU BONHEUR. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien. Il ne répondit aux reproches qu’on lui faisait qu’en achevant son bonheur. DIDEROT. BONNEAU. Homme serviable qui se charge—moyennant finance—d’aplanir les difficultés que pourraient éprouver à se rencontrer une femme mariée et son amant. Son obligeance va même jusqu’à procurer des amants à celles et des maîtresses à ceux qui en désirent. BONNE ENFANT (Être). C’est, pour une putain, se prêter à tous les caprices libertins de l’homme qu’elle a raccroché. _Déboutonn’-toi, tu verras comme J’ s’rai bonne enfant: j’ t’amus’rai bien._ HENRY MONNIER. BONNES FORTUNES. Coups qu’un homme tire avec le sexe: autant de femmes, autant de bonnes fortunes. Une jeune fille dira sans rougir, d’un jeune homme:—Il a eu tant de bonnes fortunes.—Mais elle se croirait déshonorée si elle disait de lui:—Il a foutu tant de femmes. Et pourtant, c’est exactement la même chose. A. FRANÇOIS. _Chacun rencontre sa chacune, Nul ne fut sans bonne fortune._ VOITURE. BONNET ou BONNET À POIL. La nature de la femme, que l’homme place sur la tête de son priape à la grande satisfaction de celui-ci. Il y a des bonnets pour toutes les têtes et des têtes pour tous les bonnets. _Ma Lisa, ma Lisa, tiens bien ton bonnet._ E. DEBRAUX. _Tu vas me dire, je le gage, Que la chaleur de ton bonnet Fera transpirer son... visage_ GUILLEMÉ. _Un bonnet à poil, je te jure, Aujourd’hui ferait son bonheur; Pour faire admirer sa tournure, Coiffe mon petit voltigeur._ GUILLEMÉ. _Mon ourson ne servit plus guère; Car, comm’ disait notre aumônier: J’ connais c’ pays qu’on prône, Novi, Florence, Ancône; Mais l’Italien, peu guerrier, Rarement coiffe—un bonnet d’ guernadier._ HENRI SIMON. BONTÉS. Coups tirés avec un homme. Expression chaste, sens obscène. Vous êtes un ingrat: je regrette d’avoir eu des bontés pour vous, et de vous avoir ainsi donné le droit de me mépriser. J. DU BOYS. BORDEL. Couvent de femmes qui ont fait vœu de lubricité. C’est le _ganea_ (γάνος, joie) des Anciens, ordinairement situé loin de la ville, et la _Borde_ (petite maison) des Modernes, située aussi dans la campagne, loin des regards indiscrets. L’on envoie sa conscience au bordel, et l’on tient sa contenance en règle. P. CHARRON. _Misérable Philis, veux-tu vivre toujours Un pied dans le bordel, l’autre dans la taverne?_ MAYNARD. _Cependant vengeons-nous Sur la grosse Cateau, qui tient bordel infâme._ LA FONTAINE. BORDEL AMBULANT. Fiacre, dont les stores baissés permettent aux amoureux, qui l’ont pris à l’heure pour aller plus doucement, de faire leurs petites affaires de cul. BORDELIER ou BORDELIÈRE. Homme ou femme qui hante les bordels. BOSSOIRS (Les). Les tétons, par allusion aux deux grosses pièces de bois qui servent à suspendre et à hisser les ancres d’un navire et qui font saillie au-dessus de l’éperon, à l’avant.—D’où cette facétie libertine: «Les bossoirs (beaux soirs) font les belles nuits.» _Rembarque-moi ces bossoirs, Quoi qu’ tu fais d’ ces morceaux d’ tripe?_ (_Parnasse satyrique._) BOTTE FLORENTINE. Enculage d’un homme ou d’une femme,—par allusion aux habitudes pédérastiques, vraies ou supposées, des habitants de Florence, une façon de Sodome. Peut-être aussi le plus bizarre de tous les goûts pour une femme... fait-il qu’elle ne prend aucune précaution contre la botte florentine qui pourrait la menacer. (_Les Aphrodites._) BOUCHE D’EN BAS (La). La nature de la femme,—si éloquente dans son langage muet. D’autres femmes y a-t-il, qui ont la bouche de là si pâle, qu’on dirait qu’elles y ont la fièvre. BRANTÔME. _Pour récompenser mon mérite, Arrachant les dents bien à point, Permettez que je vous visite Votre bouche qui n’en a point._ (_Cabinet satyrique._) BOUCHE IMPURE (La). Le trou du cul,—qui parle plus souvent qu’on ne voudrait, et dont le langage n’est en odeur de sainteté qu’auprès des pédérastes. Déjà le comte, dans un moment de délire assaisonné des exclamations les plus passionnées, est allé jusqu’à déposer un baiser fixe et mouillant sur cette bouche impure de laquelle, en pareil cas, il serait disgracieux d’obtenir un soupir. ANDRÉA DE NERCIAT. BOUCHÈRE EN CHAMBRE. Fille ou femme galante, qui pèse la viande—masculine—avec la main. BOUCHERIE. Bordel, où abondent les gros morceaux de viande,—humaine. Je vais connaître cette maison et savoir quelle viande il y a à son étal, à cette boucherie-là. LEMERCIER DE NEUVILLE. BOUCHER LA SERRURE. Mastiquer le vagin de la femme à force de décharger dedans, et le rendre impropre à la fécondation. BOUCHER UN TROU, UNE BRÈCHE, UNE FENTE. Introduire le membre viril dans le vagin d’une femme, sous prétexte d’en mastiquer les fissures. _Plus loin, j’ trouvons madam’ vot’ mère Sous not’ aumônier Goupillon; J’ dis: Vous bouchez un’ brèch’, not’ père, Par où pass’rait un bataillon._ BÉRANGER. BOUCHON. Le membre viril, que la nature a destiné à fermer hermétiquement le goulot de la femme. BOUDER. Joli mot, sotte chose, a dit Commerson.—Laisser voir, par l’expression de son visage, qu’on a de l’humeur ou du ressentiment contre quelqu’un. _On ne saurait bouder longtemps Quand on boude contre son ventre._ (_Improvisateur français._) Tu sais que ta ci-devant femme, quant à ce qui est d’ça (foutre), n’aime à bouder ni contre son ventre, ni contre son bas-ventre. SOPHIE ARNOULD. BOUDIN ou BOUDIN BLANC. Le membre viril,—dont toutes les femmes voudraient bien avoir dix aunes dans le corps. Qu’est-ce que vous voulez faire du boudin de mon mari. N’avez-vous pas assez du vôtre? D’OUVILLE. Il se retourna vers moi et me fit voir comme un bout de boudin blanc qui était assez long, dont je m’émerveillai que je n’en avais point de pareil. MILILOT. BOUDINER. Baiser.—Se dit aussi d’une femme qui se sert d’un boudin, au lieu d’un membre viril, pour se faire jouir. BOUDOIR. L’endroit réservé, discret, mystérieux, parfumé, où toute femme qui sait vivre reçoit l’homme dont elle veut être aimée—à couillons rabattus. Eh bien, Montade, n’est-il pas joli, mon boudoir!—Il le sera davantage quand nous l’aurons appelé par son vrai nom, foutoir. LA POPELINIÈRE. BOUGEOIR (Le), ou la BOUGIE. Le membre viril—qu’on allume lorsqu’on va se coucher avec les femmes. _J’ai beau te presser le bouton, De mon travail, le croirait-on? Tu restes spectatrice. Pour le coiffer d’un éteignoir, As-tu jamais pris mon bougeoir? Hé! zon, zon, zon, Prends-le moi, Suzon, Il faut que ça finisse._ H. SIMON. BOUGRE. Pédéraste,—en souvenir des hérétiques albigeois et bulgares qui, en leur qualité d’ennemis, étaient chargés d’une foule d’iniquités et de turpitudes par le peuple, alors ignorant—comme aujourd’hui. _Des soins divers, mais superflus, De Fiévés occupent la vie: Comme bougre il tache les culs, Comme écrivain il les essuie._ ANONYME. BOUGRERIE. Péché contre nature que commettent, non seulement les pédérastes, mais même quelquefois les honnêtes gens avec les femmes. _Un peu de bougrerie Est dans la vie Quelquefois de saison._ COLLÉ. BOUGRESSE. Gourgandine, femme qui aime l’homme. BOUILLON CHAUD. Sperme, au moment de son introduction dans le vagin de la femme. BOUILLON POINTU. Lavement spermatique; enculage. Dieu! qu’est-ce que je sens?—L’apothicaire poussant sa pointe: c’est le bouillon pointu. (Parodie de _Zaïre_.) BOULETTES. Les testicules,—qu’on ne jette pas aux chiens, mais sur lesquels se jettent ces chiennes enragées d’amour qu’on appelle les femmes. Ceux-là que tu voulais dire qui ne déchargent point, sont les châtrés, à qui on a coupé les deux boulettes et qui ne sont bons à rien qu’à bander quelquefois. MILILOT. BOURDON. Le membre viril,—sur lequel s’appuie si volontiers la femme qui va en pèlerinage à Cythère. _La croix et le bourdon en main._ B. DE MAURICE. Extasiée, fendue par l’énorme grosseur du vigoureux bourdon de mon dévirgineur, les cuisses ensanglantées, je restai quelque temps accablée par la fatigue et le plaisir. (_Mémoires de miss Fanny._) BOURRIQUER. Baiser une femme comme l’âne saillit sa femelle, avec la même impétuosité et la même absence de précautions—et de délicatesse. _... Aux champs, le paysan bourrique._ LOUIS PROTAT. BOURSAVIT. La nature de la femme, qui est en effet une bourse à vits—ou, pour parler plus pudiquement, une bourse à glands. Elle avait corps féminin jusqu’aux boursavits. RABELAIS. BOURSES. Les testicules, qui contiennent la véritable fortune de l’homme—que peut cependant lui enlever cette banqueroute amoureuse qu’on appelle la vérole. _... Un banquier, un agent De change, un financier, disent qu’ils ont des bourses._ LOUIS PROTAT. BOUSIN, BOUSINGOT. Bordel, petit bordel. D’où, par extension: _Faire du bousin_, pour: Faire du bruit,—les bordels n’étant pas précisément des Paraclets. _Un soir, dans la rue aux Fèves, Près d’un bousingot, Un’ putain me suc’ les lèvres, M’ fait l’offr’ du dodo._ SCHANNE. BOUT. Le membre viril, qui ressemble à un bout de quelque chose—de bien agréable pour la femme. _Le pauvre monsieur Cabout, Dont le bout Est toujours petit et mou._ TALLEMANT DES RÉAUX. BOUTE-FEU, BOUTE-JOIE. Le membre viril, parce qu’il met à feu et à flamme l’amadou féminin. Cependant, je ne laissais pas de redouter l’instant où mon nouvel enfileur m’incrusterait son formidable boute-joie, mais je m’armai de courage. (_Mon noviciat._) BOUTIQUE. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme. Oh! ma mie, venez ici, et fermez la boutique, c’est aujourd’hui fête. (_Moyen de parvenir._) _J’avais pourtant encor bonne pratique, Et pour cela ne fermai la boutique._ J. DU BELLAY. _Bien souvent à telle pratique Les femmes ouvrent leur boutique._ (_Variétés historiques et littéraires._) Vertu de ma vie! c’était une belle boutique. TABARIN. BOUTON. L’extrémité de chaque téton, qui est d’une sensibilité telle, qu’en le pressant un peu des lèvres ou des doigts on en fait sortir un flot de jouissance. _Ce beau sein sur ma bouche, Qu’il est pur! Ce bouton que je touche, Qu’il est dur!_ GUSTAVE NADAUD. BOUTON. L’extrémité du clitoris, qu’il suffit de toucher de la langue, du doigt ou de la pine pour ouvrir à la femme la porte des félicités divines.—Voir aussi SONNER LE BOUTON. Laisse mon bouton... mon tit bouton... HENRY MONNIER. _Tout s’ouvre: le bouton des roses, Et celui des femmes aussi._ (_Parnasse satyrique._) BOUTONNIÈRE. La nature de la femme, en opposition à l’anus, que MM. les pédérastes appellent l’œillet. BOXON. Bordel, probablement parce que, comme on y va gris, on s’y boxe souvent,—et non comme l’avance Francisque Michel, sans preuves à l’appui, parce qu’il y avait autrefois, à la porte de ces maisons-là, comme à la porte des cabarets, un rameau de buis (en lat. _buxus_). _Y dit qu’ dans tous les boxons On le r’çoit en paillasson._ DUMOULIN. BOXONNER. Aller de bordel en bordel; fréquenter les filles publiques. Se dit aussi pour: Baiser. _Du dieu Vulcain quand l’épouse mignonne, Va boxonner loin de son vieux sournois._ (_Parnasse satyrique._) BOXONNEUR. Coureur de bordels. BOYAU. Le membre viril, qui semble sortir du ventre—et qui y rentre quelquefois, au grand déplaisir de la femme. _Lorsque je bande, Je me demande Si j’ai dans le boyau pinal Tous les sabres de l’arsenal._ (_Chanson moderne._) _Adieu! et jamais plus ne t’advienne entreprendre De faire le vaillant, toi qui ne saurais tendre. Adieu! contente-toi, et ne pouvant dresser, Que le boyau ridé te serve pour pisser._ REMY BELLEAU. BRAGUETTE. Le membre viril,—par corruption de _brayette_, fente de la culotte par laquelle maître Jean Frappart met le nez à la fenêtre quand il a trop chaud ou qu’il a envie d’éternuer. _De l’image de la braguette Qui entre, corps, oreille et teste Au précieux ventre des dames._ (_Ancien Théâtre français._) _L’insecte prend le bon moment: Il mord si dru, qu’à sa braguette Le Saint-Père porte la main, Et, sur son auguste roupette, Du morpion bénit l’hymen._ B. DE MAURICE. BRAISE, BRAISER, ABOULER DE LA BRAISE, de l’argent, dans le langage des filles, parce que ce métal brille comme charbon allumé—surtout lorsque c’est de l’or,—et que c’est avec cela qu’on les _chauffe_. BRANDON et BRANDILLOIRES. Le membre viril, et les testicules, qui brandillent si voluptueusement sous une main de femme. Levant mes jupes, il me fit voir un superbe brandon..., qu’il fit agir avec toute l’impétuosité qu’un long jeûne de mer pouvait lui fournir. (_Mémoires de miss Fanny._) BRANDOUILLER. Branler doucettement quelqu’un ou quelqu’une, pour le—ou la—faire bander et l’exciter à jouir. _Qui n’invoque point le secours D’une main qui vous le brandouille._ (_Satan et Eve_, 47.) _Le roi disait à la reine Victoire: Si tu voulais, Une heure ou deux, me brandouiller l’histoire, Je banderais..._ _Plus d’une fois, une main sous ta cotte, Tandis que l’autre écartait ton fichu, Je caressais et brandouillais ta motte... Dis-moi, Marton, dis-moi, t’en souviens-tu?_ (_Chansons anonymes modernes._) BRANLER. Employer la masturbation pour faire jouir les hommes quand on est femme, ou les femmes quand on est homme. Prends-le donc, petite coquine... Là... à poignée!... Branle! branle! pour le remettre en train. LA POPELINIÈRE. _... ... J’ai vu rarement Une putain sachant branler parfaitement._ LOUIS PROTAT. _Un jour que madame dormait, Monsieur branlait sa chambrière._ (_Cabinet satyrique._) BRANLER (Se). Se servir de la main entière quand on est homme, et seulement du doigt médium quand on est femme, pour arriver à jouir sans collaboration. _On n’est jamais si bien branlé que par soi-même._ GÉRARD DE NERVAL. _Maintenant je suis réduite, farouche, A me branler, moi! Que je te maudis!_ (_Parnasse satyrique._) BRANLER DU CUL, ou BRANLER LA CROUPIÈRE. Remuer des fesses, de façon à faire jouir l’homme qui vous a payée pour cela. _Philis veut avoir un écu Pour branler une heure du cu_ THÉOPHILE. _Cette jeune espicière Que vous cognoissez bien Pour branler la croupière A gagné tout son bien._ (_Chansons folastres._) BRANLEUR, ou BRANLEUSE. Paillard ou femme qui n’est pas assez belle ou qui n’est plus assez jeune pour être baisée, ou qui redoute de l’être à cause des enfants, et qui fait son métier de branler les hommes. _... On ne devient pas, il faut naître branleuse_ LOUIS PROTAT. BRANLOTTE. Action de branler ou de se faire branler. Colle-toi sur moi; faisons-nous une bonne branlotte. LA POPELINIÈRE. BRANLOTTER LE PRÉPUCE. Oter et remettre le petit chapeau de chair qui le protége et le rend si tendre au moindre contact. _Te souvient-il de ta sœur Luce Qui me branlottait le prépuce?_ (_Parnasse satyrique._) BRAQUEMARD. Le membre viril,—par allusion à l’épée courte et large dont on se servait au moyen-âge: c’est avec le braquemard, en effet, qu’on blesse les femmes au ventre. De tant de braquemarts enroidis qui habitent par les brayettes claustrales. RABELAIS. Mettant la main sous les draps, et trouvant son braquemard. (_Moyen de parvenir._) _Il est nommé. . . . . . . . . . . Jacques par le farceur, braqmard par l’étudiant._ LOUIS PROTAT. BRAQUEMARDER. Baiser une femme avec énergie et conviction. BRAS. Le membre viril, qui nous sert à prendre les femmes par le—sentiment.—On dit aussi un bras d’enfant pour donner une idée de la longueur et de la grosseur de l’objet. BRASIER. La nature de la femme, où règne une chaleur à faire fondre les pines les plus solides. Tant plus mon mari me brûle en mon brasier. BRANTÔME. BRÈCHE. La nature de la femme, par laquelle l’homme entre dans le paradis. Et passant la main à la brèche. (_Moyen de parvenir._) _Madame, n’entendez plus rien, Laissez donner à votre brèche._ THÉOPHILE. BRICOLER UNE FEMME. La baiser, lui mettre la bricole masculine dans le vagin. Se trouvant en lieu d’assignation où cinq ou six se trouvaient pour la bricoler. (_Moyen de parvenir._) _Et du tout pour avoir bricolé Avec une jeune guenon._ (_Recueil de poésies françaises._) _Lorsque l’on est las de Catin, On embrasse Nicole, Qu’on abandonne le matin Pour Suzon, qu’on bricole._ COLLÉ. BRIGADIER DE L’AMOUR (Le). Le doigt médium,—à cause de l’assistance qu’il prête aux amants dans les jeux libertins, puisque c’est avec lui qu’on branle une femme. _Quand amour perd de sa flamme, Ce doigt la réveille en vous; Lorsque aussi près d’une dame Le dieu cueille un beau laurier Ce doigt est son brigadier._ (_Chansons anonymes modernes._) BRIMBALLER. Vieux mot hors d’usage signifiant _sonner les cloches_, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. Seulement il ne voyoit sa femme brimballant. RABELAIS. _Et que sur le tombeau, où je reposerai, Neuf fois par neuf matins il brimballe des filles, Et de neuf coups de cul son vit je bénirai._ THÉOPHILE. BRIMBORIONS (Les). Les testicules,—qui ont l’air de pendre à la queue de l’homme comme les pompons à la tête d’un mulet. _Peux-tu, me dire aussi tous les différents noms Que l’on donne parfois aux deux brimborions Qui sont pendus après?..._ LOUIS PROTAT. BROQUE, ou BROQUETTE. Le membre viril—avant qu’il soit viril.—Monstrelet parle d’une statue d’enfant (le modèle de _Mannekenpis_) qui «par sa broquette donnait eau rose.» Allons, mon petit ami, sors ta broquette pour que je la baise. J. LE VALLOIS. _Lorsque d’Adam en paradis Ève soulevait la breloque, Qu’importait à son clitoris Un nœud, une pine... une broque!_ PAUL SAUNIÈRE. _Ici-bas, voilà notre état: A coup de cul il faut qu’on broque. Le plus pauvre sur son grabat Se démène à grands coups de broque; Rois, juges, soldats valeureux, Musulmans, païens, chacun broque; Et le Saint-Esprit amoureux Nous a faits chrétiens par la broque._ PAUL SAUNIÈRE. _... L’avenir m’inquiète... De Pincecul, hélas! l’exécrable broquette Peut n’être pas..._ LOUIS PROTAT. BRÛLER, ou BRÛLER UN CIERGE. Être très amoureux. Tirer un coup avec une femme,—qui se charge de vous faire couler. _Vénus, à ta charmante loi Mon cœur n’est point rebelle: Je me sens presque malgré moi Brûler pour chaque belle._ ARMAND GOUFFÉ. BUISSON (Le). Les poils qui ornent le mont de Vénus et qui défendent souvent l’entrée du vagin, quand ils sont mal peignés et mal lavés. _C’est là-d’ssus qu’ la vieill’ femm’ se r’jette: Son buisson est large et touffu; N’eût-on plus d’ cheveux sur la teste, Il faut avoir du poil au cul._ AUGUSTE LEFRANC. BURETTE (Petite). Le membre viril, qui contient l’huile essentielle de l’amour, cette «bonne eau» (de vit) dont parle Brantôme en ses _Dames galantes_, et «qui est si douce sans sucre.» _Va... ferme! que rien ne t’arrête... Fais-moi cadeau d’ ta p’tit’ burette_ H. MONNIER. J’y vas d’ma burette tous les matins et tous les soirs. LEMERCIER. BUT D’AMOUR, ou BUT DU DÉSIR, ou BUT MIGNON DE FOUTERIE (Le). La nature de la femme, à laquelle tendent tous les membres suffisamment virils. Et lorsqu’il vit le but d’amour. (_Moyen de parvenir._) _Et quand ma main approche Du but de mon désir, J’attrape une taloche Qui fait toujours plaisir._ COLLÉ. Et qu’en cela presque paraissait le but mignon de ficherie. (_Moyen de parvenir._) C ÇA (_cela_). _Ça_, c’est le vit; _ça_, c’est le con;—_ça_, c’est tous les agréments de la fouterie qu’on n’ose nommer, parce qu’ils s’appellent comme _ça_.—_Faire ça_, ou _cela_, c’est faire l’amour. Faire _ci et ça_, c’est faire _ça_... et autre chose. _Quand je suis sur_ ça, _Mon plaisir ne se peut comprendre, Et, ma foi, sans_ ça, _Que pourrais-je faire de_ ça? _J’aime assez m’y reprendre, Pour arriver encore à_ ça. _Afin de mieux m’étendre Sur ce beau sujet-là, Ah! que j’aime_ ça! _Ce mot me plaît à la folie; Il semble déjà Que je suis à même de_ ça. (_Gaudriole de 1834._) CABINET. La nature de la femme, où l’homme fait ses nécessités amoureuses,—ce qui donne à ce cabinet une odeur _sui generis_ fort agréable, quoique un peu violente. Le jardinier voyant et trouvant le cabinet aussi avantageusement ouvert, y logea petit à petit son ferrement. NOEL DU FAIL. CADRAN. La nature de la femme, à laquelle le membre viril sert d’aiguille pour marquer les heures minutules du bonheur. _Conduis vite l’aiguille au milieu du cadran._ (_Théâtre italien._) CAFÉ DES DEUX COLONNES. Prendre son café aux deux colonnes, c’est-à-dire gamahucher une femme. Le con sert le café au lait; les deux jambes sont là, pour _la forme_, et ne servent que d’enseigne: _aux Deux Colonnes_. CAGE. La nature de la femme,—dans laquelle se trémousse si agréablement le petit oiseau à longue queue que les savants appellent _penis_ et les ignorants, _pine_. _Des autres perroquets il diffère pourtant, Car eux fuient la cage, et lui, il l’aime tant, Qu’il n’y est jamais mis qu’il n’en pleure de joie._ (_Cabinet satyrique._) _Elle le prit de sa main blanche, Et puis dans sa cage le mit_ REGNARD. _Lisette avait dans un endroit Une cage secrète: Lucas l’entr’ouvrit, et tout droit D’abord l’oiseau s’y jette._ COLLÉ. CALCUL. Plaisir vénérien. Les deux amants étoient au plus fort de leur calcul. P. DE LARIVEY. _Je sais quelqu’un Qui rend encor le calcul Nul._ COLLÉ. CALFEUTRER UNE FEMME. Boucher son trou avec une pine. Le garçon de boutique calfeutra aussi bien mon bas, que maître juré qui soit du métier de culetis. (_Variétés historiques et littéraires._) CALLIBISTRI. Le membre viril, ou la nature de la femme. Montrant mon callibistri à tout le monde, qui n’était pas petit sans doute. RABELAIS. Je crois que les callibistris des femmes de ce pays sont à meilleur marché que les pierres. RABELAIS. CAMELOTTES, le MONDE CAMELOTTE. Celui des femmes galantes d’une catégorie très infime. Les fleuves ne peuvent pas remonter à leur source; les mots y remontent volontiers, au contraire; par exemple celui-ci. Il est de création moderne, quant au sens nouveau qu’on lui a donné sans songer à l’étymologie: or, _camelotte_ vient de _camelus_, qui veut dire _chameau_. CAMPAGNES. Les aventures amoureuses d’une femme: autant d’amants, autant de campagnes—sous de simples soldats comme sous tel ou tel général, militaires ou bourgeois.—Le mot est pris quelquefois dans le sens de: Années consacrées au service de l’homme, à propos duquel il y a tant d’enrôlements volontaires. Madame Durut: «J’ai pourtant, comme tu sais, mes petits trente-six ans bien comptés, dont, grâce à Dieu, vingt campagnes.» ANDRÉA DE NERCIAT. CANAL. Le membre viril, qui est en effet le canal du bonheur—pour les femmes. Quel dommage qu’on soit forcé de le faire draguer si souvent par les chirurgiens! _Par le_ canal _de son amant Le bien lui arrive en dormant._ COLLÉ. CANICHON. Con poilu et frisé comme un caniche. _Est-il bien méchant, ma tante, Vot’ p’tiot canichon? Non, que m’ répond ma parente, C’est un vrai bichon. N’ sens-tu pas sa bouch’ qu’est close? Entre ton doigt d’dans... —Tiens, que j’ dis, la drôl’ de chose, Vot’ quien n’a point d’ dents._ LÉON CHARLY. CANTHARIDE. Insecte qui, réduit en poudre, est un aphrodisiaque énergique et dangereux qu’emploient les gens épuisés par les excès vénériens pour en recommencer d’autres. _La cantharide est, à Cythère, En usage comme à Paris; Son effet est très salutaire, Surtout pour nous autres maris. Ce bonbon me change en Alcide! J’étais si faible auparavant... En avant de la cantharide! Oui, la cantharide en avant!_ J. DU BOYS. CAPOTE. Autrement dit, _redingote anglaise_. Préservatif en baudruche ou en caoutchouc historié, dont on habille le membre viril, toutes les fois qu’on le conduit au bonheur,—ce qui ne le préserve pas du tout de la chaude-pisse ou de la vérole, d’après l’opinion du docteur Ricord, autorité compétente en cette matière, qui a dit: «La capote est une cuirasse contre le plaisir et une toile d’araignée contre la vérole.» Les frères Millan, gros et petits, sont seuls intéressés à soutenir le contraire. _Il fuyait me laissant une capote au cul._ LOUIS PROTAT. _Les capotes mélancoliques Qui pendent chez le gros Millan, S’enflent d’elles-mêmes, lubriques, Et déchargent en se gonflant._ (_Parnasse satyrique._) CAPRICE. Amant ou maîtresse. Mon dernier caprice m’a cassé trois dents. GAVARNI. CARABINE. Femme qui fréquente les élèves en médecine et se fait carabiner par eux. ... _Son petit air mutin Plaît fort au quartier Latin. C’est Flora, la carabine, Dont la mine si lutine, Promet à chacun son tour Un beau jour d’amour._ J. CHOUX. CARABINER UNE FEMME. La baiser à la gendarme, la flûte entre les jambes. Et tandis que vous jouerez gros jeu avec la princesse, ne pourrai-je point carabiner avec la soubrette? (_Théâtre italien._) CARACOLER. Baiser, ce qui est proprement faire des caracoles sur le ventre d’une femme. CARAMBOLER. Faire l’acte vénérien, parce que l’homme se sert de sa queue pour jouer au billard amoureux, pour y faire des effets de queue, pour mettre ses billes dans la blouse de la femme. CARCAN À CRINOLINE. Nom que les voyous donnent aux drôlesses du quartier Breda, qui font de l’embarras avec leurs crinolines à vaste envergure sous lesquelles il y a souvent des maigreurs désastreuses. C’est pas un de ces carcans à crinoline. CHARLES MONSELET. CARDINALES (Les). Les menstrues, qui teignent en rouge la chemise des femmes.—On disait même autrefois: «Le cardinal est logé à la motte», pour signifier: «Cette femme a ses menstrues.» _La jeune fille un peu pâle et tout éplorée, A son amant chéri fit cet aveu fatal Qu’elle avait pour neuf mois perdu son cardinal._ (_Tour du Bordel._) CARESSER UN HOMME. Le peloter, lui passer une main adroite dans le pantalon pour réveiller le membre qui y dort sur ses deux coussins, et le faire ainsi gaudiller.—Caresser une femme, la baiser,—ce qui est, pour elle, la caresse par excellence. _Chloé, d’où vient cette rigueur? Hier tu reçus mes caresses, J’accours aujourd’hui plein d’ardeur Et tu repousses mes tendresses._ E. T. SIMON. _Afin, se disoit-il, que nous puissions, nous autres, Leurs femmes caresser, ainsi qu’ils font les nôtres._ RÉGNIER. _J’avois un mari si habile, Qu’il me caressoit tous les jours._ (_Parnasse satyrique._) La jeune demoiselle qui avait été si bien caressée, s’imaginait que cela devait durer toutes les nuits de la même façon. D’OUVILLE. Il les repoussa de la porte, la referma, et retourna caresser la belle. TALLEMANT DES RÉAUX. _Si vous vouliez madame caresser, Un peu plus loin vous pouviez aller rire._ LA FONTAINE. _Que de caresses Que de tendresses, Pour réchauffer vos cœurs, vieux députés!_ GUSTAVE NADAUD. CARILLONNER. Baiser une femme, en frappant les parois de sa cloche avec le battant priapesque. Et il carillonne à double carillon de couillons. RABELAIS. N’est-ce pas un sujet de rire, lorsqu’on est sur le point de carillonner à ma paroisse. D’OUVILLE. CAROTTE. Le membre viril,—par allusion à sa forme et à sa couleur. Pourquoi la retires-tu, ta petite carotte? Je ne voulais pas te la manger. E. JULLIEN. CARTE (Avoir sa, ou Être en). Être inscrite comme fille exerçant le métier de putain, sur le registre _ad hoc_ ouvert à la préfecture de police. ... _Dès demain Je ferai demander ta carte à la police, Et tu pourras alors commencer ton service._ LOUIS PROTAT. CARTES TRANSPARENTES. Cartes à jouer qui, au premier abord, ressemblent à d’innocentes cartes, mais qui, lorsqu’on les regarde avec attention, entre le soleil et les yeux, sont autant de _compulsamenti_ à fouterie. Elle fait défiler devant ses yeux une foule de cartes transparentes, qui sont autant des outrages au bon goût qu’aux bonnes mœurs. LEMERCIER DE NEUVILLE. CAS. Le membre viril aussi bien que la nature de la femme. _Un capucin, malade de luxure, Montroit son cas, de virus infecté..._ PIRON. _Je croyois que Marthe dût être Bien parfaite en tout ce qu’elle a; Mais, à ce que je puis connoître, Je me trompe bien à cela, Car, bien parfaite, elle n’est pas Toujours en besogne à son cas._ BERTHELOT. Qui a froid aux pieds, la roupie au nez, et le cas mol, s’il demande à le faire, est un fol. (_Moyen de parvenir._) _Mon cas, fier de mainte conquête, En Espagnol portoit la tête._ RÉGNIER. Il avoit sa femme couchée près de lui, et qui lui tenoit son cas à pleine main. BRANTÔME. _Les tetons mignons de la belle, Et son petit cas, qui tant vaut._ MAROT. Le cas d’une fille est fait de chair de ciron, il démange toujours; et celui des femmes est de terre de marais, on y enfonce jusqu’au ventre. BRANTÔME. La servante avait la réputation d’avoir le plus grand cas qui fût dans le pays. D’OUVILLE. CASCADEUSE. Drôlesse du quartier Breda, qui se joue de l’amour et des amoureux. Ne t’y fie pas: c’est une cascadeuse. CHARLES MONSELET. CASQUER. Donner de l’argent à une femme galante quand on est miché, à un maquereau quand on est femme galante. Casquer, c’est tendre son casque; tendre son casque, c’est tendre la main: la fille d’amour tend la main, et l’homme qui bande y met le salaire exigé, pour avoir le droit d’y mettre sa queue. En ai-je t’y reçu de l’argent des menesses!... Oui, elles ont casqué, et dru!... LEMERCIER DE NEUVILLE. CASSE-NOISETTE. Habile contraction du sphincter du vagin qui retient prisonnier le membre viril qui s’est engagé, la tête la première, dans ces mystérieuses Thermopyles, et le force ainsi à combattre vaillamment—et à jouir. L’art du casse-noisette remonte à la plus haute antiquité; quelques femmes modernes le pratiquent encore avec succès, avec moins de succès cependant que les Chinoises, qui sont conformées de façon à faire gaudiller le Chinois le plus écourté du Céleste Empire. A. FRANÇOIS. _Je possède l’art du casse-noisette, Qui ferait jouir un nœud de granit._ ANONYME. CASSER LE LIT. Baiser avec énergie, à tout casser, le sommier élastique et le cul de la femme—plus élastique encore. _Sur le lit que j’ai payé Je ne sais ce qui se passe: A peine l’ai-je essayé, Que le bougre me le casse._ GUSTAVE NADAUD. CASSER UN ŒUF. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. Je ne vous ferai point de mal, je veux casser un œuf, qui est près de durcir dans votre ventre. (_Moyen de parvenir._) CASTRAT. Se dit, non pas seulement des hommes qui ont perdu leurs testicules naturellement, mais encore de ceux qui ne bandent plus à force d’avoir bandé dans le cours de leur vie. _Dans ton théâtre, où règnent les castrats._ JOACHIM DUFLOT. _Es-tu pédéraste ou castrat, voyons? Un pareil état m’excite et m’offense: Descends de mon lit, ou bien rouscaillons._ ANONYME. CATAU, ou CATHOS, ou CATIN. Fille ou femme légère—comme chausson.—Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes—galantes. _Je vous chanterai, dans mes hexamètres, Superbe catin dont je suis l’amant_ (_Parnasse satyrique._) _Une catin, sans frapper à la porte, Des cordeliers jusqu’en la cour entra._ MAROT. _Parmi les cataux du bon ton, Plus d’une, de haute lignée, A force d’être patinée Est flasque comme du coton._ EMILE DEBRAUX. Retiens cette leçon, Philippine: quelque catin que soit une femme, il faut qu’elle sache se faire respecter, jusqu’à ce qu’il lui plaise de lever sa jupe.—Je pense de même... ANDRÉA DE NERCIAT. _... En tout, tant que vous êtes, Non, vous ne valez pas, ô mes femmes honnêtes, Un amour de catin._ ALFRED DE MUSSET. _Des catins du grand monde J’ai tâté la vertu._ ÉMILE DEBRAUX. CATZE. Mot à la fois flamand et italien (_cazzo_), signifiant le membre viril. _A ton catze prends la carrière, Pour t’enfoncer en la barrière De mon chose._ THÉOPHILE. CAUSER. Faire l’amour. C’est par antiphrase, sans doute, puisqu’on ne parle guère lorsqu’on baise: on a trop à faire pour cela. Asseyons-nous sur ce canapé, mon ami, et... causons. LEMERCIER DE NEUVILLE. Il dit à Baron que, quoiqu’il fatiguât beaucoup à la comédie, il aimerait mieux être obligé d’y danser tous les jours, que d’être seulement une heure à causer avec la maréchale. (_La France galante._) CAUSEUSE. Femme chaude du cul. Il n’en fut pas de même du Basque, qui trouvait que la maréchale était une causeuse inexorable. (_La France galante._) CÉDER À UN HOMME. Se laisser baiser par lui,—c’est-à-dire par son membre, qui sait mieux accoler que la bouche. _Victime d’une ruse indigne, La trop confiante Léda Croyait ne caresser qu’un cygne, Quand à Jupin elle céda._ JULES RUEL. CECI, ou CELA. Le membre viril—avec quoi on fait cela aux dames,—ou bien la nature de la femme. _Parbleu, dit-il, prenez ceci, Il est d’assez bonne mesure._ GRÉCOURT. Si vous mettez la main au devant d’une fillette, elle la repoussera bien vite et dira: Laissez cela. (_Moyen de parvenir._) _... Il est nommé Pine par la lorette; Un Chose, ou bien Cela, par une femme honnête._ LOUIS PROTAT. CENTRE. La nature de la femme, qui est en effet l’ombilic du monde; tout part de là, et tout y est ramené.—On dit aussi, mais c’est une superfétation: _Centre de délices_. D’un seul coup, Rose rejeta la couverture; il ne s’attendait pas à nous voir totalement nues, et nos mains placées au centre de la volupté. (_Rideau levé._) Celle des deux qui triomphait par ses gestes et sa débauche, voyait tout à coup sa rivale éperdue fondre sur elle, la culbuter, la couvrir de baisers, la manger de caresses, la dévorer jusqu’au centre le plus secret des plaisirs, se plaçant toujours de manière à recevoir les mêmes attaques. (_Gamiani._) CÉRÉMONIE. L’acte le plus important de la vie, celui qui se fait avec le plus de pompe—quand on a affaire à une bonne suceuse. J’en connais qui sont adonnées à la cérémonie—Qu’entends-tu par la cérémonie? interrompit-elle—C’est, Madame, repris-je, de donner le fouet ou de le recevoir. (_Mœurs du temps_, I, 159.) _Que bonne part de la cérémonie Ne fût déjà par le prêtre accomplie._ LA FONTAINE. CERNER LES YEUX (Se). Se masturber,—ce qui _culotte_ furieusement les yeux, en effet. Voilà que j’bande... Ah! n’craignez rien, j’n’ai jamais eu c’défaut-là... Et puis... ça cerne les yeux. TISSERAND. CERTAIN BOBO. La vérole, qui est un mal certain. Piron l’appelait un _petit mal gaillard_. _Un jeune élève d’Esculape Me guérit de certain bobo... Un beau jour, il me dit: Ma chère, En moi, vos yeux ont excité Certain feu. Je le laissai faire, Pour m’assurer de ma santé._ (_Gaudriole de 1834._) CERVELAS. Nom que donnent au vit la plupart des cuisinières; aussi bien que: _boudin_, _saucisson_, _andouille_, _bout de viande_, etc., selon la forme, la longueur ou la grosseur de l’objet, qui est un produit de la _cochonnerie_. _Oui, mon cher, à vot’ cervelas On a fait un’ rud’ brèche... Vous n’ me l’mettrez pas, Nicolas: Je n’aim’ que la viand’ fraîche._ J. E. AUBRY. CESSER DE L’ÊTRE. Ne plus être pucelle. Je le suis encore, m’a-t-elle dit en riant, je voudrais cesser de l’être par un joli homme comme toi. RÉTIF DE LA BRETONNE. CHAHUTEUSE. Coureuse de bals publics, qui danse volontiers la chahut au lit. CHAIR. Le membre viril, que les femmes ne craignent pas de consommer même en Carême,—parce que ce jeûne-là serait de tous le plus pénible et le plus impossible.—D’où l’expression biblique d’_œuvre de chair_. _Bon, bon! sur ce ton-là, la petite friande, Il lui faut la chair vive après toute autre viande._ J. DE SCHÉLANDRE. CHALEUR (Être en). Avoir envie d’homme lorsqu’on est femme, de femme lorsqu’on est homme,—et de chienne lorsqu’on est chien. _De sa fécondité la cause S’explique en y réfléchissant!... Il est clair pour l’observateur Qu’il doit toujours être en chaleur._ LOUIS PROTAT. CHALUMEAU. Le roseau percé d’un trou avec lequel l’homme joue les airs variés de la polissonnerie dans le vagin de la femme. _Mais son doux chalumeau M’ayant d’amour éprise, Ce n’est rien de nouveau Si je fis la sottise._ (_La Comédie des chansons._) CHAMBRER. Sécurité que l’on prend en renfermant dans sa chambre l’homme ou la femme qu’on destine à ses plaisirs amoureux, dans la crainte qu’ils ne portent à d’autres une partie du tribut que l’on se réserve. Ailleurs, la comtesse, avec moins d’égards pour son estomac, chambre le joli Fessange. (_Les Aphrodites._) _Sachez, dit-il, que je chambre Certaine femme de chambre._ GRÉCOURT. CHAMEAU. Fille de mauvaises mœurs, nommée ainsi par antiphrase sans doute, le chameau étant l’emblème de la sobriété et de la docilité, et la gourgandine, l’emblème de l’indiscipline et de la gourmandise. _L’autre dit que sa gorge a l’air d’un mou de veau, Et toutes sont d’accord que ce n’est qu’un chameau._ LOUIS PROTAT. _Suivre la folie Au sein des plaisirs et des ris, Oui, voilà la vie Des chameaux chéris A Paris._ JUSTIN CABASSOL. CHAMP. La nature de la femme, que Dieu a condamné l’homme à labourer et à ensemencer, ce à quoi il ne manque pas. _Si pour cueillir tu veux donques semer, Trouve autre champ, et du mien te retire._ MAROT. De manière que mon champ ne demeurât point en friche. CH. SOREL. CHAMP DE BATAILLE. Le lit, sur lequel se tirent tant de coups et, tout au contraire de l’autre, se fabriquent tant de créatures humaines.—On employait autrefois ce mot pour: la nature de la femme.—L’expression moderne est plus exacte. Il fallut abandonner le champ de bataille et céder Haria. DIDEROT. Quoiqu’il me parût fort dur de quitter le champ de bataille avant d’avoir remporté la victoire, il fallut m’y décider pourtant. LOUVET. CHAMPIGNON (Le). Le membre viril,—à cause de sa forme, qui rappelle celle des cryptogames dont les femmes sont si friandes, surtout quand ce sont des champignons de _couche_. _Si son champignon Ressemble à son piton. Quel champignon, Gnon, gnon, Qu’il a, Gandon, Don, don!_ ALEXANDRE POTHEY. CHAMPIGNON. Végétation charnue et maligne qui vient sur le membre viril par suite d’un contact suspect. _Elle n’eut jamais chaude-pisse, Ni vérole, ni champignon._ H. RAISSON. CHANCRE. Petit ulcère cancéreux qui se déclare ordinairement sur le membre viril à la suite d’un contact malsain et qui, s’il n’est pas soigné, finit par infecter l’économie. _Jamais du moins on ne m’a vu Foutre des chaudes-pisses; Pleins de chancres et de morpions._ (_Parnasse satyrique._) CHANDELIER. La nature de la femme, dans laquelle brûle la chandelle de l’homme. CHANDELLE. Le membre viril, qui fond—et coule trop souvent—au feu du vagin de la femme. Voici maître curé qui vient pour allumer sa chandelle, ou pour mieux dire l’éteindre. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _De femmes qui montrent leurs seins, Leurs tétins, leurs poitrines froides, On doit présumer que tels saincts Ne demandent que chandelles roides._ G. COQUILLART. CHANTER L’INTROÏT. Introduire son membre dans le vagin d’une femme,—ce qui est le commencement (_introitus_) de la jouissance. _Une catin s’offrant à l’accolade, A quarante ans, il dit son introït._ PIRON. CHAPEAU. La nature de la femme, dont se coiffe si volontiers la tête du membre viril. _Que ta main s’est piqué les doigts Au chapeau de la mariée._ BÉRANGER. CHAPEAU DE GOUDRON (Avoir un). Enculer un homme ou une femme,—ce qui couvre le membre viril d’un brai de vilaine couleur et de plus vilaine odeur. _Dans l’ trou d’ ton cul faut que j’ m’affalle; Tach’ de ravaler ton étron, Pour que je n’ sorte pas d’ la cale Avec un chapeau de goudron._ ALPHONSE KARR. CHAPELLE. Le con—que l’homme ne voit pas sans ployer les genoux. Il tâcha de faire entrer son idole dans ma chapelle; à quoi je l’aidai en écartant les cuisses et en avançant le croupion autant qu’il me fut possible. (_Mémoires de miss Fanny._) _Tous les passants dedans cette chapelle Voulaient dévots apporter leur chandelle._ (_La Chapelle d’amour._) _Le compagnon lui plut si fort, Qu’elle voulut en orner sa chapelle._ PIRON. CHAPON (Au figuré): Homme châtré ou impuissant. En termes de cuisine, l’on appelle chapon le croûton de pain frotté d’ail qui aromatise la salade. Un de nos confrères, célèbre par sa continence... forcée, dînait dimanche à la campagne. —Aimez-vous le chapon? lui demande la maîtresse de la maison. —Oh! non, je ne peux pas le sentir. —Parbleu! fit un convive, ça lui rappelle Boileau. EMILE BLONDET. _Pour ma part, moi j’en réponds, Bienheureux sont les chapons._ BÉRANGER. CHAPONNER UN HOMME. Le châtrer, lui couper les testicules,—comme le bon chanoine Fulbert fit au libertin Abeilard. Je te chaponnerai, puis je t’arracherai les couilles rasibus. LOUIS PROTAT. CHARADES. Jeu de société qui, comme tous les jeux innocents, ne contribue pas peu à l’instruction des jeunes filles. On jouait aux charades chez la princesse M...—Une jeune dame proposa celle-ci: «Mon _premier_ est un instrument de plaisir. Mon _second_ sert dans les jeux de hasard, Et mon _tout_ est le nom d’un grand homme.» —Je le tiens! s’écria madame A... Et elle articula, presque timidement, ces deux syllabes: _Con-dé_. —C’est assez compris, dit l’auteur; mais il y a quelque chose de trop grand et quelque chose de trop petit. Une dernière dame hasarda: _Lamotte-Piquet_. —Il y a du bon, mais ce n’est pas encore cela. Voyons... personne ne dit plus mot?... Eh bien! le nom de mon homme, c’est... _Vagin-jeton_. La princesse en rit encore! Voici une anecdote qui concerne cette aimable femme: On lui avait recommandé un jeune auteur d’avenir. Celui-ci se présente au jour qu’elle avait fixé pour le recevoir. —Ah! c’est vous, dit-elle, Monsieur... Monsieur _Lévy_, je crois?... —Madame, je me nomme _Lépine_. —Oh! mon Dieu, reprend la princesse, c’est la même chose. Il me semblait bien aussi qu’il y avait un _vit_ ou une _pine_ au bout de votre _Lé_.—Asseyez-vous donc, je vous prie, et quand je connaîtrai _votre affaire_, je verrai ce que je puis pour vous. (_Historique._) CHARMES. Les tétons, les fesses, etc., de la femme—qui charment en effet nos yeux et notre imagination. Avec beaucoup de _charmes_, c’est-à-dire de beauté, on peut manquer de _charme_: on peut de même avoir beaucoup de _charme_ avec très peu de beauté. Réunir _le_ et _les_, c’est la perfection à son comble. A. DE NERCIAT. _Et laisse voir ses charmes, dont la vue Est pour l’amant la dernière faveur._ PARNY. _... Y vendre au poids de l’or toutes les voluptés, Et des charmes, souvent, qu’on n’a pas achetés._ LOUIS PROTAT. CHARNIÈRE. Le périnée,—c’est-à-dire, l’endroit qui sépare le con du trou du cul. _Elle s’en est tant foutu, Qu’ell’ s’est rompu la charnière... Si bien que du con au cul, Ça n’fait plus qu’une gouttière: Bon, bon, de la Bretonnière._ (_Vieille chanson._) CHAT. Nom que les femmes donnent à la divine cicatrice qu’elles ont au bas du ventre,—à cause de son épaisse fourrure, et aussi parfois à cause des griffes avec lesquelles elle déchire la pine des honnêtes gens qui s’y frottent. _Elle aime tous les rats, Et voudrait, la Lesbienne, Qu’à sa langue de chienne Elles livrent leurs chats._ JOACHIM DUFLOT. CHÂTRER. Rendre un homme inhabile à la génération, en lui coupant les testicules. _Beau con, dont la beauté tient mon âme ravie, Qui les plus vieux châtrés pourrait faire dresser._ THÉOPHILE. CHAUD COMME BRAISE (Être). Se dit d’un homme qui bande toujours, pour qui toutes les femmes sont égales devant sa pine. _Dans les gardes-françaises J’avais un amoureux, Fringant, chaud comme braise, Jeune, beau, vigoureux._ J.-J. VADÉ. _Je suis étroit, chaud comme braise, Mon pucelage vaut le tien._ (_Parnasse satyrique._) CHAUD DE LA PINCE. Homme ardent aux plaisirs vénériens; bon fouteur. _C’était un chaud de la pince Qui peuplait dans chaqu’ province L’hospice d’s enfants trouvés._ LOUIS FESTEAU. CHAUDE-LANCE. Le faux-nez de la chaude-pisse. _Le soldat de Lobau, Dit-on, n’eut pas de chance, Car une chaude-lance Lui corda le boyau._ JOACHIM DUFLOT. CHAUDE-PISSE. Écoulement vénérien du canal de l’urètre,—une des épines de cette rose qu’on appelle la femme. _... Sais-tu d’abord quel nom Donner à l’instrument par où le mâle pisse Et par lequel aussi lui vient la chaude-pisse?_ LOUIS PROTAT. CHAUDRON. La nature de la femme,—vase que la pine de l’homme se charge de fourbir et de laver. Son mari n’était d’aventure assez roide fourbisseur d’un chaudron tel que le sien. (_Le Synode nocturne des tribades._) CHAUFFER UNE FEMME, CHAUFFEUR. Homme qui bande pour une femme et qui la serre de près, comme l’épervier la colombe, pour épier le moment favorable où il pourra fondre dessus, la pine en avant. Loquemans, c’est l’officier, le chauffeur de la petite. H. MONNIER. CHAUSSER UNE FEMME. Être le mâle qui lui convient, avoir le membre qui s’adapte le mieux à son con. Je veux dire que tu es un crâne fouteur, que tu me chausses comme jamais, en effet, je n’ai été chaussée. LEMERCIER DE NEUVILLE. CHAUSSON. Fille de la dernière catégorie, qui chausse tout le monde et se fait chausser par tout le monde. Joséphine! elle a chaussé le cothurne à la salle de la Tour-d’Auvergne, chez Ricourt...—C’est pour cela que je l’appelle _chausson_... qu’elle est. LEMERCIER DE NEUVILLE. CHEMIN DU PARADIS. La nature de la femme,—où l’on ne peut aller qu’un à un, le bâton de chair à la main. CHEMINÉE. La nature de la femme, que l’homme se charge de ramoner souvent avec sa pine,—de peur d’incendie, car elle flambe toujours. _Ramonnez-moy ma cheminée, Ramonnez-la-moy hault et bas; Une dame, la matinée, Ramonnez-moy ma cheminée, Disoit, de chaleur forcenée: Mon amy, prenons nos esbas, Ramonnez-moy ma cheminée, Ramonnez-la-moy hault et bas._ (_Fleur de poésie._) CHEMINER AUTREMENT QUE DES PIEDS. Faire l’acte vénérien, dans lequel, en effet, on fait beaucoup marcher la pine,—cette troisième jambe qui se fatigue si vite. _Lycaste pourrait bien l’avoir fait cheminer Autrement que des pieds; ce sexe est si fragile Que, prenant bien son temps, vertement on l’enfile._ TROTTEREL. CHEVALIER DE LA ROSETTE. Pédéraste actif ou passif. CHEVAUCHER. Monter sur une femme comme sur une cavale pleine d’ardeur, et la conduire au bonheur à grands coups de cet éperon que nous avons tous au bas du ventre. Il m’a dit que, lorsqu’il me pouvait tirer à l’écart, il était si animé à me chevaucher sur-le-champ, qu’il ne pouvait plus commander à son vit roide. MILILOT. Vous me promîtes que quand vous seriez mariée, je vous chevaucherois. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Carmes chevauchent nos voisines, Mais cela ne m’est que du meins._ F. VILLON. _Un médecin, toi sachant, Va ta femme chevauchant._ TABOUROT, S. DES ACCORDS. _Les dévotes beautés qui vont baissant les yeux, Sont celles plus souvent qui chevauchent le mieux._ PIRON. CHEVAUCHER À L’ANTIQUE. Enculer une femme ou un homme,—ce qui est, en somme, la plus logique manière de monter à cheval. _Jaquet, ignorant la pratique D’Hippocrate et de Gallien, Chevauchait un jour à l’antique Margot, que chacun connaît bien._ THÉOPHILE. CHEVAUCHEUR. Baiseur, homme monté sur une femme—qui galope vers la jouissance. _Et rien alors n’est plus gai pour le chevaucheur Que de voir, dans un cadre ondoyant de blancheur, Le joyeux va-et-vient de l’énorme derrière._ EMMANUEL DES ESSARTS. CHEVILLE OUVRIÈRE ou CHEVILLE D’ADAM. Le membre viril avec lequel on bouche le trou de toutes les Èves que l’on rencontre. _Que je voudrais bien être Femme d’un menuisier, Ils ne font rien que cheviller._ GAUTIER-GARGUILLE. CHIBRE. Un des mille noms du dieu de Lampsaque.—Le mot nous vient des marins, qui appellent le nez _guibre_, surtout lorsqu’il est un peu fort. D’où le proverbe: gros nez, gros—chibre. _J’y vois le brutal vent du Nord Qui son énorme chibre agite Pour enfiler dame Amphitrite._ P. J. _Tu me disais alors que pour pouvoir te plaire, Une femme devait vous dire et savoir faire Toutes les saletés et toutes les horreurs; Que cela ranimait le chibre des fouteurs._ LOUIS PROTAT. CHIEN (Avoir du). Se dit en parlant d’une femme qui s’attife d’une façon provocante, qui porte incontinent—à l’incontinence. CHIENNER. Se livrer, avec une femme, à toutes sortes de polissonneries cyniques, _caninæ nuptiæ_. CHIFFE. Se dit d’un membre viril trop mou,—qui n’est plus ou qui n’est pas encore assez viril. Ah! vous n’êtes pas un homme, vous êtes une chiffe! LEMERCIER DE NEUVILLE. CHIFFRE. Le prix d’un coucher avec une courtisane, ou avec une putain. A Mabille: LA DAME.—Finissez donc, monsieur! vous chiffonnez mon mouchoir!..... LE MONSIEUR.—Madame, c’est pour voir votre chiffre. LA DAME.—Mon _chiffre_, c’est cent francs. (_Nain jaune._) CHINOIS. Le vit, toujours chauve—par la tête—et pour qui le con est le _céleste empire_. On dit: se polir, ou se balancer le Chinois, pour se branler. CHOSE (Le). Pseudonyme pudibond de la pine ou du con. Après, il me fait empoigner son chose, qu’il a roide, et quelquefois me prend à force de corps et me fait rouler sur lui. MILILOT. Mais votre chose est tout petit, comme l’on dit, que si vous l’apportez en quelque lieu, à peine si l’on se perçoit qu’il y est. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Quand je l’eus lavé une pose, Soudain je vis dresser son chose._ (_Farces et Moralités._) _Serait-il vrai, bouche de rose, Ce que m’a dit un imprudent: Que vous vous passez moins de chose Qu’un Espagnol de cure-dent?_ THÉOPHILE. _O! ouy, ma foi, elle a un chose Qui ne bouge de la maison, Ainsi que fait celuy Lison, Ainsi fatelu et douillet._ (_Ancien Théâtre français._) _Ton chose, me dis-tu, A si petite ouverture, Qu’un vit moindre qu’un fétu Y serait à la torture._ (_Cabinet satyrique._) CHOUART. Ancien mot hors d’usage employé dans un sens obscène pour désigner le membre viril. Voici maître Jean Chouart qui demande logis. RABELAIS. Il tira son chouart vif et glorieux. (_Moyen de parvenir._) _Le sculpteur à la main savante, Par un chef-d’œuvre de son art, A surtout formé Jean Chouart._ PIRON. CIERGE. Le membre viril—qui brûle et se fond sur l’autel de la femme. _Fondre_ est mis là, souvent, pour _couler_. Mais cela seulement fut suffisant pour l’en dégoûter, disant qu’elle avait vu la mèche qui était si déliée, qu’il n’y avait guère d’apparence que le cierge fût bien gros. D’OUVILLE. La femme, quelque putain qu’elle soit est la sainte à qui l’on doit le plus de cierges. LEMERCIER. CIGARETTE. Le membre viril—que les femmes savent si bien rouler dans leurs mains et porter à leur bouche par le gros bout. _Vous, luronnes, qui des dragons Porteriez l’épaulette, De cigares bien gros, bien longs, Avez-vous fait emplette? S’ils sont trop mous ou mal tournés, Prenez ma cigarette, Prenez, Prenez ma cigarette._ J. LAGARDE. CLAPIER. Grand con où peuvent se loger lapin et _la pine_. Je les ai furetés tous deux, ces clapiers-là, j’en connais peu d’aussi logeables. A. DE NERCIAT. _Mais au clapier de qui les bords Sont couverts de nouvelle mousse._ (_Cabinet satyrique._) CLÉ. Le membre viril—qui, sous le prétexte fripon d’ouvrir la serrure féminine, la bouche en jetant des saletés dedans. CLIQUETER UNE FEMME. La baiser, faire aller dans son vagin le membre viril comme un cliquet de moulin,—avec moins de bruit cependant. Jamais fille de laboureur ne fut mieux cliquetée. SOREL. CLITORIS. Le gland de la femme, qui, dans le prurit vénérien, bande comme le membre de l’homme; d’où, chez les Grecs, l’expression de κλὶτοριάζειν, pour _clitoridem attractare_, genre de masturbation spéciale aux femmes. _... Mon clitoris, par tous étant fêté, Aurait pu faire au tien beaucoup de concurrence._ LOUIS PROTAT. CLITORISER (Se). Se branler entre femmes; se chatouiller le clitoris, seule ou à deux, réciproquement. La nature le veut: c’est le seul moyen d’être sage au couvent, puisqu’on ne peut l’être sans se clitoriser ou se manuéliser. MERCIER DE COMPIÈGNE. Quelle vision! grand Dieu!... Ma mère sur le dos, les cuisses repliées vers sa poitrine et les jambes en l’air, d’une main tenant un livre et de l’autre... se chatouillant le clitoris avec la plus belle vivacité. (_Mon noviciat._) CLOU. Le membre viril, avec lequel on fixe la femme sur le dos. COCARDE. Blanche ou rouge... affaire d’opinion. C’est le foutre qu’on lance, ou le sang que l’on fait répandre, au con d’une pucelle. _Heureux qui mettra la cocarde Au bonnet de Mimi-Pinson._ ALFRED DE MUSSET. COCHON (Être). Savoir bien besogner de l’outil que la nature a eu l’obligeance de placer au bas du ventre de l’homme; baiser fort et longtemps. _Ce n’est pas cela, mon cher, qui m’amuse Sois moins poète et beaucoup plus cochon._ (_Parnasse satyrique._) COCHON (Être). Se dit aussi des choses obscènes, des discours qui provoquent l’érection,—des cochonneries en un mot. _Antoine, c’est un joli nom, Un peu cochon._ ALEXANDRE POTHEY. COCHONNE (Être). Connaître une foule de petits secrets pour arriver à faire bander les pines les plus réfractaires et jouir les hommes les plus indifférents. COCHONNERIES. Exercices amoureux: gamahuchage, branlage, suçage, postillon, feuille de rose, patte d’araignée,—en un mot, tout ce qu’ignorent les femmes honnêtes et que savent si bien les femmes galantes.—Le libertinage a emprunté beaucoup de termes à la charcuterie (V. _langue fourrée_, _boudin_, _andouille_, _saucisse_, _vessie_, etc.), et cela se comprend de reste, χοιρος signifiant à la fois _cochon_ et _con_. COCHONNERIES (Dire des). Avoir un langage de «haulte gresse,» appeler les choses par leur nom, dire _pine_ au lieu de _machin_, _foutre_ au lieu d’_aimer_, enfin raconter des prouesses concubitales. COCODÈS. Imbécile élégant, ou singeant l’élégance, qui fréquente plus volontiers avec les filles entretenues qu’avec les femmes honnêtes. Ce n’est pas un homme, c’est un cocodès. AURÉLIEN SCHOLL. COCODÈTE ou DANDYE. Femme du monde qui imite la cocotte—dans sa mise—et quelquefois la surpasse par l’excentricité. COCOTTE. Fille de mœurs excessivement légères, qui se fait grimper par l’homme aussi souvent que la poule par le coq. _Cocotte_, terme enfantin pour désigner une poule;—petit carré de papier plié de manière à présenter une ressemblance éloignée avec une poule.—Terme d’amitié donné à une petite fille: _ma cocotte_;—et quelquefois à une grande dame dans un sens un peu libre. LITTRÉ. COCOTIER. Homme qui a la chaude-pisse, que les maquereaux et les ouvriers appellent _la cocotte_. L’ai-je eue assez de fois, la cocotte! l’ai-je eue!... à ce point qu’on m’appelait le roi des cocotiers. LEMERCIER DE NEUVILLE. COCOTTERIE. Monde galant,—côté des cocottes. Ce mot fait pendant au mot: _Bicherie_. «V. Sardou engageait amicalement une dame à surveiller les toilettes de la jeune fille de la _Famille Benoiton_, plus excentriques qu’il ne convient à une honnête bourgeoise. —Bast! elle est si jeune et si innocente, ce n’est pas même de la coquetterie. —Non, répliqua Sardou, mais c’est presque de la cocotterie.» (_Figaro_, nº 1123) COCU. Mari trompé par sa femme, comme Ménélas, comme Sganarelle et Dandin, comme vous et moi,—comme des millions d’autres. _Tous les hommes le sont... —Excepté Couillardin..._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _Qu’appelle-t-on cocu? L’homme de qui la femme Livre non-seulement le corps, mais aussi l’âme, Partage le plaisir d’un amant chaleureux, Le couvre avec bonheur de baisers amoureux, Fait l’étroite pour lui, même quand elle est large, Et, manœuvrant du cul, jouit quand il décharge._ L. PROTAT. (_Serrefesse._) _Un grant tas de bonnes commères Savent bien trouver les manières De faire leurs maris cocus._ F. VILLON. _Apprenez qu’à Paris, ce n’est pas comme à Rome; Le cocu qui s’afflige y passe pour un sot, Et le cocu qui rit pour un fort honnête homme._ LA FONTAINE. _Ce damoiseau, parlant par révérence, Me fait cocu, madame, avec toute licence._ MOLIÈRE. _Je vais prier pour les cocus, Les catins et les philosophes._ BÉRANGER. COCUAGE. État du cocu, de l’homme dont la femme baise avec un autre. Cocuage est naturellement des apanages du mariage. RABELAIS. _Quel est l’époux exempt de cocuage? Il n’en est point, ou très-peu, je le gage._ LA FONTAINE. Dans tous les temps et dans tous les pays du monde, le cocuage rapporte quelque chose. PIGAULT-LEBRUN. COCU EN HERBE (Être). Avoir la mine d’un honnête homme prédestiné à être un jour cocufié, s’il ne l’est pas déjà d’avance. CŒUR. La nature de la femme,—un muscle creux comme l’autre.