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Title: La vita Italiana nel Risorgimento (1815-1831), parte II - Conferenze fiorentine - Storia
Author: Various
Language: Italian
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*** Start of this LibraryBlog Digital Book "La vita Italiana nel Risorgimento (1815-1831), parte II - Conferenze fiorentine - Storia" ***


                                   LA
                             VITA ITALIANA
                                  NEL
                              RISORGIMENTO

                              (1815-1831)


                                  II.

                                STORIA.


      Le “Pensieroso”                    M.^SE COSTA DI BEAUREGARD.
      Silvio Pellico                     AUGUSTO ALFANI.
      Le Società segrete in Romagna e
        la Rivoluzione del 1831          ERNESTO MASI.
      Santorre Santarosa, morto per la
        libertà della Grecia nel 1825    ISIDORO DEL LUNGO.



                                FIRENZE
                          R. BEMPORAD & FIGLIO
            CESSIONARI DELLA LIBRERIA EDITRICE FELICE PAGGI
                         7, Via del Proconsolo
                                 1898.



                          PROPRIETÀ LETTERARIA

                       RISERVATI TUTTI I DIRITTI.

      _Gli editori_ R. BEMPORAD & FIGLIO _dichiarano contraffatte
            tutte le copie non munite della seguente firma_:

     [Illustrazione: firma manoscritta]

         Firenze, 1898. Tip. Cooperativa, Via Pietrapiana, 46.



LE “PENSIEROSO”

CONFERENZA DEL Marchese COSTA DI BEAUREGARD.


  _Mesdames, Messieurs,_

Ma première pensée, lorsque j'ai accepté la très gracieuse invitation
qui m'amène ici, a été de vous parler du roi Charles-Albert, et
naturellement, j'ai cherché quelqu'épisode de sa vie, qui pût avoir
pour vous un intérêt particulier. Le séjour que le prince fit à
Florence, de 1821 à 1823, sa correspondance pendant ces années
de disgrâce, les négociations qui mirent un terme à son exil, me
semblèrent tout d'abord se prêter à quelques récits curieux.

Peut-être même, aurais-je été assez heureux, grâce à la correspondance
inédite du vicomte de Châteaubriand et du comte de La Ferronnays, pour
vous donner quelques renseignements nouveaux sur ce qui se passa au
congrès de Vérone en 1823. Mais je l'avoue, au moment de me mettre
à écrire, le cœur m'a manqué de livrer à de nouvelles discussions
la grande et chère mémoire du roi Charles-Albert. Qu'y pouvait-elle
gagner?

Non pas que je conteste la valeur intrinsèque des documents que l'on a
déjà apportés, que l'on apportera sans doute encore pour mettre dans
sa vraie lumière l'énigmatique figure du dernier Carignan: c'est à
leur valeur morale que je m'en prends. Celle-ci m'apparaît douteuse,
tant les pièces produites sont et seront toujours contradictoires. Je
me borne, pour l'instant, à constater cette contradiction; j'essaierai
tout à l'heure d'en préciser la raison. Dussé-je, en attendant,
passer pour paradoxal, j'ose dire que les historiens qui voient dans
Charles-Albert un roseau agité par tous les souffles de Pathmos voient
juste, juste aussi bien que les biographes qui trouvent en lui un
reflet du prince de Machiavel.

La question est de savoir si, les uns comme les autres, ne prennent pas
simplement dans leurs appréciations l'effet pour la cause.

De l'aveu de tous, Charles-Albert était un imaginatif, un impulsif,
pour me servir d'un mot à la mode. Quoi qu'il dît, quoi qu'il écrivît,
il était sincère, mais d'une sincérité momentanée, c'est-à-dire que sa
pensée, comme sa volonté, ne reflétaient que des sensations présentes.
Elles changeaient donc selon les circonstances.

La raison de cette mobilité est ce que je me permets d'appeler le
secret du roi. Le cœur a des secrets profonds qu'on découvre seulement
quand on le brise; mais pour qui est en possession de ce secret, tout
s'explique. Les faits, fussent-ils contradictoires, s'enchaînent.
Je vais plus loin, ils deviennent logiques dans leur apparente
contradiction.

Je sais bien que l'on traite parfois de roman l'histoire ainsi regardée
par son côté psychologique. Ce dédain deviendrait explicable si ceux
qui le pratiquent arrivaient eux-mêmes, en ne s'appuyant que sur
la matérialité des faits, à établir d'indiscutable façon la vérité
historique. Mais en est-il ainsi?

Que de fois il suffit de la découverte d'un document, apocryphe
peut-être — cela s'est vu et se verra encore — pour mettre toute
critique en déroute. Il est plaisant alors, d'entendre ces docteurs
déconcertés se dire l'un à l'autre:

    Altro è da veder che tu non credi....

Mais, pour en revenir de ma théorie psychologique, que votre indulgence
excusera, j'espère, au prince auquel je vais essayer de l'appliquer,
je vous dirai, Messieurs, que je croyais et que je crois encore à un
autre Charles-Albert qu'à celui qu'ont prétendu révéler de récentes
publications. Celui-là était non moins héroïque, mais plus homme,
peut-être, c'est-à-dire plus à notre portée. Mon enfance avait appris
à l'aimer, ma jeunesse à l'admirer, et, lorsque pour moi, l'âge est
venu de l'étudier, je me suis souvenu des confidences paternelles et du
culte que tous les miens avaient voué à leur maître.

Ils avaient accepté, pour le servir, les rôles les plus divers. Tour
à tour, Mentor auprès de Télémaque, Sancho auprès de don Quichotte,
Crillon à la suite de Henri IV.... Et, toujours, ils avaient été
largement payés de leur dévouement par les expansions attendries ou
ardentes de cette âme royale, ordinairement si repliée sur elle-même.

Ce sont donc les échos de traditions, hélas! déjà lointaines que
j'apporte. Chers souvenirs, d'autant plus précieux, qu'on ne trouve
plus autour de soi, personne à qui consacrer son dévouement.

Pour qui souffre de ce mal, le passé a un charme infiniment reposant.
Les figures s'y estompent doucement dans la brume qui voile ce qu'elles
peuvent avoir de trop humain.

Qu'importe à la sublime harmonie du _Pensieroso_, la toile qu'une
araignée a pu filer il y a cent ans dans le casque du héros? Tout à
l'heure en pénétrant dans la chapelle des Médicis, je rapprochais de ce
Pensieroso, que Michel-Ange a placé à la garde d'un tombeau, cet autre
Pensieroso que Dieu a préposé à la résurrection de votre grand peuple.

Tous deux, le doigt appuyé sur la bouche, semblent y refouler leur
secret, tandis que d'un même regard, ils sondent les mystérieuses
profondeurs de l'avenir.

Dans le roi Charles-Albert, dont je vais avoir l'honneur de vous
parler, comme dans le marbre de Michel-Ange, on devine sous une même
rigide apparence, une âme atteinte de cette mélancolie que Leopardi a
définie: «le plus sublime des sentiments humains.... Sentir que notre
âme et nos désirs sont encore plus grands que cet univers.... Accuser
toutes choses d'insuffisance et de nullité.... souffrir de leur vanité
et de leur vide, tel est, en effet, le plus beau signe de la noblesse
et de la grandeur d'une âme.»

N'est-ce pas à ce signe qu'a été marquée l'âme du roi
Charles-Albert?... N'est-ce pas à ce signe qu'est marquée l'âme de
l'Italie?

    O anima lombarda,
    Come ti stavi altera e disdegnosa.

L'âme d'un peuple n'a pas d'âge. Rien ne vieillit en elle. Si elle
apparaît, à travers les siècles, avec les mêmes rayonnements, elle
apparaît aussi avec les mêmes ombres. Et quand le génie ou la douleur
la touchent, elle fait éternellement entendre le même cri sublime ou
désolé.

L'église de Santa Croce qui s'élève là, près de nous, n'est-elle pas à
la fois le Panthéon de votre génie et de vos douleurs?

Si Charles-Albert n'a pas eu la prodigieuse grandeur de ceux qui
reposent à Santa Croce, comme eux il a connu les douleurs messianiques,
si je puis ainsi dire.

À ce Messie de l'indépendance italienne, il fallait un Calvaire, et
la croix lui est apparue l'instrument de sa mission. Charles-Albert
souffrit des élancements du passé et des angoisses de l'avenir. Il
n'ignora ni l'ingratitude, ni le doute, ni l'abandon. Il fut déchiré
par tous les espoirs trompés, abreuvé de toutes les amertumes de la
défaite, et torturé jusqu'à son heure dernière par ce mal royal que
j'appellerai, oh! non pas, Messieurs, le mal du pays, mais le mal de la
patrie.

La douleur, l'éternelle douleur, voilà le secret du roi. Terrible
secret, qui est celui de toutes les vies inexpliquées.

Et, sur ce point, je ne redoute aucune contradiction. Leopardi a, dès
longtemps, trouvé ce mot de toute énigme humaine:

    Arcano è tutto fuor che il dolor nostro!


I.

Sans prétendre attribuer à l'atavisme l'importance qu'on lui donne
aujourd'hui, importance qui ne tend à rien moins qu'à supprimer la
responsabilité de nos actes, il est impossible de n'en pas tenir
compte. Et j'estime que l'atavisme a joué ici son grand rôle.

Comment ne pas reconnaître, dans le soldat qu'était Charles-Albert,
le sang du Prince Eugène? Comment aussi ne pas reconnaître, dans
sa mobilité, l'humeur inquiète du Prince Thomas? Comment enfin, en
redescendant les sept générations qui relient ce premier des Carignan
à celui qui fut le père du roi Charles-Albert, comment ne pas suivre
l'évolution qui, lentement, préparait la transition du passé au
présent?

Quand Dieu efface tout ce qu'il a effacé au siècle dernier, c'est pour
écrire autre chose.

Pas plus que nos regrets, nos raisonnements ne changeront sa volonté.
Le mieux est de la reconnaître et de s'y soumettre. Le passé est mort
et ne ressuscitera pas. Il agonisait lorsque naquit Charles-Albert.

Son père était un de ces princes libéraux que 1793 n'avait pas désabusé
de 1789, et qui continuaient, pendant qu'on les dépouillait, à répéter
par habitude, les vieux refrains sur les droits de l'homme, et sur les
douceurs de fraternité.

Sa mère, elle aussi fort libérale, se mettait, après la mort prématurée
de son mari, à courir le monde, l'étonnant fort, par la hardiesse de
ses allures, par son second mariage, et même par ses excentricités.

Comment l'incohérence de ces temps étranges, où tout s'effondrait, et
où tout renaissait dans une inexprimable confusion, n'aurait-elle pas,
indépendamment de l'atavisme, influé sur l'âme de l'enfant qui naissait
en 1798?

Je lisais l'autre jour que la mère d'un illustre écrivain français
avait été frappée d'un coup de lance par un cosaque, lors de l'invasion
de 1814, et que l'enfant, atteint du même coup, porta au flanc une
blessure qui ne se cicatrisa jamais.

De même, la mère de Charles-Albert, rudement frappée — quoi qu'elle
en eût — par la révolution, n'avait pu soustraire l'enfant qu'elle
portait, à un terrible contre-coup.

Charles-Albert le reçut et la plaie ne se ferma jamais.

Meurtri, ballotté par tous les vents de la mauvaise fortune, ce fut «de
frissons en frissons», comme dit le poète, qu'il fit la découverte de
la vie.

Rien ne réchauffa son enfance délaissée. Philippe de France était né
ennuyé, disait sa mère. La mère de Charles-Albert aurait pu dire avec
plus de vérité encore de son fils, qu'il était né malheureux, sans que
d'ailleurs, elle parut en prendre grand souci.

On ne se rend pas toujours compte du mal que font à l'enfant ses
tendresses repoussées.

L'indécision, la timidité, sont les tristes suites des heurts qui l'ont
tout d'abord froissé. Chez lui, les refoulements de ce besoin qu'a
l'être humain d'aimer et d'être aimé, laisse d'ineffaçables traces.
La timidité du premier âge devient peu à peu de la dissimulation.
L'enfant, comme pour se protéger, se met alors sur le visage un masque
qu'il ne quittera plus; n'osant se montrer ce qu'il est, il se grime,
et se fait juger pour ce qu'il n'est pas.

Et, je vous le demande, comment ne se fût-il pas replié sur lui-même,
le pauvre petit être maladif, pour qui sa mère insoucieuse ne montrait
même pas la plus élémentaire pitié?

Au cœur de l'hiver, Madame de Carignan, devenue Madame de Montléart,
faisait monter sur le siége de la voiture où elle courait le monde,
votre futur Roi, Messieurs....

«Ce que j'ai souffert alors ne se peut exprimer, disait plus tard
Charles-Albert.»

                             . . . . . . .

Etrange femme vraiment, qui écrivait:

«L'Ossian de l'abbé Cesarotti fait tout mon plaisir.... Ses pensées
si sont semblables aux miennes, que je ne puis me défendre des mêmes
visions.»

Etrange mère qui réglait sur ces visions l'éducation de son fils.
Cette éducation, commencée à Paris, se poursuivait à Genève et un peu
partout, selon les hasards d'une fantaisie vagabonde et les alternances
d'une situation financière des plus précaires.

D'ailleurs, il n'est pas excessif de le dire, la jeunesse de
Charles-Albert souffrit même de la pauvreté, et cette souffrance
influa, elle aussi peut-être, sur la formation de son âme.

Combien Joseph de Maistre avait raison quand il affirmait «que le
superflu était chose nécessaire.»

Oui, la pauvreté est contraire au développement, à l'épanouissement de
cette confiance en soi que l'on peut appeler l'orgueil de la vie, et
qui est indispensable à qui doit gouverner les hommes.

Si le roi Charles-Albert n'en fut pas réduit, comme le Tasse enfant
«à emprunter à une chatte amie, la lumière de ses yeux», ainsi que le
raconte un sonnet célèbre, il en était réduit, pour se nourrir «au pain
brun».... et il en était réduit, pour dormir, à partager le lit de son
camarade d'école Duby, le petit lampiste Genevois.

Cette vie si frêle était donc en butte à toutes les privations, et
l'enfant royal, rudoyé dans ses tendresses, froissé dans ses instincts,
entravé dans ses désirs, avait si l'on peut ainsi dire, l'âme décolorée
comme le visage.

À 12 ans, Charles-Albert, pâle, étiolé et trop grand pour son âge,
n'aimait personne, personne ne l'aimait. La douloureuse enfance s'était
passée dans la nuit! Sa jeunesse allait se passer dans le vague, vague
étrange, causé par les vicissitudes qui mettaient en quelque sorte, au
congrès de Vienne, tous les trônes de l'Europe à l'enchère.

Que valaient, que pesaient, dans ces enchères, les droits de l'enfant
vagabond de qui j'esquisse l'histoire?

Déchu de son rang, devenu le comte de Carignan par la volonté de
Napoléon, sous-lieutenant dans un régiment de dragons français, renié à
Turin, haï à Vienne, seul, désarmé contre la plus formidable coalition
de rancunes et d'intérêts qui se puisse imaginer, que fût-il advenu de
Charles-Albert, si le Prince de Talleyrand, parlant au nom du roi de
France, ne se fût fait le champion du déshérité?

Jamais, je crois, les destinées de l'Italie ne furent plus aventurées.
La branche aînée de Savoie s'éteignait. Il était question d'abroger la
loi salique au profit du duc de Modène, le gendre de Victor-Emmanuel
I^er.

Que serait aujourd'hui ce noble pays, Messieurs, si l'Autriche avait
alors poussé ses garnisons jusqu'au pied du Mont-Cenis, et installé un
de ses archiducs dans le palais royal de Turin?

Faut-il s'étonner si la clairvoyance de la jeune Italie saluait dès
1815, dans le Prince de Carignan, le représentant de ses droits et de
son indépendance?

Quoi de surprenant à ce que le prince entendît ces soupirs d'espérance
qui montaient vers lui, comme ces chants que chantent dans la nuit les
oiseaux que leur instinct avertit de l'aube prochaine?

Mais n'était-il pas tout naturel aussi, qu'autour de lui, les vieilles
rancunes s'avivassent, et que les ambitions déçues s'en prissent à lui
de leur insuccès?

L'inexpérience du prince de Carignan, saisie par tant de courants
contraires, était fatalement condamnée à d'étranges fluctuations.
Charles-Albert traversait, en effet, depuis son retour à Turin, cette
période d'indécision où se prépare secrètement l'avenir, où les yeux
s'ouvrent à toutes les lumières, et les oreilles à tous les bruits, où
la main hésitante se tend vers toutes les tâches, où l'esprit enfin,
cherche sa définitive inspiration.

J'ajoute que si, parfois, le Prince parvenait à se départir de ses
instinctives défiances, c'était — la chose est bien naturelle — au
profit de ceux qu'il pouvait regarder comme des amis.

Ceux-là, d'ailleurs, pour pénétrer jusqu'à son cœur, trouvaient un
chemin qu'avaient aplani bien des déboires et bien des humiliations!

Tout était pour blesser l'âme généreuse de Charles-Albert dans cette
vieille cour de Sardaigne, qui ne semblait marcher qu'à reculons, les
yeux sans cesse fixés sur le passé. Vous souvenez-vous, par exemple,
de cet étonnant décret par lequel, à peine revenu de Cagliari, le bon
roi Victor-Emmanuel ordonnait.... «que, sans avoir égard à aucune
autre loi, on eût à observer, à partir du 21 mai 1814, les royales
constitutions de 1770.»

Pouvait-il rien être pour faire un plus étrange contraste avec ce
qui se passait partout ailleurs, en Italie? À Milan, le comte Porro
fondait le _Conciliatore_, et voyait accourir autour de lui, comme
accourent vers le phare, les barques en détresse, Romagnosi le
jurisconsulte, Gioja l'économiste, Monti le poète, Silvio Pellico,
Manzoni, Confalonieri. Partout, aussitôt, sous leur patronage, et sous
le patronage de Byron, de Schlegel, de Lord Brougham, se fondaient
des groupes d'enseignement, tandis qu'à l'étranger, Ugo Foscolo, Gino
Capponi, Berchet se faisaient les enthousiastes apôtres de l'avenir
italien.

Vagues encore, il est vrai, les aspirations de l'Italie ne tendaient
qu'à l'expulsion de l'Autrichien. Mais c'était précisément la
simplicité du programme qui en faisait le danger. Ce programme ralliait
toutes les nuances de l'opposition et ne pouvait, en ce qui concernait
Charles-Albert, que faire vibrer les nobles instincts de sa race.

À vingt ans, on ne marche à la conquête du vrai que par bonds
aventureux!

Lorsque jadis Savonarola gémissait dans ses merveilleux _canzoni_, sur
les maux de son siècle, il croyait entendre une voix lui dire:

    «_Pleure et tais-toi...._»

Comment cette voix, même s'il l'avait entendue, eût-elle arrêté un
Prince jeune, patriote et malheureux? Malheureux est un mot excessif,
peut-être, mieux vaut dire meurtri. Meurtri dans son amour-propre,
meurtri dans ses affections intimes! Charles-Albert a épousé une
archiduchesse Autrichienne. On donne à sa femme le pas sur lui, dans
toutes les cérémonies. Encore, s'il l'aimait? mais non, il ne l'aime
pas, il ne peut l'aimer. Le Prince souffre de la médiocrité de sa
femme, comme il souffre de la médiocrité du roi, comme il souffre de
celle du gouvernement, comme il souffre de tout ce qui l'entoure et
l'étouffe.

Quand on n'est pas heureux, on accueille la plainte d'autrui avec
une sorte de volupté. Il semble que ce soit un soulagement d'entendre
gémir. Charles-Albert en est là. Il voit triste, si je puis ainsi dire,
et ne s'attache qu'aux gens qui voient comme lui. Hélas! il ne laisse
que trop deviner ses intimes sentiments à ceux qui, autour de lui, ont
intérêt à le desservir ou à le compromettre.

Aussi, quand éclate la révolution, le Prince de Carignan en devient,
aux yeux du plus grand nombre, l'éditeur responsable.

Je n'ai pas à vous rappeler l'échauffourée de 1821. Le trône, un
instant ébranlé, se raffermit bien vite. Charles-Félix succède au
débonnaire Victor-Emmanuel. Il continue les errements de son frère avec
plus de fermeté, et le Prince de Carignan, après avoir été l'éditeur
responsable de la Révolution, en devient, pardonnez-moi le mot, le bouc
émissaire.

Il n'est pas, en histoire, d'épopée sans quelqu'épisode de deuil!

Le 2 avril de cette année 1821, le Prince, banni de son pays, arrivait
à Florence, et pouvait répéter cette plainte du Dante:

«Je m'en vais dans le pays de notre langue, étranger et presque
mendiant.... et j'ai paru misérable à bien des gens qui m'avaient
imaginé sous une autre forme....»

Oui, on l'avait imaginé sous une autre forme, celui qu'on appelait
à Turin, le Prince de la jeunesse. On l'avait acclamé comme une
espérance. On ne voyait plus en lui qu'un vaincu, quelques-uns même ne
voyaient en lui qu'un coupable; et cet enfant de 25 ans tombait écrasé
sous la plus cruelle douleur qui existe ici-bas, la douleur d'être
méconnu.

Cette douleur frappait le Prince de Carignan en plein cœur, en pleine
vie, en pleine illusion.

Si l'étude que je poursuis devant vous était une étude purement
historique, j'aurais à vous raconter ce qui s'était passé à Turin, ce
qui se passa à Florence, ce qui allait se passer à Vérone.

Mais je n'ai ici, qu'un médiocre souci des faits. C'est l'âme de mon
malheureux prince, comme disait le vieux Costa qui avait eu l'honneur
de l'accompagner à Florence, c'est cette âme mystérieuse que je veux
continuer à interroger.

«Le désespoir de mon prince, écrivait le fidèle écuyer, frise la folie.»

Quelques-uns pourtant n'ont voulu voir dans ce désespoir qu'une
ambition déçue. Mais pour être ambitieux, il faut croire à la vie.
Charles-Albert ne semblait plus croire à grand chose de ce qu'elle
promettait.

Sans crainte d'exagérer, je puis dire que la vie lui était à charge, et
qu'une étrange rupture s'était faite entre les ambitions humaines, et
son âme endolorie.

Le mysticisme qui n'avait fait jusque-là qu'effleurer le Prince, était
en quelque sorte devenu le seul flambeau qui guidât ses pas, «dans la
forêt sombre où il entrait au milieu de sa vie.»

Ce fut à la lueur de ce flambeau que Charles-Albert poursuivit dès lors
sa marche, interprétant à son gré l'éternelle vérité et adaptant le
dogme, quelques fois la morale, aux passions de son cœur et aux rêves
de son patriotisme.

Le mysticisme est l'exagération du sentiment religieux.

Comme toute exagération, il défigure ce qu'il prétend grandir,
et compromet ce qu'il croit épurer. Vivant dans un surnaturel de
convention, l'âme estime tout permis, croyant purifier jusqu'à ses
fautes.

«La guenille,» comme disait Henri IV, «ne perd jamais ses droits, et il
arrive parfois à l'ange de faire la bête.»

Peut-être la chose arriva-t-elle à Florence, quand le Prince associait
le scapulaire à l'échelle de soie, le balcon de Juliette à la cellule
de Savonarole, et envoyait dans un missel ses messages d'amour.

Que voulez-vous?

    Trovai l'amor nel mezzo della via
    Con abito leggier di peregrino.

Les défauts chez l'homme sont la fumée sans laquelle il n'est pas de
flamme.

Et ne retrouvez-vous pas cette flamme qui, douloureusement, consumait
l'existence du Prince de Carignan, dans ce qui aurait dû l'embellir et
la charmer?... Ne la retrouvez-vous pas dans ce mot si désolé: «Je ne
suis sûr de moi, ni en politique, ni en amour»?

Mais si le temps peu à peu embaumait ses souffrances d'amour, les
souffrances politiques, patriotiques (devrais-je dire) du prince,
demeuraient sans remède.

Il voyait, malgré les efforts d'une impitoyable réaction, le vieux
monde s'abîmer, et il sentait sous ses pieds les frémissements du monde
nouveau.

«_Eppur si muove_,» disait Galilée.

_Eppur si muove_, répétait celui dont une aveugle politique menaçait de
paralyser à jamais l'élan et la clairvoyance.

Tout cela date d'hier, et cependant, ne dirait-on pas Charles-Albert
le héros de quelqu'une de ces chroniques qui se perdent dans les brumes
du moyen-âge? Et ce roi Charles-Félix ne vous apparaît-il pas comme un
type de souverain emprunté à quelque légende? et ce petit royaume qu'il
gouvernait si sagement, ne vous rappelle-t-il pas quelqu'une de ces
chapelles où les moines, jadis, chantaient éternellement l'office des
morts?

Que reste-t-il des répressions à outrance de 1821, des mœurs
patriarcales du Piémont, du gouvernement paternel du bon Charles-Félix?

On ne tue pas son successeur.

Le successeur, c'est la réaction fatale. C'est l'explosion de la force
comprimée. C'est la découverte qui bouleverse la routine. C'est l'idée
nouvelle qui rompt avec la tradition.

Et c'est toujours à la théorie par laquelle j'ai commencé cette étude
qu'il faut revenir. C'est la souffrance qu'il faut donner pour point
d'appui, ou plutôt pour compagne à tout grand effort «sur ce chemin de
halage où,» comme dit Châteaubriand, «les hommes sacrifiés traînent le
vieux monde vers un monde inconnu.»

La souffrance devait frapper dans le prince de Carignan, le vieil or
de Savoie à une effigie nouvelle, ne lui laissant de l'ancienne effigie
que ses lauriers.

Vous vous souvenez de cette fière devise du héros de Saint-Quentin:
«_Spoliatis arma supersunt_.»

Rien n'est désespéré pour un prince de Savoie quand on lui laisse son
épée.

C'est l'épée à la main qu'Emmanuel-Philibert a retrouvé la route de ses
Etats.

C'est au Trocadéro que Charles-Albert a reconquis son trône.

Au premier coup de canon, l'âme héroïque de Savoie rentra dans ce corps
alangui, mourant, et le fit revivre.

«Mon prince est fou à lier,» écrivait le fidèle Costa. «Mais cette
fois, il est fou de joie. Il nous faut des princes de cœur et de main,
comme disait Henri IV; le mien est de ceux là.»

Le descendant du Prince Eugène se battit à côté du petit fils de Louis
XIV; on vit Charles-Albert montant à l'assaut, s'envelopper dans les
plis du drapeau blanc avec le même amour que s'il eût été le sien, et
l'on entendit l'armée française acclamer le prince italien. L'écho de
ces acclamations se prolonge, Messieurs, et de l'autre côté des Alpes,
les épaulettes rouges du Trocadéro se confondent encore dans un même
souvenir avec les galons de laine de Palestro.

Les chevaliers au moyen-âge avaient cette héroïque coutume de donner un
nom à l'épée qui personnifiait leur bravoure.

    Il y avait, dit le poète, deux grandes épées,
    Dont les lames d'un flot divin furent trempées.
    L'une a pour nom Joyeuse, et l'autre Durandal.
    Sœurs jumelles de gloire, héroïnes d'acier,
    En qui du fer vivait l'âme mystérieuse,
    Que pour son œuvre, Dieu voulut s'associer....
    . . . . . . . . . . . . . . . . .

Messieurs, vous savez quelles sont ces épées, laissons donc l'allégorie
aux poètes.

L'épée d'Italie et l'épée de France ont trop souvent besogné les mêmes
besognes, ainsi qu'on le disait jadis, pour qu'elles ne se souviennent
pas toujours qu'elles ont été trempées du même flot divin, et qu'elles
sont sœurs comme Joyeuse et Durandal.


II.

Comme tant d'autres de vos grands hommes qui rentrèrent dans leur
patrie amnistiés par les acclamations de l'étranger, le prince de
Carignan revient en Piémont le front entouré d'une auréole. Il reprend
officiellement son rang d'héritier présomptif, mais les défiances,
quand même n'ont pas désarmé autour de lui. Tout, jusqu'à ses longues
moustaches, est prétexte aux récriminations de la Cour.

Il vit seul à Racconis. À peine ose-t-on s'avouer son ami. Il ne
sait rien des affaires du pays sur lequel cependant, il doit régner.
Charles-Félix expire sans l'avoir fait appeler à son lit de mort.

C'est sans illusion comme sans joie que Charles-Albert gravit, en 1831,
les marches du trône qu'on lui a si longtemps et si âprement disputé.

Le malheur s'est à ce point incrusté en lui, que le roi continue
le prince de Carignan. Pendant les premières années de son règne
qui semblent heureuses, il vit, se défiant de chacun, se défiant
de lui-même, se défiant des mirages de l'absolue puissance. À cette
âme si rudement façonnée par l'adversité, pas plus la gloire que les
satisfactions d'une royauté banale ne peuvent suffire. Il a placé plus
haut son rêve.

«Que le roi se fasse le chef des Italiens.....» avait dit Joseph de
Maistre en 1812.... Et si je rappelle ici ce mot du grand inspiré,
c'est pour préciser le rôle de Charles-Albert.

Car, quoiqu'on ait pu dire, jamais le roi n'a confondu ces deux choses:
la révolution et le patriotisme.

Certaines préventions qui traînent encore sur sa mémoire, se
dissiperont le jour où l'on aura enfin compris que le grand souffle qui
passa sur l'Italie, de 1831 à 1848, fut, aux yeux de Charles-Albert, un
souffle patriotique et non pas un souffle révolutionnaire.

Lentement, progressivement, le roi suit le conseil de Joseph de
Maistre. Il se fait le chef des Italiens. Mais au prix de quel effort,
à travers quels déboires, au milieu de quelles calomnies!

L'Europe admire la sagesse de son administration et ne croit pas en
lui. Le mal intime qui le ronge n'a pas désarmé.

Voilà quinze ans que Charles-Albert règne. Entrez dans son oratoire.
Le roi s'est levé avant le jour. Voyez son visage défait, amaigri,
ses traits flétris, sa haute taille vacillante.... Voyez ses cheveux
blancs, et il n'a pas quarante ans. Vous le diriez un vieillard si son
œil ne trouvait, dans le contraste, un nouvel éclat. Nierez-vous qu'il
y ait là un mystère de douleur dont ce crucifix, devant lequel vous
trouvez le roi prosterné, reçoit la sinistre confidence?

On raconte que le plus illustre des Scaliger, le fidèle ami de Dante,
voulant faire de son palais un asile attrayant pour tous les grands
hommes, avait fait représenter dans les divers appartements qui leur
étaient réservés, des symboles analogues à leurs destinées.

Pour les poètes, c'étaient les muses. Mercure tendait les bras aux
artistes. Le Paradis ouvrait ses portes devant les moines. Mais l'image
de l'inconstante fortune planait sur toutes ces allégories!

L'Italie, Messieurs, ne ressemblait-elle pas, en 1847, au palais de
Scaliger?

Tandis que le roi était aux pieds de son crucifix, le pape entrevoyait
le paradis dans la liberté de ses peuples, les poètes faisaient appel
aux Muses pour chanter la délivrance de la patrie; les révolutionnaires
invoquaient d'autres dieux.