—Le mot est de Boufflers et du XVIIIme siècle, où la sentimentalité était inconnue, et où il était tout simple, alors, que les femmes eussent le cœur—où les poules ont l’œuf. _Dans ce cœur tendre, aussitôt ce satyre Enfonce, enfonce un long... sujet de pleurs._ BÉRANGER. Dès que cet enfant n’est pas de vous, ma belle nymphe, et qu’avec un cœur neuf, vous m’apportez en mariage des beautés immaculées, pourquoi rougirais-je? A. DE NERCIAT. _Un jour cet amant divin, Qui mettait l’amour au vin, Sur le revers d’une tonne Perça le cœur d’Érigone._ COLLÉ. COGNÉE. Le membre viril, avec lequel on fait du bois pour les maris.—On l’a employée aussi pour la nature de la femme. _Ma cognée aujourd’hui fait d’étranges effets, Quand elle abat du bois, elle en fait venir d’autre._ (_Cabinet satyrique._) _Afin que l’un dedans l’autre s’emmanche, Prends que sois manche, et tu seras coignée._ RABELAIS. COGNER UNE FEMME. La baiser à grands coups de queue sur le ventre, comme les boucs se cognent entre eux. Une courtisane de Venise avait envie d’être cognée tout son saoul par deux Français de bonne mine. TALLEMANT DES RÉAUX. COIFFER UN HOMME. Le tromper en faveur d’un autre, moins jeune et plus laid, mais autre,—d’où la coiffure de cornes que l’on connaît. _Moyennant quoi le mari fut coiffé._ PIRON. Cinq minutes plus tard, le duc de Popoli était coiffé de la façon de tout un régiment de hussards. PIGAULT-LEBRUN. _Mariez-vous, et, par votre compagne, Heureux coiffeur, ne soyez pas coiffé._ ÉMILE DE LA BÉDOLLIÈRE. COÏT. L’acte vénérien. «Union charnelle des deux sexes. C’est la volupté qui mène à la génération. (En langage familier, on dit BAISER (_voir ce mot._) Quand la femme s’est placée dans le lit conjugal, elle se met sur le dos et écarte les cuisses. Le mari la couvre alors de son corps et, aidé par la main de sa femme, introduit l’instrument de plaisir dans l’asile qui lui est destiné. Elle referme alors légèrement les cuisses, et enlace son mari de ses jambes. Il colle sa bouche sur la sienne, et commence avec les reins ce mouvement de va-et-vient qui produit le plaisir mutuel. La femme n’a plus alors qu’à se laisser aller à la volupté, et à répondre aux baisers qu’elle reçoit. Tantôt, nonchalante et paresseuse, elle laisse agir l’homme, sans faire d’autre mouvement que celui de deux bouches qui s’unissent; tantôt adoptant le rôle actif, elle fait onduler ses reins, en enfonçant dans le con, à chaque va-et-vient, la vigoureuse queue qu’elle tient entre ses cuisses. Ses lèvres roses pressent avidement celles de son époux. Sa langue s’enlace à la sienne; ses seins tout rouges de baisers aplatissent leur courbe gracieuse sur sa poitrine, tant ses bras le serrent avec force. Son petit pied le talonne comme pour l’aiguillonner. De temps en temps elle se pâme en poussant de petits cris de plaisir; ses reins souples interrompent leurs voluptueuses ondulations, et elle demeure quelques instants immobile, savourant les coups précipités du vit furieux, et les jets de la liqueur de feu dont il inonde le temple de l’Amour. «C’est ainsi que se produit le coït, la volupté la plus naturelle à l’espèce humaine, et qui est pour elle non-seulement un besoin, mais un devoir imposé par la Providence divine... «Ne vous livrez pas au coït, ni à toute autre volupté après avoir mangé: attendez que la digestion soit faite.» COMTESSE DE N***. (_Vade-mecum des femmes mariées._) _Ces jours à jamais effacés, J’y pense; Où sont nos coïts insensés, Passés?_ (_Parnasse satyrique._) COLLE. Le sperme, liquide visqueux qui sert de ciment romain pour édifier des mariages—souvent peu édifiants. _Con qui va distillant une moiteuse colle._ (_Cabinet satyrique._) _Mais c’ machin s’change en lavette, Grâce au pouvoir d’ la vertu, Et j’ m’en tire quitte et nette Avec un peu d’ colle au cul._ (_Parnasse satyrique du_ XIXe _siècle._) COLLER (Se). S’unir charnellement, au moyen de la «moiteuse colle» que vous savez.—Cette expression, qui s’applique spécialement aux chiens, lesquels, après le coït, se trouvent soudés mutuellement, cul à cul, à la grande joie des polissons et au grand scandale des bégueules, cette expression est passée dans le langage courant moderne pour désigner l’union illicite d’un homme et d’une femme. Que de gens croyaient ne s’être rencontrés que pour se quitter, qui sont restés collés toute leur vie! COLLER UNE DOUCE (Se). Se masturber,—ce qui est une bien douce chose tout de même. _...J’ai beau tous les jours me coller une douce, Dans mes rêves ton con m’agace et me poursuit._ LOUIS PROTAT. COLOMBE DE VÉNUS (La). La motte de la femme, le duvet qui couronne son os pubis. _Des déesses et des mortelles, Quand ils font voir les charmes nus, Les sculpteurs grecs plument les ailes De la colombe de Vénus._ THÉOPHILE GAUTIER. COLONNE. Le membre viril, que nous sommes bien plus fiers de regarder ou de montrer à une femme que d’être Français. COMBAT AMOUREUX. L’acte copulatif, qui est une lutte courtoise où personne n’est blessé,—quoiqu’on échange de nombreux coups. _Même, pour l’attirer au combat amoureux, L’allait injuriant, l’appelant rustre, gueux._ MILILOT. Nous continuâmes deux ou trois fois, en sorte que les yeux nous pétillaient d’ardeur et ne respiraient que le combat naturel. MILILOT. _Fut de bon poil, ardente et belle Et propre à l’amoureux combat._ LA FONTAINE. _Sa rivale, tout au contraire, A dans les combats amoureux Les mouvements si paresseux, Qu’au sein du plaisir même Eglé vous désespère._ MÉRARD SAINT-JUST. _J’aime dedans un bois à trouver d’aventure Dessus une bergère un berger culetant, Qui l’attaque si bien et l’escarmouche tant, Qu’ils meurent à la fin au combat de nature._ THÉOPHILE. _Je viens des bords de la Garonne Prostituer ma personne A ton lubrique combat._ (_Cabinet satyrique._) Bien volontiers ma femme viendra au combat vénérien. RABELAIS. _J’ai si bien combattu, serré flanc contre flanc, Qu’il ne m’en est resté une goutte de sang._ RÉGNIER. _Je suis un bon soldat d’amour Qui ne fais poinct retraitte; Je sçay combattre nuict et jour Au champ de la brayette._ (_Chansons folastres._) COMBLER LES VŒUX D’UN HOMME. Lui ouvrir ses cuisses quand on est femme, afin qu’il introduise son engin dans le vôtre. _Sophie, à ce moment fatal, Comble les vœux de mon rival._ BÉRANGER. COMMENCER UN ROMAN PAR LA QUEUE. Baiser d’abord la femme pour laquelle on bande et, après, lui faire la cour comme si on ne l’avait pas encore possédée. COMMERCE AMOUREUX. L’acte vénérien, qui, plus que jamais, est aujourd’hui un commerce—mais un peu équivoque, puisque la femme vend ce que la nature lui a donné pour être donné. COMMUNIER SOUS LES DEUX ESPÈCES. Se dit d’une femme qui se laisse à la fois foutre et enculer par les hommes. COMPAGNON. Le membre viril, qui naît avec l’homme et meurt avec lui. _Mignonne, jour et nuit je suis importuné D’un petit compagnon qui quand et moi fut né._ THÉOPHILE. _Le compagnon, étant de taille énorme, Foula comme il faut le castor._ PIRON. COMPLAISANCES POUR UN HOMME (Avoir des). Faire la libertine avec lui; le mettre en état de faire une excursion à Cythère. _Et pour prix de mes complaisances, La vérole tu m’as foutu._ ALPHONSE KARR. COMPLIMENT. L’acte copulatif. _Nous avons un grand homme, Arrivé depuis peu Dans ce lieu, Qui fait, quand on l’en somme, Six compliments par jour A l’amour._ COLLÉ. _En amour, dans ma jeunesse, J’eus des succès étonnants; Je fis à mainte Lucrèce D’innombrables compliments._ ÉMILE DEBRAUX. CON (Le). Le petit vase dans lequel l’homme verse en pluie fine et pénétrante une partie du produit de sa nourriture,—à sa grande satisfaction et à celle du petit vase.—Les anciens connaissaient ce mot: χοιρος disaient les Grecs; _cunnus_, disaient les Latins: _cweus_, disaient les Celtes, qui disaient aussi _cona_ et _quena_, (d’où les Anglais ont appelé leur reine _queen_); _kona_, disaient les Goths; _koulma_, disent les Arabes; _emacuéma_, disent les Basques; _pota_, disent les Italiens, etc., etc. Donne, que je te frotte le con. Il est étroit que c’est un charme. LA POPELINIÈRE. _Le con met tous les vits en rut; Le con du bonheur est la voie; Dans le con git toute la joie; Mais hors le con, point de salut._ PIRON. _Il faut donc, pour ce vit, un grand con vermoulu, Un con démesuré, qui dévore, goulu, La tête et les couillons pour les mettre en curée, Un con toujours puant, comme vieille marée._ RÉMY BELLEAU. La matrice d’une femme est du nombre des choses insatiables dont parle l’Écriture, et je ne sais s’il y a quelque chose au monde à quoi on puisse comparer son avidité:—car, ni l’enfer, ni le feu, ni la terre ne sont si dévorants que le sont les parties naturelles d’une femme lascive. VENETTE. C’était une jolie grêlée faite au tour, ayant un con tellement insatiable, que je fus obligé de lui mettre la bride sur le cou et de la laisser foutre avec qui elle voudrait... (_Anti-Justine._) CON. Métaphoriquement, Imbécile. Les vers suivants commentent cette acception particulière et impertinente: _Qu’ ça soit étroit, qu’ ça soit large, Qu’ ça soit gris, noir, blanc ou blond, Qu’ ça bande ou bien qu’ ça décharge, Rien n’a l’air bêt’ comme un con._ CON BAVEUX. Qui a des flueurs ou quelque chose de pis. CON BIEN BOISÉ. Dont la motte est abondamment fournie de laine. _Mon con est boisé comme l’est Meudon, Afin de cacher l’autel du mystère Où l’on officie en toute saison._ (_Parnasse satyrique._) CONCLUSION. La fouterie même, qui est en effet la conclusion naturelle de toutes les caresses que se font mutuellement des amants bien épris,—ou simplement des gens qui ont envie de tirer un coup. Apprends donc qu’il y a cent mille délices en amour qui précèdent la conclusion. MILILOT. _Un homme de votre condition, Le prendre sur un aussi mauvais ton: Vous allez droit à la conclusion!_ COLLÉ. CONCON. Mot nouveau sur celui de _bonbon_, dit Collé, son inventeur. On se flatte qu’il passera en faveur de sa douceur et de son indécence. _Mon vit mignon! Tu n’y perdras rien, mon garçon; Je te donnerai du concon Bien bon!_ CONCUBINE. Femme qui, sans être mariée, a commerce de chair avec un homme, qui quelquefois est marié, lui. Monsieur H**, disait un jeune homme au savant professeur que nous venons de perdre, j’ai eu l’honneur de me présenter chez vous, et je n’y ai rencontré que votre bonne...—Ce n’est pas ma bonne, monsieur, interrompit le père H** d’un air terrible. Ce n’est pas ma bonne, c’est ma concubine!... J. LE VALLOIS. CONCUBINER. Vivre maritalement avec quelqu’un. L’abbé de La Rivière, le favori de Gaston d’Orléans, entretenait ouvertement une demoiselle Legendre; il la gardait auprès de lui dans son château de Petit-Bourg et concubinait avec elle, sans seulement songer à sauver les apparences. «Elle est à cette heure comme sa ménagère», écrivait Tallemant vers 1660. (_Hist. de la prostitution._) CONCUPISCENCE. Le fond d’inclination naturelle qui nous fait désirer, hommes, de baiser toutes les femmes, femmes, d’être foutues par tous les hommes. Le mariage était un nom d’honneur et de dignité, et non de folâtre et lascive concupiscence. MONTAIGNE. _L’âpre stérilité de votre jouissance Altère votre soif et raidit votre peau, Et le vent furibond de la concupiscence Fait claquer votre chair ainsi qu’un vieux drapeau._ CHARLES BAUDELAIRE. CON FAISANDÉ. Qui a reçu tant d’assauts, ou qui a eu tant de maladies, qu’il porte en lui une odeur dont s’accommodent seuls les gens qui ne sont pas dégoûtés.—On le dit aussi comme synonyme de _vieille fille_. CONFESSER. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. _Ci gist le cordelier Midieux, Dont nos dames fondent en larmes, Parce qu’il les confessait mieux Qu’augustins, jacobins et carmes._ CL. MAROT. _On vient pour voir le père Urbain. Il confesse encor sa dévote._ (_Épigrammes._) CONFITURES. Le sperme, dont sont très friandes les femmes.—Brantôme parle quelque part, dans ses _Dames galantes_, d’un «amour bien lascif, composé de confitures spermatiques.» CONFRÈRE DE LA LUNE. Cocu,—par allusion aux cornes de la blonde Séléné. CONFLIT. Bataille amoureuse, combat corps à corps et nu à nu. _Écrivant les beautés du lit Où se fit l’amoureux conflit._ THÉOPHILE. CON GLAIREUX. Gras, soit naturellement, soit par suite de maladies, soit par malpropreté. _Hideux amas de tripes molles Où d’ennui bâille un con glaireux._ (_Parnasse satyrique._) CON GRAS. Mal nettoyé, encore enduit de beurre masculin, ou naturellement adipeux,—de sorte que le membre qui s’y introduit est tout étonné d’y faire flic-flac. _On ne se lave bien qu’au bordel! Des ingrats Peuvent seuls à ton con préférer un con gras._ ALBERT GLATIGNY. CONIFÈRE. Jeune fille ou jeune femme,—de _cunnus_, con, et _fero_, je porte. Quand on se promène le soir dans la rue Saint-Denis, on voit trotter sur les pavés un tas de jolis petits conifères. A. FRANÇOIS. CONIN. Jeune con, con impubère, con qui n’est pas encore dans la circulation, n’ayant pas encore été frappé par le balancier de l’homme. Vous avez là le conin le plus joli du monde. LA POPELINIÈRE. _Ton conin, pauvre oiseau sans plume, M’ouvre un bec encor mal fendu._ AUGUSTE LEFRANC. CONISTE. Homme qui préfère le con au cul,—élevé qu’il a été à l’École normale de Paris au lieu de l’avoir été à l’École anormale de Rome. _Si j’aime beaucoup mon vit, c’est que L’estime fonde cet amour. Voici le quatrième évêque Qu’il refuse en un même jour; Il est coniste, et vous pouvez m’en croire, Plus qu’un père de l’Oratoire._ COLLÉ. CONJONCTION. L’union naturelle de deux êtres d’un sexe différent. Qui est-ce qui a le plus de plaisir, de l’homme ou de la femme, dans la conjonction naturelle? MILILOT. Il prononça la validité du mariage, et renvoya les époux se conjoindre dans la maison paternelle. DIDEROT. CONJUNGO. Le mariage, dans l’argot du populaire qui voit dans ce mot une équivoque réjouissante (_jungo_, je joins, _con_, le con), au lieu d’y voir la première phrase du prêtre qui lie deux époux pour la vie. _La fruitièr’ dit, r’luquant ma mine: Comment t’ trouv’s-tu du conjungo?_ TOSTAIN. CONNAISSANCE. Maîtresse, concubine. Ah! vous avez une connaissance, monsieur! DE LEUVEN. CONNAÎTRE LES POSTURES. Avoir appris dans l’Arêtin, ou au bordel, les divers mouvements et positions du corps les plus propres à l’accomplissement de l’acte vénérien; être très versée dans l’art de faire jouir les hommes. CONNAÎTRE SON AFFAIRE. Se dit d’une femme rompue au métier d’amour et connaissant, par conséquent, tous les moyens à employer pour faire jouir les hommes. Elle est belle, ma Joséphine!... et elle connaît son affaire... TISSERAND. CONNAÎTRE UN VIEUX. Servir de maîtresse à un vieux libertin, essayer de tous les moyens connus pour le faire godiller. J’ me mets à connaît’ un vieux, encore un autr’, un troisième, et pis, et pis... H. MONNIER. CONNAÎTRE UNE FEMME. La baiser, qu’on la connaisse ou non. Le bonhomme se vantait tout haut de n’avoir jamais connu que sa femme. TALLEMANT DES RÉAUX. CONNASSE. Jeune fille sans expérience de l’amour, malhabile aux jeux de l’alcôve.—S’emploie aussi pour désigner un con de mauvaise mine, ou un grand con, ou un con de vieille femme. Quelques auteurs désignent, par le mot _connasse_, une femme honnête. Les femmes inscrites comme filles publiques à la police désignent souvent aussi par le nom de connasse les filles qui font habituellement la vie et qui craignent de se faire inscrire. _... A l’une sa connasse Qui tombe par lambeaux..._ LOUIS PROTAT. Mais on sent aussi qu’un connichon aussi jeune ne pouvait admettre un vit qui ne décalottait pas encore, il me fallait une connasse. (_Anti-Justine_, p. 3.) CONNEAU. Diminutif de con. _O toi... Dont le frais conneau Sera toujours beau, Il faut, pour que le charme abonde, Contenter l’miché._ DUMOULIN. CONNICHON. Petit con où l’homme a de la peine à enfoncer sa «vivifique cheville.» CONNIL. Petit con; ou, par extension: Jeune pucelle.—V. _Chasser aux connils_. CONQUÊTES. Coups tirés, femmes baisées, hommes cocufiés. O ma chère Victoire, quelles conquêtes vous avez faites dans votre putain de vie. J. LE VALLOIS. _Adieu, conquêtes, Joyeuses fêtes, Où le champagne au lansquenet s’unit._ GUSTAVE NADAUD. CONSERVER SA FLEUR. Garder son pucelage. _Pour conserver c’te fleur qui d’vient si rare, Ma Lisa, tiens bien ton bonnet._ E. DEBRAUX. CONSOMMER LE SACRIFICE. Faire l’acte copulatif depuis A jusqu’à Z, depuis le premier baiser qui joint les lèvres d’en haut, jusqu’au dernier spasme qui distend les lèvres d’en bas. _... Dès que le sacrifice Est consommé, l’on se tourne le dos._ LOUIS PROTAT. CONSOMMER SON KABYLE. Pédéraster un indigène,—dans l’argot des troupiers d’Afrique. _Quand il consommait son Kabyle, On entendait sous le gourbi, Au milieu de la nuit tranquille, Le succube pousser ce cri..._ ALEXANDRE POTHEY. CONTENTER UN HOMME. Le bien branler s’il aime cela, ou bien jouer des reins sous lui afin de le faire jouir. Voici le recueil des principales choses que vous devez savoir pour contenter vos maris quand vous en aurez. MILILOT. _Malgré son air renfrogné, En tout point je le contente; S’il me laisse un’ petit’ rente, Ça s’ra d’ l’argent bien gagné!_ JULES POINCLOUD. CONTER À UNE FEMME (En). Faire l’amour avec elle,—l’amour, ce conte des Mille et une Nuits, improvisé par tout homme galant en l’honneur de toute femme galante. CONTRE-TEMPS. Fiasco amoureux. _A l’amant vieux et blême Que tourmente Vénus, Qui dit encor qu’il aime Et ne le prouve plus, Tu promets assistance Contre les contre-temps._ COLLÉ. CONVERSATION CRIMINELLE. Celle qui a souvent lieu entre un homme et une femme mariée à un autre homme.—Cette aimable conversation se tient ordinairement ventre contre ventre, avec des baisers et des soupirs à la clef. COPULER. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. Pour me copuler amoureusement (_Moyen de parvenir._) COQUARDEAU. Galantin, nigaud, bavard.—Gavarni a cru inventer _Monsieur Coquardeau_: il se trouvait déjà dans Rabelais. COQUILLE. La nature de la femme—dans laquelle l’homme aime à faire entrer son petit limaçon, qui y bave tout à son aise. _Con, cha?_ demanderait un Auvergnat. Et Laurette, à qui la coquille démangeait beaucoup, s’y accorda facilement. CH. SOREL. COQUINE. Femme ou fille qui aime l’homme—ou qui fait semblant de l’aimer pour avoir son argent. _Avec son piston qui fascine La fille honnête et la coquine, On assur’ qu’il possède encor Le talent de donner du cor._ JULES POINCLOUD. Nous sommes liés, le baron et moi, par nos coquines. H. DE BALZAC. CORBILLON. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme. _Là, près de la jeune Thémire A l’œil vif, au teint vermillon, Qui rougit, et qui n’ose dire Ce qu’il faut dans son corbillon._ E. DEBRAUX. CORDE SENSIBLE (La). C’est, chez l’homme, son membre, chez la femme, son clitoris: on n’y touche jamais en vain. Il n’est de femmes froides que pour les hommes qui ne sont pas chauds et qui ne savent pas toucher leur corde sensible. LÉON SERMET. CORNARD. Cocu, porteur de cornes. _Ça fait toujours plaisir, lorsque l’on est cornard, D’avoir des compagnons d’infortune..._ LOUIS PROTAT. CORNES. Attributs invisibles du cocu. _C’est bien le meilleur petit homme Que Vulcain ait dans sa séquelle: Il rit des cornes qu’on lui met; Lui-même il vous fait voir la belle._ THÉOPHILE. CORNICHON. Le membre viril, avec lequel les femmes aiment à accommoder leur viande. CORRIDOR D’AMOUR. La nature de la femme, que l’on enfile volontiers lorsqu’on veut aller au Paradis. Alors elle mit un genou en terre pour considérer plus attentivement la blancheur et le contour du ventre de Zaïrette, la rondeur de ses cuisses et surtout l’ouverture et l’entrée du corridor d’amour. LA POPELINIÈRE. COTILLON (Le). La femme en général—et surtout en particulier—qui vous fouette le sang et vous allume l’imagination avec ses façons provocantes de retrousser ses cottes et de remuer sa crinoline. COUCHER (Avoir un). Être retenue par un miché pour baiser avec lui toute la nuit,—dans l’argot des bordels. Mélie? Elle a un coucher, mon petit, faudra repasser demain. H. MONNIER. COUCHER AVEC UNE FEMME. En jouir;—par extension: Tirer un coup—même sur toute autre chose qu’un lit. _C’est signe que tu ne couchas Jamais encore avec elle._ CL. MAROT. _Un ange la prend dans ses bras, Et la couche sur l’autre rive._ PARNY. Monsieur sait mieux que moi, me dit-il, que coucher avec une fille, ce n’est que faire ce qui lui plaît: de là à lui faire faire ce que nous voulons, il y a souvent bien loin. DE LACLOS. Que veut-il donc? Coucher avec une jolie femme et en passer sa fantaisie. LA POPELINIÈRE. _Si j’ cède à tes beaux discours, C’est parc’ que tu m’ cass’ la tête, Car avec un’ fille honnête On n’ couch’ pas avant huit jours._ (_Chanson anonyme moderne._) COUCOU. Oiseau jaune, de la race des cocus, aussi féconde que celle des mirmidons. _Les coucous sont gras, Mais on n’en tue guère; Les coucous sont gras, Mais on n’en tue pas. La crainte qu’on a de manger son père, Son cousin germain, son oncle ou son frère, Fait qu’on n’en tue guère, Fait qu’on n’en tue pas._ (_Vieille chanson._) COUENNE. Le membre viril,—une cochonnerie. COUILLES. Testicules de l’homme. _De la pointe du vit le poinct, Et vit li met jusqu’à la couille._ (_Anciens Fabliaux._) Mais si ma couille pissait telle urine, la voudriez-vous bien sucer? RABELAIS. On ne fait non plus cas des pauvres que de couilles; on les laisse à la porte, jamais n’entrent. (_Moyen de parvenir._) COUILLONS. Les testicules. _O vit! bande toujours, et vous, couillons propices, Distillez votre jus, Pour fixer à jamais les rapides délices De mes sens éperdus._ (_Parnasse satyrique._) _Voyez la grande trahison Des ingrats couillons que je porte: Lorsque leur maître est en prison, Les ingrats dansent à la porte._ (_Cabinet satyrique._) _Mes couillons, quand mon vit se dresse, Gros comme un membre de mulet, Plaisent aux doigts de ma maîtresse Plus que deux grains de chapelet._ THÉOPHILE. COULER. Avoir une coulante, une gonorrhée gagnée au service de la femme, parce qu’en effet le membre viril, à l’instar du suif qui coule d’une chandelle, filtre alors une chaude-pisse dans la culotte. _Ma pine encore vierge Coula, Ni plus ni moins qu’un cierge. Voilà._ EUGÈNE VACHETTE. COUP. L’acte vénérien, qui est, en effet, un choc—agréable pour celle qui le reçoit comme pour celui qui le donne. _L’autre jour un amant disait A sa maîtresse à basse voix, Que chaque coup qu’il lui faisait Lui coûtait deux écus ou trois._ CL. MAROT. _Tu voudrais avoir pour un coup Dix écus; Jeanne, c’est beaucoup._ ÉT. TABOUROT. _Pour l’avoir fait deux coups en moins de demi-heure, C’est assez travailler pour un homme de cour._ (_Cabinet satyrique._) Il faut toujours se faire payer avant le coup. TABARIN. L’homme philosophal que cherche, sans le trouver, la femme, est celui qui ferait réellement les cent coups. J. LE VALLOIS. COUP DE CANIF DANS LE CONTRAT (Donner un). Tromper son mari au profit d’un amant, sa femme au profit d’une maîtresse. Et puis ces messieurs, comme ils se gênent pour donner des coups de canif dans le contrat! La _Gazette des Tribunaux_ est pleine de leurs noirceurs; aussi nous sommes trop bonnes. L. FESTEAU. COUP DE CROUPE. Coup de cul que donne la femme dans l’acte copulatif. Elle a un coup de croupe des plus distingués. LA POPELINIÈRE. COUP DE CUL. Jeu des reins dans lequel excellent les femmes, ce qui nous procure du plaisir et à elles des rentes—quand elles ne sont pas trop prodigues et qu’elles n’ont pas de maquereaux. _Pourtant, si j’en crois mes propres rivales, Je réveillerais le plus mort des morts D’un coup de ce cul qu’ici tu ravales Sans en éprouver le moindre remords._ ANONYME. _Ta fortun’ n’est pas faite: Allons donc, y pens’-tu? Encore un coup d’ cul, Jeannette, Encore un coup d’ cul._ E. DEBRAUX. COUP DU MACARON. Tour de force facile à figurer, mais impossible de mener à bonne fin.—L’homme est couché sur le dos, le bracquemart en l’air. La femme s’asseoit dessus et s’introduit dans le vagin ce pivot de chair. Alors, s’aidant des pieds et des mains, elle tâche de tourner et de figurer l’aiguille du jeu de macarons. L’inventeur de ce divertissement m’assure «_qu’à tous les coups l’on gagne_.»—Je me permets d’en douter..... et vous?... _Sur l’assise d’une pine Pivotant comme un toton, Aimes-tu mieux en gamine Tirer l’coup du macaron?_... PAUL SAUNIÈRE. COUP DU MATIN (Le). Celui qui se tire forcément lorsqu’on se réveille, parce qu’à ce moment on bande toujours, soit qu’on ait dormi sur le dos, soit qu’on ait envie de pisser, et que toute pine qui bande a le devoir de décharger. _Pour le coup du matin j’ai de l’aversion, Et je ne m’y soumets qu’avec répulsion._ LOUIS PROTAT. COUP DU MILIEU (Le). Celui qui se tire vers le milieu de la nuit, après un léger repos, nécessité par la fatigue des coups précédents, et avant le repos définitif qui précédera le _coup du matin_. _Et l’on ne voit pas une belle Refuser le coup du milieu._ ARMAND GOUFFÉ. COUPER LA MÈCHE (Se). S’émasculer volontairement,—pour ne plus prendre feu auprès des femmes. _Puisque aimer offense Dieu, Qu’un sûr moyen nous empêche: Dès qu’on redoute le feu, Que ne coupe-t-on la mèche?_ ALTAROCHE. COUP QUI PORTE. Coup chargé de sperme prolifique, dont le résultat naturel est un enfant. Pour neuf mois que l’on passe en délices et plaisirs, on n’engrosse qu’une seule fois, et... tous les coups ne portent pas. MILILOT. COURAILLER. Baiser en ville, et fréquemment, brunes ou blondes, rousses ou cendrées, bourgeoises et lorettes, servantes et maîtresses. Vous l’auriez empêché de courailler. H. DE BALZAC. COUREUR. Libertin,—parce qu’il court après toutes les femmes, comme un chien après toutes les chiennes. COUREUSE. Femme libertine qui court volontiers après les porte-queue, soit parce qu’elle y trouve son plaisir, soit parce qu’elle y trouve son intérêt. Une fille inconnue, qui fait le métier de coureuse. MOLIÈRE. COURIR. Baiser en ville et chez soi; changer volontiers de maîtresses quand on est homme, d’amants lorsqu’on est femme. Monsieur n’est pas heureux quand il court. H. MONNIER. J’aimerois mieux que tous les laquais de la cour courussent sur le ventre de ma femme, que d’être astreint à ne point faire l’amour. (_Les Caquets de l’accouchée._) COURIR LA GUEUSE. Hanter les bordels et les bals publics, où l’on peut _faire_ une femme nouvelle tous les jours. _Mais j’oublierai cette folle amoureuse, Tra la la, la la la la la, Et dès ce soir, je vais courir la gueuse! Tiens, voilà Carjat!..._ ALEXANDRE POTHEY. COURIR LE GUILLEDOU. Faire le libertin; rechercher les grisettes, les femmes faciles, pour coucher avec elles. Se dit aussi pour: Faire le métier de gueuse. _J’aurais pu, comme une autre, être vile, être infâme! Courir le guilledou jusqu’au Coromandel! Mais jamais je ne fusse entrée en un bordel!_ ALBERT GLATIGNY. COURIR UNE POSTE, DES POSTES. Tirer un coup, des coups, autant qu’on le peut quand on est bon cavalier et qu’on ne se laisse pas désarçonner par le premier coup de cul de sa jument. COURSE. Coup tiré avec une femme, que l’on fait ainsi voyager à cheval sur un bâton, comme sorcière allant au sabbat. _Argant, de ses nombreuses courses Tout fatigué, s’échappe enfin. Hélas! il emporte à ses bourses L’amante qui supplie en vain._ B. DE MAURICE. COURTE. Le membre viril—qui s’allonge si volontiers sous la douce pression d’une bouche ou d’une main de femme.—On emploie ordinairement ce mot en mauvaise part, pour désigner une pine d’une longueur médiocre et qu’on ne suppose pas, sur ses apparences, propre à faire jouir les femmes. Qu’importe qu’elle soit courte—pourvu qu’elle soit bonne! _Le jeune homme puceau l’appelle son affaire, L’ouvrier son outil, la grosse cuisinière Une courte..._ LOUIS PROTAT. _En avant! courtons, Enfonçons les cons; A grands coups de cul, de pine et de roustons, Faisons cramper les garces._ (_Parodie de la Parisienne._) COURTISANE. Professeur femelle de philosophie horizontale. _Aussi, j’aime tes courtisanes Et tes nymphes, ô Titien, Roi des tons chauds et diaphanes, Soleil du ciel vénitien._ TH. GAUTIER. _Les petites paysannes Qu’on patine au coin d’un mur, Ont, plus que les courtisanes, Fesse ferme et téton dur._ DE LA FIZELIÈRE. COURTISER UNE FEMME. Chercher tous les moyens de se servir de sa courte avec elle et même s’en servir. _Mais pour que ce coureur de belles Puisse, en dix heures seulement, Courtiser cinquante pucelles... Ah! qu’il faut de tempérament._ L. FESTEAU. COUSIN. L’homme qui baise une femme, qu’il lui soit ou non parent. COUSINE. Pédéraste passif; variété de _Tante_,—les enculés portant presque tous des noms de femme, tels que ceux de: la _Reine d’Angleterre_, la _Grise_, la _Marseillaise_, la _Fille à la perruque_, la _Léontine_, la _Nantaise_, la _Folle_, la _Fille à la mode_, la _Pipée_, la _Bouchère_, etc. COUSINE DE VENDANGE. Femme que l’on baise sur la table de certains cabarets borgnes, moyennant bouteille et quelque monnaie. M. de L’Aulne se fit égratigner à la place de sa cousine de vendange. Comte DE CAYLUS. COUVENT. Bordel, où s’enferment volontairement les vierges folles. COUVREUR, COUVRIR UNE FEMME. Homme qui baise, parce qu’en baisant il couvre de son ventre, en guise de toit, cette délicieuse habitation qu’on appelle le con de la femme, et que, sous prétexte d’empêcher la pluie d’y tomber, il inonde, lui, de son sperme. Plus vous couvrirez une femme, plus il pleuvra. TABARIN. _Faut voir comm’ leux femm’s sont couvertes._ ROUGEMONT. CRACHER À LA PORTE. Décharger sur la motte d’une femme au lieu de le faire dans son vagin;—ce qui s’appelle: _tricher au jeu_. _Ne fout que quand son vit lui crache Pour tout soulaz dedans la main._ THÉOPHILE. CRACHER DANS LES BROUSSAILLES. Éjaculer, non dans le vagin, mais sur les poils de la motte. CRAMPE D’AMOUR. L’érection.—Voir aussi _Tirer sa crampe_. _Le grivois à l’aspect des lieux qu’il envisage, Où nichent mille attraits qu’il lorgne tour à tour, Se sent atteint d’une crampe d’amour._ VADÉ. CRAMPER. Baiser,—parce que dans la jouissance qu’amène la conjonction de deux créatures d’un sexe différent, il y a un spasme, une crampe. _Puissé-je, ... Cramper dans le cul De ma blonde._ E. DEBRAUX. CRAMPEUSE. Synonyme de _jouisseuse_.—Fille publique qui crampe—c’est-à-dire qui jouit aussi bien avec un miché qu’avec un amant. CRAPAUDINE. Expression tirée du langage culinaire. Les pigeons à la crapaudine ont les pattes rentrées en dedans. De même, la femme étendue sur le dos et recevant le vit dans son con, afin de mieux le faire glisser jusqu’au fond du vagin, lève ses deux jambes en l’air, les replie sur l’homme, les appuie sur son dos et l’attire à elle autant qu’elle peut. Il voudrait s’en défendre, ce serait inutile, il faut que sa pine pénètre jusqu’à la matrice, qui vient d’elle-même se présenter à ses coups. Plus les coups sont forts, plus ils plaisent à la femme jeune et bien portante. Bien des couchettes ont été cassées avec ce jeu-là; aussi, maintenant, on les fait en fer. _Marie se colle à mon ventre Et pour que tout mon vit entre Jusques au fin fond de l’antre Enflammé par Cupidon, Elle fait la crapaudine. Vraiment, cette libertine, Si je n’étais qu’une pine M’engloutirait dans son con._ J. CHOUX. CRÉATURE. Nom que, dans leur mépris—qui ressemble beaucoup à de l’envie,—les femmes honnêtes donnent à celles dont le métier est de ne l’être pas. Mon mari a eu l’infamie de faire venir cette créature dans ma maison. GAVARNI. CREUSET. La nature de la femme. _Ma femme tempeste Dans son cabinet: Je luy mets mon reste Dedans son creuset._ (_Chansons folastres._) CREVER L’ŒIL. Introduire le membre viril dans le vagin d’une femme, ou dans le cul d’un homme. Un jeune homme qui tenait la lance en arrêt pour te crever l’œil. D’ABLANCOURT. CREVETTE. Lorette.—Mot de création tout à fait récente. Le petit crevé une fois affirmé, il a fallu lui trouver sa femelle, et à sa femelle donner un nom; une dérivation toute naturelle a conduit au nom de crevette. NESTOR ROQUEPLAN. CRISTALLINE. Maladie vénérienne de l’anus,—ce que les satiriques latins appellent _crista_, ou _marisca_. Ce sont des espèces de caroncules, de crêtes, que font pousser là les habitudes sodomiques.—C’est à tort que M. Louis Protat a, dans sa parodie de _Lucrece_, dit: _Mais là, de tous les maux que redoutent une pine: Chancres, crêtes de coq, vérole, cristalline..._ La pine la donne, mais ne la reçoit pas,—comme une noble et charitable dame qu’elle est. CROQUER. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. _Par où le drôle en put croquer, Il en croqua._ LA FONTAINE. _Tout Est de votre goût, Vous croquez tout._ COLLÉ. CROQUER UNE FEMME. La baiser, ce qui est une friandise exquise. C’est que la plupart sont des goulus, qui ne veulent des femmes que pour eux: ils ont beau faire, on en croquera toujours quelques-unes à leur barbe. (_Théâtre italien._) CROUPE (La). Les reins, dont la femme joue si merveilleusement à notre bénéfice. La torsion lascive de sa croupe. H. DE BALZAC. _Une gorge bien ferme et des fesses bien blanches, Une croupe soignée, un beau cul et des hanches._ LOUIS PROTAT. _J’aime à voir onduler vos croupes dans le soir, Monstres dont on voudrait être les Hippolytes._ PAUL MAHALIN. CROUPION. Nom qu’on donne aux fesses. _Quel superbe croupion elle a, cette drôlesse!_ J. LE VALLOIS. CUEILLIR LA FRAISE, LA NOISETTE, LA FLEUR, UN BOUTON DE ROSE SUR LE NOMBRIL. Tirer un coup. _Ah! qu’il fait donc bon_ (bis) _Cueillir la fraise, Au bois de Bagneux, Quand on est deux._ (_Le Bijou perdu._) Mais souffre que je puisse cueillir le fruit, dès si longtemps promis à ma pure et sainte fidélité. P. DE LARIVEY. Je craignais qu’elle ne laissât cueillir la belle fleur de son pucelage sans en tirer profit. CH. SOREL. _Par ma fine, je suis perdue, Disait Babet à son seigneur, Qui par méprise, en lui cueillant sa fleur, La greffa d’un beau fruit._ VADÉ. _Vous abusez, car Meung, docteur très sage, Nous a décrit que pour cueillir la rose Riche amoureux a toujours l’avantage._ F. VILLON. CUEILLIR UNE FEMME. Prendre un pucelage,—les femmes étant des fleurs, au dire des poètes qui les mettent dans leur herbier au lieu de les foutre dans leur lit. _... Je te vois pâlir, Lui dis-je, et de plus tressaillir, Quand je suis prêt à te cueillir._ COLLÉ. CUL (Le). Les fesses, l’anus et les parties génitales tout ensemble. Que ton petit cul est rond et potelé! Qu’il est bien fait!... LA POPELINIÈRE. _Un cul dur comme un marbre et plus blanc que l’ivoire._ LOUIS PROTAT. _Vous assurez, belle farouche, Que l’amour ne peut vous brûler: Si votre cul pouvait parler, Il démentirait votre bouche._ COLLÉ. _Et nous autres, Pauvres apôtres, Pauvres moines... Ne foutons que des culs crottés... Eleïson!_ (_Romance populaire._) _Louyson a le cul crotté Tout ainsi qu’un veau garotté Que l’on traîne parmy la rue..._ M. DE MONTGAILLARD. _Gai, gai, l’on est chez nous Toujours en fête Et cul par-dessus tête; Gai, gai, l’on est chez nous, Toujours en fête et sens dessus dessous._ BÉRANGER. _Cul, cul pour la vertu! Je suis putain, je veux faire mes farces; Cul, cul, pour la vertu! Je suis putain, je veux montrer mon cul!_ (_Vieux refrain._) _Dieu fit le con, ogive énorme, Pour les chrétiens, Et le cul, plein cintre difforme, Pour les païens..._ (_Parnasse satyrique._) _Ah! je n’y tiens plus!... le cul me démange... Qu’on m’aille chercher l’Auvergnat du coin, Car je veux sentir le vit de cet ange Enfoncer mon con comme avec un coin._ (_Parnasse satyrique._) CULBUTER UNE FEMME. En jouir,—parce que, pour en arriver là, il faut la renverser sur le dos. Mademoiselle, aimez-vous bien à être culbutée? SOREL. CULETER. Faire l’acte copulatif, qui exige de part et d’autre un fort remuement de cul. _Elle en entretenait de tous prix et tous âges, Même leur apprenait cent divers culetages._ THÉOPHILE. _Depuis grosse garce devint, Et lors culetait plus que vingt._ CL. MAROT. _Ci-gist qui est une grand’perte, En culetis la plus experte Qu’on sut jamais trouver en France._ CL. MAROT. CULISTE. Homme qui préfère le cul au con,—élevé, sans doute, à l’école anormale des RR. PP. Jésuites. _Il n’est à présent que des sots Qui se disent conistes; Les philosophes, les héros Ont tous été culistes._ COLLÉ. (_Recueil du Cosmopolite._) CULOT DE FROMAGE (Le). Ce qui reste au fond des vagins qu’on n’a pas le soin de les bien récurer lorsqu’ils ont servi à faire la cuisine de l’homme. _Malgré l’culot de fromage Qu’on est sûr d’y rencontrer, Ma gueul’ ne f’ra pas naufrage Si mon nez n’ vient à sombrer._ (_Parnasse satyrique._) CULTE DE SAPHO (Le). _Lesbicus amor._ L’amour d’une femme pour une autre femme, à l’exemple de celui dont était possédée l’amante méprisée de Phaon. _L’Opéra dit tout haut Que St....., la prima-donne, Avec fureur s’adonne Au culte de Sapho._ JOACHIM DUFLOT. CUL TERREUX. Paysanne, qui ignore l’usage de la cuvette, et qui a autant de crasse au vagin qu’aux mains. CUVETTE. Vase qui joue un grand rôle dans la vie des filles d’amour; elles y touchent aussi souvent qu’aux pines de leurs contemporains. Un homme est monté; pendant qu’il redescend, la cuvette se remplit d’eau, avec quelques gouttes de vinaigre de Rully, et la main travaille à déterger l’intérieur de la petite caverne dans laquelle il vient de faire ses nécessités spermatiques. Si Paris pouvait se taire, de six heures du soir à minuit, on entendrait un bruit formidable de cuvettes, jouant toutes le même air, une sorte de _ranz des vaches_ plein de mélancolie, car il paraît que cela n’est pas amusant de se laver ainsi trente fois par soirée. CYCLOPE. L’outil qui n’a qu’un œil, ou plutôt l’ouvrier qui forge les enfants:—Le vit. _Chez la Constant, Berthe aux merveilleux charmes, Beau travail et fermes appas, De mon Cyclope a fait couler les larmes Bien souvent, hélas!..._ P. SAUNIÈRE. D DAIM. Le monsieur qui paie les filles pour être trompé par elles avec leurs amants de cœur; le mâle naturel de la _biche_. Des daims! J’ôte jamais mes frusques, moi. LEMERCIER DE NEUVILLE. DAME AUX CAMÉLIAS. Femme entretenue, qui joue quelquefois à la ville le rôle de _Marguerite Gautier_ (Marie Duplessis) avec un coiffeur de son quartier, qu’elle aime ou fait semblant d’aimer, dans un accès de vertu—heureusement très court. Quand la lorette arrive à la prospérité, elle change de nom et s’appelle _Dame aux Camélias_. EDMOND TEXIER. DAMES (Ces). On appelle ainsi un groupe de femmes, célibataires ou non, qui vivent, travaillent ou se divertissent ensemble: _Ces dames_ du corps de ballet, _ces dames_ du théâtre, _ces dames_ les étudiantes, _ces dames_ du Casino, de Mabille, etc., etc.—En famille, le fils sortant avec sa mère et ses sœurs dit: Je vais au théâtre avec _ces dames_.—Dans les ateliers de femmes, chez les couturières, les modistes, les lingères, etc., on dit _mesdemoiselles_... _ces demoiselles_.—Au bordel, on dit: «Toutes _ces dames_ au salon!»—_Être dame_ est le rêve que caresse toute jeune fille sage qui désire sa liberté. DANSE (La) À PLAT, LA BASSE DANSE, LA DANSE DU LOUP. L’acte vénérien, pendant lequel les deux acteurs se trémoussent en cadence, coups de cul de ci, coups de queue de là,—ce qui les échauffe bien plus que n’importe quelle varsoviana. _L’époux remonte, et Guillot recommence. Pour cette fois, le mari vit la danse Sans se fâcher._ LA FONTAINE. Il lui enseigna la danse du loup, la queue entre les jambes. (_Moyen de parvenir._) Je crois que tu ne te ferais point prier de danser le branle de un dedans et deux dehors. TOURNEBU. La danse est pour les jeunes filles ce qu’est la classe pour les adolescents, une école protectrice de la sagesse, un préservatif des passions naissantes. Le célèbre Locke recommande expressément d’enseigner aux enfants à danser dès qu’ils sont en état de l’apprendre. La danse porte en soi une qualité éminemment réfrigérante, et, sur tout le globe, les tempêtes du cœur attendent, pour éclater, le repos des jambes. LEMONTEY. A quinze ans, la danse est un plaisir, à vingt-cinq ans un prétexte, à quarante ans une fatigue. AD. RICARD. DARD. Le membre viril—avec lequel on pique les femmes, qui aiment toutes à être ainsi piquées. _... Il devient dard avec le pioupiou._ LOUIS PROTAT. _Ce brutal, ce Maure arrogant, Dans son amoureuse-tempête, S’élance au cul, le dard en main._ B. DE MAURICE. DÉBALLAGE. Le déshabillé des femmes. Telle qui, sur le boulevard, avec sa crinoline et les tromperies ouatées de son corsage, a un aspect très appétissant, n’a plus, une fois nue, que des séductions de manche à balai. Faut voir ça au déballage... y a p’t-être plus d’ réjouissance que d’ viande là-dessous. LEMERCIER DE NEUVILLE. DÉBANDER. Sentir son membre devenir mou, de dur qu’il était auparavant, soit parce qu’on a tiré un coup et qu’on est fatigué, soit parce qu’on ne se sent pas inspiré. Tu ne me serres pas le vit comme tantôt... je sens que je débande. LA POPELINIÈRE. DÉBAUCHER UNE FILLE. Lui prendre son pucelage et lui donner le goût de la pine—qu’elle ne perdra plus désormais qu’en perdant le goût du pain. DÉCALOTTER. Découvrir le prépuce qui recouvre le gland du phallus, soit en bandant trop fort, soit en jouant avec, pour examiner son état sanitaire.—J’aime cette habitude de politesse du membre viril, ôtant respectueusement sa calotte devant la femme—quelle qu’elle soit. Il est vrai qu’en l’ôtant ainsi sans précaution, il s’expose à s’enrhumer—et à couler: mais il a été poli, mais il a été galant, l’honneur est sauf. _Un vit, sur la place Vendôme, Gamahuché par l’aquilon, Décalotte son large dôme Ayant pour gland... Napoléon!_ (_Parnasse satyrique._) DÉCHARGE. Éjaculation. Il faut que la femme, dans le point de la décharge, si elle veut que le coup porte, tienne les fesses serrées l’une contre l’autre et ne se remue en façon quelconque que tout ne soit fait et achevé! MILILOT. _L’éclair brille, Jupiter tonne, Son vit n’en est point démonté; Contre le ciel sa tête altière Au bout d’une courte carrière, Décharge avec tranquillité._ PIRON. Ah! tu ne t’en iras pas que je n’aie déchargé. LA POPELINIÈRE. _Les capotes mélancoliques Qui pendent chez le gros Millan, S’enflent d’elles-mêmes, lubriques, Et déchargent en se gonflant._ (_Parnasse satyrique._) DÉCONNER. Sortir du con de la femme, soit parce qu’on a fini, soit parce qu’elle remue trop les fesses. Il y a des gens qui peuvent, comme l’Ascylte de Pétrone, rester deux jours sur une femme. Heureux Ascylte! Plus heureuse femme! Ah! me voilà déconné! LA POPELINIÈRE. _Le vit alors, bien convaincu Qu’on ne peut voir un con vaincu, Renonce à la victoire: Il déconne et s’adresse au cu._ (_Chanson anonyme moderne._) _Avec cet outil-là, je puis, sans me gêner, Fournir mes douze coups, dont six sans déconner._ PIRON. DÉCOUCHER. Aller passer la nuit au bordel quand on est homme, hors du bordel quand on est fille. Excusez-moi, mais, fidèle à mes devoirs de mari, je n’ai jamais découché et ne découcherai jamais. LIREUX. DÉCROTTER UNE FEMME. La brosser vigoureusement avec son vit, de façon à lui désobstruer le con, si par hasard il était embarrassé et embroussaillé de restants de sperme ou de sang menstruel. _Il me répond: Ne te fâche, Babeau, Avant partir tu seras décrottée._ (_Recueil de poésies françaises._) DÉDALE. La nature de la femme, où le membre viril s’égare souvent, lorsqu’elle est trop large ou qu’il est trop petit,—bien qu’il ait la main d’Ariane pour le conduire au bonheur. _Ce beau dédale qu’il contemple Avec des yeux étincelants, Fait naître et couler dans ses sens Une ardeur qui n’a point d’exemple._ GRÉCOURT. DÉDUIT. L’acte amoureux,—du verbe latin _deducere_, tirer, faire sortir, c’est-à-dire, en vieux français, se divertir en tirant—un coup. _Qu’il ne manquait ou de jour, ou de nuit, Sous prétexte de voir son ingrate maîtresse, De faire naître avec adresse Un rendez-vous pour l’amoureux déduit._ LA FONTAINE. _L’homme noir, friand du déduit, De dire: l’aventure est bonne._ GRÉCOURT. _Il est minuit, C’est l’instant du mystère, Il nous invite à l’amoureux déduit._ ÉMILE DEBRAUX. DÉFLORER UNE FILLE. Lui enlever son pucelage,—une rose diablement épineuse. _Si fut-il admiré pour masle très-puissant D’en avoir une nuit défloré demi-cent._ J. DE SCHÉLANDRE. DÉGELER SON MEMBRE. L’introduire à moitié roide dans le vagin d’une femme dont la chaleur le force à grossir et à brûler lui-même. _Un jour d’hiver Collas tout éperdu Vint à Catin présenter sa requête Pour dégeler son chose morfondu._ CL. MAROT. DEMI-CASTOR. Femme de moyenne vertu. Deux de ces filles qu’on appelle dans le monde demi-castors, se trouvèrent, par hasard, assises près de moi l’autre jour au jardin des Tuileries. (_Correspondance secrète._) DEMI-VERTU. Femme qui n’est pas encore fille. _Et ces d’mi-vertus à panache, Tendres à cent écus par mois._ E. DEBRAUX. DEMOISELLE. Fille, dirait le portier de Prud’homme—qui est encore garçon,—parce qu’elle n’est pas mariée.—Se dit aussi pour _pucelle_. _Par hasard la trouvant d’moiselle, A son pèr’ je d’mandai la belle._ E. DEBRAUX. DEMOISELLE DES TUILERIES. Vieille fille en quête d’un mari. La demoiselle des Tuileries appartient aux Tuileries à titre de meuble, comme la statue de Méléagre ou comme celle de Spartacus.—Elle avoue vingt-cinq ans et en a trente bien sonnés. Elle est arrivée à cette époque fatale de la vie où l’on dit: Voilà une femme qui a dû être fort bien. De trente à trente-cinq ans, elle dissimule la tristesse qui la gagne, elle s’efforce de sourire. Quand elle voit passer à sa portée un bel enfant avec des cheveux blonds, elle l’attire à elle, l’embrasse tendrement et pousse un profond soupir qui veut dire: J’aurais été si bonne mère!—Les trente-cinq ans arrivent: oh! alors, c’est l’énergie du désespoir, c’est la rage, une fureur. _La demoiselle des Tuileries_ s’accroche à tout; elle est prête à tout; elle épousera, si on le veut, avec un égal empressement, un jeune homme de dix-huit ans qui veut s’émanciper, ou un vieillard qui cherche une garde-malade...—A quarante ans, le rôle de la demoiselle des Tuileries est fini; elle prend le mariage en horreur, elle est vieille fille et restera vieille fille... E. GLORIEUX. DEMOISELLE DU PONT-NEUF. Fille ou femme sur le ventre de qui tout le monde passe, a passé, ou passera. DÉNICHEUR DE FAUVETTES. Libertin, dont l’unique occupation est de faire la chasse aux connins, de dénicher les pucelages pour son propre compte. DÉPENSER SES CÔTELETTES. Tirer un coup, parce que le sperme est le résultat de la nourriture absorbée.—Cette expression a été employée pour la première fois dans une nouvelle à la main du _Figaro_, dont le parquet a ri—sans la poursuivre comme outrage à la morale publique. Une dame avait un amant pauvre, qu’elle invitait souvent à dîner avec elle, afin de lui confectionner un sperme de bonne qualité et de le forcer à bander en temps utile. Un jour elle s’aperçut qu’il la trompait pour une autre femme; elle s’en plaignit amèrement à une de ses amies, en disant: «Il va dépenser ailleurs les côtelettes qu’il mange chez moi!» DÉPUCELER UNE FILLE. La débarrasser, à coups de pine, du fardeau de sa virginité; briser la cloison de l’hymen pour entrer dans son divin retrait,—où déjà, peut-être, est entré l’indiscret médium. Il trouve son écolière sur le lit, qui l’attendoit, dont il jouit à son souhait, et la dépucelle. MILILOT. Il vaut mieux dépuceler une garce que d’avoir les restes d’un roi. BRANTÔME. _Çà donc, mon cœur et ma rebelle, Çà mon âme, çà mes amours, Qu’à ce coup je vous dépucelle._ (_Cabinet satyrique._) La nouvelle mariée fit pourtant si bien qu’elle dépucela son mari. TALLEMANT DES RÉAUX. DÉPUCELEUR DE NOURRICES. Fat qui joue au don Juan, qui prétend avoir mis à mal une infinité de pauvres innocentes, et qui n’a jamais baisé que des gourgandines. DERNIÈRE FAVEUR (La). Ainsi appelait-on, au XVIIIe siècle, la complaisance qu’une femme avait de prêter son derrière à un homme après lui avoir prêté son devant. Cela résulte clairement de ce passage des _Tableaux des mœurs du temps_, de La Popelinière: —Comment donc, comtesse, vous ne lui avez pas encore accordé la dernière faveur?—Non certes, je m’y suis toujours opposée.—Cela vous tourmentera et lui aussi, ma petite reine; il faut bien que vous fassiez comme les autres. Les hommes sont intraitables avec nous jusqu’à ce qu’ils en soient venus là. (_Dialogue XVII._) Aujourd’hui, la _Dernière faveur_, dans le langage de la galanterie décente, c’est la coucherie pure et simple—et c’est déjà bien joli. DERRIÈRE (Le). Le cul, soit de la femme, soit de l’homme. _Et pour peu que, d’un air tendre, On dirige un doigt savant, On les voit se laisser prendre Le derrière et le devant._ CHARLES MONSELET. _Phœbus, au bout de sa carrière, Put les apercevoir tous deux, Le brigadier dans le derrière Agitant son membre nerveux._ (_Parnasse satyrique._) _Pour offrir Son devant aux madames, Son derrièr’ ferme et doux Aux époux._ (_Chanson anonyme moderne._) DÉSARÇONNÉ (Être). Ne plus bander, pour avoir trop bandé;—femme, faire déconner son fouteur. L’étudiant qui n’est pas encore désarçonné. HENRI MONNIER. Je désarçonnai mon cavalier, qui n’avait pas encore fini sa course. (_Meursius._) DESCENDRE. Aller faire la rue, dans l’argot des filles de bordel, qui descendent le plus souvent qu’elles peuvent, afin d’être montées d’autant. Va t’ êt’ onze heures, j’ descends pus... Nous allons nous coucher, dis, veux-tu? HENRI MONNIER. DESGRIEUX. Maquereau, amant de cœur d’une femme galante.—Tout le monde a lu le roman de l’abbé Prévost d’Exiles, intitulé _Manon Lescaut_, et, l’ayant lu, sait que dans ce roman—qui a l’air d’être une histoire arrivée—le chevalier Desgrieux joue le rôle de maquereau, et même un peu d’escroc. DESSUS DU PANIER DES AMOURS (Le). Le pucelage des jeunes filles, auquel personne n’a encore touché du bout de la queue. Ces messieurs du faubourg ont le dessus du panier des amours, et, comme ils ont l’appétit et les dents de la jeunesse, ils mordent aux grappes lorsqu’elles ont précisément toute leur fraîcheur, toute leur saveur, tout leur parfum. A. DELVAU. DESSERRER LES GENOUX. Consentir à se laisser baiser. Ouvrir les cuisses pour recevoir un homme, de même qu’on ouvre la bouche et desserre les dents pour recevoir un vit. _Un cordelier d’une riche encolure, Large de quarrure, Fier de son pouvoir, Prodigue du mouchoir, Au coin d’un bois rencontra sœur Julie, Lui dit: Je vous prie, Çà, dépêchez-vous, Desserrez les genoux._ HAGUENIER. DEUX ADJOINTS (Les). Les testicules, qui accompagnent partout le membre viril,—le maire naturel de Confoutu. _Ses deux adjoints lui font escorte; Mais, par un caprice nouveau, Tous les deux restent à la porte: Il entre seul à son... bureau._ EUGÈNE VACHETTE. DEUX BIBELOTS (Les). Les testicules, avec lesquels les femmes se plaisent à jouer. Donne-moi tes deux bibelots, mon chéri, que je les pelote. JEAN DU BOYS. DEUX OREILLES. Les deux couilles. _Tu ronfles, tu sommeilles; Tu mérit’rais, dans c’ cas, Puisque tu n’ t’en sers pas, Que j’ te coup’ les deux oreilles... Adrien, c’ n’est pas bien, etc._ (_Anonyme moderne._) DEUX SŒURS (Les). Les deux fesses, inséparables. DEUX TROUS (Les). L’anus et le con. _Le trou du cul, le trou du con, Sont deux trous qui me semblent farces: Par l’un, on jouit d’un garçon Et par l’autre on jouit des garces. Tous les deux me sont défendus; Mais puisqu’il faut que je me perde... Je préfère le trou du cul, Malgré mon dégoût pour la merde._ BING. DEVANT (Le). Les parties sexuelles de l’homme et de la femme. _Le p’tit gueux, près des femmes, Bientôt s’ mit à courir, Pour offrir Son devant aux madames._ (_Chanson anonyme moderne._) On pourra désormais avoir confiance en moi, car on dit communément qu’il faut se défier du devant d’une femme, du derrière d’une mule, et d’un moine de tous les côtés. (_Le Moine sécularisé._) Ah! mon Dieu, quelle injustice que l’honneur d’un homme dépende du devant d’une femme! CH. SOREL. DÉVIRGINER. Oter la virginité. Ceux-ci ne trouvèrent pas d’autres moyens que de les dévirginer eux-mêmes avant qu’elles pussent tenter personne. PIGAULT-LEBRUN. Oui, tout semblait m’annoncer qu’enfin j’allais être, et même très agréablement, dévirginée. (_Mon noviciat._) Extasiée, fendue par l’énorme grosseur du vigoureux bourdon de mon dévirgineur,... je restai quelque temps accablée par la fatigue et le plaisir. (_Mémoires de miss Fanny._) DEVOIR (Le). La fouterie, qui est en effet le premier des devoirs, le plus sacré, celui auquel on manque le moins tant qu’on est jeune et qu’on sait jouer des reins. Allons! rentre chez toi, père de famille! et fais ton devoir près de ta femme, cela dût-il te valoir un enfant! LEMERCIER DE NEUVILLE. _Puis quand on vint au naturel devoir, Ah! dit Catin, le grand dégel s’approche. Vrai, dit-il, car il va pleuvoir._ CL. MAROT. DILIGENCE (La) DE LYON. C’est une des _postures_ (voir ce mot) les plus curieuses et les plus rares. Nombre de grands amateurs de Vénus sont morts sans la connaître; c’est que, pour l’exécuter, il faut trouver une femme qui réunisse deux qualités rares: l’ardeur, d’abord. Nombre de femmes feignent d’être ardentes pour plaire à l’homme qu’elles veulent séduire, mais ne sont au fond que de simples _patients_ et non des _agents_, et ici il faut que la femme soit agent et que l’homme soit patient. Ensuite, il faut qu’elle ne soit pas neutralisée par une sotte pudeur, résultat de la tyrannie des hommes exercée continuellement jusqu’ici sur les femmes. Quand une femme donc est ardente et libre, elle prend un homme qui lui plaise sous tous les rapports; elle le met nu comme un ver, l’étend sur un lit en lui mettant des coussins sous la tête et sous les reins, et toute nue elle-même, elle se met à cheval à cru sur lui, s’embrochant sur le pivot naturel, c’est-à-dire sur son vit. Alors, elle fait comme le postillon sur un des chevaux des anciennes diligences de Lyon. S’appuyant un peu sur les épaules de son amant, elle s’avance en chevauchant et le vit se relève près du ventre de l’homme. Elle recule et le vit se renfonce dans son con jusqu’à la garde. Elle s’anime; elle va de plus fort en plus fort, comme si la diligence parcourait un chemin raboteux. Ses yeux s’égarent, ses cheveux se dénouent. Elle jouit, elle jouit, mais elle va toujours; elle va jusqu’à ce qu’elle soit tout à fait exténuée de décharge spermatique; car il faut remarquer que l’homme, étendu sur ses coussins, ne pouvant pas bouger, bande de plus en plus, jusqu’à la fin, mais ne décharge pas. La femme tombe alors comme morte dans les bras de son amant, lequel, tout enflammé, finit de son côté comme il peut. «Je serai bien aimable, je me mettrai toute nue, dit-elle insidieusement.