Et tous, du Nord au Midi de la Péninsule, saluaient l'aube prochaine
sans voir que l'inconstante fortune planait aussi par dessous leurs
rêves.

Je ne sache pas dans l'histoire de votre pays, une période plus
dramatique, plus émouvante que celle qui allait s'ouvrir.

Rien ne devait manquer à l'épopée, ni la grandeur du sujet, — la guerre
de l'indépendance italienne, — ni le caractère saisissant du décor:
l'Europe en feu de 1848, ni surtout l'illustration des personnages qui
allaient entrer en scène.

Au premier rang, le pape Pie IX, un pape comme on n'en reverra
plus, réformateur, patriote et libéral. Le Prince de Metternich
représentant vieilli de la Sainte Alliance, qui allait être emporté
par la tourmente. L'abbé Gioberti, l'auteur, un instant célèbre, du
_Primato_. Mazzini, le plus grand agitateur de son siècle; Manin, le
noble défenseur de Venise; et enfin, le feld-maréchal Radetzky, tenant,
dans ce drame politique et militaire, le double rôle de la force et du
destin.

Et puis, émergeant de l'ombre, faisant leurs premières armes ou leur
apprentissage politique, le duc de Savoie, le duc de Gênes, Cavour,
Urbain Rattazzi, La Marmora, Cialdini....

Mais je n'ai pas nommé tous les acteurs.

Il en manque un, celui qui, dans la tragédie, va jouer le rôle masqué
du traître, je veux dire la révolution.

Son rôle primera tous les autres, celui du Roi, celui du Pape.

C'est elle qui parlera, commandera, agitera. C'est elle qui créera les
popularités, qui les portera aux nues, qui les foulera aux pieds, qui
défera le lendemain l'ouvrage de la veille, toujours criant, hurlant,
pour acclamer, comme pour maudire.

Oui, vraiment, la Providence divine et la liberté humaine, ces deux
puissances dont le concours explique l'histoire, semblent s'être mises
d'accord, en 1847, pour changer en Italie, la direction des choses,
et Charles-Albert sent le poids des responsabilités écrasantes que lui
créent Dieu et les hommes!

Il aborde ces temps terribles où Machiavel disait qu'il faut être
tour à tour Renard et Lion, car les nécessités du jour sont sans cesse
contredites par les nécessités du lendemain.

Et quels échos ces contradictions n'éveillent-elles pas dans la
conscience endolorie du roi!

Rompre avec un passé de 800 ans, lui semble un sacrilége. Et cependant,
ce sacrilége ne doit-il pas le commettre, puisqu'en le commettant, il
n'immolera que lui même?

Comme Hamlet, il sent qu'il y a quelque chose de pourri dans le pays
qu'il gouverne, il comprend qu'un changement s'impose.

Peut-être l'assainira-t-il, ce pays, par le don de cette constitution
qui apparaît à quelques uns comme un moyen de régénération?

Le penchant du roi l'y porte, car opprimé lui-même si longtemps, il
sympathise avec tous les opprimés; il lui semble qu'affranchir un
peuple soit équitable.

Mais il se demande si cette liberté amènera la justice qu'il rêve.

Qu'ont gagné à la liberté les nations qui l'ont conquise, sinon des
vices et des souffrances de plus?

Tyrannie des forts, écrasement des faibles, voilà le spectacle que
lui offre l'histoire depuis le commencement du monde, sans que les
révolutions y aient rien changé.

Existe-t-il réellement un remède aux maux de l'humanité, et n'y a-t-il
pas en elle la même inaptitude au bonheur que le roi constate en lui
même?

Doutes, anxiétés, hésitations le brisent.

Tantôt, il se reproche d'être tyrannique, tantôt d'être faible.

Tantôt, il veut donner; tantôt, il croit devoir reprendre. Plein
de pitié pour le mal d'autrui, il veut trancher dans le vif pour
guérir; puis, il recule, de peur de tout compromettre. Sa pensée n'est
qu'un tissu de courts espoirs, de longues angoisses, de perpétuelles
inquiétudes.

Sa vue se trouble, et par un étrange phénomène psychologique, son amour
pour ses peuples, son enthousiasme pour leur affranchissement, devient,
Sieurs, l'asservissement de sa vie.

Voilà dans quelles angoisses s'abîme, sous quels écrasements succombe,
aux pieds de son crucifix, ce roi absolu qui, lui aussi, a des sueurs
de sang!

Mais enfin, vient l'heure où la fatalité a raison de ses hésitations.

Vous le savez, les espérances éveillées deviennent des droits, et la
foule bientôt acclame, non plus comme octroyée, mais comme conquise,
cette constitution qui servit, si je puis ainsi dire, de transition,
entre le calme prologue et le douloureux épilogue du règne de
Charles-Albert.

Et à propos de cette constitution, laissez-moi vous raconter un fait
par lui-même insignifiant, mais qui cependant prouve qu'en histoire,
les petites choses servent parfois à éclairer les grandes.

Quelques jours avant de quitter Paris, je causais avec ce soldat,
à la bravoure duquel, à Castelfidardo comme à Mentana, l'Italie a
rendu hommage; je causais avec le général Charette de l'honneur qui
m'attendait ici.

Et lui, évoquant les lointains souvenirs de sa jeunesse, me raconta
qu'en 1848, il était élève à l'école militaire de Turin.

Grandes étaient pour l'enfant les bontés de Charles-Albert, car vous le
savez, Charette est le petit-fils du duc de Berry.

Or donc, comme tous ses camarades, à qui la proclamation du _Statuto_
donnait une journée de liberté, le futur papalin acclamait la
liberté de tout son cœur; à 18 ans, on aime l'amour pour l'amour,
l'enthousiasme pour l'enthousiasme, et le _Statuto_ par dessus le
marché. Charette allait donc, faisant retentir la Via Dora Grossa de
ses cris patriotiques lorsque passe un escadron de carabiniers, et
qu'une main touche l'enfant à l'épaule.

Il se retourne. C'est le roi. Le roi qui passe morne, triste, qui, de
sa voix grave dit à l'enfant: «Ne crie donc pas si fort.»

«Sans doute,» disait Charette, «Charles-Albert avait deviné les
blasphèmes du Vendredi Saint par delà les acclamations du dimanche des
Rameaux!

«Le souvenir de cette apparition, de cette parole,» ajoutait-il, «me
demeure présent comme s'il datait d'hier.»

Les rares survivants, Messieurs, qui à cette heure décisive aperçurent
Charles-Albert, rediraient, si on les questionnait, ce qu'a dit mon
noble ami de la tristesse du roi. Car les pressentiments ne trompent
pas; ne sont-ils pas les prophéties du cœur?

Plus promptement encore que le roi ne l'avait imaginé, la révolution
faisait son œuvre.

À Paris, elle balayait un trône. Elle éclatait à Vienne, où elle
balayait le prince de Metternich, en pleine conviction de son
infaillibilité.

Il ne fallait cependant chercher ni à Paris, ni à Turin, ni à Vienne,
le point aigu de la situation: par la force des circonstances, il était
à Milan.

Je n'ai pas à vous rappeler la lutte héroïque des Milanais, en 1848.

Je n'ai pas à vous rappeler davantage le mot prêté au maréchal Radetzky
«qu'une saignée de trois jours assurerait une paix de trois siècles à
l'Italie.»

Cette paix ne pouvait être qu'une guerre à outrance. Elle allait
soudainement révéler à l'Europe une solidarité qui, surmontant tous les
obstacles, devait vous donner un jour, Messieurs, la Patrie Italienne!

Quelle force unifiante dans l'idée monarchique, quelle puissance dans
ce mot de Patrie!

Le roi, pour un pays, est comme une clé de voûte.

Les Italiens, alors, pouvaient ne pas aimer la personnalité de
Charles-Albert, mais ils avaient foi dans le principe qu'il incarnait.

Ce prince représentait l'affranchissement et l'autonomie d'une Italie,
capable de vivre de sa propre vie et de se gouverner elle-même. Roi et
peuple s'appelaient, devinant qu'un glorieux avenir couronnerait leur
commun effort.

Dans ses longues heures de solitude et de méditation, Charles-Albert si
hésitant d'ordinaire, s'était fait une inébranlable certitude de cet
avenir et sa foi religieuse, plus impérieuse encore, si je puis ainsi
dire, que sa foi politique, le jetait dans l'action.

«L'homme qui n'est pas ton frère ne doit pas régner sur toi»; tel était
le verset biblique qui hantait sa pensée, et sans cesse passait devant
ses yeux, éblouissant comme l'éclair.

Toute sa vie le roi avait entendu, — pardonnez-moi d'employer ici
encore une image, — toute sa vie le roi avait entendu un _duo_
chanté par deux voix discordantes qui, tour à tour, s'élevaient des
profondeurs de son âme, et voilà que, tout à coup, elles s'accordaient
dans le splendide unisson du cri de guerre qui retentissait d'un bout
à l'autre de votre pays.

Arrière les scrupules! Qui du droit ou de la force l'emportera dans ce
champ clos où ils vont se mesurer? Peu importe!

Imaginez ce spectacle!

En face du palais royal de Turin, le soir du 22 mars 1848, des
milliers et des milliers de visages se lèvent vers le balcon; des
milliers de poitrines ne respirent plus; des milliers de cœurs sont
sans battements. Indescriptible est l'émotion. Tout à coup, la loge de
Pilate s'ouvre, Charles-Albert sort de l'ombre, et se montre à la lueur
des torches comme une fantastique apparition.

Auprès de lui sont ses fils; un peu en arrière sont les envoyés de
Milan. Le roi tient dans ses mains une écharpe aux trois couleurs
italiennes. Il veut parler. Mais ne pouvant se faire entendre, il agite
cette écharpe sur sa tête.

Un ouragan de cris semble la soulever et la faire claquer comme un
drapeau.

C'était une déclaration de guerre jetée à l'Autriche par tout un peuple
dont le roi, à cette heure, se faisait le héraut d'armes.

Le lendemain, l'Italie lisait ce que ses peuples n'avaient pu entendre
la veille.

«Nos armes vous apporteront l'aide que le frère doit au frère, que
l'ami doit à l'ami,» disait le roi dans son immortelle proclamation.

«Nous vous seconderons, espérant en Dieu qui a donné Pie IX à
l'Italie....»

Et la patrie italienne s'était dès lors faite chair en lui. C'était
la patrie que le petit soldat, gai et alerte, allait voir passer aux
jours de victoire ou de défaite, dans ce roi pareil à un fantôme, qui
toujours, chevauchait vers l'endroit où la fusillade était la plus
nourrie, où le danger était le plus grand.

«Son visage décharné, son air malade, presque mourant avec un regard de
feu,» écrivait Minghetti à Pasolini, «sa tristesse qui semble repousser
jusqu'à l'apparence d'un sourire, ont sur ses troupes une influence
magnétique.»

De ce visage rayonnait en effet, en même temps, une vaillance de race
et une foi mystique dans la mission à accomplir!

Charles-Albert se regardait comme l'instrument de la Providence, il
était sûr de vivre, tant que la Providence aurait besoin de lui. De
là, cette même impassibilité, et sous les fleurs, et sous les balles,
et devant les acclamations qui saluaient son entrée en Lombardie, et
devant les insultes qui furent, après Milan, la dernière escorte du
vaincu.

Il marchait, si sûr de sa mission, qu'il attribuait à d'obscures
hallucinées, les visions de Catherine de Sienne, la grande libératrice.

Ici, permettez-moi encore un souvenir personnel.

Mon père, qui avait suivi le roi sur tous les champs de bataille de
Lombardie, couchait le soir de la victoire de Goito, dans une mansarde
au dessus de la chambre où dormait son maître.

Le plafond qui les séparait était si mince, qu'aucun bruit ne pouvait
échapper à l'oreille du fidèle serviteur.

Tout à coup, au milieu de la nuit, voilà que des gémissements
parviennent jusqu'à lui.

Mon père descend effrayé, entr'ouvre la porte, croyant trouver le roi
malade. Mais non. Le roi est là, à genoux, les bras étendus en croix,
priant tout haut.

Les larmes inondent ce visage, où nul, je crois, avant cette nuit là,
ne les avait vues couler.

Mon père a toujours pensé, qu'à cette heure, Charles-Albert s'était
offert à Dieu, en victime pour son peuple.

Et chose étrange, cette scène se passait le soir même d'une double
victoire.

Les succès qui avaient marqué les étapes de l'armée piémontaise en
Lombardie, venaient d'être couronnés à Goito et à Peschiera. L'armée
était dans un indicible enthousiasme.

«Dieu aime et protége notre vieille race royale,» écrivait le Marquis
Costa, «car Dieu lui a ménagé un double et beau triomphe. Comme le
roi, devant toute l'armée, embrassait le général Bava, qui venait lui
annoncer la déroute définitive de Radetzky, nous vîmes accourir, venant
de Peschiera, un aide-de-camp de M. le duc de Gênes, chargé d'apprendre
au roi la reddition de la ville. Non, jamais, je n'ai éprouvé une
émotion pareille à celle qui m'a secoué, lorsqu'en ce moment, un
immense cri de: — Vive le roi — s'est élevé de toutes les lignes....»

Quelle mystérieuse intuition isolait donc le roi de l'enthousiasme qui
l'entourait?

Je ne sais rien de plus caractéristique que ces pressentiments du
malheur qu'eut toujours Charles-Albert, pressentiments qui ne faisaient
en quelque sorte qu'aviver sa passion du sacrifice. Cette fois encore,
ils n'étaient pas pour le tromper.

Aux victoires de Goito et de Peschiera, succédaient les défaites de
Custoza et de Volta. Celles-ci n'étaient que le triste prélude du
désastre de Milan.

Je ne vous redirai pas ces navrantes épisodes. À grand peine, peut-on,
le soir du 4 août, arracher le roi du champ de bataille. Depuis une
heure déjà, le canon s'était tu, que Charles-Albert restait là encore
sur les remparts de la ville, le visage tourné vers l'ennemi, espérant
un boulet qui ne vint pas.

La mort glorieuse du soldat, ce dernier, ce seul bonheur qu'il eût rêvé
le fuyait comme tous les autres bonheurs. Mais les agonies pour cela ne
devaient pas lui être épargnées.

Il y a vraiment de singulières coïncidences, ou plutôt d'étranges
ironies dans les choses. Vous souvenez-vous de ce balcon où
Charles-Albert naguère apparaissait à Turin, agitant devant le peuple
en délire l'écharpe aux trois couleurs italiennes? Vous souvenez-vous?

Ce balcon s'appelait le balcon de Pilate. Ah! c'est bien encore de ce
nom qu'aurait dû s'appeler le balcon du palais Greppi, où les Milanais
insultèrent le lamentable _Ecce homo_ que vous savez.

La couronne de Charles-Albert ne fut plus qu'une couronne d'épines
quand il eut repassé le Tessin.

Il retrouvait son royaume en pleine anarchie, comme du reste l'était
toute l'Europe.

Le ministère Gioberti y avait déchaîné toutes les passions, ou plutôt
toutes les incohérences. Il ne restait au roi qu'un parti à prendre,
celui de la folie; folie sublime qui, seule, pouvait ramener l'union
et la concorde dans les esprits troublés. On venait d'être battu par
Radetzky. On résolut de recommencer la lutte. Cette fois, il n'était
plus question d'arracher à l'Autriche la Lombardie, le Quadrilatère et
Venise. Il s'agissait de l'honneur. Il s'agissait de ramener les cœurs
et les esprits à des passions plus hautes que celles de la politique de
parti.

En effet, Messieurs, il n'est rien en ce monde pour parler un plus haut
langage à une nation qu'un champ de bataille. Et il n'est pas de nation
pour mieux comprendre ce langage que la vôtre.

Quant au roi, rien ne pouvait plus l'atteindre en fait d'amertumes, de
déboires, de déceptions, de sacrifices.

Comme le _Taciturne_, il semblait dire:

    Pas n'a été besoin d'espérer pour entreprendre;
    Pas n'est besoin de réussir pour persévérer.

Transportez-vous dans cette salle du Palais de Turin, où s'achèvent en
hâte les derniers préparatifs du départ. Le roi, plus pâle, plus défait
que jamais, donne ses derniers ordres.

A côté de lui, la reine. Cette reine qu'il a épousée sans amour et
qu'il ne paraît pas voir, hasarde en tremblant la terrible question:

«_Quando ci rivedremo, Carlo?_»

Et lui de répondre: «_Forse mai._»

Dans ce jamais est toute la fatalité de la situation. Le mot sonne
comme un glas. Le roi, en effet, sait bien qu'il part, non pour
vaincre, mais pour mourir.

Impénétrable, impassible comme toujours, il suit la route funèbre: on
le dirait déjà raidi par la mort.

La nuit qui précède la bataille, il a toutes les visions sinistres
du moribond. Il en a les mouvements convulsifs, les soubresauts, les
effrois. On dirait qu'il voit des spectres.

Cette fois la campagne fut courte. L'armistice était dénoncé le 14
mars 1849. Le 23, l'armée Piémontaise était vaincue à Novare. Et le
soir même, Charles-Albert, entouré de ses fils et de son état-major,
abdiquait.

Dans une des salles du palais Bellini, à Novare, le roi est adossé à la
cheminée.

Le duc de Gênes et le duc de Savoie se tiennent à ses côtés. Les
généraux font cercle devant lui. Charles-Albert demande s'il est
possible de faire une trouée sur Verceil ou sur Alexandrie.

«Non.»

Alors, il se fait un grand silence dans cette pièce où se joue un
des drames les plus poignants de ce siècle. Et ces soldats se sentent
pénétrés pour leur maître d'une infinie compassion.

Charles-Albert seul reste impassible.

Il reprend de sa voix lente et grave:

«Rien jusqu'ici, ne m'a coûté pour le bonheur du Piémont et de
l'Italie. Je me sens maintenant un obstacle à ce bonheur. Pour que
cet obstacle disparût, j'ai toute la journée cherché une balle sans la
rencontrer. Il me reste l'abdication.»

On se jette sur les mains du roi. On le conjure de renoncer à un projet
si funeste. Mais lui reprend:

«Je ne suis plus votre roi. — Votre roi le voilà, c'est mon fils
Victor.»

Et ce fut fini.

Dieu avait enlevé au roi jusqu'à la force de souffrir, et dans la
petite maison d'Oporto, Charles-Albert entama avec la mort qui, cette
fois, venait au devant de lui, ce dialogue dont parle Michel-Ange:

    L'anima mia che con la morte parla.

La mort lui disait qu'il ne verrait plus les maux de la patrie.

Et lui répondait:

    Grato m'è il sonno e più l'esser di sasso
    Mentre che il danno e la vergogna dura
    Non veder, non sentir m'è gran ventura.

Permettez-moi un dernier souvenir.

Le roi mourant refusait la statue que l'Italie en deuil voulait lui
élever.

Le Tasse mourant refusait, lui aussi, les honneurs du Capitole.

«C'est un cercueil qu'il me faut,» disait-il, «et non un char de
triomphe. Si vous me réservez une couronne, gardez-la pour orner ma
tombe.»

Le Tasse mourut pendant qu'on préparait la couronne de lauriers, et la
couronne fut déposée sur son cercueil.

C'est de même sur le tombeau de Superga que vous avez déposé la
couronne d'Italie.

                             . . . . . . .

Messieurs, combien différente de votre souriant pays est cette rude
Savoie, que j'ai traversée naguère pour venir jusqu'à vous. On dirait
cette région hérissée de forêts, creusée de précipices qui, dans les
visions de votre poète défendait les jardins d'Armide. Et voilà que,
visionnaire à mon tour, il me semblait qu'un souffle faisait frémir
les grands arbres, qu'un écho se répercutait aux rochers, que les
torrents murmuraient des mots vagues. Il me semblait que des entrailles
mêmes du sol, s'échappaient des voix lointaines. Tout cela parlait une
langue que j'avais jadis entendue. C'était la langue des ancêtres;
oui, c'était la langue qu'avaient parlée pendant huit cents ans, de
l'autre côté des Alpes, les serviteurs et les soldats de la maison
de Savoie. Mon cœur frissonnait à ces accents que je pourrais dire
d'outre-tombe, et cependant j'admirais, en revoyant, comme un nid
abandonné, ce château de Charbonnières qui fut le berceau de votre race
royale, j'admirais la destinée des aigles qui s'en étaient envolés.
Dieu, jadis, nous les avait donnés pour maîtres et pour amis, vous les
avez choisis pour rois, ces princes, tour à tour politiques raffinés et
soldats héroïques. Leur mission historique est aujourd'hui accomplie.

Qu'importent, après la victoire, les péripéties, les angoisses de la
lutte? Quel est le champ de bataille qui ne soit jonché de morts?

Arrière donc les douloureux souvenirs et «_Sempre avanti Savoja_.»



SILVIO PELLICO

CONFERENZA DI AUGUSTO ALFANI.


  _Signore, Signori,_

La figura soave di Silvio Pellico, e il dover io parlarvi di lui, mi fa
desiderar più che mai la virtù di quei finissimi artisti della parola,
che nelle opere loro sanno come trasfonder se stessi, e si manifestano
insigni pittori di ingegni e di animi, per l'invidiato segreto delle
caste linee e dei fedeli contorni, e per la magica arte della armonia
fra l'omaggio riverente alla verità della storia e l'abbandono del
genio ai voli arditi dell'estro.

Di Silvio Pellico, così grande nella sua umiltà, e la cui vita fu un
amore costante, un infinito dolore, avrei potuto allora delinearvi
la immagine con mano sicura di storico, con intelletto innamorato
di artista; mentre, invece, non possedendo io quella dottrina e
quell'arte, dovrò a voi parlarne unicamente col cuore; procurando
piuttosto di cogliere fiori (ed oh potessi coglierli tutti!) da quanti
più degnamente scrisser di Silvio, per intesserne una corona, da
deporre con voi sulla tomba del martire.

                                   *
                                  * *

E Silvio Pellico fu martire veramente. Dal 25 giugno del 1789, in
cui vide in Saluzzo la luce, al 31 gennaio 1854, in cui la sua nobile
vita si spense in Torino, le nubi del dolore velarono costantemente i
suoi giorni; ma il cielo di quell'anima, al di sopra di quelle nubi,
si mantenne inalterabilmente sereno, perchè sempre vi rifulse il
sole della giustizia, l'astro benefico della fede, il raggio fecondo
di amore. I suoi martirj suscitarono i primi palpiti della nostra
giovinezza, e, pur cresciuti negli anni, li riandammo pietosamente;
come le avventure di Erminia rinarra anche oggi, coi versi del pio
Torquato, alle solitudini dei nostri monti il canto commosso dei nostri
pastori.

La vita del Pellico, fra le vite di coloro che maggiormente operarono
al risorgimento d'Italia, è una delle più note, non solo fra noi, ma
fors'anco in Europa. Il libro delle _Prigioni_, tradotto in ogni lingua
di popol civile, fu uno dei primissimi libri, su cui apprendemmo a
meditare e a soffrire; il secondo, sul quale imparammo ad amare ed a
piangere; poichè il primo libro, che a noi tutti insegnava questi due
sospiri dell'anima, fu il santo cuore materno. Il cuore materno! Ecco,
Signori, il principal fondamento al carattere e all'eroismo di Silvio
Pellico. Educato in una famiglia di costumi patriarcali e patriottici,
ebbe fin dalla sua fanciullezza a sperimentare quanto fossero duri i
casi della politica; perchè alla caduta della Monarchia piemontese
avevano i Pellico dovuto rifugiarsi sull'Alpi, per non subire le
prepotenze di quella strana specie di liberali, che, secondo il loro
costume, non consentono agli altri il diritto di pensarla diversamente
da loro. E in quei tristi giorni conobbe Silvio anche meglio quale
tesoro di virtù si accogliesse nel cuor di sua madre, in cui pareva
tutta adunarsi la virtù di quel popolo di Savoia dond'ella veniva.
Ai numerosi figliuoli fu coll'integro marito maestra, non solo nei
rudimenti della cultura, ma nei buoni principi del vivere, e negli
esempj migliori; soprattutto nelle lezioni della sventura, e in quella
dignità onde all'uomo di cuore è mestieri di sostenerla.

Ma, tanto felice nei parenti, fu Silvio altrettanto infelice nella
salute; e qui appunto la materna sollecitudine si trovò nel suo regno,
ed egli vide quell'angelo di carità assisterlo nelle lunghe tormentose
agonie, e, con industrie che solo indovina una madre, strapparlo alla
morte, disperato dai medici. Così il concetto di questa donna crebbe
ognora più nel suo spirito, come la sua gratitudine; e la riverenza
filiale, che in lui rivestì le forme più delicate e gentili, dovè
essere la tutrice e la guida di tutti i suoi atti, ed esercitare
sull'animo suo una costante efficacia.

                                   *
                                  * *

L'ingegno del Pellico si rivelava sin dai primissimi anni. Toccava
appena i due lustri, e già componeva una tragedia: componimento
puerile, abbozzato, scorretto, ma che poteva bastare a far in lui
presagire il futuro scrittore dell'_Erodiade_, della _Gismonda_ e della
_Francesca da Rimini_.

Continuando a studiare sotto la guida del buon Manavella in Torino,
dove la famiglia si era, per ragione dell'ufficio paterno, condotta,
recitava Silvio co' suoi fratelli e con altri fanciulli commediole,
che il buon padre dettava per essi, non senza accento di arte e
di verità. Nella piccola Compagnia del teatrino domestico era una
fanciullina, Carlotta. La ingenuità delle grazie, la semplicità degli
atti, la leggiadria del verginale costume s'impadroniscono del cuore
appassionato di Silvio. Già gli splendeva una immagine di donna, tutta
affetto e virtù, maestra e consigliera della vita; un'altra gli si
affacciava ora di donna, che in voi si trasforma, e che, padrona e
schiava del vostro cuore, sorride al vostro destino, ch'è il suo.

Perchè il Pellico era nato ad amare; e in ogni sua opera, infatti, dei
due elementi artistici, il _cuore_ e l'_intelletto_, il primo sempre e
assolutamente prevale. E come il suo cuore palpita di ammirazione e di
amore per questa creatura divina, la donna, così per lui nella donna
s'impersona la stessa bontà, che è il suo ideale; tanto, o Signori, che
egli vi creerà persino una _Francesca_ senza peccato, perchè vuole che
l'ideale della donna non mai impallidisca o si offuschi. E questo culto
della donna (del quale in Silvio la viva predilezione pei fiori è un
delicato riflesso) fu in lui, non soltanto compiacimento d'animo aperto
al senso della bellezza, ma istinto altresì di un cuore innamorato del
bene.

La morte, però, troncava questo suo primo amore nascente: la
sua Carlottina si spengeva a 15 anni; e se la fede darà a lui la
rassegnazione, non potrà ministrargli l'oblio; onde la memoria
di questo amore andrà pur essa con altre care memorie a visitare
più tardi il povero prigioniero, e l'occuperà malinconicamente; e
nell'anniversario della morte di lei, come il Maroncelli ne attesta,
una preghiera più fervida dell'usato dirigerà Silvio a questa eletta
creatura, che egli già vagheggia beata.

E quando, trascorsi alcuni anni da questo primo amore infelice, sul
punto di affrontare i dolori e le gioie dell'arte, s'incontra nella
celebre attrice Marchionni, e scorge crescerle al fianco, delicatissimo
fiore, la sorellina Teresa; il poeta osa sognare un'altra volta un
futuro conforto, e con l'onesta fanciulla s'illude, incominciando
corrispondenza di affetti. Ma indi a poco sente addensarsi la procella
sul capo, e anche questo nodo è costretto ad infrangere; e in una
lettera, che fu l'ultima, a lei, «Compiangimi, mia buona amica (le
scrive), io non sarò mai felice. Ogni speranza di bello avvenire
svanisce; e quanto più mi vedo nella impossibilità di superare i
crudeli decreti che mi dividon da te, tanto più sento che t'amo, e
che senza te la mia vita non ha che amarezza.» Queste parole scriveva
dal lago di Como la mattina del 13 ottobre 1820, e poche ore appresso
in quel medesimo giorno, venuto Silvio a Milano, era, o Signori,
arrestato.

                                   *
                                  * *

Ma non precorriamo gli avvenimenti, e quantunque, ripeto, notissimi,
non mi sappiate mal grado se io debbo qui, almeno fugacemente,
riandarli.

Come Alessandro Manzoni, così il Pellico bevve alle sorgenti del
dubbio, segnatamente per le suggestioni sinistre di un frate apostata,
nella dimora sua di 4 anni a Lione, presso uno zio della madre, e
dove diedesi tutto allo studio della letteratura francese. Ma, come il
Manzoni, così il Pellico tornò presto a coscienza; e nel 1806 si sentì
ricondotto alle dolci memorie della prima età, e restituito d'un tratto
al culto dei nostri classici.

Il genio italico aveva sfolgorato novamente di luce sua propria: il
Vico, il Galvani, il Volta, il Beccaria, ed altri sommi, maravigliavano
il mondo; sorgevano i due grandi banditori di libertà e di civili
virtù, il Parini e l'Alfieri, e si traevano dietro una schiera di
valorosi, tra i quali Ugo Foscolo, che pubblicava _I Sepolcri_. E
questo carme sublime parlò con accento ineffabile alla mente di Silvio
sulle piagge fiorite della Saona e del Rodano; da quell'istante i suoi
studj prendono un nuovo andamento, e risolve di tornare in Italia;
vola, infatti, a Milano, dove allora si trova la sua famiglia, e
dov'egli può meglio compiere la sua educazione letteraria; divien
professore di francese nel Collegio degli Orfani militari, e consacra
il resto della giornata alle opere dell'ingegno; conosce il Monti ed il
Foscolo, ammira ed ama entrambi, ma il secondo con tutta l'anima sua.

Parrebbe che tra queste due così opposte nature (il Pellico e il
Foscolo) non si dovesse dare che ripulsa e contrasto; eppure, la dolce
mitezza del primo si stringe in maniera indissolubile alla energia
violenta dell'altro, e vi cerca tutela, esempio, conforto dell'animo,
bisognoso di confidare, di ammirare, di amare! Que' due cuori così
dissimili univa fortemente, però, quasi fossero un unico cuore,
carità di patria, sdegno di oppressione, sacro ufficio di lettere, e,
sotto ai dubbj dell'uno ed alla fede dell'altro, uguale aspirazione
ai più elevati ideali. E questo influsso del Foscolo sulla mente del
Pellico è attestato fin anco dallo stile delle sue lettere; stile
alto, nobilissimo sempre ed in tutte; ma in quelle scritte all'amico,
pur tumido talora, e vibrato, ed a sbalzi, che palesa lo studio del
modello, e quasi l'afflato di lui.

E le frasi fervorose, e gli sfoghi caldissimi, in cui si traduce
la quasi idolatria per il Foscolo, vi s'incontrerebbero ancor più
frequenti, se negli anni maturi la mano stessa del Pellico non gli
avesse temperati o soppressi. Non che egli punto rinneghi o scemi
l'affetto al primo e maggior de' suoi amici; questo affetto, anzi, si
afforza, si affina, si fa, coll'affinarsi, più intenso, più tenero,
più operoso, fino alla morte del Foscolo; ma vuole il Pellico,
nell'interesse del vero, moderata quella cieca ammirazione in tutto,
e quelli che a lui sembrano eccessivi entusiasmi; e nella lettera
all'egregio ordinatore dell'Epistolario Foscoliano segna ad uno ad uno
i passi da sopprimere, le frasi da temperare. Fra le prime lettere
ad Ugo, e questa che ne vuole emendato in alcune parti il tenore,
sta intera, per così dire, la vita del Pellico; e chi ben guardi, si
persuade come questa, che parve in lui contradizione od abdicazione,
sia stata, invece, effetto naturale dello svolgimento dell'animo suo.
Alcune lettere, inedite e veramente preziose, di Silvio alla Quirina
Magiotti, _la Donna gentile_ del Foscolo, e che parlano con traboccante
ma sereno affetto dell'amico comune, ne sono eloquente conferma: e
non bisogna dimenticare che, se ella soccorse nascostamente, con mano
generosa, agli infortuni del Foscolo, comprandone i libri, e a lui,
ignaro dell'artificio, facendoli poi restituire, fu appunto il Pellico
l'esecutore delicato e segreto di questo atto pietoso; mentre egli in
queste lettere alla Quirina e nei _Canti_ attesta e proclama di Ugo
Foscolo le virtù alte e magnanime, e, uscito dal carcere, rimpiange di
non aver ceduto, quand'era tempo, agli inviti fraterni di lui, allorchè
dalla Svizzera lo chiamava con sè, dicendo il buon Silvio che, se
avesse accolto l'invito, avrebbe cansato tanti dolori, e non sarebbe
invecchiato nei ferri.

Ma quando il Foscolo sollecitava l'amico (anche per mezzo della Donna
gentile) a raggiungerlo, questi dalla sua cattedra di francese era
passato istitutore del Briche, giovinetto baldo, di raro ingegno, che
indi a poco miseramente periva, e poi, nel 1816, dei due carissimi
figli del conte Luigi Porro, famiglia di alto sentire, amica al Pellico
generosa e di rara costanza pur nei pericoli, e alla quale egli, in
ricambio, dedicò tutto se stesso e per sempre.

                                   *
                                  * *

La missione dell'educare, del resto, fu per Silvio sacerdozio di
libertà. Anima grande, non poteva restarsene indifferente alla causa
dell'educazione nazionale, dalla quale allora più che mai dipendevano
le sorti d'Italia; e a quella, infatti, consacrava il Pellico, con la
persona, il genio e la penna: da tutti quanti i suoi scritti, in prosa
ed in verso, le _Prigioni_ e i _Doveri_, le _Tragedie_ e le _Cantiche_
spirando sempre un magistero altissimo educativo.

E poichè ho ricordato qui le Tragedie, giova pur rammentare come già
nel 1811, mentre Ugo Foscolo era ancora in Milano, comparsa su quelle
scene la giovane a cui accennavo testè, la Marchionni, la quale doveva
essere la più applaudita attrice del tempo suo, e conseguire trionfi
che difficilmente saranno poi superati, il Pellico ne aveva tratta
ispirazione per volgere in forma drammatica la scena terribilmente
pietosa di Francesca e di Paolo. E nonostante che il Foscolo, al quale
come a maestro ebbe Silvio mostrata la sua tragedia, uscisse nella nota
sentenza: «Non revochiamo d'inferno i dannati danteschi, farebbero ai
vivi paura», il Pellico questa volta disobbedì, e fu disobbedienza
felice. La _Francesca da Rimini_ riuscì una delle tragedie più
popolari del teatro italiano, destando ovunque un entusiasmo che mal si
descrive; e lord Byron la traduceva mirabilmente in tre giorni, mentre
il Pellico, in argomento di gratitudine, ne volgeva nell'idioma nostro
il _Manfredo_.

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                                  * *

Tramontava intanto, o Signori, la stella del Bonaparte, e l'Austria
ribadiva i ceppi all'Italia, le imponeva silenzio, la ingombrava di
delatori. La famiglia del Pellico era costretta a far ritorno da Milano
a Torino; ma Silvio, pur misurati i pericoli, volle restare colà, e
prodigo della libertà sua e della vita, propugnare la libertà ed il
diritto della sua vilipesa Nazione.

Nella casa liberalmente ospitale del conte Porro, egli conobbe e prese
ad amare gli uomini più valenti di quell'età memoranda; quei letterati
e quei patriotti del ventuno, i più dei quali dovevano cader vittime
della gelosa polizia imperiale: schiera di generosi, rappresentante il
genio italiano contro i dispotismi dell'Austria; una letteratura nuova,
la quale studiava d'immedesimarsi nei bisogni e nelle idee popolari,
nel sentimento nazionale, e diventare sapienza civile e politica. Non
era quella, o Signori, una setta; era l'Italia, che per essi anelava
alla sua propria emancipazione.

«E Silvio Pellico, esile, malaticcio, balzato, ciò nondimeno, in mezzo
alle battaglie del pensiero più fervido, in mezzo a tanta operosità
civile, destinata a qualificare un'età, sente ingagliardirsi le forze;
e fatto quasi maggior di se stesso, vince la debolezza della sua fibra,
sorge, ed incalza alla pari degl'ingegni più audaci. La corrente di
quelle idee lo trasporta; gli uomini, fra cui vive, lo infiammano dei
loro ardori; la sua indole generosa e fidente nel bene lo spinge a
correre quelle vie, che danno speranza di conseguirlo.»

E così, quel movimento letterario, iniziato negli ultimi anni del Regno
Italico, facendosi ognora più vive le idee che lo fecondavano, ebbe
manifestazione formale in quel foglio azzurro, nelle apparenze modesto,
e pur fecondo di patria grandezza, _Il Conciliatore_, che usciva in
Milano il 3 di settembre del 1818.

L'Austria, però, vedendo per questo Foglio prodursi quelle idee, e
diffondersi quei sentimenti, che soli risollevan lo spirito abbattuto
di un popolo, non potè non entrare in sospetto, e lo qualificò per
congiura; ma, a non parere nemica di civiltà, non osò proibirne
sul momento la pubblicazione; si contentò da principio di mutilarne
spietatamente gli scritti, e con fiscali perifrasi far sentire a quegli
scrittori che il _Conciliatore_, per vivere, non doveva, in sostanza,
dir nulla.

Ai nobili intenti di quel Periodico, che si disse romantico, ma che
fu altresì nazionale, rispose con plauso l'Italia, di cui sosteneva
la dignità ed il diritto: e quantunque non potesse pubblicare che 118
numeri, nè durare che poco oltre un anno, recò più tardi i suoi frutti,
pagati pur troppo a peso di catena e a prezzo di sangue, ma frutti
preziosi: la indipendenza di un popolo, la vita libera di una nazione.

Giovandosi dello spionaggio più scaltro e più ignobile, la Polizia
misurava i passi, pesava ogni parola, coglieva ogni respiro di quegli
animosi, mentre si preparavan prigioni, e si allestivan patiboli. Si
sospettava dall'Austria che il Porro, il Confalonieri, ed altri molti,
forse per mezzo del Pellico piemontese, fossero in segreti rapporti
coi Carbonari del Piemonte, e che per essi si stendesser le fila di
una vasta cospirazione, con a centro il _Conciliatore_, di cui era il
Pellico segretario. Ond'è naturale che su di lui, più ancora che sopra
gli altri, gravassero i sospetti del governo e de' suoi delatori. Un
viaggio, in quei giorni, di Silvio, prima a Torino per assistere il
suo amico De Brême moribondo, poi a Venezia col Conte Porro, accrebbe i
timori dell'Austria; la quale, risoluta di soffocare ogni aspirazione
di libertà sotto qualunque forma si palesasse, sopprimeva a un tratto
il _Conciliatore_, e incominciava gli arresti de' suoi principali
collaboratori e aderenti, sotto la imputazione di Carbonarismo.

                                   *
                                  * *

Silvio Pellico intanto, tornato da Venezia, ripara nei pressi di Como,
dove la prudenza affettuosa del Conte Porro lo ha tratto.

Ma appreso che Piero Maroncelli è arrestato, e che altri ancora son
ricercati, vuol tornare a Milano, per salvare, potendo, l'amico, per
parteciparne, se occorra, la sorte.

Vi giunge: uno sconosciuto lo incontra, gli si avvicina, gli sussurra
alle orecchie: «La polizia vi cerca.» «Sa dove sto» egli risponde;
«vo ad aspettarla.» Ci va; è, invece, aspettato. Non salva l'amico; si
perde generosamente con lui. Sequestrata ogni carta, è condotto a Santa
Margherita, ov'egli entra ripetendo a sè e a' carcerieri:

    Non v'ha sbarra, nè catena,
    Che lo spirto mio rinserri;
    Per la mente non vi ha ferri,
    Sua natura è libertà.

Che vile e che feroce procedura sia stata quella, è inutile qui
ricordare. Negl'interrogatorj nega il Pellico la ribellione; nessuna
astuzia gli strappa una confessione qualsiasi; sè e gli amici difende
sagace, scagiona sereno; mentre ogni suo dolce sogno, di uomo, di
educatore, di poeta, di cittadino, si dilegua ad un tratto nel triste
pellegrinaggio da _Santa Margherita_ ai _Piombi_, dai _Piombi_ a _San
Michele_, da _San Michele_ allo _Spielberg_.

Dopo 16 mesi, che parvero anni, di giudiciali torture, su Silvio
Pellico, accusato di carboneria quantunque non carbonaro, come egli
stesso apertamente dichiara, scoppia la capitale condanna, commutata
in 15 anni, e poi in 10, di carcere duro: la clemenza imperiale lascia
a Silvio la vita, ma gli schiude una tomba. Non più uomo, ma cosa, ma
numero; la fame, il lavoro forzato, umiliante: ai piedi la catena;
a riposo una tavola; conteso, finchè arrivi potestà di tiranno, il
pensiero; la parola ristretta; conforto di luce negato, carità d'uomo
punita.... Questo decenne martirio, dopo _Le mie Prigioni_, non si
racconterà, o miei Signori, mai più.

                                   *
                                  * *

L'abbiamo tutti nella memoria del cuore quel libro; ogni descrizione,
ogni fatto, ogni minuto particolare vive, può dirsi, dinanzi alla
nostra immaginazione, ed ognor ci commuove: l'arresto; il pensiero del
Pellico alla famiglia lontana, percossa improvvisamente dall'annunzio
tremendo; i conforti della sua fede; le riflessioni malinconiche,
le forti risoluzioni; la dolce compagnia del povero mutolino, di cui
egli si fa educatore; lo studio incessante a ricostituirsi comunque
una società, vogliam pure con una tribù di formiche o con un docile
ragno; la vista di Melchiorre Gioia, e i loro cenni scambievoli che
nulla dicono, ma che esprimono tutto, come quelli di due innamorati,
perchè il cuore li suggerisce ed il cuore gli spiega; la flebile voce
dell'incognita Maddalena, che rompe il silenzio del tristissimo asilo,
e il cui ritmo va morendo per l'aria. Ma egli ne raccoglie con ebbrezza
la fuggente armonia; e come la canzone si leva immacolata in mezzo
ai turpi lazzi che tentano soffocarla, così egli immagina che quella
infelice, la quale sa così dolcemente cantare, si levi fra le altre
prigioniere per un ultimo candore sopravvissuto, se la dipinge bella,
la desidera buona, nata per la virtù, purificata dal pentimento, ed
accoglie, povero Silvio, come rivolta a se stesso, la soave pietà di
quel canto!

E poi le visite del padre adorato e le misere illusioni dell'amore
paterno: le torture del figlio nel pietosamente ingannarlo, col sorriso
della speranza sul labbro, col pianto della disperazione nel cuore;
la triste partenza sua da Milano; l'arrivo a Venezia: i _Piombi_; le
insonnie angosciose, le tentazioni suicide, il ritorno alla calma! E
chi non ricorda con tenerezza il dolce episodio della povera Zanze?
A chi non risuonano ancora simpatiche le confidenze della giovane a
Silvio, risguardato da lei come padre o come fratello, a sua scelta?
e gli sfoghi dei suoi crucci d'innamorata? e il prendergli spesso, e
quasi per forza, la mano, e stringergliela con affetto, mentr'egli dice
fra sè: «Fortuna che non è una bellezza!»? Ma tosto si pente di averla
giudicata bruttina, e, ripensandoci meglio, la trova, anzi, attraente;
e confessa da ultimo che non se n'è innamorato perchè essa ha già
un altro amante, del quale va pazza: cosicchè, al replicato ingenuo
abbandonarsi di lei nelle braccia di Silvio, egli ne è sconcertato, e
ne la rimprovera come di cosa che non sta bene. E quando essa, quasi
per giuoco infantile, prende la Bibbia che Silvio ha con sè, l'apre,
ne bacia a caso un versetto, gli chiede che glielo traduca e commenti,
e gli soggiunge: «Vorrei che ogni volta rileggerà questo versetto, si
ricordasse che vi ho impresso un bacio;» il nostro Pellico si trova
spesso, come traduttore, in non lieve imbarazzo, non sempre invero
quei baci cadendo a proposito, massimamente se alla Zanze è capitato
di aprire il Cantico dei Cantici. Allora, per non farla arrossire,
profitta della ignoranza di lei nel latino, e si prevale di frasi in
cui, salva la santità di quel libro, salvi pure la innocenza della
fanciulla, ambe le quali (egli dice) gl'ispirano altissima venerazione.

E indi a poco, la malattia e la sparizione misteriosa di lei,
tradita forse dall'amante, compianta paternamente da Silvio; la nuova
conoscenza di lui con la famigliuola di faccia, e le parole gentili
direttegli da quei cari fanciulli, a suggerimento della giovane madre,
pudicamente curiosa, e seminascosta fra le tende della finestra...; e
poi la rassegnata preparazione a morire per man del carnefice; il suo
trasferimento alle carceri di San Michele; la lettura in pubblico della
condanna sulla fatale Piazzetta, descrizione di una evidenza terribile
nella sua insuperabile semplicità; la riunione allora del Pellico col
suo Maroncelli, nobile, generoso, gentile, e fratello a lui più che
amico; la loro partenza per la Moravia; la stretta crudele nel lasciare
la patria; la pietà ovunque incontrata; l'episodio della fanciulla
stiriana che saluta con ambe le mani i poveri prigionieri, e se ne
parte piangente al braccio di onesto garzone tedesco, il quale forse
ama anch'egli per le sue sventure l'Italia; e finalmente, l'arrivo
all'infausta ròcca, allo Spielberg!

                                   *
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E qui, miei Signori, io domando all'illustre Zumbini nostro che
per poco almeno vi parli egli per me, e, sia pure in compendio, vi
descriva egli con eloquente efficacia la recente sua visita al sinistro
castello. Dopo aver detto come questo luogo di pena e di strazio sia
stato trasformato in caserma, dove ognuno, col dovuto permesso, può
entrare, prosegue: «Ma se non c'è più lo strazio, c'è tuttavia qualche
cosa che ancora ne fa vivo il ricordo. Parlo di quelle casematte,
in cui fu sepolta tanta gente ancor viva, e alcune delle quali, nei
mutamenti avvenuti, furono restaurate a testimoni parlanti di quella
tristizia di tempi.

«Le cagioni ed i modi della trasformazione, e la storia del Castello
e delle numerose nobilissime vite ivi immolate, si leggono in un
volume scritto da un colonnello dell'Austria, il quale disseppellì
le tristissime bolge, e dove si legge del pari, fra le altre cose
di sinistra curiosità, la nota caratteristica che nel registro della
prigione fu scritta in tedesco sul Pellico, recante il numero 302, e
che, tradotta, dice precisamente così: «Nativo di Saluzzo, in Sardegna,
32 anni di età, cattolico, celibe, già segretario, piccolo di statura,
di gracile costituzione, di buon colorito, capelli bruni, barba bruna,
occhi celesti, naso regolare, bocca piccola. Parla l'italiano, il
francese, il latino, e non correttamente il tedesco.» Sembrano cenni
necrologici; e quel librone antico dello Spielberg, che ne contiene
tanti altri simili, sembra un monumento funereo, che da sè solo ricordi
un numero indefinito di tombe.

«Ma finalmente mi risolvo a discendere. Confesso che me ne è rimasta
nella mente una gran confusione come di sogno breve e terribile. Mi
ci condusse un custode armato di una gran fiaccola, come si fa nella
visita delle catacombe. Di tanto in tanto quell'uomo si fermava,
per accennarmi, colla muta parola del lume, ora le pareti umide e
brune a cui era ancora attaccato qualche anello di catena, ora le
vòlte pendenti sui nostri capi, e poi, quegli strumenti di tortura,
che parevano cose viventi, e superstiti a tutte le morti da essi
prodotte. Al rapido guizzar della fiaccola sparivan le tenebre, e
tutto diveniva più pauroso e più orrendo. Dalle pareti, dalle vòlte,
dal pavimento, da quegli strumenti, come a Dante dalla scheggia del
suicida, pareva uscissero insieme parole e sangue.... Non dirò altro,
non mi rammento d'altro. All'uscir di quel baratro i miei occhi erano
quasi ottenebrati, e vedevano il sole come in ecclissi. Avevo con me
_Le mie Prigioni_, già rilette poco avanti; le riapersi, quasi per
cercare conforto al martire stesso, che qui aveva durato e vinto tanto
dolore.... La tomba, in cui poco prima aveva visto pendente il suo
ritratto, era quella dove lo gettarono al suo arrivo, e dove stette
per qualche tempo; e solo quando i suoi patimenti l'ebber ridotto
all'estremo, fu trasportato di sopra.»

Con la guida del libro tedesco cerca allora lo Zumbini dove può essere
il nuovo asilo assegnato al Pellico, e ogni altro luogo descritto da
lui fedelmente nelle _Prigioni_, e lo trova; e benchè spesso interrotto
dal guardare ora a questo ed ora a quel punto, egli ha compiuta la
nuova lettura, e fatta l'ora di lasciare lo Spielberg. Parte, e montato
più tardi sul treno di Vienna, ei si volge spesso indietro a guardare,
finchè può essergli in vista, il truce Castello.

«A seconda che vi morivano gli ultimi bagliori del sole, e vi cresceano
le ombre, mi si facevano (ei dice) più paurose le immagini suscitate
dalla sua vista. Guardavo e pensavo: Quanto dolore umano si accolse
colà per più secoli! E quel dolore, di quanti altri affanni non
fu cagione in ogni parte d'Europa!... E mentre il gran mostro già
s'involava del tutto ai miei occhi, guardavo sempre e pensavo.... In
nessun altro paese dovette così abbondar quel dolore, come nella patria
mia, perchè italiana fu la parte maggiore di quelle vittime illustri.
Ma pur dalla patria mia ti giunse, o Castello, la più terribile scossa
che tu avessi mai avuta. Fra le infinite dipinture dei tuoi orrori,
appartiene all'Italia quella che, tanto più potente quanto più mite,
valse sopra tutte a far sì che, aboliti i tuoi flagelli, fossi tu
aperto a quelle aure, a quel sole, a quelle armonie del giorno, che
sono come la vita della nostra vita, insieme con la libertà!...»

                                   *
                                  * *

In questa tomba, pertanto, entrava il povero Silvio. Qui pure, o
Signori, mortali tristezze e rare consolazioni: il lurido covile dei
primi tempi, e la figura del vecchio Schiller, il burbero carceriere
dal cuore paternamente benefico; le sue arti pietose a conforto dei
prigionieri politici, che egli chiama suoi figli; la morte di lui,
pianta dal Pellico con dolore filiale; i colloquj sul terrapieno
con la buona compagna del soprintendente affètta di tisi, e che,
sentendosi presso a dover separarsi dalle sue creature bellissime, lo
prega, lacrimando, a ricordarsi di loro, ed anche di lei, come essa
a lui ricordava una persona diletta. E poi, l'incontro improvviso,
drammatico, col conte Oroboni; i loro lunghi e sommessi conversari
di forte pietà; la fiera malattia del Pellico, onde anche in Italia
si diffonde la voce della sua morte, che a poeta gentile ispira
pietosissimo canto; la guarigione; la riunione sua col Maroncelli,
consumato dal dolore, distrutto dalla fame, ammorbato dall'aria del
carcere tenebroso; la gioia loro suprema, l'armonia dei pensieri,
l'accordo nelle speranze, il mutuo recitarsi di versi da ciascheduno
composti; l'eroica morte, in carcere, dell'infelice Oroboni; le lacrime
del morente nel ricordo del padre suo ottuagenario; le parole estreme
di sublime perdono ai nemici ed ai carnefici.

Ma chi, soprattutto, può ricordar senza fremiti le sciagure del povero
Maroncelli? l'amputazione della gamba? l'assistenza fraterna di Silvio?
la leggendaria fortezza del paziente, il quale, mentre aspetta fra i
più acuti dolori l'amputazione, dirige a' suoi cari un tenero canto,
quasi testamento di amore, e poi, con pensiero feminilmente gentile,
appena il taglio è eseguito, data un'occhiata di compassione alla gamba
che portano via, porge al chirurgo, null'altro avendo da offrirgli in
pegno di gratitudine, quell'unica rosa, che egli accetta piangendo?

E quando finalmente suona l'ora della liberazione per Silvio e per
l'impareggiabile amico, in quelle pagine si fa più che mai manifesta
tutta la delicatezza di quegli spiriti, tutta la magnanimità di quei
cuori, nel trepido sospiro alle loro famiglie, e nel compianto pei cari
amici che quivi lascian sepolti, e forse per sempre!

Il viaggio, l'addio fra i singhiozzi al Maroncelli, il socio diletto
de' lunghi dolori, e al quale egli implora benedizione, e porge augurio
di amici che lui, Silvio, agguaglino nell'amore e superino nella bontà;
la compagnia del buon brigadiere austriaco, che per l'appunto fu tra
coloro che dovettero strappar crudelmente il Confalonieri dalle braccia
della più tenera fra le spose, la cui vita è, a narrarsi, un poema di
dolore, di eroismo, di amore; la divina consolazione nel riabbracciare
finalmente i suoi cari; l'incontro provvidenziale nel venerato abate
Giordano, che con la madre lo induce a narrare all'Italia i suoi
casi; la comparsa delle _Mie Prigioni_; la universale accoglienza e il
costante successo di questo libro, uno dei più semplici, dei più veri,
dei più santi libri usciti da penna italiana!

                                   *
                                  * *

In tutta questa intima storia è una temperanza meravigliosa; nessun
segno mai d'ira, o di risentimento, giammai! Felice nella scelta
delle cose da dire fra tante che ne ha omesse; felicissimo per avere
con magistero d'arte, tanto più solenne quanto più nelle apparenze
dimessa e spontanea, saputo presentare alla fantasia del lettore
un gran personaggio, benchè nominato due o tre volte appena, e con
tutta semplicità.... L'ombra imperiale nella lettura del libro si
proietta sempre in certo modo dinanzi a voi, fino al momento nel
quale l'artista, con un tocco alla Shakespeare, la suscita e la
fa giganteggiare sinistramente nel giardino di Vienna, quand'egli,
il Pellico, con altri reduci dallo Spielberg e sotto custodia, là
ritrovandosi, viene quivi a passare l'imperatore; e il commissario li
fa sollecito ritirare, perchè la vista delle loro sparute persone non
attristi il cuore di lui!

Quanto alla politica, l'autore, simile ad un amante maltrattato dalla
sua bella, e dignitosamente risoluto di tenerle broncio, protesta
di volerla lasciare in disparte, e la lascia; ma, ciò nondimeno, la
politica, nulla curandosi di questo broncio, sembra voglia governare
a sua posta, non solo nello spettro dell'innominato protagonista,
ma in tutto quanto il soggetto; onde il Pellico, col suo mitissimo
libro, duraturo finchè gli uomini avran bisogno di piangere, necessità
di sperare, e, leggendo, di farsi migliori, diede all'Austria la più
fiera delle sconfitte, e all'Italia acquistò una vittoria non più mai
disputabile nella coscienza civile delle nazioni.

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                                  * *

E questo libro così forte nella sua mansuetudine, ond'ebbe ed avrà
sempre sugli animi una efficacia infinitamente maggiore di ogni altro
libro siffatto, ei lo dettava, o Signori, con altre opere degne, dopo
lo _Spielberg_; argomento questo a far cauto chi fosse per avventura
tentato di credere, che il Pellico, uscito di carcere, recasse, con
le fisiche infermità, anche una specie di anemia letteraria, prodotta
soprattutto dalla sua fede, e che questa e lo _Spielberg_ avessero in
lui, se non spenta, ammorzata ogni fiamma di affetto, inaridita ogni
sorgente di nobile ispirazione, essiccata quella limpida vena (che
pareva sì ricca ed inesauribile) del suo amore di patria. No, miei
Signori; Silvio Pellico fu imprigionato nel pieno fervore della sua
giovinezza, con tutto il confidente suo ingegno, le rosee illusioni, le
fiere baldanze dell'età sua; ne uscì uomo, col senno maturato dalla più
dura delle esperienze, coll'animo ritemprato dalla sventura; ma sempre
lui, Silvio Pellico, in tutto. E se altri voglia chiamar debolezza
il suo abbandonarsi alla fede, ma io benedico a questa debolezza, o
Signori, perchè ad essa principalmente dobbiamo se il Pellico fu più
forte dei suoi dolori, e «se lo Spielberg (ripeterò col Gioberti), non
è più oggi un inferno di vivi, nè un'infamia del secolo, ma è reliquia
di martiri, e monumento di patria virtù.»

E questa sua debolezza non gl'impedì di dettare, uscito dal carcere,
e pur colà meditati, anche i _Doveri degli uomini_, libriccino più
sapiente di un codice; e non scarsa parte di quelle Tragedie, che,
pur coi loro difetti, dovevano, nella riforma del teatro italiano,
accostare il suo nome all'Alfieri.

Il Pellico, infatti, ammiratore dell'Astigiano, si attenne, finchè
potè, alla forma di lui, ma fu originale nel resto; indi il divario dei
caratteri nelle tragedie di entrambi: il primo, fiero ed in guerra, mal
può indugiarsi a dipingere i teneri sentimenti; il secondo, mite ed in
pace, spazia volentieri nelle regioni dei dolcissimi affetti: l'Alfieri
è sempre l'irato vate che muove guerra implacata ai tiranni; il Pellico
è anch'egli costantemente poeta di libertà, ma è insieme poeta di
amore. Egli pure, il Pellico, non ignora gli abusi del cuore umano; ma
somiglia, si disse, e quell'angelo, che mentre scrive il peccato, lo
cancella pietoso col pianto.

Il nostro Silvio chiude il suo corso poetico con le Liriche, dov'ei
ripercorre gli anni che furono, e quante ebbe occasioni di godere e
soffrire; gli tornano al pensiero mesto i ricordi della fanciullezza,
la famiglia, gli amici, i giorni delle prove, i dolori, la santità
degli asili e dei templi, le dolci visioni di amore.... «Poesia, che,
pur di attingere le altezze morali, più non cura affidarsi ai segreti
dell'arte, e anche dimentica l'efficace soccorso della forma eletta,
attraente. Questa poesia, pertanto, che è d'ogni nobile spirito,
seguiterà a vibrargli nell'animo, ma Iddio solo l'udrà.»

                                   *
                                  * *

Il mondo, intanto, lo cerca, lo festeggia, gli si affolla dintorno,
ma egli oramai se ne ritrae sbigottito, a non turbare il suo riposo
bramato e ottenuto; e se non gli fosse rimasto con chi sotto il caro
tetto domestico, e poi coi beneficenti Barolo, esercitare le pietose
facoltà del suo cuore, si sarebbe (egli scrive) chiuso in un chiostro,
per servire e soccorrere agl'infelici. E quando di nuovo lo visita la
sventura colla perdita dei genitori e d'uno dei cari fratelli, Luigi;
e quando qualche tentazione delle antiche sfiducie novamente lo assale;
il suo dolore ed i suoi scoramenti sono temperati dalla stessa pietà.

E ciò vediamo più apertamente che mai nel suo Epistolario, il quale,
per me, più che storia, è confessione di vita. Le lettere che,
liberato, torna a scrivere piene di affetto giovanile, mirabili per
dottrina e per vigore di sentimento, ai genitori, ai fratelli, agli
amici, ai Porro, alla Marchesa di Barolo, al suo Confalonieri, uscito
finalmente egli pure dallo Spielberg, sono il riflesso dello spirito
suo, come ne sono fedelissimo specchio quelle inedite, da lui dirette
alla _Donna gentile_, la quale ebbe anch'essa a occupare gran parte
de' pensieri del nostro Pellico durante la prigionia, e mescersi di
frequente ai suoi dolori, e sorridere ai suoi conforti, e confortarlo
essa stessa con le altre rimembranze dilette. E come no, se nelle
lettere che precedono la cattura ei la invoca coi nomi più dolci, di
madre, di sorella, di amica, pieno per lei di un affetto il più vivo,
quantunque non l'abbia mai ancora veduta, nè debba vederla che una
volta soltanto, in Firenze, trent'anni dopo? E come no, se poco innanzi
l'arresto, parlando ad essa del proprio ritratto che le ha inviato:
«Niuno onore (le scrive) mi è stato tanto caro, quanto quello che
mi fai tu, amica adorata, tenendomi nella tua stanzetta di studio, e
fissando in me i nobili, affettuosi tuoi sguardi. Ho letto di certi
santi che si staccavan dal quadro dove eran dipinti, e venivano giù in
carne e in ossa ad abbracciare i loro diletti. Oh! se potessi, Quirina,
operare questo miracolo anch'io!»

E avvenuta la liberazione, e ripresa con lei più frequente e non meno
affettuosa la corrispondenza interrotta, la prosegue costante, finchè
il conforto della dolcissima donna non viene, per morte di essa, a
mancargli. E in queste lettere le confessa che nei lunghi anni del suo
dolore ha spesso ricordato le sue virtù, e ne ha spesso parlato col
Maroncelli. Ora è naturale che a lei schiuda Silvio tutto l'animo suo,
e le narri l'intima storia de' suoi ultimi anni. Bastano pochi tratti
di queste intime confessioni, per sorprendervi intero il pensiero ed
il cuore di lui. Udite. Deplora in una di esse le troppe, inevitabili,
visite dei curiosi e degl'importuni, e tra questi, di coloro che
vorrebbero ricondurlo alla vita attiva politica, e aggiunge: «Solita
enorme pazzia di gente, la quale sogna ch'io debba mischiarmi di
politica, e che non si possa essere stati allo Spielberg senza prender
parte pro o contro ai fanatismi dei guelfi e dei ghibellini, a cui mi
sfiato a rispondere: Amo la patria quanto voi, e probabilmente più di
voi; ma son nemico delle stolte e funeste guerre civili, e detesto
le follie che possono trarre a ciò, e a nessun bene pubblico.» E in
un'altra: «Dacchè ho passato dieci anni in solitudine dolorosa, il più
delle volte mi par d'essere in una generazione che non mi appartiene
più, tranne pochissimi. Ho soli 47 anni, ma sono vecchio di cento; e
la stirpe che mi si agita intorno, è tutta calda di amori e di odj, che
non so e che non voglio dividere.... Temono ciò ch'io non temo, sperano
ciò ch'io non spero, ambiscono ciò ch'io non ambisco. Il torto non è
mio, nè di questa nuova generazione. Non vi è torto, ma semplicemente
un fatto, che io ravviso come un fatto, e di cui non mi lagno. Io sono
un risuscitato, a cui tutti i viventi fanno buon viso, ed io lo fo
loro; ma le abitudini di essi e le mie hanno a vicenda un non so che
di straniero.... E allora, le mie fantasie, che poco si dilettano del
presente, cercano con amore il passato. Il passato per me si compone
di due secoli, fortemente impressi nella memoria: e furono, la mia
giovinezza, e gli anni di prigionia. Penso molto, e più che altrui non
appare, a quei periodi lontani. Vi penso anche quando sto in società;
e, strana cosa! mentre inorridisco dei giorni che ho vissuto nei
massimi dolori, pur non posso, o Quirina, allontanarli dalla mente;
ed anzi, mi nasce da quelle tristissime ricordanze una specie di vita
interna, che mi conforta e mi piace. E questa vita, e questo sentirmi
segregato dalla maggior parte degli uomini d'oggidì, questo rammemorare
tanti amici miei che più non sono sulla terra; insomma, questa mia
_stranierità_ d'uomo risuscitato, è una vita assai singolare, poco
lieta, e nondimeno poetica, sentitissima, e direi quasi buona, perchè
mi è diventata natura, e mi sforza a religione, a preghiera.»