—Passe ton chemin, répond le fidèle époux, ayant encore présente à la pensée l’image des charmes de sa jeune moitié.—Je te ferai le grand jeu!—Non—Feuille de rose!—Non.—Le tire-bouchon américain?—Connu... tu m’ennuies.—Eh bien, tiens, tu me plais, viens, tu ne payeras pas et nous ferons la diligence de Lyon...» (_Fantaisiste_, I, 177.) DISPENSAIRE. Endroit spécial, à la préfecture de police, où sont obligées de se rendre une fois par semaine les filles en carte, afin d’y subir de la part des médecins qui s’y trouvent, une visite minutieuse de santé. DIVERTIR (Se). Baiser ferme et dru, ce qui est encore le moins trompeur de tous les plaisirs humains. Il s’en allait, contre son gré, voir quelque fille pour se divertir, et, étant là, s’efforçait si fort sur elle qu’il en était allégé. MILILOT. _Et cherche un ami jeune et beau, Par qui tu sois mieux divertie._ MAYNARD. _Au lit, le divertissement Qui se donne entre deux courtines, Tient un peu trop du sacrement._ CHAPELLE. DOCTEUR (Le). Le vit,—qui sert en même temps de remède. _Vieilles, jeunes, laides, belles, Toutes aiment le docteur, Et toutes lui sont fidèles... Toutes? non, c’est une erreur: On dit qu’il en est entre elles, Dans la crainte d’un malheur, Qui se passent du docteur._ DOIGT. Le membre viril, que nous insinuons si volontiers dans le dé de la femme. _Et moy d’un seul petit coup J’ay gagné la chaude-pisse, Et du doigt de quoy je pisse On m’en a coupé le bout._ (_Chansons folastres._) _Il cherche le temps et le lieu Pour mettre le doigt du milieu Dans la bague de ta nature._ THÉOPHILE. _Sans y réfléchir j’enfonçai Ce pauvre doigt jusqu’à la garde._ E. DEBRAUX. _Ma seringue, sans nul obstacle, Peut seule opérer un miracle: Pour guérir radicalement, Prenez un doigt de lavement._ J. CABASSOL. _Ce passe-temps partout d’usage Favorise plus d’un amant: La fillette innocente et sage, Par là s’engage très souvent. L’amour qui toujours nous partage A soin que tout soit débrouillé, Il dissipe plus d’un nuage En conduisant le doigt mouillé._ (_La Goguette du bon vieux temps._) DOIGT DE COUR. Le médium de la main droite, qui sert à branler les femmes. _Savez-vous pourquoi nos belles Sont si froides en amour? Ces dames se font entre elles, Par un ingénieux retour, Ce qu’on nomme un doigt de cour._ DE CHAMPCENETZ. DONDON. Femme facile, qui se laisse prendre le cul par le premier venu, et, au besoin, se laisse baiser par lui. _Toinette, fraîche dondon, Chantait ainsi son martyre._ JULES POINCLOUD. DON D’AMOUR. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien. _Oui, mais aussi nous gagnons quelque chose, Dit la jeune Ève, et son souris propose Le don d’amour._ PARNY. _Je ne fais que requérir, Sans acquérir, Le don d’amoureuse liesse._ CL. MAROT. _Conclusion, que Renaud sur la place Obtint le don d’amoureuse merci._ LA FONTAINE. DONNER DANS L’ŒIL À UN HOMME OU À UNE FEMME. Donner envie à un homme de coucher avec une femme, ou à une femme de coucher avec un homme. Il m’a dit que votre chienne de mine lui avait donné dans l’œil. LA POPELINIÈRE. DONNER DU BON TEMPS (Se). Passer sa jeunesse à baiser les filles, quand on est homme, et à se faire baiser par les hommes, quand on est fille. C’est le _Aimons! aimons!_ de M. Alphonse de Lamartine. Où qu’est l’ mal après tout? On béquille, on s’amuse, on s’donne du bon temps, on oublie sa misère: c’est toujours ça d’ gagné. HENRY MONNIER. _Not’ vivandière S’en donna tant, Qu’il survint un enfant._ E. DEBRAUX. _Se donner à crédit pendant qu’on est si belle, Et pendant qu’on pourrait amasser des trésors, Ma fille, proprement c’est là ce qu’on appelle Faire folie de son corps._ MONTREUIL. DONNER DU CONTENTEMENT AUX HOMMES. Savoir les faire jouir comme il faut, par des moyens que réprouve la morale et qu’autorise le bonheur. Il dit qu’il me veut rendre une des plus habiles qui soient capables de donner du contentement aux hommes. MILILOT. DONNER DU MAL. Communiquer la maladie vénérienne par le coït. Elle est belle, ma Joséphine... et elle connaît son affaire!... Mais, pas d’ bêtises, ô mon père! elle vous donnerait du mal... TISSERAND. DONNER DU MAL (Se). Dans l’argot des filles publiques, c’est raccrocher fréquemment sur le trottoir, c’est monter souvent avec de nouveaux michés. _Mais, va, c’est égal, Je m’ donnerai du mal, Je veux c’ soir, bravant Saint-Lazare. Labourer l’ persil._ DUMOULIN. DONNER DU PLAISIR. Faire jouir un homme à coups de cul, ou une femme à coups de queue. _Il faut de tous ces dons savoir bien se servir, Savoir les employer à donner du plaisir A ceux qui dans nos bras cherchent la jouissance._ LOUIS PROTAT. DONNER LA SAUCE. Donner la vérole. _«..... Présent le plus funeste Que puisse faire aux vits la colère céleste.»_ DONNER L’ASSAUT. Baiser une femme, monter sur elle et entrer par la brèche que vous savez. _Dames, dansez, et que l’on se déporte, Si m’en croyez, d’écouter à la porte, S’il donnera l’assaut sur le minuit._ CL. MAROT. DONNER L’AUBAINE. Baiser une femme, qui s’en _trémousse_ beaucoup—de joie. _Aussi la dernière du bout, Se pâmant, cria: Le roi fout! Et chanta: Bon! Le roi Salomon M’en a donné l’aubaine!_ COLLÉ. DONNER LE PICOTIN. Baiser une femme—qui mourrait d’inanition sans cette ration d’amour quotidien. Un dimanche matin, il cuidait lui donner le picotin. (_Moyen de parvenir._) DONNER LE PLAISIR À UNE FEMME. Besogner du membre dans son vagin. Témoin son père, qui a donné le plaisir à Marguerite, la servante que vous avez chassée. MILILOT. DONNER SA ROSE. Offrir son pucelage sur l’autel du dieu Priape. _Ma fille, avant d’ céder ta rose, Retiens bien ce précepte-là._ E. DEBRAUX. DONNER UN BRANLE. Faire l’acte vénérien. _Mais quand quelqu’un lui donne un branle, En l’absence de son cocu, Vous diriez, comme elle se branle, Qu’elle a des épines au cu._ THÉOPHILE. DONNER OU RECEVOIR UN CLYSTÈRE. Faire l’acte vénérien,—par allusion à la forme de la seringue que l’on introduit dans le cul. Aussi trouve-t-on dans les vieux auteurs, et notamment dans Rabelais, cette expression: _Clystère barbarin_ dans le sens d’_enculement_. La seringue disparaît de jour en jour devant le _clyso-pompe_ et autres _irrigateurs_: dans cinquante ans, nos petits-neveux ne sauront plus ce que c’est que de _donner_ ou _recevoir un clystère_—barbarin ou non. DONNER UN COUP DE CUL. Se remuer sous l’homme, de façon à le faire jouir lorsque cela tarde trop. _En baisant, à propos donner un coup de cul._ LOUIS PROTAT. DONZELLE. Fille ou femme légère—comme chausson. Tu veilleras à ce que la donzelle n’essaye pas de nous faire voir le tour. X. DE MONTÉPIN. DOS VERT OU DOS D’AZUR. Maquereau, souteneur de filles,—parce que le scombre dont on a emprunté le nom pour flétrir ces sortes de gens a le dos d’un beau bleu métallique, changeant en vert irisé, et rayé de noir. _Écoute-moi, dos vert de ces putains sans nombre, Ombre du grand Thomas qui de Priape est l’ombre._ DUMOULIN. Je ne suis pas un miché, je suis un dos d’azur. LEMERCIER DE NEUVILLE. DOUCE AFFAIRE. L’affaire de cœur, c’est-à-dire du cul, douce à faire, en effet, bien que ses suites soient quelquefois amères.—Se donner, ou se coller une _douce_: se masturber. _Le portrait ravissant, l’image enchanteresse Qu’en tout temps je me fais de ton con, de ta fesse, De ta motte, des poils, blonds ou noirs, mais soyeux, Qui viennent mollement frisotter autour d’eux, A mon organe cause une telle secousse, Que j’ai beau tous les jours me coller une douce, Dans mes rêves ton con m’agace et me poursuit, Et me fait dans mes draps décharger chaque nuit... Cette agitation me fatigue et me pèse: Aussi, sans plus tarder, faut-il que je te baise._ LOUIS PROTAT. (_Serrefesse._) DRESSER. Venir en érection. _Enfin tant que nous sommes, Combien de membres d’hommes Nous avons fait dresser._ (_Cabinet satyrique._) DRÔLESSE. Fille ou femme de mœurs plus que légères—qui souvent n’est pas drôle du tout, à moins qu’on ne considère comme drôleries les chansons ordurières qu’elle chante au dessert. Mais tout n’est pas rose et billets de mille francs dans l’existence phosphorescente, fulgurante, abracadabrante de ces adorables drôlesses, qui portent leurs vingt ans sans le moindre corset. A. DELVAU. DULCINÉE. Maîtresse; femme entretenue; fille publique. Ma dulcinée est-elle venue? AUGUSTE RICARD. DUO SANS MUSIQUE. L’acte vénérien, qu’on accomplit à deux sans faire aucun bruit, sans sonner un seul mot, en se consentant de soupirer. E EAU-DE-VIE. Le sperme. Equivoque facile à comprendre. _Il égoutta toute son eau-de-vie, Puis se voulut restaurer de coulis._ CL. MAROT. _Il lui faut de l’eau-de-vie Pour la guérir, ce dit-on._ (_La Comédie des Chansons._) _Je crois qu’elle avait envie D’avoir de mon eau-de-vie._ GAUTIER-GARGUILLE. EAU DES CARMES. Le sperme. _En dépit de mes larmes, Négligeant mes appas, Tu vends de l’eau des Carmes... Mais... ne m’en offre pas!_ LOUIS PROTAT. ÉBATS. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien. _Pour ses ébats il eut trois cents maîtresses, Je n’en ai qu’une, hélas! je ne l’ai plus._ VOLTAIRE. _Les filles sommeillaient encore, Nul indice de leurs ébats._ PARNY. _C’est sur mon lit que s’ébat la friponne._ GRÉCOURT. ÉBAUDIR (S’). Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. Je me veux ébaudir avec cette petite barbouillée. (_La Comédie des Proverbes._) _Le preux Chandos à peine avait la joie De s’ébaudir sur sa nouvelle proie._ VOLTAIRE. _C’est bon... je laisse une grosse heure entière Mes deux paillards à l’aise s’ébaudir._ GRÉCOURT. ÉCOUTILLE (L’). La nature de la femme—dans l’argot des marins d’eau de mer et d’eau douce. _Allons, la garce, haut la quille! Mon vit est crânement drissé; Ouvre-moi ta large écoutille. Embarque-moi: je suis pressé._ ALPHONSE KARR. ÉCRASER DES TOMATES. Avoir ses menstrues, dont la couleur est cousine germaine de celle de la _pomme d’amour_. —Eh bien, va coucher avec Mélie...—Peux pas: elle écrase des tomates, depuis deux jours, que ça en est dégoûtant. SEIGNEURGENS. ÉCUELLE. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme. Les femmes sont comme gueux, elles ne font que tendre leur écuelle. BRANTÔME. ÉCUME DU PLAISIR (L’). Le sperme. _Le feu du plaisir s’allume; Du bonheur l’ardente écume Dans ton manoir qui la hume A gros bouillons rejaillit._ (_Chanson anonyme moderne._) EFFETS DE CUL (Faire des). Remuer habilement les fesses en marchant devant les hommes, pour les allumer et s’en faire suivre. EFFETS DE PANTALON (Faire des). Arranger avantageusement son _paquet_ dans l’entre-jambe, à droite ou à gauche, de façon qu’il fasse saillie sur la perpendiculaire naturelle du corps et crève les yeux des femmes. EFFEUILLER. Masturber en parlant de la femme. _Un joli doigt, qu’assouplit le désir, En l’effeuillant y cherche le plaisir._ PARNY. EFFEUILLER LA COURONNE VIRGINALE. Prendre le pucelage de sa femme, la nuit des noces. Et Pignouflard, demain, effeuille sa couronne virginale... ALBERT GLATIGNY. ÉJACULER. Décharger son sperme, soit en baisant, soit en se masturbant. Il y en a qu’on ne saurait faire taire et qui, quand ils éjaculent, en même temps ne peuvent s’empêcher de crier. MILILOT. ÉLIXIR... DE LONG’VIT. Le sperme, aimable essence qui ferait ressusciter... une morte. _Possédant une recette, Je fis prendre à la fillette Six fois de mon élixir. —Ah! Dieu! que je suis contente, S’écriait la patiente: Encore, ou je vais mourir!_ (_Gaudriole_, 1834.) ELLE EST COUVERTE D’ARDOISE. Sous-entendu: _Les crapauds ne montent pas dessus_. Se dit d’une femme trop belle ou trop bégueule pour qu’il n’y ait pas folie à vouloir la _grimper_ comme une simple drôlesse. ÉMANCIPER (S’). Aller avec une femme beaucoup plus loin que la bienséance ne le permet, mais beaucoup moins loin pourtant que ne le voudrait la femme—qui a, sur le bonheur, des idées diamétralement opposées à celles de la morale. Lors, s’émancipant tout d’un coup, il me troussa la chemise tout autour et me découvrit le ventre et les fesses, se plaisant à les patiner. MILILOT. EMBROCHER UNE FEMME. La baiser, se servir du membre viril comme d’une broche pour l’exposer au feu qui moult arde. _Une dame allant dans son coche Aux champs avecque son amant, Hors du faubourg il vous l’embroche._ (_Cabinet satyrique._) _Mais quand ce vient à l’embrocher, Son outil ne peut se dresser._ (_Recueil de poésies françaises._) _Et de si près il s’approcha, Qu’amoureusement l’embrocha._ THÉOPHILE. ÉMILE. Nom donné aux pédérastes que précédemment l’on appelait _Tantes_ (V. ce mot). Les _Émiles_ étaient en société, à Paris, en 1864. Leurs statuts ont été imprimés. La police, avertie de ces réunions, y fit une descente et fit fermer un établissement de marchand de vins de la Barrière de l’École, où ils se réunissaient. De hauts fonctionnaires furent compromis. Une chanson fut faite à cette occasion. Les patients s’habillaient en femme pour recevoir leur Émile.—Un dessinateur avait consenti à reproduire les poses lubriques de toutes ces scènes de sodomie. Extrait d’une lettre du baron de Heeckeren, sénateur, saisie: «... Je ne pourrai venir à la réunion qu’à minuit, réservez-moi Dupanloup...» —Duc de Mouchy. Jeune attaché d’ambassade, très connu pour ses goûts non-conformistes..., comme patient... S’habille ordinairement en femme.—Général d’Herbillon (Émile), général de division et sénateur. Étaient encore acteurs dans la pièce:—Duc de Valmy, secrétaire d’ambassade.—Davilliers (J.-P.-E.), chef du deuxième bureau, première division, ministère de la guerre. Lieutenant d’état-major. Proxénète et mignon. On faisait des cancans sur lui dans son bureau; indigné de bruits qui ternissaient son honneur, il fut s’en plaindre à son protecteur, le général Castelnau, chef de sa division au ministère. Le général, qui ne voulait pas que son protégé eût la réputation d’une putain, lui promit de faire cesser les bruits qui couraient. Il pria le préfet de police de faire une enquête; pour toute réponse, le préfet lui montra une photographie représentant son protégé dans l’exercice de ses fonctions. Plusieurs dénonciations étaient arrivées à la préfecture de police; la plus drôle est celle d’un propriétaire qui, voyant arriver une masse de soldats dans la maison folichonne, et apprenant qu’on y avait apporté des uniformes de préfets, de sénateurs, d’évêques, crut à un complot et en écrivit à la préfecture. (_La Sultane Rozréa_, p. 21.) EMMANCHER. Baiser.—la nature de la femme étant la manche où s’introduit le plus volontiers le petit bras, ou si l’on veut, le _manche_ de l’homme. Un bon garçon du village, très bien emmanché. (_Moyen de parvenir._) N’est-il pas temps que je vous emmanche? B. DESPERRIERS. EMPÊCHER. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. _Et tandis que je suis avec l’un empêchée, L’autre attend sans mot dire, et s’endort bien souvent._ LA FONTAINE. EMPOIGNER PAR LE MANCHE. Se dit de l’action par laquelle une femme énamourée s’empare avec autorité du membre de l’homme qui est avec elle, et se l’introduit avec empressement dans le vagin. Je l’empoignai par le manche et le menai au pied du lit, où je me couchai à la renverse, l’attirant dessus moi: je m’enconnai moi-même son vit dans mon con jusques aux gardes. MILILOT. EMPRUNTER UN PAIN SUR LA FOURNÉE. Baiser une fille avant de l’avoir épousée. Bien souvent, ils empruntent un pain sur la fournée. (_Les Caquets de l’accouchée._) EN AVOIR DANS LE VENTRE. Être enceinte. ENCHANTERESSE. Fille galante qui fait oublier à l’homme ses devoirs en le promenant de jouissance en jouissance, en lui vidant la cervelle en même temps que les couilles et la bourse. Il voulut nous faire voir les enchanteresses du lieu. CHAPELLE. ENCONNER. Introduire le membre viril dans la nature de la femme. Il va écouter tout doucement à la porte s’il n’y a personne, et, cela fait, il me fait signe du doigt que je ne bouge, et puis il s’en vient à moi et m’enconne brusquement par-dessous les fesses. MILILOT. _En voyant si belle fête, Remue de cul et de tête, Pour tâcher de désarçonner Celui qui la veut enconner._ THÉOPHILE. _Faites grand bruit, vivez au large; Quand j’enconne et que je décharge, Ai-je moins de plaisir que vous?_ PIRON. J’avais encore bien de l’ouvrage avec huit sœurs, dont six, ou du moins cinq, étaient souverainement enconnables. (_Anti-Justine._) ENCORNER. Vieux mot signifiant tromper un mari. _La Louison dedans Paris A plus encorné de maris Que Sedan n’a fait d’arquebuses._ (_Cabinet satyrique._) ENCULÉ. Pédéraste passif, homme qui sert de maîtresse à un autre homme. _Un enculé lira les noms de tes victimes._ DUMOULIN. _As-tu donc fréquenté Sodome Ou Rome, bougre d’enculé! Que tu parles de prendre un homme Et, comme nous, d’être enfilé?_ (_Parnasse satyrique._) ENCULER. Introduire son membre dans le cul d’une femme, lorsqu’on est sodomite,—ou d’un homme, lorsqu’on est pédéraste. _... Tu venais un soir de m’enculer,_ dit Pinolie à Pincecul, dans _Serrefesse_, parodie de _Lucrèce_. _Que les chiens sont heureux! Dans leur humeur badine, Ils se sucent la pine, Ils s’enculent entre eux: Que les chiens sont heureux!_ (_Parnasse satyrique._) _Godefroy, seigneur de Bouillon, L’encula dans une patache Qu’il rencontra d’occasion._ B. DE MAURICE. ENCULER UNE FEMME. La baiser par derrière au lieu de la foutre par devant, se servir du moule à merde au lieu d’employer le moule à enfants. _Le Russe gamahuche et l’Italien encule._ L. PROTAT. ENCULEUR. Sodomite ou pédéraste, selon que sa pine s’adresse à un cul féminin ou à un cul masculin, ce qui, en somme, est toujours la même chose—et la même merde. _C’était comme un immense et splendide bazar Dans lequel enculeurs, enculés, maquerelles, Maquereaux et putains, tous grouillaient pêle-mêle._ L. PROTAT. EN DÉCOUDRE AVEC UNE FEMME. La baiser à couillons rabattus; se fendre avec elle d’une demi-douzaine de coups, bonne mesure. Il était seul pour lors; la chanoinesse avec laquelle il en avait décousu la veille n’était qu’une promeneuse aspirante, mais non encore aphrodite. (_Les Aphrodites._) ENDOSSEUR. Homme qui, ne craignant pas d’épouser une femme enceinte, se fait volontiers le gérant responsable, l’endosseur des œuvres d’autrui. A l’égard de mademoiselle Raucoux, dont, Madame, vous avez bien voulu me proposer le mariage, au défaut de mademoiselle Dubois, c’est encore un effet bien neuf, qui doit nécessairement entrer dans le commerce et dont je ne me soucie pas d’être le premier tireur, ni même l’endosseur. Quand il aura circulé, nous verrons à qui il restera. (_Lettre de l’acteur D’Auberval à la comtesse Dubarry_, 30 avril 1773.) ENFILER UNE FEMME—comme une perle, avec un bout de pine au lieu d’un bout de fil. Voudrais-tu m’enfiler, mon petit homme? HENRY MONNIER. _Si vous ne voulez pas vous laisser enfiler, Par mon chien aussitôt je vous fais enculer._ L. PROTAT. _Leste et gai, j’enfile, j’enfile, j’enfile._ BÉRANGER. _C’est votre bonne fille Qu’un infâme paillard honteusement enfile._ TROTTEREL. Je ne m’étonne plus s’il l’a si bien enfilée, puisqu’elle est la perle des filles. (_La Comédie des Proverbes._) _Votre beauté sans seconde Vous fait de tous appeler La perle unique du monde; Il faut donc vous enfiler._ COLLÉ. ENFONCEUR DE PORTES OUVERTES. Homme qui se vante d’avoir pris le pucelage d’une foule de femmes—violées trois ou quatre cents fois par d’autres que par lui. ENFOURNER. Introduire son membre dans le vagin d’une femme,—véritable four à la chaleur duquel il ne tarde pas à se fondre. Il résolut d’aller dans la maison pour enfourner la femme. D’OUVILLE. _Et prends garde après Comme on les enfourne._ COLLÉ. ENGAINER. Baiser, la nature de la femme servant de gaîne au couteau de l’homme. Si elle n’ouvre pas bien les cuisses, il est impossible qu’il la puisse bien engaîner. MILILOT. _Puis Martin juche et lourdement engaîne._ CL. MAROT. De sorte que quand il voulut engaîner. (_Moyen de parvenir._) _La belle crie, il pousse, à la fin il engaîne._ PIRON. ENGIN. Le membre viril—qui est en effet l’instrument le plus ingénieux, le plus inventif (_ingenium_) qui soit au monde. Premièrement, il faut que tu saches que cet engin avec quoi les garçons pissent s’appelle un vit. MILILOT. _O con! la nuit à peine a fini sa carrière Où dix fois mon engin te donna le bonheur; Pourtant, tu veux encor que d’une tête altière Il brave ta fureur._ (_Parnasse satyrique._) ENGROSSER. Devenir enceinte par suite d’un coup tiré avec un homme de sperme prolifique.—Faire un enfant à une femme. Il arriva à cette folle femme de se faire engrosser à un autre qu’à son mari. BRANTÔME. Mais un plus grand malheur m’a-t-il jamais pu advenir: engrosser une fille du premier coup! P. DE LARIVEY. Quelques-uns ayant engrossé des filles sont contraints de les épouser. CH. SOREL. ENTENDRE LE JEU, ENTENDRE CELA. Savoir faire l’amour. J’entends cela peut-être mieux qu’elle. LA POPELINIÈRE. Il arrive bien souvent que le premier soir qu’une jeune pucelle couche avec un garçon qui entend le jeu dont elle est entièrement ignorante... MILILOT. EN TENIR. Bander pour une femme et avoir envie de la baiser; être amoureuse d’un homme et chercher toutes les occasions de se faire baiser par lui. Elle en tient pour toi, décidément, cette drôlesse. CUBLIZE. ENTIER. Un homme pourvu de testicules. _J’ai tout ce qu’exige saint Pierre, Oui, de Cythère vieux routier, Je suis entier._ BÉRANGER. ENTONNOIR. La nature de la femme, par laquelle on introduit le liquide précieux qui la féconde. _Ta pine n’est plus qu’une humble bibite Indigne d’entrer dans mon entonnoir._ ANONYME. ENTRE-DEUX (L’). Le con, situé _entre deux_ cuisses. _Colinette en son entre-deux Sentit un gros chose nerveux Qui lui farfouillait le derrière._ (_Cabinet satyrique._) _Et dans son entredeux cache une bourbe molle, Qui, trempée en sueur, servirait bien de colle._ THÉOPHILE. ENTRÉE DES ARTISTES. Le cul, par allusion à la porte par laquelle entrent les acteurs et qui est ordinairement derrière la façade du théâtre et à l’opposite de celle par laquelle entre le public. ENTRÉE EN DANSE, EN JOUTE, EN LICE, EN JOUISSANCE (L’). Entrer, par la porte des plaisirs, en possession de sa femme ou de sa maîtresse, avec circonstances, dépendances et tous les agréments y attachés. _L’abbesse aussi voulut entrer en danse._ LA FONTAINE. Jusqu’à entrer en jouste dix ou douze fois par une nuit. BRANTÔME. Il tardait à notre Jobelin d’entrer en lice. D’OUVILLE. _Il suffirait que tous deux tour à tour, Sans dire mot, ils entrassent en lice._ LA FONTAINE. _Mais timidité retenait Le céladon encor novice; Beaux discours sans entrer en lice._ GRÉCOURT. ENTRE-FESSON (L’) ou L’ENTRE-FESSIER. La petite vallée que forment les deux fesses. _Puis met la merde en peloton Au milieu de l’entre-fesson._ PATRAT. _L’entre-fessier d’un gros chanoine, Les couilles du grand saint Antoine Et de Cléopâtre le con._ (_Vieille chanson._) ENTRE-FRÉTILLER (S’). Se rouler l’un et l’autre, l’homme et la femme, dans l’ardeur amoureuse, entre-croisant les cuisses, entrechoquant les ventres, échangeant des langues et provoquant des spasmes réciproques. Voilà où se terminent tant de soupirs, tant de plaintes et tant de désirs, qui est de s’entre-frétiller. MILILOT. ENTREMETTEUR. Pseudonyme décent de _maquereau_. ENTREMETTEUSE. Pseudonyme décent de _maquerelle_. ENTREPRISE. L’acte vénérien. _Quelle commodité, trop aimable marquise, Pour une amoureuse entreprise._ SÉNECÉ. ENTRER JUSQU’AUX GARDES. Faire pénétrer son vit dans un con jusqu’aux couillons, qui restent les confidents, les gardes et les témoins de ce coup fourré... bien _fourré_. ... Revenons à ton luxurieux embrocheur. Abusa-t-il de ta complaisance? Se piqua-t-il d’entrer là jusqu’à la garde, sans égard pour ton enfance délicate? ENTRETENEUR. Le Jupiter de toute Danaé de la rue Bréda. Tu pourrais, avec la Leroux, avoir à la fois quatre entreteneurs plus amoureux de toi. LA POPELINIÈRE. ENTRETENIR UNE FEMME. Se charger de son existence, à la condition qu’elle se chargera de votre jouissance, et que vous aurez le droit de coucher avec elle—quand cela lui plaira. _Ils entretienn’ des gonzesses Qui loge’ à la Patt’ de chat._ GUICHARDET. ENTROUDUCUTER (ou S’). Enculer, ou s’enculer mutuellement, entre pédérastes. _Que vont devenir nos talents, Notre motte dodue, Puisque l’ nombre de nos chalands Chaque jour diminue? A se chatouiller, S’entrouducuter Chacun ici s’exerce... De ce maudit Coin Vite, foutons l’ camp: Au diable le commerce._ (_Sultane Rozréa_, p. 22.) EN VENIR AUX MAINS. Peloter une femme et se faire patiner par elle. L’un dévorait une salade aux harengs, et l’autre s’entretenait avec la servante au cuir jaune, Fusia Caninia... Il lui dit quelques gracieusetés, et tous deux en venaient aux mains. HENRI HEINE. ENVOYER SON ENFANT À LA BLANCHISSEUSE. Au moment où l’homme va jouir, lui retirer prestement son engin du trou où il se délecte, et le forcer à répandre son sperme dans les draps. ÉPLUCHER DES LENTILLES. Branler une femme avec les cinq doigts de la main droite. _Tribade avec le cotillon, Je sais éplucher des lentilles; Je sais faire le postillon Aux garçons comme aux jeunes filles._ (_Parnasse satyrique._) ÉPONGE. Femme. Épouse ou maîtresse qui vous éponge, en manœuvrant du cul, le trop plein de vos couilles. ÉPONGE (Mettre une). Moyen qui donne aux amants la liberté de se livrer à tous les transports et au feu du plaisir, sans crainte de faire des enfants. J’engageai donc ta bonne, depuis le jour où tu nous a découverts, à se munir, avant nos embrassements, d’une éponge fine, avec un cordon de soie délicat qui la traverse en entier et qui sert à la retirer. On imbibe cette éponge dans de l’eau mélangée de quelques gouttes d’eau-de-vie; on l’introduit exactement à l’entrée de la matrice, afin de la boucher, et quand bien même les esprits subtils de la semence passeraient par les pores de l’éponge, la liqueur étrangère qui s’y trouve, mêlée avec eux, en détruit la puissance et la nature. On sait que l’air même suffit pour la rendre sans vertu. Dès lors, il est impossible que l’on fasse des enfants. MIRABEAU. ÉPOQUES (Avoir son ou ses). Avoir ses menstrues. ÉPOUX, ÉPOUSE. Amant, maîtresse. Les femmes elles-mêmes appellent leurs amants: mon époux. LÉO LESPÈS. _Et comme aisément on s’y blouse, Si, quelquefois, vous entendiez Ces mots: mon époux, mon épouse, Traduisez net: Non mariés._ FR. DE COURCY. Épousez-moi, épousez-moi tout de suite; je le veux, je l’ordonne. SOUVET. Bathilde fut très étonnée d’être épousée tout à fait. PIGAULT-LEBRUN. ÉPUISER SES MUNITIONS. Baiser avec excès, dépenser tout son sperme au profit d’une seule femme, et n’en plus avoir pour les autres. Pourquoi commettre cette imprudence de contenter ma femme, quand Urinette m’attendait?... Cela s’appelle épuiser ses munitions. LEMERCIER DE NEUVILLE. ÉPUISER UN HOMME. Lui vider ses réservoirs à sperme par des branlages répétés, ou par des suçages réitérés, ou par des coups trop fréquemment tirés avec lui. _Elle épuise, elle tue, et n’en est que plus belle._ ALFRED DE MUSSET. _Mais on sait Qu’en secret Elle épuisait un nerveux récollet._ COLLÉ. ÉRECTION. État satisfaisant du membre viril,—du verbe latin _arrigere_, dresser, relever. _Sa main douce, blanche et petite, Avec un art extrême excite L’érection._ H. RAISSON. ESCRIME. Combat amoureux; fouterie. _Depuis que’q’ temps j’ai l’estime D’un sapeur-pompier, Qui m’ donn’ des leçons d’escrime En particulier._ CH. COLMANCE. _Percez-moi de tierce et de quarte; Songez que c’est pour notre bien, Fendez-vous bien, Et tâchez que votre coup parte Dans le même instant que le mien._ CH. LEPAGE. ESPÈCE. Coureuse, libertine; terme de mépris des grandes dames à l’égard des petites dames. Si vous connaissez des espèces pareilles, Madame, je suis votre servante. LA POPELINIÈRE. _Une dame de cour, S’en étant emparée, Fit languir plus d’un jour La bourgeoise sevrée, Disant: C’est bien, ma fille, Pour ces espèces-là Qu’est faite la béquille Du père Barnaba._ COLLÉ. ESSAYER UN LIT. Tirer un coup dessus. _Sur le lit que j’ai payé Je ne sais ce qui se passe: A peine l’ai-je essayé, Que le bougre me le casse._ GUSTAVE NADAUD. ESSAYER UNE FEMME. Coucher plusieurs fois avec elle pour s’assurer qu’elle baise bien, qu’elle aime vraiment l’homme. _Viens donc m’essayer prompt’ment, Et si tu m’trouv’s dign’ d’êtr’ ta femme, Nous f’rons mettr’ dessus notr’ flamme Pour quèqu’ sous d’ Saint-Sacrement._ (_Parnasse satyrique._) ESSUYER LES SPERMES. Baiser une femme qui a été baisée déjà plusieurs fois dans la journée ou dans la soirée, et n’a pas eu le temps de nouer sa ceinture entre l’amant d’un franc et celui de cent sous. Il est des spermes qu’on n’essuie pas. BATAILLE. ESTOMAC (Avoir de l’). C’est-à-dire de la poitrine, avec de gros tétons.—On dit, en plaisantant, d’une femme qui a de gros tétons, qu’elle est _poitrinaire_. _Le parrain, vieux païen, Lorgnant la double loupe, De Suzon qui boit bien, Remplit souvent la coupe; Et le vaurien, touche en servant la soupe, D’un doigt fripon, l’estomac de Suzon._ CH. COLMANCE. ÉTALON. Beau fouteur, homme de qui les femmes,—même les plus bêtes—aiment les _saillies_. _Dans nos haras en Turquie, Femme un peu jolie Veut au gré de son envie, Se voir bien servie, L’être par onze ou douze étalons Grands, gros, gras, beaux, blancs, noirs ou blonds._ COLLÉ. J’ai un étalon d’ordinaire, et encore d’autres amoureux. P. DE LARIVEY. ÉTEIGNOIR. La nature de la femme, où vient en effet s’éteindre, en fondant, la chandelle de l’homme. _La chandelle était trop petite, Ou l’éteignoir était trop grand._ ÉMILE DEBRAUX. Nous allâmes rire chez moi de cette tragi-comédie et éteindre dans nos voluptueux ébats, les feux dont ce spectacle lascif venait de nous embraser. (_Félicia._) Il avait éteint sa chandelle par deux fois. NOEL DU FAIL. ÉTENDARD D’AMOUR (L’). Le membre viril, qui conduit les femmes à la victoire et au bonheur. _Parfois, chez le polisson, D’amour l’étendard se hausse._ JULES POINCLOUD. ÉTENDRE SUR LE DOS (S’). Se mettre en posture pour recevoir l’assaut de l’homme. Elle s’étend de nouveau sur le dos et il se met en devoir de la baiser. LEMERCIER DE NEUVILLE. ÊTRE (Y). Sous-entendu: _entré dans le con d’une femme_. J’entre aisément à cette fois-ci.—Vous y êtes assurément—Oui, parbleu! tout y est. LA POPELINIÈRE. ÊTRE ALLUMÉ. Avoir envie de baiser. Aussi remarque-t-on de même le monarque allumé la suivre à pas précipités. LA POPELINIÈRE. ÊTRE À POIL. Être nue devant l’homme, ou nu devant la femme. Je n’ bande jamais bien d’vant une gonzesse qu’est tout à poil. LEMERCIER DE NEUVILLE. ÊTRE AVEC UNE FEMME. Être son amant; vivre en concubinage avec elle. Être avec un Anglais, c’était pour les femmes une fortune. AUGUSTE VILLEMOT. ÊTRE BIEN AIMABLE. Phrase polie qui signifie: _être bien cochonne_, et qu’emploient volontiers les filles de la rue pour engager les passants à entrer dans le bordel où elles exercent et à y dépenser leur blanc. Dites donc, bel homme, voulez-vous monter chez moi? J’suis ben aimable; v’nez, vous en serez pas fâché. HENRY MONNIER. ÊTRE BIEN EMMANCHÉ. Avoir un membre de conséquence, capable de contenter les femmes les plus difficiles. ÊTRE BIEN NÉ. Avoir un nez gros ou long, ce qui est de bon augure,—selon les dames,—qui s’en rapportent au dicton: Gros nez, gros vit. ÊTRE DE LA HAUTE. Appartenir au dessus du panier de la galanterie, être dame aux camélias et non simple gourgandine, se faire payer cinq cents francs et non cent sous. Il y a lorette et lorette: Mademoiselle de Saint-Pharamond était de la haute. PAUL FÉVAL. ÊTRE DE LA MANCHETTE. Préférer le cul au con.—L’ordre de la manchette a précédé celui de la rosette... affaire de mode. _Et mille gens m’ont dit qu’il n’aimait pas le con; Au contraire, on m’a dit qu’il est de la manchette, Et que faisant semblant de le mettre en levrette, Le drôle en vous parlant toujours du grand chemin, Comme s’il se trompait, enfilait le voisin._ BUSSY-RABUTIN. ÊTRE DE LA NATURE DES POIREAUX, LA TÊTE BLANCHE ET LA QUEUE VERTE. Se dit d’un vieillard qui bande encore pour le beau sexe et n’a de neige que sur la tête. ÊTRE ÉCHAUDÉ. Gagner la vérole ou la chaude-pisse. ÊTRE EN ÉTAT, ÊTRE FERME. Être en érection; avoir ce qu’il faut, dans son pantalon, pour contenter une femme exigeante. Je veux voir si vous êtes en état... Oui, vous êtes en état, cochon!... Il est plus fort que tout à l’heure... et dur! on dirait du fer! H. MONNIER. _Soyez ferme, ne pliez plus, Conservez toujours le dessus, Évitez la paresse... —Eh bien? Et surtout la mollesse; Vous m’entendez bien._ DOMIER. ÊTRE EN QUEUE. Être en disposition de jouer de la queue avec avantage. Il y a des jours où l’on est plus en queue que d’autres, où l’on baiserait volontiers toutes les femmes, si elles n’avaient à elles toutes, qu’un con. A. FRANÇOIS. ÊTRE ENRHUMÉ DE LA QUEUE. Avoir une chaude-pisse, un écoulement gonorrhéique. ÊTRE EN RUT. Avoir des démangeaisons de baiser, qu’on soit femme ou homme; avoir une ardeur furibonde: ... Cinq ans mit tout le peuple en rut! dit Auguste Barbier dans sa rude langue, à propos de la révolution de 1789. ÊTRE HEUREUX. Jouir en baisant ou en se masturbant, au moment où le sperme part sous l’action du frottement. Tu vas te soulager, mon chéri, je te le promets; le roi Louis-Philippe n’aura jamais été aussi heureux que tu vas l’être. LEMERCIER DE NEUVILLE. _La douleur qu’il éprouve est quelquefois bien grande; Mais il ne se plaint pas: il est heureux... il bande!_ LOUIS PROTAT. ÊTRE INSCRITE. Avoir sa carte de prostituée, délivrée par la préfecture de police. J’avais un enfant, un garçon; il est mort... J’crois ben, j’nourrissais: l’idée de m’savoir inscrite, ça m’avait tourné mon lait. HENRY MONNIER. ÊTRE LE PLUS HEUREUX DES HOMMES. _Ad summum voluptatem pervenire._ ÊTRE NEUF ou NEUVE ou NOVICE. Ne rien connaître de la rocambole de l’amour. N’avoir pas encore servi sur la femme ou sous l’homme; avoir son pucelage—ou l’avoir perdu depuis peu! Il est fort neuf, à la vérité, peu au fait du service des bains, j’ose cependant me flatter qu’il contenterait madame. (_Les Aphrodites._) ÊTRE ou N’ÊTRE PAS EN TRAIN DE FAIRE QUELQUE CHOSE. Avoir ou n’avoir pas envie de baiser; se sentir ou ne pas se sentir en queue. Dis donc, chéri, pisq’ t’es t’en train de rien faire, moi non plus, si nous tâchions d’ pioncer un peu? HENRY MONNIER. ÉTRENNE (Avoir ou n’en pas avoir l’). Avoir le pucelage d’une fille ou d’un garçon,—par devant,—par derrière, ou des deux côtés. _J’ai ri de bon cœur,—d’un garçon d’honneur A la figure éveillée. Au premier signal—on ouvre le bal Sans trouver la mariée. Notre égrillard—d’un air gaillard—l’amène; L’époux prétend—danser et prend—sa reine. Va, dit le malin—au mari bénin, Tu n’en auras pas l’étrenne._ ELISA FLEURY. ÉTRENNER. Faire un miché; raccrocher un homme dans la rue. Voilà mon tour de bitume arrivé... Il faut qu’on m’étrenne! LEMERCIER DE NEUVILLE. ÊTRE PRÊT. Bander suffisamment pour faire le voyage à Cythère. A quoi bon, puisque tu n’es pas prêt!—Oh! tes caresses vont me ranimer! LEMERCIER DE NEUVILLE. ÊTRE VAINQUEUR. Faire l’acte vénérien. _Lise d’un œil mourant et tendre De Colin invite l’ardeur, Et sans songer à se défendre, Souffre qu’il soit trois fois vainqueur._ VADÉ. ÉTUI. La nature de la femme,—dans laquelle l’homme fourre sa grosse aiguille. Elle ne voulut oncques que le marié le mît en son étui. B. DESPERRIERS. —Se dit aussi du membre viril, à cause de sa forme: _Vous qui, pour charmer vos ennuis, Empoignez... des aiguilles, Venez, je fournis des étuis Qui vont à tout’s les filles..._ (_Chanson anonyme moderne._) EUNUQUE. Homme à qui l’on a enlevé les attributs de la virilité, pour qu’il puisse garder impunément un sérail. Mais tous les eunuques ne sont pas gardiens de harems. EXCÈS. Abus des plaisirs. Les excès...—Je n’en connais point, Madame: on n’a jamais assez de plaisir.—Je ne suis pas de cet avis. On peut en avoir trop et perdre par là le charme du désir, plus précieux que le plaisir lui-même. A. DE NERCIAT. (_Le Diable au corps._) EXERCER UNE FILLE. La baiser, pour lui apprendre le métier de fouteuse. EXERCICE. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien. La dame avait fait provision pour l’exercice du cas. (_Moyen de parvenir._) _Trois femmes un jour disputaient Quels, en l’amoureux exercice, Les meilleurs instruments étaient Pour savourer plus de délice._ (_Cabinet satyrique._) _Nous avons passé tout le jour Dans cet exercice d’amour._ GRÉCOURT. Nous employâmes plusieurs heures dans ce doux exercice. LOUVET. Elle se trouva un peu gênée dans sa marche, mais elle l’attribua aux exercices un peu répétés de la nuit. PIGAULT-LEBRUN. EXHIBER SES PIÈCES. Présenter son membre à la putain que l’on veut baiser et qui, elle, veut auparavant s’assurer que l’engin qui va besogner est sain et propre au service. Exhibe tes pièces, mon petit chat. J. LE VALLOIS. EXPÉDIER. Faire jouir rapidement, en quelques coups de cul. _Les beaux pères n’expédiaient Que les fringantes et les belles._ LA FONTAINE. EXPLOITS. Non ceux de Mars, dont nous ne nous occupons pas, mais ceux de l’amour.—C’est le nombre de fois que l’on a obtenu dans la même nuit ou journée les faveurs d’une femme. _Mais six exploits mirent bas le gendarme._ PIRON. L’on courut voir avec une lumière, s’il ne lui était point arrivé quelque malheur, et on le trouva tombé sur le carme qui exploitait la nourrice au pied d’un escalier. (_Le Compère Mathieu._) _Tant bien exploite autour de la donzelle Qu’il en naquit une fille si belle._ LA FONTAINE. _Un cordelier exploitait gente nonne, Qui paraissait du cas se soucier._ GRÉCOURT. _Et s’exploitant de grand courage, Ah! que je fais là de cocus!_ PIRON. F FAÇON À UNE FEMME (Faire une). La baiser, la remuer du tranchant de la pine, comme le laboureur remue la terre du tranchant de sa charrue—pour la rendre féconde. _Oui, je connais ça: c’est madame Qui prend son p’tit air polisson: Elle a besoin, la chère femme, D’une façon de ma façon._ JEAN DU BOYS. FAÇONNER UNE FEMME. La baiser, lui faire une ou plusieurs façons, selon que l’on est bon ou mauvais laboureur. _Quand dans mes bras Je tiens une nonne, Je la façonne Mieux que personne._ COLLÉ. FAIRE (Le). Faire l’amour,—façon bégueule de parler d’une chose toute naturelle. Le faire, ma mie, c’est décharger. HENRY MONNIER. _Sexe charmant à qui l’on fait Ce qu’il est si joli de faire, Je voudrais vous avoir au fait Pour vous montrer mon savoir-faire; Car avec vous quand on le fait, On a tant de plaisir à faire, Qu’on voudrait ne pas l’avoir fait Pour pouvoir encor vous le faire._ (_Parnasse satyrique._) FAIRE ÇA ou CELA. Faire l’acte vénérien,—le péché dont on n’ose pas prononcer le nom et auquel on fait sans cesse allusion. _Cela_, c’est l’_amour_. _Que moyennant vingt écus à la rose Je fis cela, que chacun bien suppose._ F. VILLON. _Veux-tu donc me faire cela? Promptement me coucherai là._ THÉOPHILE. _Je crois bien qu’ils firent cela, Puisque les amours qui les virent Me dirent que le lit branla._ GRÉCOURT. C’est que les grandes dames font ça par poids et mesures, et que, nous autres, c’est cul par-dessus tête. LA POPELINIÈRE. _Tout le monde à peu près, putain et femme honnête, Ministre ou chiffonnier, marquise ou bien grisette, Dit: faire ça..._ LOUIS PROTAT. Ah! maman, maman, que c’est bon!... Comme tu fais bien ça, mon chéri. HENRY MONNIER. Ça n’t’empêchera pas de me faire ça, n’est-ce pas?—Aux p’tits oignons, mon infante! LEMERCIER DE NEUVILLE. FAIRE COMPTER LES SOLIVES À UNE FEMME. La renverser sur le dos et la baiser vivement,—acte pendant lequel, tout en jouissant, elle regarde au plafond et non ailleurs. FAIRE CHOU BLANC. Rater une femme. FAIRE DÉGRAISSER (Se). Faire l’acte vénérien. Les bons coqs sont maigres, en effet. FAIRE DE L’ŒIL. Provoquer un passant, par un coup d’œil, à monter tirer un coup de cul. _Aussi, je le dis sans orgueil, Le beau sexe me fait de l’œil._ JULES MOINEAUX. FAIRE DESCENDRE LE POLONAIS. Expression usitée dans les bordels, lorsque les hôtes momentanés, les michés, font trop de vacarme: au lieu de menacer les perturbateurs d’aller chercher la garde, on les menace de _faire descendre le Polonais_—qui n’est autre, souvent, qu’un pauvre diable sans feu ni lieu recueilli par charité et logé dans les combles de la maison,—et les perturbateurs se taisent, effrayés par cette mystérieuse menace, par cette épée de Damoclès. FAIRE DES MANIÈRES, DES SIMAGRÉES. Hésiter à prendre le cœur—et le membre—d’un homme; refuser son bonheur. Ça fait des manières, et ça a dansé dans les chœurs. GAVARNI. Et comme elle se vantait d’être pucelle, elle croyait devoir encore faire quelques petites simagrées avant que de se rendre. BOURSAULT. FAIRE DURER LE PLAISIR. Branler savamment un homme, et, au moment où l’on devine, à ses yeux tournés et à ses spasmes, que le sperme monte dans la colonne et qu’il va se jeter par-dessus le parapet, poser le doigt sur l’ouverture et ne le laisser s’échapper que par petits filets. FAIRE EN LEVRETTE (Le). Baiser une femme par derrière, cul contre ventre au lieu de ventre contre ventre, à la façon des chiens et non à la façon des bons chrétiens.—Voir aussi FOUTRE EN LEVRETTE. Des baisers il vint aux attouchements et des attouchements à me mettre le vit au con, et me le fit encore une fois en lévrier, le con derrière. MILILOT. _Pour ne pas voir sa défaite, Et se cacher au vainqueur, Elle voulut qu’en levrette Je lui fisse cet honneur._ COLLÉ. _J’ai, lui dit-il, avec un tendre objet Depuis longtemps une intrigue secrète; Ce n’est là tout;_ item _je suis sujet... —A quoi? voyons.—A le faire en levrette._ PIRON. FAIRE LA CARPE. S’évanouir sous l’homme, dans l’excès de la jouissance qu’il procure au moment de l’introït. Voir _faire l’œil de carpe_. FAIRE L’AMOUR. Accomplir le plus impérieux des devoirs et le plus sacré des besoins physiques et intellectuels. Ferons-nous l’amour, cette nuit ? CH. SOREL. Si tu veux, nous allons faire l’amour... c’est meilleur... Ote ton pantalon. LEMERCIER DE NEUVILLE. _Il faut s’aimer toujours Et ne s’épouser guère; Il faut faire l’amour Sans curé ni notaire._ COLLÉ. FAIRE LA RETAPE. Aller se promener sur les boulevards, pour y raccrocher des hommes et les amener baiser au bordel. FAIRE LA VIE. Mener une vie débauchée, coucher tous les jours avec un nouvel amant lorsqu’on est femme, avec une nouvelle maîtresse lorsqu’on est homme. FAIRE LE BOULEVARD. Se promener sur le boulevard des Italiens, ou sur le boulevard Montmartre, à l’heure où les hommes abondent, pour en raccrocher un ou plusieurs.—Se dit des lorettes, dans l’intervalle d’un entreteneur à l’autre. FAIRE LE CHAPEAU DU COMMISSAIRE. Faire jouir un homme en lui suçant la pine et, en même temps, en lui pelotant doucement les couilles. Tu me f’ras l’chapeau du commissaire? LEMERCIER DE NEUVILLE. _En même temps elle peut faire Aussi chapeau du commissaire. Ce doux jeu qu’inventa l’amour Est aussi simple que bonjour! Tant que sa petite menotte Avec adresse vous pelote, Sa bouche vous suce le dard Pour en obtenir le nectar..._ MARC-CONSTANTIN. FAIRE LE CAS. Se masturber. _Lorsque j’y pense, et même encore ici, Je fais le cas.—Pardieu, lui dit le moine, Je le crois bien, car je le fais aussi._ PIRON. FAIRE LE CON COCU. Enculer une femme—ou un homme. _Il déconne et s’adresse au cul, Puis, zeste!... il fait le con cocu, En bravant merde et foire._ (_Parnasse satyrique._) FAIRE LE DESSUS. Se placer dessus dans le duo amoureux, avec la femme dessous. Quelquefois, c’est la femme qui fait le dessus et l’homme le dessous. Voir la _Diligence de Lyon_. _Mais cette fille trop pensante Qu’amour d’innover consumait, Prit le dessus, tant elle aimait La philosophie agissante._ BÉRANGER. FAIRE L’HOMME. _Parfois la femme aussi veut faire l’homme; C’est un plaisir que l’on renomme! Elle monte à cheval sur vous Pour tirer ses deux ou trois coups. Sa motte agit sur votre ventre; Plus elle pousse, mieux ça rentre; Et son foutre mouillant les draps, Elle se pâme entre vos bras._ MARC-CONSTANTIN. FAIRE LE MÉTIER. Sous-entendu _de putain_. Qu’ils sont jolis tes tétons! qu’ils sont ronds et fermes! je vois bien qu’il n’y a pas longtemps que tu fais le métier. LA POPELINIÈRE. FAIRE LE SERRURIER. Frotter longtemps son membre contre les parois du vagin d’une femme sans parvenir à éjaculer. Voir _limer_. FAIRE LE SAUT. Se dit d’une femme que l’insistance passionnée d’un homme oblige à se laisser baiser par lui. _De ces brebis à peine la première A fait le saut, qu’il suit une autre sœur._ LA FONTAINE. FAIRE LE TROTTOIR. Se promener, décolletée, dans les rues, à la nuit tombante, en remuant habilement les fesses, pour allumer les hommes et les engager à venir au bordel voisin. Mon cher, j’descends dans la rue; a y était qui f’sait l’trottoir. HENRY MONNIER. _Commèr’ vaut compère: Il fait le mouchoir, Elle le trottoir._ (_Chanson anonyme moderne._) FAIRE L’ŒIL DE CARPE. Jouer de la prunelle d’un air langoureux, pour allumer, soit les hommes quand on est femme, soit les femmes quand on est homme. _Un petit coup d’épée à porter en écharpe, De quoi traîner la jambe et faire l’œil de carpe._ E. AUGIER. FAIRE METTRE (Se le). Sous-entendu: le membre viril dans le vagin ou dans le cul. _Le Florentin lui dit: Ne m’en fais pas reproche, Car dans une bamboche Tu te l’ fais mettre aussi._ JOACHIM DUFLOT. FAIRE MINON-MINETTE. Branler une femme avec la langue. —Comment, ma mie, ça s’appelle quand on branle avec sa langue?—Faire minon-minette. HENRY MONNIER. _Elle vous fait minette Et puis avale tout._ JOACHIM DUFLOT. FAIRE MOUILLER LA FESSE (Se). Se faire baiser,—parce que dans l’averse de sperme qui tombe tout à coup sur elle, la femme n’a pas le temps d’ouvrir son parapluie et de préserver son ventre et ses fesses de l’inondation. _Par un député ce mac A fait repasser sa nièce, Qui s’est fait mouiller la fesse Pour un bureau de tabac._ DUMOULIN. FAIRE PAN PAN. Baiser une femme, imiter avec la queue dans le vagin le bruit sourd du marteau de cordonnier frappant pour l’assouplir sur un morceau de cuir. _Si du paon dépend Mon plaisir, c’est qu’un paon, Cet animal pimpant, A Vénus fit pan pan!_ J. DU BOYS. FAIRE PLAISIR. Faire jouir, soit en branlant, soit en baisant une personne. Ah! petite bougresse! que tu me fais de plaisir!... Ahi! ahi! je décharge! je décharge!... LA POPELINIÈRE. _C’est un homme qui trop s’ingère A faire plaisir aux femmes._ (_Farces et moralités._) _S’ils font plaisir à nos commères, Ils aiment ainsi les maris._ F. VILLON. FAIRE POSTILLON. Introduire son doigt dans le cul d’un homme, lorsqu’il vous baise, afin de le faire jouir plus vite. _Avec mon nez, bien qu’il soit long, Je ne puis me fair’ postillon. Et voilà ce qui me chagrine: Avant ma mort j’aurais voulu Foutre mon nez dans l’ trou d’ mon cul._ DUMOULIN. —Rendre le même service à la femme, lorsqu’elle fait le dessus et vous le dessous, dans le duo vénérien. _L’homme, de sa main droite, ou lui fait postillon, Ou la glisse en dessous et lui branle le con._ L. PROTAT. FAIRE PRIER (Se). Se dit d’une femme qui refuse, ou fait semblant de refuser l’offre qu’un homme lui fait de son membre,—ce qui est refuser son bonheur. _Dans le siècle où les dames Ne se font pas prier, Avoir toutes les femmes Afin de varier._ COLLÉ. FAIRE RAMASSER (Se). Se faire arrêter par les agents de police pour avoir excité les passants à la débauche, après onze heures du soir. Si ben qu’eune nuit, c’était hors barrière, on m’ramasse... De là, au dépôt... Quand j’ai sorti, j’étais putain... HENRY MONNIER. FAIRE RELÂCHE. Se refuser à toute conjonction, par maladie mensuelle ou par fantaisie pure,—ce qui est assez rare, qui a bu voulant toujours boire. _Il faut que tous les mois l’artiste se repose... Une affiche à la porte, affiche de couleur, Sur laquelle, en travers, une bande s’attache, Avertit le public qu’ici l’on fait relâche._ AUG. ROUSSEL. FAIRE REMPLIR (Se). Se faire faire un enfant. _L’un me remplit, l’autre me bourre... Que puis-je désirer de plus?_ MARCILLAC. FAIRE RIVER SON CLOU. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. _La petite savequière, Qui demeure en ce carquié, Va faire river son clou Tous les dimanches à Saint-Cloud._ (_La Comédie des Chansons._) FAIRE SA MERDE. Faire des façons, des cérémonies—en parlant d’une femme qui ne veut pas être baisée. _Mais tu ne l’aimes pas. Avec moi tu veux faire Ta merde, voilà tout....._ LOUIS PROTAT. FAIRE SA POIRE. Faire des façons,—en parlant d’une femme qui hésite à se laisser baiser. FAIRE SA SOPHIE. Se dit de toute femme qui fait la _sage_ quand il ne le faut pas. A quoi ça m’aurait avancé de faire ma Sophie? CHARLES MONSELET. FAIRE SA TOILETTE. Se laver après le coït, le cul lorsqu’on est femme, la queue quand on est homme, pour éviter les dangers qui résulteraient infailliblement d’une accumulation de sperme—et par amour de propreté, lorsqu’on s’est habitué dès l’enfance à être propre. N’entre pas, mon chéri; attends que j’aie fini ma toilette. LEMERCIER DE NEUVILLE. FAIRE SAUTER LE BOUCHON. Branler un homme, ou baiser avec lui,—ce qui, naturellement, provoque l’éjaculation du sperme. Il se sent déjà des velléités pour cette friponne de Célestine, dont il est voisin, et qui joue avec lui de la prunelle à faire sauter le bouchon. A. DE NERCIAT. _Vous êtes gai comme un sermon, L’abbé, le diable vous conseille; Faites sauter votre bouchon Sans ma bouteille._ H. CANTEL. FAIRE SES PETITES AFFAIRES. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. Ils se firent allumer du feu dans une chambre où ils firent leurs petites affaires. TALLEMANT DES RÉAUX. FAIRE SOIXANTE-NEUF. Gamahucher une femme pendant qu’elle vous suce la pine,—ce qui ne peut se faire qu’en intervertissant mutuellement la position ordinaire au coït, c’est-à-dire en faisant d’un 6 un 9 et d’un 9 un 6: 69. _Soixante-neuf et son vit se redresse! Soixante-neuf ferait bander un mort!_ (_Chanson anonyme moderne._) FAIRE SON DEVOIR. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien. _Et si l’époux avait fait son devoir._ CL. MAROT. Il y vint tout apprêté en chemise pour faire son devoir. BRANTÔME. Quand le mari fut couché et qu’il eut fait son devoir. TALLEMANT DES RÉAUX. FAIRE SON ÉTROITE. Faire la dégoûtée, en parlant d’une femme à qui un homme propose de la baiser. _... Homme de qui la femme... Fait l’étroite avec lui, même lorsqu’elle est large._ L. PROTAT. FAIRE SON JOSEPH. Résister aux avances d’une femme, comme le fils aîné de Jacob à madame Putiphar. FAIRE SON PALAIS-ROYAL. Se promener dans les galeries du Palais-Royal pour y raccrocher des hommes,—ce qui avait lieu surtout lorsque le Palais-Royal était un immense bordel où se donnaient rendez-vous, pour jouir, les membres virils des cinq parties du monde. De tous les points de Paris, une fille de joie accourait faire son Palais-Royal. H. DE BALZAC. FAIRE TÊTE-BÊCHE. Se placer mutuellement de façon que la pine de l’homme soit à la hauteur de la bouche de la femme qui la suce, et que le con de la femme soit à la hauteur de la langue de l’homme qui s’y introduit. De même, naturellement, entre tribades qui veulent jouir ensemble. _A leurs côtés j’entends Des cris intermittents; Géraudon et Tautin Font tête-bêche un repas clandestin._ J. DUFLOT. _Mais, parfois, quand il trouve une motte bien fraîche, Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche._ L. PROTAT. FAIRE TOUT. Ce qu’une fille qui raccroche un homme dans la rue lui promet de faire quand ils seront seuls dans une chambre du bordel; cela consiste à se mettre nue, à le branler, à le sucer, etc., etc. J’te collerai cent sous... Mais tu m’f’ras tout! LEMERCIER DE NEUVILLE. FAIRE TRÊVE DU CUL. S’arrêter dans l’acte vénérien. _Pourquoi fais-tu, dit la garce affolée, Trêve du cul?_ RÉGNIER. _La garce après maintes secousses, Lui dit: Faisons trêve du cu._ THÉOPHILE. FAIRE UNE CAVALCADE. La femme sur le dos et le vit dans le con, l’homme, au lieu de rester entre les cuisses de la dame, les serre l’une contre l’autre afin de jouir davantage et passe ses genoux par-dessus elle, comme s’il allait à cheval. Ça fait des manières, un porte-maillot comme ça!... et qui en a vu, des cavalcades! GAVARNI. FAIRE UNE CONQUÊTE. Débaucher une femme, une fille; l’emmener coucher. FAIRE UNE FAUSSE COUCHE. Éjaculer en dormant, soit parce qu’on est couché sur le dos et que cette position vous met toujours en érection, soit parce qu’on a un songe libertin dans lequel on croit foutre réellement une femme. _... Je bandais, et si fort, sur ma couche étendue, Que j’en fis une fausse..._ LOUIS PROTAT. FAIRE UNE FEMME. Distinguer parmi la foule, au bal ou au théâtre, une femme quelconque, qui vous porte à la peau, et l’emmener coucher. En attendant, il a fait une femme superbe, dit un autre en voyant Rodolphe s’enfuir avec la danseuse. HENRY MURGER. —On dit aussi dans le même sens: _Lever une femme_. FAIRE UNE FIN. Se marier.—Après avoir bien vécu, bien fait la noce, devenir épicier, maître de bordel et... cocu, comme X, Y et Z, que tout le monde connaît.—Ces dames font également une fin. _Quoique l’état ne manque pas D’appas, Foi de Margot, si ça ne reprend pas, Je m’expatrie, Ou bien je me marie; Il faut enfin Que je fasse une fin._ F. SERÉ. FAIRE UNE GROSSE DÉPENSE. Faire de suite un grand nombre de fois l’acte vénérien. Le duc de Saux avait fait la nuit une grosse dépense avec Louise d’Arquien, fameuse courtisane. (_La France galante._) FAIRE UNE PINCE AU BONNET DE GRENADIER. Se dit des femmes qui, lorsqu’on les baise, se placent de façon à rendre l’introduction du membre moins facile et à faire supposer—aux imbéciles—qu’elles sont étroites. _V’là pourtant qu’un jeune vélite, Malgré sa taille tout’ petite, Un soir voulut en essayer. A ses désirs je m’ prête, Mais je n’ perds pas la tête: Pour qu’il n’y entr’ pas tout entier, Je fis un’ pince—au bonnet d’ guernadier._ HENRI SIMON. FAIRE UN HOMME. Jeter son hameçon dans une foule masculine, au Casino ou ailleurs, et le retirer avec un goujon au bout. Les lorettes ne vont pas dans les réunions publiques pour autre chose que pour faire des hommes. SEIGNEURGENS. FAIRE VENIR L’EAU À LA BOUCHE. Donner soif de fouterie à une vierge ou à un puceau, en faisant devant eux un tableau éloquent des béatitudes amoureuses. Elle lui sait si bien représenter les douceurs de l’amour, avec des instructions et des naïvetés si plaisantes, qu’elle lui en fait venir l’eau à la bouche. MILILOT. FAIRE VENIR LE FOUTRE À LA BOUCHE. Mettre une femme ou un homme en appétit d’amour, en patinant l’une ou en polissonnant avec l’autre. T’es bien monté... mâtin! Ça vous fait venir le foutre à la bouche. LEMERCIER DE NEUVILLE. FAIRE VIT QUI DURE. Être avare de son sperme, ne le dépenser qu’à bon escient, avec sa propre femme ou avec celles des autres, mais sans furie, sans extravagance, en homme qui tient à jouir jusqu’aux confins extrêmes de l’âge mûr. _Puis sentant l’ bouillon monter Et voulant fair’ vit qui dure, Je me retrouve en posture, Un’ chandelle où vous savez._ (_Parnasse satyrique._) FAIRE VOIR LA FEUILLE À L’ENVERS. Baiser une femme dans les bois, parce qu’étant sur le dos et levant les yeux au ciel elle ne peut apercevoir que le dessous des feuilles d’arbre. _Bientôt, par un doux badinage, Il la jette sur le gazon. —Ne fais pas, dit-il, la sauvage, Jouis de la belle saison... Ne faut-il pas, dans le bel âge, Voir un peu la feuille à l’envers?