                                   *
                                  * *

Così, o Signori, fra i ricordi del passato, le solitudini del presente,
la carità, l'amicizia, l'amore, visse i suoi ultimi anni quest'uomo,
sì modesto e sì grande; che per l'ingegno, per l'animo, per l'opera
sua fu vanto d'Italia; che sollevò a religione l'amore stesso di
patria; che senza maledire a nessuno, con la dolce parola, apostolo
del perdono, riaprì (fu scritto) l'adito alla mitezza cristiana negli
orrori stessi del carcere; quest'uomo, il cui alto ideale fu la bontà,
il cui splendido regno l'amore; onde il soave amore di donna gl'ispirò
la _Francesca_; il sacro amore di patria _Le Mie Prigioni_; il santo
amor della fede _I Doveri_ ed i _Canti_.

E se è vero, come si disse, e come non può esser negato, che il culto
all'Italia ebbe origini sotterranee, nè mai fu più nobile di quando
echeggiò sotto i piedi dell'inimico; oh! come ci comparisce ammirando
quest'umile sacerdote delle catacombe italiane!

                                   *
                                  * *

Nella stanza solinga dove Silvio moriva, due reliquie, fra le altre,
preziose, doverono richiamare, o Signori, con attrattiva mestamente
soave gli ultimi sguardi del poeta e del martire: una piccola
scrivania, che già appartenne al Parini, e che aveva seguìto Silvio nel
carcere; un orologio, che già fu dell'Alfieri, e che al Pellico aveva
voluto la _Donna gentile_ donare, uscito ch'ei fu dallo Spielberg. Or
quell'oggetto, sul quale il Parini ebbe forse meditati i suoi Canti
d'italica morale resurrezione, e Silvio ebbe forse dettate _Le Mie
Prigioni_, legava egli con delicato pensiero, in pietoso ricordo, al
venerato ministro, che nelle ore estreme accompagnava la sua anima
grande sul limitare dell'eternità, e gli rammentava le immortali
speranze.

E quell'orologio, che nei confini del tempo aveva segnato gli
avvenimenti così profondamente diversi di quelle due vite, dell'Alfieri
e del Pellico, durava ora lì a ricordare eziandio colla ugualità
dei suoi moti il palpito uguale, costante, di quei due cuori per la
grandezza e la libertà della Patria. E quando il Pellico, chiuso per
sempre lo sguardo alle caducità della terra, lo riapriva agli eterni
fulgori, quell'orologio, che fu ricordo di gloria e pegno di amore,
continuava lì co' suoi palpiti a raccontare la storia di quei due
generosi, e a mormorare come un lamento, per la scomparsa del martire,
che visse _soffrendo_ ed _amando_, e che nel dolore sublimò l'amor suo
e la sua fede nei sacri destini d'Italia.



LE SOCIETÀ SEGRETE IN ROMAGNA E LA RIVOLUZIONE DEL 1831

CONFERENZA DI ERNESTO MASI.


Me ne dispiace per voi, ma anche questa volta la politica ne ha fatta
una delle sue, ed ha privato voi del piacere di ascoltare Ferdinando
Martini ed ha costretto la Direzione delle Conferenze, in tanta
pressura di tempo, a incaricar me di sostituirlo.

Non ho voluto sostituirlo anche nel tema, che spero egli potrà
trattare prima o poi, ed ho preferito tentar di riempire alla meglio
un vuoto, che anche alla Direzione pareva fosse rimasto nel programma
di quest'anno, parlandovi delle società segrete di Romagna e della
Rivoluzione del 1831.

Quello delle società segrete in Italia è un tema attraente e
difficilissimo.

Perchè sia attraente, non ho bisogno di molte parole per dimostrarlo.
La sua attrazione, se altro non ci fosse, sta in quell'aggettivo:
_segrete_. Scoprire un segreto? che cosa c'è che metta in maggiore
agitazione tutte le fibre della povera e limitata natura umana? che
cosa c'è altresì di più comune? Il mondo intiero è un segreto e tentare
di scoprirlo, e illudersi ogni tanto d'averlo scoperto, è forse il solo
_perchè_ di tutta la nostra esistenza. Basta dire quindi: _società
segrete_, e l'attenzione, la curiosità si svegliano subito da per
sè. Lo stesso Goldoni, che di tutto faceva soggetto d'osservazione
comica, ha tratto dai primordi delle società segrete la materia d'una
sua commedia: _Le Donne curiose_, e le quattro donne della Commedia
rappresentano appunto la società, che fantasticava in mille guise
sul mistero di quelle congreghe, le prime _Logge dei Frammassoni,_
introdottesi per opera d'Inglesi girovaghi, alla metà circa del
Settecento, prima in Firenze, poscia in Venezia ed altrove.

Attraente il tema è dunque di certo.

Difficilissimo per più ragioni. Dove trovare il documento schietto,
immediato delle congiure?

Presso il cospiratore?

Ma il cospiratore avvezzo a simulare e dissimulare, a nascondere, a
travestire il pensiero che lo agita, ben di rado lascia tracce del suo
passaggio. Se anche ebbe momenti di abbandono, se si lasciò andare a
confidarsi a qualcuno, ad un amico, ad una donna, se possedette una
lista di nomi, una descrizione di luoghi, uno statuto, un formulario,
un _credo_ della sua fede politica, se mai scrisse o ricevette una
lettera, un avviso, un messaggio, non velato abbastanza sotto il
gergo geroglifico della setta, bastò una visita inaspettata, una
scampanellata notturna alla porta di strada, un rumore insolito in
casa, una faccia sospetta, che passasse, perch'egli in un subito
facesse su alla rinfusa le sue carte e le gittasse in un nascondiglio
impenetrabile o sulle fiamme.

Negli atti delle polizie inquirenti e sorvegliatrici?

Ma essi sono pieni di lacune, di ombre, di menzogne, di vanterìe,
di calunnie, e ad ogni modo colgono qua e là un indizio, un segno;
ricostruiscono a volte quello, che è già disciolto o trasformato da
tempo; s'ingegnano di far corpo dei mille nonnulla, che hanno sorpresi,
ma l'insieme della trama sfugge loro, confondono momenti, uomini, cose,
e chi per ragione di studio ha avuto occasione di consultarli, sa bene
che assegnamento si può fare su quegli atti, quando lo studioso non
possa riscontrarli con tradizioni autorevoli, con ricordi personali o
con altri documenti.

A proposito appunto delle cospirazioni politiche di Romagna dal
1815 al 31 mi ricordo io d'avere, anni sono, consultato un enorme
registro della Polizia pontificia a Bologna, dov'era un elenco con
note biografiche d'un'infinità di persone sospettate e sospettabili
di spirito settario e avverso al governo. Erano persone morte da
poco o ancor vive, ed è incredibile che razza d'abbagli, d'equivoci
e di confusioni vi rinvenni. Stando a quel registro, per poco il
Governo pontificio non avrebbe dovuto far carcerare per rivoluzionari
pericolosissimi i canonici della Cattedrale.

Nei processi?

Ma essi seguono al fatto, che ha loro dato occasione, o risalgono poco
più su; sono tutti rivolti a strappare la confessione o a cogliere
le contraddizioni dei presunti rei; più spesso i processi stessi
sono congiure, vòlte al fine immediato di punire, reprimere, incuter
terrore, mostrare di saper tutto, anche quando poco o nulla si sa.

Resterebbero i documenti personali, le autobiografie, le _Memorie_ dei
cospiratori. Ma sono poche, scarse, e malfide anch'esse. La congiura
(tutta la storia lo insegna), è un congegno sempre fragile, un'arma,
che quasi sempre scoppia nelle mani di chi l'adopera, prima che la
volontà dia lo scatto o si possa puntarla al segno, cui mira. Ma chi,
se arrischiò in essa la libertà, la vita, gli averi, talvolta la fama,
vorrà darsi torto d'essersi messo a tale cimento?

Poi il temperamento morale, che l'aver vissuto e trescato nelle
cospirazioni politiche soleva formare, non era sempre il più adatto a
far ricordare e a far narrare tutto il vero.

Ho pensato più volte che il temperamento dei nostri vecchi cospiratori
politici somigliava su per giù a quello degli innamorati. Non è colpa
loro; è colpa della professione. Vedono stretto e per lo più vedono
falso. L'oggetto della loro passione gli occupa tutti. In quest'oggetto
tutto è bene, verità, bellezza; il resto è male, falsità, bruttezza e
quando cominciano a scoprire l'inganno, è appunto allora che sempre più
s'incaponiscono a non volere confessare d'essersi sbagliati.

E non contate per nulla l'orgoglio, la gloria di aver cospirato?
Quello dei veri cospiratori in buona fede, dei cospiratori cioè, che
pagarono col sacrificio di sè e delle loro famiglie nelle carceri,
nell'esiglio o sui patiboli l'audacia e, mettiamo pur anche, la inanità
e la colpevolezza dei loro tentativi, era uno stato d'animo, che non
ha riscontro possibile, se non nei primordi delle religioni, quando la
fede arde come una fiamma nel segreto dei cuori, ed il mistero, di cui
la nuova dottrina è costretta a circondarsi, centuplica l'intensità,
il fervore, il coraggio della fede e del proselitismo nei fondatori,
nei neofiti e nei loro aderenti. Le prime cospirazioni italiane,
che seguono immediatamente la caduta dell'Impero Napoleonico sono
veramente le catacombe dell'indipendenza e della libertà italiana.
La tirannia, contro cui si lotta, e la materiale impossibilità d'una
guerra aperta nascondono l'immoralità intrinseca della congiura, la
quale è sempre per sè stessa una mancanza di schiettezza e di sincerità
ed un giustificare i mezzi col fine, e danno aspetto serio e grave
a quell'insieme di formole misteriose, di anfibologie settarie, di
gerarchie, di riti, di cerimonie, di simboli, che non dimanda però
minore sottomissione e minore abdicazione della libertà personale, di
quello esigesse la tirannia, mentre poi s'arrogava esso pure il diritto
di castigare ogni dissenso (le sètte condannavano a morte i dissidenti
al pari dei tribunali statarii dell'Austria o dei nostri principi
dipendenti da essa), di castigare, dico, ogni dissenso con altrettanto
arbitrio di giudizio e con altrettanta ferocità. Ma a ciò non badavano
i cospiratori. La dignità loro stava tutta nell'essere pochi contro
i molti, deboli contro i forti. Era qui tutto il prestigio, il
fàscino irresistibile, la poesia eroica della cospirazione. Il resto
era una necessità non voluta da alcuno, ma creata ed imposta da uno
stato di guerra permanente contro il potere pubblico, considerato a
ragione quale nemico e ostacolo unico al diritto d'aver una patria;
diritto naturale, che pone chi lo impugna al di fuori d'ogni legge e
fa altrettanto per chi lo rivendica. Questi i postulati ideali dei
cospiratori, dai quali postulati risultavano temperamenti morali,
tendenze intellettuali ed abitudini e atteggiamenti anche esteriori
così singolari, che chi non è giunto in tempo a vedere e a conoscere
da vicino qualche sopravvissuto dell'età classica delle cospirazioni,
difficilmente potrà mai rifarsene in mente un profilo esatto e
compiuto.

Oggi questo tipo è scomparso, o si è trasmutato, od ha perduto ogni
valore ed ogni curiosità, poichè, generalmente, cospirare sotto un
regime di libertà è una scioccaggine o una bricconata.

Tanto più mi sono sempre doluto, avendone conosciuti parecchi e
intimamente nella mia giovinezza, di non aver tenuto nota e ricordo dei
loro racconti, siccome ho presenti ancora alla memoria quella specie
di mestizia, che avevano anche in mezzo all'allegria, quella fissità,
vigilanza e sospettosità di sguardo, quelle narrazioni, che lasciavano
sempre in ombra qualche cosa, quel fare inquisitorio e scrutatore
ad ogni persona nuova, in cui si imbattessero, quel trovar sempre
sensi riposti anche in discorsi, che parevano indifferentissimi, e
soprattutto quegli odii e quegli amori, sempre del pari inestinguibili,
che avevano a cose o persone passate da lungo tempo, come di chi sapeva
di eroismi o di peccati ignoti a tutti o da tutti dimenticati, ma che
essi avevano scritti in un arcano libro, su cui tutto è registrato e
nulla si cancella mai più.

Oggi, ripeto, questo tipo è scomparso; oggi il cospiratore è un tipo
storico, o, meglio ancora, un oggetto da museo.

Ma sono del pari scomparse le abitudini morali, le pieghe, le
inclinazioni, che certe vicende passate stampano talvolta nel carattere
dei popoli? Non credo, e mi pare altresì che il modo, con cui da
molti s'intende e si pratica oggi in Italia la libertà, quello stretto
rinchiudersi entro ai partiti, oggi più personali che politici, quella
fiacca prontezza di abdicare al libero arbitrio del proprio giudizio
dinanzi a qualunque audace vanità, che sembri persona, siano in gran
parte generazioni e putrefazioni finali di abitudini cospiratorie, con
questo di più e di peggio, che il grande ideale patriottico, da cui
erano nobilitati e scusati i vizi intrinseci delle cospirazioni, quel
disinteresse, quell'abbandono di sè, quella costanza nel soffrire, quel
sacrificio, che saliva talvolta fino all'eroismo, hanno ceduto il campo
all'egoismo, alle volgari ambizioni, alle più ignobili cupidigie.

Gli storici più gravi del nostro risorgimento politico, sono, in
generale, severissimi a tutto questo periodo delle cospirazioni. Spesso
aveano cospirato ancor essi, ma poichè si tratta d'un periodo, che alla
superficie si rivela in tentativi o non riesciti o riesciti male, è
raro che si consenta volentieri di averci prestato mano.

Comunque, ci troviamo qui ad un'altra difficoltà, per non dire ad un
altro mistero psicologico singolarissimo.

C'è la _blaga_ (Giosuè Carducci ha detto di recente che questo è un
francesismo, il quale nelle presenti condizioni morali dell'Italia,
s'impone assolutamente al nostro dizionario), c'è dunque la _blaga_
dell'aver trescato nelle più perigliose avventure delle cospirazioni
politiche, anche quando non era vero, e c'è la _blaga_ del non averci
mai nè poco nè molto aderito o cooperato, anche quando s'era fatto
l'uno e l'altro, e forse di più.

Fatto è, che molti dei maggiori uomini del nostro Risorgimento, il
D'Azeglio, il Capponi, il Ricasoli, il Cavour, il Minghetti non hanno
lasciato passare occasione di dichiarare, che a cospirazioni politiche
non avevano mai appartenuto. Lo dicevano; ed eran uomini quelli, ai
quali si può e si deve credere.

Fermiamoci nondimeno all'esempio del Capponi soltanto. Tutte le polizie
d'Europa lo hanno in sospetto di cospiratore; tutti i cospiratori lo
credono cosa loro, e quando il confessare d'aver cospirato divenne un
titolo di merito senza pericolo, egli dichiarò che questa gloria, se
gloria era, non gli apparteneva.

Se non che forse a lui stesso, in un tempo, in cui tutto un moto
di civiltà liberale convergeva in Firenze verso di lui (è questa
la vera grandezza della figura di Gino Capponi), in un tempo,
in cui si cospirava con tutto, colla letteratura, colla musica,
coll'_Antologia_, coll'_Archivio Storico_, col _Gabinetto Vieusseux_,
cogli Asili d'infanzia, colle casse di risparmio, coi perfezionamenti
dell'agricoltura, a lui stesso, dico, sarebbe veramente stato difficile
dire appuntino se e quanto avea cospirato, anche se si voglia ammettere
che l'aver tentato nel 21 di stabilire relazioni ed accordi fra i
Carbonari Lombardi e i Federati Piemontesi, come risulta dalle sue
lettere, fosse un non esser mai entrato per nulla nelle cospirazioni.

Sia pure. La corrompitrice necessità del cospirare, creata da
governi feroci di paura, non scusa per la coscienza di certi uomini
l'immoralità intrinseca della congiura.

Sia pure. Ripugna ad un animo elevato rinunciare ad una setta la
libertà dei propri atti e dei propri pensieri.

Sia pure. È da far gran tara su certe glorie delle cospirazioni, ed i
galantuomini in tutto quel moto sotterraneo si sono purtroppo trovati
a contatti immondi ed a partecipare, volenti o no, a responsabilità
da far rabbrividire. Lo seppero a loro spese i poveri cospiratori
bolognesi del 1843, che il Governo pontificio trovò modo di coinvolgere
in una stessa condanna con ladri ed assassini.

Non per questo è giusto che la storia non riconosca nulla di bene in
tutto questo periodo segreto di preparazione del risorgimento italiano.
Il detto di Ugo Foscolo: «a rifare l'Italia bisogna disfare le sètte»
è un teorema santo di politica, che forse sarebbe bene ricordare di
più anche oggi, ma non è, nè può essere un giusto criterio di storia
per giudicare quella storia. Bisogna riportarsi a quei tempi dal 1815
al 1831, bisogna ricordarsi che per i più la cospirazione era allora
il solo arringo, la sola forma, in cui l'amor patrio poteva tradursi,
che quell'ampia visuale, la quale oltrepassa la stretta cerchia
degli amici e corregge le fisime della meditazione solitaria, era del
tutto interdetta, allorchè Napoli e Torino parevano più segregate da
Firenze e Bologna, che non lo sia oggi Calcutta; bisogna ripensare
alla ferocità di tirannie indigene, che facea talvolta acclamare per
salvatori gli Austriaci, come accadde a Bologna nel 1832: all'ignavia,
alla corruttela dei volghi in cenci od in falda, da cui i cospiratori
si sentivano circondati (l'Italia dello Stendhal non è in tutto
l'Italia vera, ma in parte era così); bisogna richiamarsi a mente
tutto questo e la conclusione, se vuole esser giusta, potrà deplorare
i delirii, le colpe, gli errori; potrà magari bollare a fuoco la
compagnia malvagia e scempia, in cui per una trista necessità uomini
dabbene si trovarono spesso mescolati, ma non avvolger tutto e tutti
in una stessa condanna. E si vedrà inoltre che giudicando i varii
moti italiani innanzi al 1859 non per quello che paiono, una serie
discontinua di più o meno grandi catastrofi, ma per quello che sono,
una preparazione interrotta soltanto per ripigliare nuova vita, la
luce del trionfo finale illumina da cima a fondo tutto quell'immane
travaglio e fa risplendere al loro posto nella storia gli operai della
prima e quelli della ultima ora.

La Carboneria, che fra le sètte politiche fu la più larga, la più
complessa, la più adattabile e la più facilmente trasformantesi secondo
i luoghi, la Carboneria era una figliazione della Frammassoneria.
Furono i Napoletani, che la portarono in Romagna, durante le due
spedizioni di Gioacchino Murat, quella vituperosa del 1814 e quella
disperata del 1815, nella quale almeno si mosse e cadde con una sola
bandiera, la bandiera dell'indipendenza italiana.

Le false promesse di libertà, date dall'Austria all'Italia nel 1809 e
ripetute a nome degli Alleati dal Conte Nugent e da Lord Bentinck nel
15, nonchè la reazione, promossa ovunque e specialmente in Italia dal
Congresso di Vienna e dai principi restaurati, diedero incitamento
e principio al lavorìo arcano delle sètte e delle cospirazioni
politiche. Un partito liberale e nazionale s'era già venuto formando
fino dagli ultimi tempi del Regno Italico, e s'era formato appunto
nell'opposizione alla prepotenza napoleonica, che della nuova vita
ridata all'Italia volea valersi per sè e nulla più. Ben presto
quest'opposizione s'era mutata in società segreta e ad una società
cosiddetta dei _Raggi_, che avea il suo centro a Bologna, accenna
il Botta, che forse le appartenne. Seguono gli _Anti Eugeniani_ in
Milano, disonoratisi colla giornata del 20 aprile 1814 e coll'eccidio
del Prina, la cospirazione degli ex generali Cisalpini ed Italici, il
Pino, il Lechi, lo Zucchi, il Fontanelli, quella degli _Indipendenti_,
che progettava di dare scettro e corona a Napoleone confinato all'isola
d'Elba, e finalmente qualche reliquia di tuttociò fa gruppo nel
tentativo e nel proclama di Rimini di Gioacchino Murat del 30 marzo
1815, dal Manzoni creduto la gran _parola_.

    Che tante etadi indarno Italia attese,

a cui Pellegrino Rossi prestò il concorso della sua mente e del braccio
giovanile, che trovò scarsi seguaci, un migliaio appena, dice il
Farini, e che finì tra diserzioni e tradimenti, ma incominciò nelle
Marche e in Romagna il periodo dei supplizi, delle carcerazioni e degli
esigli per causa politica e per contraccolpo quello delle cospirazioni
settarie. L'impresa del Murat avea troppe ragioni vicine e lontane da
non riescire, e non riescì. Lasciò però uno strascico di simpatie e di
gratitudine. Dopo la battaglia della Rancia, tra Macerata e Tolentino,
quando il suo esercito fuggiva in dirotta dinanzi al nemico incalzante,
Gioacchino, per salvare Macerata dal saccheggio, lo fece passare fuori
dalle mura della città, e a lui, che partì ultimo e voltandosi sul
cavallo salutava con la mano, rispondevano dalle mura e dalle case i
cittadini con gesti e con grida affettuose, e corse anzi poscia e durò
a lungo un detto popolare a tutto onore di Gioacchino: _Tra Chienti e
Potenza_ (i due fiumi che bagnano la collina di Macerata) _tra Chienti
e Potenza finì l'indipendenza_.

Finita no, finchè durava il desiderio di ricuperarla. Qui infatti si
riattacca il filo dei tentativi, che seguirono.

_Guelfi_ son detti i _Carbonari_ delle Marche dopo il 15 e si diramano
di qui in Romagna e in tutte quattro le Legazioni, variando nomi e
forme secondarie, ma sempre con un intento comune, nè bisogna credere
che i nomi diversi significhino sètte diverse od in opposizione le une
colle altre.

Accadrà anche questo, ma per ora tali variazioni e frastagliamenti
settari di Guelfi, Adelfi, Maestri Perfetti, Turba, Siberia, Fratelli
Artisti, Difensori della patria, Bersaglieri Americani, e via dicendo,
che si riscontrano qua e là nei documenti sincroni, altro non sono che
artifici settari, e qualche volta _riforme_ (come le chiamavano) per lo
più ordinate ad ogni tentativo d'azione mal riuscito; singolare fortuna
di questa parola: _riforma_, la quale è comune ai Protestanti, alla
Chiesa Cattolica e alle sue fraterie, come alle sètte politiche ed alle
loro trasformazioni, ed oggi non serve più che per tenere a bada la
buona gente ad ogni nuova crisi ministeriale.

Il primo tentativo dei Guelfi Marchigiani, a cui le Romagne non
giunsero in tempo ad associarsi, è quello della notte di San Giovanni,
23 giugno 1817, il quale, se anche ebbe un principio d'esecuzione,
fu così poca cosa, che neppure quel Pani Rossi, il quale ha noverate
171 ribellioni dei sudditi pontifici, se ne è ricordato. A leggere le
sentenze di condanna, che son tre, a vedere il numero e la qualità
dei condannati si direbbe trattarsi poco meno che dell'inglese _gun
powder plot_ ai tempi di Giacomo I, ma in quella vece pare che i
congiurati non fossero neppure in tempo a dar fuoco a quattro caldaie
di pece, che insieme con alcuni razzi dovevano dalla torre di Macerata
segnalare alle città vicine l'avvenuta rivoluzione e quindi con
un seguito di fuochi accesi di monte in monte (il solito telegrafo
dei cospiratori) recarne l'annunzio sino a Bologna. In sostanza non
accadde nulla, il che non impedì la ferocità enorme dei castighi, e
due fatti individuali, ma storicamente istruttivi, meritano soltanto
di venire notati, l'uno che il conte Cesare Gallo, gran dignitario
Carbonaro e supposto capo del tentativo rivoluzionario di Macerata,
tradì la Carboneria e divenne un fidatissimo Papalino: l'altro, che
quel monsignor Tiberio Pacca, il quale, come Governatore di Roma,
firmò nel 1818 le sentenze contro i Carbonari di Macerata, fu nel 1820
denunciato al Papa per Carbonaro e dovette salvarsi fuggendo in Francia
dall'essere processato e carcerato lui pure.

Queste le prime cospirazioni e il primo tentativo rivoluzionario
nelle Marche e in Romagna. La bandiera, che era caduta dalle mani di
Gioacchino Murat e che non avevano potuto rialzare i rivoluzionari di
Macerata, fu raccolta e salvata nei nascondigli delle sètte. D'ora
in poi la Romagna è veramente quell'Italia che, a proposito delle
cospirazioni politiche di quel tempo, Carlo Didier descriveva nella sua
_Rome souterraine_. Forse nessuno di voi ricorda questo libro della più
lussureggiante vegetazione romantica, nel quale da ragazzo mi deliziavo
e che oggi forse purtroppo neppure i ragazzi, istruiti secondo i dogmi
della pedagogia positivista, leggono più. Dico purtroppo, perchè la
grulleria romantica (se tale era) passava coll'età, e le altre durano
tutta la vita.

«L'Italia (scriveva il Didier) è come l'antico Egitto un paese di
misteri.... Quando la sua superficie è più calma e tutta vestita di
fiori, è forse allora che la mina arde e sta per scoppiare.» Nonostante
il tono apocalittico, il Didier dice il vero nello stesso modo che,
scendendo a particolari, riscontrai descritta tal quale nelle _Memorie
di un cospiratore Ravennate_, che lessi manoscritte e delle quali
ho vista ora annunziata la pubblicazione, la scena, per esempio,
dell'ammissione o iniziazione Carbonaresca. Non c'è di più nel Didier
che una parte drammatica (la quale però chi sa quanti riscontri ebbe
allora nella realtà), quella del Carbonaro spergiuro, che fra le
perfide carezze d'una bellissima principessa romana s'è lasciato trarre
di bocca il segreto della setta ed ha involontariamente denunziato i
compagni. Quando costoro si trovano insieme, si sente a un tratto il
grido d'allarme delle scolte, i Carbonari scompaiono come per incanto
in una bodola, che si rinchiude sopra di essi, e birri e soldati
trovano vuota la sala delle adunanze dove i lumi ardono ancora, e
l'_iniziato_, un diplomatico russo, pende ancora cogli occhi bendati,
da una croce sul cosiddetto _calvario_ Carbonaresco.

Anche questa scenografia spettacolosa non è del romanzo soltanto, ma
appartiene in realtà al cerimoniale della setta.

È ridicola, ma storicamente è importante: in primo luogo perchè è
tradizione Massonica, in secondo luogo perchè è diretta, si vede, a
colpire fortemente l'immaginazione e la sensibilità degli affigliati.

Quanto all'ordinamento della Carboneria, di cui oggi si conoscono molte
trascrizioni, esso era composto, come già accennò il Nitti, di un'alta
_Vendita_ (parola simbolica, come ben capite) risiedente in Parigi,
distinta in _Vendite_ nazionali e in _Vendite_ centrali per ogni stato
(le vedremo funzionare nella Rivoluzione del 31), le quali alla lor
volta erano composte di _Vendite d'apprendisti_ e di _Montagne di
Maestri_. Cinque _Maestri_ e due _Apprendisti_ formavano una _Vendita
centrale_.

Era _unitario_ o _federale_ per l'Italia il fine politico, a cui
mirava la Carboneria? Non pare che lo determinasse mai bene del tutto,
se di ciò tanto acerbamente la critica Giuseppe Mazzini, il quale vi
si ascrisse nel 1827, cinque anni prima cioè, ch'egli fondasse con
programma unitario la _Giovine Italia_.

Certo è però che unitaria era una famosa _Costituzione Latina_, giurata
dai Carbonari a Bologna nel 1818 in casa del principe Hercolani;
unitaria pure la _Repubblica Ausonia_, che i cospiratori del 18, del
19 e del 20 si proponevano di fondare. Ma dopo quello che, come avete
sentito dal Nitti, accadde a Napoli nel 20, e quello che accadde a
Bologna nel 31, quest'è ormai una questione accademica, che non serve
a nulla.

Più importante è conoscere gli uomini, penetrare, se è possibile,
nell'animo di coloro, che si ponevano a questo sbaraglio, a questo
cimento mortale delle congiure. Permettetemi di ricordare fra i
tanti un tipo singolarissimo, di cui ho scritto più volte, ma di
cui avrei rimorso a non farvi parola in questa occasione. Le sue
_Memorie_ le ha scritte sua figlia in un libro mal congegnato, ma che
fa piangere, perchè di certo fu scritto piangendo. Egli è Vincenzo
Fattiboni di Cesena. V'è un'unità di tragedia classica nella vita di
quest'uomo e bastano le date a narrarla tutta. Nel 1811 è Frammassone
a Milano: nel 15 segue l'impresa di Gioachino Murat; nel 17 prende
parte al tentativo di Macerata; nel 18 è condannato a dieci anni di
galera; ne esce nell'ottobre del 28; nel 29 è di nuovo a capo della
_Vendita_ Carbonaresca di Cesena; nel 31 decreta la decadenza del
potere temporale dei Papi insieme coi rivoluzionari della Costituente
provvisoria di Bologna; nell'anno stesso va in esilio a Corfù; vi resta
fin verso il 1848; segue coll'animo e coll'opera le immense speranze
di quell'anno: non può reggere alle profonde disillusioni e ruine del
1849, e il 12 maggio 1850 dispera un'ultima volta e si uccide.

Difficile rassomigliare ad un tipo come questo, veramente eroico e
sublime nella semplicità della sua fede e nella costanza del suo
patriottismo, e certo, accanto a lui, non mancano pur troppo i
deboli, i vanagloriosi, i farabutti, i falsi martiri; non mancano
i sopravvissuti a questo tenebroso tempo delle cospirazioni, la
liquidazione commerciale del patriottismo dei quali non finisce mai.