_ RÉTIF DE LA BRETONNE. FAIRE VOIR LA LUNE. Montrer son cul. _Parlez-moi d’une planète Qu’on examine à l’œil nu. Chaque soir, me dit ma brune, Si tu veux être discret, Je te ferai voir la lune A dada sur mon bidet._ A. JACQUEMART. FAIRE ZAGUE, ZAGUE. Branler un homme. Comtesse, empoigne-le par le milieu... Là! là!... à merveille! Promène ta main d’un bout à l’autre, et serre-le-moi fort, de peur qu’il n’échappe... Fais zague, zague... Ah!... LA POPELINIÈRE. FAIRE ZIZI, PANPAN. Faire l’acte vénérien—si plein d’onomatopées. _Près d’Ève, Satan déguisé, Avec deux mots fit sa conquête; En les prononçant, le rusé Brandillait la queue et la tête. Voici les deux mots du serpent: Zizi, panpan._ LOUIS FESTEAU. FAIT (Le). L’acte vénérien. _Un mari goguelu Trouva sa femme sur le fait._ G. COQUILLART. _Cela ne plut pas au valet, Qui, les ayant pris sur le fait, Vendiqua son bien de couchette._ LA FONTAINE. FARAUD. Amant de cœur, maquereau. _Monsieur, il faut vous déclarer Que c’est une femme effrontée Qui fit assassiner son homme Par son faraud..._ dit l’auteur de la chanson sur le supplice de la Lescombat. FARCEUSE. Gourgandine, femme dont le métier est de faire des farces aux hommes, c’est-à-dire de prendre leur argent et leur queue, et de se foutre d’eux après en avoir été foutue. FARCY (La). Nom d’une maîtresse de bordel très connue à Paris, et qui n’a dans son troupeau que de très belles putains. _Je vous aime ainsi, divine salope La Farcy n’a pas de telles Vénus._ ANONYME. FARFADET. Nom qu’on donnait au XVIIIe siècle à une variété de maquereaux; témoin ce passage du _Colporteur_ de Chevrier: «Croirait-on que quand ce _guerluchon_ ne suffit pas, il est dupé lui-même par une troisième espèce appelée _farfadet_?» Voir _Milord Pot-au-feu_. FARFOUILLER UNE FEMME. La baiser, ou quelquefois la peloter seulement. Il était las de baiser, manier, fouiller et farfouiller. MILILOT. Comme celle qui disait que Claude lui avait farfouillé dans son cul de devant. (_Moyen de parvenir._) FAUX PAS (Faire un). Badiner imprudemment avec un homme, et, au moment où l’on y pense le moins, glisser et tomber, le vagin entr’ouvert, sur sa pine en arrêt. _Je fuis... ciel! j’ai fait un faux pas! Ah! le juif en profite! Comment me dérober des bras De ce chien de lévite? L’abbé, de grâce! holà! holà! La chose est monstrueuse! Ah! malgré moi, que sens-je là? Je suis vertueuse!_ COLLÉ. FAVEURS D’UNE FEMME (Obtenir les). Être reçu à cuisses ouvertes par elle. Après cela, on peut bien juger que la dame ne fut pas longtemps sans donner ses dernières faveurs au cavalier. BUSSY-RABUTIN. _Ah! bien, dit-il, n’est-ce donc qu’avec moi Que vous avez la fureur d’être sage? Et vos faveurs seront le seul partage De l’étourdi qui ravit votre foi?_ VOLTAIRE. _Apprenez qu’en amour, bien souvent le divorce Naît de la dernière faveur._ GRÉCOURT. _Me faudra-t-il, pour complaire à l’usage, Du seul devoir attendre les faveurs, Qui de l’amour doivent être le gage._ PARNY. _Céphise est lubrique à la rage Et favorise chaque nuit Gnaton, en qui le sexe est à moitié détruit._ BRUZEN DE LA MARTINIÈRE. _Judith me fait horreur; Je renonce à l’honneur D’obtenir ses faveurs._ FÉLIX BOVIE. FAVORI. Amant, greluchon; maquereau, le mâle de toute sultane favorite. _Et les maris, de même Qu’ messieurs les favoris, Y sont pris._ COLLÉ. FÉMINISER. Oter la virginité. _Allons, Priape, allons, il faut enfin Féminiser ces onze mille vierges, Pour qui Cologne a brûlé tant de cierges._ PARNY. FEMME CHASTE. Le merle blanc du sexe féminin. _Casta, quia nemo rogavit_, parbleu! FEMME CHAUDE. Femme ayant les foies chauds, femme qui aime l’homme et jouit avec lui, quel qu’il soit, goujat ou roi, homme de peine ou de lettres, pourvu qu’il soit bon fouteur.—Femme qui bande et voudrait être baisée. Cela se dit, à propos du sexe auquel nous devons le jour—et la vérole,—comme à propos des chiennes, auxquelles nous devons des puces, avec cette différence, cependant,—toute en faveur de la race canine,—que les chiennes, une fois qu’elles ne sont plus en chaleur, ne se laissent plus grimper par les mâles, et que les femmes se font baiser en toute saison. FEMME ÉTROITE. Femme dont le vagin a l’étroitesse convenable et désirable pour retenir prisonnier le membre viril qui s’y est aventuré, jusqu’à ce qu’il s’avoue vaincu. _Le lit est imprégné de cette sueur moite Qui fait toujours trouver large la plus étroite._ L. PROTAT. FEMME FACILE. Femme qui accueille volontiers les propositions libertines des hommes. FEMME FROIDE. Qui, en apparence, n’éprouve pas de plaisir dans la conjonction amoureuse et fait jouir les hommes sans paraître jouir elle-même. Mais comme elle est naturellement froide, apparemment que le jeune seigneur n’y trouva pas son compte, car Mme Copen ne le revit plus. LA POPELINIÈRE. FEMME GALANTE. Femme dont le métier est de faire jouir les hommes—qui en ont les moyens. FEMME HONNÊTE. Femme mariée,—selon toutes les femmes mariées. _La femme honnête la plus folle, Aujourd’hui, le fait est certain, N’a plus que six fois la vérole, Je ne veux plus être catin._ E. DEBRAUX. _Es-tu lass’ d’amourette? Enfin, dis-moi, veux-tu, Pour dev’nir femme honnête, Épouser un cocu? Encore un coup d’cu, Jeannette!_ E. DEBRAUX. FEMME INCONSÉQUENTE. Façon polie de dire qu’elle est putain. Lorsque, dans le monde, une jeune dame n’a pas très bien su étendre le voile par lequel une femme honnête couvre sa conduite, là où nos aïeux auraient rudement tout expliqué par un seul mot, vous, comme une foule de belles dames à réticences, vous vous contentez de dire:—Ah! oui, elle est fort aimable, mais...—Mais quoi?—Mais elle est souvent bien inconséquente. H. DE BALZAC. FEMME LABORIEUSE. Femme qui ne refuse jamais de conduire un miché au bonheur. Ah! monsieur, me dit cet homme avec des larmes d’admiration dans la voix, à quelque heure de la nuit qu’on frappe, si nous sommes couchés, elle se lève sans rechigner, va ouvrir au monsieur, reste avec lui le temps qu’il faut et remonte se coucher jusqu’à ce qu’un nouveau coup de sonnette la fasse relever et redescendre: c’est une femme bien laborieuse! A. FRANÇOIS. FEMME LARGE. Femme dont le vagin est d’une laxité à faire croire au membre imprudent qui s’y aventure qu’il entre dans une motte de beurre.—Voir _Femme étroite_. FEMME LASCIVE. Qui possède, dans ses regards, dans ses gestes, dans ses mouvements, dans ses paroles, l’art d’allumer les désirs des hommes.—On dit aussi, mais moins fréquemment, _Homme lascif_, parce que la lasciveté est l’apanage spécial de la femme. Si ces jeunes gens s’offrent à vous, ne les refusez pas: ils sont si beaux, si vifs et si lascifs. LA POPELINIÈRE. FEMME LÉGÈRE COMME CHAUSSON. Extrêmement putain.—L’expression, très spirituelle et décente, a été employée pour la première fois par M. Aurélien Scholl dans un de ses échos du _Figaro_. FEMME LUBRIQUE. Savante en l’art d’aimer—et de faire jouir les hommes. Voici ce qu’il y avait: Minois de fantaisie; joli corps, créature lubrique. LA POPELINIÈRE. FEMMELETTE. Femme chétive, douillette, délicate, qui a des goûts futiles, etc...! _Que le bout du médium fait tomber en faiblesse, Qu’un vit fait passer au carmin..._ Elle ne jouait que l’ombre, le trictrac et les échecs, parce qu’ils sont savants et sérieux; tous les autres (jeux) étaient au-dessous d’elle, et ne pouvaient amuser que des femmelettes... A. DE NERCIAT. FEMME SAGE. Femme honnête, selon toutes les femmes mariées—qui sont plus ou moins sages. _Il était une dame Fraîche, ayant des couleurs Et des mœurs; Elle était sage-femme Et femme sage autant Qu’à présent On l’est, Dieu merci!..._ SCRIBE. FENDASSE. La nature de la femme—à soldats. _Le plus vieux trou, la plus sale fendasse, Rien n’échappait à son vit furieux._ (_Parnasse satyrique._) FENTE. La nature de la femme, destinée à être fendue. Rien ne fut soustrait à mes regards... Lucette, couchée sur lui, les fesses en l’air, les jambes écartées, me laissait apercevoir toute l’ouverture de sa fente, entre deux petites éminences grasses et rebondies. MIRABEAU. _Toutes filles, en cas pareil, Désireraient à leur réveil Qu’un tel que moi leur fît de rente Un bon vit pour boucher leur fente._ (_Cabinet satyrique._) _Et puis après il se vante D’avoir bouché votre fente._ GAUTIER-GARGUILLE. _Pontgibaut se vante D’avoir vu la fente De la comtesse d’Alaïs._ TALLEMANT DES RÉAUX. FERME DE ROGNONS (Être). Être solide au combat amoureux; faire durer longtemps l’affaire, comme l’Ascylte du _Satyricon_, dont le membre était si bien bâti. FESSES (Les). Les deux hémisphères qui jouent un si grand rôle dans la comédie à deux personnages intitulée: _La Fouterie_. Ce sont les tétons du derrière, comme les tétons sont les fesses du devant. Et puis me tournant par derrière, il contemplait tantôt mes épaules, tantôt mes deux fesses. MILILOT. _Langues de chatte et langues de serpent, Dans un monceau de tétons et de fesses, Vont se croiser, et derrière, et devant._ JOACHIM DUFLOT. FESSIER (Le). Le cul, qui porte des fesses comme le pommier des pommes. Tu es si fraîche que tu as sans doute le corps fort beau, et surtout le fessier. LA POPELINIÈRE. _Dans le sapin je plongeai mon regard Et j’aperçus un fessier magnifique Qu’il me semblait avoir vu quelque part._ ANONYME. FESTOYER. Faire l’acte vénérien. Il s’efforçait de trouver manière de la festoyer, comme il avait fait avant que monseigneur fût son mari. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Il ajoutait que, même à la sourdine, Plus d’un damné festoyait Proserpine._ VOLTAIRE. _Un cordelier faisait l’œuvre de chair, Et s’ébattait, en festoyant sa mie._ PIRON. FÊTE (la), FÊTER. Faire l’acte vénérien. _Elle n’eut dit ces mots entre ses dents Que le galant recommence la fête._ LA FONTAINE. _Je fêtai son milieu, Nom de Dieu! Trois fois avant qu’ je n’ sorte._ F. DE CALONNE. FÊTER LA SAINT-PRIAPE. Faire l’acte vénérien, qui est faire une œuvre pie. _Or, un jour que Sa Sainteté Solennisait la Saint-Priape._ B. DE MAURICE. FÉTU. Le membre viril. _De son fétu neuf pouces sont l’aunage._ PIRON. FEU AU CUL (Avoir le). Être ardent aux exercices vénériens. C’est plus d’un coup par heure; il avait donc le feu au cul! MILILOT. FEU DE PAILLE. Fouterie de pauvre ou de poète, qui commence en flambant de façon à faire espérer vingt coups, et qui s’éteint net après le premier. FIASCO. Insuccès amoureux.—_Faire fiasco._ Ne pas pouvoir bander au moment où il le faut. FIGNARD. Le cul (_inusité_). _Il écouta la vieille et lui laissa tout dire, Pencha son front rêveur; puis, avec un sourire, Lui foutit sa botte au fignard._ DUMOULIN. FIGUE. La nature de la femme, qui est de la nature de ce fruit, un peu plissée, un peu molle,—et savoureuse comme lui.—Les Italiens ne jurent que par là: _Per la fica!_ disent-ils. _De ton figuier mange le fruit, Et ne va pas durant la nuit Du voisin grignotter la figue._ PARNY. FILLE. Mot injurieux pour désigner une femme qui fait métier et marchandise de l’amour. Le mot fille signifie, _ad libitum_, ce qu’il y a de plus pur, ce qu’il y a de plus doux, ce qu’il y a de plus bas, ce qu’il y a de plus vil dans le sexe féminin.—Il est sage et timide comme une fille.—Il aime tendrement sa fille.—En quittant l’auberge, il a donné quelque chose à la fille.—Il a eu l’imprudence de se montrer au spectacle avec une fille. E. JOUY. _Prenez les intérêts des filles de Cypris, Et ne permettez pas qu’on en fasse mépris._ (_La France galante._) Le ramage des filles est cent fois préférable à l’argot des boursiers. A. DELVAU. _Nos ingénues à sentiments, En fait d’amants, Ruin’nt plus d’jeun’s gens En quinze jours, qu’une fille en douze ans._ E. DEBRAUX. FILLE À PARTIES. «Prostituée en carte ou isolée, mais avec plus de formes. Si elle se fait suivre par sa tournure élégante ou par un coup d’œil furtif, on la voit suivant son chemin, les yeux baissés, le maintien modeste: rien ne décèle sa vie déréglée. Elle s’arrête à la porte d’une maison ordinairement de belle apparence; là, elle attend son monsieur, elle s’explique ouvertement avec lui; et, s’il entre dans ses vues, il est introduit dans un appartement élégant ou même riche, où l’on ne rencontre ordinairement que la dame de la maison.» BÉRAUD. FILLE D’AMOUR. Fille de bordel, qui fait de l’amour un métier et de son cul une marchandise. _J’apprends qu’tu veux, monsieur d’Belleyme, Numéroter les fill’s d’amour._ BÉRANGER. FILLE DE JOIE. Femme qui exerce un triste métier, celui qui consiste à être à la disposition du premier venu. _D’une fille de joie Il fut enfin la proie._ THÉOPHILE. Le major l’avait fait mener au refuge où on enferme les filles de joie. D’OUVILLE. _Soupant, couchant chez des filles de joie._ VOLTAIRE. _Mais ce refrain banal rarement apitoie, Hormis l’adolescent, qui ne peut croire au mal Et cherche encor l’amour dans la fille de joie, Ignorant que la rouille a rongé le métal._ HENRY MURGER. FILLE DE MARBRE, FILLE DE PLÂTRE. Fille galante, dont le cœur est plus dur que les tétons. C’est à Paris que les filles de marbre apprennent péniblement le métier qui les fait riches en une heure. JULES JANIN. FILLE PUBLIQUE. Femme qui livre son corps au premier passant venu, moyennant un salaire qui varie suivant les quartiers dans lesquels elle exerce. La première ordonnance concernait les filles publiques et imposait à ces malheureuses des heures de sortie et d’autres mesures que la décence publique réclamait depuis longtemps. H. RAISSON. _Renonçant pour toujours à la fille publique, Vous seule auriez eu part aux faveurs de mon vit._ LOUIS PROTAT. FILLE SOUMISE. Fille ou femme à laquelle la préfecture de police impose une carte, dans l’intérêt de la santé publique—que compromettent tant les coureuses insoumises. FLAGEOLET. Le membre viril, dont les femmes savent si bien jouer et jouir, et dont elles se gardent bien de boucher _la patte_ d’où sort cette précieuse musique qui leur chatouille si agréablement le vagin. _Elle n’est pas musicienne, Mais elle est foll’ du flageolet Et veut que chaqu’ jour de la s’maine Je fredonne au moins un couplet._ E. DEBRAUX. _Je voudrais, ma belle brunette, Voyant votre sein rondelet, Jouer dessus de l’épinette Et au-dessous du flageolet._ THÉOPHILE. _Si tu veux danser, dispose Du flageolet que voilà._ COLLÉ. FLEUR. Pucelage,—que la femme est censée donner à son époux la première nuit des noces. _Qu’au dernier cri de douleur, Je suis maître de la fleur Qui pour moi seul est éclose, Je suppose, Je suppose, Irma, je suppose._ L. FESTEAU. _Cessez donc de pleurer un sort digne d’envie, Et ne regrettez plus la plus belle des fleurs; Si ne la garder pas, c’est faire une folie, On goûte en la perdant mille et mille douceurs._ BUSSY-RABUTIN. Te laisser vierge, c’est te faire sentir de la façon la plus cruelle que ta fleur ne vaut pas la peine qu’on se donnerait pour la cueillir. LOUVET. _Il est bon de garder sa fleur, Mais pour l’avoir perdue, il ne faut pas se pendre._ LA FONTAINE. Cette fleur, qui avait été réservée pour le beau prince de Massa-Carrera, me fut ravie par le capitaine corsaire. VOLTAIRE. _Pour eux ne brille cette fleur, Qu’amour, diligent moissonneur, Sait recueillir avant la fête Que le tardif hymen s’apprête._ PIRON. FLEUR D’ORANGER. Fleurs blanches qu’une fille porte sur la tête le jour de son mariage, pour dire à tout le monde: Je n’ai pas encore été baisée; j’ai toujours gardé ma fleur et mon fruit... défendu.—Laissons passer et disons avec Commerson: Le bouquet de fleurs d’oranger est le cynisme de la vertu. FLEURETTES. Petites fleurs du langage amoureux, douceurs que les galants débitent aux jeunes personnes qui y prêtent volontiers l’oreille,—faute de prêter autre chose à quelque chose de mieux. On dit aussi: _Conter fleurettes_, pour: parler d’amour. Je ne cessais de me retracer mon gentil Belval, allant au fait, et commençant par où les autres me semblaient ne devoir finir d’un siècle. Aussi, leurs fleurettes n’étaient-elles honorées d’aucune attention. FÉLICIA. _Des abbés coquets sont venus; Ils m’offraient pour me plaire Des fleurettes au lieu d’écus, Je les envoyai faire... vois-tu..._ GALLET. FLEUR DU MAL. Tribade—qui se fait respirer par une autre femme, qu’elle respire à son tour.—L’expression date de 1856, époque de la publication du livre de poésies de M. Charles Baudelaire, dans lequel les gougnottes sont chantées sur le mode ionien. FLEURONS DE VÉNUS. Accidents vénériens qui forment sur le front du malade une sorte d’auréole. _Les fleurons de Vénus te servent d’auréole; Comme un vase trop plein tu répands la vérole Sur tout un peuple frémissant._ DUMOULIN. FLEURS BLANCHES. Nom que, par corruption, on donne à un écoulement blanchâtre particulier aux femmes blondes, lymphatiques, chlorotiques, mal nourries,—parisiennes, en un mot. _Mulierum vulvæ fluores, stillationes morbosæ_, d’où, conséquemment, on devrait dire: _flueurs blanches_, du verbe latin _fluere_, couler. _La marquise a bien des appas, Ses traits sont vifs, ses grâces franches, Et les fleurs naissent sous ses pas; Mais, hélas! ce sont des fleurs blanches._ Comte de MAUREPAS. FOLICHON, FOLICHONNE, FOLICHONNEUSE, FOLICHONNETTE, FOLICHONNER, FOLICHONNADES, FOLICHONNERIES. Rieurs, bons vivants, folâtreries, gaillardises. _Mariette était si folichonne. Qu’elle embrassait les cuisiniers._ MARTIAL O... Je fus épris comme un toqué d’une aimable folichonnette. J. KELM. _Une folichonneuse, Cancane et me plaît mieux._ J.-E. AUBRY. _Folichons et folichonnettes, Rigolons et folichonnons._ F. VERGERON. M. M..., pour avoir lu des livres entachés de folichonnerie, copiera cent versets de la Bible. CH. JOLIET. FONDEMENT (Le). Les parties sexuelles, dont le fondement n’est cependant qu’une partie. _Craignez, craignez fort la vérole! Il faut garder son fondement Propre, avec tout son fourniment, Pour suivre les cours de l’école._ A. WATRIPON. FONTAINE. La nature de la femme, où s’abreuve l’humanité—altérée de jouissance. _Le vin est inventé pour vous: Il fait rejaillir la fontaine Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine._ (_Chanson anonyme moderne._) Nous fûmes aussitôt tous les trois près d’elle lui faire les caresses qu’elle montrait désirer; à peine avions-nous posé nos mains sur ses fesses, qu’après deux ou trois mouvements de reins, nous l’aperçûmes tourner de l’œil, et nous vîmes couler la fontaine du plaisir. MIRABEAU. —On le dit aussi d’une femme qui a des flueurs ou un écoulement vénérien. De là le surnom d’une célèbre habituée de bals, Clara Fontaine: _Coule, coule toujours, Fontaine des amours._ G. NADAUD. FORCER LA BARRICADE. Déchirer la membrane de l’hymen d’une vierge en la dépucelant, la baïonnette en avant. Il poussa et m’entr’ouvrit avec plus de facilité que devant, et fit tant à la fin, se remuant de cul et de tête, qu’il força la barricade. MILILOT. FORCER UNE FEMME. La baiser malgré elle. Je vous ai forcée, je vous ai violée; mais je n’ai pu faire autrement, et je vous en demande pardon. LA POPELINIÈRE. FORÊT HUMIDE (La). La motte de la femme, qu’arrosent si fréquemment la sueur, l’urine, les menstrues, le sperme, les ablutions, etc. _Notre morpion se hâta De gagner la forêt humide Qui devant lui se présenta._ B. DE MAURICE. FORNICATEUR. Homme qui se plaît à commettre le doux péché de fornication. _Grand gesticulateur, Hardi fornicateur, Et dont l’incontinence S’attaque à l’honneur De ma sœur._ COLLÉ. _Un jeune capucin, Qui fornique et qui prie, Allait passer sa vie Dans un couvent lointain._ J. CABASSOL. Notre grand’maman Ève elle-même n’a-t-elle pas commencé à mettre la fornication en honneur? PIGAULT-LEBRUN. _Puis la virant, preste sur la croupière, Se huche. Hélas! quel taon vous a piqué? Serrant le cul, s’écria la commère; Par là jamais nous n’avons forniqué._ PIRON. FOUAILLER UNE FEMME. La baiser, se servir avec elle du fouet qui cingle si bien. Elles savent donc qu’il y a des moines qui fouaillent. (_Moyen de parvenir._) La fille de taverne, dit Auguste Barbier, ... _N’a d’amour chaud et libertin Que pour l’homme hardi qui la bat et la fouaille Depuis le soir jusqu’au matin._ FOUAILLEUR. Coureur de filles, bordelier.—«Un T de plus dans ce mot, et on a son étymologie,» dit l’auteur des _Excentricités du langage_, M. Lorédan Larchey. FOUETTER UN HOMME, afin d’amener l’érection de son membre. _Si son vit impuissant n’a pas encor bandé... On saisit le bouquet de verges à deux mains. On fustige le vieux sur la chute des reins: La douleur qu’il éprouve est quelquefois bien grande, Mais il ne se plaint pas, il est heureux... il bande!_ LOUIS PROTAT. FOULER. Faire l’acte vénérien. _Ne foulez point son mausolée, La pauvre fut assez foulée Durant le temps qu’elle a vécu._ (_Cabinet satyrique._) FOUR. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme. Avec sa pâte qui fut levée aussitôt que le four fut chaud. (_Moyen de parvenir._) _S’il vous plaist nous prester vos fours, Nous sommes à vostre service._ _Il est défendu par nos loix De travailler dans un four large._ (_La Fleur des chansons amoureuses._) FOURBIR UNE FEMME. La baiser, frotter de la queue les parois de son vagin pour les dérouiller,—ce qui la rend non-seulement _polie_, mais très contente. Comme s’il fallait que je lui donnasse du salaire pour avoir fourbi cette gaupe. CH. SOREL. _Puis vous fourbit l’agréable femelle Qui l’occupait._ GRÉCOURT. FOURGONNER UNE FEMME. La baiser, en introduisant dans son petit foyer la pine en guise de _poker_. FOURNIR SA CARRIÈRE. Achever de jouir en baisant. Tu aurais été ravie en extase en voyant seulement comme il se tourmentait sur moi dans le temps que nous achevions de fournir notre carrière. MILILOT. FOURRAGER. Patiner une femme; essayer d’introduire son membre dans son aimable hiatus. Eh bien! eh bien! où vas-tu comme ça?... Qu’est-ce que tu fourrages là-dedans? HENRY MONNIER. FOURRER (Le). Introduire le membre viril dans la nature de la femme. Je me le figure toujours tel que s’il me le fourrait dedans le con avec force et qu’il eût de la peine à entrer. MILILOT. FOUTERIE. Action de foutre une femme, ou d’être foutue par un homme,—du verbe _futuo_, qui a la même signification. Ceux-là qui sont bien fournis d’instruments à fouterie et qui sont propres à donner un plaisir partout. MILILOT. _Tu brûlais pour moi d’un amour immense Dans des vers fort beaux—que je n’ai pas lus; Notre fouterie à peine commence, Et déjà, mon cher, tu ne bandes plus!_ ANONYME. FOUTERIE DE PAUVRE. Pauvre fouterie; mauvais coup. FOUTEUR. Homme qui satisfait les femmes, au lit ou en fiacre, à pied ou à cheval. _Veuve de son fouteur, la gloire, La nuit, dans son con souverain, Enfonce—tirage illusoire!— Ce grand godemichet d’airain!_ (_Parnasse satyrique._) _Et mandons à tous nos fouteurs, Fussent-ils un peu plus à l’aise, De prendre au con seul leurs ébats._ COLLÉ. Je veux dire que tu es un crâne fouteur, que tu me chausses comme jamais en effet je n’ai été chaussée. LEMERCIER DE NEUVILLE. FOUTEUSE. Femme qui aime à être baisée, ou qui met son art à bien faire jouir les hommes qui la baisent. Tu es une belle fouteuse, ma mie. LA POPELINIÈRE. _Car on peut devenir une bonne fouteuse, Mais on ne devient pas, il faut naître branleuse._ L. PROTAT. _Homme goulu, femme fouteuse Ne désirent rien de petit._ THÉOPHILE. FOUTIMASSER. Baiser dans un grand con, avec un vit trop petit, ou ne pas assez bander: en somme, ne faire rien qui vaille. _Ton vit plus froid que glace Reste molasse, Il foutimasse; Quel bougre d’engin!_ PIRON. _Un ribaud, quelquefois, trop plein de son objet, Fatigue, échauffe en vain un aimable sujet; Sans cesse auprès de lui, le paillard foutimasse Et sur ses nudités sa main passe et repasse._ (_L’Art priapique._) _Loin ces foutimaceurs qui gastent le métier... Ne foutimacez plus les oreilles des dames._ (_Paroles grasses de Caresme-prenant._) FOUTOIR. Nom que les libertins donnent au boudoir, lieu où il ne s’agit pas de _bouder_, en effet, mais bien de _foutre_.—(V. _Boudoir_.) FOUTRE (Le). Le sperme de l’homme et de la femme, la semence que celui-ci jette, à couillons rabattus, dans le champ de celle-là où poussent, au bout de neuf mois, des enfants mâles ou femelles. Ensuite de cela, il me monte dessus, et en me faisant entrer son gros vit bandé au con, il me chevauche jusqu’à ce que son foutre me coule au fond de la matrice. MILILOT. _Ah! la belle heure, quand j’y pense! On mettrait une flotte à flot Avec le foutre qu’on dépense Tant que résonne son grelot._ (_Parnasse satyrique._) FOUTRE. Interjection témoignant le mépris que l’on fait d’une chose. _Foutre des neuf garces du Pinde, Foutre de l’amant de Daphné..._ PIRON. FOUTRE. Le mot le plus énergique du langage érotique. Il signifie: Jouir!—dépenser son sperme, n’importe de quelle façon,—en foutant. Il y a fouteurs et fouteurs, comme il y a fagots et cotterets. Ainsi: On fout à couillons rabattus, comme un Dieu, comme un roi, comme un prince,—ou comme un âne débâté. On fout comme un daim, comme un épicier, comme un maçon, comme un pigeon. On fout en main, en bouche, en aisselle, en con, en cul, en tétons, en cuisses. On fout à la paresseuse, en levrette, à la florentine, à culs nus, à la dragonne, en cygne, etc. On fout sa maîtresse, sa tante, sa cousine, sa femme, sa belle-sœur, sa belle-mère, sa bonne, sa portière, sa voisine, et—quelquefois son voisin. _Le roi fout la reine—ou son page, Le vieillard fout sa bonne—un peu, Et le pauvre fout—ce qu’il peut._ ANONYME. _Mon Alix en fait tant de cas, Qu’elle me promet des ducats, Beaucoup plus que je ne souhaite, Si dix fois la nuit je la fous._ COLLÉ. Foutre, comme verbe passif, signifie être perdu. _Philis, tout est foutu, je meurs de la vérole, Elle exerce sur moi sa dernière rigueur._ THÉOPHILE. Foutre, comme verbe réfléchi, signifie se moquer. _Eh bien! dit-elle, quitte ou double, Va toujours ton train, je m’en fous._ COLLÉ. _Quoique plus gueux qu’un rat d’église, Pourvu que mes couillons soient chauds, Et que le poil de mon cul frise, Je me fous du reste en repos._ PIRON. FOUTRE À COUILLONS RABATTUS. Avec énergie, comme toutes les femmes voudraient être foutues,—même, et surtout, celles qui ont le plus l’air de cracher sur le jus divin. _Les hommes, lorsqu’ils ont foutu A double couillon rabattu, Se lavent dans une terrine._ DUMOULIN. FOUTRE À LA PARESSEUSE. Baiser une femme le plus commodément possible; quelquefois, l’homme se met derrière la femme, laquelle replie un peu ses cuisses en avant. Plus généralement, ils se placent en face l’un de l’autre et la femme lève la cuisse et passe la jambe sur la hanche de son fouteur; les deux amants se trouvent alors collés l’un à l’autre depuis la poitrine jusqu’aux parties sexuelles, la pine dans le vagin: on pousse sans effort, et on jouit sans s’en apercevoir, en s’endormant même, si l’on est trop fatigué des coups précédemment tirés. _Celui dont la pine est mollasse, filandreuse Et lente à décharger, fout à la paresseuse._ L. PROTAT. FOUTRE COMME UN ÂNE DÉBÂTÉ. Baiser avec énergie, sans se soucier d’autre chose que de bien jouir,—à la façon du héros de Lucius. Vilains hypocrites... foutez comme des ânes débâtés; mais permettez-moi de dire _foutre_. DIDEROT. FOUTRE EN AISSELLE. Décharger sous l’aisselle d’une femme au lieu de lui décharger dans le con: c’est aussi agréable pour l’homme—et moins dangereux pour la femme. _Celui-ci fout en cul, celui-là en aisselle..._ LOUIS PROTAT. _A cet instant de la querelle, Un vit, qui bandait dur et fort, S’avisa de foutre en aisselle; Cet argument les mit d’accord._ (_Dialogue du con et du cul._) FOUTRE EN ARTILLEUR. Vous faites coucher la demoiselle sur le bord du lit, et debout devant elle, vous prenez ses jambes de chaque main, les écartez et les placez sur vos épaules, comme des leviers servant à manœuvrer une pièce de canon sur un affût. Vous fourrez votre écouvillon dans la gueule béante de son canon; il y entrera tout entier, et même un peu les testicules. FOUTRE EN CON. Baiser bourgeoisement, comme baisaient Adam et Ève, les ignorants, bouche contre bouche et ventre contre ventre. _Le con est fort bonne personne, Je ne dis pas qu’on l’abandonne; Eh! non, non, non! Foutons en con!_ COLLÉ. FOUTRE EN CUISSES. Décharger entre les cuisses d’une femme qui ne tient pas à faire d’enfant, mais qui tient à faire plaisir à un homme. _On fout en con, en cul, en cuisses._ (_Parnasse satyrique._) FOUTRE EN CUL. Sodomiser. _Mais le cul n’est-il pas bonhomme? Eh quoi! ne le fout-on qu’à Rome? Foutons en cul, foutons en con! Un peu de bougrerie Est dans la vie Quelquefois de saison._ COLLÉ. FOUTRE EN ESPALIER. Posture usitée seulement chez les écoliers ou chez les gens de service qui se rencontrent dans des endroits sans meubles et veulent foutre cependant à la hâte et tant bien que mal en appuyant la femme contre un mur. Un brave évêque vit un jour son valet de chambre baiser une fille en espalier: «Imbécile, lui dit-il, tu ménages les matelas. Eh bien! c’est à ce beau métier que j’ai gagné la goutte.» FOUTRE EN LEVRETTE. Jouir d’une femme en se plaçant derrière elle, _more canino_, posture des plus estimées de la foutronomie, et l’une des plus agréables pour le fouteur. Soit à genoux, soit appuyée sur une fenêtre ou sur une table, soit couchée à plat ventre sur le lit ou sur le gazon, la femme vous présente ses fesses, vous pénétrez dans son con sans perdre un seul centimètre; vous vous y trouvez très serré et vous lui donnez quelques bons coups de cul. Malheureusement, cela vous fait jouir tout de suite, et l’opération ne dure pas assez longtemps au gré de la dame. _En levrette est encore un moyen fort joli Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli; C’est pour faire un enfant une bonne recette Qui fut, dit-on, donnée à Marie-Antoinette._ LOUIS PROTAT. _Elle a l’étrange goût Qu’on la foute en levrette._ J. DUFLOT. FOUTRE EN MAIN. Se faire branler. _Tout est fantaisie ou caprices Chez le bizarre genre humain: On fout en con, en cul, en cuisses, Au besoin même dans la main._ (_Dialogue du con et du cul._) FOUTRE EN TÉTONS. Décharger sur la gorge d’une femme qui, au préalable, a ramené ses deux tétons vers le milieu de sa poitrine, de manière à presser, aussi doucement qu’avec les lèvres de son con, la pine qu’elle a mission de faire jouir. Cette façon d’aller au bonheur, comme toutes les autres artificielles, n’a de charmes que pour celui qui fout et non pour celle qui est foutue. _Celui-ci fout en cul, celui-là en aisselle, Un troisième en tétons..._ LOUIS PROTAT. FOUTRE PAR L’OREILLE. Faire répandre à quelqu’un les _pleurs du désir_, soit en lui lisant, soit en lui récitant des vers lubriques. L’expression est du poète Maynard. _Gardez-vous de lire ces vers: Ils foutent les gens par l’oreille._ (_Les Priapées._) FOUTUE (Être bien ou mal). Bonheur, ou malheur. Non, tu n’es que foutue, et tu l’es bien. LA POPELINIÈRE. _Je l’y donne un croc-en-jambe, All’ tombe sur son cu, Puis ell’ devint si tendre Qu’ ça fut autant d’ foutu._ CABASSOL. FRAISE. Le bout des tétons d’une femme, à cause de sa couleur. FRESSURE. Le siége des désirs amoureux, la nature de la femme. _De ma fressure Dame Luxure Jà s’emparait._ LA FONTAINE. FRICARELLE (La). Le _Lesbicus amor_, qui tend de plus en plus à faire des ravages parmi les Parisiennes. _Je te verrai... Poursuivant les Saphos à l’œil cave, au teint noir, Ivre de fricarelle, et ne pouvant avoir L’attouchement d’une tribade._ EMM. DES ESSARTS. FRINGUER, FRINGASSER UNE FEMME. La baiser. _Volontiers je vous fringasse, Madame, si j’osasse. Fringue, valet, hardiment; Mon mary est à Rouen._ (_Chansons folastres._) _Car s’il a prêté son levain, On fringue votre chambrière._ (_Farces et moralités._) _Quand Polidor fringua la dame putassière, De qui le nom fameux s’appelle Sarprisi._ THÉOPHILE. FROMAGE. Sperme de l’homme ou de la femme; caséum produit par les parties basses, ayant l’aspect du caséum produit par les parties hautes. D’où, à propos d’une fille qui s’est laissé dépuceler, l’expression proverbiale: _laisser aller son chat au fromage_. FROTTER LE LARD (Se). Faire l’acte copulatif, qui consiste en effet dans le frottement des chairs de ces deux cochons qui s’appellent deux amants. _Toutes les fois qu’on t’a frottée, Tu ne me l’es pas venu dire._ (_Ancien Théâtre français._) _Jean, ce frotteur invaincu, Un soir dans une taverne Frottait Lise à la moderne, C’est-à-dire par le cu._ (_Cabinet satyrique._) Joyeusement se frottant leur lard. RABELAIS. Quand tu voudras, je frotterai ma coine contre ton lard. (_La Comédie des Proverbes._) FUREUR D’AMOUR. La voluptueuse démence que ressentent mutuellement un homme et une femme dans l’accouplement. Autrement il faudrait dire: _ce qui n’a point de nom_, _un membre viril_, _le membre génital_, et autres telles expressions sottes et longues, que la fureur d’amour ne donne point le temps de prononcer. MILILOT. FUREUR UTÉRINE. Outre le terme de _nymphomanie_ que nous adoptons pour exprimer cette maladie, on lui donne encore différentes dénominations. Moschio, médecin grec, l’appelle _satyriasis_, d’autres _métromanie_, d’autres _érotomanie_, qui signifie _manie d’amour_; mais tous ces noms étant arbitraires, nous nous en tiendrons à celui de _nymphomanie_, toutes les fois qu’il sera question de la fureur utérine. DR DE BIENVILLE. Voir _Nymphomanie_. FUSEAU. Le vit, qui pour celles qui ont de l’_haleine_ sert à _enfiler_. _Le fuseau dont filait Hercule, Noir et tortu..._ PIRON. _Prends ce fuseau, ma tendre amie. —Il est si gros, quelle folie! A peine tient-il dans mes doigts; Mon lin va se rompre vingt fois, Ah! mon Dieu, que dira ma mère! Elle est si sévère! Finissez donc, mon cher Lucas, De grâce, ne m’enfilez pas!_ F. DAUPHIN. G GABAHOTER. Gamahucher une femme. _Et s’il ne me suffit pas de gabahoter, Je greluchonne alors aussi, sans hésiter._ L. PROTAT. GALANT. Amant—d’une galanterie douteuse, souvent. _Elle a quatre galants, Et de la préférence Les flatte en même temps._ COLLÉ. GALANTERIE. Maladie vénérienne. Sur la fin de la quatrième année, je m’aperçus que la supérieure m’avait communiqué ce qu’on appelle une galanterie. DU LAURENS. _Je suis un malheureux qui ne mérite pas De posséder si tôt de si charmants appas. Je suis dans un état..._ _—Achevez, je vous prie: Auriez-vous attrapé quelque galanterie?_ LEGRAND. GALIPOTER LE FONDEMENT. Besogner dans le derrière au lieu de besogner dans le devant, faire acte de bougre au lieu de faire acte d’honnête homme. _Maint’nant que j’ t’ai, sacré’ vessie, Galipoté le fondement, J’ te préviens qu’ j’ai z’une avarie Qui me rong’ tout le tour du gland._ A. KARR. GAMAHUCHÉ (Être). Se dit de l’un comme de l’autre sexe, la langue étant à la disposition de tous les deux. _Un vit, sur la place Vendôme, Gamahuché par l’aquilon._ (_Parnasse satyrique._) GAMAHUCHER LE CANAL. Sucer un homme, aspirer la moelle qui coule dans son canal de l’urètre. _Si, comme la race canine, Nous pouvions, sans gêne et sans mal, Nous gamahucher le canal._ DUMOULIN. GAMAHUCHER UNE FEMME. La faire jouir en jouant de la langue dans son con, au lieu d’y jouer de la pine. Un métier de chien! _Celle-là, sur son lit nonchalamment couchée, Par un vieux Cupidon était gamahuchée._ L. PROTAT. GAMIN (Faire le). Quand une femme a bien fait la patte d’araignée, collé un joli bécot sur le bout du vit d’un homme, quand, enfin, elle a usé de toutes les _gamineries_ capables de le faire bander, elle n’a plus qu’à s’enfourcher sur le glorieux priape façonné par elle,—pour elle.—Alors: Hue! dada!... notre _gamin_ allant au trot, puis au galop: patatrot, patatrot!—comme s’il sautait sur les genoux de son grand-père,—se bourre le vagin à sa fantaisie, jusqu’à ce que plaisir s’ensuivant, le cavalier tombe épuisé sur sa monture.—C’est du nanan!—Voir le _Tire-bouchon américain_. GANDIN. Imbécile bien mis qui paie les filles pour qu’elles se moquent de lui avec leurs amants de cœur. Il reste une consolation aux gandins qui grappillent dans les vignes amoureuses après ces maraudeurs de la première heure, c’est de se dire: _Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse!_ A. DELVAU. _Nous soupions au sortir au bal. Quelques gandins, Portant des favoris découpés en jardins, Faisaient assaut d’esprit avec des femmes rousses._ TH. DE BANVILLE. GANTS. Ce qu’on donne aux femmes galantes comme supplément au prix convenu pour les baiser, qu’elles vous demandent avant de vous ouvrir leurs cuisses et qu’il est prudent de ne leur donner qu’après avoir joui—si elles vous ont fait jouir. Ce sont nos anciennes _épingles_, la _drinkgeld_ des Flamands, le _paraguantes_ des Espagnols et la _buona mancia_ des Italiens—à propos de laquelle on pourrait dire, avec Rabelais, que ces sortes de femmes aiment mieux la manche que le bras. _Leurs vêtements sont élégants, Mais toujours quelque chose y cloche: Dans leur bourse elles ont leurs gants, Et leur corset est dans leur poche._ A. DELVAU. Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité. Elle fit toutes les grimaces que ses parents lui avaient dit de faire, pour lui faire croire qu’il en avait eu les gants. (_La France galante._) _Mainte fille a perdu ses gants._ LA FONTAINE. Je puis donc m’attendre, dit Potiron, que si j’épouse cette demoiselle, je n’en aurai pas les gants. VOISENON. GANYMÈDE. Ce que l’on nommait anciennement un giton et que les Parisiens appellent une _tante_. GARCE. Mot qui, dans le vieux langage, a signifié fille pucelle, et qui, dans le langage moderne, signifie—tout le contraire. _Car il n’affiert à garces diffamées, User des droits de vierges bien famées._ CL. MAROT. _Allons, la garce, haut la quille! Mon vit est crânement drissé._ A. KARR. GARDE NATIONALE (Être de la). Avoir des habitudes pédérastiques. Il s’approche, je crois qu’il en veut à ma montre que je m’empresse de préserver; il s’approche davantage, avance sournoisement la main vers l’objet chéri des dames: je vis qu’il était de la garde nationale, et alors... J. LE VALLOIS. GARS À POIL. Homme qui a des couilles au cul et passe pour un rude jouteur. ... Mon aîné?... c’est un gars à poil, et qui vous a une vraie pine de famille. Il foutra votre femme, vos deux filles, et vous enculera par-dessus le marché, histoire de dire qu’il a mis un pied chez vous. (_Les Deux Beaux-Pères._) GAUPE. Fille légère—comme chausson. GAZON DE LA FEMME. Les poils de sa motte. _Nature t’a fourni un corsage bien fait, Mais un con refrogné, dont l’ouverture ronde Assise est platement et sans aucun gazon._ THÉOPHILE. _Mais nos peintres, tondant leurs toiles Comme des marbres de Paros, Fauchent sur les beaux corps sans voiles Le gazon où s’assied Eros._ TH. GAUTIER. GENDARME. Concubine ou femme légitime qui, toujours pendue au bras de son _homme_, ou sur ses talons, le suit partout—et quand même. GÉNITEUR. Homme qui ne peut baiser une femme sans lui faire un enfant,—_genitor_. GÉNITOIRES. Les couilles, qui contiennent la liqueur de la génération. Mes doigts, légèrement promenés sur les fesses, les cuisses et les génitoires de l’Adonis, paraissaient lui faire grand plaisir.—Oh! oui, comme cela, chatouille, mon petit ange, chatouille-les bien!... A. DE NERCIAT. Et le montrait, voyant tout chacun ses génitoires. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Un roi dans les grecques histoires, Sachant des siens la trahison, Voulut, pour en tirer raison, Qu’on leur coupât les génitoires._ (_Cabinet satyrique._) GENTILLE (Être bien). Bien arranger un homme, le faire jouir à gogo. Joli garçon, viens avec moi, tu ne t’en repentiras pas... je serai bien gentille... LEMERCIER DE NEUVILLE. GENTILLE AU DODO (Être bien). Promesse que vous fait une fille en vous raccrochant; cela consiste à vous faire jouir comme jamais vous n’avez joui avec aucune femme, soit en vous suçant, soit en vous branlant, soit en se laissant enculer par vous, soit en vous faisant postillon pendant que vous la foutez,—et tout cela pour arriver à vous faire tirer un pauvre petit coup de deux liards qui ne vous remue pas autant que le premier baiser de votre première bonne amie. GIBERNE. Le fessier d’une femme, qui est, si on le veut, une boîte à cartouches. Allusion à la place ordinaire de la giberne. Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice. Tout est-il à elle, dis? CHARLES MONSELET. GIBIER D’AMOUR. Jolie fille que l’on chasse—pour mieux la tenir et la posséder. _Vrai gibier d’amour, Colette, Par moi fut prise au collet._ VAUBERTRAND. GIBIER DE BORDEL. Petite drôlesse qui fréquente avec les polissons de son âge, en attendant que les vieux polissons fréquentent avec elle,—ce qui la conduira fatalement au bordel. GIBIER DE SAINT-LAZARE. Fille publique, qui mérite toujours, peu ou prou, d’aller passer quelques jours ou quelques mois dans cette prison. GIGOLETTE. Drôlesse de quinze à seize ans qui débute dans la vie en même temps que dans le vice et qui est du bois—pourri—dont on fait les putains. La gigolette est une adolescente, une muliéricule... qui tient le milieu entre la grisette et la gandine,—moitié ouvrière et moitié fille. A. DELVAU. GIGOLO. Le mâle de la gigolette—comme le pierrot est celui de pierrette, comme le maquereau celui de la maquerelle. Le gigolo est un adolescent, un petit homme... qui tient le milieu entre Chérubin et don Juan,—moitié nigaud et moitié greluchon. A. DELVAU. GIGOTS SANS MANCHE. Les cuisses et les fesses d’une femme, qui n’ont de manche que le vit que l’on peut y mettre. _De Montrouge un noir habitant Repoussant la jeune Glycère Qui veut le conduire à Cythère, Lui dit:—A Sodome on m’attend. Vous avez la peau fine et blanche; Mais un certain défaut vous nuit: Apprenez qu’un gigot sans manche A notre four n’a jamais cuit._ BLONDEL. GIGOTTER. Remuer, saccader, osciller et jouer des reins; danser la gigue sur les reins, ayant un homme entre les cuisses.—Dans un autre cas, on dit gigotter, pour manger du gigot. D’où cette facétie: J’aime le lapin; ma femme préfère le gigot. Or, quand nous dînons dehors, chacun son goût: je prends mon plat de chat, mon lapin, et elle son gigot.—Quand je _lapine_, ma femme _gigotte_. GIMBLETTE (Faire la). Se donner mutuellement des douceurs, entre pensionnaires:—se masturber.—Dans le tableau de Frago, c’est une jeune fille qui se fait lécher le con par un chien qu’elle attire avec une gimblette (petite pâtisserie appelée ainsi). GITON. Fils d’Hermès et d’Aphrodite, d’après M. de Chompré—qui avait lu le _Satyricon_ de Pétrone; nom du jeune homme qui est devenu celui de tous les jeunes hommes—du même sexe que celui qui servait aux plaisirs d’Ascylte et d’Encolpe. _Pour dérouter mon amant Du goût qui l’attache, De son giton prudemment Je prends quelquefois la tâche, Quoiqu’il soit bien dur au con Qu’on foute son compagnon Jusque sous sa moustache!_ COLLÉ. GLAIRE. Sperme qui sort du membre viril, et qui ressemble, en effet, à une spermosité crachée par le trou de la pine.—On dit aussi: _Pousser son glaire_, pour introduire son membre dans la nature de la femme. GLAND. La partie supérieure du membre viril,—ainsi nommée à cause de son exacte ressemblance avec le fruit du chêne et du hêtre. On prend souvent cette partie du membre pour le membre lui-même. _Comme le gland d’un vieux qui baise Flotte son téton ravagé._ ANONYME. GLOBES (Les). Les tétons, sur lesquels les lèvres voyagent sans se lasser;—quelquefois les fesses ou les testicules. _Et sa gorge charmante, au lieu d’être enfermée Dans un affreux corset qui l’aurait déformée, Montrant à découvert ses deux globes polis, Se tenait d’elle-même et sans faire aucuns plis._ L. PROTAT. _Lequel montrait deux globes faits au tour, Qu’on aurait pris pour ceux du tendre Amour._ VOLTAIRE. _Deux petits globes au dessous, Pour fortifier le mystère, Donnent le contrepoids aux coups, Et rendent le jeu moins austère._ (_Cabinet satyrique._) GOBER LE MERLAN. Sucer un homme jusqu’à l’éjaculation inclusivement, et boire le sperme qui sort de son membre frémissant,—par allusion au merlan roulé dans la farine et à sa forme allongée. GOBER UN HOMME. Avoir envie de coucher avec lui. Mon cher Arthur, Emma te gobe. A. FRANÇOIS. GODEMICHET. Phallus de cuir ou de velours avec ou sans ressorts, que les femmes libertines ou pusillanimes substituent au véritable phallus de chair et d’os que la prévoyante nature nous a soudé à tous au bas du ventre pour nous reproduire, et surtout pour jouir.—Ce mot vient du latin: _Gaude mihi_, fais-moi plaisir. Cet engin, aussi singulier qu’ingénieux,—le rival sérieux de l’homme, dont la vigueur est malheureusement limitée,—cet engin est en usage depuis que le monde est monde, c’est-à-dire livré à la corruption. Les dames romaines s’en servaient bien avant les dames françaises, comme l’indique le _Satyricon_, où l’on voit le pauvre Encolpe-Polyænos étrangement arrangé par Œnethée, la vieille prêtresse.—Une autre preuve, c’est le passage suivant de l’_Escole des Filles_, où Suzanne la délurée dit à Fanchon, à peine déniaisée par son ami Robinet: J’ai leu dans un livre l’histoire d’une fille de roy, qui se servoit d’une plaisante invention, au défaut du véritable masle. Elle avoit une statue d’homme de bronze, peinte en couleur de chair et fournie d’un puissant engin d’une matière moins dure que le reste. Cest engin estoit droit et creux, il avoit la teste rouge et un petit trou par le bout, avec deux pendants en forme de couillons, le tout imité au naturel. Et quand la fille avoit l’imagination eschauffée de la présence de ce corps, elle s’approchoit de cest engin, qu’elle se fourroit dedans le con, elle empoignoit les fesses de cette statue et les trémoussoit vers elle; et quand ce venoit à descharger elle tournoit un certain ressort qui luy sortoit derrière les fesses, et la statue jettoit incontinent par l’engin une certaine liqueur chaude et espaisse, blanche comme bouillie, dans le con de la fille, dont elle estoit arrosée et satisfaite pour le coup. Les anciens écrivains gaillards avaient donc raison d’écrire _gaudemichi_—qui se rapproche plus, étymologiquement, de _gaude mihi_ que _godemichet_. L’une se trouva saisie et accommodée d’un gros godemichet entre les jambes, si gentiment attaché avec de petites bandelettes autour du corps, qu’il semblait un membre naturel. BRANTÔME. _Il ne reste plus rien du bien de mon partage Qu’un seul godemichi, c’est tout mon héritage._ THÉOPHILE. _Et feignant de prier en fermant son volet, Pour un godemichet quitte son chapelet._ PIRON. GODICHE (Être ou n’être pas). Se laisser ou ne pas se laisser facilement duper par les femmes, ces éternelles monteuses de coups. Ça me rappellera... le temps où j’étais si godiche avec le sexe, où les femmes m’allumaient si facilement. LEMERCIER DE NEUVILLE. GODILLER ou GAUDILLER. Jouir en baisant.—Cette expression a passé du dictionnaire des matelots dans celui des Parisiens, gens amphibies, moitié canotiers et moitié l’autre chose. _Godiller_, pour un homme de mer, c’est se servir d’un aviron appelé _godille_ ou _goudille_, qui, placé dans une entaille arrondie sur l’arrière d’une embarcation, lui sert à la diriger. _Puissé-je, en passant l’onde Du fleuve au roi cornu, Godiller ferme et dru, Et cramper dans le cul De ma blonde._ E. DEBRAUX. GODILLER (Faire). Faire jouir une femme ou un homme.—Éprouver un accès de priapisme; bander. Je veux qu’on me paie pour me faire godiller, moi! LEMERCIER DE NEUVILLE. GOGOTTE. Le membre viril, lorsqu’il manque de virilité; vit d’enfant. _Tirez parti de ces tristes gogottes, Vous en viendrez à pisser dans vos bottes._ (_Chanson d’étudiants._) GONFLER (Faire) SON ANDOUILLE. Se masturber. _Ça m’trifouille, Ça m’gargouille, Ça fait gonfler mon andouille._ L. L. GONZESSE. Fille ou femme de mœurs beaucoup trop légères; fille publique même. Allumer tous les soirs la chandelle de l’hyménée en faveur d’un tas de gonzesses... LEMERCIER DE NEUVILLE. _Ils entretienn’nt des gonzesses Qui loge’ à la Patt’ de Chat._ GUICHARDET. GORGE (Avoir de la). Posséder de plantureux tétons,—la seule richesse dont les femmes soient fières: c’est comme si elles avaient pignon sur rue. Dis donc, a-t-elle autant de gorge que moi, ta madame? H. MONNIER. Je suis sûre qu’elle ne se tient pas comme la mienne, sa gorge. H. MONNIER. _A voir sa gorge toute nue, Son corps tout du long étendu, L’on jugeait qu’elle avait perdu Sa pudeur et sa retenue._ GRÉCOURT. _Ma gorge se tient mieux qu’un militaire, Mon con est boisé comme l’est Meudon, Afin de cacher l’autel du mystère Où l’on officie en toute saison._ ANONYME. GOTHON. Abréviation de _Margoton_, qui signifie fille de mauvaise vie. GOUAPEUSE. Petite drôlesse qui préfère la rue à l’atelier, le vagabondage au travail, et qui s’amuse avec les quéquettes des polissons de son âge en attendant l’occasion d’amuser les pines des messieurs plus âgés. GOUFFRE SECRET. Grand et vieux con.—Engouffrez-vous, messieurs, voilà l’ plaisir! Ces femmes aident autant qu’elles peuvent à la méprise par les toilettes préparatoires: ... elles compriment leurs tétons mollasses et pendants, elles réparent par des lotions astringentes les hiatus trop énormes de leurs gouffres secrets. (_Anecd. sur la comtesse Du Barry._) GOUGNOTTE. «Fille ou femme qui abuse des personnes de son sexe», dit M. Francisque Michel—qui, par pudeur, manque de clarté; la gougnotte est une fille qui ne jouit qu’avec les filles, qu’elle gamahuche ou qui la branlent; une gougnotte préfère Sapho à Phaon, le clitoris de sa voisine à la pine de son voisin. GOUINE. Nom qu’on donne à toute fille ou femme de mœurs trop légères, et que le Pornographe fait venir de l’anglais _queen_, reine—de l’immoralité; mais qui vient plutôt de Nelly Gwinn, célèbre actrice anglaise qui avait commencé par être bouquetière, et qui, d’amant en amant, est devenue la maîtresse favorite de Charles II. GOUJON. Le membre viril,—qui frétille dans le con de la femme comme poisson dans l’eau. _Mais surtout prenez ce goujon, Et mettez-le dans la fontaine Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine._ (_Chanson anonyme moderne._) GOUPILLON (Le). Le membre viril—avec lequel on asperge de sperme les femmes, heureuses d’être ainsi aspergées. _En priant pour la sainte Vierge, Vous prîtes votre goupillon, Et le tenant droit comme un cierge, Il semblait que le cotillon Vous donnât certain aiguillon._ (_Parnasse satyrique._) GOURDES (Les). Les testicules, dans lesquels il y a une provision du cordial qui réchauffe les femmes malades de langueur. _Le troupier: mes roustons; le cocher: mes roupettes; Le marchand de coco: des gourdes; les grisettes: Des machines..._ LOUIS PROTAT. GOURGANDINE. Fille ou femme qui se laisse baiser par le premier homme venu, militaire ou _pékin_, gros ou petit, riche ou pauvre, qui lui offre un dîner, une robe, ou seulement un verre de _jaune_. Toujours il a eu le même public mâle et femelle, les mêmes faubouriens et les mêmes faubouriennes, les mêmes voyous et les mêmes petites gourgandines. A. DELVAU. GOURGANDINER. Hanter les mauvais lieux et les drôlesses qui les habitent. GOURMANDE. Femme trop portée sur la queue, et difficile à satisfaire à cause de cela. GOÛTER LES PLAISIRS, LES ÉBATS, LES JOIES, etc. Baiser, ce qui est la félicité suprême. _Mais qu’importe, si l’on goûte Le doux plaisir de la chair? Qu’importe, pourvu qu’on foute? Cela vous paraît-il clair?_ COLLÉ. _Eh bien! mon petit cœur, eh bien! ma mignonnette, Ne voulez-vous pas bien vous marier un jour Pour goûter les ébats du petit dieu d’amour._ TROTTEREL. Quand elle eut commencé à goûter un peu les joies de ce monde, elle sentit que son mari ne la faisait que mettre en appétit. BONAVENTURE DESPERRIERS. GOÛT PARTICULIER. La pédérastie ou le gougnottisme, selon le sexe; ainsi nommé parce que c’est un goût presque général chez les filles galantes de Paris. _Ne croyez pas que je contracte Ce goût, déjà trop répandu; C’est bon pour amuser l’entr’acte Quand le grand acteur est rendu._ BÉRANGER. GOÛT POUR QUELQU’UN (Avoir du). Avoir envie de coucher avec telle femme plutôt qu’avec telle autre lorsqu’on est homme, ou avec tel homme plutôt qu’avec tel autre lorsqu’on est femme. Elle en tombera à la renverse si elle a autant de goût pour moi que vous le dites. LA POPELINIÈRE. _Dit-on à présent: Je vous aime? Non, l’on dit: j’ai du goût pour vous._ COLLÉ. GOÛTS CONTRE NATURE (Avoir des). Être pédéraste, si l’on est homme,—ou gougnotte, si l’on est femme. On ne le lui met plus!... On le lui a donc déjà mis! L’homme que j’ai honoré de mes faveurs aurait donc des goûts contre nature? JEAN DU BOYS. GOÛTS LUBRIQUES (Avoir des). Être très corrompu en amour. _On l’accusa d’avoir des goûts lubriques, Dont le récit fait dresser les cheveux; De dédaigner les amours platoniques Et de boucher des trous incestueux._ CH. BOYLE. GOUTTE. Employé dans un sens obscène pour désigner le sperme. _Elle sucerait bien la goutte De quelque gros vit rabouté, Mais je veux qu’un goujat la foute Avec un concombre pelé._ THÉOPHILE. GOUTTE MILITAIRE. Sécrétion gonorrhéique qui vient chaque matin au bout du membre viril qui a été à la guerre amoureuse et qui y a été blessé—sans daigner se guérir. GRAISSER LE VAGIN (Se). Se faire baiser, s’oindre le con de sperme. _C’était ma femme au retour d’un voyage, Et qui devait n’arriver que demain; Elle venait consoler mon veuvage, Et pour cela se graissait le vagin._ ANONYME. GRAISSER SA PUNAISE. Baiser sa maîtresse. Je lui en veux: il a graissé ma punaise. A. POTHEY. GRANDES LÈVRES. Orifice du vagin de la femme; tentacules s’emparant de tout priape qui vient regarder à l’entrée et ne le rendant à la liberté qu’après en avoir exprimé toute la moelle. GRANDE CONFRÉRIE. Celle des cocus, qui est, en effet, la plus nombreuse. _Quand Joseph épousa Marie, Le grand-prêtre lui dit: Mon vieux, Te voilà de la confrérie Des époux et des... bienheureux! Que près du lit de ta poulette Vienne un ange avec un moineau... Et qu’il lui mette, mette, mette, Mette le doigt dans cet anneau._ BÉRANGER. GRAND JEU (Le). Toutes les polissonneries qui sont la ressource des filles savantes pour faire jouir les débauchés usés. J’veux que mes cinq sens soient satisfaits: c’est c’que j’appelle le grand jeu, moi! Le toucher? tu m’as branlé. L’odorat? tu m’as fait une langue à l’absinthe. La vue? j’ai contemplé ces ordures, et toi. Il ne me manque plus que les satisfactions de l’ouïe et du goût. LEMERCIER DE NEUVILLE. GRANGE (la). Le con. _Un jour ma Jeannette Me dit: Robinet Ma grange est bien nette, Mets-y ton boquet._ (_Chansons folastres._) GRATTE-CUL. Femme qui n’est plus bonne au service amoureux. _Dans c’ siècle-ci, plus d’un mauvais sujet Change en gratt’-cul la rose la plus belle._ E. DEBRAUX. GRATTER DANS LA MAIN. Déclaration muette. Sorte de pantomime, qui se joue discrètement dans le monde des filles.—Qu’un homme désire une femme ou... _vice-versa_, il lui suffit, profitant de la poignée de main d’adieu, de gratter légèrement du médium la paume de la main qu’il presse. Si la réponse a lieu de la même manière, l’affaire est dans le sac,—demande et réponse affranchie. GRATTER SON DEVANT. Se masturber. Si j’eusse pensé que ma fille eût été si vite en besogne, je lui eusse laissé gratter son devant jusqu’à l’âge de vingt-quatre ans. (_Les Caquets de l’accouchée._) GRAVELURES. Obscénités dites ou chantées, comme il s’en dit et chante—principalement dans les réunions bourgeoises, chez les gens honnêtes, devant les grands parents et les petites filles. _Si j’ n’ons point d’gravelures, C’n’est point, sur notre honneur, Par pudeur._ COLLÉ. GRAVONNER. Patiner les testicules de l’homme pendant qu’il baise. Afin que la femme pût lui toucher, mettre la main dessus, gravonner pendant le temps de la conjonction. MILILOT. GREFFER UN TENDRON. Prendre une jeune fille pour un arbre, la grimper et lui faire un enfant. _Lorsque la charmille pousse, D’une main légère et douce Je lui donne une façon; Souvent je plante et je sème, Mais, mon plaisir est extrême, Lorsque je greffe un tendron._ (_Vieille chanson anonyme._) GRELUCHON. Homme qui tient le milieu entre l’amant de cœur et le monsieur, entre celui qui paie et celui qui est payé. GRELUCHONNER. Synonyme de _Paillassonner_. Appliqué à un homme, signifierait: faire le greluchon.—Ce verbe s’applique plus logiquement à une femme galante, qui, lorsqu’elle ne travaille pas avec le miché sérieux, s’amuse avec un ami: elle greluchonne. GRIGOU. Signifiait autrefois: lépreux, vieux grec.—Aujourd’hui, ce mot veut dire: époux vieux, laid, avare et jaloux:—Othello et Bertholo réunis. _Il était une femme, Femme d’un vieux grigou, Toujours fermant porte et verrou. Quand il allait en ville, Pour plus de sûreté, Il emportait la clé._ (_Vieille chanson anonyme._) GRIMPER. Baiser une femme, monter sur la cavale qui doit conduire au bonheur. _Neptune au fond des eaux y grimpe Nymphes, sirènes et tritons._ PIRON. Tu t’es laissé grimper avant que... j’t’aie donné tes gants. LEMERCIER DE NEUVILLE. _Les uns vont au bordel. Les autres Grimpent les femmes des voisins, Et, de Priape heureux apôtres, Vendangent leurs divins raisins._ (_Parnasse satyrique._) GRIVOIS. Libertin en paroles ou en actions; peloteur et, conséquemment, fouteur. Mon grivois ne voit pas plus tôt un cotillon mettre un pied dans sa chambre que, s’élançant par la ligne droite et franchissant la table, il me joint, me saisit avant que j’aie le temps d’ouvrir la bouche. A. DE NERCIAT. GROS LOT (Avoir, donner ou gagner le). Avoir, donner la vérole,—le plus gros lot qu’on puisse gagner à la loterie de l’amour. GROS NUMÉRO. Bordel. GRUE. Fille entretenue, parce que les filles de cette espèce sont souvent plus bêtes que belles—ce qui fait qu’on ne s’explique pas les folies que les gandins font pour elles. Dans certains théâtres, on voit de jeunes aspirantes qui se font des yeux jusqu’aux oreilles et des veines d’azur du corset jusqu’aux tempes; ce ne sont pas des femmes, ce sont des pastels; cette première catégorie de grues s’appelle les _maquillées_. JOACHIM DUFLOT. GUENILLES (Les). Les testicules de l’homme, que dédaignent les femmes—qui ne peuvent plus s’en servir. GUENIPPE. Femme de mauvaise vie; guenon. _Mais présentement que l’on grippe, Et Lise, et toute autre guenippe._ (_La France galante._) _Sus donc, gentilles guenippes, Prenez vos plus belles nippes, Sans vos attiffets laisser... Et vous faites enchâsser._ LE SR DE SYGOGNES. GUENON. Femme de mauvaise vie, qui se trousse et écarte les jambes au profit du premier orang-outang venu. Le temps où les femmes m’allumaient si facilement que la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours. LEMERCIER DE NEUVILLE. GUENUCHE. Variété de guenon. _Elle est sèche comme une cruche, Mal faite comme une guenuche, Éloquente comme un Gascon, etc._ (_Cabinet satyrique._) GUEUSE. Femme de mœurs beaucoup trop légères, qui n’est pas la femelle du gueux,—au contraire. _Quand d’un air tout de franchise Une gueuse m’aborda._ PIRON. GUIGNER LES VITS. Porter souvent ses regards à l’endroit du pantalon où se trahit le mieux le sexe de l’homme et par lequel on sait ainsi ce qu’il pense—des femmes présentes. _J’ai des cheveux roux comme des carottes, Des yeux de faunesse, émerillonnés, Qui guignent les vits au fond des culottes Et des pantalons les mieux boutonnés._ ANONYME. GUIGNES. Les testicules—à cause de leur forme. Ma cousine... empoigne-le bien fort... Tu sais si bien frotter, frotte-moi de l’autre main mes guignes. LA POPELINIÈRE. GUIGUI. Le membre viril. Ah! petit coquin! tu t’en vas... tu me quittes... ta pauvre guigui n’a ni force ni vertu. LA POPELINIÈRE. GUIGUITTE. Priape enfant. GUILLEDOU. Vieux mot hors d’usage signifiant un mauvais lieu. _Je suis bien fait, car j’ai des cornes, Puisque tu cours le guilledou._ LA FONTAINE. _Car Pallas, bien que la déesse Du bons sens et de la sagesse, Courait partout le guilledou._ CHAPELLE. H HABITAVIT (L’). Le pantalon, dans lequel habite le vit. HARPONNER UNE FEMME. La baiser militairement, sans s’arrêter aux bagatelles de la porte, pelotage, langues fourrées, branlage du bouton, etc.,—comme fait un pandour qui viole une béguine.—On dit aussi: _Se harponner_. Ma gorge, par exemple, tu n’as pas eu le loisir d’y faire attention: nous venons de nous harponner si brusquement. A. DE NERCIAT. HAUTE-BICHERIE (La). Les plus élégantes et les plus coureuses Parisiennes, reines d’un jour—et surtout d’une nuit—qui ne font que paraître et disparaître sur le boulevard, leur champ de bataille. Ce salon—qui n’est pas autre chose qu’un marché—est hanté par la Haute-Bicherie parisienne: musardines, précatelanières, biches, lorettes, filles de marbre et autres gourgandines élégantes qui viennent là exactement comme nous allons à la Bourse, pour y faire leurs petites affaires. A. DELVAU. HERCULE (Un). Fouteur capable d’accomplir les douze travaux... ou même un peu moins, ce qui n’est déjà pas mal. Tu possèdes un hercule, ma chère Tullie; que les autres hommes lui ressemblent peu! (_Meursius français._) HÉRISSON. La nature de la femme,—à cause des broussailles qui en obstruent l’entrée et auxquelles s’égratigne quelquefois le membre viril. HEURE DU BERGER (L’). Le moment où l’homme baise la femme pour laquelle il bandait depuis plus ou moins de temps. _Lorsque le temps que l’amour donne N’est pas employé prudemment, Ce dieu pardonne rarement: Amant, l’heure du berger sonne, Mais ne sonne qu’un moment._ COLLÉ. HIATUS (L’). La nature de la femme—qui, en effet, bâille toujours. Il peut se faire que les hiatus ne soient point tolérés dans les vers; mais, dans les draps, ils sont très estimés. HIRONDELLE. Jeune fille encore pucelle, qui annonce le printemps de l’amour comme l’aronde le printemps de l’année. HISTOIRE. Le membre viril—que la femme se plaît à étudier avec son ventre;—quelquefois le con. Allons, pas tant de façons: montre-moi ton histoire. LEMERCIER DE NEUVILLE. _Madame, lui dit-il, je ne peins que l’histoire. —Eh! quoi, mon cher Monsieur, n’est-ce donc que cela? Peignez toujours... le reste, un autre le peindra._ ARM. SÉVILLE. HOMME À FEMMES. Grand fouteur, après lequel courent toutes les femmes et qui court lui-même après toutes. _Un homme aimable, un homme à femmes, S’il veut être l’homme du jour, S’il veut avoir toutes nos dames, Ne doit jamais avoir d’amour._ COLLÉ. HOMME ARDENT, FEMME ARDENTE. Homme amoureux, femme amoureuse, aimant à baiser. C’est l’_ardens_ d’Ovide. HOMME À RESSORTS. Godemichet, qui rend mieux que l’homme sous la volonté de la femme qui veut jouir et qui le trouve toujours prêt. _Vos mirliflors Vaudraient-ils cet homme à ressorts?_ COLLÉ. HORREURS (Chanter des). Chanter des couplets gaillards, à double sens, pleins d’équivoques obscènes, comme se plaisent à en chanter les bourgeois lorsqu’ils sont en famille. S’il a chanté! j’crois ben... Des horreurs, ma vieille, qu’il a chantées. HENRY MONNIER. HORREURS (Dire des). Être libre en paroles; tenir des discours d’une grande lubricité,—pour pousser à l’accomplissement de l’acte vénérien.—Faire des horreurs. Se porter à des voies de fait agréables envers les femmes, leur prendre le cul, les tétons et le reste.—_Horreurs_ est une antiphrase comme _Euménides_,—mais dans le sens contraire. _Qu’une femme devait et dire et savoir faire Toutes les saletés et toutes les horreurs; Que cela ranimait le chibre des fouteurs._ LOUIS PROTAT. HOURIS. Le pavé du Paradis de Mahomet,—sur lequel les vrais croyants espèrent se rouler éternellement un jour ou l’autre. _Des houris, toujours belles, Qu’on satisfera bien, Et qui, toujours pucelles, N’arrêteront sur rien._ COLLÉ. HUILE. Le sperme, qui est l’huile essentielle de l’amour. _Qu’après d’une douce huile je graisse le dedans, Lorsque je la tiendrai sur le dos étendue._ THÉOPHILE. HUÎTRE. Le con qui sent la marée, s’ouvre et se referme sur le doigt du pêcheur; sa morsure, quoique douce, est parfois venimeuse. _D’une huître qui te plaira fort, Je vais te montrer les coquilles._ E. DEBRAUX. HUMIDE RADICAL (L’). Le sperme.—L’expression a été employée pour la première fois par Casanova de Seingalt. Elle ne voulait pas, disait-elle, que, répétant tous les jours et à tous moments d’épuisantes tribaderies, j’émoussasse l’aiguillon de la volupté et tarisse ce précieux humide radical si nécessaire à ma croissance. A. DE NERCIAT. I IDÉES (Avoir, donner des). Avoir, donner des envies de baiser. _Ces formes en tout sens trop longtemps regardées, Dans son crâne embrasé font germer des idées._ LOUIS PROTAT. IGNOMINIE. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme. _Et vous cachez en vain, belle Marie, Ce que vos saints nomment l’ignominie._ PARNY. IL EST MIDI. Se dit d’un homme qui bande violemment, dont l’aiguille est tout à fait en l’air.—_Il est six heures et demie_ se dit d’un homme qui ne peut plus bander et dont le membre, flasque, incline piteusement vers la terre. IMPUISSANCE. Impossibilité où se trouve un homme de bander, soit par suite de maladies, soit pour s’être trop masturbé dans sa jeunesse, soit par un vice de conformation quelconque. C’est ce qui arrive à Encolpe (dans le _Satyricon_) lorsque, étendu sur l’herbe, dans les bras de l’aimable libertine Circé, et au moment où il lui entr’ouvre les cuisses pour introduire son braquemard, d’ordinaire plus gaillard, il est trahi par une faiblesse subite et trompe l’attente de la belle courtisane à qui le cul démange d’impatience. Un auteur moderne, qui s’est probablement rappelé ce passage de Pétrone, fait dire, à un poète qui ne bande pas, par une fille qui bande fort: _Est-ce du mépris ou de l’impuissance? Es-tu pédéraste ou castrat, voyons? Un pareil état m’excite et m’offense: Descends de mon lit, ou bien rouscaillons!_ IMPUISSANT (Être). Ne pas ou ne plus pouvoir bander en l’honneur du sexe auquel nous devons la suprême jouissance—et la plus horrible maladie. _Fi de l’amour banal Que l’homme ivre ou brutal Nous donne en grimaçant, Quand, par hasard, il n’est pas impuissant!_ JOACHIM DUFLOT. IMPURE. A la fin du XVIIIe siècle, on donnait ce nom aux filles entretenues qui aimaient à se pavaner en public. Le mot est encore dans la circulation. _C’est une impure Presque aussi sûre Que ces belles Demoiselles Là!_ COLLÉ. INDÉCENCES (Dire ou faire des). Tenir des propos gaillards, avoir la parole leste et même ordurière.—Baiser avec des raffinements ignorés des simples mortels, en levrette, à la paresseuse, en cuisses, en tétons, etc. INFANTE. Maîtresse, femme aimée,—les infantes, filles puînées des rois d’Espagne et de Portugal, étant supposées belles. _Qu’en dites-vous, amies, qu’en dites-vous, infantes, Dont les trous sadinets vivent bien de leurs rentes?_ (_Recueil de poésies françaises._) Aux petits oignons, mon infante! LEMERCIER DE NEUVILLE. INSTRUITE (Être bien). Connaître à fond les divers moyens de faire jouir les hommes et de se foutre d’eux—tout en se laissant foutre par eux. Je connais sur tout cela des femmes bien instruites. LA POPELINIÈRE. _Elle de se coucher, et lui de vous l’instruire._ VADÉ. Un jour elle trompa la vigilance de ses gouvernantes, et nous nous instruisîmes. DIDEROT. INSTRUMENT. Le membre viril, ou la nature de la femme. _Jamais pire homme je ne vis Et je crains bien votre instrument._ (_Ancien Théâtre français._) _Là soudain sans attendre plus Je lui happe son instrument, Et je lui lave doucement._ (_Farces et moralités._) Et ci a l’instrument grand et gros, de la longueur du bras. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Touche du moins, mignonne frétillarde, Sur l’instrument le plus doux en amour._ THÉOPHILE. Il lui dit qu’il savait jouer d’un autre instrument qui ravissait bien davantage. CH. SOREL. _Et puis pensez que l’instrument Il faudra bien que l’on me prête._ (_Farces et moralités._) _D’une on dit qu’elle ayme Hutin, Et a l’instrument compassé Comme un houseau de biscaïen, Quand a le ventre deslacé._ G. COQUILLART. Monsieur l’official condamna la pauvre fille à prêter son beau et joli instrument à son mari. BONAVENTURE DESPERRIERS. INTERROGER LE PANTALON D’UN HOMME. Porter les yeux sur son paquet, pour savoir ce qu’il pense, s’il est en état de baiser ou non. Urinette, qui a interrogé son pantalon: A quoi bon, puisque tu n’es pas prêt? LEMERCIER DE NEUVILLE. J JACQUELINE. Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes—devenues filles. Le banquier Kocke, chez qui toi et ta jacqueline vous passez les beaux jours de l’été. CAMILLE DESMOULINS. JACQUES OU JACQUOT. Le membre viril. _Il est hercule ou peu s’en faut, Il faut que tout lui cède; Il sait démontrer comme il faut L’amoureux intermède; Quand il se prépare à l’assaut Faut voir comme il est raide, Jacquot, Faut voir comme il est raide!_ AL. DALÈS. _... Il est nommé pine par la lorette; Un chose, ou bien cela, par une femme honnête; Jacques par le farceur..._ L. PROTAT. JAMBE. La pine, qu’on appelle aussi la troisième jambe. Ah! Monsieur, que vous avez une belle jambe!—Laquelle donc, Madame?... répliquait Arnal, en donnant à entendre qu’il ne s’agissait ni de la droite, ni de la gauche. JAMBONS. Les cuisses d’une femme. _Elle a le cœur si bon, qu’en mille occasions, Pour avoir une andouille, elle offre deux jambons._ LEGRAND. JARDIN. La nature de la femme, que l’homme est chargé d’entretenir, de sarcler, de bêcher, de ratisser, et de planter—d’enfants. Au demeurant, il n’y a homme qui mieux dresse et accoutre un jardin que moi. NOEL DU FAIL. _Quand, se ruant tout en courroux, Le fleuve aux ondes spermatiques, D’Armide inondait le jardin._ B. DE MAURICE. JEAN, JEANNOT, JANIN. Expressions désignant un mari trompé. _Chez nous le mâle est Jean, la femelle Catin, C’est l’usage de la famille._ DAILLANT DE LA TOUCHE. Il est Janin sans qu’il le sache. CH. SOREL. _Janot est le vrai nom d’un sot._ (_Ancien Théâtre français._) JEAN CHOUART. Le membre viril: appelé le _pénil_ selon Lignac, la _braguette_ selon Rabelais, Marot et autres poètes anciens; la _verge_, dans l’idiôme des nourrices et des parleurs timbrés; le _bracquemart_ dans Robbé, Rousseau et Grécourt; _Jean Chouart_ dans d’autres, etc., etc. JEANNETON. Synonyme de Goton. Fille de la petite vertu, servante ou grisette, qui se laisse prendre volontiers le cu par les rouliers ou par les étudiants. _Partout on vous rencontre avec des Jeannetons._ V. HUGO. (_Ruy-Blas_) JETER LE MOUCHOIR. Choisir une fille, au bordel ou au bal, et l’emmener coucher avec soi; ou, si l’on est femme, faire comprendre à un homme qu’on bande pour lui et qu’on voudrait bien _se le payer_. _Jetez vous-même le mouchoir, Ou bien au sort il faudra voir Dans le dortoir, Qui pourra vous échoir._ COLLÉ. JEU (Le). Celui que presque tous les hommes et presque toutes les femmes savent jouer et aiment à jouer—quoique souvent il ne vaille pas la chandelle qu’on use en son honneur par les deux bouts. _J’en jurerais, Colette apprit un jeu Qui, comme on sait, lasse plus qu’il n’ennuie._ LA FONTAINE. _Il était une fillette Coincte et joliette Qui voulait savoir le jeu d’amour._ (_Farces et moralités._) _Vous et monsieur, qui, dans le même endroit, Jouiez tous deux au doux jeu d’amourette._ LA FONTAINE. Le jeu te plaît, petite? Alors, nous allons recommencer. A. FRANÇOIS. _Adieu, conquêtes, Joyeuses fêtes, Où le champagne au lansquenet s’unit; Belles soirées, Nuits adorées, Qu’un jeu commence et qu’un autre finit._ GUSTAVE NADAUD. JEU RENOUVELÉ DES GRECS. La pédérastie, qui était le vice de Socrate; ou le gougnottisme, qui était le vice de Sapho. _Socrate et Sapho la Lesbienne Ont eu des goûts assez suspects: Tous les jours en France on ramène Leurs jeux renouvelés des Grecs._ COLLÉ. JEUX INNOCENTS. Ainsi nommés par antiphrase sans doute, puisque ce sont les jeux les plus libertins que l’on connaisse, le jeune homme pinçant le cul à la jeune fille, ou la jeune fille faisant une langue avec le jeune homme, devant les grands parents assemblés—qui n’y voient que du feu. _Pour ces jeux innocents, source de tant de fièvres, Qui troublent les jeunes sens, Un monsieur a baisé, devant les grands parents, Tout en baisant la joue, un peu le coin des lèvres. On a rougi cent fois..._ A. KARR. JOUER AU TROU-MADAME. Faire la chosette. Il est très dangereux de jouer au trou-madame avec elle. TABARIN. JOUER AUX QUILLES. Faire l’acte vénérien. La tienne joue bien aux quilles. BRANTÔME. _Que l’un sur l’autre ils tombèrent En jouant au beau jeu de quilles._ (_Recueil de poésies françaises._) _Bon compagnon et beau joueur de quilles._ LA FONTAINE. JOUER DES MAINS. Peloter les tétons et le cul d’une femme—qui ne hait pas ce jeu, même lorsqu’elle en a le plus l’air offensé. Je me souviens... qu’il hasarda sur cela des manières et des tons de polissonneries, qu’il s’exposait déjà à jouer des mains. LA POPELINIÈRE. JOUER DES REINS. Faire l’acte vénérien. L’étudiant jouant avec vigueur des reins... H. MONNIER. JOUER DU CROUPION, OU DU CUL. Jouer des fesses, faire l’acte vénérien. Et en même temps, lui, de jouer du croupion. (_Les Aphrodites._) _Ne jouez plus du cul, ma tante, Ni moi aux dez, je le promets._ AGRIPPA D’AUBIGNÉ. _Le vieux Jaquet dans une étable, Voyant Lise jouer du cu Avec un valet à gros rable, En va faire plainte au cocu._ THÉOPHILE. JOUER DU MIRLITON. Baiser une femme. _En jouant du mirlitir, En jouant du mirliton._ (_Refrain d’une chanson récente._) JOUER DU NAPOLÉON. Faire sonner son gousset en passant devant une femme que l’on suppose aimer cette musique-là. JOUER DU SERRE-CROUPIÈRE. Faire l’acte vénérien. JOUEUSE DE FLÛTE. Fille ou femme entretenue, qui joue de la flûte avec les queues de ses contemporains. Lorettes, cocottes et autres aimables joueuses de flûte, corruptrices de la jeunesse. CH. COLIGNY. JOUIR. Arriver au _summum_ du plaisir par l’éjaculation spermatique. _Jouir d’une femme_, la faire jouir. _As-tu de l’abbesse A la fin joui?_ COLLÉ. _Dans peu de temps d’ici, vous verrez un paillard Qui viendra pour jouir de son beau corps gaillard._ TROTTEREL. _Entre ses bras l’heureux Adam la presse, Brûle, jouit, et dans sa folle ivresse Il répétait: Perdre ainsi c’est gagner._ PARNY. Ah! comme je jouis, mon Dieu! comme je... jouis!... Ça me va dans la plante des cheveux. H. MONNIER. _Il est une heure dans l’année Où tout ce qui vit veut jouir, Où la vierge et la graminée Ressentent le même désir._ A. D. _Je possède l’art du casse-noisette Qui ferait jouir un nœud de granit._ (_Parnasse satyrique._) _Mais, pour faire jouir, j’ai d’ailleurs un moyen Qui jusques à ce jour m’a réussi très bien._ L. PROTAT. Tellement que s’ils voient passer quelqu’une dont ils aient déjà joui, ils ne disent pas simplement: J’ai baisé une telle, mais bien: J’ai foutu une telle, je l’ai chevauchée. MILILOT. Pas sans moi! pas sans moi!... Ensemble!... joui... jouissons... ensemble... bien ensemble!... H. MONNIER. JOUISSANCE. L’acte vénérien, et ce qu’on y éprouve, qui n’a pas son analogue dans les autres plaisirs humains. _Et regardant la jouissance Comme un pas dangereux qu’il nous faut éviter._ GRÉCOURT. _Soudain par leur vive jeunesse Vers la jouissance emportés, Tous deux des molles voluptés Boivent la coupe enchanteresse._ PARNY. _... Il faut de tous ces dons savoir bien se servir, Savoir les employer à donner du plaisir A ceux qui dans nos bras cherchent la jouissance._ L. PROTAT. JOUISSEUSE. Femme qui aime l’homme et qui, au lit, y va bon jeu, bon argent, donnant autant de coups de cul qu’elle reçoit de coups de queue. Ce n’est pas une bégueule, c’est une vraie jouisseuse. LEMERCIER. JOUJOU. Celui de l’homme est son vit. _Vive ce beau joujou Bijou Que la tendresse Dresse..._ Celui de la femme est son con. _Ah! permets que je pose Le petit bout De ma langue amoureuse Qui serait bien heureuse Dans ton joujou._ MARC-CONSTANTIN. Quand je n’aurais pas su d’avance que mon orifice était fait pour être pénétré, la nature et notre position m’auraient à l’instant révélé que nos deux joujoux étaient faits l’un pour l’autre. (_Mon noviciat._) JOYAU. Signifie: 1º Le membre viril. Vous ne vous enfuyez de ce joyau qu’on vous fait voir, que parce qu’aussi bien il est trop loin de vous. CH. SOREL. Je jouissais d’autant plus délicieusement, que j’avais longtemps langui après la possession du joyau qui était tout entier dans mon étui. (_Mémoires de miss Fanny._) 2º La nature de la femme. Ce tablier couvre leur joyau, dont les Hottentots sont idolâtres. VOLTAIRE. _Voyez fille qui dans un songe Se fait un mari d’un amant; En dormant, la main qu’elle allonge Cherche du doigt le sacrement; Mais faute de mieux, la pauvrette Glisse le sien dans le joyau._ BÉRANGER. 3º La virginité. _Pour demander à ce peuple méchant Le beau joyau, que vous estimez tant._ VOLTAIRE. Madame Brown me gardait toujours jusqu’à l’arrivée d’un seigneur avec qui elle devait trafiquer de ce joyau frivole qu’on prise tant et que j’aurais donné pour rien au premier crocheteur qui aurait voulu m’en débarrasser. (_Mémoires de miss Fanny._) JUS DE COUILLON. Le sperme, le _nec plus ultra_ des jus. _Vous qui, du haut de ce balcon, Riez de ma misère, S’il pleuvait du jus de couillon, On vous verrait sous la gouttière._ PIRON. Lorsque Molière fait dire à Elmire: _Aucun jus, en ce jour, ne saurait me charmer..._ il a la même idée que Piron, seulement: il l’exprime d’une façon plus honnête. L LABOUREUR (Le). Le membre viril, qui est chargé de défricher les vagins vierges avec le soc de sa petite charrue, et de féconder les vagins stériles en déchargeant dedans. _Combien pourtant que bien faible me semble Pour labourer à deux terres ensemble._ CL. MAROT. Quoi faisant, j’appliquerai dorénavant mes dix mille écus à une terre que je labourerai tout seul. (_La France galante._) Les autres enflaient en longueur par le manche que l’on nomme le laboureur de nature. RABELAIS. Un demi-pied de la ressemblance du laboureur de nature. TABARIN. LÂCHER. Quitter une femme dont on est l’amant, ou un homme dont on est la maîtresse. Après? Milie veut te lâcher. CH. MONSELET. —On dit aussi, dans le même sens: _lâcher d’un cran_. LAISSER ALLER SON CHAT AU FROMAGE. Se laisser foutre par un homme. _Dites-moy, et ne mentez point, Vous êtes-vous laissée aller?_ (_Farces et Moralités._) La fille a laissé aller le chat au fromage si souvent que l’on s’est aperçu qu’il fallait rélargir sa robe. (_Variétés hist. et littér._) LAISSER FAIRE (Se). Consentir, quand on est femme et un peu amoureuse, à ce qu’un homme qui bande raide vous trousse, vous écarte les cuisses et vous baise. _Qui ne voulant perdre son temps, Et craignant de mourir pucelle, Se le laissa faire à dix ans._ COLLÉ. Après, elle lui laissa tout faire. TALLEMANT DES RÉAUX. Chevaucher simplement une femme qui se laisse faire et que la honte ou la froideur empêchent de passer outre dans la recherche du plaisir, c’est une satisfaction commune. MILILOT. LANCE (La). Le membre viril, avec lequel on blesse agréablement les femmes, qui, toutes, adorent les lanciers. Une belle arme, la lance! De beaux hommes, les lanciers! Il dit qu’il était aussi bien fourni de lance que la femme de cul. BONAVENTURE DESPERRIERS. Et m’ayant montré sa lance, qui était droite, il me prit à force de corps et me coucha à la renverse sur le lit. MILILOT. LANGUES (Faire une ou des). Introduire plus ou moins profondément sa langue dans la bouche d’une femme lorsqu’on est homme, d’un homme lorsqu’on est femme, ce qui donne un avant-goût du plaisir que l’on va goûter tout à l’heure en foutant. On dit aussi: _faire langue fourrée_. Il lui fait une langue prolongée. H. MONNIER. _Puis, lorsqu’on a dormi, l’haleine est si mauvaise, Que, pour faire une langue, on n’est pas à son aise._ LOUIS PROTAT. LANGUE EXERCÉE. Qui possède à fond la science du gamahuchage, soit pour femmes soit pour hommes. _Dis à Sophie, à la langue exercée, De démontrer sur Édile Reynier Comment on fait l’amour au gynécée Et sur quel rhythme il le faut pratiquer._ J. DUFLOT. LANLA LANDERIRETTE. Refrain de couplets qui sert à gazer les gros mots. Il représente tantôt le vit, tantôt le con, etc., etc. _Auprès de sa jeune épouse, Un mari peu complaisant Dans une fureur jalouse S’écria: Rien n’est plus grand Que ton lanla landerirette Que ton lanla landerira._ _A ce reproche, la femme De ce mari peu galant Répondit: Vilain infâme, Que n’en puis-je dire autant De ton lanla landerirette, De ton lanla landerira!_ ANONYME. LANTERNE. La nature de la femme, dans laquelle l’homme met sa chandelle—sans la moucher. _Margot s’endormit sur un lit Une nuit toute découverte, Robin, sans dire mot, saillit, Il trouva sa lanterne ouverte._ (_Cabinet satyrique._) LARCINS. Petits vols amoureux, commis lestement et adroitement: ravir des baisers à une fille, lui prendre les tétons, le cul, les cuisses, etc., etc., sont des larcins qui sont répréhensibles,—selon l’humeur et le tempérament de la victime. _L’autre jour, au fond d’un jardin, Il vous aperçut endormie: Il vous fit plus d’un doux larcin... Vous étiez donc bien assoupie?... Si vous dormez comme cela, Dites votre_ mea culpa. (_Vieille chanson anonyme._) LARD. Le membre viril,—que grignottent si volontiers ces charmantes souris qu’ont appelle les femmes. Voyez: _Couenne_, _chair_, _viande_. _Gentils galants de rond bonnet, Aimant le sexe féminin, Gardez si l’atelier est net Avant de larder le connin._ (_Ancien Théâtre français._) LARGUE. Femme, maîtresse, dans l’argot des voleurs, des voyous et des bohèmes. Toi non plus, tu ne m’as pas l’air d’une largue ordinaire. LEMERCIER DE NEUVILLE. Les largues nous pompent le nœud. DUMOULIN-DARCY. LASCIVETÉ. Prédisposition à l’amour; art des courtisanes pour exciter les désirs des hommes. Si la présence de l’empereur seul ne suffit pas pour les exciter, elles puisent dans leur lasciveté même un aimant mutuel. LA POPELINIÈRE. _Cette lasciveté de formes se reflète Dans son ajustement bizarre et singulier._ A. GLATIGNY. LATRINE. Femme galante usée et sale, et qui continue à baiser, parce qu’il y a des gens qui ne sont pas difficiles. _Pourtant on fout cette latrine! Ne vaudrait-il pas mieux cent fois Moucher la morve de sa pine Dans le mouchoir de ses cinq doigts?_ A. DE MUSSET. LAVABO. Cuvette spécialement destinée aux soins de propreté, qu’exige la fréquente dépense de sperme. _Tu m’as ému, Scapin... Ton discours est fort beau... Je t’amène ma fille: achète un lavabo._ A. GLATIGNY. LAVER (Se). Faire les ablutions de prudence autant que de propreté, après le coït—qui a naturellement pollué les parties sexuelles.—C’est la grande affaire des putains, qui dépensent en un soir plus d’eau que les ivrognes n’en boivent dans toute leur vie. C’était aussi la grande affaire des Romains _post rem veneream_: ils se lavaient presque religieusement, _quasi religiose_. Martial en témoigne assez.—Pourquoi les femmes honnêtes n’imitent-elles pas les filles publiques, et les bourgeois les Romains? _Les hommes, lorsqu’ils ont foutu A double couillon rabattu, Se lavent dans une terrine._ DUMOULIN-DARCY. _Pourtant il leur manque, en somme (Ce qui vaut bien un écu), De savoir sucer un homme Et de se laver le cul._ DE LA FIZELIÈRE. LAVETTE. Le membre viril—peu viril. _Mais c’machin s’change en lavette, Grâce au pouvoir d’ la vertu, Et j’ m’en tire quitte et nette Avec un peu d’ colle au cul._ (_Parnasse satyrique._) LE et quelquefois aussi LA. (Sous-entendu _vit_ ou _pine_.) Le voilà qui se durcit vraiment... qui se roidit... Attends, que je me renverse tout à fait pour que nous le fassions entrer quelque part. LA POPELINIÈRE. Il dit qu’il voulait qu’on le lui coupât, s’il ne faisait son devoir. (_La France galante._) LÈCHE-CUL. Petit chien havanais, king’s Charles, épagneul, ou de n’importe quelle autre race, qu’affectionnent volontiers les filles pour en être gamahuchées.—Voir _Gimblette_. LESBIENNE. Femme qui préfère Sapho à Phaon, le clitoris à la pine; Parisienne qui semble née à Lesbos, «terre des nuits chaudes et langoureuses.» _Elle aime tous les rats, Et voudrait, la Lesbienne, Qu’à sa langue de chienne Elles livrent leurs chats._ J. DUFLOT. LEVER LE CROUPION ou LE CUL. Se remuer sous l’homme, dans l’acte copulatif. C’est plaisir de la voir lever le croupion à chaque coup de queue. SEIGNEURGENS. Elle levait toujours le cul de peur d’user les draps. TABARIN. _Blaise hausse la bouteille, Et Margot lève le cul._ COLLÉ. _Je n’aime point ces demoiselles Qui lèvent par trop le devant._ COLLÉ. LEVER À JEUN (Se). Se lever sans avoir fait l’acte copulatif, même une pauvre petite fois. _Souvent je me levais à jeun D’avec ce sacrilége; Et jamais le défunt N’en fit qu’un: Le bel époux de neige!_ COLLÉ. LEVER LE SIÉGE. Débander après avoir bandé devant une femme qui fait trop de façons pour se laisser baiser. Une trop longue défense a souvent fait lever le siége d’une place qui voulait se rendre: il arrive des accidents. COLLÉ. LEVER UNE FEMME, ou seulement LEVER. Dire des galanteries à une femme, au bal ou dans la rue, et l’emmener coucher avec soi pour en faire. J’irai ce soir à Bullier, si je ne lève rien... LYNOL. LEVER UN HOMME. S’arranger de façon, lorsqu’on est femme, à attirer, dans un bal ou sur le boulevard, par ses œillades ou ses effets de croupe, l’attention et les désirs d’un homme qui, ainsi allumé, suit, monte, paie et baise. Ces filles ne vont au Casino que pour lever des hommes ou se faire lever par eux. A. FRANÇOIS. Tiens! Xavier qui vient d’être levé par Henriette. MONSELET. On dit aussi dans le même sens: _Faire un homme_. LIBERTIN. Homme qui prend volontiers des libertés avec les femmes,—des libertés et le cul. _Chez ce libertin cagot Qu’ j’ai tant d’ mal à satisfaire._ JULES POINCLOUD. LIBERTINAGE. Talent particulier, science particulière pour faire jouir les femmes quand on est homme, et les hommes quand on est femme. Sais-tu que tu es d’un libertinage affreux, et que je ne veux point, moi, suivre ton exemple? LA POPELINIÈRE. LIBERTINE. Femme qui connaît à merveille les secrets du métier d’amour. _J’ai vu, jeunes Français, ignobles libertines, Vos mères, belles d’impudeur, Aux baisers du Cosaque étaler leurs poitrines Et s’enivrer de son odeur._ AUG. BARBIER. LIMACE. Membre viril—qui n’est pas viril; par exemple, celui des vieillards, qui ne sait plus relever fièrement la tête au premier appel d’une femme, et aspire honteusement à la tombe, comme le nez du père Aubry. _Bien qu’en toi sa limace ait été dégorgée, Pour toi je bande encore..._ LOUIS PROTAT. LIMER. Rester longtemps sur une femme sans arriver à l’éjaculation. L’étudiant limant encore, pour l’acquit de sa conscience, car il ne bande plus aussi raide. H. MONNIER. _Mais sans folle ivresse, Il ne fait rien Qu’il ne lime sans cesse._ COLLÉ. LIQUEUR. Le sperme, qu’on pourrait mettre en bouteille sous le nom de _Crème de cocus_, car c’est avec cela qu’on les fait. En moins de six coups de cul, je me vis arrosée largement de la liqueur amoureuse. MILILOT. _Jà trente ans limitent mon âge Sans avoir goûté la liqueur Dont le petit archer vainqueur Charme des filles la tristesse._ TABARIN. _L’autre jour, épanchant cette liqueur divine, Dont nos plaisirs et nous, tirons notre origine._ GRÉCOURT. _Le paillard darde au fond sa bénigne liqueur._ PIRON. LIQUEUR SÉMINALE. Le sperme, qui est la semence fécondante par excellence, «liqueur blanche et épaisse comme bouillie, que les amants rendent tous deux l’un dans l’autre, avec un délice qui ne se peut exprimer.» LIVRER (Se). Ouvrir son cœur, ses cuisses, son cul—et par conséquent le paradis—à un homme. Elle est réduite aujourd’hui à se livrer au petit Dupré. (_La France galante._) _Je hais cette Laïs qui trop facilement Se livre aux premiers mots d’un galant qui la presse._ E. T. SIMON. Elle a donc fait le serment de ne se livrer, selon la nature, qu’à des nobles. A. DE NERCIAT. LIVRES LIBRES, OBSCÈNES, ORDURIERS, MALSAINS. Ouvrages où l’on parle sans vergogne, comme dans celui-ci, des parties naturelles des deux sexes et de leurs fonctions; de cons, de vits, de culs, de fouterie, de gamahucherie, etc. Ils sont abominés par les personnes honnêtes qui ne foutent que dans l’obscurité la plus complète et en faisant passer leur vit par un trou de la chemise de leur dame, et qui enseignent à la jeunesse que les enfants se trouvent naturellement sous des feuilles de chou. Un livre incendiaire a rallumé tous les feux que mon austérité commençait d’assoupir. (_Mon noviciat._) LONG COMME UN JOUR SANS PINE. Phrase _ad usum prostibuli_, parce que dans un bordel, où l’amour est la seule occupation des femmes, la journée paraît longue lorsqu’il ne vient pas de michés. LONG NEZ, LONGUE PINE. Proverbe français qui ment—comme tous les proverbes. S’il ne mentait pas, il faudrait mettre l’acteur Hyacinthe dans une niche et l’adorer. LORETTE. Femme entretenue par Monseigneur Tout-le-Monde, et qui habite volontiers dans les environs de l’église de Notre-Dame-de-Lorette,—d’où son nom, qui lui a été donné par Nestor Roqueplan. _Je suis coquette, Je suis lorette, Reine du jour, reine sans feu ni lieu! Eh bien! j’espère Quitter la terre En mon hôtel... peut-être en l’Hôtel-Dieu._ G. NADAUD. LOUP (Connaître le). De vue seulement. Avoir été baisée dans une forêt quelconque, ou sur le bord d’un bois..... de lit. _Ignorant le masculin, La novice, humble nonnette, Dessine à l’enfant divin Certaine fente coquette. Or, la sœur Marton qui connut le loup, Dit: Vous vous trompez, mais du tout au tout, A Jésus, faut une quéquette._ AL. FLAN. LOUPEUSE. Gourgandine chaude comme une louve, et aimant à courir après les hommes. LOUVE. Femme débauchée et hystérique. Par la mort Dieu, vous dites vrai; saint Antoine arde la louve. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Car à toute heure on vous trouve Faisant la chatte ou la louve, En public ou à l’écart._ (_Cabinet satyrique._) En outre tu es un adultère qui as souillé mon lit avec cette louve. CH. SOREL. LUBRICITÉ. Ardeur amoureuse, paillardise. _Son œil blanchit et s’illumine, Et son flanc plein de volupté Surpasse en ardeur Messaline Et l’antique lubricité._ A. BARBIER. Toutes se font une joie d’enfant de se voir mettre leurs fesses à nud, d’en montrer la blancheur et le contour, et de recevoir dessus de fines atteintes de verges de myrte, de la part d’une main flatteuse et légère, parce que ce badinage les aiguillonne et qu’il sert, en effet, à irriter la lubricité. LA POPELINIÈRE. LUCRÈCE (Faire la). Faire la chaste, comme l’épouse de Collatin, devant tous les Sextus généralement quelconques,—et finir par ouvrir ses cuisses comme elle devant l’impertinent engin du fils de Tarquin le Superbe. Le plaisir de se venger d’une femme qui avait fait la Lucrèce. SAINT-EVREMONT. _Mais malgré son air virginal, Sachez que la bougresse A mon vit donna certain mal Qui lui fit faire l’S... Ah! il m’en souviendra, Larira, D’avoir aimé une Lucrèce._ ANONYME. LUPANAR. Bordel. Mot solide... bâti par les Romains; on s’en sert encore. _J’ai rêvé que j’étais au fond d’un lupanar; C’était comme un immense et splendide bazar Dans lequel enculeurs, enculés, maquerelle, Maquereaux et putains se ruaient pêle-mêle._ LOUIS PROTAT. _Je suis roublard Et j’ pourrais écrir’ les mémoires Du lupanar._ LEMERCIER DE NEUVILLE. LUXURE. Un des sept péchés capitaux, dont le libertinage humain a fait un péché véniel—ou plutôt _vénériel_, dirait Commerson. Ne parlons plus des pompes et des fêtes du plus grand des empereurs: réfléchissons combien il est plus grand dans ses luxures. LA POPELINIÈRE. M MAC. Abréviation de _maquereau_. Ça me f’ra p’t’être rigoler un brin, de changer d’rôle, et de mac devenir miché. LEMERCIER DE NEUVILLE. _Après tout, ce n’est pas si bête D’avoir fait quatre cents binettes D’homm’s de lettr’s, de peintr’s et de mac?_ A. POTHEY. MACA. Maquerelle, entremetteuse, femme vieillie dans le vice. MACHIN ou MACHINE. La nature de la femme, le membre viril,—dans le langage des gens pudibonds qui n’osent pas appeler les choses par leur nom. Que mettras-tu dans mon con, en m’enfilant?—Mon machin. H. MONNIER. _Fiez-vous à ma cuisine, Célibataires blasés, Pour remonter la machine, Et flatter vos goûts usés._ L. FESTEAU. _Secrets appas, embonpoint et peau fine, Fermes tétons et semblables ressorts, Eurent bientôt fait jouer la machine._ LA FONTAINE. _Mais finis donc, imbécile, Sacré nom de Dieu d’gredin! Si tu n’me laiss’s pas tranquille, J’ vas pisser sur ton machin._ (_Parnasse satyrique._) MACROTIN. Apprenti maquereau; voyou qui se fait la main avec les petites gourgandines dont il vide les poches sans le moindre scrupule, en attendant qu’il puisse exercer sur une plus grande échelle, avec de plus grandes filles. _Oui, c’est un métier commode Et qui devient à la mode: Mac, macrotin... Vive le macrotin!_ L. DE NEUVILLE. MADAME. Nom que les filles d’un bordel donnent à leur abbesse, pour laquelle elles ont le respect qu’elles n’auront jamais pour la vertu. Ce sont nos petits bénéfices, à nous, pauvres filles... Madame nous prend tout et ne nous laisse rien. LEMERCIER DE NEUVILLE. MADAME MANICON. Surnom que le populaire donne volontiers aux sages-femmes,—on devine pourquoi. MAGASIN DE BLANC. Bordel—où l’on dépose en effet des quantités considérables de sperme. MAIN EXPERTE (Avoir la). Savoir bien branler les hommes, chose difficile, en effet, et pour laquelle toute femme galante doit faire un apprentissage fort long et très minutieux,—_manutieux_, dirait Commerson. _J’ai les deux mains expertes, Entrez dans mon boudoir._ A. MONTÉMONT. MAIN LÉGÈRE (Avoir la). Se dit d’une femme versée dans l’art de la volupté, qui branle un homme avec une telle dextérité qu’il jouit sans savoir à quoi attribuer sa jouissance, à une bouche ou à une main. MAISON À GROS NUMÉRO. C’est le _Lupanar_ des anciens et le Bordel des modernes. Sur le premier étaient peintes les armes parlantes du dieu de Lampsaque—une pine gigantesque et ses deux agréments. Sur le second est peint un énorme numéro qui engage les passants libertins à y entrer. _C’est l’infecte maison où l’effroi se promène, L’auberge dont l’enseigne est un gros numéro._ A. GLATIGNY. MAISON À PARTIES ou DE PASSE. Maison particulière, d’apparence honnête, où les filles libres viennent tirer leurs coups avec les michés qu’elles ont levés en route. MAISON DE TOLÉRANCE. Bordel, que non-seulement la préfecture de police tolère, mais encore qu’elle autorise pour la satisfaction des besoins du public célibataire—et surtout marié. MAÎTRE-AUTEL. Le mont de Vénus, universel objet d’adoration de la part des fidèles qui y voient resplendir leur Dieu—ou plutôt leur déesse. Elle est belle, ma Joséphine! elle a un chouette maître-autel!... un riche tabernacle!... TISSERAND. MAÎTRESSE. Fille ou femme dont on est le maître,—quand on n’en est pas l’esclave battu, cocu et content; épouse illégitime à laquelle on est plus fidèle qu’à l’épouse légitime, et qui se moque de vous tout autant que celle-ci; la femelle du marlou. Le _maître_ de quelques-unes, c’est leur mari, espérons-le, pour l’honneur de la morale; le _maître_ d’un plus grand nombre, c’est leur caprice; le _maître_ de toutes, c’est leur luxe... Quant à l’amant, il n’en saurait être question ici... D’ailleurs, quand une femme a un amant, elle est sa _maîtresse_: ce n’est donc pas lui qui en est le _maître_. H. DE PÈNE. _Pour la femme, soyez bon! Prouvez-lui votre tendresse! C’est ce bougre de Léon Qu’est l’amant de ma maîtresse._ G. NADAUD. Et moi, nom d’un... quoi que j’ possède?... Un pantalon, qu’ le commissaire m’a déjà fait dire qu’on voyait c’ que j’ portais; des gilets, j’en manque, j’en ai jamais évu avec toi: des bottes qui r’niflent, quand j’ marche pas sus ses tiges... Et j’ai une maîtresse! H. MONNIER. MALADIE (La). C’est celle qui n’a pas besoin de nom—quoiqu’elle en ait un—pour être sue de ceux qui lisent les affiches des Charles-Albert, des Giraudeau de Saint-Gervais, des Ollivier, et autres Fontanaroses modernes. C’est celle que Pline appelait _morbus sonticus_, et Celse _major morbus_! _Le soir, ils vont voir des gueuses Qu’ils baisent dessus leurs lits. Pour leurs femm’s (les malheureuses!) Ils y donn’nt la maladie._ GUICHARDET. MÂLE (Le). L’homme. _Je préfère en amour une certaine pose: Le mâle, sur le dos, sous la femme est placé._ L. PROTAT. MAMELLES. Les tétons. _O contours veloutés, mamelles féminines!_ CANTEL. Hélas! qui pourrait voir sans rougir des femmes et des jeunes filles entièrement découvertes, étaler sans honte, jusque dans la maison du Seigneur, leurs mamelles toutes nues... Dans le principe du moins, ces mondaines ont commencé par échancrer le bord et le dehors de leurs habits. Puis, cette échancrure a gagné jusqu’à la chemise, que dis-je? jusqu’à la chair toute nue. A la fin, elles ont tellement rongé et échancré le derrière et le devant de leurs habits, que les épaules et les tétons en sont demeurés tout-à-fait nus. (_Discours sur la nudité des mamelles._) MANCHE (Le). Le vit, que la femme empoigne quand elle désire en être cognée. Je l’empoignai par le manche et le menai au pied du lit, où je me couchai à la renverse, l’attirant dessus moi: je m’enconnai moi-même son vit dans mon con jusques aux gardes. MILILOT. _Mais, belles, sachez qu’un beau manche Réchauffe aussi bien qu’un manchon._ THÉOPHILE. MANCHON DE LA FEMME. Les poils qui constituent sa motte, assez fournie pour tenir lieu de manchon. _Et la tribune de Florence Au cant choqué montre Vénus Baignant avec indifférence Dans son manchon ses doigts menus._ TH. GAUTIER. _Je n’ prêt’ pas mon manchon Mignon, Je n’ prêt’ pas mon manchon._ LAUJON. MANGER L’ANGUILLE SANS LA SAUCE. Retirer vivement la pine d’un homme au moment où il va décharger, afin de n’avoir pas d’enfant de lui,—la sauce de cette anguille étant fort agréable, mais aussi pleine d’inconvénients. _Prenez donc des précautions! Sans la sauce mangez l’anguille! Beau moyen si bien éprouvé: J’en suis pour un enfant trouvé._ BÉRANGER. MANGEUR DE BLANC. Souteneur de filles, maquereau qui vit du—sperme dépensé par les autres hommes, avec de l’argent, au profit de sa maîtresse, etc. _Mangeons du blanc! mangeons du blanc! Ça vaut mieux que manger du flan! Mangeons du blanc jusqu’à l’aurore, Et que Phœbus nous trouve encore Mangeant du blanc!_ LEMERCIER DE NEUVILLE. Je voulais tâter du métier de miché, mais je vois que celui de mangeur de blanc est encore le meilleur. LEMERCIER DE NEUVILLE. MANGER DE LA CHAIR CRUE. Faire l’acte vénérien. Si elles savaient ce que c’était de manger de la chair crue la nuit. MARGUERITE DE NAVARRE. MANGER LE FRUIT D’UNE FEMME. Gamahucher une femme, enceinte peut-être. Prends garde!... Tu vas manger mon fruit. JEAN DU BOYS. Jean, rentrant chez lui, à l’improviste, trouve Pierre, son voisin, la tête entre les cuisses de sa femme, et bien en train de la gamahucher.—Fouchtra! s’écrie-t-il, cha m’étonne plus, chi je n’ai pas d’enfants; j’en fais tous les jours, et Pierre me les mange! MANIER. Peloter une femme—ou un homme. Mais, Monsieur, vous baisez mes fesses à tout moment; vous me maniez partout! LA POPELINIÈRE. On ne peut donc sans scandale manier un peu les breloques du monde?—Sacrebleu! quelles breloques! c’est bien aussi la montre, ma foi. A. DE NERCIAT. (_Les Aphrodites._) Ma bonne, disait Rosette, il veut toujours me faire manier sa sottise et prendre la mienne. LA POPELINIÈRE. _C’est des marlous, n’y prends pas garde; Viens, que j’ te magne ton outil._ H. MONNIER. MANIÈRE. Se dit du faire particulier aux femmes galantes qui, souvent, ont autant de manières que les plus illustres artistes,—première manière, seconde manière, etc. _Changer de sesque, c’est fort mal Quand on n’est plus dans l’ carnaval; P’t-être aussi qu’ vous changez d’ manière Et qu’aux femmes vous voulez plaire; Ce s’rait deux bons goûts à la fois. J’ vous crois fait’ pour en avoir trois._ BÉRANGER. MANŒUVRER DU CUL. Remuer des fesses quand on est sous l’homme, soit pour l’aider à décharger, soit parce que la jouissance arrache à la femme d’involontaires et lascives torsions de croupe. _Fait l’étroite pour lui, même quand elle est large, Et manœuvrant du cul, jouit quand il décharge._ L. PROTAT. MANQUER À SES DEVOIRS. Faire son mari cocu—ce qui est le seul devoir auquel les femmes ne manquent jamais. Si vous aviez un peu de vertu dans l’âme, vous sentiriez aussi ce qu’il en coûte à une femme bien née pour manquer à ses devoirs et faire un pas comme celui-ci. LA POPELINIÈRE. MANQUER DE RESPECT À UNE FEMME. La violer—de son propre consentement, mais à fond de train, pour se faire pardonner l’irrévérence de cette action. A l’encontre d’un talon rouge qui avait manqué de respect à une intendante, mais qui n’a pu achever de lui en manquer entièrement. COLLÉ. MANQUER DE VOIX. Chanter un air à une femme, avec la queue, et s’en tenir là, volontairement ou involontairement. Baiser mollement. _Quand des voix qu’il me dut Vint l’éclat dont il brille, Avec moi que de fois Il a manqué de voix._ BÉRANGER. MANUÉLISER (Se). Se masturber. C’est le seul moyen d’être sage au couvent, puisqu’on ne peut l’être sans se clitoriser ou se manuéliser. MERCIER DE COMPIÈGNE. _Du bon Guillot le vit se raidissait, Et le poignait si fort concupiscence, Que dans un coin se manuélisait._ PIRON. MAQUEREAU. Défenseur de beautés faciles qui le payent; entremetteur. _Le roi fit choix du conseiller Bonneau, Confident sûr et très bon Tourangeau. Il eut l’emploi, qui certes n’est pas mince, Et qu’à la cour où tout se peint en beau, Nous appelons être l’ami du prince, Mais qu’à la ville, et surtout en province, Les gens grossiers ont nommé maquereau._ VOLTAIRE. (_La Pucelle._) MAQUERELLE. Grosse dame qui se charge de procurer de l’ouvrage aux petites dames, et qui pousse parfois la complaisance jusqu’à les aller chercher dans leur famille. Le troisième privilége des châtrés, c’est qu’ils sont fort renommés en leur fidélité en fait de maquerellage. (_Variétés hist. et littér._) _Tenant par acte misérable Le maquerellage honorable._ (_Cabinet satyrique._) _Tant qu’elle conta sa querelle A une vieille maquerelle._ MATHEOLUS. _Et puis dites que les moustiers Ne servent point aux amoureux, Bonne maquerelle pour eux Est ombre de dévotion._ CL. MAROT. Aussi n’épargne-t-il pas les mères qui sont maquerelles de leurs propres filles. H. ESTIENNE. Car l’honneur d’une femme souffre beaucoup quand elle est vue avec une maquerelle. P. DE LARIVEY. MAQUIGNON. Un monsieur qui fait la traite des blanches,—le _mango_ antique. MAQUILLAGE. Tricherie féminine qui consiste à dissimuler, à l’aide de pâtes, de cosmétiques et d’onguents, les ravages que le temps apporte au visage le plus frais. Celle-ci, une fois entrée, relève la mèche de la lampe posée sur la cheminée, mais pas trop cependant, afin de ne pas trahir son maquillage. LEMERCIER DE NEUVILLE. Et ce qui prouve que ce n’est pas là une mode nouvelle, c’est que je trouve dans un poète du XIIIe siècle, Gaultier de Coinsy, les vers suivants: _Telle se fait moult regarder Par s’en blanchir, par s’en farder, Que plus est laide et plus est blesme Que peschiez mortelx en caresme._ MARCHANDISE. La nature de l’homme et celle de la femme, qui, toutes deux, mais la dernière surtout, sont un objet de commerce. _J’ouvre boutique, et faite plus savante, Vous mets si bien ma marchandise en vente, Subitement affinant les plus fins, Qu’en peu de temps fameuse je devins._ J. DU BELLAY. _Je veux une Phillis entre l’haut et le bas, Qui ne fasse pas trop valoir sa marchandise._ BUSSY-RABUTIN. Voyons, montre-moi ta marchandise, mon petit couillon chéri. J. LE VALLOIS. MARCHEUSE. Femme qui a été fille et qui, ne l’étant plus, est chargée de conduire dans les chemins du vice celles qui le sont encore. «Ses fonctions sont d’appeler les passants à voix basse, de les engager à monter dans le bordel où, d’après ses annonces banales, ils doivent trouver un choix exquis de jeunes personnes. Dans la maison de tolérance de première ligne, il y a ordinairement plusieurs marcheuses dont l’emploi principal est de promener les filles d’amour sur les boulevards et dans les passages.» MARGOT, MARGOTON. Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes—devenues filles. _Priape dérogea, Vénus fit la Catin. Cette contagion infecta les provinces, Du clerc et du bourgeois passa jusques aux princes. La plus mauvaise garce eut ses adulateurs, Et jusqu’à la Margot, tout trouva des fouteurs._ (_L’Art priapique._) _Villon sut le premier dans ces siècles grossiers Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers, Redonner le mouchoir aux filles de bon ton, Et laisser la province enfiler Margoton._ (_L’Art priapique._) Nous le tenons: nous savons où demeure sa margot. EUGÈNE SUE. _J’ai peu d’estime pour l’argot; Mais au besoin, je le tolère. Si je rencontre une margot, Je la regarde sans colère._ PHIL. DAURIAC. MARIAGE. Collage légitime de l’homme et de la femme, qui a le vit pour trait d’union, plus les enfants qui peuvent résulter dudit collage. Selon Balzac: Le mariage est une association de mauvaise humeur, pendant le jour, et de mauvaise odeur pendant la nuit. MARI MALHEUREUX. Mari, peut-être cossu,—mais à coup sûr, cocu—sans cédille. MARLOU. Variété de maquereau, d’homme sans préjugés, qui non-seulement consent à recevoir de l’argent des filles galantes, mais encore en exige d’elles le poing sur la gorge et le pied dans le cul. La plus sublime de ces positions, c’est celle du marlou. FRÉDÉRIC SOULIÉ. C’est des marlous, n’y prends pas garde. H. MONNIER. MARMITE. Putain,—la femelle naturelle du maquereau, à qui elle fournit de quoi manger, boire et rigoler avec ou sans elle. Tu es un crâne fouteur... et... si tu y consens, ce n’est pas toi qui me donneras de la braise, c’est moi qui serai ta marmite. LEMERCIER DE NEUVILLE. MARMOTTE. Le con,—qui ne dort jamais.—Allusion au poil d’une motte bien garnie. Un soir, ma sœur me dit: Si nous étions dans le même lit, tu pourrais faire entrer ta petite broquette qui est toujours raide dans la bouche de ma petite marmotte que tu aimes tant à sucer. (_Anti-Justine._) MARQUE DE LA VAISSELLE. Le membre viril,—avec lequel nous poinçonnons à notre chiffre le vagin des femmes, qui cependant n’a pas besoin de cela pour être trouvé de bon aloi et pour circuler de main en main. MARRONS. Les testicules. ... Tire de sa poche une longue ficelle, lui lie les deux marrons que vous savez. (_Nouvelles de Grazzini._) _Dam’ Putiphar, sans médire, Les aimait, je crois, assez; Pourtant Joseph, on doit l’ dire, N’avait qu’ des marrons glacés. Marrons, marrons, Bien pleins et bien ronds, Tout l’ monde en voudra, Ils brûl’nt, ces gros-là!_ ALPHONSE. MASTURBATION. Pseudonyme honnête de Branlage. _Qu’enfin, tous les soldats sans reproduction, N’aient plus qu’un seul recours: la masturbation._ FERNAND DESNOYERS. MASTURBER (Se). Se livrer à l’onanisme, aux plaisirs solitaires. _De mes cinq doigts je fais une pucelle: Masturbons-nous, c’est le plaisir des dieux._ (_Chanson anonyme moderne._) MATOU. Le mâle de la femme, cette chatte amoureuse. Allons, mon gros matou, grimpe-moi d’autor et d’achar! DE NEUVILLE. MAUVAIS LIEU. Endroit où l’on pelote les femmes, même où on les baise; bordel. _Pour amener sa Lucrèce A souffrir ce petit jeu, Le bonhomme sans finesse, Met la scène en mauvais lieu._ COLLÉ. MEILLEURE CHOSE DU MONDE (La). La fouterie, qui est le plaisir des dieux et des déesses, des hommes et des femmes,—l’_excelsior_ de toutes les jouissances connues. Comment, si c’est quelque chose de bon! C’est la meilleure chose du monde! MILILOT. MEMBRE (Le). Sous-entendu _viril_. Le grand outil générateur, que nous faisons travailler comme un cheval et que les femmes adorent comme un dieu. Jouis-tu, cochon? Ah! le beau membre! LEMERCIER DE NEUVILLE. _On voit, sous les feuilles de vignes Que leur impose la pudeur, S’agiter de gros membres dignes D’admiration—ou d’horreur._ ANONYME. Monseigneur le _vit_, ou madame la _pine_. Outre ces deux noms, ce noble personnage, qui veut chaque jour être fêté, possède plus de prénoms qu’il n’en faudrait pour refaire le calendrier... républicain. Je cite les principaux: L’acteur, l’affaire, les agréments naturels, l’aiguille, l’aiguillon, l’aiguillette, l’andouille, l’arbalète, l’ardillon, l’aspergès, l’asticot, la baguette, le balancier, le bâton à un bout, le bâton de sucre de pomme, le bâton pastoral, le battant de cloche, la béquille du père Barnaba, le berlingot, la bibite, le bidet, le bijou, le bistouri, la bite, le bogue, le bonhomme, le bouchon, le boudin blanc, le bougeoir, la bougie, le bout de viande, le boute-feu, le boute-joie, la boutique, le boyau, la braguette, le bracquemard, le bras, la briche, la broche, la broque, la burette, le canon à pisser, la carotte, le cas, le carafon d’orgeat, le cavesson, cela, ce qu’on porte, la chair, le chalumeau, le champignon, la chandelle, la chanterelle, la charrue, la chenille, la cheville d’Adam, la cheville ouvrière, le chibre, le chiffe, le Chinois, le chose, le cierge, la cigarette, la clé, le clou, la cognée, le cognoir, le coin, la colonne, le compagnon fidèle, la corde sensible, le cordon de saint François, le cornichon, la couenne, la courte, le criquet, le dard, le dardillon, le degré de longitude, le devant, le doigt du milieu, le doigt qui n’a pas d’ongle, dom ou frère Frappart, le dressoir, le drôle, l’écouvillon, l’engin, l’épée, l’étendard d’amour, le fils, le flacon d’eau-de-vie, le flageolet, la flèche, la flûte à un trou, le fourrier de nature, la gogotte, la grosse corde, le goujon, le goupillon, la guigui, la guiguitte, la haire, le hanneton, l’herbe qui croît dans la main, l’histoire, le honteux, Jacques, la jambe, Jean Jeudi, Jean Chouart, le laboureur de nature, la lance, la lancette, le lard, la lavette, la limace, le machin, le Mahomet, le manche du gigot, la marchandise, le mirliton, le mistigouri, le moineau, le morceau, la navette, le nerf, le nœud, l’obélisque, le onzième doigt, l’os à moelle, l’outil, l’ouvrier de nature, le paf, le panais, le pénis, le pendiloche, le perroquet, la petite flûte, le petit frère, le petit voltigeur, la pierre à casser les œufs, la pierre de touche, le pieu, le pignon, le pis, la pissottière, le poinçon, la pointe, le poireau, la potence, le poupignon, Priape, la quéquette, la queue, le robinet de l’âme, Rubis-Cabochon, la sangsue, saint Agathon, saint Pierre, le salsifis, la sentinelle, la seringue, le sifflet, le sous-préfet, le sucre d’orge, le trépignoir, la triquebille, la troisième jambe, le tube, la verge, la viande crue, etc. etc. MENESSE. Femelle de l’homme en général—et, en particulier, de l’homme sans préjugés qu’on appelle maquereau. En ai-je t’y reçu, de l’argent des menesses! Oh! là là!... LEMERCIER DE NEUVILLE. MENIN. Fouteur,—garçon d’honneur qui doit partager vos jeux—et vos joies, Mesdames.