Ma molti altri s'accostano almeno per purezza e grandezza morale al
Fattiboni e, se ne avessi il tempo, vorrei annoverarli a uno a uno,
perchè essi sono tanto più meritevoli di ricordo, in quanto lottavano
con un'infamia di governo, di cui voi altri Toscani, anche sotto
quell'accidia degli ultimi Medici e degli ultimi Lorenesi, non potevate
farvi neppure un'idea lontana: un governo, che vedendo non bastargli
gli eccessi della repressione, la falsità dei giudizi, le immanità
tutte d'un potere, che non si difende, ma si vendica, giunse persino
al segno di contrapporre sètte a sètte, congiure a congiure, aspettando
di bandire, come fece il cardinale Bernetti nel 1831, con una pubblica
notificazione, la guerra civile.

Queste sètte si chiamavano i _Pacifici_, i _Sanfedisti_, i _Centurioni_
(a Faenza, in opposizione ai liberali, i _Cani e Gatti_), e
ammirando la stupenda invenzione, le imitarono il Duca di Modena coi
_Concistoriali_, i Borboni di Napoli coi _Calderari_, l'Austria coi
_Ferdinandei_. Che intreccio d'iniquità, di dolori, di misfatti!
La buon'anima di Cesare Cantù ha osato dire che tutte queste sono
invenzioni di rivoluzionari. Ma l'espediente è troppo disinvolto
dinanzi alla realtà di fatti orrendi, che i vecchi in Romagna, nelle
Marche, nell'Umbria hanno visti cogli occhi loro e ricordano ancora,
e per accertare i quali si sarebbe potuta invocare, sto per dire, la
testimonianza di Pio IX, che, Vescovo d'Imola, ne piangeva a calde
lagrime, o si potrebbe invocare anche oggi quella di Leone XIII, se
volesse parlare.

Contuttociò non cessa in Romagna il fermento delle sètte liberali, anzi
dopo le repressioni del 1818 aumenta sempre più, e tanta è la paura del
governo che neppure Lord Byron per amore della bella Guiccioli e Lady
Morgan per diporto possono nel 19 e nel 20 penetrare in Romagna, senza
che la loro corrispondenza epistolare sia per ordine di Roma aperta e
trascritta.

Quali erano però gli effetti palesi di tutto questo gran cospirare
dei liberali e di tutto questo loro fermentare e agitarsi nell'ombra?
Scoppia a Napoli una rivoluzione nel 20, un'altra in Piemonte nel
21, ed in Romagna nessuno si muove. Gli Austriaci passano e ripassano
nell'andare e tornare da Napoli, e nessuno torce loro un capello. C'è
di peggio! A Cesena molti ufficiali austriaci si danno a conoscere
per Carbonari, e i liberali li festeggiano. Che diavolo di confusioni,
di allucinazioni e di garbugli è mai questo? Ma appunto è gran segno
dell'immensa e profonda infelicità di quel tempo! Tanto più che neppur
l'inazione sconclusionata delle sètte liberali calmava la feroce paura
del Governo, sicchè nel 24 mandava in Romagna dittatore il cardinale
Rivarola, una specie di Duca d'Alba mitrato, il quale con una sola
sentenza condannò per cospiratori 508 persone.

Divenne un punto d'onore pei Carbonari non lasciar uscir vivo di
Romagna questo pretaccio, non si sa se più pazzo o ribaldo. Tentarono
più volte, giacchè questo abbominio dell'assassinio politico non
ripugnava loro e nel caso presente pareva una vera giustizia di
Dio. Ma lo era così poco, che il colpo, diretto a lui, toccò al suo
caudatario; ed ecco che, fuggito il Rivarola, sopravviene a vendetta
un monsignor Invernizzi, il quale manda subito al patibolo cinque
Carbonari, molto probabilmente innocenti, e ne imprigiona tra colpevoli
o solamente sospetti a centinaia. Non basta. Monsignore ebbe all'ultimo
un'ispirazione veramente infernale. Bandì che ormai egli avea nelle
mani tutti i nomi dei settari e dei più o meno aderenti, che nessuno
quindi potea sperare di salvarsi da lui, ma che nondimeno egli
perdonerebbe a chiunque confessasse le proprie colpe, se ne dichiarasse
pentito, accusasse i complici e promettesse di non peccare mai più.

Quest'atto si chiamò _far la spontanea_ e le fantasie eccitate e
terrorizzate furono colte da siffatta specie di sgomento e di delirio,
che le genti corsero a frotte e fecero la _spontanea_ quegli stessi,
che nulla avevano da confessare.

Tali le arti del governo dei preti in Romagna, e se le sètte ne
riceverono per allora un colpo mortale, il governo però venne a schifo
anche agli uomini più miti, più sottomessi, più religiosi e più alieni
da congiure e da sedizioni popolari.

Ogni classe partecipò più o meno a tale disprezzo ed in ciò sta
la spiegazione del particolarissimo carattere, calmo, concorde,
dottrinario, festaiolo e quasi idillico, che ebbe la rivoluzione
scoppiata in Bologna la notte del 4 febbraio 1831.

Il 10 febbraio 1829 morì Papa Della Genga, che avea regnato cinque anni
col nome di Leone XII.

Era di carnevale, e Pasquino in Roma cantava:

      Tre gran danni ci festi, o padre santo:
    Accettare il papato, viver tanto,
    Morire in carneval per esser pianto:

vendetta d'epigrammi, la sola, quasi, che il buon umore romanesco abbia
mai fatto dei martirii della Romagna. A Leone XII successe per pochi
mesi Pio VIII, vecchio ed infermo, e per lui regnò il cardinale Albani,
vendutosi al Metternich e quindi anima dannata dell'Austria.

Ma morto Pio VIII, ecco le sètte politiche, già sgominate in Romagna
dal Rivarola, dall'Invernizzi e dall'Albani, ripullulare, riagitarsi,
ripigliar vita e vigore, e colle sètte cooperare questa volta (novità
e progresso notevolissimo) ogni ordine di cittadini; prova questa che
le sètte politiche non erano poi state, come tanti pretendono, inutili
del tutto. Senza di esse questa fiamma, che ora si dilatava così rapida
e larga, si sarebbe probabilmente spenta del tutto.

Anche le forme della cospirazione furono però questa volta più larghe
e più elastiche delle solite; troppo elastiche, direi, perchè da un
lato vi s'infiltrarono intrighi d'ogni guisa, dall'altro, un cosiffatto
spirito curialesco, che, quando si venne ai fatti, il nominalismo
politico più vacuo e le illusioni più smisurate non lasciarono campo nè
a conoscere e valutare la realtà dei fatti, nè a partiti decisi, nè a
resistenze pertinaci.

Per intendere ciò che accadde a Bologna il 4 febbraio 1831 bisogna
rifarsi più indietro e più lontano.

Le giornate di luglio del 1830 rovesciarono in Francia, come a tutti è
noto, Carlo X ed i Borboni, e surrogarono a questi _Stuardi_ del trono
francese la quasi legittimità di Luigi Filippo d'Orléans.

Chi avesse, signore, interrogata una nostra vecchia conoscenza,
il Principe di Talleyrand, su questo mutamento, si sarebbe sentito
rispondere: «uhm! stavo giuocando al _whist_, e non me ne sono accorto;
ma non me ne maraviglio. I Borboni son gente incorreggibile!» E chi si
fosse poi meravigliato di vederlo, lui, subito, in settembre del 30,
andare ambasciatore a Londra di Luigi Filippo, e gli avesse chiesto
in che vecchio granaio avesse già riposto quel suo famoso dogma della
_legittimità_, che avea sbandierato nel 15: «oh bella!» egli avrebbe
ancora risposto, «dal momento che la _legittimità_ tradiva, bisognava
bene salvare il principio monarchico, surrogando il ramo cadetto al
ramo primogenito della famiglia reale, come s'era fatto in Inghilterra
nel 1688!» Impagabile, come tipo, e difatto a tutt'Europa, si può dire,
è costato tesori!!

Lasciamolo dunque avviarsi a Londra,

    Beccando i frutti
    Del mal di tutti,

e scusate la digressione, permettendomi di soggiungere solamente, che
è proprio peccato non sia il Principe di Talleyrand vissuto tanto da
vedere anche la caduta di Luigi Filippo; e questo Marc'Aurelio della
monarchia borghese, come lo chiamava Enrico Heine, andarsene da Parigi
col suo ombrello verde da un braccio e sua moglie dall'altro. Era la
volta che il Principe di Talleyrand, per ultimo sacrificio alla patria,
si lasciava nominare Presidente della Repubblica. Che bel modello
allora e come completo per gli opportunisti politici dell'avvenire!!

A vedere però impunito un simile strappo ai trattati del 15, com'era la
Rivoluzione francese del 1830, tutti gli oppressi alzarono la testa;
ed ecco il Belgio, la Polonia, alcuni Stati tedeschi in rivoluzione e
tutta l'Italia centrale agitata, i Ducati e le Romagne in particolare.

Non aveano già le Potenze aiutata la rigenerazione della Grecia? non
riconoscevano oggi in Francia un mutamento di dinastia, ottenuto con
una rivolta? Nè basta.

Esisteva un avanzo di Comitato Filelleno a Parigi, mutatosi in
dilettante cosmopolita di rivoluzioni e in promotore di risurrezioni di
popoli latini da opporre alla _Santa Alleanza_ delle Potenze del Nord.
Non era una setta, ma s'intendeva colle sètte, le dirigeva, e si teneva
in segreti rapporti coi liberali più noti e più operosi d'ogni paese.

Inutile dire che il capo di questo permanente Olimpo rivoluzionario era
il signor di Lafayette, da mezzo secolo impresario di rivoluzioni.

Un'ambizione satanica spinse persino Francesco IV di Modena a prestar
orecchio agli incitamenti di quel Comitato e la Carboneria per mezzo di
Enrico Misley, un modenese d'origine inglese, strano tipo di commesso
viaggiatore delle cospirazioni, inciampò in questo intrigo, di cui
Ciro Menotti fu la più nobile vittima, perocchè quando al Comitato di
Parigi s'accostarono i congiurati Orleanisti e le giornate di luglio
ebbero surrogato Luigi Filippo a Carlo X, il Duca di Modena pensò bene
di levar subito i piedi dal mal passo e propiziarsi l'Austria, se mai
diffidava di lui, dando addosso ai suoi amici del giorno innanzi.

Il 3 di febbraio 1831, appena fu notte, circondò la casa di Ciro
Menotti, dove sapeva adunati i congiurati, e sfondandone a cannonate
la porta, li ebbe tutti in sua mano, nonostante l'accanita resistenza,
che opposero. La notte stessa il Duca scriveva al Governatore di Reggio
una letterina, che è un gioiello: «questa notte è scoppiata contro di
me una terribile congiura. I cospiratori sono in mia mano. Mandatemi il
boia.»

La notizia di ciò ch'era accaduto a Modena, fece rompere ogni indugio
ai cospiratori di Bologna. L'occasione pareva propizia, e non bisognava
lasciarla passare. Era tempo di Sede Papale vacante per la morte di
Pio VIII, ed ai rivoluzionari romagnoli questo interregno è sempre
parso molto opportuno alle sommosse. I cardinali erano in conclave,
ma a Bologna, quando la Rivoluzione scoppiò, non si sapeva ancora
della elezione di Gregorio XVI. Oltredichè il governo di Luigi Filippo
bandiva forte e piano, dalla tribuna parlamentare col Lafitte, il
Dupont de l'Eure, il generale Sebastiani, che la politica estera della
nuova monarchia si fondava sul gran principio del _non intervento_,
ed all'orecchio degli esuli, degli emissari italiani e dei loro amici
francesi sussurrava che procedessero pure avanti tranquilli e che la
Francia avrebbe impedito all'Austria di muoversi.

Guglielmo Pepe, con in tasca tanto di lettere del maresciallo Gérard,
del generale Lamarque e del Lafayette cercava già di mettere assieme
armi ed armati per accorrere in aiuto della sollevazione.

A Bologna quindi, i cospiratori, per non perder più tempo e profittare
di tal cumulo di buone fortune, la notte del 4 febbraio 1831 occuparono
la piazza maggiore e atterrito con grida sediziose un pusillo balordo
di Prolegato Papale, che si chiamava monsignor Paracciani-Clarelli, in
poco d'ora l'ebbero persuaso a cedere il governo ad una commissione
provvisoria, di cui gli dettarono i nomi ed a cui egli diede tutti i
poteri.

La rivoluzione era bell'e fatta, e come una striscia di polvere da
fuoco, accesa dall'un de' capi, divampò in un baleno e s'estese a tutto
lo Stato pontificio da Bologna a Ferrara, nelle Marche e nell'Umbria.

Secondo l'aritmetica del Pani Rossi era la 166ª volta, che questi
popoli si scuotevano di dosso il giogo papale!

A così spaventevole facilità anche il _Rogantin di Modena_ s'impaurì e
scappò a Mantova, traendosi dietro Ciro Menotti, del cui silenzio si
volle poi assicurare facendolo strangolare, e Maria Luigia riparò da
Parma a Piacenza. Ecco dunque Modena e Parma libere anch'esse.

Ma questo era quello che si vedeva! Quello che non si vedeva, e che i
felici rivoluzionari ignoravano ancora e seppero di poi a loro spese,
era che Luigi Filippo giuocava a partita doppia e che per un bene
inteso spirito di conservazione gli premeva assai più di viver lui, che
salvar essi e la loro rivoluzione.

Gli avea quindi pasciuti d'erba trastulla ed eccitati ad agire per
intimorire l'Austria e mostrarsi padrone di sguinzagliarle addosso
la rivoluzione; e l'Austria dal canto suo, pur d'aver mano libera in
Italia, avrebbe riconosciuto anche il diavolo per re di Francia.

«Che volete? (diceva il Metternich al conte di Pralormo, ambasciatore
di Sardegna a Vienna) non siamo più al felice 1815; se, come allora,
l'Europa avesse ancora settantamila soldati alle frontiere di Francia,
direi di correre senz'altro su Parigi e finirla una buona volta
con questa perpetua rivoluzione. Ma a far ciò adesso, ci sarebbe da
attizzare mille dissensi, e da mettere in fiamme l'Europa. Quello che
preme è tenere a freno l'Italia e di questo m'incarico io.»

Intanto per spaventar esso pure Luigi Filippo diede mano ad un altro
espediente, si sforzò cioè di persuaderlo che il Bonapartismo levava
la cresta in Francia ed in Italia e che stava all'Austria, carceriera
del Duca di Reichstadt, il figlio di Napoleone, di aiutare o sventare
queste mène, le quali (badasse bene) non minacciavano che lui, Luigi
Filippo, lui in persona. «Se ci si costringesse a lottare per la
nostra esistenza (scrive all'ambasciator d'Austria a Parigi il 18
gennaio 1831), non siamo poi così _angeli_ da non far fuoco con tutte
le nostre armi. Non ci sommuovano l'Italia. Questo per oggi chiedo,
e non mi pare di essere indiscreto.» Intanto l'imperatore Francesco,
facendo l'imprudente per la prima volta in sua vita, diceva piano al
giovine Duca di Reichstadt, ma in modo che tutti sentissero: «ragazzo
mio, tu non hai che a mostrarti sul Ponte di Strasburgo, e l'Orleanese
è spacciato!» E il Metternich rincarava, scrivendo il 15 febbraio a
Parigi: «non ci secchi Luigi Filippo in Italia, perchè c'è un mezzo di
farlo pentire di ciò, e questo mezzo è nelle nostre mani!»

Le apparenze aiutavano il giuoco del Metternich. Appena caduto Carlo X,
Giuseppe Bonaparte s'era offerto all'Imperatore d'Austria di ricondurre
esso in Francia il Duca di Reichstadt. La contessa Camerata, figlia di
Elisa Baciocchi, era corsa a Vienna e con audacia di donna napoleonica
era riescita a vedere il Duca di Reichstadt e parlargli. Dal 1º al 5
marzo 1831 i Bonapartisti s'agitavano a Parigi. Due tentativi effimeri
s'erano pure verificati in Roma stessa nel dicembre del 1830 e nel
febbraio del 31 ed erano stati tutta opera dei Bonaparte dimoranti in
Roma. Nelle file dei ribelli romagnoli militavano finalmente due figli
di Luigi Bonaparte, l'ex re d'Olanda, e la loro madre Ortensia era
accorsa ancor essa.

Tuttociò serviva al Metternich, il quale mandò a Parigi copia d'un
proclama dei rivoluzionari romagnoli, che salutava re d'Italia il Duca
di Reichstadt, e la notizia che a capo del governo rivoluzionario di
Bologna era un conte Pepoli, marito di Letizia Murat, il qual Pepoli
alla testa degli insorti bolognesi avea altresì rovesciato il Duca di
Modena; tre menzogne in una, perchè il proclama non esisteva, il conte
Carlo Pepoli, che facea parte del governo di Bologna, non era niente
affatto il marito di Letizia Murat, e il Duca di Modena era scappato da
sè senza aspettare la spinta di nessun conte Pepoli, che lo scacciasse.

Ciò nonostante produssero l'effetto che il Metternich si proponeva,
aiutato in ciò dal cardinale Bernetti, segretario di Stato del
nuovo Papa, il quale, d'intesa col Metternich, dipinse esso pure al
Saint-Aulaire, ambasciatore di Francia in Roma, il moto delle Romagne
come tutto Bonapartista. Luigi Filippo, che non dimandava di meglio,
s'affrettò a far conto di credergli per lavarsi le mani di quella buona
pasta di rivoluzionari, i quali s'aspettavano di vederlo da un momento
all'altro scender dall'Alpi con un esercito per salvarli dall'Austria.

Armati di questa eroica fiducia e senza saper nulla naturalmente della
burrasca, che s'andava addensando sulle loro teste innocenti, anzi
gonfiandosi il cervello e la bocca colla gran parola (come la chiamava
il Metternich) del _non intervento_, i rivoluzionari di Bologna
procedevano intanto franchi e sereni per la loro strada.

Andatosene il Prolegato, si costituì un governo provvisorio, il quale
tre giorni dopo dichiarava cessato di fatto e di diritto il _dominio
del Romano Pontefice_.

Non parliamo delle riforme amministrative e giudiziarie, a cui posero
mano. Prevalevano anche qui gli avvocati e si può credere, se si
stancavano di disputare e di legiferare.

Ciò che più importa, come precedente storico, è che riunirono a
Bologna un'assemblea di tutte le Provincie ribellatesi, la quale
solennemente confermò cessato il dominio temporale dei Papi, diede
forma rappresentativa al governo, creò un Ministero responsabile e
finalmente comandò che le truppe (quelle che c'erano!) marciassero alla
volta di Roma.

I fatti d'arme della rivoluzione del 31 si possono distinguere in due
gruppi: quelli del generale Sercognani e quelli del generale Zucchi,
ma notevolissimo è il riapparire nel piccolo e sprovveduto esercito
di questo _Governo delle Provincie Unite_, come s'intitolò, di tanti
veterani dell'esercito napoleonico, molti dei quali neppure all'appello
del Murat nel 15 si erano mossi. Il Sercognani, lo Zucchi, l'Armandi,
il Grabinski, il Molinari, il Ragani, il Guidotti, il Pasotti e tanti
altri erano tutti vecchi soldati di Napoleone.

Il Sercognani espugnò Ancona; espugnò, per modo di dire, giacchè il
Papalino, che la difendeva, si arrese dopo due giorni per _mancanza di
viveri_.

Le scaramuccie del Sercognani a Borghetto, a Calvi, a San Lorenzino,
alle Grotte sono poco importanti. Egli giunse però sino ad Otricoli e
lo spavento in Roma fu tale, che il Papa, quando seppe il Sercognani
così vicino, fece liberare i poveri detenuti politici di Civita
Castellana (lo Spielberg del governo pontificio) alcuni dei quali
erano condannati in vita. La paura lo rendeva clemente! Perchè non
corse allora il Sercognani su Roma e si fermò invece a badaluccare a
Rieti, che facea mostra di resistere? Il fatto è dubbio ed oscuro; e
l'episodio, che più rimane alla storia, è che col Sercognani militavano
i due Bonaparte, figli della regina Ortensia, Napoleone e Luigi
Napoleone, quegli che fu poi Napoleone III.

A San Lorenzino Napoleone III fece le sue prime armi. (Povero Napoleone
III! Non se ne dimenticò mai più, e non lo dimentichiamo noi, perchè
saremmo peggio che ingrati!) Avvenne, che nel dar la caccia a una
torma di briganti ciociari, reclutati dal cardinal Bernetti in difesa
del trono e dell'altare, Napoleone colla pistola in pugno fe' cader di
mano il trombone ad uno, che lo avea preso di mira, e passando oltre
gli disse: «_va'! che ti dono la vita_!» In quella un altro ciociaro,
raccolto il trombone caduto, glielo appunta alle spalle e se non era
un maresciallo Martelli dei carabinieri, che con una sciabolata lo
stese morto, quelle prime armi di Napoleone III erano le ultime, e San
Lorenzino avrebbe impedito Magenta e Solferino.

L'altro gruppo di fatti d'arme appartiene al corpo dei volontari
guidati dal generale Zucchi, ed è più glorioso, perchè fu contro gli
Austriaci (nemici più degni dei Papalini), ma segna altresì la fine
della Rivoluzione.

Il general Zucchi non fu nominato comandante in capo, che quando
già si sapeva delle mancate promesse di Francia e dell'intervento
Austriaco. Poco dopo il Governo delle Provincie Unite riparò da
Bologna in Ancona. Ma ecco sopraggiungere in gran forze gli Austriaci,
che già aveano occupata Bologna il 21 marzo. Lo Zucchi si preparò a
resistere a Rimini, ove tenne testa con poco più di 1200 uomini a sei
o settemila austriaci, comandati dal generale Geppert. Aspra fu la
battaglia combattuta il 25 marzo, la più gloriosa giornata di tutta la
Rivoluzione del 1831. Lo Zucchi si ritirò in buon ordine e si disponeva
a ridar battaglia in migliori condizioni alla Cattolica, ma il giorno
stesso il _Governo delle Provincie Unite_ avea, per consiglio del suo
Ministro della Guerra, l'Armandi, deliberato in Ancona di capitolare
col Legato del Papa; capitolazione in piena regola, sottoscritta
solennemente _hinc inde_ il 27 di marzo e disdetta poi dal Papa e
dall'Austria con un buon accordo, che fa il più grande onore alla
lealtà di tutti e due.

Contando dal 4 febbraio, che la rivoluzione scoppiò, al 21 di marzo,
che gli Austriaci entrarono in Bologna, la Rivoluzione del 1831 si
suol chiamare in Bologna e in Romagna la Rivoluzione dei 44 giorni. Ma
sarebbe più giusto chiamarla dei 48, perchè, se avea vissuto un po'
alla spensierata, a Rimini almeno un pugno di volontari, armati alla
peggio, lottò valorosamente contro un nemico agguerrito e soverchiante
e salvò l'onore del nome e delle armi italiane.

Contuttociò le Rivoluzione del 31 trovò negli storici e negli statisti
giudici severissimi, ed ironie e dispregi, dei quali amaramente si
risentirono gli onesti e buoni patriotti, che vi presero parte, e
che, se errarono (e certo errarono molto), non meritavano ad ogni modo
d'essere trattati così. Chi può dar loro torto del tutto d'aver creduto
alle promesse e alle parole della Francia? Il massimo loro errore
è di averci creduto troppo, d'aver creduto solo in quelle, e d'aver
troppo persistito a crederci, mal giudicando l'indirizzo di tutta la
politica Europea, che già nettamente si disegnava, ed a cui apertamente
s'associava lo stesso Luigi Filippo, quando ai primi di marzo al
Lafitte sostituiva Casimiro Perier. In politica è bene credere non a
una, ma a due o tre cose ad un tempo, e meglio poi ancora non credere a
nessuna! Il Perier, non volgare statista di certo, osava alla tribuna
Francese spiegare il principio del _non intervento_ così: «non vuol
già dire che noi faremo la guerra a chi lo violi, bensì che noi non
interverremo ad aiutare i popoli sollevativisi contro i loro legittimi
signori, se non c'è di mezzo un interesse Francese.»

Ah la grazia! Altro che casuistica dei Gesuiti!! E concludeva: «il
sangue dei Francesi non appartiene che alla Francia!» Nel che aveva
perfettamente ragione.

Ma chi avrebbe potuto aspettarsi ad un simile voltafaccia? Il torto
dunque dei Rivoluzionari Bolognesi del 31 è per metà almeno diminuito;
ma erano nella maggior parte avvocati, ripeto, e una volta messisi
a distinguere, a sofisticare sulle interpretazioni ed a cercare di
mettere l'avversario sempre dalla parte del torto, come si fa in
tribunale, giunsero persino a disarmare al confine i Modenesi, che
venivano ad aiutarli, in omaggio, dissero, al principio del _non
intervento_ (pare incredibile in verità!) e invitarono i due principi
Bonaparte ad uscir dalle fila del Sercognani per non complicare delle
loro pretensioni dinastiche una situazione politica così limpida,
com'era quella della Rivoluzione. Ah quando gli avvocati ci si
mettono!...

I Bonaparte si ritirarono in una villa presso Forlì, ove il primogenito
morì di malattia.

Ma su che fidavano adunque, in nome di Dio, questi benedetti
rivoluzionari del 31? Chi lo sa! Nella Francia e in Dio! Ma
sperimentarono, al pari dei Polacchi, che _Dio è in alto e la Francia
lontana_; non pensarono cioè che Dio aiuta chi s'aiuta e che se le
Potenze consentivano a riconoscere una Francia di Luigi Filippo era
a patto ch'egli conformasse alla loro la propria politica e non per
lasciarlo libero d'inaugurarne una nuova.

Siamo giusti però. Questo è un po' il _senno del poi_. Allora, a tenere
assorti in quel vago di speranze e di fiducia governanti improvvisati
e inesperti, contribuì anche molto la condizione morale della città.
Quella rivoluzione fu uno scoppio di gioia, un respiro di libertà, che
riempì di un'allegrezza infinita tutti i cuori dei cittadini. Era un
continuo viver per le strade, sfoggiar coccarde e bandiere, la notte
illuminare le nostre vecchie torri e le case, un continuo fioccar
di sonetti, di odi, di canzoni, un continuo riunirsi nei teatri e
vociare, cantare, applaudire.... Non una vendetta, non un eccesso,
non una macchia, non una nuvola a intorbidare quell'immensa serenità!
Quell'anno anche l'inverno, a farlo apposta, pareva una tiepida
primavera.

Già rumoreggiavano gli Austriaci ai confini; Parma e Modena erano già
sottomesse; e in Bologna l'assemblea si riuniva, confermava in _fatto_
e in _diritto_ la cessazione del dominio temporale dei Papi, e la
sera stessa al teatro Comunale si recitava la _Francesca da Rimini_
(l'Alfieri sarebbe parso troppo ruvido) e Paolo, brandendo la spada e
cogli occhi sgranati, gridava a squarciagola:

    Per te, per te, che cittadini hai prodi
    Italia mia, combatterò....
    Polve d'eroi non è la polve tua?

E tutti a convenirne e applaudire. E dame e cittadine arrivare bianco
vestite e col tricolore a tracolla sul palcoscenico e intonare un coro
di Caterina Ferrucci:

    Alla gioia s'apre il cor,
    Del piacer di libertade
    No, non v'ha piacer maggior;

parole, che convenivano egualmente bene a un melodramma tragico e ad
un'opera buffa!

Così è, signore, che la rivoluzione del 31 a Bologna ebbe un'aria
idillica; fu una festa di famiglia; rimase un ricordo caro e senza
rimorsi per tutti, come rimase caro e onorato il nome dei cittadini,
che vi primeggiarono, del Vicini, Presidente del Governo; dello
Zanolini, autore d'un abbastanza buon romanzo scritto in esilio e
intitolato il _Diavolo del Sant'Ufficio_; di Pio Sarti, fratello alla
madre di Marco Minghetti; di Carlo Pepoli, poeta gentile, amico del
Leopardi, e che in esilio anch'esso scrisse il libretto dei _Puritani_
per Vincenzo Bellini; di Terenzio Mamiani, che poi, come poeta e
filosofo, salì a tanta celebrità. I racconti, gli aneddoti, i detti
e fatti memorabili di questo o quello, ora gravi, ora anche un po'
ridicoli, sono infiniti; e i pochi superstiti, e certe vecchie signore
persino, li narrano ancora con compiacenza singolare. Eppure tant'altre
e così grosse vicende hanno viste d'allora in poi! Ma non i lancieri
a piedi del giovine Napoleone III, e la spada di un avvocato Patuzzi,
colonnello della Guardia Nazionale, che nelle grandi occasioni non
c'era verso di tirarla fuori dal fodero, e gli armati di picche del
generale Grabinski, vecchio e valoroso ufficiale, che non avea colpa
se i suoi soldati non avevano fucili; tutti fatterelli, che io ho
uditi mille volte, quest'ultimo in ispecie, che è altresì per me un
ricordo domestico, giacchè fra quei male armati e senza fucili era
il mio vecchio babbo coi suoi condiscepoli d'Università e quando il
Generale, il quale parlava un italiano tutto suo, li passò in rivista
sulla piazza di Faenza, fu udito esclamare mestamente: «quanta bella
gioventù! Peccato non _esser tutta fucilata_!»

E quest'era la gente, chiamata dal cardinal Bernetti nella sua
Notificazione del 14 febbraio 1831 una turba di ladri, che altro non
voleva se non porre a sacco le pubbliche e le private proprietà, e
contro cui aizzava le plebi, perchè al suono delle campane a stormo
si levassero in armi per dar loro addosso, come a briganti. Esecutore
di questo disegno di restaurazione, così umanamente cristiano, mandò
il cardinale Benvenuti, che in Osimo cadde in mano degli insorti e fu
tradotto prigioniero in Bologna. Lo salvò dall'ira popolare Pio Sarti,
facendogli scudo della sua persona, e quando il Governo delle Provincie
Unite riparò in Ancona, il cardinal Benvenuti fu liberato e firmò esso
la capitolazione, di cui ho parlato.

I membri del Governo, fidenti nella parola del Cardinale, noleggiarono
un _Brigantino_, che appena uscito dal porto d'Ancona le navi
Austriache catturarono, trasportandoli prigionieri a Venezia.

Un Lazzarini, capitano del _Brigantino_ gli aveva traditi,
consegnandoli al Bandiera, Ammiraglio Austriaco. E vedete fatalità! Il
Lazzarini morì di mala morte e Attilio ed Emilio Bandiera lavarono col
loro sangue a Cosenza nel 1844 l'infamia del padre.

Nei tristi tempi, che seguirono, i vinti del 31, come accade sempre fra
gli sfortunati, cominciarono a beccarsi fra loro, e il Sercognani fu
accusato d'essersi venduto, l'Armandi d'aver tradito, il Vicini d'aver
immiserito la rivoluzione a rivendicazioni locali e di campanile,
perchè in un proclama, che nessun altro del Governo sottoscrisse,
rievocò da avvocato i vecchi diritti della Repubblica Bolognese e il
contratto del 1447 fra Niccolò V e il Senato! Miserie!! Quanto meglio
dire col poeta, adattandolo un poco alla circostanza:

    Taccian le accuse e l'ombre del passato,
    Di scambievoli orgogli acerbi frutti,
    Tutti un _comun delirio_ ha travagliato;
                              Errammo tutti!

Il Sercognani forse non volle lasciarsi Rieti alle spalle; l'Armandi
contro le forze preponderanti dell'Austria credette ridicolo osare;
il Vicini credette di vincere la causa, riallacciando la rivoluzione
presente a tradizioni rivoluzionarie, e forse Massoniche locali, perchè
lo Zamboni, il martire Bolognese del 1794, avea su per giù ne' suoi
proclami dette le stesse cose.

E perchè mai la Rivoluzione del 1831 non cercò afforzarsi, estendendosi
alla Toscana, ai Ducati, come avea progettato il povero Ciro Menotti,
che era un uomo d'affari e non un avvocato? Perchè, oltre al chiodo
fisso del non intervento, la Rivoluzione del 31 fu, risponde Cesare
Albicini, in un suo bello studio su Carlo Pepoli, fu da Bologna sino a
Rieti, una riscossa di Municipii, come quella del 48 fu una riscossa
di Stati, e quella del 59 una riscossa dell'intiero popolo italiano.
Evoluzione progressiva, teoria Darwiniana, forse troppo più scientifica
e arguta, che non comportino le arcane e imprevedibili _selezioni_
della storia.

Ad ogni modo credo potersi concludere che una rivoluzione, la quale
scese di palazzo colle tasche vuote e le mani nette; che a Rimini
ebbe _in articulo mortis_ il suo battesimo di sangue in faccia agli
Austriaci, affrontando i loro cannoni con le picche e i fucili da
caccia, non merita nè condanne, nè ironie, nè dispregi; e credo di più,
che se in Bologna le generazioni seguenti non si accasciarono sotto
il peso della doppia tirannia Pretesca ed Austriaca, molto è dovuto a
questo buono e quasi domestico ricordo per tutti della Rivoluzione del
1831.



SANTORRE SANTAROSA MORTO PER LA LIBERTÀ DELLA GRECIA NEL 1825

CONFERENZA DI ISIDORO DEL LUNGO.


  _Signore e Signori,_

La lettura che io sono per farvi si compone di pensieri e di
sentimenti, più che miei, dell'uomo stesso a cui la consacro. Io farò
poco altro che consertare insieme pagine sue,[1] o di amici suoi, delle
quali le più intime sono venute a luce la maggior parte in questi
ultimi anni, e da esse si rivela e l'uomo e il patriotta: l'uno e
l'altro degni di tal reverenza, che pochi esempi possono dalla storia
del nostro Risorgimento proporsi alla gioventù italiana, più efficaci
a ispirarle magnanimità di sensi e di opere, severità di propositi,
alto concetto di quanto ciascun uomo deve a' suoi simili, ciascun
cittadino alla patria. Evoco dinanzi a voi la nobile figura di un Eroe
del Risorgimento italico che lo è altresì del Risorgimento ellenico.
La rivendicazione della libertà greca dalla barbarie mussulmana occupò
fra il 1821 e il 29 una pagina lieta e gloriosa nel triste libro
delle umane vicende, che oggi altre mani riaprono pur a quella pagina
(piacesse a Dio che fosse per segnarvi senz'altro la santa parola
Giustizia!): e quel 1821 è altresì la data dei primi moti italiani
per le riforme liberali e l'indipendenza nostra dall'Austria. Nel 25
Santorre Santarosa moriva, precursore di Giorgio Byron, per la libertà
della Grecia, poichè gli era fallito di operare per la grandezza
d'Italia. Questo è l'uomo del quale io vi parlo, e che faccio parlare
dinanzi a Voi.


II.

Quando il primo fermento di nazionalità, che a sei anni appena dal
Congresso di Vienna cominciava, covato nelle congreghe carbonaresche,
a sollevare l'Italia, ebbe fatto capo, ne' due Stati della penisola
estremi e fregiati di corona reale, Napoli e Piemonte, ad un movimento
verso quelli ordini di monarchia costituzionale, in nome dei quali
la Spagna aveva resistito a Napoleone, la rivoluzione piemontese,
rivoluzione d'un mese appena, portò Ministro della guerra, cioè capo
delle armi contro l'Austria, il conte Santarosa. Questi, giovinetto
anzi quasi fanciullo, avea seguito il padre colonnello nel regio
esercito alla difesa dall'invasione francese, e l'avea veduto morire
alla testa del suo reggimento nella battaglia di Mondovì: poi, stato
_maire_ della sua Savigliano e sottoprefetto alla Spezia, aveva di
nuovo, durante i Cento giorni, imbracciate le armi regie e nazionali,
aveva preso parte con Cesare Balbo (e vi era il prode generale, già
napoleonico, Gifflenga) alla spedizione di Grenoble; e rimasto, a
istanza del marchese di San Marzano suo zio, nel Ministero della
guerra, alternava agli affetti, in lui vivissimi, di marito e di padre,
le cure dell'ufizio, e gli studi (che sempre avea prediletti) morali e
letterari, e le frementi aspirazioni a un'Italia, secondo le visioni
di Vittorio Alfieri, prossimamente futura. L'ufficiale piemontese
de' Cento giorni, allorchè avea veduto rientrare il suo Re, Vittorio
Emanuele I, con la forza degli Austriaci, aveva scritto, in quel latino
ipercalittico che il Foscolo messe in voga: «20 maggio 1815. Il re
nostro entrava nella città, e tutto il popolo diceva nell'allegrezza
del cuor suo: o Re, o Re, salve o Re! Ma le aste del Sire del
settentrione circondavano il Re, ed era il Re nostro siccome un
Piccolino; cosicchè esclamavano i veggenti: È qui il Re, ma non è qui
con lui la Patria». E dove sentiva egli la Patria, il prode ufficiale
del Re? «Egli è soprattutto quando i miei corni da caccia suonano
una rapida e viva marcia, e mi veggo sfilar davanti i miei giovani di
aspetto ardito e quasi dispettoso, che il mio sangue bolle e ribolle
dentro le vene. Egli è allora che dico tra me: — Perchè non nacqui
inglese, prussiano, russo? — Nella mia disperazione dico persino: —
Perchè non nacqui francese? — Non sarà mai che io stringa un brando
italiano, che io guidi fra i perigli soldati italiani? Noi piemontesi,
noi prodi, noi animosi, che siamo noi? Deboli ausiliari degli antichi
nemici della grande patria; ausiliari disprezzati forse, e disgraziati
a segno di non esser ammessi all'onore delle battaglie. — Non vi ha
in simili pensieri di che morire di rabbia e di dispetto? Federico,
padre di Federico II, creò la Prussia, creando l'esercito. Vittorio
Emanuele potrebbe creare il Piemonte, creando un esercito». E continua
lo sfogo generoso, coi ricordi d'un anno innanzi, quando trovandosi
a Genova nei giorni dell'efimero rinnovamento dell'antica repubblica
giocato dalle Potenze, «Inglesi assalivano Francesi in Genova italiana,
e i Genovesi avrebbero forse, se i Francesi non tradivano il loro
imperatore, veduto crollare i loro tetti, sentite le voci lagrimose
de' vecchi, de' fanciulli e delle donne atterrite, sofferti i disagi
della fame e della militare licenza, perchè Francesi volevano occupare
Genova italiana, perchè Inglesi volevano occupare Genova italiana. E
Genova italiana, che vuol dire debole, avvilita, infelice, avrebbe
dovuto tacere, soffrire; e vi ha di più, avrebbe dovuto lambire i
piedi, e tessere a vicenda il panegirico sonante, d'entrambi i duci
stranieri desolatori del suo popolo». E si volge con fraterno animo
ai Napoletani, perduti dietro le avventure Murattiane: ha una trepida
speranza pel suo Piemonte, pensando che su quel trono stanno «principi
di sangue italiano»; un rammarico per la «nobile Sicilia», che Vittorio
Amedeo II non l'abbia conservata a' suoi successori, in modo da potere
«stringere Italia dai due lati, e sforzarla», sforzarla a non esser
più la druda bellissima dello straniero: perchè «la futura liberazione
dell'Italia dev'essere operata o dai Piemontesi o dai Napoletani». E il
problema fu sciolto, quarantacinque anni dopo, sulle rive del Volturno,
il giorno che Vittorio Emanuele II a capo del suo vecchio esercito,
e Giuseppe Garibaldi delle sue camicie rosse, il re e il dittatore,
s'incontravano vincitori, e si stringevano nel nome d'Italia le destre
poderose e leali.

Ma riprendiamo una di quelle ardenti parole che Santarosa scriveva
nella primavera del 15: «Nella mia disperazione dico persino: Perchè
non nacqui francese?» L'avversione alla Francia, «odio ai Galli»
dicevano, che fu nel Piemonte di quelli anni il primo e fecondo germe
d'italianità, veniva in Santorre come in altri molti, innanzi tutto
dal culto per l'Alfieri, poi dall'amarezza sdegnosa che il sofferto
dominio napoleonico lasciava nel cuore di quelli stessi i quali avevan
dovuto servirgli da istrumenti; come, e in ben più larga misura e in
altra altezza d'uffici che non il Santarosa, era stato di Cesare Balbo,
sospinto da un'ambizione della quale egli stesso, ne' suoi Ricordi, si
accusa. Col Balbo, con Luigi Provana e con Luigi Ornato, il Santarosa
aveva stretta in Torino una forte amicizia, anzi lega veramente e
congiunzione d'affetti. Si erano avvicinati in una accademiuzza di
Concordi, venuta su in casa del conte Prospero Balbo; lo scopo della
quale, ben diversamente dalle accademione di gala, era, dice con
alta parola l'Ornato, «ridestare in Italia il pensiero»: il pensiero
smarrito per entro alle frasi di tante altre consimili associazioni.
I quattro amici avean cominciato il loro spirituale contubernio col
segnare in un medesimo quaderno quanto, verso i comuni propositi,
passava loro per la mente, quanto agitavano in cuore. E le lettere
dell'uno all'altro spesso erano firmate, in cifra numerica, 1/4. La
vocazione dell'Ornato agli studi classici e filosofici, del Provana
agli storici, del Balbo alla filosofia della storia, del Santarosa
alla politica ed in essa alla italianità del pensiero della parola
dell'azione, emersero e si alimentarono in quel virtuoso giovanile
consorzio. I nomi del solito gergo tradizionale, di Incruscato,
Intoppato, Ricovrato, Stringato, che avevano avuto nei Concordi, si
erano nel consorzio dei quattro, mutati in nomi romani. L'Ornato era
divenuto Metello, Flaminio il Provana, il Santarosa Tiberio Gracco,
restando innominato il Balbo, che certamente fra i quattro era il più
rimesso e cauto, come il più bollente, conforme al suo nome tribunizio,
era il conte Santorre. Egli era anche denominato fra i quattro amici
il Solenne, per l'enfasi che metteva nel leggere e nel parlare, la
quale talvolta diveniva commozione e furore, con grande espansione di
gesti, e batter di pugni e afferrar convulsamente i conversanti o gli
uditori. Quando erano vicini, si accoglievano nella cameretta dell'uno
o dell'altro, o a passeggiate solitarie: lontani, carteggiavano,
s'imponevano di pensare insieme, un'ora di un dato giorno, l'una o
l'altra cosa; pensarla con dolcezza d'affetti, il cui termine era
sempre la patria. Virilmente nutrito, questo loro affetto volevano si
effondesse con tenerezza femminile: «amare» dicevano (e tenetevelo a
vostra gran lode, o signore) «amare come donna ama».

Il carteggio dell'Ornato col Provana c'introduce, con mirabile
illusione, nella vita interiore di quei generosi. Studi e letture, di
classici e di matematiche; e tentativi di lavori propri, d'ogni genere
(lirica, tragedie, commedie, con recensioni critiche, reciproche),
si alternavano a virtuosi intendimenti e disegni, e a promesse e
giuramenti per il futuro bene della patria. Si traduceva Tirteo,
con apporgli note nelle quali s'intendeva di allegorizzare le civili
condizioni d'Italia, si leggevano gli storici fiorentini, studiandovi
le vicende della libertà, esaltandosi col Savonarola, e in sè rifacendo
i Piagnoni, meditando sul Machiavelli, al Guicciardini sdegnosamente
imprecando: si vagheggiavano soggetti di storia italiana, e il
pensiero di cotesti giovani alfieriani correva ai Vespri di Palermo,
che il Santarosa romanzeggiava in un Gualtiero e in una Francesca,
ma il Provana voleva invece trattare criticamente, come poi fece
pur con intento patrio l'Amari. I grandi scrittori d'Italia erano
tenuti in conto di altrettanti Santi Padri, come d'una religione: la
lingua «toscana» vincolo sacro, testimonianza di patria: Virgilio,
un «nostro antico italiano». Padre l'Alighieri, nel quale l'Ornato,
che fu poi grecista insigne, sente Eschilo: padre il Petrarca, nel
cui verso è il pianto d'Italia, e nelle _epistolae_ l'entusiasmo per
la virtù e la libertà: padre lo stesso Boccaccio, del quale però, se
adoperati a corruzione servile, bene sta che fra Girolamo gittasse
ad ardere i Decameroni. Il Trecento e il Cinquecento fiorentini,
custodi della parola e del sentimento nazionale: e una lettura di
classici francesi, da non farsi che con un trecentista fiorentino
accanto, per preservativo. Disciplina questa, tanto più meritoria, in
quanto avveniva talvolta che la sincerità della lingua e dello stile
non compensasse, presso tali lettori, il vuoto di altri pregi; e una
di quelle volte vediamo il Santarosa, sazio della bellissima prosa
del Firenzuola, buttarsi a Voltaire e Pascal, ma per tornar quasi
subito alla «lingua fiorentina», dic'egli: con un nobile istorico
bensì, Bernardo Segni, e promettendo «di non più abbandonarsi così»;
«perchè le cose fiorentine» egli scrive «divengono per me un alimento
necessario e per la materia e per la lingua»; e dalle parole ascendendo
alle memorie dei grandi fatti, e queste congiungendo coi guai del
presente, Firenze tradita dai Francesi e lasciata sola contro il Papa e
l'Impero gli «metteva in cuore un desiderio implacabile di vendetta», e
avrebbe voluto disperdere al vento le ceneri di papa Clemente VII, e lo
vedeva «fra i parricidi passeggiare le infocate vie del Tartaro, e gli
spettri di cittadini svenati, di madri morte di fame coi figlioletti
in collo, accompagnare i suoi passi». Ma direttamente e immediatamente
padre di quei valenti figliuoli, padre e maestro e informatore, e
ogni cosa, era l'Alfieri; questa gran pianta, dicevan essi, fiorita
fuor di stagione, come Tacito, come Plutarco: padre, anzi «babbo,
_parens_, πατήρ» in tutti e tre i grandi idiomi della umana civiltà: e
celebravano l'anniversario della sua morte, e ne veneravano il busto,
e nel nome di lui giuravano, e se stessi alla Patria consacravano; e
aveano scelto per le loro passeggiate fraterne un luogo solitario in
una collina verso Superga, ed ivi posta una pietra l'avean consacrata
come la «tomba del babbo», da pellegrinarvi e commemorarvi la «mamma»
cioè l'Italia, e in latino ed in greco epigrafavano le mura della
vicina chiesa, e il nome d'Italia incidevano sul tronco di «quella
maestosa altera croce» scrive al Provana l'Ornato «che sovrasta ai
colli circostanti, ed al piè della quale appoggiato, io mi doleva
sovente che la pianura sottoposta ai miei sguardi avesse nome Italia».
Col qual medesimo sentimento il Santarosa prendeva da un verso della
poetessa torinese Saluzzo Roero questa apostrofe elegiaca: «Italia,
Italia, il mio dolor ti noma», per farne emblema di lutto in un anello.
«Ed io» prosegue l'Ornato «ed io incideva l'augusto nome su quel tronco
divino, e volgeva lo sguardo all'età avvenire e viveva con loro, e
mi pasceva di celesti illusioni; sinchè il raggio del sole cadente o
l'umido soffio del vento mi destavano da quei sogni avventurati, ed io
scendeva triste e pensieroso ad affrontare le usate nostre vicende». E
il Santarosa, su quella medesima collina, tutto solo, «con una mezza
biblioteca in tasca» (era un giorno di primavera del 1818) «salutai»
scrive «salutai il monte San Michele e i colli di Avigliana.... E
l'occhio rivolto alla bella pianura bagnata dal patrio fiume, dissi:
Mio Dio, autore della verità e della vita, fonte d'ogni bene e d'ogni
virtù, mio creatore e conservatore, io vi prometto, e anche prometto
alla memoria del mio padre e della mia madre, di ordinare il mio
costume, la mia casa, il mio tempo; di perseverare nella letteratura
italiana per servire questa povera Patria; e di prendere savio pensiero
dell'educazione de' miei figli. Appressatomi poi alla croce, pensai a
Gesù Cristo, e dissi: Gesù Cristo, io non dirò che siate uomo, ma dirò
che siete l'Eletto di Dio e come il Figlio di Dio. Io intendo di essere
onesto e giusto uomo, e Dio faccia quel che avanza. E nell'allontanarmi
rivolto alla croce, dissi ancora: — Costoro che oggi si dicono tuoi non
ti assomigliano; ed io posso invocare il tuo nome senza esser di quel
numero uno. — Ho promesso a Dio ed a me di serbare ne' miei scritti
relativi alla Patria italiana quell'ossequio al vero, all'umano, al
giusto e alla santità del costume, che si convengono, onde essi non
siano a me di carico innanzi a Dio».

Il teismo di quei pensatori patriotti, una specie di «stoicismo
cristiano», si assommava in un elevato sentimento di moralità, di
responsabilità umana, di libertà. Moralità; che «parla nel nostro
cuore, in modo da non potere essere frantesa» — libertà; sulla quale
facevano quest'equazione matematica: «La libertà sta ad un popolo,
come la ragione sta all'uomo» — responsabilità umana; la quale tanto
più vivamente sentivano, quanto maggiori, in tempi di servitù,
sono i pericoli del sostenerla, quanto più facile l'abbandonarsi
e il disperare. L'Ornato, che era, com'a dire, il filosofo di quel
sodalizio, e che sapeva da' suoi greci derivare la scienza e l'arte
della vita; dopo passate intere notti leggendo «ad alta voce e con
buona pronunzia» Senofonte e Plutarco, con apprensione quasi di non
esser degno d'accostarsi a quei sommi; quando da queste generose
idealità ritornava al presente vuoto e buio, scriveva al Santarosa così
adattando un passo del padre Alighieri: «nessun maggior dolore che
l'aver sortito un'anima cui l'operare è bisogno, e che per necessità
non fa nulla». E altra volta al Provana, con energia tutta piemontese:
«Già, questa vita che traggiamo è tanto disperata, che conviene o
crepare o fare alcuna cosa. E sceglieremo una delle due cose, se vi
piace, un dì che possiamo deliberare insieme». E col Provana lo stesso
Ornato riandava nel 18 le misere condizioni della penisola; e pareva
loro che il Piemonte avesse fallito alle speranze degli altri Italiani,
quando dopo la catastrofe napoleonica del 15 esso era rimasto la
sola regione il cui governo avesse entità e tradizione nazionali: ma
questo non potere esimerli dall'adempire «il dovere d'un italiano; no,
grazie al cielo», cioè il dovere di procurare il risorgimento morale e
politico degl'Italiani, lasciando ogni altra attrattiva, anche quella
delle arti belle: e l'Ornato si corrucciava col Balbo, «il quarto»,
che avea scritto dalla Spagna infatuato «di quadri e di statue»; e
si sentiva invece più d'accordo col Solenne, ossia col Santarosa,
lavoratore entusiasta al conseguimento di fini più prossimi; e gli
pareva ch'e' meritasse il primato, anzi una specie di supremazia, nel
sodalizio. E al Provana pure, là sulle coste gallo-liguri, «Salutate»
scriveva «Salutate le montagne che vi circondano; salutate il padre
Oceano, che vi sta davanti; salutate quel porto d'onde partivano,
seicento anni fa, navi ripiene di mercanzie italiane, destinate a
portare per tutta Europa e per l'Asia i frutti dello ingegno dei nostri
predecessori, e che ora più non si apre se non per ricevere merci
straniere e leggi straniere con esse.... Ma» proseguiva «se ella è pur
consolazione il vedere altrui più infelice di sè, miriamo la Grecia
moderna; e lagnamoci ancora, se l'osiamo, del nostro stato. La più
illimitata tirannia siede nel paese degli Aristidi, degli Epaminondi,
dei Timoleoni; la ignoranza più crassa nel paese dei Socrati, dei
Platoni. Il viaggiatore incerto non sa più rinvenire il luogo ove
era Sparta. Il nome augusto di πατρίς (patria), che il buon Omero fa
pronunziare con tanto affetto da' suoi eroi, non ha più senso nessuno
in quel paese, come ne ha poco tra noi quello che gli corrisponde nel
nostro idioma». Questo si dicevano i quattro amici nel 15: ma il 1821,
e per l'Italia e per la Grecia e pel fato d'uno di essi, era vicino.


III.

«Ho trentacinque anni» scriveva il 18 ottobre del 1818 il conte
Santarosa, tornato da una delle sue passeggiate meditative: «adoperiamo
quest'ultima ora della mia giovinezza alla grave e necessaria
investigazione de' miei doveri». E se ne schierava dinanzi la
serie, rimpiangendo qualche trascorso degli anni più caldi. Doveri
verso Dio, che è quanto dire, secondo la religion naturale, verso
la giustizia: verso la famiglia, e si fa presenti la sua Carolina
«moglie amantissima, di cuor generoso, pietoso», e i due suoi
figlioletti, di sei anni il maggiore, e la bimba, la sua Santorrina:
verso l'ufficio, pel quale si fa coscienza di non essere abbastanza
premuroso e sollecito: verso gli studi e la italianità. E si propone
di terminare le _Lettere siciliane_ (che era il libro sui Vespri di
Palermo), accompagnandone il lavoro con l'assidua lettura de' suoi
cari Fiorentini del Trecento e del Cinquecento. «Ancora qualche
minuto, e la sfera del mio oriuolo avrà segnato l'ultimo istante del
trentesimoquinto anno della mia vita. L'epoca ultima di giovinezza
finisce con esso: entro nell'età matura. O Santorre, fa' serio pensiero
di essere uomo. Ti raccomando la tua pace, il tuo onore, i tuoi
figli.... Mio Dio, io mi prostro dinanzi a voi. Userò la mia ragione,
ubbidirò alla mia coscienza. — Queste parole ho proferito con la fronte
al pavimento, adorando in atto sommesso il mio Creatore, il mio Dio».

Ma due anni appresso, dopo che il pronunciamento militare di Guglielmo
Pepe ha strappata ai Borboni la prima Costituzione da spergiurare, il
Santarosa attende con ansia febbrile a un suo libro, su cui ha scritto:
_Le speranze d'Italia_; il titolo stesso, che di lì a molti anni, con
auspicii ormai maturati, associerà il nome del quarto fra gli amici,
il nome di Cesare Balbo, al pacifico iniziamento della rivendicazione
d'Italia a sè stessa. Se non che il Santarosa precorreva, con la foga
del generoso suo cuore, gli eventi: «L'Italia vuol fatti e non parole»;
così meditava di proemiare al suo libro: fatti e non parole. «Io non
sono un letterato; sono un soldato, che a niuna setta appartenendo,
solo conosce i suoi altari, la sua patria e la sua spada. Ardito
banditore delle popolari verità italiane, alzerò il grido della nostra
guerra d'indipendenza, e più fortemente il grido della concordia, che
fa le guerre giuste, tremende, felici». E disegnava rapidamente quella
convergenza di sforzi da' due estremi e maggiori Stati della penisola,
che avea sempre avuta in visione: — cinquantamila Austriaci avanzarsi
contro il regno costituzionale di Napoli; congiunti, per le Marche
la Toscana la Romagna occupate, al grosso dell'esercito imperiale in
Lombardia: — mentre l'esercito napoletano resiste, il centro d'Italia
insorgere, il Piemonte con sessantamila uomini varcare il Ticino.
«Ma se il principe è freddo? — Non lo potrebbe essere. — Ma se lo
fosse? — Il soldato piemontese, soldato italiano, deve dire al suo
Re: Sire, il Lombardo freme, il Napoletano si difende a stento, il
Romano si leva in armi. Noi Piemontesi, guardati con tanto desiderio,
con tanta aspettazione, da tutta Italia, noi prodi uomini e soldati
di forti Principi, ci staremo colle braccia conserte ad aspettare che
i trionfatori austriaci, lieti della nostra ignavia, vengano a darci
ordini imperiosi? Siamo Italiani, o Sire: in questa formula sta tutto
il nostro dovere di alzar le bandiere e volgerle verso il Ticino, in
nome d'Italia e di Savoia sulle insegne. Nè manca un giovinetto, che
potrà essere erede del principe Eugenio». Era una visione, ripeto, una
inebriante visione, di gloria militare e patriottica, per entro alla
quale il Piemonte e Casa Savoia assorgevano agli onori dell'italica
apoteosi.

Quel giovine Principe, a cui si prognosticavano gli allori guerreschi
del grande Eugenio, era Carlo Alberto. E fu Carlo Alberto, che
si trovò, Reggente, a concedere nel marzo del 21 la Costituzione
Spagnuola, nel punto stesso, che avendo il buon re della restaurazione
Vittorio Emanuele abdicato in favore del fratel suo Carlo Felice,
questi, il re della reazione, da Modena, che era come dire da Vienna,
sconfessava Costituzione, Reggente, e qualsiasi iniziativa nazionale.
Cosicchè questa, mossa lealmente da devoti non meno al Re che alla
libertà, si trovò subito (e le cose di Napoli erano fantasticamente
precipitate, e l'Italia centrale era stata a vedere) si trovò a
dovere appoggiarsi, inferma base, su ciò che il Santarosa, nella
narrazione di cotesti fatti, chiama, con equo giudizio, il «volere e
non volere» di Carlo Alberto: ma altre pagine del generoso libretto
confessano che nessuno degli iniziatori si era sul serio ripromesso
di lui «un conte Verde o un principe Eugenio», ed altre poi fanno eco
a quell'accusa di traditore che sui versi del Berchet volò per tutta
Italia ed oltre. Il giudizio intorno al re martire di sè stesso, da
quella defezione del 21 al sagrificio del 49, è ormai pronunciato
dalla storia: e l'Italia può ben perdonargli il Trocadero, se con
questo egli salvò dalle insidie austro-estensi la corona, che, sul
campo cruento e per la seconda volta funesto di Novara, avrebbe
consegnata al Vittorio Emanuele destinato Re d'Italia. Ma intorno
al Santarosa, soldato e ministro della rivoluzione costituzionale,
risplende tutta la gloria di quel primo italico movimento verso la
indipendenza e l'unità della patria. E quando egli, prima che il
re buono abdicasse, quando Santorre per Asti, passando l'11 marzo
dinanzi alla casa di Vittorio Alfieri, marciava sopra Alessandria
già sollevata, e sollevata nel nome d'un «Regno d'Italia», «vedevo»
scrive «dischiudersi all'Italia quell'era di gloria che il poeta
cittadino le aveva vaticinato». Ma con l'abdicazione e la partenza
da Torino, nella notte del 13, di Vittorio Emanuele, si precipitò
subito alle dolorose strette di dovere l'esercito piemontese del Re e
della libertà incrociar le armi contro l'esercito piemontese del Re e
della legittimità. Allora quello fra i quattro amici, poichè noi qui
teniamo dietro all'istoria non di quei fatti ma di quei quattro, anzi
di uno solo fra i quattro, quello fra essi in cui l'aspirazione ai
liberi ordini e all'italianità era governata da un più tenace spirito
di conservazione, il Balbo, sconsigliò, scongiurò, e non ascoltato si
ritrasse a prendere deliberatamente posto dove di fatto era piantata
la bandiera del Re; e vi rimase finchè vide arrivare intorno a quella,
del resto prevedibili, i battaglioni austriaci: — il Provana, pur
riconoscendo generoso e italiano il movimento, e che mirava a salvare
il Re e il paese dalla tirannide nordica, sopraffacente oramai, dopo
i regii convegni di Troppau e di Lubiana, tuttaquanta l'Italia, ne
disapprovò, dopo il passo addietro di Carlo Alberto, le forme e i
modi, e non vi partecipò con l'azione (nè ciò tuttavia risparmiò
poi nè al Provana nè al Balbo la vendetta degli sconsigliati che le
idee, anzi le idee più d'ogni cosa, perseguitavano): — il Santarosa
mantenne quel che aveva promesso a se medesimo e a Dio, anche prima
che ai commilitoni cospiratori: — e al suo fianco, idealista fedele,
tranquillo filosofante anche nello scatenarsi della civile bufera,
rimase, capo di gabinetto dell'amico ministro, Luigi Ornato. Ed io
credo che la parola d'ambedue i nobilissimi patriotti risuoni; e il
cuore di tutt'e due, il cuore di Flaminio e di Tiberio Gracco, batta
i suoi palpiti generosi; e il senno civile, concordemente meditato
sui Greci e sui Latini e sui Fiorentini nostri, sia infuso; negli
Ordini del giorno «dati in Torino il 23 e il 27 di marzo, l'anno del
Signore 1821, dal conte Santorre di Santarosa reggente il Ministero
di guerra e marina»; l'uno «all'esercito piemontese», l'altro per «la
chiamata dei contingenti». Dove il Santarosa, annunziandosi «autorità
legittimamente costituita», si sforza di salvare la causa del trono
costituzionale, scusando la giovanile inesperienza di Carlo Alberto, la
mancata libertà di azione nel novello re circuito dall'Austria, facendo
sperare (il che pur troppo non era) il favor della Francia: «Annodatevi
tutti intorno alle vostre insegne, insegne non di ribelli ma regie
insegne, afferratele, correte a piantarle sulle sponde del Ticino e
del Po. La terra lombarda vi aspetta, la terra lombarda, che divorerà
i suoi nemici allo apparire della nostra vanguardia.... Insegne non
di ribelli, ma regie insegne», sulle quali l'Aquila di Savoia ha già
veduto quella regione italiana. Sotto di esse, «voi, giovani soldati,
prese con letizia e con fiducia le armi consegnatevi dalla patria,...
sorridete di già al pensiero della battaglia,... al pensiero di farvi
riconoscere figli dei difensori di Cosseria, la cui ferocia destò
meraviglia in Napoleone Buonaparte, e forse fermava i primi suoi passi
nella conquista d'Italia, se noi non avevamo allora Austriaci per
alleati. E voi, Genovesi? Nel vedere il nome di Genova scritto sulla
bandiera della vostra legione, i nostri nemici, diranno atterriti: Ecco
gli uomini del 1746!»