—Ce mot vient de l’espagnol _menino_, jeune page. La petite comtesse, à côté du prélat, lui serrait de temps en temps la main par-dessous la nappe, pour lui faire comprendre combien elle le préférait pour menin à son peu naturel ami. (_Le Diable au corps._) MENSONGE COTONNEUX. Tétons d’ouate que les femmes maigres substituent aux tétons de chair qu’elles n’ont pas. Il dévoilera les mensonges cotonneux de madame. THÉOPHILE GAUTIER. MENTULE. Mot purement latin (_mentula_) signifiant le membre viril. En tirant sa mentule en l’air, les compissa. RABELAIS. On voyait une tourbe de filles qui semblait tirer à qui mieux mieux une mentule grosse et longue à proportion. (_Le Synode nocturne des tribades._) _Je n’eusse, hélas! enduré tant de maux Comme j’ai fuit, qui or comme animaux Rongent le frein de ma triste mentule._ (_Cabinet satyrique._) MÈRE ABBESSE. Maîtresse d’un couvent de s’_offre-à-tous_:—Maquerelle. _Sortez vite et rentrez souvent, Le jour baisse, Servez votre abbesse; Mes filles, malgré pluie ou vent, En avant, pour l’honneur du couvent._ BÉRANGER. MÈRE D’ACTRICE. Vieille femme que louent les jeunes femmes de théâtre pour éloigner d’elles les galants—qui ne sont pas assez riches. MESSALINE (Valérie). Impératrice romaine, deuxième femme de Claude. Célèbre par son impudicité et ses étonnantes débauches: la plus fameuse putain de son temps. Après avoir souillé la couche impériale, en y recevant des amants de toutes les conditions, elle osa, du vivant de son époux, épouser publiquement Silius, jeune homme qu’elle aimait éperdûment. Claude, à cette nouvelle, la fit mettre à mort avec tous ses complices, l’an 48 de J.-C. Juvénal, dans ses _Satires_, s’exprime ainsi, au sujet de cette grande impure: _Quand de Claude assoupi la nuit ferme les yeux, D’un obscur vêtement sa femme enveloppée, Seule, avec une esclave, et dans l’ombre échappée, Préfère à ce palais tout plein de ses aïeux, Des plus viles Phrynés le repaire odieux. Pour y mieux avilir le nom qu’elle profane, Elle emprunte à dessein un nom de courtisane: Son nom est Lisisca; ces exécrables murs, La lampe suspendue à ces dômes obscurs, Des plus affreux plaisirs la trace encor récente, Rien ne peut réprimer l’ardeur qui la tourmente. Un lit dur et grossier charme plus ses regards Que l’oreiller de pourpre où dorment les Césars. Tous ceux que dans cet antre appelle la nuit sombre, Du regard les invite et n’en craint pas le nombre. Son sein nu, haletant, qu’attache un réseau d’or, Les défie, en triomphe, et les défie encor. C’est là que, dévouée à d’infâmes caresses, Des muletiers de Rome épuisant les tendresses, Noble Britannicus, sur un lit effronté, Elle étale à leurs yeux les flancs qui t’ont porté. L’aurore enfin paraît, et sa mine adultère Des faveurs de la nuit réclame le salaire. Elle quitte à regret cet immonde parvis. Ses sens sont fatigués et non pas assouvis. Elle rentre au palais, hideuse, échevelée, Elle rentre, et l’odeur autour d’elle exhalée Va, sous le dais sacré du lit des empereurs, Révéler de la nuit les lubriques fureurs._ MESSIRE LUC. Le cul,—par anagramme. (Voir aussi _noc_ et _tiv_.) MÉTIER (Le). L’acte vénérien. _Cousin, c’est pardieu la plus belle Et qui entend mieux le métier, Que femme qui soit au quartier._ J. GREVIN. _Le métier d’amour en effet Est une assez plaisante affaire; Ce métier-là plus on le fait, Et moins on est propre à le faire._ DACEILLY. _Et dans cet amoureux métier, De maître il devient écolier._ PARNY. METTRE (Le). Introduire son membre dans la nature d’une femme. Réveille-toi, petite gueuse; je veux te le mettre encore une fois au moins. LA POPELINIÈRE. _Notre héros se forma vite... Le mit-il, ou le lui mit-on? N’y eut pas d’affront._ AL. POTHEY. _Adam voulut le mettre: Ève le sentit mettre._ _Viens, bande-à-l’aise, Vite, mets-le-moi._ COLLÉ. METTRE AU FAIT (Se). Se déniaiser, s’habituer à l’homme en jouant des reins avec lui. Tu as bien tort; si tu ne te mets pas au fait, ton mari te prendra pour une bête. LA POPELINIÈRE. METTRE DANS LES FESSES (Se le faire). Se faire enfiler. _L’ dimanche, au sortir de la messe, Elles dis’t toutes, mais en vain: Nicolas, mets-moi dans la fesse C’ qu’est dans ton pantalon d’ nankin._ DARCIER. METTRE EN ŒUVRE. Faire l’acte vénérien. Elle manda secrètement le fils d’un cordonnier, son voisin, et le fit venir en l’étable des chevaux de son père, et le mit en œuvre comme les autres. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) Et à la vérité, on en met de bien pires en œuvre. (T. des ACCORDS.) Et en disant cela, il la mit en œuvre. D’OUVILLE. METTRE EN APPÉTIT. Exciter l’ardeur vénérienne. Chevaucher trois ou quatre coups ne fait que mettre en appétit; il faut continuer tant qu’il y en a, pour nous donner du passe-temps. MILILOT. Il n’est rien qu’une femme trouve plus mauvais que quand l’homme la met en appétit, sans la contenter. BONAVENTURE DESPERRIERS. METTRE LE FOUTRE À LA BOUCHE DE QUELQU’UN. L’exciter à la fouterie par des discours libertins, par des images obscènes, ou par des attouchements polissons. _Ingrat! tu m’as mis le foutre à la bouche! J’allais presque entrer dans le paradis!_ (_Parnasse satyrique._) METTRE SOUS LE LINGE (Se). Se glisser entre deux draps pour y faire l’amour. Je n’ai pas été plutôt arrivé qu’elle m’a sauté au cou avec ardeur, et que, s’apercevant que je bandais, et raide, elle s’est mise immédiatement sous le linge, où nous avons joué des reins avec enthousiasme. J. LE VALLOIS. METTRE SUR LE DOS (Se). Se placer pour être baisée,—afin de faire avec un homme la bête à deux dos. _Sur le dos nonchalamment Vous recevez votre amant; Pas le moindre mouvement, Autant, ma foi, Sentir sa femme auprès de soi._ BÉRANGER. METTRE UNE FEMME À MAL. La baiser,—ce dont elle se trouve ordinairement très bien. Il avait mis à mal toutes les femmes qu’il avait entreprises. RICHELET. METTRE UNE FEMME DANS LA CIRCULATION. La forcer—après l’avoir frappée à son effigie—à avoir tout le monde pour amant. Séduire une jeune fille, lui faire un enfant, et l’abandonner, c’est la jeter dans la circulation. METTRE UN HOMME EN ÉTAT. Le préparer, par un pelotage savant, à l’accomplissement de son devoir d’homme. _C’est dans ce moment-là, pour le mettre en état Et pouvoir arriver à quelque résultat, Qu’il faut de son métier connaître les roueries Et n’être pas novice en polissonneries._ LOUIS PROTAT. MICHÉ. Homme galant forcé d’acheter ce que les femmes galantes donnent pour rien à leurs amants de cœur. Allumer tous les soirs la chandelle de l’hyménée en faveur d’un tas de gonzesses et d’autant de michés. LEMERCIER DE NEUVILLE. _Surtout selon l’argent donné par le miché._ LOUIS PROTAT. MICHÉ DE CARTON. Honnête homme qui achète de l’amour en marchandant, ce qui le fait mépriser des amoureuses. Les Valaques ont près des femmes une grande réputation de mauvaise foi... Aussi elles les évitent et les ont placés au premier rang des michés de carton. VERMOREL. MICHÉ SÉRIEUX. Homme qui ne regarde pas à la dépense avec la femme qui l’a _levé_ à Mabille ou sur le boulevard, et dont il devient souvent le Monsieur. Fichtre! C’est un miché sérieux! LEMERCIER DE NEUVILLE. MIGNON. Jeune pédéraste... passif.—Apollon à belles fesses.—L’histoire faisant mention des pages de Henri III, qui étaient non-seulement ses favoris, mais encore ses mignons, ne laisse pas de doute sur l’emploi qu’ils avaient auprès de leur maître. Ce qu’il est le plus naturel de faire à la femme est précisément ce dont elle se soucie le moins;... tantôt elle veut qu’on la traite comme un mignon... tantôt, etc. A. DE NERCIAT. _Petit fils, petit mignon, Mâle ou femelle, je sais ton nom._ BÉRANGER. _Et j’abandonne au vicaire de Dieu Ses trois clés d’or, ses fulminantes bulles, Son Vatican, son cardinal neveu, Ses beaux mignons, ses nièces et ses mules._ PARNY. MIGNONNE. Nom que l’on donnait au XVIIe siècle, à l’époque de leur apparition, à toutes les femmes entretenues. Les riches seigneurs et les financiers ne se faisaient pas faute d’entretenir plusieurs mignonnes à la fois dans différents quartiers de la ville, ou même de les réunir ensemble comme dans un sérail. P. DUFOUR. _Il me faut donc chercher quelque jeune mignonne, Que, pour fille de chambre, en gaussant je lui donne._ J. DE SCHÉLANDRE. MIJAURÉE. Fille ou femme qui, devant l’homme, affiche des prétentions par des manières affectées et ridicules qui nous font... pisser.—Oh! la! la! _Ne va pas avec moi faire la mijaurée._ REGNARD. _Fi des coquettes maniérées! Fi des bégueules du grand ton! Je préfère à ces mijaurées Ma Jeannette, ma Jeanneton._ BÉRANGER. MILIEU. Le con, par devant;—le cul, par derrière.—_Il n’y a pas de milieu_, nom de Dieu! _Ce n’était que l’enjeu, nom de Dieu! Pour luron de ma sorte. Je fêtai son milieu! nom de Dieu! Trois fois avant que j’ sorte, nom de Dieu! J’ fous l’ quatrième à la porte, nom de Dieu!... J’ fous l’ quatrième à la porte._ F. DE CALONNE. _Le doux milieu demandait à sa dame, Pour y trouver un repos bienheureux._ (_Cabinet satyrique._) _Et la pauvrette s’est donnée D’un vit par le milieu du corps._ COLLÉ. MILORD. L’entreteneur—anglais ou toulousain—d’une femme galante. Le notaire est son milord. H. DE BALZAC. _J’allons fair’ sauter les sacoches De ce bon mossieu, son milord._ L. FESTEAU. Une demoiselle entretenue ne se contente pas de son seul entreteneur appelé ordinairement _Mylord Pot-au-feu_. Elle a un amant en titre, qui ne paye que les chiffons; un _Guerluchon_, c’est un amant qu’elle paye; un _Farfadet_, c’est un complaisant; et un _Qu’importe_ est une personne qui vient de temps en temps, qui est sans conséquence, et paye au besoin les petites dettes criardes. (_Correspondance d’Eulalie_, I, 132.) MINETTE. Gamahuchage de la femme par l’homme, et quelquefois de l’homme par la femme,—au moyen de la langue, qui a l’air de laper le sperme comme les chats lapent le lait. Allons, ma fille, une minette, pour que je bande. J. LE VALLOIS. Le bougre lui fait minette. GUSTAVE NADAUD. _Elle a l’étrange goût Qu’on la foute en levrette. Elle vous fait minette Et puis avale tout._ JOACHIM DUFLOT. Et maintenant, mon agneau... fais-moi une minette distinguée, digne du coup que nous allons tirer ensemble. LEMERCIER DE NEUVILLE. MINON MINETTE. (Faire). Se gamahucher mutuellement, homme et femme; faire tête-bêche. MINOTAURISER UN HOMME. Le faire cocu,—allusion aux cornes du Minotaure de l’île de Crète. Quand une femme est inconséquente, le mari doit être, selon moi, minotaurisé. H. DE BALZAC. MIRLITON. Un des nombreux synonymes des mots: vit, pine et con,—très usité dans les chansons et les poésies légères. _Je ne connais sur la terre Que deux séduisants objets: Ce vin qui remplit mon verre Et d’un tendron jeune et frais, L’étroit mirliton, etc._ _Le cynique Diogène Blâmait toujours le plaisir, Et lui-même, dans Athènes, Il empoignait pour jouir Son vieux mirliton, etc._ J. CABASSOL. _Vos mirlitons, Mesdames, à présent, Sont grands trois fois plus qu’ils ne devraient être._ GRÉCOURT. _Mais où placer un Amphion Qui n’a qu’un petit mirliton?_ (_Chanson anonyme moderne._) MIROIR À PUTAINS. Beau garçon, souvent trop beau pour rien faire, dont toutes les filles raffolent et qu’elles payent l’une après l’autre—et même quelquefois ensemble. MIROIR AUX ALOUETTES. Pièce d’or que l’on fait briller dans un bal et sur laquelle les drôlesses tombent toutes rôties—par le désir. MOINEAU. Le membre viril—que les femmes, ces charmants oiseleurs, prennent si facilement à la glu de leur con. Ouvre... ouvre tes cuisses, prends mon moineau, mets-le en cage. LA POPELINIÈRE. MOINEAU DE LESBIE (Le). Le membre viril—qui est le moineau affectionné de toutes les femmes, excepté des Lesbiennes. MOITIÉ. Épouse légitime, avec qui l’on ne fait qu’un, grâce au _nœud_ qui sert de trait d’union. _Péters, dis-moi, par amitié, Pourquoi que l’usage réclame Qu’à Paris on nomme moitié Ce qu’au village on nomme femme —C’est que Paris est un pays Où se prodiguent tant les dames, Que là, les trois quarts des maris N’ont que la moitié de leurs femmes._ (_Ancien Vaudeville—des Variétés._) MONICHE (La) ou MONIQUE. La motte,—avec toutes ses circonstances et dépendances. _Lorsque Vénus vint au monde, Elle avait la motte blonde, Les tétons bien relevés Et les poils du cul frisés. En voyant cette moniche, Le grand Jupin s’écria: Heureux celui qui se niche Dans un con comm’ celui-là._ ANONYME. Après cela, c’est son tour de fêter toutes ces petites moniches. (_Aphrodites._) MONSIEUR (Le). L’homme bienveillant qui honore de sa protection quelque jeune femme sans feu ni lieu, l’habille, la met dans ses meubles et oublie régulièrement un louis ou deux sur sa cheminée. C’est le miché cristallisé. On ne peut pas parler à mademoiselle. Et le monsieur..... n’y est pas? GAVARNI. MONT DE VÉNUS. La petite éminence placée à l’entrée du con de la femme, qu’on appelle vulgairement la _motte_. _Car il faut des oublis antiques Et des pudeurs d’un temps châtré Venger dans des strophes plastiques, Grande Vénus, ton mont sacré!_ TH. GAUTIER. MONTÉ (Être bien ou mal). Avoir un membre viril d’une belle longueur, ou d’une exiguïté fâcheuse. Elle en fut quitte pour faire élection des plus gros montés qui se pouvaient trouver. BRANTÔME. C’est que t’as l’air d’en avoir pour deux... T’es bien monté... mâtin. LEMERCIER DE NEUVILLE. MONTER. Avoir un miché, et aller dans une chambre quelconque du bordel tirer un coup avec lui. Rester ici au lieu d’aller au salon avec toutes ces dames...; toujours descendre et ne jamais monter. LEMERCIER DE NEUVILLE. MONTER LA TÊTE À UN HOMME. Le faire bander par des polissonneries en paroles ou en actions. _Mais rien ne monte la tête, Non, rien n’est plus polisson Qu’une langue toujours prête A vous lécher le bouton._ LEMERCIER DE NEUVILLE. MONTER LE BOURRICHON (Se). Se monter la tête, ou plutôt l’imagination à propos d’une femme avec qui l’on désire coucher ou d’un homme que l’on se rêve pour amant. Se dit spécialement des filles qui ont des _toquades_ pour tel ou tel homme, coiffeur ou poète, peintre ou goujat, qui a un grand talent ou un gros _paquet_. _Conserve tes vers pour une autre Muse Qui se montera mieux le bourrichon._ (_Parnasse satyrique._) MONTER LE COUP (Se). Être crédule, s’imaginer que toutes les femmes sont vertueuses, ou que l’on peut les baiser sans les payer. _Si tu crois que je suis novice, Tu t’ mont’s le coup._ LEMERCIER DE NEUVILLE. MONTER LE COUP AUX HOMMES. Leur promettre mille jouissances par des provocations de toilette, de regards, de paroles, d’attouchements—et se contenter de les faire jouir prosaïquement. Et cette crinoline!... En voilà encore une invention qui nous aide à monter le coup aux hommes. LEMERCIER DE NEUVILLE. MONTER UNE FEMME. La baiser,—ce qui est une façon cavalière de s’exprimer.—La femme est une _monture_. _Pute ne tient conte Qui sur son cul monte, Toz li sont igual._ (_Anciens Fabliaux._) _Le vin si fort le surmonta Que sur ses deux filles monta._ (_Recueil de poésies françaises._) Disant qu’il ne voulait laisser si aisément une si belle monture, qu’il avait si curieusement élevée, que premièrement il n’eût monté dessus, et su ce qu’elle saurait faire à l’avenir. BRANTÔME. _Vous serez le premier qui monterez sur elle, J’en jure par ma foi, c’est une demoiselle._ THÉOPHILE. Mais ça était un pauvre monteur que ce monsieur le Dauphin. TALLEMANT DES RÉAUX. _Mais quand je fis de ma bourse ouverture, Je ne vis onc plus paisible monture._ CL. MAROT. _Or, allons donc, et je m’assure Que vous trouverez la monture Aussi gaillarde et bien en point._ J. GREVIN. Il n’y a si vieille monture, si elle a le désir d’aller et veuille être piquée, qui ne trouve quelque chevaucheur malotru. BRANTÔME. _De qui les femmes aux courtisans Servent bien souvent de montures._ (_Recueil de poésies françaises._) _Notre rustre n’eut pas sur sa monture douce Fait trois voyages seulement, Qu’il sentit du soulagement._ LA FONTAINE. _Un aumônier n’est pas si difficile; Il va piquant sa monture indocile, Sans s’informer si le jeune tendron Sous son empire a du plaisir ou non._ VOLTAIRE. Monsieur, je vous entends bien; vous voulez monter sur moi. NOEL DU FAIL. MONTRER SON DEGRÉ DE LONGITUDE. Sortir du pantalon son membre viril—de plus ou moins de _longitude_—et s’en servir pour mesurer la distance qu’il y a entre les deux méridiens, le méridien femme et le méridien homme, à la grande satisfaction de tous les deux. _Je vis après ce polisson En si fière attitude Qu’il m’enflamme en me montrant son Degré de longitude._ COLLÉ. MONTRER SA BOUTIQUE. Exhiber ses pièces sexuelles: montrer son cul à un homme ou son membre à une femme. En tombant, elle a montré toute sa boutique. D’HAUTEL. MORCEAU (Beau ou vilain). Belle ou vilaine fille. Nous allons voir si l’état d’ miché vaut l’ mien, et si je s’ra assez chançard pour tomber sur un bon morceau... LEMERCIER DE NEUVILLE. MORCEAU D’UN HOMME (Le). Son membre viril—dont la femme est si friande. _Et quelle qu’en soit la longueur, Aucun morceau ne lui fait peur._ (_Chanson anonyme moderne._) MORPION. Pou de corps, parasite de l’homme et de la femme, qui s’attache spécialement aux parties sexuelles—d’où il est difficile de le déloger, à moins d’employer l’onguent mercuriel ou l’essence de citron. _Cent mille poux de forte taille Sur la motte ont livré bataille A nombre égal de morpions Portant écus et morions._ TH. GAUTIER. MORSURES. Marques rosées que les gens qui baisent se font mutuellement dans les spasmes de la jouissance. _Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés, Lorsque j’étouffe un homme en mes bras veloutés, Ou lorsque j’abandonne aux morsures mon buste._ CH. BAUDELAIRE. MORT-DANS-LE-DOS. Homme froid, mou, indolent, insensible et sans énergie;—incapable de bander,—dans l’argot du peuple, qui n’aime pas les lymphatiques.—Synonyme de _Pisse-froid_. MORUE. Femme de mauvaise vie, qu’on pourrait appeler—si l’ichthyologie ne s’y opposait pas formellement—la femelle du _maquereau_. Vous voyez, Françoise, ce panier de fraises qu’on vous fait trois francs; j’en offre un franc, moi, et la marchande m’appelle...—Oui, madame, elle vous appelle... morue! GAVARNI. MOTS INCONNUS. La kyrielle de cris d’ardeur, de mots étouffés, mourants et sans suite que l’on prononce dans le paroxysme de la jouissance, tels que: ... Tout à toi!... à moi!... arrête... là!... ah!... plus vite... va donc!... ah! je sens... je fonds... arrête... je jouis!... oh!... _Qu’elle est superbe en son désordre, Quand elle tombe les seins nus, Qu’on la voit, béante, se tordre Dans un baiser de rage, et mordre En criant des mots inconnus._ A. DE MUSSET. MOTTE. Le Mont-Sacré, la petite éminence osseuse qui couronne la nature de la femme, et qui est quelquefois glabre, mais le plus souvent pubescente, c’est-à-dire, couverte de poils. Et quand il trouve la chemise, il la lève et m’appuie la main sur la motte, qu’il pince et frise quelque temps avec les doigts. MILILOT. _Le mécréant se reculotte Et regagne ses bataillons; L’un va pleurer sur une motte, Et l’autre hélas! sur des couillons._ B. DE MAURICE. _Ces petits cons à grosse motte, Sur qui le poil encor ne glotte, Sont bien de plus friands boucons._ (_Cabinet satyrique._) _Mais toutes ces beautés, mon Aline, crois-moi, Cèdent à la beauté de ta motte vermeille._ THÉOPHILE. MOUCHER (et Se). Bander, baiser ou se branler—afin de décharger. Le vieux maréchal de Villeroi ayant été envoyé à Lyon, en 1717, pour apaiser une sédition, ce ne furent pendant son séjour que réjouissances et fêtes continuelles. Une grande dame de Paris, ayant appris que les Lyonnaises s’empressaient fort d’écrire au maréchal, écrivit à l’une d’elles: «Mandez-moi donc à qui M. le maréchal a jeté le mouchoir.» La vieille madame de Breault, qui habitait Lyon, et qui avait été autrefois des amies de Villeroi, vit cette lettre et dit à celle qui la lui montrait: «Ecrivez à votre amie qu’il y a longtemps que le maréchal ne se mouche plus.» P. LAROUSSE. MOUCHER LA CHANDELLE. Retirer son membre du vagin de la femme, au moment de l’éjaculation, afin que le suif qui en coule ne le brûle pas, et surtout n’y dépose pas de la semence d’enfants. _Comment, disait-il, D’un mari, ma belle, Malgré la chandelle Tromper l’œil subtil? —Mouchez, disait-elle._ VICTOR MABILLE. MOU DE VEAU. Gorge flasque, tombante. _L’autre dit que sa gorge était un mou de veau._ L. PROTAT. MOUDRE. Faire l’acte vénérien. Et moulait au moulin de la dame toujours très-bien, sans y faire couler l’eau. BRANTÔME. Et en jouant et passant le temps ensemble commencèrent à moudre fort et ferme. P. DE LARIVEY. MOUILLER. Faire l’acte vénérien,—au bout duquel les deux acteurs se sentent réciproquement inondés de sperme. _La nature entière se pâme Sous un baiser mystérieux, Et se mouille comme une femme, Sous le vit du plus beau des dieux._ (_Parnasse satyrique._) MOUILLER SES DRAPS. Avoir des pollutions nocturnes; jouir comme Ixion, d’une nuée qui a le con d’une femme ou la pine d’un homme. _Il n’est que toi, V***, ma toute belle, Qui seule, hélas! te chatouillant le sein, Fais chaque nuit des rêves de pucelle, Et sans plaisir mouilles ton traversin._ J. DUFLOT. MOUILLER UNE FEMME. Décharger à son profit la provision de sperme que l’on a dans les couilles. Va... va... va... petit homme... Ah! cela vient... Tu me mouilles... Ah!... H. MONNIER. MOULE À MERDE. Le cul,—d’où la merde sort en effet moulée en corde à puits. _D’un moule à merde il fait un moule à pine Et bat le beurre au milieu d’un étron._ (_Chanson anonyme moderne._) MOULIN À MERDE. Se dit d’une vilaine bouche,—comme de la plus mignonne et la plus rose. Si vous croyez baiser une belle petite bouche, avec des dents bien blanches, vous baisez un moulin à merde; tous les mets les plus délicats: les biscuits, les pâtés, les tourtes, les farcis, les jambons, les perdrix, les faisans, le tout n’est que pour faire de la merde mâchée. (_Lettre de la duchesse d’Orléans à l’Electrice de Hanovre._) MOURIR. Arriver, par l’excès de la jouissance vénérienne, à un état de béatitude—ou plutôt d’hébètement—qui vous enlève aux choses de la terre et vous transporte dans le monde inconnu où l’on ne pense plus, où l’on ne parle plus, où l’on ne remue plus, où l’on nage dans une atmosphère spermatisée. _Vous me voyez, tendre fougère, Avec mon berger chaque jour Mourir dans les bras de l’Amour._ (_Épigrammes._) _Laisse Roger baiser ta gorge ronde Et Louis se mourir dans tes bras._ J. DUFLOT. MUNITIONS D’AMOUR. Le fard, les pommades, etc. pour les femmes, et, pour les hommes, de bons vits bien bandants. _Il part: après un mois d’absence, Il revient avec cent amis, Jeunes, discrets et bien munis._ PARNY. MUSARDINE. Drôlesse qui hante les Concerts-Musard, où le miché donne plus qu’ailleurs. On dit une musardine, comme jadis on disait une lorette. ALBÉRIC SECOND. MYSTÈRES. Se dit de toutes les choses de l’amour qui, devant être tenues secrètes, ne sont révélées que par les initiés, aux soupirants après l’initiation de ces choses. Avec quels transports il me remerciait de l’avoir initié dans de si agréables mystères. (_Mémoires de miss Fanny._) _Tout va bien mieux, comme m’ont assuré Ceux que l’on tient savants en ce mystère._ LA FONTAINE. _Quand sur le déclin du mystère Le galant transporté du plaisir qu’il ressent._ GRÉCOURT. _Vous demeurez sans voix, sans mouvement, Loin de me seconder dans l’amoureux mystère._ PIRON. N NANAN. L’acte vénérien et la jouissance qui en est le résultat,—la plus exquise des friandises, la plus savoureuse de toutes les jouissances. _Mais avec ceux que la victoire A trahis, fais-le gratuit’ment; Rendr’ service aux fils de la gloire, C’est du nanan._ E. DEBRAUX. NATURE DE LA FEMME (La). Messire le Con, qui, comme son seigneur et maître le vit, ne manque pas de prénoms. Ainsi: L’abricot fendu, l’affaire, l’angora, l’anneau d’Hans Carvel, l’atelier, l’autel de Vénus, l’avec, la bague, le baquet, le bas, les basses marches, le bassin, le bénitier, le bijou, le bissac, la blouse, le bonnet à poil, le bonnet de grenadier, la bouche d’en bas, la bourse à vit, la boutique, le brasier, la brèche, le cabinet, le cadran, la cage, le calendrier, le calibistri, le calibre, le cas, la cave, la caverne, ça, le Céleste-Empire, le centre, le champ, le chandelier, le chapeau, le chat, le chaudron, le chemin du paradis, la cheminée, le chose, la cité d’amour, le clapier, le cœur, la coiffe, le combien, le concon, le connin, la connasse, le conneau, le cornichon, le conil, la coquille, le corridor d’amour, la crevasse, le dédale, le devant, la divine ouverture, l’écoutille, l’écrevisse, l’empire du Milieu, l’entonnoir, l’entremise, l’entre-deux, l’entre-sol, l’éteignoir, l’éternelle cicatrice, l’étoffe à faire la pauvreté, l’étui, la fendasse, la fente, la figue, le formulaire, le fruit d’amour, le golfe, la guérite, le harnois, le hérisson, l’hiatus divin, l’histoire, le jardin d’amour, la lampe amoureuse, la lampe merveilleuse, la lanterne, la latrine (un vieux con), le machin, le maljoint, la marchandise, messire Noc, le mirliton, le mortier, le moule à pine, le moulin-à-eau, la moniche, le noir, l’objet, les Pays-Bas, le petit lapin, _Quoniam bonus_, le réduit, le salon du plaisir, le Sénégal, la serrure, le tabernacle, le temple de Cypris, la tirelire, le trou chéri, le trou de service, le trou madame, le trou mignon, le trou par où la femme pisse, le trou velu, le vagin, etc., etc. La risée des femmes fut grande, quand ils virent la femme à Landrin lui montrer sa nature. P. DE LARIVEY. _Et je crois que votre nature Est si étroite à l’embouchure, Qu’on n’y pourrait mettre deux doigts._ THÉOPHILE. Passant les doigts entre les poils qui sont dessus la motte, laquelle il empoigna aussi, faisant par ce moyen entr’ouvrir la fente de ma nature. MILILOT. _Mais le monstre, avec joie inspectant ma nature, Semblait chercher comment et de quelle façon J’allais être foutue; en cul, con ou téton Qu’il regardait déjà comme étant sa pâture._ LOUIS PROTAT. NATURE DE L’HOMME (La). La pine—qui est le pendant de la nature de la femme. _Aux petits des oiseaux, Dieu Donne, dit-on, la pâture: Sa bonté devrait un peu S’étendre sur ma nature._ ALTAROCHE. NAVETTE. Le membre viril, que les femmes font aller et venir entre leurs doigts, et qui sert à filer la trame de la vie humaine. _D’un vieux je tenais la navette, La sonde en main et la cuvette._ (_Chanson._) N’AVOIR NI CUL NI TÉTONS, comme la poupée de Jeanneton. Se dit d’une femme maigre, qui n’a ni gorge ni fesses,—l’envers de la Vénus Callipyge. NÉ COIFFÉ (Etre). C’est-à-dire: être né pour être cocu, comme tant d’autres, ou pour avoir tous les bonheurs. Il a une chance de cocu. (_Vieux dicton._) _De ma vive et juste colère Pour avoir ainsi triomphé, Il faut, en vérité, ma chère, Que votre époux soit né coiffé._ ÉT. JOURDAN. NÉNETS. Tétons.—dans l’argot des enfants et des filles. Tiens, vois mes nénets, comme ils sont engraissés. H. MONNIER. Petite maman s’est fait des nénets avec du coton. GAVARNI. N’ÊTRE PAS DE MARBRE, ou DE PIERRE. Se dit pour s’excuser de bander devant une belle fille—qui, au contraire, souhaiterait que l’homme fût toujours de marbre ou de pierre. _Lindor n’était pas de pierre, Il s’enflamma tout à coup Il aida la peur beaucoup! Quel coup! ah! quel coup! quel coup! Quel heureux coup de tonnerre!_ COLLÉ. NERF. Le membre viril, qui est en effet tout nerf dans l’ardeur vénérienne. Il me troussa incontinent et, sans parler, me renversa là sur le lit, me le fit là sur-le-champ et me fit tâter son gros nerf, qui était extrêmement dur. MILILOT. NEZ. Le vit;—que l’on juge d’après le nez: plus il est fort, mieux il se fait sentir. _Ah! quel né! (bis) Tout l’ monde en est étonné._ GUINARD. _Belles, jamais ne prenez Ceux qui n’ont pas un grand nez._ COLLÉ. «Grand nez, grand vit,» dit un vieux proverbe. _Œil étincelant, Doigt vif et galant, Nez de bon augure Et bonne figure._ DAUPHIN. NOC. Le con, par anagramme. _Vous nous dites, belle farouche, Que l’amour ne peut vous troubler. Si votre_ noc _savait parler, Il démentirait votre bouche._ GOMBAULD. NOCE (Faire la). Passer son temps à baiser quand on est homme, à se faire baiser quand on est femme. Faut s’dire eune chose, il en est des prêtres comme des gens qui s’ marient: l’homme n’est tranquille, dans un ménage, que d’autant qu’il a fait la noce; donc, un prêtre qui l’a faite ne la fait plus. H. MONNIER. NOCEUSE. Fille qui a jeté son bonnet par-dessus les moulins de Montmartre et qui l’a remplacé par un bouchon de paille signifiant clairement, même pour les aveugles, qu’elle est à vendre—et pas du tout à louer. _Ce sont là nos dignes femelles! O mes frères! ce sont nos sœurs, Et l’on nous méprise autant qu’elles: Aux noceuses vont les noceurs!_ (_Parnasse satyrique._) NŒUD (Le). La pine et les couilles qui, réunies, forment un nœud assez solide... pour nouer la femme à l’homme. L’homme qui a beaucoup baisé de femmes et qui pour faire une fin, se marie, appelle cela: former d’autres liens. La femme, également logique, dit: former un nouveau nœud. Ce mot est employé fréquemment par les voyous qui disent: _mon nœud_! plus facilement qu’ils ne disaient: du flan! _La femme n’est pas au monde pour lire! Le nœud d’un goujat vaut celui d’un roi._ (_Parnasse satyrique._) NOIR (Le). La nature de la femme, où, en effet, il fait noir comme dans un four—et aussi chaud. Le procureur, qui avait la braguette bandée, ne laissa pas de donner dans le noir. BONAVENTURE DESPERRIERS. Bref, je veux qu’elle ait tant de beautés que le galant soit déjà perdu d’aise et de transport avant que d’être arrivé jusqu’au noir. MILILOT. NOMS D’OISEAUX. Petits noms que donnent ces dames à leurs messieurs, selon le degré d’amitié, d’estime ou d’amour qu’elles ont pour eux: Mon _ange_, mon _chien_, mon _chat_, mon _chou_, mon _loulou_, ma _biche_, mon _bichon_, mon _lapin_, mon _cochon_, etc. On peut ajouter devant: mon grand, mon gros, mon petit, selon le physique de l’animal privilégié; et à la suite le mot _chéri_: mon gros chien chéri, gros bibi chéri, etc.—J’en passe et... des plus bêtes. NON-CONFORMISTE. Pédéraste, ce qui est le schisme en amour. NOUER L’AIGUILLETTE. Empêcher un mari ou un amant de consommer l’agréable sacrifice, non pas en lui jetant un sort, comme on le croyait autrefois, mais en épuisant complètement son stock de foutre, de sorte qu’on peut le laisser courir un peu dans la ville sans crainte d’infidélité. Il avait peut-être l’aiguillette nouée. (_Moyen de parvenir._) Lequel ayant eu l’aiguillette nouée la première nuit de ses noces. BRANTÔME. _Ami lecteur, vous avez quelquefois Ouï conter qu’on nouait l’aiguillette._ VOLTAIRE. NOVATEURS DES PLAISIRS. Noms tirés de l’oubli, ou supposés par l’auteur de l’_Art priapique_. _Ah! qu’ils faisaient l’amour platement autrefois, Ces chevaliers errants, ces paladins courtois! Filant à leurs beautés une tendresse pure, Ils pensaient que les foutre était leur faire injure, Pinus sut le premier, dans ces siècles grossiers, Cocufier plusieurs de ces preux chevaliers. Tribadinus après fit fleurir l’encuissade; Loyola fut, dit-on, père de l’enculade; Vaginus renchérit par-dessus ces ribauds Et créa pour jouir des moyens tout nouveaux; Gamahu, qui suivit, eut une autre méthode: Il devint, par sa langue, un ribaud à la mode Et longtemps, près du sexe, eut un heureux destin. Mais les imitateurs de ce sale mâtin, Accablés de mépris par un goût si grotesque, Abjurèrent bientôt leur méthode tudesque. Ce paillard ordurier, trébuché de si haut, Rendit plus retenus Chancrin et Poulinot. Enfin Priapus vint et, le premier en France, Corrigeant l’art de foutre, en bannit la licence; D’un vit mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la couille aux règles du devoir._ (_L’Art priapique._) NOVICE. Le garçon ou la fille qui, destinés par la nature à la vie amoureuse, n’ont pas encore prononcé leurs vœux aux pieds d’une femme l’un, dans les bras d’un homme l’autre, et, par conséquent, sont un peu neufs (_novus_, _novi_) pour les choses de la fouterie. _La donzelle encore novice, Ne sut comment prendre l’objet Que, par un surcroît d’artifice, Le drôle au ventre lui mettait._ BÉRANGER. NUMÉROTÉE (Être). Être inscrite, avoir son nom et son numéro sur les registres de la préfecture.—Être fille publique. _Du beau quartier, plus d’un’ bell’ dame Qui pour un cach’mire ouvr’ ses draps, Épous’ d’ultras, nièc’ de prélats, Tout ça travaille et n’ se numérot’ pas._ E. DEBRAUX. NYMPHE. Déesse qui consent à sortir de son nuage pour entrer dans le lit d’un homme qui la paie pour cela. Il avait pris je ne sais quelle habitude vituperosa avec une nymphe de la rue des Gravilliers. TALLEMANT DES RÉAUX. _Une nymphe, jeune et gentille, Par un matin déménageait._ GRÉCOURT. Nous entrâmes dans la salle où se trouvaient renfermées beaucoup de nymphes. LOUVET. _Chez nos nymphes gentilles, Aller négocier; Avoir toutes les filles, Quand on est financier..._ COLLÉ. NYMPHES (Les). Les petites lèvres de la matrice.—_Nymphomanes_, tribades. Femmes qui s’aiment et se le prouvent, entre cuisses—et nymphes. Que faire de mes deux recluses, que j’ai laissées la bouche béante et attendant les promesses de l’amour? Les voilà nymphomanes et tribades: elles vont se dessécher et périr avant le temps comme une fleur qui soupire après la rosée. MERCIER DE COMPIÈGNE. O OBÉLISQUE. Le membre viril. Où q’tu vas?—J’ monte chez Mélanie, pour mettre mon obélisque en pension. On dit aussi: _L’Obélisque de l’Uxor_, c’est-à-dire de l’épouse, quand son mari le dresse devant elle. OBJET. La maîtresse, la femme que l’on baise—ou bien l’amant. _Oui, Lindor, je suis à toi Cher objet de ma flamme, Je veux vivre sous ta loi._ LE BARBIER. _Ce n’est qu’au Lion d’or Que le plaisir charme la vie: Sans bruit, sans effort, On y brave les coups du sort; Sitôt que l’archet Vient exhaler son harmonie, A trois sous l’ cachet On peut fair’ danser son objet._ COGNIARD frères. Nous irons au bal ce soir et tu me montreras ton objet. A. VITU. OBSCÈNE. Impudique, indécent, ordurier. _L’autre emmène un jeune homme imberbe, aux traits rougis, Puis injurie, avec une obscène posture, Le stupide garçon qui sert en ce logis._ A. GLATIGNY. OBSTACLE. Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité. _Du vin que l’on buvait alors, La vertu tenait du miracle, Puisque Loth, sans beaucoup d’efforts, Sut triompher d’un double obstacle._ PARNY. OBTENIR TOUT D’UNE FEMME. Coucher avec elle,—les parties, en ce cas, étant le tout. Il y a une dame de considération dans le monde qui veut faire châtier un jeune homme, pour l’avoir méprisée après avoir tout obtenu d’elle. LA POPELINIÈRE. ŒILLADE AMÉRICAINE. Coup d’œil égrillard, que lance une femme à l’homme qu’elle veut allumer, et qui promet ordinairement plus de beurre que de pain. L’œillade américaine est grosse de promesses: elle promet l’or du Pérou, elle promet un cœur non moins vierge que les forêts vierges de l’Amérique, elle promet une ardeur amoureuse de soixante degrés Réaumur. EDOUARD LEMOINE. ŒUVRE. L’acte vénérien. _Qu’autant de fois que la fillette Commettrait l’œuvre de la chair._ (_Cabinet satyrique._) _Or, les œuvres de mariage Étant un bien, comme savez._ LA FONTAINE. _Ces mécréants, au grand œuvre attachés, N’écoutaient rien, sur leurs nonnains juchés._ VOLTAIRE. ONANISME. La masturbation—qui était, comme on sait, le vice d’Onan. _Judas, dit l’Écriture Sainte, De sa postérité jaloux, A Thamar, qu’il veut voir enceinte, Donne ses trois fils pour époux. Her s’épuise, Sela s’échine; Homme impuissant et sans pitié, Onan, auprès de sa moitié, Chaque nuit se branle la pine. Il est certains ribauds dont les pines glacées Par un coup de poignet veulent être excitées, On voit devant un con leur verge se baisser, Et sous leur propre main aussitôt se dresser._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _Pour vous justifier, n’offrez pas à mes yeux De l’impudique Onan l’exemple vicieux..._ (_L’Art priapique._) ORAISON JACULATOIRE (Faire l’). Darder son aiguillon et lancer son sperme dans le con d’une femme, pendant qu’elle fait sa prière—sur le dos. _Maman, vois-les donc tous deux. Avec quelle ardeur ils prient! Regarde comme ils s’écrient: Mon amour!.. je vois... les cieux! —Ils font, la chose est notoire, Comme un acte méritoire, L’oraison jaculatoire Qu’en mon temps j’ai faite aussi._ LÉGER. ORDINAIRE BOURGEOIS (L’). Le nombre de coups, ordinairement très restreint, qu’un bourgeois tire avec sa femme,—la régularité de la vie empêche les extravagances du vit. _Il ne cessa de dire: L’ordinaire bourgeois Est de trois: Jugez quel pauvre sire!_ COLLÉ. ORDINAIRES. Les menstrues des femmes, qui devraient venir ordinairement tous les mois. _Le con, en entendant cela, Se mit tant en colère Que cela vous lui supprima D’abord ses ordinaires._ (_Parnasse satyrique._) ORDURES. Obscénités dites ou faites comme se plaisent à en dire ou en faire les honnêtes gens—qui sont ordinairement plus impudiques que les libertins. _Les femm’ n’aim’ pas les ordures, Ni les couplets de chansons Polissons._ COLLÉ. _Il fait nuit. Mots confus, romances ordurières, Se croisent sous le toit du logis ténébreux._ A. GLATIGNY. ÔTER LE PETIT CHAPEAU. Décalotter un homme en le branlant.—L’expression est moderne et imagée. Je ne saurais résister à la démangeaison que j’ai de citer l’anecdote qui y a trait. Un vieux monsieur croit apprendre à une ingénue la manœuvre de la masturbation.—«Ote le petit chapeau, lui dit-il; remets le petit chapeau; ôte le petit chapeau; remets, etc.» Après le Capitole et la roche Tarpéienne, l’ingénue s’écrie: «Il fallait donc me dire tout de suite de vous branler!» OURCINE (L’). Hôpital spécial pour les écloppées et les blessées de Cythère. C’est le _Midi_ des femmes. OURSER. Faire l’acte vénérien. Ce n’est pas du dernier galant, mais c’est fréquemment employé—par les goujats. _A la Courtille, où le beau sexe abonde, J’étais allé dans l’intention d’ourser._ DUMOULIN. _Monter chez une fille en lui disant: Oursons! Est une expression commune, saugrenue, Propre aux palefreniers..._ L. PROTAT. OURSON. La toison qui protége la nature de la femme, et qui est souvent hérissée comme un petit ours blanc ou noir. _Thomas est un monsieur sans gêne: Malgré mon r’fus, il va son train; Dans mon ourson couleur d’ébène, Sans façon il glisse la main._ LAUJON. OUTIL. Le membre viril—avec lequel on travaille les femmes. _Le jeune homme puceau l’appelle son affaire, L’ouvrier son outil..._ L. PROTAT. _Les dieux après nous avoir fait Les outils de la fouterie, Seraient dignes de moquerie, S’ils nous en défendaient l’effet._ MOTIN. _C’est fait, hélas! du pauvre outil. Mon Dieu, il était si gentil, Et si gentiment encresté!_ (_Ancien Théâtre français._) _Lise couchée au retour de l’église, Disait à Jean: Mon dieu, le bel outil!_ GRÉCOURT. _Un jour Robin vint Margot empoigner, En lui montrant l’outil de son ouvrage._ CL. MAROT. OUVERTURE DIVINE (L’). La nature de la femme, dont la complète occlusion amènerait la fin du monde. _Ah! divine ouverture! Ravissante nature! Qu’il est petit!..._ MARC-CONSTANTIN. OUVRAGE. La besogne de la fille,—le temps qu’elle consacre, moyennant finance, aux plaisirs de l’homme. J’te laisse ta nuit, j’ vas m’ coucher, travaille...—Du froid qui fait? Merci! j’ voudrais t’y voir, tu rirais... Pus souvent que j’ vas en avoir, à l’heure qu’il est, d’ l’ouvrage! H. MONNIER. OUVRIER DE NATURE (L’). Le membre viril, qui ne boude jamais devant une besogne amoureuse, dimanches et fêtes, à minuit comme à midi. _Je suis pour te faire court Bon ouvrier scieur de planche Qui travaille, nuict et jour, D’un outil qui point ne tranche._ (_Chansons folastres._) Ombragée au-dessous du nombril d’un poil large et épais, du milieu duquel on voit sortir un bel ouvrier de nature, fort bandé, qui à bon droit mérite d’être appelé membre. MILILOT. Quand La Ferté eut cuvé son vin, elle voulut le lendemain matin le faire retourner à l’ouvrage. (_La France galante._) OUVRIR SES DRAPS. Ouvrir ses cuisses, se faire baiser. _Qui faites tant les resserrées, Quand on veut ouvrir vos genoux._ TABARIN. _Du beau quartier plus d’un’ bell’ dame Qui pour un cach’mire ouvr’ ses draps._ E. DEBRAUX. OVALE. Le con, qui en effet a cette forme,—si l’on y met un peu de bonne volonté. Entre deux colonnes d’un albâtre lisse et arrondies, est situé cet ovale charmant, protégé par une petite éminence et une jolie motte. (_Veillées du couvent._) _Dès qu’il passa par un certain ovale, A l’instant même à sa mère on cria: Soyez tranquille, allez, c’est bien un mâle: Dieu! quelle tête il a!_ E. DEBRAUX. La grande Jeanne de l’échiquier d’Alençon l’appelait son ovale. NOEL DU FAIL. P PAILLARD. Libertin, homme qui aime la femme, et qui s’amuse avec elle, non comme un bourgeois qui obéit aux commandements de Dieu et à l’habitude, mais comme un gourmet qui se plaît à manger l’amour à toutes les sauces. _Vente, gresle, gelle, j’ai mon pain cuit; Je suis paillard, la paillarde me duit._ F. VILLON. Le paillard! il y prenait donc bien du plaisir! MILILOT. _Le paillard, friand de donzelles, S’était fait un vaste sérail._ J. CABASSOL. PAILLARDE. Femme qui ne voit dans les hommes, quels qu’ils soient, ni des amants, ni des maris, mais des pines, et qui s’en sert avec une gloutonnerie à s’en donner des indigestions. _Tant que le bon ton durera, Les honnêtes femmes paillardes S’en tiendront aux soldats aux gardes._ COLLÉ. PAILLARDER. Baiser une femme, ou seulement la peloter. Il fut surpris paillardant derrière le grand autel. H. ESTIENNE. Elle ne faisoit tout le jour que paillarder avec lui. BRANTÔME. PAILLARDISE. Libertinage, lubricité. En fait de paillardise, nous l’entendons au suprême, et les dames du monde ne sont que des bêtes auprès de nous. LA POPELINIÈRE. PAILLASSE. Fille de la dernière catégorie,—la digne femelle du paillasson. _En avant, la femm’ du sergent, Balancez, la femm’ du fourrier, Demi-tour, la femm’ du tambour, Restez là, paillasse à soldat..._ (_La Leçon de danse,—chant guerrier._) _Eh! titi! oh! eh! là-bas, Tiens! est-c’ que tu déménages? —Pourquoi qu’ tu tiens ce langage? —C’est qu’ t’as ta paillass’ sous l’ bras. —Eh! non, mon vieux, c’est ma femme..._ (_Chanson populaire._) PAILLASSON. Homme trop porté sur son membre; libertin à qui la qualité importe peu, pourvu qu’il ait la quantité. _J’ pine à l’œil et j’ m’en fais gloire, C’est mon goût d’êtr’ paillasson._ (_Chanson anonyme moderne._) PAILLASSONNER. Courir les gueuses. PAIN QUOTIDIEN (Le). L’acte vénérien, qu’un mari et une femme, ou plutôt un amant et une maîtresse accomplissent volontiers chaque jour, matin et soir, sans y manquer,—de peur de laisser mourir leur amour d’inanition. Le mari et la femme, cela est bon, vois-tu, mais il n’est pas encore si bon que les autres, à cause qu’il est plus ordinaire et que c’est leur pain quotidien. MILILOT. _La plus aimable des comtesses, Ne refuse pas votre bien; Tous les jours quatre politesses Seront votre pain quotidien._ COLLÉ. PÂMER (Se). S’évanouir agréablement en jouissant, soit lorsqu’on se branle, soit lorsqu’on est femme et qu’on sent besogner vigoureusement le mâle. _La nature entière se pâme Sous le vit du plus beau des dieux._ ANONYME. PAPILLON DE L’AMOUR. Vulgo, morpion. Petit insecte qui, voyageant de vit en con et de couille en cul, se cramponne à l’un ou à l’autre, dans un but de colonisation. _Ma maîtresse, l’autre jour, Se grattait, fallait voir comme... Ainsi que se gratte un homme, Je me grattais à mon tour. Or, Suzon me déculotte, Je la trousse sans détour: Nous étions pleins, vit et motte, De papillons de l’amour._ HIP. CHATELIN. PAQUET. Ornement naturel de la culotte de l’homme, qui monte si fort la tête aux femmes; ornement postiche, parce qu’exagéré, de la culotte des danseurs espagnols, nécessaire pour donner de la verve à leurs danseuses. T’as un beau paquet, mon chéri! LEMERCIER DE NEUVILLE. _Sur cet insolent paquet, Je lâche un vigoureux pet._ (_Parnasse satyrique._) PARADIS DE MAHOMET (Le). Le seul auquel les vrais croyants doivent croire, parce qu’il est «pavé de pucelages,» au lieu d’être pavé de bonnes intentions, comme l’autre. PARALYSIE DE LA QUEUE. Impuissance; insensibilité du membre viril—qui a été trop sensible. PARLER. Faire l’acte vénérien. Il parla à la belle cordonnière dessous sa robe à part. (_Les Cent Nouvelles nouvelles._) _Parlez toujours, voyez combien Je me plais à votre entretien._ COLLÉ. PARLER GRAS. Tenir des propos gaillards; appeler les choses par leur véritable nom, et non par les ridicules périphrases dont les habille la pudeur de mauvais aloi des bourgeois et des bégueules. PARTIE. Le membre viril. _Elle l’atteint par l’énorme partie Dont cet Anglais profana le couvent._ VOLTAIRE. _Et je suis mort en la partie Qui fait la garce et le cocu._ MAYNARD. De sorte que l’on pouvait voir sans difficulté ses parties. CH. SOREL. On ne doit pas dire les parties honteuses, car on ferait tort à la nature, qui n’a rien fait de honteux. (_Moyen de parvenir._) Le marquis, de plus en plus étonné, et se reboutonnant pour ne pas laisser voir ses parties, vraiment honteuses en ce moment... JEAN DU BOYS. PASCAL. Le vit. Pascal, comme Jacques, Thomas, Jacquot... ou etc., etc., etc. _.... Il ne m’importe guère Que Pascal soit devant, ou Pascal soit derrière._ SCARRON. (_Don Japhet d’Arménie._) _Moi, je suis impartial Entre Florence et Cythère, Pourvu qu’on loge Pascal, Le reste n’importe guère._ COLLÉ. PASSADE (Faire une). Tirer un coup en passant. Si tu veux passer la nuit, mon chéri, ce sera vingt francs; si ce n’est qu’une passade, c’est dix francs: décide-toi. A. FRANÇOIS. _Pour s’amuser qu’Apollon l’entreprenne: D’une passade elle vaut bien la peine._ PARNY. _Je n’ai, camarades, Jamais que des passades; Mais je les aime mieux Que des amours trop vieux._ COLLÉ. PASSE. Passade intéressée, côté des dames. _Faire une passe._ Amener un homme galant dans une maison qui reçoit aussi les filles—galantes. PASSER D’HOMMES (Se). Jouir sans la collaboration de l’homme, avec le doigt ou le godemichet.—Se passer de femmes, se masturber. Comment peuvent-elles donc faire pour se passer d’hommes, quand l’envie leur en prend et les surmonte si fort que, le con étant tout en chaleur, il n’y a aucune allégeance, de quelque façon que vous le frottiez. MILILOT. PASSER LA NUIT. Coucher au bordel. Combien qui faut t’ rend’, mon bibi?—Garde tout, j’ passe la nuit. H. MONNIER. PASSER PAR LES MAINS D’UN HOMME OU D’UNE FEMME. Coucher ensemble. Est-ce qu’ils ne font pas tous des listes vraies ou fausses des femmes qui leur ont passé par les mains? LA POPELINIÈRE. _L’Opéra n’eut jamais de danseuse ou d’actrice Qui ne lui passât par les mains._ SÉNECÉ. Toute la jeunesse de la cour lui passa par les mains. (_La France galante._) PASSER SA FANTAISIE ou SON ENVIE. Faire l’acte vénérien. Et après en avoir très bien passé ma fantaisie. BRANTÔME. Car le roi n’eut pas plus tôt passé sa fantaisie avec la princesse de Monaco, qu’il pardonna à monsieur de Lauzun. (_La France galante._) Et pour votre présidente, ce ne sera pas apparemment en restant à dix lieues d’elle que vous vous en passerez la fantaisie. DE LACLOS. _Car sans cesser, ou sur banc, ou sur lit, Elle voulut en passer son envie._ CL. MAROT. _Voilà; quand je suis amoureux, J’en passe incontinent l’envie._ J. GREVIN. Si vous aimez ce garçon, eh bien! ne pourriez-vous en passer votre envie? TALLEMANT DES RÉAUX. PATINER. Badiner—d’une façon indécente. S’approchant des comédiennes, il leur prit les mains sans leur consentement et voulant un peu patiner. SCARRON. Car les provinciaux se démènent fort et sont grands patineurs. SCARRON. Ah! doucement, je n’aime point les patineurs. MOLIÈRE. _Mais quand Bacchus vient m’attabler Près de fille au gentil corsage, Je me plais à gesticuler: J’aime beaucoup le patinage._ L. FESTEAU. _Parfois il lui suffit de voir, de patiner, De poser sur la motte une brûlante lèvre: Il satisfait ainsi son amoureuse fièvre._ L. PROTAT. _Les petites paysannes Qu’on patine au coin d’un mur, Ont, plus que les courtisanes, Fesse ferme et téton dur._ DE LA FIZELIÈRE. Tandis qu’elle lui fait cela, elle le baise, coulant sa main sur son engin, qu’elle prend dans la braguette, et, quand elle l’a patiné quelque temps, elle le fait devenir dur comme un bâton. MILILOT. Quand ils ont tout mis dans la nôtre, ils se délectent encore, en faisant, à nous sentir la main qui leur patine par derrière les ballottes. MILILOT. _Parmi les catins du bon ton, Plus d’une, de haute lignée, A force d’être patinée Est flasque comme du coton._ E. DEBRAUX. PATTE D’ARAIGNÉE (Faire la). Passer doucement et habilement les quatre doigts et le pouce sur le membre d’un homme, et ses tenants et aboutissants, afin de provoquer une érection qui ne viendrait pas sans cette précaution. _J’avais beau patiner sa couille renfrognée, Lui faire avec cinq doigts la patte d’araignée, Sa pine, peu sensible à mes soins superflus, Demeurait flasque et molle et ne rebandait plus._ LOUIS PROTAT. PATTE DE CHAT (La). Bordel fameux, situé sur le boulevard Courcelles, où presque toute la présente génération aura passé. _Ils entretienn’nt des gonzesses Qui log’t à la Patt’ de chat._ GUICHARDET. PAUVRETÉ D’UN HOMME (La). Son membre, qui est une richesse pour lui—quand il est maquereau. Il montra toute sa pauvreté. (_Moyen de parvenir._) N’avez-vous pas honte de montrer ainsi votre pauvreté? CERVANTES. PAYS-BAS (Les). La nature de la femme et les parties circonvoisines. _Ce ne sont point ses draperies, Son tabac ni ses broderies Dont on fait cas; Mais chemise fine et de Frise Donne goût pour la marchandise Des Pays-Bas._ COLLÉ. PAYSE. Qualité que se donnent devant leurs maîtres les bonnes et les cuisinières, pour avoir le loisir de causer de—et de piner avec—son pays, qui est ordinairement un troupier français. _Mais, ne t’ai-je pas dit, Chauvin, Que je n’ puis plus boire de vin? Combien de fois faut-il que je te l’ dise: Je m’ai pas assez méfié d’ la payse... Pas assez méfié d’ la payse._ ALLARD. PÉCHER. Faire l’acte copulatif,—qui est bien le plus agréable des sept péchés capitaux. _Si le cœur vous en dit, et si votre âme goûte Les appas d’un si doux péché, Achetez un galant._ DE BENSERADE. _Combien de fois s’est commis le péché? Trois fois sans plus, répond le camarade._ GRÉCOURT. _... Ma fille et ce jeune homme Sont dans cet âge où, n’en déplaise à Rome, Il faut pécher, si l’on veut être heureux._ COMTE DE CHEVIGNÉ. PÉCHERESSE. Gourgandine, femme qui veut être juste et qui, en conséquence, pèche sept fois par jour, en collaboration avec les hommes. Il ne veut pas affirmer, ni que ce fût une pécheresse, ni qu’elle fût femme de bien. SARRAZIN. PELOTER LES COUILLES D’UN HOMME. Lui passer une main vive et légère—un souffle!—sur les testicules, afin de provoquer l’érection de son membre et par conséquent la jouissance. _La femme, d’une main lui pelote la couille; L’autre, dans mille endroits en tous sens le chatouille._ LOUIS PROTAT. PÉNIL (du latin _penicillus_, dérive de _penis_). Selon Lignac, c’est le membre viril.—Selon d’autres savants, c’est la partie antérieure de l’os qui environne les parties naturelles, et où pousse le poil, qui est l’indice de la puberté.—Le pénil s’appelle aussi _Mont de Vénus_. PÉNILLIÈRE. Poil qui couvre la nature de la femme. _Moi, grands dieux! oublier ton joli cripsimen, Sa brune pénillière et ton dur abdomen, Ton ostium et ces fessons d’albâtre!_ (_T. du Bordel._) _Et puis se redressant un peu, Rouge comme un tison de feu, L’enfonça dans sa pénillière._ (_Cabinet satyrique._) _Et sans cacher sa pénillière Fut des fillettes chambrière._ (_Recueil de poésies françaises._) PERDRE SON INNOCENCE. C’est-à-dire son pucelage.—bien après sa chasteté.—Baiser ou être baisée pour la première fois, au sortir du collége ou du couvent où l’on a fait ses études pour cela. _Enfin, ma pauvre âme aux abois N’opposa que faible défense, Et je perdis mon innocence Dans l’épaisseur du bois._ A. PÉCATIER. PERROQUET. Le membre viril, qui répète toujours la même chose—sans parvenir à ennuyer les femmes. _Elle m’a prêté sa cage Pour loger mon perroquet._ GAUTIER-GARGUILLE. PERSILLER. Se promener, le soir, quand on est putain libre, sur le trottoir des rues et des boulevards où l’on est assurée de rencontrer des hommes qui bandent ou à qui l’on promet de les faire bander. _Pour persiller l’ jour dans la pépinière, De vingt penauds, j’ lui paye un p’tit panier._ Elles explorent le boulevard, persillent dans les squares. LYNOL. PETIT CADEAU. Les _deux sous du garçon_ des filles,—avec cette différence que les garçons les attendent, et qu’elles les demandent avant de commencer les exercices, car après, l’homme, un peu fatigué, redemanderait plutôt son argent que de redonner la moindre chose. Dis donc, joli garçon, si tu veux que je sois bien gentille, il faut me faire ton petit cadeau... tu sais, le cadeau qu’on fait toujours aux petites dames. LEMERCIER DE NEUVILLE. _Je compris qu’un petit cadeau N’était qu’une vétille; Bref, je tombe dans le panneau, Puis, de fil en aiguille, Ell’ montre tout son petit jeu: Qu’abat la quille à Mayeux... Qu’abat_ (bis) _la quille?_ ALEX. MARIE. PETIT CENTRE (Le). Par devant, le con;—le cul par derrière. _Elle est sourde ainsi comme un sourd A ceux qui lui parlent d’amour; Mais, touchez-lui son petit centre, Cela s’endure doucement, Et pour écouter son amant, Elle a l’oreille au bas du ventre._ (_Cabinet satyrique._) PETIT CHIEN, GROSSE QUEUE. Façon de parler proverbiale pour dire que les hommes de petite taille ont presque toujours un fort membre, comme contraste à l’Hercule ancien, qui n’avait qu’une quéquette. PETIT CON, GRAND VERRE. _Heureux qui, méprisant les grandeurs de la terre, Fout dans un petit con et boit dans un grand verre, Vide l’un, remplit l’autre, et passe avec gaîté Du cul de la bouteille au con de la beauté._ BOUFFLERS. PETITE DAME. Fille ou femme souvent grande, ou tout au moins de taille ordinaire, qui ne se trouve pas dans le cas de la fille de Jephté, pleurant de n’avoir pu perdre sa virginité. Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames auxquelles il te sera défendu de toucher, par exemple. LEMERCIER DE NEUVILLE. PETITE FLÛTE (La). Le membre viril, dont savent jouer les Tulou femelles connues sous le nom de suceuses. PETITE MAISON. Bordel particulier qu’avaient, au siècle dernier, aux portes de Paris, les grands seigneurs et les gros financiers: personne n’y baisait qu’eux, et ils y baisaient le plus de filles qu’ils pouvaient. _Mener des femmes de nom A sa petite maison, Voilà les belles manières._ COLLÉ. PETITE OIE (La). Le travail—attrayant—qui précède le coït; pelotage des couilles de l’homme par la femme, gamahuchage de la femme par l’homme, etc., etc. La petite oie est moins indigeste—pour la pine—que la grande oie: il y a des gens qui s’en contentent—de peur de vérole. Or, n’est-il pas certain que l’homme qui triche et ceux qui, comme nous, jouissent des plaisirs de la petite oie, ne font rien de plus que ces moines, que ces religieuses, que tout ce qui vit dans le célibat? Ceux-ci conservent dans leurs reins, en pure perte, une semence que les premiers répandent en pure perte. (_Thérèse philosophe._) Elle avait déjà laissé prendre la petite oie à un homme qui la cajolait. TALLEMANT DES RÉAUX. Et il fut maître de ce que nous appelons en France la petite oie. (_La France galante._) _La petite oie, enfin ce qu’on appelle En bon français les préludes d’amour._ LA FONTAINE. _Je ne vis pas dessous la soie Jambes, cuisses et la petite oie._ THÉOPHILE. PETIT FRÈRE (Le). Le membre viril—pour qui toutes les femmes sont des sœurs (en Jésus-Christ) avec lesquelles on est heureux de commettre des incestes. _Chez la marié, au matin, Une prudente mère Lui doit du plus heureux destin Confier le mystère. La mariée, en soupirant, Attend le petit frère. Vraiment, Attend le petit frère._ DUCRAY-DUMINIL. PETIT JEUNE HOMME. Le membre viril. _Quand de tes bras le monsieur se dégomme, Avec pudeur, avec honnêteté, Fais la toilette à son petit jeune homme: Il faut avoir de l’amabilité._ L. FESTEAU. PETIT LAPIN. La nature de la femme, à laquelle nous faisons une chasse passionnée, armés du fusil à deux ou trois coups fabriqué par le Devismes céleste. _Le p’tit lapin d’ ma femme!_ dit le refrain d’une chanson indécente moderne autorisée par la préfecture de police. PETIT PIED, PETIT CON. Proverbe qui forme pendant avec cet autre: _Long nez, longue pine._ _Regarde au nez et tu verras combien Grand est celui qui aux femmes fait bien. Regarde au pied pour au rebours connaître Quel le vaisseau d’une femme doit être._ (_Moyen de parvenir._) PETIT TROU (Le). La nature de la femme. Vilaine! tu prétends faire entrer cela dans ton petit trou? Je t’en défie. LA POPELINIÈRE. _O petit trou, trou mignard, trou velu, D’un poil follet mollement crespelu, Qui, à ton gré, domptes les plus rebelles._ (_Cabinet satyrique._) PETIT VASE. Le con. _Bien connaissez, ami lecteur, Une espèce de coquillage, Conque de mer qu’on nomme un pucelage! Hé bien, de ce vase enchanteur Tels sont les bords qui de la rose, Ou plutôt du plus fin corail Ont la couleur..._ PLANCHER-VALCOUR. PETIT VOLTIGEUR (Le). Le membre viril, qui, par ses évolutions habiles et réitérées, fait la joie du corps dans lequel il sert comme engagé volontaire. _Dieux! qu’il sera beau sous les armes, Quand l’Amour, ce dieu protecteur, Mouillera, pour doubler ses charmes, Le front du petit voltigeur._ GUILLEMÉ. PETITS CONS. Synonymes: l’anneau, le bijou, le petit centre, le conin, le conichon, l’hiatus divin, le petit lapin, la pissette, le trou chéri, etc., etc. Voici le POUR: _Dans un petit con de jeunesse, Qui n’entend ruse ni finesse, Jamais je ne vais que le pas. Je n’ai à faire aucun partage, Je laboure tout l’héritage, Encor ne me suffit-il pas._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _Ces petits cons à grosse motte Sur qui le poil encor ne flotte, Sont bien de plus friands boucons; Le monde s’en irait grand erre Si j’étais tout seul sur la terre Et qu’il n’y eût que des grands cons._ Le SR DE SYGOGNES. Le CONTRE: _Les cons si estroits de closture Mettent un vit à la torture Et le laissent sans mouvement; J’aimerais mieux branler la pique Que de foutre en paralytique: Le plaisir gît au remûment._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _Foutre des cons de ces pucelles, Serrés comme des escarcelles, Où le vit n’est en liberté; J’ai dans le con de ma voisine Ma chambre, antichambre et cuisine, Logis d’hiver, logis d’été._ MOTIN. PETITS VITS. Synonymes: l’asticot, la bibite, le fifre, la guiguitte, la quéquette, le salsifis, etc., etc. _Ces petits vits desquels l’enflure A peine garnit l’ouverture Des cons, voire des plus petits, Sont haïs de nous autres, filles, Et les estimons inhabiles A chatouiller nos appétits._ _Ces petits vits à la douzaine Ne rendent la nature pleine Et ne donnent jusques au bout; Il semble que l’on nous farfouille Ou d’un fétu, ou d’une douille: Il faut égalité partout._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _Ils sont vagabonds par la place, Sans marquer ni chemin ni trace: Les murs n’approchent nullement, Le plancher sur leur chef se hausse, C’est une volupté sans sauce: Le plaisir vient du frottement._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le SR DE SYGOGNES. PICOTIN D’AVOINE. Ration de sperme que l’homme marié donne plus ou moins fréquemment à sa femme, afin qu’elle n’aille pas se plaindre à ses voisines—et surtout se faire consoler par ses voisins. _Soudain que la gouge on emmanche, Lui rebailler le picotin, Si l’instrument ne se démanche._ G. COQUILLART. PIÈCE DU MILIEU. La nature de la femme, à laquelle l’homme se plaît à substituer son morceau. _Le dieu d’amour se pourrait peindre Tout aussi grand qu’un autre dieu, N’était qu’il lui suffit d’atteindre Jusqu’à la pièce du milieu._ RÉGNIER. Elle sautait dans le lit sans craindre de montrer ses pièces. D’OUVILLE. PIED DE CON (Un). Un con qui aurait la capacité d’engloutir un vit de douze pouces. _J’ crois ben qu’ la seul’ médecine Qui pourrait m’ guérir tout d’ bon Et m’empêcher d’ fair’ bâton, Ce s’rait d’ fair’ sombrer ma pine, Capitain’, dans un pied d’ con._ G. DE LA LANDELLE. PIED DE VIT (Un). Un membre de douze pouces. On vous en souhaite.—_Va-t’en voir s’ils viennent!_ _—Alors, dit Cloris tout allègre, Un pied de mouton au vinaigre Est bon selon mon appétit. Mais Charlotte ces mots rehausse: —J’aime mieux un bon pied de vit; Il n’y faut point chercher de sauce._ (_Épigramme sur les appétits de quelques dames._) _Sans bruit, accourez à moi; Avec un bon pied-de-roi Vous serez tôt secourue._ (_Variétés hist. et littér._) PIEU (Le). Le membre viril—qu’on enfonce dans ce terrain mouvant qu’on appelle le vagin de la femme. _Jamais mon pieu ne ballotte, Et sitôt qu’ je l’ pouss’ d’un bord, Crac! il se dress’ comme un r’ssort._ G. DE LA LANDELLE. PIGEON. Jeune homme innocent, ou vieillard crédule, dont les filles se moquent volontiers, prenant son argent et ne lui laissant pas prendre leur cul, et le renvoyant, plumé à vif, au colombier paternel ou conjugal. _Près de là je vois un pigeon Qui se tenait droit comme un jonc, Le nez au vent et l’âme en peine. Il regardait d’un air vainqueur Ma nymphe qu’avait mal au cœur: Pour un cœur vierge, quelle aubaine!_ ANT. WATRIPON. _J’ lui dis: Ma fille, allons, n’ fais pas d’ manières. Et j’ la conduis moi-même au pigeonnier._ (_Chanson nouvelle._) _J’ai ma colombe. —Moi, je tiens mon pigeon._ (_Les Bohémiens de Paris._) PINCER LE CUL. Aimer à prendre à belles mains les fesses d’une femme,—où d’un homme quand on est pédéraste. Il lui pince amoureusement le cul. H. MONNIER. _Godefroy, la nuit, après boire, Pinça le cul, sournoisement, A Renaud encor presque imberbe._ B. DE MAURICE. PINE. L’outil masculin, l’engin avec lequel l’humanité pine et se perpétue. On n’ose pas prononcer le mot, mais on adore la chose, et il n’est pas de rêve de jeune fille qui ne soit agréablement troublé par ce dieu qui n’a pas encore trouvé d’athée. _Pine_ vient, soit du grec πηνη, corde, soit du latin _penis_, queue, soit du français _pénil_. L’autre la nommait sa pine. RABELAIS. En notre troupe il y avait un prêtre breton qui avait la pine si offensée. (_Moyen de parvenir._) _Ton valet a mal à la pine, Ton anus est en désarroi, Fort aisément je m’imagine Ce qu’il a pu faire avec toi._ (_Épigrammes._) Elle me dit qu’elle était fort étonnée qu’à mon âge je ne fusse pas plus instruite que cela sur le pinage, et que si je voulais être discrète, elle m’instruirait parfaitement. (_Anaïs._) Pour lors, un bracquemart du plus fort calibre la finit et la venge cinq ou six fois de l’insuffisante pinette qui vient de l’émoustiller. (_Les Aphrodites._) Attends que je défasse tout cela: nous verrons la pine après. LA POPELINIÈRE. _... Piner est le mot des maçons._ L. PROTAT. _Dieu...... Pour les sétons et les cautères Il fit les pois, Et pour les pines solitaires Il fit les doigts._ (_Parnasse satyrique._) PIQUE. Le membre viril. Laquelle passa et repassa par les piques de neuf amoureux. BRANTÔME. _Lors la lascive imprudemment applique Son savoir grec pour redresser ma pique._ (_Cabinet satyrique._) _Mais voyez ce brave cynique, Qu’un bougre a mis au rang des chiens, Se branler gravement la pique A la barbe des Athéniens._ PIRON. De vieilles bigornes qui n’épargnent ni or ni argent pour se faire piquer. MOLIÈRE. Il piquait ses pages au lieu de piquer ses chevaux. AGRIPPA D’AUBIGNÉ. _En jouant au piquet, Ma Philis me disait: Je me sens tout en feu De me voir si beau jeu; Mais que me sert, hélas! Que j’écarte si bien, Si, dans ce que je porte, Il n’entre jamais rien._ (_Goguette du bon vieux temps._) PIROUETTE SUR LE NOMBRIL (Faire une). Faire l’acte vénérien. _Quand j’ rencontre un’ gourgande, J’ brave encor le péril, Et j’ lui fais faire, si j’ bande, La pirouett’ sur l’ nombril._ (_Chanson d’étudiants._) Cette expression, très ancienne, serait plus juste, si elle donnait à penser que la femme fait le dessus. Exemple: Jusqu’à ce que Vénus passe sur le disque du soleil, ou que la sultane Moscha fasse une pirouette sur le nombril de Sa Hautesse: ce qui revient au même. DU LAURENS. (_Compère Mathieu._) PISSER DES OS. Accoucher, mettre au monde une pauvre petite créature qui s’en repentira un jour. _Ils lui feront enfler la panse, Et, comme à moi, pisser des os._ (_Cabinet satyrique._) PISSER DROIT. Bander roide et dru. _Bande ta pine et débande ta lyre: L’important, au lit, est de pisser droit._ (_Parnasse satyrique._) PISSE-FROID. Bande-à-l’aise. Où diable Valère a-t-il raccroché ce pisse-froid-là? Comte DE CAYLUS. PISSEUSE. La femme. _De la chatouillarde amourette, Soudain en la quête on se jette, Tant qu’on revienne tout tari Par ces pisseuses de Paris._ JODELLE. _A chaqu’ pisseus’ qu’il rencontrait, Le petit bandit répétait..._ (_Chanson anonyme moderne._) PISTOLET. Le vit. _Une fille de village M’a prins en affection; Je luy donnay mon pistolet Qu’elle a mis comme relique Dans le tronc de sa boutique._ (_Chansons folastres._) PLAISIR (Avoir du). Jouir, en faisant l’_atto venereo_,—le seul acte qui cause un vrai plaisir. _Un jeune gars s’accusait d’avoir pris Le grand plaisir, à qui tout autre cède._ GRÉCOURT. Je dois au grand sénéchal les prémices de mes plaisirs. DIDEROT. _Mais du plaisir avant cette aventure, Léda connut le trait doux et fatal._ PARNY. _Quelle est ma surprise aujourd’hui! Dans ce nain je trouve un hercule. Faut-il qu’il soit si ridicule D’avoir du plaisir avec lui?_ (_Chanson anonyme moderne._) _Epoux, dans les bras de vos dames, Vous goûtez les plaisirs des dieux._ CHANU. PLANTER DES CORNES. Introduire son membre dans le vagin d’une femme mariée à un autre homme,—ce qui fait pousser des cornes à celui-ci et quelquefois un enfant à celle-là. PLANTER UN HOMME. Baiser une femme. Que fais-tu donc là? demandait un passant à Diogène, qui, en sa qualité de cynique, n’avait pas craint de trousser une fille en plein Agora et était en train de besogner avec elle.—Tu le vois, je plante un homme, répondit-il. A. FRANÇOIS. PLEURER. Décharger. _Maman, j’ai plus d’une fois Trouvé ma couche trempée: Mon cœur était aux abois: Je fus bientôt détrompée. Je fis cesser mes alarmes: Ces pleurs qui mouillaient mon lit, Ces pleurs n’étaient pas des larmes... Mon petit doigt me l’a dit._ V. COMBES. PLEURER SES PÉCHÉS. Avoir la chaude-pisse. _Las! si ce membre eut l’arrogance De fouiller trop les lieux sacrés, Qu’on lui pardonne son offense, Car il pleure assez ses péchez._ RÉGNIER. PLOMB. La vérole—avec laquelle on blesse, et quelquefois on tue la personne à qui on la communique. _Le plus marlou peut attraper le plomb._ DUMOULIN. PLOMBER. Se dit de l’odeur particulière que porte avec soi la femme qui ne se lave pas, ou qui échauffe trop son vagin seule ou en collaboration avec les hommes. _Nom d’un’ trombe! Comm’ ça plombe Dans ta vieille catacombe!_ (_Parnasse satyrique._) PLUMER DES PIGEONS. Ruiner des hommes assez fous pour payer l’amour de certaines femmes plus qu’il ne vaut; ou seulement leur arracher quelques billets de mille francs ou quelques louis. _Oiseaux plumés qu’a dispersés l’orage, Ils vont chercher un monde plus parfait. Mon épicier devient un personnage, Arthur n’est rien, Oscar est sous-préfet._ GUSTAVE NADAUD. POIGNARD. Le membre viril. _Mais Robin, las de la servir, Craignant une nouvelle plainte, Lui dit: Hâte-toi de mourir, Car mon poignard n’a plus de pointe._ RÉGNIER. _Lève sa cotte, et puis lui donne D’un poignard à travers le corps._ LA FONTAINE. _Heureuse la nymphe légère, Qui trompant sa jalouse mère, Peut saisir un poignard si doux._ GRÉCOURT. POIL BLOND OU NOIR (Avoir le). Avoir le pénis garni de poils blonds ou noirs. _Et jusques au nombril retroussant son peignoir, Leur montra qu’étant blonde elle avait le poil noir._ L. PROTAT. POINT. Employé dans un sens obscène pour désigner: 1º L’acte vénérien. _Venons au point, au point qu’on n’ose dire._ CL. MAROT. _Ce pitaud doit valoir pour le point souhaité Bachelier et docteur ensemble._ LA FONTAINE. 2º Le clitoris. _Le traître alors touche d’un doigt perfide Le point précis où naît la volupté; Ce point secret, délicat et timide Dont le doux nom des Grecs est emprunté._ PARNY. POISON. Fille ou femme de mauvaise vie, qui empoisonne quelquefois l’eau-de-vie, quelquefois le musc,—et souvent l’homme. Ce n’est pas une femme, c’est une poison. A. VITU. POISSON. Maquereau, souteneur de filles. _Camille Fontallard, des poissons le monarque._ DUMOULIN. Le perruquier jeune et actif est lui-même un poisson. Depuis un siècle, on l’appelle merlan; mais quelquefois, souvent même, il cumule,—et ces dames ont des merlans—maquereaux. POITRINE (Avoir de la). Avoir des tétons accusés. Ces belles filles qui ont de la poitrine et rien dessous! A. DELVAU. _Elle a dix-huit ans et pas de poitrine; Sa robe est très close et monte au menton; Rien n’en a gonflé la chaste lustrine: Elle est droite ainsi qu’on rêve un bâton._ A. GLATIGNY. POIVRER UN HOMME. Lui donner la vérole. _Toi, louve, toi, guenon, qui m’as si bien poivré, Que je ne crois jamais en être délivré._ SAINT-AMAND. _Va, poivrière de Saint-Côme, Je me fiche de ton Jérôme._ VADÉ. POLICHINELLE. Le vit,—par allusion à Karaguez, le polichinelle turc, qui est tout en nœud. (V. ce mot.) _Papa, mon époux abuse De ce titre solennel: Croirais-tu qu’il me refuse Jusqu’à son polichinel?_ ÉM. VANDERBUCK. _Avoir le polichinelle dans le tiroir._ Être enceinte. POLIR LE CHINOIS (Se). Se branler le vit. Boileau, qui n’aimait pas les femmes nous a dit: Polissez-le sans cesse et le repolissez. _Le noir cocu que la chair aiguillonne, Tranquillement se polit le chinois._ (_Chanson anonyme moderne._) On dit aussi: _Se balancer le chinois_. POLISSON, POLISSONNE. Libertin, libertine. _Tâche que ta chanson soit leste et polissonne._ L. PROTAT. _Aujourd’hui, Sophie est, je crois, Aussi polissonne que toi._ BÉRANGER. _Le vieux, plus que le jeune, aime à polissonner._ L. PROTAT. Il ne se passera guère entre nous que des polissonneries. LA POPELINIÈRE. _Pour être admise ici, sais-tu bien, ma chérie, Qu’il faut être très forte en polissonnerie?_ L. PROTAT. Au lieu d’aller au salon avec toutes ces dames, à qui on dit et fait des masses de polissonneries... LEMERCIER DE NEUVILLE. POLITESSE (Faire une). Décaloter son prépuce en bandant devant une femme, et le lui introduire dans le vagin, pour lui prouver tout son respect—et la faire jouir par la même occasion. _J’ m’offre à lui faire un’ politesse: Ell’ m’ répond oui modestement._ (_Chanson anonyme moderne._) _Il a voulu de quelque politesse Payer au moins les soins de son hôtesse._ VOLTAIRE. _Tous les jours quatre politesses Seront le pain quotidien._ COLLÉ. POLLUER LE DARD (Se). Se masturber. _Notre cocher, sans vergogne et sans fard, Sur ses coursiers laissait frotter les rênes Et des deux mains se polluait le dard._ ANONYME. POMMES. Les tétons. _Il montre aux regards de l’amour Abricot mignon qui s’entr’ouvre, Et plus haut deux pommes d’amour._ FÉLIX. _Un beau bouquet de roses et de lis Est au milieu de deux pommes d’albâtre._ VOLTAIRE. _Quand tu frippais mes jupons, Poussé par trent’-six rogommes, N’ t’ai-j’ pas fait trouver des pommes Où tu n’ cherchais qu’ des chiffons?_ (_Parnasse satyrique._) POMPER LE DARD. Sucer un homme. _L’Espagnol amoureux se fait pomper le dard._ L. PROTAT. POMPER LE GLAND. Sucer l’extrémité du membre viril pour y amener le sperme. _Et rien qu’en lui pompant l’extrémité du gland, Fait jaillir de son tronc un foutre ruisselant._ L. PROTAT. POMPER LE NŒUD. Sucer un homme pour le mettre en érection et le faire jouir. _Les largues nous pompent le nœud. Mais nous, nous le pomperions mieux, Si, comme la race canine, Nous pouvions, sans gêne et sans mal, Nous gamahucher le canal._ DUMOULIN-DARCY. PONT-NEUF. Fille de joie sur le ventre de laquelle tout le monde passe. _Il nous appela des grivoises, Des ponts-neufs, des fines matoises, De ces filles, et cætera, Qui pour cinq sols feraient cela._ JACQUES MOREAU. PONT DU COIL (Le) et _le coil du pont_. Jeu innocent qui consiste à faire dire plusieurs fois de suite à une jeune fille cette phrase; ce qui l’amène à dire en se trompant: _Le poil du con, le con du poil_,—par anagramme. _Mon père a fait bâtir maison Sur le pont du coil, sur le coil du pont; Les charpentiers du roi la font Sur le pont du coil, sur le coil du pont. Ah! le joli petit pont Que le pont du coil, que le coil du pont!_ Il y a aussi cet autre dicton: _Six petites pipes fines dans un sac_, qui, répété avec volubilité, produit: _six petites pines_, etc. PORT DE CYTHÈRE. Le con, lieu charmant, appelé plus poétiquement l’île de Cythère, est situé entre les cuisses de la femme. Il reçoit cordialement MM. les vits et abrite volontiers quels qu’ils soient, les produits de leurs vaisseaux—spermatiques. Dix fois Trufaldin a touché au port, sans pouvoir y entrer. PIGAULT-LEBRUN. PORT D’ARME (Être au). Être en érection. PORTER À DROITE. Avoir l’habitude de placer son _paquet_ à droite de l’entre-jambes dans le pantalon—au lieu de le placer à gauche, comme presque tout le monde. On prétend qu’il n’y a que les pédérastes qui portent à droite.—Il y a des pédérastes et beaucoup d’honnêtes gens pour lesquels cette façon de porter est plus commode. PORTER À GAUCHE. Avoir l’habitude de placer son membre sur le côté gauche du pantalon,—habitude normale, prétendent les tailleurs et les femmes, les deux classes d’humains qui s’occupent le plus de la position du paquet. ..... _A ce paquet aux dimensions fortes Qu’on voit dans ta culotte et qu’à gauche tu portes._ LOUIS PROTAT. PORTER UNE BOTTE À UNE FEMME. Tirer un coup avec elle,—terme de l’escrime amoureuse. _Mais, d’ quequ’ côté qu’on vous porte une botte, Mam’zelle, ôtez donc, ôtez vot’ culotte: Mam’zelle, ôtez donc vot’ culotte._ BÉRANGER. PORTÉ SUR LA MINETTE (Être). Aimer à gamahucher les femmes, à se faire le chien de ces chattes. _Ce derrière n’est pas l’idéal que rêva Mon gendre, lequel est porté sur la minette._ A. GLATIGNY. POSER. Faire valoir habilement, aux yeux des femmes, les avantages qu’on possède dans son pantalon, par exemple en se cambrant et en se présentant de profil. POSSÉDER UNE FEMME. En jouir, tirer un ou plusieurs coups avec elle—qui appartient en effet à l’homme durant tout le temps qu’il la tient sous lui, fichée au lit par son clou spermatique. Je l’ai possédée, j’ai pris les dernières faveurs. MILILOT. POSTE. L’acte vénérien. Il lui dit que s’il était couché avec elle, il entreprendrait de faire six postes la nuit. BRANTÔME. _Quoi qu’il en soit avant que d’être au bout, Gaillardement six postes se sont faites._ LA FONTAINE. POSTÈRE. Le postérieur, le cul. _L’abbesse lui dit chastement, En couvrant son postère: Par un trou fait dans mon drap blanc, Mettez-moi ce clystère._ COLLÉ. POSTILLON (Faire). Introduire le doigt, ordinairement l’index, dans le derrière d’une femme ou d’un homme, pendant l’acte vénérien, pour doubler la jouissance. Je te branlerai, je te sucerai, je te ferai postillon... tu jouiras! LEMERCIER DE NEUVILLE. _L’homme, de sa main droite, ou lui fait postillon, Ou la glisse en dessous et lui branle le con._ L. PROTAT. POSTURES. Attitudes, positions et mouvements divers du corps les plus propres au jeu de l’amour.—Les _Postures de l’Arêtin_, suite de 16 sujets érotiques, dessinés par Jules Romain, gravés par Marc-Antoine Raimondi, et accompagnés de Sonnets par l’Arêtin, sont perdues depuis longtemps par suite de la persécution acharnée qui leur a été faite. On en retrouve cependant un souvenir dans le petit volume intitulé l’_Arêtin français_. Ces postures, fruits de l’imagination extravagante d’un artiste qui ne veut rien faire de _commun_, c’est-à-dire, de naturel, sont non-seulement peu usitées, mais peu agréables, quand elles ne sont pas même irréalisables. On a essayé de faire quelques autres manuels érotiques de ce genre: l’_Art de foutre en 40 manières_, etc.; mais dans ces petits livres, les figures ont rarement rapport au titre, et le texte est d’une niaiserie qui passe la permission. En un mot, ces sortes de manuels ont toujours été jusqu’ici des attrapes. Les diverses postures généralement pratiquées sont les suivantes: _En levrette_, ce qui s’exécute tantôt sur un lit, tantôt la femme appuyée à un meuble, à une fenêtre, etc. _Levrette paresseuse_, quand les deux amants sont couchés sur le côté, l’homme derrière la femme. Dans cette position, la femme remuant peu, peut fatiguer successivement un grand nombre d’hommes. _Tire-bouchon-américain._ La femme assise sur l’homme assis lui-même sur une chaise, et le regardant; pour peu qu’un homme bande bien, la femme décharge deux ou trois fois et se satisfait entièrement. _La Diligence de Lyon_, même position que la précédente, mais exécutée sur un lit ou sur un divan. _La Bête à deux dos_, l’homme et la femme couchés en vis-à-vis l’un de l’autre, ce qu’on appelle encore _danser à plat_, _baiser à la papa_, _ourser_ (les gens grossiers), la _position naturelle_ (M. Prudhomme, les épiciers et tous les maris honnêtes). Voir aussi la _crapaudine_, modification agréable de cette posture. Il n’y a rien de si plaisant à considérer qu’un beau corps en la personne aimée, la structure de ses membres, ses postures et ses dispositions lascives. MILILOT. _Car dans la même posture, Dès le lendemain matin, J’ai surpris ma créature Avec un bénédictin._ COLLÉ. POT-AU-FEU. Les fesses d’une femme, quand elles sont d’un embonpoint agréable,—comme celles de la Vénus Callipyge... _Mais tournez-vous donc un peu... Quel superbe pot-au-feu! C’est d’ la fière marchandise, Mam’zelle Lise!_ F. DE CALONNE. POT DE CHAMBRE ou POT DE NUIT. La femme, parce que c’est ordinairement la nuit que l’on vide dans son con le liquide spermatique que l’on a fabriqué dans la journée. _La femme n’est pour moi, d’ailleurs, qu’un pot de chambre Où j’aime à décharger la liqueur de mon membre._ LOUIS PROTAT. POULAIN. Tumeur vénérienne qui vient dans les aines, et qu’on appelle ainsi probablement par antiphrase—puisqu’elle vous empêche de marcher. _Des deux côtés du con tu nourris deux poulains, Et de pus malfaisants tous tes vaisseaux sont pleins._ (_Un troupier au clou._) POUPÉE. Femme galante avec le cul de laquelle il est permis à tout le monde de jouer, comme Néron avec celui de Poppée. Je m’en fus rue Saint-Honoré pour y trouver ma poupée. Je lui dis: Ma petite femme... VIDAL. POUSSE-MOU. Variété de Bande-à-l’aise. _Retire-toi d’ici, laisse-moi, pousse-mol! Que le diable t’emporte et te casse le col!_ GRANDVAL fils. POUSSER. Introduire profondément son outil dans le ventre d’une femme et besogner comme il faut. _Celui-là poussait en ami._ RÉGNIER. Oh! va... va!... mais va donc!... Pousse, tit homme... pousse!... mais pousse donc! H. MONNIER. Ah! chien... chien!... que tu me fais mal!... Ah! mes fesses... mes pauvres fesses... Tu pousses si fort que tu me crèves... ah! LA POPELINIÈRE. POUSSER L’AVENTURE À BOUT. Après avoir peloté une femme, la baiser d’autour et d’achar, à bride abattue. De ce moment, il est décidé que le comte peut pousser à bout l’aventure. A. DE NERCIAT. POUSSER LE CUL POUR AVOIR LA POINTE. Proverbe en usage chez les couturières, et qui signifierait coudre, s’il ne voulait pas dire: Jouer des reins pour avoir au cul la pointe d’une aiguille de viande,—soit un bon gros vit. POUSSER SA POINTE. Baiser une femme, la piquer de son fleuret démoucheté. _Vien, Chien, Foutu vaurien, Cess’ ta plainte Et pouss’ ta pointe._ (_Parnasse satyrique._) PRÉCEPTEUR D’AMOUR. Femme déjà mûre qui se charge d’initier un jouvenceau ou une jouvencelle aux mystères de la Bonne Déesse, en baisant avec l’un et en branlant l’autre,—ce que le code pénal appelle excitation de mineurs à la débauche. Non-seulement elle a soigné l’enfant de celui-ci, mais elle s’est faite son précepteur d’amour. A. DE NERCIAT. PRÉCURSEUR (Le). Le médium, qui est le saint Jean-Baptiste de la jouissance, dont le vit est le Christ. _Il emploie avant cela, Là, là, là, Le précurseur que voilà! Ce doigt, toujours honnête, Qui prépare tout ça, Va, va, va, Avant que l’on entre là!_ COLLÉ. PRÉDESTINÉ. Synonyme de cocu. C’est un prédestiné,—il l’est, il devait l’être:—c’était écrit. PRÉLIMINAIRES DE L’AMOUR (Les). Toutes les menues friandises qui mettent les amants en appétit de foutre: baisers, langues, patinage mutuel, branlage, suçage, etc.,—le meilleur de l’amour, enfin, en ce que cela dure aussi longtemps que le veulent les raffinés. _Quand vous me promîtes, un jour, D’abjurer vos séminaires, Je vous accordai de l’amour Tous les préliminaires. Vous auriez eu tout le surplus, Sans cette robe affreuse._ COLLÉ. PRÉLUDES. Amusements libertins qu’on se permet en amour avant le suprême amusement: jouer avant de jouir. C’est un habile musicien que son amant: il entend à merveille les préludes et les exécute d’une manière brillante, au grand contentement de Sylvie. A. FRANÇOIS. PRÉMICES. Le pucelage d’un garçon ou d’une fille,—ce que les poètes appellent dans leur précieux langage: _Les premiers fruits de la nubilité._ Quand il a eu seize ans, elle lui a ravi ses désirables prémices. (_Les Aphrodites._) PRENDRE DES PRÉCAUTIONS. Se retirer précipitamment de la femme que l’on baise, au moment où l’on va décharger, afin de ne pas lui faire d’enfants. _Vivez donc de privations! Prenez donc des précautions!_ BÉRANGER. PRENDRE DU FRUIT. Croquer la pomme, c’est-à-dire: se laisser baiser, devenir enceinte pour accoucher,—peut-être d’un melon. _Avec Lycas, l’autre jour, La jeune innocente A cueilli des fleurs d’amour; Mais trop imprudente, Elle tremble d’avoir pris Parmi les fleurs quelques fruits._ (_Goguette du bon vieux temps._) PRENDRE LE CUL D’UNE FEMME. Lui pincer les fesses; lui introduire le doigt entre les fesses; et par-dessous ses vêtements, soit dans le con, soit dans le cul. _Femme rit quand on lui propose De lui prendre un instant le cul._ (_Chanson anonyme moderne._) PRENDRE LE DÉDUIT. Faire l’acte vénérien. Elle se jeta à son col, et le mena dans sa chambre, où il prit le déduit avec elle. D’OUVILLE. _M’a dit que vous veniez sitôt qu’il fera nuit Coucher avecques elle, et prendre le déduit._ TROTTEREL. Il estimait que rire et prendre le déduit avec sa femme en temps sec lui était contraire. B. DESPERRIERS. PRENDRE SES ÉBATS. Faire l’acte vénérien. _Cette putain ne manque pas, Car la nuit prenant ses ébats Avecque lui dedans sa couche._ THÉOPHILE. _Quand, dans nos amoureux combats, Nous aurons pris nos ébats, Nous dormirons au bruit des eaux._ (_La Comédie des chansons._) Ayant assez de loisir pour prendre leurs ébats ensemble à une autre heure. CH. SOREL. _C’est de cette façon que Blaise et Péronnelle Prirent ensemble leurs ébats._ LA FONTAINE. _Blaise le magister, le marguillier Lucas M’ont juré sur leur conscience, Que quand tu voulais prendre avec eux tes ébats, Tu les payais toujours d’avance._ F. BERTRAND. PRENDRE SON PLAISIR. Faire l’acte vénérien. _Qui, pour la voir et fraîche et belle, A pris son plaisir avec elle Trois ans entiers._ J. GREVIN. Lui, se voyant libre, ne manqua point à prendre son plaisir. D’OUVILLE. Mais pourtant, petit cœur, quand vous m’eussiez laissé prendre un peu mon plaisir. TROTTEREL. Elle était dans les bras de Chastel avec qui elle avait pris son plaisir au son du luth. CH. SOREL. PRENDRE UN HOMME AU SAUTE-DESSUS. Arrêter un pédéraste, quand on est pédéraste soi-même, et de plus _chanteur_ (V. ce mot), au moment où il se déboutonne et s’apprête à socratiser, ou à alcibiadiser, selon qu’il est actif ou passif. Après avoir provoqué à la débauche celui qui a eu le malheur de les aborder, ils changent tout à coup de ton, le prennent, comme ils disent, au _saute-dessus_, et se donnant pour des agents de l’autorité, le menacent d’une arrestation... A. TARDIEU. PRÊTRESSE DE LESBOS. Femme aimant les personnes de son sexe. _Vous m’entendez, prêtresses de Lesbos, Vous de Sapho disciples renaissantes._ PARNY. PRÊTRESSE DE VÉNUS. Nom que M. Prudhomme donne à la fille publique qui l’arrange, lorsqu’il s’est dérangé. _Elle rougit: chose que ne font guère Celles qui sont prêtresses de Vénus._ LA FONTAINE. PREUVE D’AMOUR. Érection solide et durable du membre viril devant une femme, qui est toujours beaucoup plus sensible à ces preuves d’amour-là qu’à celles des amoureux transis. Je m’en souviens encore comme si j’y étais, dit incontinent le bijou de Thélis: neuf preuves d’amour en quatre heures. DIDEROT. _Qu’on nous dise qu’un’ veuve fait cas Des preuves d’amour les plus fortes, Et sans nombre et de toutes sortes, Cela ne me surprend pas._ COLLÉ. Et puis des preuves de mon amitié, si vous voulez, parce que vous êtes bien gentil. LOUVET. PRIAPE. Le dieu fait homme, qui n’a pas encore trouvé d’athées et à qui le beau sexe—les tribades exceptées—se plaît à faire ses dévotions soir et matin, et même dans la journée et dans la nuit. _Un priape, à travers le feuillage d’un arbre, Ouvrait en souriant ses prunelles de marbre; Et la vierge, le sein gonflé d’un doux émoi, S’approche, rougissante et la joue enflammée, Entoure de ses bras la statue, et, pâmée, S’écrie: Oh! je meurs! Vénus, pardonne-moi!_ H. CANTEL. Je m’élevais sur mes jambes, secouant frénétiquement mon glorieux priape. A. DE MUSSET (_Gamiani._) PRIÈRE. L’acte vénérien. _Tout propre à faire la prière, Qu’on trouve ès heures de Cythère._ PIRON. Voici, extraite de l’_Anti-Justine_, la prière à la Vierge Marie; c’est la page la plus originale du volume de Rétif: Sainte et jolie Vierge Marie, que Panthère branlait, gamahuchait, entétonnait dans le lit du cornard le bon Joseph, duquel cocufiage provint le doux Jésus, ce bon fouteur de la putain publique la belle Madeleine, marquise de Béthanie, dont le vagabond Jésus était en outre le souteneur, autrement dit le maquereau, lequel, au grand regret de la sainte garce, enculait encore saint Jean, son giton; sainte et jolie Marie, vierge comme moi, nous vous remercions de cette heureuse journée de fouterie; faites-nous la grâce, par les mérites de votre fils, de nous avoir un pareil dimanche prochain. Et vous, sainte Madeleine, que foutait l’abbé Jésus, ainsi que Jean l’enculé, obtenez-moi la grâce de foutre autant que vous, soit en con, soit en cul, quinze ou vingt fois par jour sans être épuisée. Vous foutiez avec des pharisiens, avec Hérode et même Ponce-Pilate, pour avoir de quoi nourrir le gourgandin Jésus, votre greluchon, et les vagabonds qui lui servaient de chouans; obtenez-moi de votre maquereau Jésus, qui, étant Dieu, a sans doute quelque pouvoir, d’avoir sous peu ce riche entreteneur qui est un jour descendu de carrosse, bandant à mon intention, comme je revenais de chez mon amie madame Congrêlé, à cette fin qu’au moyen de l’argent que je gagnerai avec mon con, mon cul, mes tétons et ma langue dardée, je puisse soulager mon digne père dans sa vieillesse, non-seulement en foutant avec lui pour lui donner du plaisir, mais en me laissant vendre comme la pieuse fille d’Eresichton le fanatique, ou la pieuse Ocyroë, fille du centaure Chyron, qui, toutes deux, devinrent cavales, c’est-à-dire montures d’hommes et putains. Modèle d’homme et de maquereau, doux Jésus, fouteur acharné, greluchon complaisant de la brillante et exemplaire putain Madeleine, qui était si amoureuse de votre vit divin et de vos sacrées couilles, maintenez, par votre puissance, mon conin toujours étroit et satiné, mes tétons toujours fermes, ma peau, mon cul, mes fesses, mes bras, mes mains, mon cou, mes épaules toujours blancs; les vits de mes amants, celui de mon père y compris, toujours roides, leurs couilles toujours pleines: car vous teniez en cela du saint roi David, si fort selon le cœur de Dieu, puisqu’il était le premier fouteur de son temps. Faites, ô Jésus, que mes hauts talons, qui me prêtent tant de grâce et font bander tant de monde, ne me donnent jamais de cors aux pieds, mais que ces pieds tentatifs et toujours foutatifs restent longtemps comme ils sont. _Amen!_ PROMISCUITÉ. Mélange confus, communauté entre fouteurs et fouteuses. _Jetons l’innocence à la borne; Mettons la pudeur au rebut. Des époux trompés le tricorne A cessé d’être un attribut. Les sexes s’effacent, Malgré les mœurs, les lois et les Platons; L’honneur n’est plus où nos maris le placent... Promiscuitons!_ L. FESTEAU. PROTECTEUR. Monsieur bien mis qui consent à mettre une fille dans ses meubles et à oublier tous les mois, dans le tiroir de l’un d’eux, quelques billets de banque destinés à l’entretien de cette fille—et de son amant de cœur. Ces belles drôlesses... qui viennent de la rive droite de la Seine, du pays où les protecteurs fleurissent. A. DELVAU. PROUESSE. L’acte vénérien. _Surtout, quelque ardeur qui vous presse, Ne faites point trop de prouesse._ VOITURE. PROVERBES ÉROTIQUES. En voici seulement quelques-uns des plus connus: Le cas d’une fille est fait de chair de ciron, il démange toujours. BRANTÔME. Le cas d’une femme est de terre de marais, on y enfonce jusqu’au ventre. BRANTÔME. Un con bien ménagé, à Paris surtout, vaut mieux que deux métairies. (_Moyen de parvenir._) _Ja cul de putain Au soir ne au matin Ne sera sans merde._ (_Anciens Fabliaux._) Une femme ira plus pour un coup de vit qu’un âne pour dix coups de bâton. (_Moyen de parvenir._) Les femmes sont anges à l’église, diables en la maison, singes au lit. (_Moyen de parvenir._) Toute belle femme s’étant essayée au jeu d’amour ne le désapprend jamais. BRANTÔME. _Par commun proverbe on dit, Qu’on connaît femme à la cornette S’elle aime d’amour le déduet._ G. COQUILLART. Plus vous couvrirez une femme, plus il y pleuvra. TABARIN. _Femme qui fait ses cuisses voir, Et se montre en sale posture, A tout homme fait à savoir Que son con demande pâture._ THÉOPHILE. _La femme a semence de cornes._ LEROUX DE LINCY. _Quand femme dit souvent hélas, Elle demande ailleurs soulas._ LEROUX DE LINCY. Le four est toujours chaud, mais la pâte n’est pas toujours levée. (_Moyen de parvenir._) Il vaut mieux dépuceler une garce que d’avoir les restes d’un roi. BRANTÔME. Froides mains, chaudes amours. LEROUX DE LINCY. _Mais, belles, sachez qu’un beau manche Réchauffe aussi bien qu’un manchon._ THÉOPHILE. L’oisiveté est mère de paillardise. (_Le Synode nocturne des tribades._) _L’amour est le chemin du cœur Et le cœur l’est du reste._ Mademoiselle DE SCUDÉRY. _Et quand on a le cœur De femme honnête, on a bientôt le reste._ VOLTAIRE. PROVOQUER LES PASSANTS. Les inviter à monter tirer un coup. _Une jeune lorette A minois séduisant, D’une œillade discrète Provoquait le passant._ A. MONTÉMONT. PRUNES DE MONSIEUR. Les testicules, dont les femmes sont si friandes, à cause de l’excellente eau de noyau qui en sort. _Si malgré les vœux de madame, Les prunes de monsieur m’ont plu, On doit excuser une femme Que tenta le fruit défendu._ MARCILLAC. PRUSSIEN (Un). Un cul. On dit: _Cheminer à la prussienne_, pour foutre en cul. _Le général Kléber A la barrièr’ d’Enfer Rencontra z’un Prussien Qui lui montra le sien._ (_Chanson du quartier Latin._) PUCEAU. Adolescent qui n’a encore connu que la veuve Poignet. _Le jeune homme puceau l’appelle son affaire._ L. PROTAT. PUCELAGE. Fardeau pesant dont toute jeune fille qui aspire à devenir femme se débarrasse volontiers—tout en faisant sa Sophie—en faveur de la première pine qui passe, la tête haute, le cou tendu. Le roi impatient et ne goûtant pas qu’un autre ait un pucelage qu’il payait. TALLEMANT DES RÉAUX. _Heureux cent fois qui trouve un pucelage! C’est un grand bien._ VOLTAIRE. _Enfin dans un petit village On trouva l’heureux pucelage Qui près du roi devait coucher._ PARNY. _Avoir dans un bordel perdu son pucelage._ A. GLATIGNY. _Je me fous de ce météore Qui de pucelage a le nom._ (_Parnasse satyrique._) PUCELAGE (Avoir son). Façon de parler hyperbolique, qui signifie seulement: N’avoir pas fait l’œuvre de chair depuis plus ou moins de temps. Tu tombes à pique, mon bonhomme: tu vas avoir mon pucelage, car il y a bien trois grands jours que je n’ai cassé une canne. A. FRANÇOIS. PUCELLE. Le _rara avis_ des sociétés modernes, qui couronnent des rosières pour faire croire qu’il y en a,—comme si le pucelage était une chose de conserve! Mademoiselle Charlotte du Tillet ne fut jamais mariée, mais on dit qu’elle n’était plus pucelle pour cela. TALLEMANT DES RÉAUX. _Veuve de huit galants, il la prit pour pucelle; Et dans son erreur par la belle Apparemment il fut laissé._ LA FONTAINE. _—Combien dureront nos amours? Dit la pucelle, au clair de lune. —L’amoureux répond: O ma brune, Toujours, toujours!_ A. PRIVAT D’ANGLEMONT. PUCELLE DE BELLEVILLE. Fille galante. Cette expression, tirée d’un roman de Paul de Kock, remplace maintenant celle qu’on employait aux XVIe et XVIIe siècles: _pucelles de Marolles_. PUNAISE. Femme de mauvaise vie.—J’aurais cru ce mot moderne dans cette acception: je l’ai retrouvé dans une épigramme de Sygognes: _Lise, cette insigne punaise, Me fait montre de ses ducats, Et c’est afin que je la baise: Mais qu’elle ne l’espère pas._ Une cocotte arrête une voiture, monte dedans, et dit au cocher d’une voix de duchesse: «Cocher, au bois!»—«Au bois de lit, punaise!» crie un voyou. A. DELVAU. PUTAIN. Professeur femelle de philosophie horizontale. _Il m’est comme aux putains malaisé de me taire._ RÉGNIER. _De toutes ses putains la Lebrun entourée._ L. PROTAT. _J’avais résolu dans l’âme, Pour n’être plus libertin, De prendre une honnête femme Qui ne fût pas trop putain._ COLLÉ. _Les marbres de nos Tuileries, Eux-mêmes se sentent atteints Par toutes les galanteries Que nous débitons aux putains._ (_Parnasse satyrique._) Et tu m’ laisses...—Faut-y pas t’ tenir compagnie? Merci!—Sans rien et les manches pareilles? Eh ben, c’est gentil!—Pas l’ temps.—Me v’là putain pour l’honneur. H. MONNIER. Auquel les grandes dames et princesses faisant état de putanisme étudiaient comme un très-beau livre. BRANTÔME. _Tu as voulu me pourchasser, Mâtine, pour te putasser._ THÉOPHILE. _Toutes estes, serez ou fustes, De fait ou de volonté putes._ JEAN DE MEUNG. Car aussi bien que vous j’eusse fait l’amour, et j’eusse été pute comme vous. BRANTÔME. _Pute, où avez-vous tant été? Vous venez de vo puterie._ (_Anciens Fabliaux._) PUTASSIER. Coureur de bordels; anciennement on disait _putier_. _Sy est pour vrai; car je le sais, Que ce n’est qu’un vilain putier._ (_Farces et Moralités._) PUTINER. Faire la putain, courir après les hommes. PUTIPHARISER. Imiter la femme de Putiphar—jusqu’au manteau exclusivement, les Joseph d’aujourd’hui tenant à leurs habits.—Fourrer la main dans le pantalon d’un jeune garçon encore timide. Q QUELQUE CHOSE DE CHAUD. Sec, un vit ou un con; liquide, le foutre qu’ils font en collaboration. _Liz’ que veux-tu qu’on t’apporte, Des huîtr’s ou d’ la têt’ de veau? —Non, non, ferme-nous la porte, J’aim’ mieux quelque chos’ de chaud._ CH. COLMANCE. QUELQUE CHOSE DE COURT. Une courte, même quand elle est longue. _Tout l’ mond’ connaît bien l’aventure Qui m’a fait rire si souvent: Un certain paillard par nature, D’une nonn’ prit l’habillement Et s’en alla droit au couvent. Que d’ victimes il aurait faites, Si la mère abbess’ le mêm’ jour, N’avait pas, grâce à ses lunettes, Vu qu’il portait quéqu’ chos’ de court._ BAPT. LAMÔME. QUENOUILLE. Le membre viril. _Lise y procède, et saute à la quenouille Avec laquelle Eve nous a filés._ GRÉCOURT. _Avec une autre quenouille, Non, vous ne filerez pas._ BÉRANGER. QUÉQUETTE. Priape d’enfant, dans le jargon des bonnes et de _mesdames_ les nourrices. Se dit aussi d’un priape peu viril. _Partout on lui fait bon accueil, Elle a fait plus d’une conquête... Cependant elle n’a qu’un œil, Mademoiselle Quéquette._ STAN. TOSTAIN. QUEUE. Un des noms du membre viril, fréquemment employé—sans qu’il soit besoin d’expliquer pourquoi, tant le mot est imagé. Mademoiselle, ma queue est assez levée pour votre service. D’OUVILLE. Je suis comme les poireaux, j’ai la tête blanche et la queue verte. TALLEMANT DES RÉAUX. _Messire Jean, je n’y veux point de queue! Vous l’attachez trop bas, messire Jean._ LA FONTAINE. _L’académicien dit: mon vit. Le médecin: Ma verge. Le curé: mon membre. Une putain: La queue..._ L. PROTAT. _Je viens revoir l’asile où, dans les jours mauvais, J’exerçais librement les fiertés de ma queue._ A. GLATIGNY. QUEUES (Faire une ou des). Tromper son amant avec un autre homme, lorsqu’on est femme; trahir sa maîtresse pour une autre femme, lorsqu’on est homme. Ah! oui, je sais... c’est pour l’autre jour, avec ta madame Machin, que vous avez été à Meudon me faire des queues. H. MONNIER. QUILLE. Le membre viril. _Ma tante dessus ses vieux ans. A voulu gouster de la quille Et s’est faict enfler le devant D’un petit fils et d’une fille._ (_Chansons folastres._) _Si fussiez allé chaque jour, Cependant qu’Alix était fille, Planter en son jardin la quille, A l’envi chacun eût crié!_ JODELLE. Elles tâchent toujours d’abattre la quille du milieu. TABARIN. R RACCROCHER. Arrêter un homme sur le trottoir, la nuit, et l’inviter à monter pour baiser et jouir. J’ai été un an à l’hôpital. Une autre que moi, en sortant de là, aurait raccroché. RÉTIF DE LA BRETONNE. RAGE DU CUL, ou _Rage amoureuse_. Envie furieuse de jouir par la fouterie ou par la masturbation. _Ombres folles, courez au but de vos désirs: Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage, Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs._ CH. BAUDELAIRE. C’est la rage luxurieuse, la lubricité forcenée, la jouissance horrible qui reste inachevée. A. D. M. (_Gamiani._) RAGOÛT (Avoir du). Se dit de certaines façons habiles que certaines femmes ont de se remuer sous l’homme pour le faire godiller plus amplement qu’avec d’autres. _Mais exiger des époux Ces petits ragoûts, Ces exercices gentils! Les connaissent-ils? Non; tout dans le sacrement, Se fait maussadement Et gauchement._ COLLÉ. RAIDIR. Bander. _Quand, plus raide que la justice, Nez en l’air et gros de courroux, Il s’élance pour le service, On croit qu’il fera les cent coups._ EUG. VACHETTE. RAIE DU CUL (La). La rainure des fesses, la petite vallée qui se trouve entre ces deux montagnes—où tant de membres virils aiment à descendre. Pour ne trouver la raie nette de la dame avec qui l’on s’ébat, on y gagne bonne vérole. BRANTÔME. _Trois mignons de la cour se tuèrent jaloux Pour le bien prétendu d’une raie publique._ THÉOPHILE. RAILLE. Agent de police, redouté des filles qui font le trottoir. _Cela nous avertit qu’il flâne en ce quartier Un raille dont il faut d’abord se méfier._ L. PROTAT. RAMONER UNE FEMME. Faire l’acte vénérien avec elle, passer et repasser l’outil priapique, le ramon de l’homme, dans sa petite cheminée, non pour la débarrasser de ses impuretés, mais, en réalité, pour en mettre de nouvelles. _Mes belles, c’est vous que je cherche Pour vous montrer une leçon; Et croyez-moi, vos cheminées Seront promptement ramonées, Si vous éprouvez ma façon._ (_Ballet des Chercheurs de midi à quatorze heures_) RATER UNE FEMME. Ne pouvoir bander assez raide au moment suprême où la femme, pâmée et déjà délirante dans l’attente de la félicité promise, ouvre les cuisses et ferme les yeux. Non, mais tout de bon, je vous rate... Vous n’êtes plus qu’une comtesse ratée. LA POPELINIÈRE. _Je rate, hélas! également, Le poisson, ma belle et ma muse._ BÉRANGER. RATER UNE FEMME. La baiser, en égoïste, et sans la faire jouir. _Quand je la baise, ma femme S’obstine à ne pas bouger... Comment faut-il de cela, Punir cette ingratte-là? —Rate-la!_ AUG. GILLES. RATEUR. Homme qui a plus grands yeux que grosse pine et qui reste en affront devant la femme qui l’attend, cuisses ouvertes, fesses frémissantes. _Quand il fait le séducteur, Sur mon honneur! ça me vexe: Car à l’endroit du beau sexe Il n’est pas à d’mi rateur._ JULES POINCLOUD. RAVIGOTER UN HOMME. Faire tant, des doigts et de la langue, qu’il parvient à bander. _D’un tour de main ell’ ravigote Le plus p’tit, le plus maigre jeu._ E. DEBRAUX. RECEVOIR L’ASSAUT. Être baisée par un homme—qui monte sur le ventre, la pine en avant, avec la _furia_ d’un zouave montant sur le Mamelon Vert. Dis-lui qu’à la chute du jour, elle s’apprête à recevoir les assauts de l’empereur d’Orient. LA POPELINIÈRE. RÉCLAMER SES GANTS. Demander au monsieur qu’on a raccroché sur le trottoir un supplément au prix convenu pour aller au bonheur. _Elle ne sera pas une fille ordinaire, Réclamant aux vieillards libidineux ses gants, Et tirant tous les jours des coups extravagants._ A. GLATIGNY. RECOMMENCER. Tirer un second, puis un troisième, puis un quatrième coup, selon que la femme en vaut la peine ou que l’homme a du sperme dans sa bouteille,—l’amour étant, comme on sait, un grand recommenceur. La grisette serre avec énergie l’étudiant contre sa poitrine, en soupirant et en tressaillant des derniers frissons de la jouissance; pour un peu elle recommencerait. H. MONNIER. RÉCURER (Se faire). Prendre des médicaments, mercuriels, ou autres, pour guérir des véroles gagnées au doux jeu d’amour. _Voyez, là-bas, le sémillant Mercure Et ses fuseaux qui tricotent gratis, Représentant le dieu qui nous récure Et la maison Giraudeau père et fils._ GUSTAVE NADAUD. REDINGOTE ANGLAISE. Préservatif contre la vérole. (V. _Capote_, _Ruban_.) RÉDUIT (Le). La nature de la femme, où le membre viril a tant de plaisir à se réfugier les jours d’ennui, à s’abriter les jours d’orage. Réduit, déduit; déduit, réduit. _Déjà de sa grandeur les doigts saints et bénis Visitaient de l’amour les plus secrets réduits._ GRÉCOURT. _Mais D*** avec sa main, Sa lèvre de carmin, Sait trouver ton réduit Où rarement l’homme impur s’introduit._ J. DUFLOT. REFAIRE DE SORGUE (Se). Se remettre d’une nuit d’orgie:—bien dormir, ou bien déjeuner. _Tous dix, au tapis-franc nous étions réunis, Chez le père Vit-Dur, ogre de mes amis, Zig qui ne mange pas ses pratiques sur l’orgue; Nous étions venus là nous refaire de sorgue._ L. PROTAT. (_Serrefesse._) RÈGLES (Avoir ses). Avoir ses menstrues—qui viennent très irrégulièrement à certaines femmes. _Pour ces règles que tu débines Et traites de déjections, Ce sont les sources purpurines Des saintes fécondations._ ANONYME. RELIQUE. Le membre viril,—on n’a jamais su pourquoi. _Du grand saint Nicolas, Dans vos draps, Prenez donc la relique._ BÉRANGER. _Gage de ses travaux Pendait sous sa tunique Cette belle relique, Chère aux tendrons dévots._ J. CABASSOL. REMUER DU CUL OU DU CROUPION. Se trémousser de plaisir sous l’homme. Et tandis qu’elles font bien leur devoir de remuer du croupion et de pressurer la grappe soigneusement pour faire que le jus en sorte... MILILOT. _Sur son lit d’acajou, Cette jeune ingénue Fort gentiment remue Du cul pour un bijou._ J. DUFLOT. Enfin, à force de frotter et de remuer le cul de part et d’autre, il arrive que tous deux viennent à s’échauffer d’aise par une petite démangeaison et chatouillement qui leur vient le long des conduits. MILILOT. Elle passa dans un bois avec un jeune compagnon dans l’espérance d’y bien remuer les fesses. D’OUVILLE. Le garçon en avertit la fille et elle le garçon: cela les oblige à frotter plus fort et à remuer plus vite les fesses. MILILOT. Que j’étais jeune, que j’avais les reins souples et que je les pouvais remuer. P. DE LARIVEY. _Tous vos baisers sont contraints; Mais remuez donc les reins! Que faites-vous de vos mains?_ BÉRANGER. RENAUDER. Renoncer à une chose, manifester de la répugnance à la faire. RENDRE (Se). Consentir à se mettre sur le dos, à ouvrir ses cuisses et à se laisser baiser par l’homme qui en sollicite depuis plus ou moins de temps l’honneur—et le plaisir. La comtesse nous raconta dans le plus grand détail comme quoi elle s’était rendue à Préban, et tout ce qui s’était passé entre eux. RENDRE UN HOMME HEUREUX. Le faire jouir en le branlant, ou en le suçant, ou en tirant un coup avec lui. _Thémire pour me rendre heureux Veut que de son flambeau l’Amour seul nous éclaire._ (_Épigrammes._) _Oh! oh! oh! ah! ah! ah! Rendez heureux ce monsieur-là, La, la._ BÉRANGER. RENGAINER SON COMPLIMENT, ou SON OBJET. Remettre son membre dans sa culotte; ne pas pousser plus loin l’aventure. _... J’entends quelqu’un venir..... Rengaine ton objet..._ LOUIS PROTAT. RENTRER BREDOUILLE. Se dit d’une fille qui, descendue vers quatre heures du soir sur les boulevards pour y chasser au miché, rentre chez elle toute seule, sans avoir été suivie. _Plus j’y songe et plus je m’embrouille; Comment, ils ont vu tes appas, Et tu reviens ici bredouille!_ COLLÉ. RÉPANDRE SA SEMENCE. Décharger en baisant, ou en se branlant. Un proverbe chinois dit qu’il ne faut pas répandre sa semence sur la mer; il a raison: c’est sur les filles. A. FRANÇOIS. REPASSER UNE FEMME. La faire jouir en la baisant avec ce fer rouge que les polissons appellent une pine—qui la roussit quelquefois. Et notez que la moindre bagasse peut en dire autant à un grand roi ou prince, s’il l’a repassée. BRANTÔME. _Son vaillant fils, fameux par sa crinière, Un beau matin, par vertu singulière, Vous repassa tout ce gentil bercail._ VOLTAIRE. _Et me v’là vite en d’voir de la r’passer._ DUMOULIN. RESTER COURT. Manquer de souffle au lit; débander au moment même où il faudrait bander le plus raide. _Rester court A la neuvième politesse! Est-ce à ma cour Qu’on vient pour me jouer ce tour?_ COLLÉ. RETAPEUSE. Putain.—Femme ou fille qui fait la retape;—qui raccroche. _En robes plus ou moins pompeuses, Elles vont comme des souris: Ce sont les jeunes retapeuses Qui font la gloire de Paris._ A. GLATIGNY. RETIRÉE DU SERVICE (Être). Ne plus exercer le rude métier de fille d’amour, soit par suite de maladies, soit par suite de mariage, soit par suite de vieillesse, soit—comme sainte Marie l’Égyptienne—par honte de ce métier. C’est si agréable, quand on s’est retirée du service.... de pouvoir se dire: Ce procureur du roi si féroce, c’était mon petit Auguste! Je le menais par le bout du nez, et il trouvait cela très doux. A. DELVAU. RETIRER (Se). Sortir du con de la femme qu’on baise quand on craint d’être surpris, ou de lui faire un enfant;—ou lorsque l’on a fini de baiser, ce qui n’est plus surprenant. _Thémire, feignant le contraire, Disait toujours: Ménage-moi; J’ai peur de rencontrer... ma mère... Ah! cher Colin, retire-toi..._ G. GARNIER. Ah! tu te retires!... Pourquoi ne l’as-tu pas laissée dans moi? je ne l’aurais pas mangée, va! H. MONNIER. _Voulez-vous un ami prudent Qui ménage vos craintes; Vite, ouvrez-moi vos... sentiments, Je sais me retirer à temps._ (_Chanson anonyme moderne._) RÉTRÉCIR (Se). Se laver souvent le vagin avec des astringents, afin d’en rapprocher les parois et de faire croire ainsi—aux innocents—qu’ils prennent un pucelage. _A se rétrécir elle excelle Et joint aux airs d’une pucelle La plus profonde instruction._ H. RAISSON. RETROUSSER (Se). Se retourner. Se tirer de la gêne par tous les moyens possibles. _Une célèbre actrice A fillette novice Disait, sans croire l’offenser: Imite-moi, Charlotte; De sagesse on peut se passer: Quand on est dans la crotte, Il faut se retrousser._ VANDAEL. RIBAUD, RIBAUDE. Homme et femme de mauvaise vie; luxurieux et impudiques. _Je suis la grande Gargouillaude, Garce du souverain Gagoux, Chaude putain, fière ribaude, Pleine de vérole et de loups._ Le Sr DE SYGOGNES. ROSE. La nature de la femme. _Tu n’auras pas ma rose, Car tu la flétrirais._ BÉRANGER. _Là sur l’albâtre on voit naître l’ébène, Et sous l’ébène une rose s’ouvrir._ PARNY. _Ma fille, avant d’céder ta rose, Retiens bien ce précepte-là._ E. DEBRAUX. ROSÉE CÉLESTE, DIVINE, etc. Décharge de la liqueur balsamique, que les gens qui n’attendent rien du ciel appellent tout bonnement:—du foutre. Mon amie, reçois encore cette preuve de mon amour. Gamiani, excitez-moi, que j’inonde cette jeune fille de la rosée céleste. A. DE M. Notre adorable conquérant fait des siennes à toute outrance et darde la rosée de vie sans le moindre ménagement. A. DE NERCIAT. Et le détestable Fa-tutto a fait pleuvoir dans mon sein la brûlante rosée du crime. VOLTAIRE. ROSETTE. Petite rose de chair qui se trouve à l’entrée de l’anus et qui en est pour ainsi dire le pucelage, car les pédérastes passifs ne l’ont plus (d’où les pédérastes actifs sont appelés _chevaliers de la rosette_). _Travaille bien, prends ta lichette, La lichette donne du cœur; Et s’il le faut, tends ta rosette, Cela te portera bonheur._ A. DUMOULIN. ROSSIGNOL. Le membre viril. _Aussitôt qu’elle eut aperçu Le rossignol que tenait Catherine._ LA FONTAINE. ROUBLARD. Libertin qui connaît toutes les ruses féminines et qui, des deux rôles que les hommes jouent avec les filles, celui de miché et celui de maquereau, celui de jobard et celui d’écornifleur, préférerait encore le dernier au premier. Ça me rappellera, à moi, vieux roublard, le temps où je l’avais encore, où j’étais si godiche avec le sexe. LEMERCIER DE NEUVILLE. ROUCHIE. Femme de mauvaise vie. _... Depuis, de Pinolie Ma femme, Pincecul a fait une rouchie._ L. PROTAT. ROUPETTES. Les testicules,—qui sont les petites roues sur lesquelles repose le canon chargé de mitraille spermatique.—L’expression est moderne. _Ses roupettes étaient grosses et rebondies, Et de poils longs et noirs abondamment fournies._ L. PROTAT. _Sur les roupettes granitiques De l’indomptable Sarrazin Il pleut..._ B. DE MAURICE. ROUSCAILLER. Besogner du membre avec une femme qui en meurt d’envie. _Un pareil état m’excite et m’offense: Descends de mon lit, ou bien rouscaillons!