E tenne fermo, lui più di tutti, sino all'estrema possibilità. E
dopo che i nemici, stravinto col numero, si fecero avanti, egli,
lasciato solamente allora il governo; — ricusato di patteggiare,
perchè gli parve offesa alla «fede giurata», o soltanto accettando la
mediazione dei diplomatici a patto d'una amnistia, al cui benefizio
per sè rinunziava; — tentato invano, con gli avanzi del prode esercito
costituzionale condottigli dal San Marzano, dal Lisio, dal Collegno,
uno sforzo di disperata difesa rinchiudendosi in Genova; e in questi
stessi tentativi caduto nelle mani dei carabinieri, e strappatone,
cioè salvato dal patibolo, per opera d'un venturiero polacco e d'una
piccola schiera di valorosi studenti; — prendeva coi compagni la via
dell'esilio.

Il mare apriva le sue braccia ai rigettati dalla terra servile, ai
liberi uomini che avevano sognato la grandezza d'Italia. Di là dal
fatale Ticino, dal sacro fiume del quale «su l'arida sponda» aveano
aleggiato le speranze di quel sogno sublime, un giovane poeta,
il grande poeta italiano del secolo, rinchiudeva nel cuore l'inno
preparato agli aspettati fratelli. Ma se l'inno di Alessandro Manzoni
non poteva più essere l'epinicio trionfale della libertà e della
giustizia in Italia, rimaneva il canto d'una speranza imperitura per
tutte le nazionalità oppresse, la protesta d'un diritto, nel cui nome
non quella sola ma ogni altra barriera doveva essere infranta, della
patria unica da Dio anche agli Italiani assegnata:

      Cara Italia! dovunque il dolente
    Grido uscì del tuo lungo servaggio,
    Dove ancor dell'umano lignaggio
    Ogni speme deserta non è;
    Dove già libertade è fiorita,
    Dove ancor nel segreto matura,
    Dove ha lacrime un'altra sventura,
    Non c'è cor che non batta per te.

Ahimè, gli uomini la cui gesta aveva ispirata una tal poesia, non
potevano ormai più che agitare combattere morire per la libertà di
altre patrie, pel diritto ad essere di altre nazioni!


IV.

Nei rimanenti mesi di quel tragico 21, Santorre, come già il Foscolo
nel 15 esulando da Milano, s'aggirò per la Svizzera, lasciando per
breve tempo in Marsiglia il fido Ornato. Forse non gli reggeva ancora
l'animo di interporre troppo spazio di terra o di mare fra sè e la cara
moglie e le loro creature, delle quali un'altra stava per nascere.
Anzi gli arrise per alcun tempo, la speranza di poter ritirare la
famiglia presso di sè, in qualche oscuro tranquillo angolo, dove gli
fosse tollerato il seguitare a pensare e a lavorare per l'Italia; ma
egli aveva alle spalle, dovunque riparasse, lo spietato flagello delle
polizie, confederate in servigio della Santa Alleanza. E tra que'
monti scriveva nel suo diario: «Oh libertà, che sopra questi monti
e sopra queste nere verdeggianti selve signoreggi, e proteggi queste
povere capanne, e fai gli uomini cortesi e onorati e le donne oneste!
per te, io, sbandeggiato e povero, posso pur posare qui con un poco di
pace l'animo irrequieto e la persona stanca.... Questo sia l'asilo di
colui al quale le Repubbliche non possono, i Re non vogliono, concedere
un tetto ospitale. Con la moglie e coi figli vi trascorra i suoi dì,
e invecchi, dimenticando la propria fortuna ma piangendo l'infelice
patria....». E il giorno dipoi, 1º luglio: «Infelice patria! Questa
parola mi viene detta, mi viene scritta, ad ogni momento. E come non
lo sarebbe, se questo è il pensiero cui appena interrompono la notte
ed il sonno?» E ripensando alla patria, «temeva di non essere, quanto
il dovere e la ragione» imponesse, operoso e sollecito. Lui che,
giunto il giorno di quella terribile prova, aveva fortissimamente
voluto con tutta l'energia del suo Alfieri, che aveva operato come
un eroe della vagheggiata antichità, lui giungeva fino a chiamarsi
«debolissimo fra gli uomini, schiavo dell'indolenza e della mollezza,
le cui riflessioni, scritte sull'arena del mare, si cancellassero
al primo fiotto!» Siffatti pensieri gli turbinavano nell'anima in
una burrascosa giornata di luglio, durante una delle sue passeggiate
meditative lungo le sponde del lago Lemano: «e pervenuto» scrive,
«dove la strada abbandona il lago, raccolsi ogni virtù della mente; e
tre volte, con un ginocchio al suolo, mentre tornava a imperversare il
vento colla pioggia, pronunziai le parole di una ferma risoluzione.»
Tali erano, o gioventù italiana, e voi ricordateglielo, o madri,
idealisti erano di tal fatta, nell'atto stesso che operatori eroici,
gli uomini di non ancora un secolo fa, gli uomini della generazione
iniziatrice: e vogliano i figliuoli nostri vogliano ritemprare a così
alti esempi domestici le fibre dell'anima, perchè i benefizi della
libertà, non dico gli ozi tumultuosi, ma gli onesti e fecondi benefizi
della libertà, è poco, è nulla, è vergogna, averli ereditati, quando si
mostri di non meritarli.

Molto ancora sarebbe da leggere nel diario dell'esule. «17 agosto. E
mi voleva dare sei uova il buon contadino per quei pochi baci che io
diedi ai bimbi suoi, e il fanciullo più vecchio mi chiamò a vedere
uno scoiattolo sul noce. Oh buoni! oh semplici! Questo praticello è un
paradiso, queste chine dolcissime rammentano il colle di Torino.... Oh
patria! oh memorie!...» E dopo altre pagine descrittive, non indegne
di qualsiasi meglio esercitata penna, daccapo la Patria! sempre, come
nel verso del Poeta di quei magnanimi esigli, il Berchet, «sempre la
Patria in cor!» E con la Patria, la famiglia. «Io posso ancora vivere
per la patria!... Il mio nome, per le cose tentate in Piemonte, non
è affatto ignoto. Se io l'onorerò coi fatti e con gli scritti..., i
miei figli avranno incitamento ed aiuto all'esser buoni e valenti. O
figli miei! o mio Teodoro! e tu, amatissima sviscerata compagna del
mio infelice destino! che fate? Forse il disprezzo vi circonda, la
povertà vi minaccia. O patria, quanto mi costa l'averti tanto amata!».
Ma negli ultimi giorni di quel settembre, cotesta vita nella quale
i due forti uomini, Santorre e l'Ornato, con sì tranquilla fermezza
schermivano i colpi della fortuna (fra le altre l'Ornato sonava il
flauto e l'amico lo accompagnava col clarinetto, e leggevano sui luoghi
la _Giulia_ del Rousseau, e visitavano la Certosa di La Part-Dieu, e
col Sismondi il castello byroniano di Chillon, e presso la torre di
Kubli fantasticavano di tornei e cavalieri e trovatori), cotesta vita
fu attristata da lacrime delle più amare che possa l'uomo spargere
sulla terra. «Ricordo del 27 settembre, come io dissi a Luigi Ornato
ch'egli non aveva più madre, e del suo immenso dolore, e del tempo in
cui lo lasciai pensare alla sua sventura senza nulla dirgli, e dello
spavento che provai quando non tornava, essendo uscito nell'ultima
ora della sera.» Degno invero, l'Ornato, delle consolazioni di tale
amico, e che dividessero insieme la santità anche di quei dolori,
come altresì di qualche mesta speranza. «Mi è nata» scrive Santarosa
«una bambina nella notte del 17 ottobre.... Dio eterno! Ti piaccia
benedire la mia fanciulla che avrà il nome di mia madre, la quale fu
tua fedel serva, e mi rapisti anzi tempo. O madre, io te la consacro.
Accogli la mia offerta dal tuo soggiorno celeste. Santorre, prepara
una vita d'onore e di felicità a' tuoi figli, serbando la tua onestà,
curando la tua fama, e servendo alla patria. Paolina mia, Iddio ti
benedica, e ti faccia crescere in salute per consolare tuo padre!» E
quella sera, e la sera appresso, il pensiero di lui, nella luce di due
splendidi tramonti elvetici mirabilmente descritti (e vorrei, gentili,
potervi leggere anche quella ed altre più pagine del diario) volava
alla sua creaturina: «Bella sera che finisci soavemente uno de' più
lieti giorni dell'anno, io ti saluto col cuore quasi sereno! Questo
luogo è di tutta pace. Le acque del torrente si frangono tra i sassi,
alcuni augelletti cantano ancora. O mio pensiero, io lascerò che tu
vada presso alla culla della mia figlioletta. Un'altra Paolina vi fu,
che mi fece la prima volta conoscere il contento d'esser padre, e il
dolore di vedere morire la prole. Angioletta del cielo, sei tu che
proteggi il tuo padre nella sventura, che gl'infondi tanta pace nel
cuore. Noi siamo nati, mia dolce Paolina, noi siamo nati sotto allo
stesso pianeta. I miei capelli imbiancheranno quando tu saluterai la
fiorente giovinezza. Io vivrò allora in te e con te. Dio ti conservi,
ti benedica, figlia della sventura, concepita nei giorni terribili
della cospirazione, nutrita nel seno della madre nel tempo della
procella, e nata mentre il padre calca la terra dell'esilio. Io odo
i tuoi vagiti, il tuo pianto. Ti vedo succhiare avidamente il latte
materno, e vedo gli occhi dell'amorosa balia contemplare il tuo viso,
e bagnarsi di lagrime, pensando al tuo padre infelice.» E ancora la
sera del 3 novembre: «Più dolce sera non si vide mai. Aspetterò che il
sole tramonti e tolga a queste carissime colline la loro festività. Il
rosato occidente e le bianche vette delle Alpi Vallesiane annunziano
che il pianeta vivificatore è ancora sul nostro orizzonte; ma il
suo disco sparve, e l'ombra è sulla collina, la nebbia sul lago e la
solitudine nei vigneti. Questo è l'ultimo dì della vendemmia e della
letizia autunnale; ma sembra che la natura ci voglia far dono di alcuni
sereni giorni. Chi sa se il sole splende pur là dove Macra irriga il
piano del Piemonte? Chi sa se la mia infelice consorte è rallegrata
dalla dolce stagione? Paolina, angioletta mia, ricevi il saluto paterno
dalla tua culla. Forse breve tempo passerà, e io sarò a dondolarti
ed accarezzarti. Dio grande, serbamela in vita!» E la vita e l'azione
invocava per sè medesimo: «Ah tutto fugge e si dilegua! Dio immortale,
prendetevi il mio cuore, il mio senso d'amore; accoglietelo nel vostro
seno: io non voglio morire». «.... Oh miei figli, io non vorrò che
alcuno vi possa mai rimproverare il padre. I nemici della libertà
saranno i primi a disprezzarmi se io vacillo nella mia carriera. Se
le cose d'Europa vietano di tentare novamente la fortuna d'Italia, io
servirò alla patria scrivendo, e nutrirò la mia mente e il mio cuore
della dolcezza del lavorare e delle speranze di gloria. Scriverò in
italiano: ho di nuovo scapitato nella lingua patria; ma mi rifarò del
danno sofferto da più mesi di lettura e di scrivere in francese.»

Il soggiorno in Svizzera gli era altresì rallegrato dall'incontrarsi
con altri Piemontesi. Era un giorno il Dal Pozzo, già suo collega di
Governo: — un altro giorno, a Friburgo, «uscendo dalla messa», era
il Moffa di Lisio, compagno d'armi ad Alessandria e Novara («caro e
generoso giovane, mio compagno nella perigliosa impresa!») e avevano
pranzato insieme presso gli Azeglio, e con Roberto d'Azeglio visitava
il Santarosa la Scuola di mutuo insegnamento dell'abate Gerard: —
e si trovava coi della Cisterna, quando il giovine Principe, un
altro dei condannati a morte, partiva per Parigi, e le sorelle
tornavano piangendo a Torino. A Ginevra poi aveva stretto degna
amicizia col Sismondi, l'istorico delle nostre Repubbliche medievali,
il quale gli scriveva: «La fermezza ch'Ella mantenne quando un
esercito di confederati si distrusse al primo fuoco, come neve al
sole, quell'istessa fermezza Le giova per soffrire l'esilio e la
persecuzione».

Di sue lettere alla famiglia io non conosco che poche linee di una alla
moglie. Ne tengono in parte le veci alcune al Provana, che era rimasto
in Piemonte, ma dimessosi dal servizio militare; mentre il Balbo si era
imposto volontario esiglio. Al Provana il Santarosa scriveva: «Vedendo
la mia ottima Carolina, tu la dovrai molto incoraggiare a sostenere
con costanza le percosse della rea nostra fortuna; e dille che preghi
Iddio di abbreviare questi amari giorni di separazione, ma che intanto
la sua immagine è sempre viva nel mio cuore.» E ancora: «Io spero
che avrai veduto mia moglie e i miei figli. Scrivimi quel che è di
Teodoro. Non mi nascondere il vero. Penso che nella primavera prossima
potrò riunirmi alla mia famiglia in una terra ospitale.» E rinnovando
col Provana le consuetudini della quadripartita amicizia, lo informa
aver ricevuto lettere dal Balbo; e gli annunzia le peregrinazioni
che farà con l'Ornato, caricandosi sulle spalle, lui Santarosa, «una
molto pesante bisaccia che io porterò a modo soldato e, spero, con
la stessa disinvoltura de' miei antichi caporali de' Cacciatori», e
ascenderanno il Grütli, e «saluteremo nel nostro viaggio, anche in tuo
nome, le più belle valli, i più ameni monti, le più fresche acque, e
le più sante memorie». Altra volta gli comunica le sue impressioni
religiose: «Immáginati dei templi dove niente vedi salvo che poche
panche e una cattedra. Invano l'occhio cerca l'altare e il segno
della Redenzione del mondo. E il cuore pare che ti risponda: — Non è,
questa, religione dove non è altare nè sacrifizio. — .... Raccoglimento
grandissimo, ordine, silenzio, bella decenza; tutto, se vuoi, fuori
del mistico, del misterioso, del sublime.» E si esalta ripensando
la Settimana santa cattolica, e se la piglia con «messer Calvino,
col tristo teologo piccardo, il quale ha creduto possibile di fare
una chiesa di filosofi»; con «gli errori e le malvagità dei nostri
preti, che gli aprirono la strada», e «che trattano con disinvoltura
e sgarbatamente le cerimonie del nostro culto». Ma il tema più caro è
in quelle poche lettere la vecchia amicizia dei Quattro: «I Quattro
sono divisi, battuti dall'orrida tempesta. Ma tanta congiunzione di
animi, e tanto sincero amore, e sì alte speranze, non possono, non
debbono riuscire in nulla. Ciascuno di noi avrà sempre bisogno della
stima degli altri tre. Io amo sempre assaissimo il quarto, e sono
infelice di trovarmi maggiore di lui nella prima di tutte le virtù.»
(Quale virtù avrà egli inteso il fortissimo uomo? Ma qualunque si sia,
quanto fior di gentilezza in cotesto rincrescergli di dover riconoscere
sul Balbo questa speciale maggioranza di sè!) «Maggioranza» soggiunge
subito «che non può essere compensata dall'aver egli molte altre doti
in grado eccellente. O Luigi! siamo giovani ancora, non lasciamo che
il tempo divori gli anni di vigore corale, che ancor possiamo vivere.
Guai se cessiamo dal — vivere moralmente — un giorno! Il filo tagliato
una volta non si annoda più. Saremo morti prima di scendere nella
tomba. Guardiamo gli eventi come i nostri nipoti li guarderanno nel
1910. Non lasciamo che la bufera ci opprima. Siamo giovani ancora,
lo ripeto. Viviamo fedeli a Dio e alla patria: la fortuna provveda al
resto.... Disprezzo, più che mai non feci, la filosofia degli empi e
la politica dei malvagi....». Siam noi, o Signori, quei nipoti, e il
1910 non è lontano. Ma così potessimo dire, che noi «guardiamo gli
eventi», e, padroni di essi come in gran parte oggi siamo, esercitiamo
tale padronanza, con la stessa virtù, con la stessa energia del «vivere
moralmente», con la stessa «giovinezza» tenace, con che quei vinti,
quei proscritti, quei condannati a morte, ne sostenevano il peso sulle
spalle percosse, e proseguivano pur con la fronte eretta al cielo la
loro via dolorosa.

Pochi giorni ancora di quella elvetica ospitalità concedevano
a Santorre le rimostranze che al Governo federale ne facevan
continuamente le polizie di Torino e di Vienna. Il 15 novembre, dal
viale di Vevey, scriveva: «O sole, io ti veggo tramontare per l'ultima
volta sul lago, o sole! Tra pochi dì io sarò lontano da voi.» E non era
finito il mese, che lo troviamo a Parigi.

Volgendosi, come egli soleva, a riguardar dietro a sè nella vita,
quell'anno 1821, suo trentottesimo, doveva parergli come vissuto in
un sogno. Dalla quiete della famiglia, dell'amicizia, dell'ufficio,
degli studi, balzato alle agitazioni del cospirare, ai cimenti
dell'insorgere, del governare, del combattere; poi travolto nella
fuga, nella condanna alla forca, nell'esilio: poi ancora, restituito
alla quiete, durante quella quasi villeggiatura svizzera, ma quiete
solitaria e dolente di proscritto, ed in essa abbandonato alle
meditazioni del filosofo, all'esaltamento romanzesco di un cuore
bollente e impetuoso come d'un Ortis.... — Se non che il cupo e
scarmigliato Iacopo foscolesco, dopo veduto consumarsi in Campoformio
«il sacrificio della patria», non sapeva di meglio che ingolfarsi in
una passione burrascosa, e per quella, obbedendo al grido disperato
che lo attirava verso il sepolcro, uccidersi. — Santorre, sostituendo
subito il pensiero, gli antichi suoi pensieri, all'azione; e pur
rimproverandosi, irrequieto spirito, di pigrizia e di tardità,
avea scritto in quei mesi, ed ora dava in luce, un libretto sulla
_Rivoluzione Piemontese_, cioè sulle cose da lui operate; invocava
da Dio la forza e l'aiuto, che sentiva «non gli sarebbe mancato mai,
finchè egli stesso non mancasse ai consigli della propria coscienza»,
per seguitare a servire il suo paese, la giustizia, la verità. E quando
la vendetta degli uomini che gli han tolta la patria, e che implacabile
lo perseguita d'asilo in asilo, l'avrà ridotto all'impotenza di far
cosa nella quale quella sua netta e dignitosa coscienza riposi, allora
egli ascolterà sì un grido disperato; ma sarà il grido d'una nazione
che infrange catene obbrobriose, e per quella nazione Santorre darà
degnamente la sua nobile vita.


V.

Così, verso la fine del 21, in Parigi, un italiano, che si faceva
chiamare Conti, aveva presa stanza in una soffitta del Quartiere
Latino: ed era uscito alla luce un libretto intitolato De _la
révolution piémontaise_, che portava in fronte questo verso
dell'Alfieri: «Sta la forza per lui, per me sta il vero», e che alla
narrazione dei fatti soggiungeva come conchiusione queste parole
fatidiche: «La liberazione d'Italia sarà l'avvenimento del secolo XIX».
E mostrava come la debolezza dei Principi, la violenza dell'Austria,
non potevano che ritardare lo scoppio: nulla di più... Fallite le
speranze europee di monarchie costituzionali, sostituito a quelli
onesti propositi il lavorìo tenebroso delle sètte, verrebbe poi giorno
in cui la libertà e la legge riprenderebbero il loro incesso sicuro
e solenne. E finiva: «La facile vittoria dei despoti sui movimenti
napoletani e piemontesi li fa illudere d'essersi trovati a fronte
l'Italia, e di averla schiacciata. Stolti! non si trovarono mai a
tanto; e le cose da me narrate lo dimostrano: ed io dovevo dimostrarlo,
perchè nessuno de' miei connazionali avesse dagli avvenimenti del 1820
e del 1821 a argomentare l'impotenza d'una rivoluzione italiana.»
Avea scritto in francese soltanto per avere, anche a fronte dei
calunniatori della rivoluzione, un più largo numero di lettori. «Non ho
avuto coraggio di firmare, perchè esule» scriveva; ma il coraggio più
importante era quello di scrivere: e del resto era facile pensare che
l'autore si sarebbe risaputo; e prima che da altri, dai leggitori più
zelanti, i poliziotti europei.

Pochi giorni dopo pubblicato, quel libretto, piccolo di mole ma che ha
in sè la grandezza del narrare imparzialmente cose osate o sofferte,
e che nella storia del pensiero e del sentimento italiano ha degna
comunanza di origini con le _Prigioni_ di Silvio Pellico, veniva a mano
d'uno de' più insigni pensatori e scrittori francesi, salito più tardi
sotto la monarchia di luglio alle più alte dignità dello Stato, allora
sospeso dall'insegnamento per il prepotere della reazione, ed inoltre
malato di petto da parer quasi mortale: Vittorio Cousin. «Lo lessi»
egli scrive «così per diporto come leggere un romanzo. Ma un vero
eroe da romanzo trovai essere il capo di quella rivoluzione. La sua
figura in cotesta storia di trenta giorni signoreggia tutte le altre.
Partigiano della costituzione inglese, già provata dai Siciliani, e
mal persuaso della spagnuola, dopo che l'esempio di Napoli trascina a
questa, egli assume senz'altro il governo della rivoluzione: e vero e
proprio dittatore, addimostra un'energia che gli avversari stessi han
dovuto ammirare, non mai disgiunta da quella moderazione cavalleresca
che in tali contingenze è sì rara: finchè, quando tutto è perduto, egli
offre il proprio esilio per la pacificazione della patria». Saputo che
quel protagonista, quell'eroe, era altresì l'autore del libretto, e
ch'e' si trovava a Parigi, il Cousin, pur da quel suo letto di dolore,
volle conoscerlo: e divennero amici «tali l'uno per l'altro, come
se avessimo passata insieme tutta la vita.» La gallofobia alfieriana
sfumava come nebbia al sole, dinanzi alla potenza d'un affetto umano e
patriottico. «Erano in lui unite» così lo ritrae il Cousin «la forza e
la bontà: uomo pronto a gettarsi nei più pericolosi cimenti, e tutto
contento di consacrar la vita al sollievo di un amico che soffra...
Aveva la passione del conversare, ed era parlatore meraviglioso. Nulla
di elegante ne' suoi modi: un tono maschio e virile, accompagnato
da cortesia squisita. Tutt'altro che bello: ma quando si animava,
e animato era sempre, attirava a sè con passione... Così debole e
prostrato com'io mi trovavo, quella sua energica parola mi produceva
un'esaltazione nervosa, febrile, fin quasi allo svenimento: allora
subentrava in lui tutt'un altr'uomo, tutto affetto, tutto tenerezza,
una vera Suora di carità; che da quel suo largo e robusto petto,
tanto bisognoso di espandersi, tratteneva la parola, il respiro, per
non far male al povero infermo. E quante notti ha egli passate al
mio capezzale, con la mia vecchia fantesca, per poi gittarsi, quando
stavo meglio, tutto vestito sopr'un sofà; ed ivi, lui così sventurato,
ma confortato dalla serena coscienza e dalla sua salute di ferro,
addormentarsi tranquillo sino allo spuntare del giorno!»

In Parigi, e in una villetta a Auteuil, essendo il Cousin migliorato
di salute, passarono i due amici quell'inverno fra il 21 e il 22.
Il Cousin riprendeva a lavorare intorno al suo Platone: il Santarosa
pensava già, era il suo sogno, ricominciare con la parola scritta a
servire l'Italia, «fortemente disposto» scriveva l'ultima notte di
quel suo anno fatale «a intraprendere qualunque più ardimentosa cosa
per la libertà italiana»: meditava un'opera da intitolarsi _De la
liberté et de ses rapports avec les formes de gouvernement_; tornava a
vagheggiare, sotto i grandi alberi del Lussemburgo il romanzo italiano
dei _Vespri_; tentava versi «la moglie del proscritto», pensando alla
sua Carolina, quella che taluno ha creduto veder ritratta appunto
nella vedovata _Clarina_ della romanza del Berchet, di Carolina sua,
«fortissima nell'amore» scrive baciando le sue lettere «fortissima
nel soffrire» e invoca la memoria di lei che lo salvi; e a' loro
figliuoli pensava vedendo il folleggiare dei bambini sui prati di quel
giardino «cari fanciulli, ornamento dei nostri viali, e che rammentate
nel freddo dicembre la primavera, come le rose che io miro con tanto
piacere in vicinanza del laghetto. O miei figli, saluteremo noi qui
insieme la primavera? Sì, lo spero; e mi manterrò degno di abbracciarvi
senza amarezza e rimordimento d'animo». Avea giornate d'infinito
scoramento: gli pareva di essere, alla prova, riuscito inferiore a
sè stesso, ed ora aver perduto ogni vigore, ogni potenza di fare; non
essergli rimasto che un «coraggio passivo» dal quale non sarebbe mai
uscito alcun frutto. «Preferisco» scrive «le mie notti a' miei giorni.
Vivo allora co' miei amici e congiunti nella dolce patria. Oh beni,
soli veri, soli desiderabili, siete perduti per me!» Un giorno gli si
presentò Cesare Balbo, e si abbracciarono: ma non eran più gli amici
di una volta; e il povero Santorre se ne sentiva infelice, tanto da
scrivere: «Tempo è per me di morire». Scriveva al suo Provana lettere
di grande affetto, raccomandandogli la moglie e i figliuoli, lettere
piene di memorie; memorie care e dolorose che si acuivano in certi
giorni, in certe ricorrenze specialmente religiose, come quelle del
Natale e della Settimana santa: e pregava l'amico ad essere nella
chiesa dove vi avevano assistito insieme: «io sarò probabilmente a
Nostra Donna; ma col cuore arido; accigliato, cupo; fissando amaramente
questi preti che non posso amare...; sacerdoti druideschi» e altrove
(scrivendo al Cousin) «che tengono i Cristiani a troppa distanza da
Dio, e un giorno se ne pentiranno». Il più a lui devoto dei quattro
amici, l'Ornato, lo aveva seguìto fedelmente a Parigi, e conviveva (pur
sotto altro nome) con lui, e si dava intensamente agli studi greci,
pei quali più tardi contribuì efficacemente al Platone del Cousin;
agevolatogli e lo studio e la vita, con fraterna generosità, da un
altro di quei nostri onorandi esuli, il Principe della Cisterna.

Ma la primavera che Santorre si era augurato forse per riunirlo con
la deserta famiglia, gli portò invece la carcere e il confino in
provincia. L'alleanza, santa anche quella, delle polizie trionfava
di non lasciargli, a lui il più tenuto d'occhio fra tutti i generosi
sommovitori del sentimento nazionale in Piemonte, non lasciargli pace
nè tregua. I due mesi di prigionia gli furono consolati dalla lettura
della Bibbia, nella quale s'immerse quando, parlandosi di estradizione
sapeva bene, e non se ne turbò, che ciò voleva dire esser consegnato
al patibolo; — dalla conversazione, che gli fu permessa, col Cousin; —
dalle attenzioni d'un povero sorbettaio piemontese, Bossi, stato già
sua ordinanza nella guerra delle Alpi; — e dall'affetto dello stesso
carceriere, attratto esso pure, l'onest'uomo, dall'autorità morale che
la virtù diffonde intorno a sè. Non fattosi luogo a procedere, poichè
l'occultazione del nome, giustamente temuto dai nemici della libertà,
resultò essere l'unico suo delitto contro il paese che l'ospitava;
questa magra ospitalità gli fu acconciata in una relegazione in
provincia, non essendoglisi voluto concedere un passaporto per
l'Inghilterra, che egli chiedeva a malincuore, e per solo amore della
personale libertà. Perchè quest'uomo che avea cominciata la sua vita
politica dal misogallismo, amava ora la Francia, amava Parigi: la
«nostra cara Francia, per quante colpe ella abbia», scriveva al Cousin;
«questo Parigi che ora contiene una buona parte di me medesimo; che
io ho sempre voluto odiare, _et que j'ai fini par aimer d'amour_».
Il suo carteggio col Cousin; prima da Alençon, dove l'amico filosofo
andò anche per qualche tempo a tenergli compagnia; poi da Bourges,
dove (per punizione di rimostranze fatte in nome pure degli altri
proscritti e della «cara infelice patria italiana» in una nobilissima
lettera al Ministro dell'interno) egli fu trasferito sotto vigilanza
più stretta; quel carteggio, è un tesoro di affettuosa sapienza.
La conversazione continuò mediante i libri: Santorre si faceva alla
giornata mandare dall'amico le pubblicazioni concernenti la religione,
la filosofia morale, la politica. Ma il Lamennais, col «superbo suo
scetticismo» non lo appagava; e «meglio» scriveva «meglio la mia cara
Chiesa cattolica, che io difendo tanto volentieri contro le accuse dei
filosofastri». Quando poi i due amici furono per un breve mese riuniti,
le poetiche passeggiate del tramonto questa volta si accompagnavano
alle conversazioni sulla immortalità dell'anima, poichè il Cousin,
proseguendo i Dialoghi Platonici, lavorava allora al _Fedone_; e i
dubbi, disputati a tavolino durante la giornata, dei quali il Santarosa
nella entusiastica sua fede soffriva, cedevano la sera dinanzi al
solenne spettacolo del sole che si coricava per riaffacciarsi al
mattino, e «le nostre speranze per questa vita e per l'altra» scrive
il filosofo «si mescolavano in un inno di fede muta e profonda nella
Provvidenza divina».

Ma sull'animo del Santarosa, mentre pure attendeva al suo libro sui
Governi e la libertà, pesavano incomportabilmente, da un lato, l'orgia
di assolutismo che si sfogava in tutte le Corti, grandi e piccine,
d'Europa, dall'altro il bieco irresponsabile armeggìo delle sètte. «Sia
degli uni o degli altri la finale vittoria in questa guerra fra il male
e il bene,» scriveva al Cousin «le grandi verità religiose e morali ne
soffriranno ugualmente; ne soffrirà la libertà vera, la cui alleanza
con la morale è legge nell'eterno ordine imperitura». E si doleva, non
solamente che gli mancasse la possibilità, ma di non sentirsi tutte
le qualità e la preparazione necessarie, per servire utilmente quella
causa santa: gli pareva d'esser buono a qualcosa «durante la tempesta e
dopo»; ma fargli difetto alcun che di fermo, di stabile, di compiuto:
«il cuore e l'imaginazione prevalgono, il cuore con la sua tenerezza,
l'imaginazione con le sue allettative. Troppo ancora mi resta addosso,
e mi resterà tuttavia, della mia giovanile attività. Non per nulla io
sono stato concepito nel seno d'una mammina di tredici anni: quella
precoce maternità si riflette in questa mia postuma giovinezza: non fui
finito di formare; di finito, in me, non c'è che il cuore». Intanto si
adunavano in Verona a congresso statisti e sovrani per raffermare la
reazione europea; ed ivi vi regolavano le occupazioni austriache di
Napoli e di Piemonte, il servizio pure austriaco di polizia in tutti
gli Stati italiani, l'intervento della Francia contro i Costituzionali
di Spagna, dove Carlo Alberto avrebbe suggellata sotto le armi la
sua defezione alla libertà; infine, si respingevano le istanze che la
Grecia insorta presentava a quei Cristianissimi contro la tirannide e
la barbarie dei Musulmani. Ed il Santarosa scriveva al Cousin: «Sarei
all'ordine per metter mano al mio libro; ma ora non ho il capo ad
altro che a questo congresso di Verona. È mio dovere mostrar all'Europa
quel che saranno per fare rispetto all'Italia.... Ma che odiosa cosa è
questo abbandonare i Greci alla vendetta, prima o poi, dei nemici della
fede cristiana!».