_ ROUSTONS. Les testicules.—Expression moderne. _Votre main, doucement chatouille ses roustons, Tandis qu’il vous pelote et vous prend les tétons._ L. PROTAT. RUBAN. Préservatif en baudruche ou en caoutchouc dont on habille le membre viril toutes les fois qu’on le conduit au bonheur.—(V. _Capote_.) _Ne crains rien: ces rubans feront bien ton affaire,_ dit le marchand de capotes à Pincecul, dans la parodie de _Lucrèce_, par M. Protat, avoué. _Je sais attacher un ruban Selon la grosseur d’une pine._ (_Chanson anonyme moderne._) RUDIMENT DE CYTHÈRE (Le). Les principes de la langue—et des autres cochonneries. _Jeanne, sotte au monastère, Sotte au sortir du couvent, Plaisait sans savoir comment. Le précepteur de son frère Lui montre le rudiment Que l’on enseigne à Cythère: Son esprit s’ouvre à l’instant._ COLLÉ. RUFFIAN. Accouplement de _Ruffi_ et d’_Anus_. Mot qui s’est introduit en France au XIIIe siècle, et n’a été en vogue qu’à la fin du XVe, quand l’italianisme déborda dans l’idiome gaulois. Ce mot avait alors différentes significations, telles que: lénon, proxénète, débauché, habitué de mauvais lieu, etc. Aujourd’hui, il signifie tout bonnement maquereau. _Elle introduit dans ma maison, Son rufien, qui sait fort bien Faire son profit de mon bien._ J. GREVIN. On l’accusait d’avoir fait quelquefois le ruffian à son maître. TALLEMANT DES RÉAUX. Je suis ruffian, et m’en vante. A. GLATIGNY. RUSÉE AU JEU (Être). Savoir ce qu’il faut faire pour amuser les hommes et leur procurer de vives jouissances, comme le casse-noisette, la patte d’araignée, la feuille de rose, etc. Tu me portes la mine d’être un jour bien fine et rusée à ce jeu. MILILOT. RUT. Ardeur vénérienne. _Mais Jeanne tout en rut s’approche et me recherche D’amour ou d’amitié, duquel qu’il vous plaira._ RÉGNIER. _Le corps en rut, de luxure enivré, Entre en jurant comme un désespéré._ VOLTAIRE. _Si son esprit l’eût arrêté, Elle eût mis en rut le conclave Et fait bander sa sainteté._ COLLÉ. S SAC. Le ventre.—On dit d’une femme enceinte: Elle en a plein son sac. La jeune garce en eut plein son sac. MARGUERITE DE NAVARRE. SACRIFICE. Fouterie désintéressée et—toujours intéressante. La compagnie qui, pendant notre sacrifice, avait gardé un profond silence, me complimenta de l’hommage que mes charmes avaient reçu par la double décharge que j’avais subie dans une seule jonction. (_Mémoires de miss Fanny._) J’étais trop jeune encore pour multiplier les plus doux sacrifices. PIGAULT-LEBRUN. SALETÉS (Dire des). Tenir des propos de «haulte gresse» et de grande salacité, pour provoquer les idées libertines et pousser à la consommation de la femme par l’homme et de l’homme par la femme.—_Faire des saletés._ Peloter une femme ou un homme, sucer ou gamahucher, branler ou faire postillon, etc., etc.,—toutes les choses aimables de la fouterie. _Tu me disais alors que, pour savoir te plaire, Une femme devait et dire et savoir faire Toutes les saletés et toutes les horreurs._ L. PROTAT. SALIÈRES (Avoir des). Se dit des femmes maigres qui n’ont que des trous où il faudrait des bosses; derrière les clavicules, par exemple. _Elle a deux salières et cinq plats_ (sein plat). Vieux dicton qui s’emploie pour désigner une femme maigre qui n’a ni cul ni tétons. SALOPE. Femme galante, de haut ou de bas étage. _Je vous aime ainsi, divine salope._ (_Parnasse satyrique._) SANGLER UNE FEMME. La baiser, la frapper à coups de queue—sans qu’elle s’en fâche. Il demande grâce pour avoir sanglé cette fille. SAINT-AMAND. SATISFAIRE SON GOÛT. Baiser une femme, ou enculer un homme, selon qu’on est conformiste ou non conformiste en amour. _Il aime par-dessus tout La volupté roturière; Pour satisfaire son goût Il faut une couturière._ ÉM. DE LA BÉDOLLIÈRE. SATISFAIRE UNE FEMME. La baiser de façon qu’elle ne réclame pas,—à moins qu’elle ne soit trop gourmande. _Des houris toujours belles, Qu’on satisfera bien, Et qui, toujours pucelles, N’arrêteront sur rien._ COLLÉ. SATISFAIRE UN HOMME. Le branler, ou se laisser baiser par lui—ce qui, en effet, le comble de satisfaction. _Chez ce libertin cagot Qu’ j’ai tant d’ mal à satisfaire, Je suis entré’ pour tout faire: Aussi j’y fais mon magot._ J. POINCLOUD. SATYRIASIS (Le). L’hystérie des hommes, comme l’hystérie est le satyriasis des femmes, c’est-à-dire que ceux et celles qui en sont possédés ne font autre chose dans la vie que de baiser ou d’essayer de baiser. Ces abbés poupins et débauchés, ces fléaux de la virginité, seront condamnés à un satyriasis éternel. A. DULAURENS. SAUCE D’AMOUR. Le sperme. _Il lui faut un gros vit, et lequel soit toujours Bien roide et bien fourni de la sauce d’amour._ THÉOPHILE. SAUCISSE. Le membre viril. _N’est-ce pas user d’artifice Pour avoir un plaisir plus cher, A Margot d’avoir la saucisse Et le vit du fils d’un boucher?_ THÉOPHILE. SAUVAGE (Se mettre en). S’habiller _tout nu_, c’est-à-dire: se déshabiller ou ne pas s’habiller du tout. _Être_ (ou n’être pas) _sauvage_. Eviter les hommes ou accepter et même rechercher leurs hommages. _Alors, Jupin, prenant l’ parti d’ la dame, Dit au Cyclope: Un mot va t’apaiser: Si tu n’ veux pas qu’on reconnaiss’ ta femme En sauvag’ faut la déguiser._ ÉM. DEBRAUX. SAVANTE EN AMOUR (Être). Se dit de toute fille ou femme qui connaît les préceptes les plus secrets et les secrets les plus précieux de l’art d’aimer, et qui serait plutôt capable d’en enseigner à un homme que d’en apprendre de lui. Une autre fille de son quartier, plus expérimentée que l’autre et qui, pour être un peu moins belle, n’en était pas moins savante et spirituelle en amour. MILILOT. SAVOIR DES POSES. Être experte dans l’art d’allumer les désirs libertins des hommes. _Il n’est poses qu’elle ne sache, En débauche elle a de Carrache L’invention._ H. RAISSON. SAVONNER UNE FEMME. La baiser, parce qu’ici le sperme sert de savon, ce qui fait qu’elles sont plus blanches que les hommes, au dire de Tabarin. Et je lui donnerai une savonnade à laquelle son mari ne l’a pas habituée. SEIGNEURGENS. SECOUER LA CARTOUCHE, LE CHINOIS, LA HOULETTE (Se). Se branler la pine. _Sans mot dire il se fait secouer la houlette._ LOUIS PROTAT. SECOUER UNE FEMME. La baiser gaillardement, l’ébranler dans tous les sens en la branlant du bout de la queue. Je te secouerai bien un peu entre l’huis et la muraille. P. DE LARIVEY. _Vénus, ribaude paillarde, D’une façon plus gaillarde Sait bien remuer le cu Quand le dieu Mars la secoue._ THÉOPHILE. _Mon cher Adam, mon vieux et triste père, Je crois te voir en un recoin d’Eden Grossièrement former le genre humain, En secouant madame Eve, ma mère._ GRÉCOURT. SEMENCE. Liqueur de la génération; le foutre de l’homme et de la femme. _Au jeûne où votre con se trouve, Vouloir faire une fine épreuve Si je suis bélier ou mouton. Vous eussiez eu de la semence D’un vit dont la grandeur immense N’eut jamais de comparaison._ F. DE MAYNARD. Dix-huit jours après qu’elles avaient reçu la semence. CH. SOREL. SENS DESSUS DESSOUS (Être). Beau désordre, agréable à la vue chez une belle femme. Quand elle est renversée et bouleversée à grands coups de pine, les cheveux épars, le cul et les tétons en l’air, ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes, on n’a plus qu’à recommencer à faire le dessus, à moins qu’on ne préfère le dessous,—pour changer. _Gai, gai, l’on est chez nous Toujours en fête, Cul par dessus tête Et sens dessus dessous!_ BÉRANGER. SENTIMENTAGE. Amour plus platonique que physique, qui exclut l’infidélité et le plaisir au profit de je ne sais quel idéal ridicule—bon pour les romans et pour les pensionnats de demoiselles. Mais s’il allait souhaiter quelque préférence exclusive, se croire offensé de mes inévitables infidélités, perdre de vue que je suis aphrodite, et vouloir m’assujettir à son sentimentage? A. DE NERCIAT. SENTIR (Le). Sentir le membre de l’homme entrer profondément dans le vagin de la femme et y remuer. _—J’y suis. Le sens-tu, Philis? —Oui, Lycas, poursuis; Tu te raidis Contre l’obstacle._ COLLÉ. SÉRAIL. Bordel, où l’on élève à la brochette une foule de beautés de poils différents pour amuser ce polisson de sultan qui s’appelle le Public. SERINGUE. La pine, avec laquelle l’homme donne à la femme un lavement de sperme—qui est le plus émollient de tous les lavements. _Il tire de sa pochette Sa seringue et deux pruneaux._ GAUTIER-GARGUILLE. SERINGUER. Administrer l’injection balsamique à un con bien portant,—avec la seringue que vous savez. Jusqu’alors, je n’avais ressenti pareille jouissance. Il me seringua trois fois de suite de son nectar délicieux; le foutre s’en allait à gros bouillons de la tête de son gros vit, il me sautait jusqu’au cœur. (_Anaïs, ou Dix ans de la vie_, etc.) SERRER (Le). Faire le casse-noisette, retenir le membre viril comme dans un étau. Sens-tu comme je te le serre? H. MONNIER. SERRURE. La nature de la femme—dont l’homme a la clef dans son pantalon. _Quand on fouille à votre serrure Avec la clef de la nature._ Le Sr DE SYGOGNES. Comment pensez-vous qu’on puisse garder une serrure, à qui toutes sortes de clefs sont propres? D’OUVILLE. SERVICE (Faire le). Se remuer sous l’homme afin de le faire mieux jouir; ou bien jouer de la main avec son membre au lieu de jouer des reins avec lui. _Quand t’auras fini ton service, T’auras cent sous._ LEMERCIER DE NEUVILLE. SERVIR DE SA MAIN (Se). Se masturber, faute de maîtresse, ou par amour pour la veuve Poignet,—cette veuve que foutent tous les collégiens. _La volupté me pénètre soudain. Mon trépignoir trépignait dans sa cage: Pour l’apaiser, je n’avais que ma main. Je m’en servis pour écumer sa bile._ ANONYME. SERVITEUR. Amant, homme qui sert une femme à son gré,—à moins qu’elle ne soit aussi gourmande que Messaline.—S’est dit aussi d’un godemichet, qui est, en effet, meilleur serviteur de la femme que l’homme. _Que l’innocent fabrique, Au lieu de son méchant flûteur, Un serviteur D’un beau moule, et bien élastique._ COLLÉ. SIRÈNE. Fille publique qui cherche à attirer l’homme en chantant,—pour le faire chanter à son tour. SIROP DE NAVET. Le sperme, par allusion à la forme du navet et à sa couleur. _Sans donner l’ temps qu’ell’ réfléchisse, J’ lui r’passe, afin qu’a s’ rafraîchisse, D’ la liqueur du nœud conjugal Et l’ sirop d’ navet pectoral._ (_Chanson anonyme moderne._) SOCRATISER. Préférer les hommes—comme Socrate, le plus sage des hommes, dit-on, préférait Alcibiade, qui en était le plus beau. SODOMIE, SODOMISER. Enculer une femme—ou un homme. _Sodomise deux coups et deux fois déchargeant, Il retire du cul deux fois son vit bandant._ PIRON. _Quoi, disent-elles, si les flammes Sodomites brûlent les âmes, On ne le fera plus qu’aux garçons._ COLLÉ. Peut-être aurait-il trouvé plus à propos de passer pour cocu que pour sodomite. TALLEMANT DES RÉAUX. _Il la quitte alors pour l’engin D’un franciscain que sodomise Un prélat..._ B. DE MAURICE. _Tout Africain est sodomite, Ainsi l’exige le climat: On comprend ça._ ALEX. POTHEY. SOIXANTE-NEUF (Faire). C’est faire _tête-bêche_ (V. ce mot), les deux chiffres (69) le disant éloquemment. _Que fait Bacchus quand, accablé d’ivresse, Son vit mollit et sur le con s’endort? Soixante-neuf... et son vit se redresse, Soixante-neuf ferait bander un mort!_ (_Parnasse satyrique._) SOLENNISER LA SAINT-PRIAPE. Baiser, le dieu des jardins étant le dieu de l’amour. _Or, un jour que Sa Sainteté Solennisait la Saint-Priape Sur l’autel de la volupté..._ B. DE MAURICE. SOLUTION DE CONTINUITÉ. La nature de la femme, où il y a en effet une sorte d’interruption de surface. _Bref aussitôt qu’il aperçut l’énorme Solution de continuité, Il demeura si fort épouvanté, Qu’il prit la fuite._ LA FONTAINE. SONNER LE BOUTON OU LE TOCSIN. Branler une femme ou un homme,—la femme avec le doigt, l’homme avec la main. _Le cochon sonnait le tocsin Sur le bouton de son vagin Avec son médium sans corne._ A. WATRIPON. _Tout aussitôt sur son lit il la couche, Sonne au bouton! La reine alors, déchargeant dans sa bouche, Dit que c’est bon!_ (_La Gastibelzade._) SONNER SON FILS. Se branler.—L’expression, très juste comme image, a été trouvée par une dame, Mme Octave, actrice du Vaudeville. On dit encore: _Agacer le sous-préfet_, _Se balancer le Chinois_, _Crier Vive l’Empereur_, _Se donner une Saragosse_, _Se polir la colonne_, _Épouser la veuve Poignet_, _Se coller une douce_. SOTTISES (Faire des). Peloter une femme, quand on est homme; patiner un homme, quand on est femme; copuler. Enfin, finalement, a’ vous été contents?—Oui.—Il n’a pas fait d’ sottises?—Si tu veux... H. MONNIER. SOULAGER (Se). Dépenser son sperme en baisant une femme, ou en se masturbant,—ce qui allége d’autant les rognons. Pauvre chat! Eh bien, tu vas te soulager, mon chéri, je te le promets. LEMERCIER DE NEUVILLE. SOUPE ET LE BŒUF (La) ou _le bouilli_. L’ordinaire conjugal:—les mêmes _bonjours_, les mêmes _bonsoirs_, les mêmes coups tirés par le même homme,—avec la même femme. Parce qu’enfin, voyez-vous, du nectar et de l’ambroisie, c’est toujours la même chose que de l’ambroisie et du nectar. Junon, Flore, etc..., tout ça est bel et bon; mais c’est toujours la soupe et le bouilli; tandis qu’il y a là-bas, chez le papa Desnoyers, des brunettes, et de la piquette qui nous ravigoteront. ÉMILE DEBRAUX. SOUS LE LINGE. A nu, sans chemise. Je suis pourtant curieuse de voir comme elle est sous le linge. LA POPELINIÈRE. SOUTENEUR. Homme sans préjugés qui, en cas de quelque attaque, doit servir de défenseur aux putains. En retour, il exige d’elles une bonne partie de l’argent qu’elles gagnent à la sueur de leur con.—Le souteneur est le mari modèle. Il est cocu, c’est convenu d’avance avec sa femme. Mais il ne doit pas songer à la faire _cornette_. Il doit la monter régulièrement une ou deux fois par semaine; mais dans l’intervalle, il ne faut pas qu’il s’avise de penser même à une autre femme, encore moins d’en approcher. Malheureusement, chez les souteneurs, c’est comme chez les maris: il en est peu de vraiment honnêtes et sur qui une femme puisse compter sans réserve. _J’ suis le roi des souteneurs! Je connais la savate! Au billard, faut m’ voir, j’épate Les vrais amateurs._ LEMERCIER DE NEUVILLE. SOUTENIR LE CHOC. Se dit en parlant d’une femme que l’on baise, et à qui l’énergie de l’assaut ne fait pas peur. Il faudrait surtout avoir soutenu durant toute la nuit un entretien très vif avec une nonne charmante. LOUVET. SPERME. Graine d’enfants que l’on sème (σπειρω) dans le ventre de la femme,—terre souvent féconde, et souvent bréhaigne aussi, selon la qualité de la semence, ou la vertu du semoir. Nul rafraîchissement ne la lui peut ôter si bien qu’un bain chaud et trouble de sperme vénérique. BRANTÔME. _Le sperme n’est pas l’or potable Qui vous nourrit au lieu de pain; Durant que votre con tient table Votre ventre crie à la faim._ THÉOPHILE. _La bonne Alix, curieuse, s’avance, Voyant jaillir ce sperme merveilleux._ PIRON. _Et lorsque du plaisir est arrivé le terme, Dans ma bouche je sais encor garder le sperme._ L. PROTAT. SUCCUBE. Homme qui consent à servir de femme à un autre homme, et qui fait le dessous pendant qu’il fait le dessus. SUCCUBES. On appelle ainsi les patientes dans les combats amoureux de femmes à femmes. _Confession de Mademoiselle Sapho_, suite du _Cadran des plaisirs de la Cour_, p. 257. _Quand il consommait son Kabyle, On entendait sous le gourbi Au milieu de la nuit tranquille, Le succube pousser ce cri..._ AL. POTHEY. SUCER. Passer la langue sur le membre viril pour l’amener à érection, et le faire décharger. _Que les chiens sont heureux! Ils se sucent la pine, Ils s’enculent entre eux!_ TH. GAUTIER. _Je voudrais être chien Car du soir au matin Je pourrais me sucer la pine._ DUMOULIN. _Cependant, en suçant, il est bon que la main Joue autour des roustons un air de clavecin._ L. PROTAT. SUCER LE CLITORIS. Gamahucher. _Il te faut, à tout prix, Sucer des clitoris, Et si l’antiquité Ne l’eût pas fait, tu l’aurais inventé._ J. DUFLOT. SUCER UN HOMME. Lui passer habilement et doucement la langue le long du membre, autour et dessus, jusqu’à éjaculation complète. _Pourtant il leur manque, en somme (Ce qui vaut bien un écu), De savoir sucer un homme._ DE LA FIZELIÈRE. SUCEUSE. Femme qui fait profession de donner aux hommes du plaisir sans peur. C’est la fellatrice des anciens.—La suceuse rend à l’homme le service que le gamahucheur rend à la femme, et dans les deux cas, c’est la langue qui fout.—Il y a à Paris, dans le faubourg Montmartre, une maîtresse suceuse, appelée la _Pompe funèbre_,—de l’ameublement d’ébène et de soie noire de son appartement. SUÇON. Empreinte que laissent les lèvres d’un amant sur le cou, les joues ou la bouche de sa maîtresse, de façon à l’empêcher, pendant quelques jours, de se montrer aux regards malins du public, qui connaît parfaitement ce petit timbre bien accusateur. SUCRE (pour _suc_, probablement). Le sperme de l’homme, dont les femmes sont si friandes et dont elles ont souvent plein la bouche. _Trouvant mon linceul tout souillé, Et mon pauvre vit barbouillé De sucre plus blanc que l’albâtre._ (_Cabinet satyrique._) Comment, vous appelez donc cela du sucre, mademoiselle? D’OUVILLE. SUCRE D’ORGE (Le). Le membre viril—que les filles d’Eve, toujours portées sur leur bouche, aiment tant à sucer. _George, George, Donne-moi de ton sucre d’orge._ (_Ancienne chanson._) SUFFIRE À SOI-MÊME (Se). Faire de la prestidigitation à son profit—et en l’honneur d’Onan. _J’étais dans l’âge où la nature Eveille nos sens au plaisir... Quand à propos un abbé pâle et blême, Trois fois par jour répétant la leçon, M’apprit l’ moyen de m’ suffire à moi-même: J’ai, mes amis, toujours été cochon._ (_Parnasse satyrique._) SUPERLATIVES DÉLICES (Les). Le moment où l’homme et la femme, mêlant leurs ondes spermatiques, se pâment sous l’excès de jouissance qui en résulte. _Plaisirs inconnus des dieux, Superlatives délices!..._ BÉRANGER. T TABERNACLE. La nature de la femme, où l’on serre précieusement le dieu—des jardins. Elle est belle, ma Joséphine! elle a un chouette maître-autel!... un rude tabernacle!... TISSERAND. TABLIER DE SAPEUR. Motte bien garnie de poils, noirs, blonds ou rouges, longs ou frisés... On dit aussi: _Barbe au con_. Clara, elle, avait une gorge superbe, des fesses splendides, et un adorable petit con, protégé par un formidable tablier de sapeur. J. LE VALLOIS. TABLIER LÈVE (Son). Se dit d’une fille qui s’est laissé faire un enfant et qui ne peut plus dissimuler sa grossesse. TACHER UNE FEMME. Répandre à son intention—et quelquefois à son profit—un peu de liqueur séminale, en se branlant devant elle ou en la baisant en robe. _Mais v’là que j’ vous tache, mam’zelle, C’est la faute de vot’ bretelle: Plus qu’ mon amour elle tenait._ BÉRANGER. TAMBOURINER. Jouir d’une femme, en frappant son ventre à coups de cette baguette qu’on appelle le membre viril. _Ma foi, s’il se perd sous ma jupe, Nous le ferons tambouriner._ (_Chanson anonyme moderne._) TANTE. Homme qui sert de femme aux pédérastes actifs. Enfants, on les appelle _mômes_ ou _gosselins_; adolescents, ce sont des _cousines_; plus âgés, ce sont des _tantes_. MOREAU CHRISTOPHE. TAPER DANS LE TAS. Étant donné que:—le théâtre représente un atelier de brocheuses, de modistes ou de couturières. En vrai bandeur, vous faites votre choix; mais ne voulant pas faire four, vous _tapez_ d’abord la plus facile, qui a bientôt une confidente que vous _tapez_ aussi. La deuxième excite la curiosité d’une troisième, d’une quatrième, et... vous arrivez à réaliser le proverbe: Qui en a vu une, les connaît toutes. TAPER DANS L’ŒIL. Commencer à plaire à quelqu’un—ou à quelqu’une;—séduire par la grâce, l’esprit, la parole ou le geste. _Ma petite poulette, Dans la rue Montorgueil, Ton p’tit nez en trompette, Il m’a tapé dans l’œil. Laïtou, etc._ AL. DALÈS. TAQUINER LE BOUTON, soit de la gorge, soit du clitoris. Promener habilement l’index sur l’extrémité du sein ou du clitoris d’une femme afin de la faire bander et jouir. _La gauche, autour du cou bien doucement passée, Taquine le bouton de la gorge agacée._ L. PROTAT. TAQUINER LE HANNETON. Branlailler un homme, dont le membre ne sait pas trop ce qu’il veut, à ce point qu’il donnerait de la tête aussi bien dans un con que dans un cul. _... Le Suédois, dit-on, Aime qu’on lui taquine un peu le hanneton._ L. PROTAT. TÉMOINS À DÉCHARGE. Les deux roustons, qui, lorsque le vit est en cause, ont de quoi le faire décharger. _Suivant les témoins à décharge, Le vol doit être récusé. —Les imposteurs! répond Glycère, N’écoutez pas leurs faux rapports, Ils n’ont rien vu, c’est bien sincère, Car tous les deux étaient dehors._ VAUBERTRAND. ... L’abbé... avoit en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires... en descendant d’un bellocier: c’est un prunier sauvage... (_Contes d’Eutrapel._) Les dames rirent assez de Castor, qui était resté sans témoins. P. DE LARIVEY. TEMPÉRAMENT. Ardeur amoureuse. _Qui sait, hélas! si ton tempérament Ne trahit pas ton malheureux amant._ VOLTAIRE. Né avec un tempérament de feu, je connus à peine ce que c’était qu’une belle femme que je l’aimai. DIDEROT. _Pinc’-moi plutôt un d’ ces grands drôles Qui crèvent de tempérament, Larges des reins et des épaules: C’est du nanan._ E. DEBRAUX. TEMPLE DE CYPRIS. La nature de la femme, où nous faisons tous nos dévotions à genoux, de la langue et de la queue. _Lors il n’y a tétons ni fesse rebondie, Cuisse, ventre, nombril, ni temple cyprien, Que je ne baise, ou tâte, ou retâte, ou manie._ TENDRE SA ROSETTE. Se laisser enculer par un homme. TENIR LA CHANDELLE. Avoir des complaisances honteuses pour un commerce de galanterie; se faire maquereau. _Quand vous venez, à Fabrice dit-elle, Me faire tenir la chandelle Pour vos plaisirs jusque dans ma maison._ LA FONTAINE. _A son destin j’abandonne la belle, Et me voilà; des esprits comme nous Ne sont pas faits pour tenir la chandelle._ PARNY. Tu m’as pris pour un imbécile... Comment! moi j’irais tenir la chandelle! JAIME fils. TENIR UNE MAISON. Avoir un bordel, qu’on autorise seulement les femmes à tenir, à leurs risques et périls: seul commerce qui aille bien! Tu connais pas Morin, qu’est de la police?... qui vit à Rouen, rue Ricardière, cont’ la rue aux Ours, avec eune femme qui tient eune maison? H. MONNIER. TESTICULES. Les témoins du duel amoureux. Voir _Témoins à décharge_. TÉTASSE. Mot grossier signifiant une mamelle pendante. _Les tétons deviennent tétasses._ G. COQUILLART. _Cette mère des gueux, cette vieille carcasse D’un linge sale et noir resserre sa tétasse._ THÉOPHILE. TÊTE-À-TÊTE. Conversation à deux, qui a lieu n’importe où, dans une chambre, dans un fiacre, sur l’herbe, sur une chaise,—et la plus éloquente, puisqu’on n’y parle pas, ou qu’on y parle peu, et qu’en revanche on y agit beaucoup. J’eus pourtant malgré tout cela quelque tête-à-tête impromptu avec Sa Grandeur. Il est si doux d’escamoter de temps en temps quelque chose d’une rivale qui en fait autant. TÊTE-BÊCHE (Faire). Se placer de façon que la tête de l’homme soit entre les cuisses de la femme, à la hauteur de son con, qu’il gamahuche, et que la tête de la femme soit entre les cuisses de l’homme, à la hauteur de sa pine, qu’elle suce. _Mais quand parfois il trouve une motte bien fraîche, Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche._ L. PROTAT. TÉTONNIÈRE. Femme amplement pourvue de mamelles. Dans le cabaret où ils soupaient servait une grosse tétonnière d’Andalousie. PIGAULT-LEBRUN. TÉTONS. La gorge d’une femme. _Sur un col blanc, qui fait honte à l’albâtre, Sont deux tétons, séparés, faits au tour, Allant, venant, arrondis par l’amour._ VOLTAIRE. Donne-moi tes tétons. LA POPELINIÈRE. _Comme le gland d’un vieux qui baise Flotte son téton ravagé._ (_Parnasse satyrique._) _Si son cœur est de roche. Ses tétons n’en sont pas._ J. DUFLOT. THÉÂTRE DE LA NATURE. Le con, où le vit a ses entrées comme acteur ou protecteur, en payant soit de son argent, soit de sa bonne mine. «Ce théâtre a pour avant-scènes deux colonnes de marbre blanc; il ne possède qu’un seul décor, lequel représente un buisson avec une fontaine au milieu. Le trou du souffleur est par derrière, ainsi que l’orchestre, composé d’un seul musicien qui exécute avec son instrument à vent une ouverture sur les motifs de: _sentir_ avec ardeur. Quand l’acteur principal entre en scène, il a toujours l’aspect dur et imposant; il a avec lui deux confidents, deux amis inséparables qui l’attendent dans la coulisse. Quand l’acteur quitte la scène, il est triste et abattu... il pleure. La directrice est libre de donner plusieurs représentations de suite, et, pour peu que l’acteur principal la trouve aimable, et à son gré, plein de verve et d’éloquence, il rentre en scène avec un nouveau transport,—à moins de raisons _majeures_. —Tous les mois, le théâtre fait relâche. Il l’annonce par une affiche rouge sur laquelle on applique une bande blanche. Pendant ce temps, l’acteur est libre de donner des représentations en ville, mais, gare à lui!... Souvent il se fatigue, revient malade... Alors, la directrice se plaint et l’administration _coule_!!! NOTA: La directrice accorde quelquefois des entrées de faveur.» TIRE-BOUCHON AMÉRICAIN. C’est la tocade de toutes les grisettes. Elles font asseoir l’homme sur une chaise, mettent son bouchon au vent; puis, s’asseyant à cheval sur lui et s’appuyant sur le dos de la chaise, elles se font entrer le dit bouchon dans le con tant qu’elles peuvent, le tirent, se renfoncent dessus, jouissent comme des carpes pâmées, et s’en donnent ainsi jusqu’à ce qu’elles soient tout à fait échinées. Quoique Cornélie soit partie, le plaisir n’est pas parti avec elle; monte chez moi, je serai bien aimable, et je te ferai le tire-bouchon américain. (_Fantaisiste_, I, 179.) TIRELIRE (Briser sa). Perdre son pucelage,—ce trésor que les mères veulent forcer les filles à garder pendant seize ou dix-huit ans. _Maman, apprenez qu’un voleur M’a pris la pièce qu’on admire; Mais ce qui me met en fureur, C’est qu’en brisant ma tirelire, Tout haut chantait le sacripant, Zi, zi, pan, pan!_ L. FESTEAU. TIRER. Baiser une femme. _Et dans un bois, je savais la tirer._ E. DEBRAUX. _Aimes tu mieux en gamine Tirer l’ coup du macaron?_ SAUNIÈRE. _Montrez à ma mère Tout votre savoir, Elle va vous faire Tirer dans le noir._ (_Les Archers de l’amour._) _A ce prix-là, dans toute la boutique De faire un choix j’eus la permission Et je montai pour tirer une chique..._ (_Chanson anonyme moderne._) _Je vais tirer mon coup, ma crampe, ou bien ma chique, Dit un futur Gerbier..._ L. PROTAT. _Réclamant aux vieillards libidineux ses gants, Et tirant tous les jours des coups extravagants._ A. GLATIGNY. _J’ vois que vous y prenez goût. Mais je n’ tir’ jamais qu’un coup._ F. DE CALONNE. TIRLIBERLY. Mot forgé pour désigner le membre viril. _Et retroussé jusqu’au tirliberly, En laisse voir un tout des plus superbes._ GRÉCOURT. TIV. Anagramme de _vit_. _Polidor, amoureux d’une beauté sauvage, Prit en sa main son tiv rouge comme un tison, Et dit: Faut-il, hélas! que je meure en servage, Ayant dedans ma main la clef de ma prison!_ GOMBAULD. TOISON. Les poils qui garnissent l’entrée du con. _Pour garder certaine toison, On a beau faire sentinelle, C’est temps perdu lorsqu’une belle Y sent grande démangeaison._ LA FONTAINE. _Au soleil tirant sans vergogne Le drap de la blonde qui dort, Comme Philippe de Bourgogne Vous trouveriez la toison d’or._ TH. GAUTIER. _Va sur Acomat au poil raide, Sur Fatime, à la toison d’or._ B. DE MAURICE. TOMBER SUR LE DOS. Se faire baiser. Tiens! v’là Victoire qui _roule sa bosse_. —Pauvre fille! si gentille, si sage... car enfin elle ne sort jamais. —Parbleu! elle sera tombée dans l’escalier; c’est là qu’elle aura attrapé ça. (_Souvenirs de carnaval._) _Mais aussi qui ne tombe pas Au premier mot qu’on lui dise._ BUSSY-RABUTIN. Ce sont filets et piéges pour donner le saut et faire tomber à la renverse les femmes et les filles. NOEL DU FAIL. TORDION. Vieux mot signifiant remuement, employé pour exprimer les mouvements lascifs faits dans l’acte vénérien. _Et inventa la bonne dame Mille tordions advenants, Pour culeter à tous venants._ CL. MAROT. Il semble à ce pauvre homme qu’elle avait appris ces tordions d’un autre maître que lui. B. DESPERRIERS. Elle ne se put en garder de faire un petit mobile tordion de remuement non accoutumé de faire aux nouvelles mariées. BRANTÔME. Elle a pour le moins trente-cinq ans sur la tête, ce qui me fait croire qu’elle a oublié tous ces petits tordions et gaillards remuements, qui chatouillent la jeunesse. P. DE LARIVEY. TORTILLER DU CUL, ou DES FESSES. Se trémousser sous l’homme.—Hésiter, faire des manières.—On dit aussi: tortiller de la crinoline, c’est-à-dire: se déhancher, soit en dansant, soit en marchant pour allumer les galants. _Quand on va boire à l’Ecu N’ faut pas tant tortiller du cu._ VADÉ. _Quand tout sommeille aux alentours, Hortense, se tortillant d’aise, Dit qu’elle veut que je la baise Toujours, toujours._ A. PRIVAT D’ANGLEMONT. _Au miché je sais battre un ban; Je sais tortiller de l’échine._ (_Chanson anonyme moderne._) TOUCHER. Faire l’acte vénérien. La belle fille qui voulait être touchée au bas du ventre. (_Moyen de parvenir._) _Ecoute, mon mignon, contemple Du bon Joseph les saints exemples, Qui ne toucha sa sainte dame._ JODELLE. _Mais si un amoureux la touche, Elle repartira du cu, Encore mieux que de la bouche._ (_Cabinet satyrique._) Où le mari, parce qu’il la touchait quelquefois, pensait avoir part. BRANTÔME. _N’ayant touché que vous, je n’en puis rien savoir._ J. DE SCHÉLANDRE. Mais il ne lui touchait que quand la fantaisie lui en prenait. TALLEMANT DES RÉAUX. _Il ne lui touche point, vit dedans l’abstinence._ LA FONTAINE. _Phébus, au même état où je me suis couchée, Me trouve le matin sans que l’on m’ait touchée_ (_Épigrammes._) Elle lui dit que s’il la touche, elle criera. CH. SOREL. _Femme gentille et sage Est un trésor; mais il n’y touche point._ PARNY. TOUCHER (Se). Se livrer à la masturbation, à ce plaisir solitaire que Martial appelle si justement _gaudia fœda_, et dont tant de jeunes gens sont morts,—sans compter le compositeur Bellini. Les murs de Paris ont été longtemps couverts de cette légende: _Galimard se touche_. Serait-ce vrai, Seigneur! TOUCHER LA GROSSE CORDE. Patiner le membre viril et le faire résonner sur le ventre. TOUPET (Avoir du). Avoir la motte bien garnie. Ce n’est point là le conin que vous aviez au couvent; il n’y avait que du poil follet, du duvet, et je tiens là un toupet. Un vrai toupet. LA POPELINIÈRE. TOUPIE. Femme de mauvaise vie, mais de bonne volonté, qu’on fait tourner comme on veut—en y mettant le prix. Misère et corde! c’est déjà des histoires pour des toupies. GAVARNI. TOUR DE BITUME. Promenade des filles sur les boulevards, pour raccrocher des hommes et les ramener, soit au bordel, si elles sont en maison, soit dans leur appartement lorsqu’elles sont chez elles. Allons! voilà mon tour de bitume arrivé... Au persil! au persil!... LEMERCIER DE NEUVILLE. TOUR DE FESSE. L’acte vénérien. _Francine, trop chaude du cu, Pour mieux couvrir ses tours de fesse, Voulait épouser un cocu._ THÉOPHILE. TOURNER DE L’ŒIL, TOURNER LA PRUNELLE. Montrer le blanc des yeux en jouissant. _Tu tournes la prunelle... Tu vas jouir... ma belle..._ MARC-CONSTANTIN. TRACASSER LES COUILLES D’UN HOMME. Lui faire patte d’araignée, afin de le faire bander lorsqu’il est réfractaire. De l’autre main tracasse-moi les couilles... là... là... tout du long. LA POPELINIÈRE. TRAÎNÉE. Fille de mauvaise vie, qui traîne sa jeunesse quand elle est jeune, sa beauté quand elle en a, dans tous les endroits où vont les hommes et où elle ne devrait pas aller. Elle sera heureuse avec lui... si elle ne fait pas la traînée avec lui, par exemple. EUG. VACHETTE. TRAÎNER SON BOULET (ou sa chaîne). Terme populaire qui signifie: avoir toujours sa femme légitime au bras, sur le dos, ou sous la pine.—Le mariage étant une chaîne, on en a pour jusqu’à la fin des jours de l’un ou de l’autre. TRAITS. Infidélités qu’un homme fait à une femme, ou une femme à un homme; coups tirés illégalement. Son mari lui avait fait tant de traits qu’elle l’avait quitté. CHAMPFLEURY. _. . . Devant monsieur le maire J’ai solennellement promis de ne pas faire De traits à mon époux..._ L. PROTAT. TRAVAIL. Prostitution; fouterie intéressée. _Au nom de Dieu, dedans le tête-à-tête, A ton flâneur donne de l’agrément; Dans le travail, rappelle-toi, Jeannette, Que t’es pas là pour ton amusement._ L. FESTEAU. Que tu travailles bien aussi!... fort! fort!... ma mignonne, tu me ravis!... LA POPELINIÈRE. _Tu passes toutes tes soirées Chez Dautun le marchand de vin: Les autres femmes, plus rusées, Travaillent du soir au matin._ DUMOULIN. _Epous’s d’ultras, Nièc’s de prélats, Tout ça travaille et n’ se numérot’ pas._ BÉRANGER. _O femelle divine, Crois-moi! Fais travailler ma pine Sur toi!_ EUG. VACHETTE. TRÉMOUSSER (Se). Jouer des fesses et des reins. S’agiter sous l’homme,—ou sur la femme, selon le plaisir que l’on ressent et que l’on veut faire partager, afin d’arriver à la jouissance mutuelle. _Amusez-vous, trémoussez-vous, Amusez-vous, belles; Amusez-vous, ne craignez rien, Trémoussez-vous bien._ DÉSAUGIERS. _Quoiqu’usé, le vieux Mondor Pour Lisette soupire; L’âge a rouillé son ressort, Mais il se trémousse encor... Pour rire._ PITON. TRENTE POINTS (Les) qui constituent la beauté des femmes, sont,—je cite d’après Brantôme: Trois choses blanches: la peau, les dents et les mains. Trois noires: les yeux, les sourcils et les paupières. Trois rouges: les lèvres, les joues et les ongles. Trois longues: le corps, les cheveux et les mains. Trois courtes: les dents, les oreilles et les pieds. Trois larges: la poitrine, le front et l’entre-sourcils. Trois étroites: la bouche, la ceinture et le con. Trois grosses: le bras, la cuisse et le mollet. Trois déliées: les doigts, les cheveux et les lèvres. Trois petites: les seins, le nez et la tête. TRIBADE. Mot grec (τριβος) signifiant une femme qui abuse de son sexe avec une autre femme. Les tribades s’adonnent à d’autres femmes ainsi que les hommes mêmes. BRANTÔME. _Tribades, mes amours, Sacrifions toujours Dans ce temple où Venus Garde pour nous ses trésors inconnus._ J. DUFLOT. Tribadie: amour d’une femme pour une autre, très répandu dans les pensionnats de jeunes filles et dans les couvents de femmes. Comtesse DE N***. _Dans cette Grèce aujourd’hui qu’on renomme Que faisiez-vous, vierges du Parthénon? Que faisiez-vous, ô vestales de Rome? Vous tribadiez en l’honneur d’Apollon._ J. DUFLOT. TRICHER. Forcer, par un habile coup de cul, le membre de l’homme à se retirer au moment où il va décharger son sperme, pour ne pas s’exposer à faire d’enfants,—ce qui est peut-être prudent, mais, en tout cas, malhonnête, volant qui triche. _Pour nous, femmes sages, Hors de nos ménages, Il faut jouir peu, Ou tricher au jeu. Tricher! quelle gêne! On conçoit sans peine, Quand on est expert, Tout ce qu’on y perd._ BÉRANGER. TRICOTER DES FESSES. Les remuer vivement dans l’acte vénérien, pour mieux jouir ou pour mieux faire jouir l’homme. TRIPIÈRE. Femme ou fille à la gorge mal faite,—ou trop fournie. Madame de Bassompierre, qui n’était ni jeune ni belle, et qui n’avait pour elle que son embonpoint et ses grands airs, ne manquait pas de galants... Le Plessy-Guénégaud s’amusait à payer cette grosse tripière comme un tendron, parce qu’elle était de qualité. P. DUFOUR. (_Hist. de la prostitution._) TRIPOTER UNE FEMME. Polissonner des mains avec elle, lui prendre le cul et les tétons. _Je tripote, Je bahote Près de la cambuse aux crottes._ (_Parnasse satyrique._) TRIQUEBILLES. Vieux mot employé pour désigner les testicules. _Qu’on me coupe les triquebilles!_ (_Cabinet satyrique._) TROISIÈME SEXE (Le). Celui auquel appartiennent les pédérastes et les gougnottes. —Je ne mène pas là votre seigneurie, dit-il, car c’est le quartier des tantes,—Hao! fit lord Durham, et qu’est-ce?—C’est le troisième sexe, milord. H. DE BALZAC. TROMPER D’ENDROIT (Se). Enculer une femme, au lieu de la baiser,—ce qui peut arriver, la nuit surtout, au plus honnête homme. _Comm’ c’est chaud! comm’ c’est étroit! Tiens! je m’suis trompé d’endroit! J’ai fait un’ fameus’ bêtise, Mamzell’ Lise..._ A. DE CALONNE. _Me voyant traité d’la sorte, Il dit qu’il s’est trompé d’ porte, Et veut m’ fourrer son outil Dans un trou qu’ j’ai sous l’ nombril._ (_Parnasse satyrique._) TRÔNE DU PLAISIR. La nature de la femme. _Si mes vœux près d’Eglé sont toujours superflus, Du trône du plaisir si sa main me repousse._ COLLARDEAU. TROU. La nature de la femme, ou l’anus. Les grands trous leur sont odieux, déplaisants et désagréables. (_Variétés hist. et litt._) _Nenni, non. Et pourquoi? Pour ce Que six écus sauvés m’avez, Qui sont aussi bien dans ma bourse Que dans le trou que vous savez._ COLLÉ. _Le bout était trop gros, ou le trou trop petit._ PIRON. Il fallut donc recourir aux verges... dont je vis bientôt les effets, par la croissance de l’allumelle de mon homme, qui, profitant du moment... commença à jouer au trou-madame. (_Mémoires de miss Fanny._) _Je m’y pris avec tant d’adresse Qu’elle me dit, plein’ de tendresse; Je t’accord’ le droit marital. Puis elle ajouta, pour final: Tu sais le côté qui me blesse, Ah! ne va pas dans le trou d’ bal!_ (_Chanson anonyme._) _Au séminaire de Montrouge... Chacun, en amateur de cul, Loin de jouer au trou-madame, Jouait toujours au trou du cul._ (_Chanson anonyme moderne._) _... La langue française Est encore aujourd’hui si pauvre et si niaise, Qu’elle n’a vraiment pas deux termes pour nommer Ce petit trou mignon qui sait si bien charmer._ L. PROTAT. Il se couche comme cela sur le ventre de la fille, et lui fourre, dans le trou par où elle pisse, ce long engin, avec le plus grand plaisir du monde. MILILOT. _Bernis chanta de Pompadour Les trous qu’avait formés l’amour Sur sa peau blanche et lisse; N’en déplaise à l’auteur galant, Moi, j’aurais chanté seulement Le joli trou Dont je suis fou, Le joli trou qui pisse._ J. CABASSOL. TROUSSER (Se faire). Se faire baiser. _Mais aux champs une fillette Se fait volontiers trousser._ DE LA FIZELIÈRE. TROUSSER UNE FEMME. La baiser, la femme étant aussi vite baisée que troussée, ou femme troussée étant considérée comme foutue. Quoi! tu te laisses trousser tout de suite? LA POPELINIÈRE. _Lise, indignée en sentant qu’il la trousse, Sans doute alors se livrait aux sanglots._ BÉRANGER. TURLUPINER. Agacer, ennuyer, taquiner quelqu’un par paroles:—badiner, chatouiller, patiner ou peloter quelqu’un (gestes et attouchements réciproques)—afin de baiser ou d’être baisée. _Finissez donc, dame Jacq’line, Disait gros Pierre; j’ vas m’ fâcher, Où diable allez-vous me nicher? J’ n’aim’ pas ainsi qu’on m’ turlupine._ BLONDEL. L’auteur a parfaitement l’intention de faire dire au chanteur: _J’ n’aim’ pas ainsi qu’on m’ tir’ la pine._ TU VAS ME LE PAYER, AGLAÉ! Expression familière aux filles et à leurs _hommes_, pour signifier cinquante choses.—C’est l’équivalent de: _As-tu fini!_ ou de: _Des navets!_ U ULTRAMONTAIN. Employé pour désigner un homme adonné au péché contre nature. _L’ultramontain, à son culte fidèle, La refusait, et même avec dédain._ PIRON. USER (En). Faire l’acte vénérien. Comme si ce n’était rien que d’enlever en une soirée une jeune fille à son amant, et d’en user ainsi tant que l’on veut. DE LACLOS. _Lorsque Jean veut se reposer, S’il me plaît encor d’en user._ BÉRANGER. USER DES DOIGTS. Masturber une femme ou un homme. _Pour vous en prendre à votre sexe, Avez-vous mis l’autre aux abois? C’est peu que votre main me vexe, Vous usez pour vous de mes doigts._ BÉRANGER. V VACHE. Fille de la dernière catégorie,—par allusion à ses énormes tétons, sa seule beauté, et aussi à sa nonchalance de ruminante. _Comme on connaît les seins, on les honore._ (_Vieux proverbe._) Avoue, Zidore, que ta Fifine est une bonne vache, et une vache à lait encore. LIREUX. VAGIN. La nature de la femme, qui sert d’étui (_vagina_) à la grosse aiguille de l’homme. _Le Grec se sauve en Italie; Le morpion grimpe au vagin D’une fillette assez jolie._ B. DE MAURICE. VAISSELLE DE POCHE. L’argent nécessaire en amour—la _braise_ avec laquelle on chauffe les femmes. Il a son charme, le métier de mac, surtout au point d’ vue d’ la vaisselle de poche. LEMERCIER DE NEUVILLE. _A des pouilleux si tu t’accroches, Rappelle-toi qu’il t’en cuira Car l’amour sans vaissell’ de poches, C’est du caca._ E. DEBRAUX. VALET DE CŒUR. Le greluchon d’une femme entretenue,—qui serait mieux appelé _valet de cul_, puisqu’il doit être toujours à la disposition de sa maîtresse. VALOIR LE COUP. Être passable.—Expression employée par l’homme, à l’égard de toute femme qui, n’étant pas belle, a cependant quelque chose qui plaît:—_Elle vaut le coup_,—c’est-à-dire: elle mérite qu’on la baise au moins une fois. VAUTRER (Se). Faire l’acte vénérien. _Est-il honnête qu’un parent Dessus sa parente se vautre?_ THÉOPHILE. VEAU. Gourgandine, fille de la dernière catégorie,—sans doute par allusion à sa chair fadasse, plus adipeuse que musculée, plus lymphatique que sanguine, qui ne donne pas le moindre appétit. _Un soir, à la barrière, Un veau Tortillait son derrière Bien beau._ EUG. VACHETTE. _O vous, jeunes étudiants, De veaux si vous êtes amants, Craignez, craignez fort la vérole._ A. WATRIPON. VELLÉITÉS (Avoir, ou Se sentir des). Avoir envie de baiser une femme quand on est homme, ou de se faire piner par un homme quand on est femme. Ma chère amie, mes velléités sont passées: vous voudrez bien attendre qu’elles reviennent. Pour l’instant, laissez-moi dormir. J. LE VALLOIS. VENDANGEUSE D’AMOUR. Fille ou femme qui a pour unique occupation de vendanger l’amour et de tirer de la meule de son pressoir assez d’argent pour ne pas être obligée de faire autre chose; sa grappe est sans cesse écrasée à coups de pine, et le jus qui en sort nous grise. _Ces femmes....... Sont des vendangeuses d’amour. Lorsque des vignes de Cythère On revient, c’est au petit jour, A pas pressé, avec mystère._ A. DELVAU. _Mets à profit sa négligence, Et sans alarmes jusqu’au jour, Viens vendanger en son absence Des fruits de plaisir et d’amour._ PARNY. VENDRE SA FLEUR. Se laisser dépuceler par un monsieur qui en a les moyens. _Ces ouvrièr’s au gent minois Qu’on voit parfois, En tapinois, Vendre leur fleur jusqu’à cent fois par mois._ ÉMILE DEBRAUX. VENIR AU FAIT, AUX PRISES, ETC. Baiser,—qui est la conclusion naturelle de toutes les minauderies de la femme et de toutes les cajoleries de l’homme. Mais cependant, quand ce vient au fait, elles éprouvent le contraire. MILILOT. Une jeune beauté s’étant rendue amoureuse d’un jeune homme bien fait, lui donna tant de libertés qu’ils en vinrent à l’abordage. D’OUVILLE. _Qu’avec l’abbesse un jour venant au choc._ LA FONTAINE. _Il parle trop, dit Emilie, Et jamais il ne vient au fait._ DAILLANT DE LA TOUCHE. _C’est assez parlementé, Il faut en venir aux prises._ (_La Comédie des chansons._) Le valet de là-dedans s’amouracha d’elle et elle de lui, de sorte qu’ils en vinrent aux prises. D’OUVILLE. La belle, quand ce vint aux prises, fit ouf. TALLEMANT DES RÉAUX. A peine lui donna-t-il le temps de se recoucher pour en venir aux prises. (_La France galante._) _Il la baisa pour en avoir raison, Tant et si bien qu’ils en vinrent aux prises._ LA FONTAINE. Oh! monsieur, je vous remercie, nous en venons tous les deux, le clerc et moi. B. DESPERRIERS. Il lui demande si elle est en résolution d’en venir aux prises. CH. SOREL. VÉNUS POPULAIRE (La). La fille de trottoir, qui ne demande que deux francs pour un voyage à Cythère. _Amour, empoisonne mes sens. Et toi, Vénus la populaire, A toi mon hymne et mon encens._ A. BARBIER. _Ces rustiques Vénus qui font les innocentes._ ANT. MÉRAY. _Faut t’voir valser, comm’ t’es vive et légère; Tous les garçons disiont d’ toi dans le pays, Qu’ t’es t’un’ vraie nymphe, un’ Vénus potagère. J’ n’en bois ni mange et j’ n’en dors point les nuits._ AD. PORTE. Nous avons eu depuis: la _Vénus aux carottes_. VERGE. Le membre viril,—avec lequel on fouette le ventre des vierges; _virga_, _virgo_. Il souhaitait qu’il pût abattre sa faim en se frottant le ventre, tout ainsi qu’en se frottant la verge, il passait sa rage d’amour. BRANTÔME. _L’académicien dit: mon vit. Le médecin: Ma verge...._ L. PROTAT. VERGER DE CYPRIS. Le pénil, autrement dit la motte de la femme, où «le fruit d’amour rit aux yeux.» _Lors elle lui donna Je ne sais quoi qu’elle tira Du verger de Cypris, labyrinthe des fées._ LA FONTAINE. VÉROLE. Maladie vénérienne, plus commune aujourd’hui que jamais, pour laquelle il y a à Paris un hôpital spécial, l’hôpital du Midi. Cent escoliers ont pris la vérole avant que d’être arrivés à leur leçon d’Aristote _la Tempérance_. MONTAIGNE. _Si j’ suis paumé, j’enquille aux Capucins, Ricord guérira ma vérole._ DUMOULIN. _Vingt couches, autant de véroles Ont couturé son ventre affreux, Hideux amas de tripes molles Où d’ennui bâille un trou glaireux._ ANONYME. VEUVE POIGNET. La main qui sert à branler,—la première maîtresse des jeunes gens, comme le médium est le premier amant de toutes les femmes. _Pour l’apaiser, je n’avais qu’une main: Je m’en servis pour écumer sa bile. Veuve Poignet, sans vous, qu’aurais-je fait? Mais avec vous, c’était chose facile._ ANONYME. VÉZON. Fille publique—dans l’argot des voleurs. _Mon père est maquereau, ma mère était vézon. Moi j’ai reçu le jour sous les toits d’un boxon._ LOUIS PROTAT. VIANDE. Femme publique. Je vais connaître cette maison et savoir quelle viande il y a à son étal, à cette boucherie-là. LEMERCIER DE NEUVILLE. VIANDE DE L’HOMME (La). Son membre, dont les femmes sont si friandes et qu’elles mettent si volontiers cuire dans leur four avec son jus. _Mais sans un bon morceau de viande, Fille a toujours le ventre creux._ MARCILLAC. _Ainsi que l’a dit un grand saint, A l’homme s’il faut du bon vin, A la femme il faut de la viande._ A. WATRIPON. _Pour moi, je ne suis point friande De tout ce gibier que l’on vend, Ne m’importe quelle viande Pourvu qu’elle soit du devant._ THÉOPHILE. _Tu n’ me l’ mettras pas, Nicolas, Je n’aim’ que la viand’ fraîche._ J.-E. AUBRY. VICE (Avoir du, montrer du). Avoir l’esprit tourné vers les choses de la fouterie; avoir pratiqué l’homme quand on est femme, la femme quand on est homme. _Tout jeune, il montra bien du vice, Quand, perdu dans une forêt, Au lieu du sein de sa nourrice, Il se tétait le flageolet._ AL. POTHEY. VICIEUX (Être un). Ne songer qu’aux choses de la fouterie. Qu’est-ce donc qui vous prend?... Vous êtes donc aussi un vicieux? TISSERAND. VIERGE. Fille qui n’est pas encore devenue femme, c’est-à-dire dont le vagin n’a pas encore été habité par un membre viril,—mais dont l’imagination a été hantée par mille visions lubriques. _Non, je n’appelle pas vierge une jeune fille Qui donne des cheveux à son petit cousin, Ou qui, chaque matin, se rencontre et babille Avec un écolier dans le fond du jardin._ ALPH. KARR. Je veux mourir, si je me souviens d’avoir jamais été vierge! dit Quartilla à Encolpe,—et beaucoup de femmes pourraient en dire autant. VIEUX MONSIEUR (Le). L’homme qui entretient une femme, pour le distinguer du jeune—ou des jeunes—qu’elle entretient elle même. _C’était par un temps pluvieux, Nos bell’s n’avaient pas leurs vieux._ A. WATRIPON. _Celle-là, sur un lit nonchalamment couchée, Par un vieux cupidon était gamahuchée._ L. PROTAT. _A son âge, on n’a plus d’amour... —Oui, mais on a plus d’un caprice. Quand mon fils est par trop méchant, Tu sais comment je le corrige, —Eh! mais c’est ainsi, justement Que j’entretiens le sentiment De ce vieux monsieur qui m’oblige._ (_Chanson anonyme moderne._) _Toinette, fraîche dondon, Chantait ainsi son martyre, Pensant à son vieux satyre... Tout en plumant un dindon._ J. POINCLOUD. VIGNE. Une femme; que l’on peut planter, cultiver, pour y grappiller tout à son aise, avec les mains—et la queue. _Et dans la vigne du seigneur Travaillant ainsi qu’on peut croire._ LA FONTAINE. VIOLON. Membre viril,—instrument qui fait danser les femmes et les filles. _Je jouais si vivement En c’ moment, Qu’ fatiguant mon bras, J’ai pour ses appas, Tant j’ mettais d’action, Rompu mon vi_ (ter) _olon._ LAURENT. VIT. «La partie qui fait les empereurs et les rois, la garce et le cocu,» dit le vertueux Pierre Richelet. En voici la description, d’après l’auteur du _Noviciat d’amour_: Ce tube est le chef-d’œuvre de l’architecture divine qui l’a formé d’un corps spongieux, élastique, traversé dans tous les sens par une ramification de muscles et de vaisseaux spermatiques. Il est, à son extrémité supérieure, surmonté d’une tête rubiconde, sans yeux, sans nez, n’ayant qu’une petite ouverture et deux petites lèvres, couvert d’un prépuce, retenu par un frein délicat qui ne gêne point le mouvement d’action et de rétroaction: au bas de cet instrument précieux sont deux boules ou blocs arrondis, qui sont les réservoirs de la liqueur reproductive, qu’aspire et pompe votre partie dans le mouvement et le frottement du coït, _id est_, de la conjonction; ces deux boules enveloppent deux testicules, d’où elles ont pris leur nom, et sont soutenues par le _ralphé_; on les nomme plus généralement couilles et couillons..... MERCIER DE COMPIÈGNE. On dit de quelqu’un qui rougit de chaleur, de honte, de colère, ou pour toute autre cause: Il est rouge comme un vit de noce. (Dicton populaire.) _L’académicien dit: Mon vit._ L. PROTAT. _Ah! je n’y tiens plus! le cul me démange... Qu’on m’aille chercher l’Auvergnat du coin... Car je veux sentir le vit de cet ange Enfoncer mon con—comme avec un coin._ (_Parnasse satyrique._) _Si je quitte le rang de duchesse de Chaulne Et le siége pompeux qu’on accorde à ce nom, C’est que Giac a le vit long d’une aune, Et qu’à mon cul je préfère mon con._ COLLÉ. _De Madeleine ici gisent les os, Qui fut des vits si friande en sa vie, Qu’après sa mort tout bon faiseur supplie Pour l’asperger lui pisser sur le dos._ B. DESPERRIERS. _Quand votre vit, à jamais désossé, Comme un chiffon pendra triste et plissé._ (_Chanson d’étudiants._) VITICULTURE. Culture des vits. Expression mise en usage par les jardinières _à-matrices_.—Ces dames, se basant sur ce que horticulture signifierait: _culture_ des _orties_, ont créé la _viticulture_. Elles s’y livrent, non-seulement sans crainte, mais encore avec le désir ardent d’être souvent _piquées_. Que la récolte soit bonne ou mauvaise, elles s’aident entre elles, et se prêtent volontiers la main—pour l’amour de l’art. VOIR. Faire l’acte vénérien. _Vous languissez quelquefois A la cour plus de trois mois, Sans que l’heure se présente, Et moi, bienheureux, je vois, Quand il me plaît ma servante._ (_Cabinet satyrique._) Vous avez été pour le moins six mois à la voir journellement. CH. SOREL. _Il dit que si je la vois En un mois plus d’une fois, Il m’en coûtera la vie._ SAINT-PAVIN. Le dernier homme que voit Fulvia, c’est toujours celui qu’elle croit destiné par le ciel à perpétuer sa race. DIDEROT. VOIX (Avoir ou n’avoir pas de). Bien ou mal chanter sa partie dans le duo de la fouterie. _Vous avez la courte-haleine: Parler d’amour une fois, C’est me donner la migraine! Monsieur n’a donc pas de voix?_ COLLÉ. _Avec moi que de fois Il a manqué de voix._ BÉRANGER. VOLAILLE. Femme plus que légère, et même un peu putain. _... Eh bien, canaille! Va donc la retrouver, et que cette volaille (C’est mon plus cher désir) cède à ta passion._ L. PROTAT. _Ma danseus’ m’a traité d’ pochard, Moi j’ l’ai traité’ d’ volaille._ J. MOINAUX. VOLUPTÉ. Jouissance suprême obtenue, soit par la masturbation personnelle, soit par le coït. _Et ce manége-là, plusieurs fois répété, Au suprême degré porte la volupté._ L. PROTAT. VOUÉ AU BLANC (Être). Vaurien qui ne sera jamais qu’un _mangeur de blanc_: un maquereau. VOYAGE À CYTHÈRE (Faire un). Baiser, l’acte copulatif se faisant d’une ou plusieurs traites, selon la vigueur des deux voyageurs. Le marquis, qui croit qu’il s’agit d’un petit voyage à Cythère... JEAN DU BOYS. WAGON. Femme de mauvaise vie,—de _dernière classe_. Il y a aussi des _wagons de première_, réservés aux gandins riches. X X. 23e lettre de l’alphabet.—Sert ordinairement de masque et de pseudonyme aux dames ou demoiselles X..., lorsque MM. les chroniqueurs redoutent les procès ou les coups de canne. Y YEUX BLANCS (Faire les). Se pâmer sous l’influence de la jouissance vénéréique. La grisette, qui commence à faire ses yeux blancs... H. MONNIER. YEUX DE CARPE (Faire des). Montrer le blanc des yeux, se pâmer dans l’acte copulatif. Z ZÈBRE. (Zef, zeb ou zif). Vit arabe, long, pointu et mince... «_comme bouriquot_...» «_Dit le Turco Bono._» _Leila, tu le dis faible et ce grand point j’ignore Je connais le moyen de rendre un zèbr’ hardi._ EM. DELORME. (_Chanson arabe._) ZON (Faire). Foutre. _Vous avez l’œil fripon, Ma charmante voisine; Si vous ne faites zon... Vous en avez la mine... Et zon zon zon, etc._ LATTAIGNANT. FIN Note de transcription détaillée: Les accents manquants dans les entrées, écrites en petite majuscules, ont été ajoutés. La ponctuation manquante dans les attributions a été ajoutée (parenthèses, guillemets, points). En plus des corrections des erreurs évidentes introduites par le typographe, les corrections suivantes ont été apportées: p. 7, «ex haurire» corrigé en «exhaurire»; p. 9, «plait» corrigé en «plaît» («Qui se plaît à l’affaire»); p. 10, «cor» corrigé en «cœur» («cœur étant mis là pour cunnus»); p. 30, «bon» corrigé en «bons» («de bons greniers»); p. 37 «cheveux» corrigé en «cheveu» («Avoir un cheveu»); p. 57, «conservation» corrigé en «conversation» («dans la conversation»); p. 88, «de» corrigé en «des» («La Comédie des chansons.»); p. 101, «Le» corrigé en «Ce» («Ce damoiseau»); p. 119, «oublirai» corrigé en «oublierai» («Mais j’oublierai cette folle»); p. 121, «La Fizelière.» corrigé en «De la Fizelière.»; p. 168, «jeux» corrigé en «jeu» («Ce doux jeu»); p. 187, «veux» corrigé en «veut» («Et veut que chaqu’ jour»); p. 195, «neufs» corrigé en «neuf» («Foutre des neuf»); p. 195, «aiselle» corrigé en «aisselle» («en aisselle»); p. 205, «Bienne» corrigé en «Bien» («Bien arranger un homme»); p. 230, «vos» corrigé en «nos» («A ceux qui dans nos bras»); p. 243, «pudibon» corrigé en «pudibonds» («des gens pudibonds»); p. 267, «Dhautel» corrigé en «d’Hautel»; p. 285, «refuses» corrigé en «refuse» («Ne refuse pas votre bien»); p. 344, «Parce» ajouté dans «Parce qu’enfin, voyez-vous,»; p. 366, «laissez» corrigé en «laisser» («Se laisser dépuceler»). Il manque vraisemblablement un mot dans la définition de «Entrée en danse», en page 154: «...les agréments y [étants] attachés.» Le livre numérisé utilisé comme source est disponible auprès de Galica: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50519s. *** End of this LibraryBlog Digital Book "Dictionnaire érotique moderne" *** Copyright 2023 LibraryBlog. All rights reserved.