Divenutagli insopportabile la larvata prigionia di Bourges, egli
che aveva in Alençon ricusata la profferta fattagli di fuggire in
Inghilterra, insistè presso il Governo francese acciocchè gli fosse
rilasciato il passaporto per quell'universal ricovero agli esiliati di
tutte le patrie, e a' primi di ottobre l'ottenne. Ripassò da Parigi con
un gendarme accanto, abbracciò il suo Cousin, che potè vedere per soli
dieci minuti, e lasciò per sempre la Francia: «la Francia», esclama
il Cousin «per la quale egli era fatto, e che, dopo la rivoluzione
del luglio, avrebbe, come il suo Collegno, potuta servire, se pure
quell'anima altera, sdegnosa così della buona come della cattiva
fortuna, avrebbe mai consentito a servire altra patria da quella che le
sventure gli avevan resa più cara e più sacra».


VI.

Dei tre non interi anni che soli ancora gli rimanevano, i due da quando
arrivò in Inghilterra nell'ottobre del 22 a quando nel novembre 24 ne
partì per la Grecia, furono i più sconsolati e tetri dell'avventurosa
sua vita. Conobbe in Londra, fra gli altri esuli, il Berchet, il
general Pepe, il Pecchio, Giovita Scalvini; convisse col Foscolo,
avendo insieme col conte Porro presa in affitto (e furono i giorni meno
nuvolosi di quel triste biennio) una di quelle ben arredate villette
nelle quali Ugo disperdeva i suoi lauti guadagni inglesi, e logorava
la quiete dell'anima e la dignità della vita. E col Foscolo parlavano
delle cose italiane; ma più aneddoticamente che altro, e fermandosi al
14, mostrando Ugo di non pregiar degnamente i nuovi atteggiamenti del
sentimento nazionale e i tentativi e le speranze. Trovò corrispondenza
d'affetti in una buona famiglia di quaccheri: una donna gentile gli si
fece maestra a imparucchiare un po' di quella lingua. Gustò e ammirò
i benefizi della libertà in quella, davvero, grande nazione. Ma la
quiete d'animo che cercava ad attuare i suoi disegni di altri studi e
lavori in servigio della patria italiana, non la trovò: non trovò i
modesti agi sperati al pietoso fine di tirar seco qualcuno de' suoi
cinque figliuoli, «queste povere creature associate al mio infelice
destino», per la cui educazione, massime del primogenito Teodoro stava
in pensiero; non che diffidasse della virtuosa sua moglie, ma aveva
purtroppo ragion di temere che la liberazione dei beni dal sequestro
fosse vincolata a condizioni ripugnanti, fra le quali una lo faceva
«fremere», ed era che il suo Teodoro potesse esser dato a educare ai
Gesuiti. Fu stimolato, anche con rimproveri (e calunniosi rimproveri)
di offrire, ancor egli come altri de' nostri esuli facevano, la
propria spada a quelle guerre con le quali, in Spagna e in Portogallo,
altalenavano fra ambizioni regie e militari il trono e la licenza: ma
il suo cuore non gli diceva nulla per quella causa. Tentò a Londra il
lavoro pei giornali; ma si accorse presto mancargli, delle qualità che
ci vogliono, quelle alle quali si può volentieri rinunziare quando si
senta (com'egli scrive) di essere atto «a fare altro che articoli».
Provò a ritirarsi, in altro cerchio di vita, a Nottingham, umile ma
ben voluto precettore di italiano e di francese: dove ci attesta «aver
ricevuto gentilezze d'ogni maniera», e trovatoci (quel ch'ei sommamente
cercava) affetto, e aver sentita la «consolazione del campare del
proprio lavoro»; ma ciò non valse a rasserenarlo, a toglierlo da una
certa, starei per dire, allucinazione sul vero de' fatti propri, sul
vero esser suo, quando lo sento quasi rimproverarsi della vita passata
anche quei fatti de' quali più vivo e tenace dovea durargli l'orgoglio.
Si ridusse insomma a tale, che il bisogno di rompere quelle acque
morte nelle quali a poco a poco si sentiva sprofondare, il bisogno di
riaversi con un atto di energia, fosse pure inconsulto e precipitato,
tale bisogno, in quella fervida natura, in quell'organismo di ferro, si
fece imperioso e da non poterglisi in verun modo sottrarre.

Tutto questo ha documenti in qualche pagina dei soliti ricordi, in
alcun'altra dell'Epistolario foscoliano, e nel carteggio col Cousin e
col Provana. Nei ricordi segnava il 23 marzo del 1823 così: «Ventitrè
marzo! Non è questo il giorno in cui pubblicai la proclamazione che
restituì alla patria la vita e le speranze? Vita che fu breve pur
troppo! speranze che si dileguarono! ma mi rimase l'onore di non
aver disperato della libertà italiana. Questo dì è quello ancora, nel
quale sui colli di Avigliana presi le risoluzioni che mi preservarono
da gravi errori nella campagna di Francia nel 1815, e quella di
abbandonare lo scrivere francese per l'italiano. E il 23 marzo fu quel
dì, nel quale l'anno passato gli sgherri del re Luigi mi afferrarono.
Giorno di gloria nel 1821, e di sventura non meritata nel 1822; giorno
sacro ai solenni pensieri nel 1815, e d'allora in poi ricordato sempre
con un senso di dolcezza; oggi ricorri pieno di speranze. Io ti saluto,
e riconosco dalla Provvidenza divina il concorso di circostanze per
cui ti do il benvenuto, giorno di speranze e di conforti». Delle quali
delicate e gentili superstizioni, che gli piaceva d'aver comuni con gli
antichi romani, si confessava al Cousin, quando il 18 ottobre di quello
stesso anno, suo quarantesimo anniversario, gli arrivava dall'amico in
quella solitudine un volume del nuovo Platone; di quell'opera, sopra
una pagina della quale avrebbe poi il Cousin alla memoria di lui,
gloriosamente morto, consacrata una pagina degna dell'antichità. Ma al
Provana sconsolatamente, pur ricordandogli la cara Torino e i Quattro i
cui legami il 21 avea scossi, ma non rotti, sconsolatamente scriveva:
«Il mio cuore, donde tutti i movimenti della mia esistenza morale
procedono, è miseramente oppresso»; oppresso dal pensiero che più non
rivedrebbe la patria: «quel pensiero, come un fantasma che persegue il
reo, seguita il tuo povero amico».

Eppure anche in codeste angustie della vita e dell'anima, generoso e
nobilissimo sempre, al Foscolo che si dibatteva fra quei suoi voluti
e non degni impicci, offeriva l'aiuto dei pochi denari di cui poteva
disporre; e di ben altro che di denari lo beneficava con quest'altre
parole: «Non vi abbandonate, pensate alla Madre, alla patria, alla
felice probabilità di una vita migliore dove l'Essere degli Esseri
farà giustizia dei malvagi e dei buoni, dei deboli e dei forti. Pensate
alla Madre, fate quello che essa approverebbe. Nelle calamità conviene
ubbidire ad un pensiero: quel pensiero della Madre sia la vostra àncora
di salute.» E soggiungeva, come voto estremo: «Dio ci possa riunire
sotto al cielo delle due sole contrade al mondo ch'io amo, Italia
e Grecia, nutrici degl'ingrati popoli d'Europa!». Imperocchè quando
così scriveva al Foscolo, e avvisava il Cousin, dopo lungo silenzio,
di «essersi rilevato da quell'abbattimento, non con una risoluzione,
ma con un'_azione_, con un'azione cominciata e il cui seguito non
dipende più da me», Santorre si era impegnato col comitato filelleno
di soccorso residente in Londra, a partire con altri esuli italiani
per la Grecia. E rivide il Foscolo: il Foscolo che per la Grecia, in
quelli anni epici del suo risorgimento, null'altro fece se non scrivere
per Parga, tradita dall'Inghilterra ai Turchi, un libro a pubblicare
il quale gli mancò il coraggio, che non mancò al Berchet a pubblicare,
pur dimorando in Inghilterra, I _profughi di Parga_ che sono contro
quel reo mercato una rovente maledizione. Si rividero, presente lo
Scalvini; e a Santorre che dicendogli addio gli chiedeva se nulla gli
abbisognasse per la Grecia, il Foscolo, evitando la risposta, «Senti»,
gli diceva, prendendo un foglio, «senti questi versi, che ho tradotti,
d'Omero». Il Santarosa ascoltava; ma forse pensando in quel punto ciò
che proprio in quei giorni scriveva a un amico: «Quando si ha un animo
forte, conviene operare, scrivere o morire».

Il 5 di novembre del 24 egli e il Collegno, novamente commilitoni,
salpavano dall'Inghilterra con questi sentimenti che, in una lettera
al Cousin, esaltano ogni animo bennato: «Amico mio, io non avevo
simpatia per la Spagna; e là, per ciò solo, non sarei stato buono a
nulla. Ma la Grecia, la patria di Socrate, capisci? io l'amo di un
amore che ha in sè qualche cosa d'augusto. Il popolo greco, valoroso,
buono, sopravvissuto a secoli di schiavitù, è fratello del mio;
comuni i destini d'Italia e di Grecia; e poichè nulla posso per la mia
patria, alla Grecia io debbo consacrare questi pochi anni di vigore
che mi restano.... Porto con me il tuo Platone. La prima lettera che
ti scriverò sarà da Atene: e tu preparami le tue commissioni per la
patria de' nostri maestri». E al Provana, da Napoli di Romania, il
10 dicembre: «Ti scrivo» e scriveva anche alla sua Carolina «appena
giunto in questa santa terra. Non sono lungi che poche miglia dal
luogo dove Agamennone, il re dei re, fu tradito, trafitto e vendicato.
Questo paese era forse, quanto agli agi della vita, in condizione non
dissimile dalla sua presente, nell'epoca che ha preceduto la guerra di
Troia. La scimitarra turca vi distrusse ogni civiltà. Oh come disprezzo
i biasimatori delle Crociate!... Non so nulla di quello che sarò e
farò. Forse vedremo in breve la patria di Socrate».

La patria di Socrate, ben egli la vide quel legittimo figliuolo degli
antichi savi ed eroi, e potè esaltarsi nel suo sempre giovanile
entusiasmo, approdando al Pireo, ascendendo l'Acropoli, dopo aver
toccato Epidauro e l'isola di Egina, e in questa visitato il tempio
di Giove panellenico, come poi in una gita per l'Attica il campo di
Maratona e il campo Sunio: e in Atene nel tempio di Teseo, aggiungeva
il suo nome a quello che ci trovò d'un concittadino valente, il conte
Vidua, ardito e studioso viaggiatore; e più caramente il proprio e i
nomi de' suoi due Luigi, Ornato e Provana, scrisse in una colonna del
tempio di Minerva Suniade. Ma l'agio concessogli a quel pellegrinaggio
della sua religione aveva cagion dolorosa: ed era la freddezza con la
quale i capi del movimento greco, istruiti segretamente dal Comitato di
Londra che avea malvolentieri (e non l'aveva dissimulato) veduta la sua
partenza, ricevettero il conte di Santarosa, l'uomo sul cui nome ben
più gravemente che su quello di altri esuli pesava, con la condanna a
morte, la persecuzione di tutte le polizie dell'Europa, di quell'Europa
nella quale anche allora la misera Grecia era costretta a confidare.
Egli stesso ne aveva avuto il presentimento allorchè, vicino al termine
del loro viaggio, allo scoprirsi le montagne del Peloponneso, esultando
gli altri, lui solo, appoggiato a un cannone: «Non so perchè,» diceva
al suo Collegno, «mi rincresce che il viaggio finisca. Temo che la
Grecia non corrisponda all'idea che me ne son fatto: chi sa come
saremo ricevuti, e qual sorte ci è riserbata!». E quando, messi alle
strette, dovettero confessargli che il suo nome, troppo noto, poteva
compromettere il Governo Greco presso la Santa Alleanza, e perciò ne
prendesse un altro, se voleva restare, senza che, anche ciò facendo,
gli venisse offerto un comando o una direzione qualsiasi; — chè del
resto, dicevano, noi abbiamo bisogno, più che d'uomini, di denari; —
e allora non mancarono il Collegno e gli altri di mostrargli rimaner
egli sciolto da ogni vincolo verso il paese che così di malagrazia
accettava la sua spada e il suo sangue; — il prode uomo tuttavia
persistè e rimase: e sotto il nome di Derossi (parte gentilizia del suo
cognome) l'ex-ministro piemontese vestì la divisa di semplice soldato
greco. La Santa Alleanza perseguitava fin laggiù la sua vittima, mentre
vegliava sospettosa (l'Austria specialmente della Russia) su tutta
la rivoluzione greca, dalla quale era riuscita a stornare anche la
benedizione del Papa, il buono e a suo tempo eroico Pio VII, sulla cui
intemerata coscienza fu violenza empia dell'Austria, che dovesse pesare
il carico, poco prima ch'e' si presentasse a Dio, di aver respinte le
istanze dei Greci, profferenti la riunione delle due Chiese Greca e
Latina, a patto di essere ricevuti sotto la protezione del Pontefice e
delle Potenze cristiane. Per tal modo la Curia Romana abbassava anche
quella volta alla stregua de' suoi temporali e illegittimi interessi
italici i sublimi interessi cattolici della cristianità.

Destinato all'assedio di Patrasso, il Santarosa si trovò il 21 aprile,
dopo un fatto d'arme contro le genti d'Ibrahim pascià, a dover entrare
in Navarrino; ed ivi rimase, senza che nella piazza assediata si
avessero i mezzi per offendere il nemico. Al Collegno era affidato
il comando del Genio. Fra quello scontro con le truppe egiziane e
l'ingresso in Navarrino, accadde che una gocciola d'acqua penetrasse
sotto il vetro che copriva i ritratti, i quali Santorre portava sempre
seco, de' suoi figliuoli: aperse l'astuccio, e nell'asciugarla gli
venne cancellato il viso del suo Teodoro. Ne fu turbatissimo, come
di sinistro presagio: ci pianse, e voltosi al suo Collegno gli disse:
«Sento che non gli rivedrò più». Durante quelli ultimi quindici giorni
della sua gesta magnanima, l'eroico fantaccino leggeva Shakspeare, il
Tacito del Davanzati, il Tirteo del suo Provana.

Intanto la piazza, non potuta liberare dalla flotta greca, era sempre
più stretta dai Turchi, ormai non più che a cento passi dal muro.
Allora si pensò a rinforzare il presidio dell'isoletta di Sfacteria
alla bocca del porto, e vi fu mandato un centinaio di uomini: uno
di essi volle essere Santorre. Era il 7 di maggio. La mattina dipoi
egli avvisava il Collegno della possibilità d'uno sbarco sull'isola:
questo lo effettuavano i nemici poche ore dopo, e a mezzogiorno
l'isola era occupata da Soliman bey. Dei milledugento uomini che la
difendevano, alcuni avean potuto essere raccolti da navi greche che
bordeggiavano nel porto: due si salvarono a nuoto, e riferirono che
molti altri, traverso un guado al nord dell'isola, avean fatto capo
a Navarrino vecchio. Ma il dì 10 anche quel castello era in mano dei
Turchi. Navarrino, dopo tentate le estreme difese (e il Collegno,
ferito a un braccio, proponeva di farsi tutti seppellire fra le rovine
della cittadella), dovè trattare la resa. Ai parlamentari, che il
dì 16 andavano al campo nemico, si univa il Collegno, unicamente per
rintracciare, Dio sa con che cuore, il suo povero amico. Cortesissimo
alle sue istanze, Soliman bey ne fece inutilmente premurose ricerche.
E mentre il Collegno attendeva, ecco farglisi innanzi dalle file dei
Turchi un vecchio con lunga barba, ed esclamare: «Come! Santarosa a
Sfacteria! ed io non averlo saputo! e non aver potuto, per la seconda
volta, salvargli la vita!». Era quel polacco, che lo aveva, quattr'anni
prima, strappato dalle mani de' carabinieri di Carlo Felice; e ora,
dopo avere per la libertà combattuto in Francia, a Napoli, in Piemonte
e col Collegno stesso in Spagna, era soldato d'Ibrahim pascià per la
tirannide turca: infelici venturieri, e ve n'erano altri, pur troppo,
anche italiani, sotto le medesime insegne e col medesimo passato,
sospinti al basso dalla miseria e dalla disperazione, come al Collegno
confessava l'ex-colonnello polacco, e due grosse lacrime gli solcavano
le guance abbronzate. Del resto anche i Turchi autentici conoscevano
il nome del Santarosa; e «mi guardavano tristamente,» scrive con alta
umana nota il valoroso Collegno «e avevano compassione di me che venivo
a cercare l'amico, probabilmente ormai morto».

E così era infatti. Un soldato, due giorni dopo, dichiarò di averne
veduto il cadavere: un paio d'occhiali eran passati per le mani
di altri soldati; e solo fra i difensori di Sfacteria che portasse
occhiali, si accertò essere il Santarosa. Corse voce che lo uccidesse
alla bocca d'una caverna un rinnegato maltese: e ben si addiceva tale
uccisore all'uomo che fu esemplare di intemerata fede ai più alti
ideali, religiosamente osservata e suggellata col sangue.

Il Collegno, dopo la resa della piazza, offeso e amareggiato dalla
diffidenza dei capi Greci, la quale si accrebbe dopo la cavalleresca
accoglienza che il bey e il pascià gli avevan fatta nel campo; e
più ancora dolente de' loro portamenti verso la persona e la memoria
del Santarosa; partiva. Pur troppo egli potè dire di aver trovato al
nome dell'amico maggior compianto nelle tende musulmane, che tra le
schiere di coloro pe' quali essi erano venuti a combattere. In quello
stesso anno 1825, celebrandosi in Napoli di Romania solenni esequie
ai caduti di Sfacteria, quel nome nella orazione funebre non trovò
luogo: e tarda, inadeguata, ammenda erano queste parole d'una gazzetta
ellenica: «L'amico operoso dei Greci, il conte di Santarosa, è caduto
da valoroso in quella battaglia. La Grecia perde un amico sincero della
sua indipendenza, e uno sperimentato ufficiale; le cui cognizioni e
l'attività avrebbero potuto esserle grandemente utili nella presente
guerra.» Le ultime parole che si seppero di Santorre furono da lui
dette a un filelleno francese, la mattina del dì 8, appena sbarcato
il rinforzo: «I nostri amici stan bene: io son venuto col capitano
Simo per afforzare questo punto capitale della difesa: mi trovo fra
questi Greci molto a disagio, poichè il mio greco antico non m'aiuta a
intendere una loro parola. Il peggio è che fra questa gente c'è un gran
disordine: non ne spero nulla di buono.» «Venite con noi alla batteria»
gli disse il Francese, che era addetto allo stato maggiore del principe
Maurocordato. «No,» rispose il Santarosa «voglio vedere i Turchi un po'
da vicino». E rimase.


VII.

La funesta notizia l'ebbe prima, a Parigi, l'Ornato; e da lui, in
Torino, il Provana. Questi riaperse il giornale dei Quattro, e con mano
tremante, con quello strazio che non ha lacrime, vi scrisse: «Oggi,
Santorre mio, ebbi notizia della tua morte. Della tua morte! No, non
sarà; no, non è. Tu ottimo uomo, padre amorevole, sì necessario ai
tuoi figli! Io, pianta inutile! Scrivo di te a te in questo quaderno
da tanti anni non più avvezzo a recare le tue e le mie parole. Oh mio
Santorre, oh amico! Son io colpevole del tuo esilio? Oh perdonami! Oh
potess'io piangere di te siccome mi addoloro!» E l'Ornato al Provana
scriveva: «Non lo rivedremo più su questa terra.... Non la rivedremo
più quella lealtà d'amico, quella fortezza di prode, quella devozione
d'uomo onesto al dovere.... Egli ha pagato intero il suo debito, e più
che il suo debito.... Solo resta ch'egli viva in noi....»

E visse anche nel suo Cousin. Fu per lui che, alcun tempo dopo, il
colonnello Fabvier pose nell'isola fatale, proprio al luogo dove si
crede che Santorre cadesse, un ricordo «al conte Santorre di Santarosa,
ucciso il 9 maggio 1825». Fu il Cousin che nel 1838, ricaduto malato
e credendosi vicino a morte, consegnò in pagine fragranti dei più
generosi affetti, i ricordi dell'amico proscritto, e li raccomandò
al Principe della Cisterna. E fino dal 27 uno dei volumi del suo
Platone porta in fronte con la data «Parigi, 15 agosto 1827» questa
nobilissima dedica: «Alla memoria del conte Santorre di Santarosa,
nato a Savigliano il 18 settembre 1788, soldato a 11 anni, e volta a
volta ufficiale superiore e amministratore civile e militare, Ministro
della guerra nei fatti del 1821, autore dello scritto intitolato
_De la révolution piemontaise_, morto sul campo d'onore il 9 maggio
1825 nell'isola di Sfacteria presso Navarrino, combattendo per
l'indipendenza della Grecia: sfortunato dell'essergli falliti i più
nobili disegni. Un corpo di ferro, uno spirito retto, una sensibilità
squisita, una energia inesauribile, la superiorità della forza con
l'attrattiva della bontà, il più puro entusiasmo della virtù che
gl'ispirava secondo le contingenze un'audacia o una moderazione a
tutta prova, il disdegno della fortuna e delle gioie volgari, la fede
del cristiano coi lumi delle nuove idee, la lealtà del cavaliere
anche nelle apparenze della rivolta, le doti di amministratore con
l'intrepidezza del soldato, le qualità più opposte e più rare, gli
furono inutilmente largite. Mancatogli un conveniente campo d'azione,
mancatagli altresì un'intera conoscenza del suo tempo e degli uomini di
codesto tempo, egli è passato come un personaggio romanzesco, mentre
c'erano in lui un guerriero e un uomo di stato. Ma no, egli non ha
prodigata la sua vita per ombre vane; ha potuto ingannarsi sul momento
e sui mezzi, ma tuttociò ch'egli ha voluto si adempirà. No: casa
Savoia non sarà infedele alla propria storia; la Grecia non ripiomberà
sotto il giogo musulmano. Altri hanno avuto maggiore influenza sul
mio spirito e le mie idee, ma lui mi ha fatto conoscere l'anima di un
eroe: a chi devo di più, è a lui. Io l'ho veduto assalito da tutti i
dolori che possano accogliersi nel cuore di un uomo: — esiliato dal
suo paese, proscritto, confiscatigli i beni, condannato a morte da
coloro che egli aveva voluto servire; sconosciuto, per un momento, e
calunniato dalla più parte de' suoi; separato per sempre dalla moglie e
dai figliuoli; sotto il peso de' più nobili affetti e de' più dolorosi;
senz'avvenire, senz'asilo e quasi senza pane; trovar la persecuzione
dove era venuto a cercare un riparo; arrestato, gettato in prigione,
in pericolo di esser consegnato al suo Governo, che voleva dire al
patibolo: — e l'ho veduto, non solamente incrollabile, ma calmo,
giusto, indulgente, sforzarsi di comprendere i suoi nemici invece di
odiarli, scusar l'errore, perdonare la debolezza, pensoso più d'altri
che di se stesso, imporre a' suoi giudici reverenza, ispirare devozione
ne' suoi carcerieri: e quando il patire si faceva più intenso, rimaner
convinto che un'anima forte fa a sè il proprio destino, e che sventura
vera non vi ha che nel vizio e nella viltà; — pronto sempre alla morte,
ma affezionato alla vita per rispetto a Dio e alla virtù; forte del
volere esser felice, riuscire quasi ad esserlo per codesta potenza di
volontà, per la vivacità e la docilità della sua immaginazione, e la
immensa simpatia del suo cuore. — Tale fu Santarosa. — O tu, che io
ho troppo tardi incontrato, che tanto presto ho perduto, che ho potuto
amare sempre senza misura e sempre senza rammarico, poichè tocca a me
di sopravviverti, o Santorre, sii tu per sempre la mia stella».

Così da due Francesi ricevette onoranze supreme l'uomo che aveva
cominciato ad essere italiano odiando nei Francesi i violentatori della
sua patria. Oggi noi, che per entro alle parole di Vittorio Cousin
sentiamo vibrare i palpiti del cuore di chi le scrisse; e di quel cuore
altresì che, non più battendo, le sapeva di là dalla tomba ispirare;
auguriamone all'avvenire non delle due sole genti latine di qua e di là
dalle Alpi; ma di tutte quante la civiltà cristiana, se non dev'essere
nome vano, ne concilii e congiunga; auguriamone che la nostra patria,
questa patria al cui culto s'immolarono vittime così nobili e pure,
questa patria, il cui trionfo è stato rivendicazione di libertà e
di giustizia, sia, l'Italia nostra, forte per alleanze, dalle quali,
altramente da quella in cui si profanò il nome di Santa, nulla abbia a
temere la civiltà, nulla a sperare la barbarie.


VIII.

Il nome del Santarosa rimase memoria e simbolo d'ogni più alta e
generosa idea. Tale fra noi; tale, affrettiamoci a dirlo, presso i
Greci risorti a libertà.

Nel giugno del 1845 la censura austriaca proibiva il libro di Luigi
Provana: _Studii critici sulla storia d'Italia ai tempi del re
Ardoino_. E il Provana, sulla lettera che gli partecipava l'onorevole
sentenza, scriveva: «Alla memoria onoratissima tua, Santorre Santarosa,
amico mio, e quasi fratello, questa sentenza della censura austriaca,
emanata contro il mio libro, dedico e consacro, come monumento della
mia devozione verso questa nostra patria comune, per la quale tu, più
felice di me, ponesti nell'isola di Sfacteria la vita, morendo per
l'indipendenza della Grecia».

E fino dal 1869, augurato da assai prima dal Tommasèo che nel Santarosa
uomo di pensiero e di azione salutava «il più compiuto italiano del
secolo», sorge nella sua Savigliano un monumento: in esso la figura
di lui, in divisa di Ministro della guerra, ha nella mano sinistra
la Costituzione del 21, e poggia la destra sull'elsa della spada
coronata d'alloro. È il Santarosa ministro e guerriero, quale, per
generoso sacrificio di sè, mancò al suo Piemonte: al Piemonte di Carlo
Alberto finalmente valicatore del Ticino per l'indipendenza d'Italia;
al Piemonte cantato da Giosuè Carducci nella visione spiritale dei
patriotti del 21 e del 32, che dopo l'espiazione d'Oporto accompagnano
dinanzi a Dio l'anima dell'«italo Amleto».

    Su gli occhi spenti scese al re una stilla,
    Lenta errò l'ombra d'un sorriso. Allora
    Venne da l'alto un vol di spirti, e cinse
                          Del re la morte.
    Innanzi a tutti, o nobile Piemonte,
    Quei che a Sfacteria dorme e in Alessandria
    Diè a l'aure primo il tricolor, Santorre
                          Di Santarosa.
    E tutti insieme a Dio scortaron l'alma
    Di Carl'Alberto. — Eccoti il re, Signore,
    Che ne disperse, il re che ne percosse.
                          Ora, Signore,
    Anch'egli è morto, come noi morimmo,
    Dio, per l'Italia. Rendine la patria.
    A i morti, a i vivi, pe 'l fumante sangue
                          Da tutt'i campi,
    Per il dolore che le regge agguaglia
    A le capanne, per la gloria, Dio,
    Che fu negli anni, pe 'l martirio, Dio,
                          Che è ne l'ora,
    A quella polve eroica fremente,
    A questa luce angelica esultante,
    Rendi la patria, Dio; rendi l'Italia
                          A gl'italiani.


IX.

Soli undici anni or sono, nel 1886, quando le Potenze occidentali
ponevano, anche allora, a tutela di pavidi e tenebrosi interessi,
il blocco alla Grecia, un poeta greco, Gerasimo Marcoras di Corfù,
oggi venerando settuagenario, cantava:[2] «Ahi! quando il glorioso
infortunato flutto solcasti, o Italia, con tutto l'Occidente, la tomba
del Santarosa cominciò a mandar gemiti. E se l'aere a sera spira dal
luogo ove giace il generoso, odesi ancora la divina sua bocca dire
queste parole con desiderio immortale: Figliuoli d'Italia! tanta
possa in me, anco nel sepolcro, ebbe la patria, che valse a dare una
scintilla di vita al mio cadavere. L'esanime mio petto, come se lo
spiro dell'aura vitale lo commovesse ancora, dalla sede della morte
partecipò, o fratelli italiani, ai vostri dolori da mane a sera.
Grande era l'afflizione dell'anima mia, se la soma gravosa dei mali
faceva di quando in quando venir meno in voi la primiera fiducia. Ma
da questa terra, fatta a me letto di morte onorata, anche nel rigido
verno, spunta come erba recente la speranza. Perciò la voce mia come
rondine inviai, temendo potessero ahimè! i dolori dell'anima vostra
scoraggiarvi per sempre. Vi rammentai la Grecia schiava, che ebbe
battesimo in un sacro fiume del prezioso suo sangue; e tosto ottenni
che la fiducia di nuovo lampeggiasse in ogni sguardo. Oh! appena
rilusse all'Italia il giorno del trionfo, tanta gioia sentì, tutta
esultando, la Grecia primogenita figlia della libertà, che si ornò
tutta di fiori. Nella divina sua terra, che ancora m'accoglie fra le
braccia, allora sentii fiamma di desiderio per la dolce redenta terra
d'Italia. Quante volte vedendo una delle nostre navi, che a quella
volta celeremente vogava, ho detto con passione: Portatemi, o fratelli,
nella bella patria! — Ora non più; ite lontani! Nessuno venga a turbare
le ossa mie! Intanto che io lavo con lacrime l'opera vostra misera e
paurosa, qui rimarrò».

Rimane ed aspetta. E le navi d'Italia, le navi su cui sventola la croce
bianca per la quale gli uomini del 21 vollero anticipare eroicamente
l'avvenire della patria, son oggi sospinte un'altra volta verso
l'Oriente. Oh non dimentichiamo che lo spirito di Santorre Santarosa
aleggia tuttora cruccioso lungo quella sacra marina!

  _Firenze, 14 aprile 1897._



INDICE


  Le «Pensieroso»                                       Pag. 5
  Silvio Pellico                                            49
  Le Società segrete in Romagna e la Rivoluzione
    del 1831                                                89
  Santorre Santarosa morto per la libertà della Grecia
    nel 1825                                               137



NOTE:


[1] Alcune furono omesse nella lettura.

[2] Traduzione del mio caro amico e collega, grecista illustre e
filelleno nobilissimo, prof. Giovanni Canna dell'Università di Pavia.



Nota del Trascrittore

Ortografia e punteggiatura originali sono state mantenute, correggendo
senza annotazione minimi errori tipografici.





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